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Nouvelle

Chapitre 4

Le seuil du plaisir

Erotique
Ce corps est d’une extrême douceur et infiniment plus léger qu’elle ne s’attendait. Au parfum qu’elle respirait et au contact d’une poitrine contre son ventre, elle sut qu’il s’agissait d’une femme. Elle eut un sursaut de surprise accompagné d’une petite secousse de son cou. « Une femme ! » se disait-elle. Cette idée la rebutait au départ, elle qui n’avait toujours désiré que les hommes. Mais l’intensité du plaisir qu’elle avait entrevue au contact de ces caresses et de cette langue lui fit abandonner toute idée de protestation. D’autant plus que cette mystérieuse concubine commençait langoureusement à embrasser sa bouche. Un baiser si passionné et si doux à la fois. Elle sentit des mains prendre ses joues rougissantes avec tendresse juste avant que leurs deux langues ne s’enlacent. Appuyant davantage son baiser, la jeune femme sentit le sexe de son amante contre le sien qui s’appuyait au rythme sensuel des mouvements de son bassin. A présent elle désirait intensément être libre de ses gestes mais ses entraves de tissu noir la retenaient toujours.Alors qu’elle tentait vainement de libérer un de ses poignets, elle sentit des mains glisser derrière sa tête et défaire d’un coup sec le nœud du bandeau bleu qu’elle portait.La clarté inonda ses yeux habitués à l’obscurité. La lumière tamisée ne la gêna pas longtemps et la vue un peu plissée, elle découvrit le visage de l’amante mystérieuse. Cette femme d’une trentaine d’années était d’une beauté fine et ses cheveux blonds retenus par un chignon lui donnaient une élégance naturelle. Elles échangèrent un long regard complice sans sourire puis la belle blonde recommença à parcourir la peau hâlée de la jeune femme. Ses baisers veloutés s’attardaient maintenant sur sa poitrine. Sa bouche toujours inventive la fit frissonner à nouveau et lorsque ses lèvres pincèrent progressivement le bout de ses mamelons tendus, elle sentit tout son corps frémir.
Se laissant aller aux délicieuses sensations, elle tourna discrètement la tête pour parcourir du regard la pièce qui l’entourait. Elle découvrit de nombreux visages, les yeux fixés dans sa direction. Beaucoup d’hommes mais quelques femmes aussi. D’âges variés, de 40 à 60 ans, elle reconnut les autres invités de la grande pièce. Habillés de leurs élégantes tenues de soirée, ils regardaient le duo féminin captivés et leurs yeux dévorants brillaient de convoitise. Tout en les contemplant, des couples s’enlaçaient lascivement, laissant leurs mains et leurs lèvres parcourir librement leurs corps. Les hommes seuls, leurs regards emplis de désir, se caressaient le sexe à pleine main. Elle aperçut son cher ami P. au milieu des invités, qui lui aussi, la regardait intensément en effleurant sa verge tendue à travers son pantalon. Tous semblaient vibrer à l’unisson des mouvements de la concubine blonde qui, délaissant les seins de la jeune femme, glissa son visage vers le pubis noir. Serrant de ses mains aux ongles rouges les hanches tendues, elle courtisa de sa langue les lèvres intimes luisantes d’espérance. Prisonnière mais convoitée, la jeune femme laissa derrière elle le peu d’angoisse qui lui restait encore. Elle croisa de nouveau les regards lascifs et impudiques. Elle regarda les verges tendues de désir pour elle et les mains s’agiter vers le plaisir des sens. Elle regarda, regarda encore, puis une décharge brutale de plaisir la submergea soudain. Elle s’arc-bouta sur le lit, les mains serrées sur ses entraves. Tous ses muscles contractés, son visage crispé mais ses yeux toujours fixés sur les invités, elle ne put retenir un long gémissement de plaisir intense en basculant sa tête en arrière. Son corps venait de s’enflammer délicieusement sous la bouche de cette amante blonde.Elle resta immobile un moment, les yeux fermés, sa respiration soulevait de moins en moins vite son ventre. Elle avala sa salive, son corps était maintenant légèrement engourdi et détendu. Mais son esprit était toujours vif, comme éveillé par cet orgasme inattendu.La femme blonde se leva et quitta le lit. Maintenue par ses liens de tissus, elle se mit à regarder tous les invités qui ne l’avaient pas quitté des yeux. Tous furent les témoins complices de sa douce délectation. Elle jette un regard à son ami P. et esquisse un sourire un peu gêné comme pour le remercier d’être là, à ses côtés.Un premier homme se lève, puis un couple et en quelques instants tous les invités commencent à se déshabiller. Les hommes ont encore leur sexe dressé et tous viennent s’installer près d’elle. Les femmes comme les hommes sont nus mais ne se regardent pas. Tous la recouvrent de leurs yeux pleins de feu. Elle remarque l’homme au regard bleu-gris qui l’avait accueillie à son arrivée. Il reste élégant malgré sa nudité et elle ne peut s’empêcher de voir sa verge magnifiquement droite.
Leurs regards se croisent et il hoche la tête à son attention avec un sourire énigmatique.
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