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Nouvelle

Chapitre 13

Un diner aigre-doux

Erotique
Sur une idée de Mr523Les jours passèrent, paisibles dans la chaleur sèche de l’été parisien. La jeune nouvelle organisait ses journées entre maigres auditions et shopping, entre création et consommation. Un matin comme les autres, alors qu’elle remontait son courrier du jour, une enveloppe en papier vélin raffiné s’était glissée parmi les habituelles missives. L’en-tête d’un cabinet d’avocat parisien avait éveillé sa curiosité. Elle ouvrit l’enveloppe pour découvrir une lettre manuscrite à l’écriture élégante:« Ma chère amie, votre aimable personne va à nouveau être mise à contribution. Le petit jeu contraint que nous avons commencé va se poursuivre ». Elle reconnut l’homme au regard bleu-gris et son sang se figea. Mais ses yeux inquiets dévoraient déjà la suite du message. « Accompagnez-moi vendredi soir, pour un dîner que j’espère des plus divertissant au restaurant dont l’adresse figure ci-après. Soyez ponctuelle et habillez-vous de manière classique et le plus élégamment possible. Bien à vous, Maître Martineau, avocat d’affaires». Son cœur s’accéléra et l’angoisse monta en elle. Comment cet homme qu’elle surnomma M connaissait-il son adresse ? Elle se sentit comme un petit animal pris au piège. Mais après tout, se dit-elle pour se rassurer, ce n’est qu’un dîner mondain. C’est comme une prestation de danseuse ou de comédienne. Il suffit de trouver le ton juste, le bon tempo et cela, elle savait le faire. Elle eut une pensée maussade à l’idée de n’être qu’une sorte d’escort amateure devant accompagner son client pour une soirée.
Mais le piège qui s’était refermé sur elle ne lui laissait aucun choix.Le jour venu, elle était à l’heure et au lieu prévu: la Maison Rostang dans le 17e. La soirée d’été était douce et le ballet des voitures déposant les clients de l’établissement suivait son cours. Elle guettait anxieusement l’arrivée de M, l’homme aux yeux bleu-gris, qui ne se fit pas attendre ; un taxi le déposa devant le restaurant. Vêtu d’un complet anthracite et d’une chemise blanche surmontée d’un nœud papillon, il croisa son regard. Un sourire carnassier aux lèvres, il la détailla du regard un instant puis il dit:
— Ma chère amie, quelle joie de vous revoir ! Je vois que vous avez pris soin de vous arranger avec une certaine élégance ; laissez-moi voir... Jolie robe patineuse noire à manches courtes ; longueur aux genoux ; pas assez courte à mon goût mais vous avez raison, il faut rester sobre ce soir. Ras de cou devant et échancrée dans votre dos. Très bon choix. Petites paires de ballerines, noires également: mais vous portez le deuil jeune fille ! Ah tout de même, de la couleur: un sac à main bleu Klein de marque inconnue. À l’occasion, il faudra que je vous emmène faire quelques magasins pour vous guérir des robes en polyester ; le tweed ma chère, le tweed ! C’est élégant et indémodable. Mais votre éclat ce soir, c’est votre fraîcheur et votre jeunesse.
La nouvelle détesta cette condescendance mais elle s’y attendait: cet homme narcissique savourait l’emprise qu’il avait sur elle. La jeune femme se surprit un instant à imaginer faire tournoyer son sac et lui mettre un coup de « bleu Klein » au visage mais elle répondit par un laconique « Bonsoir ».
— Bien, assez discuté chiffon et parlons vite ; ne faisons pas attendre nos amis.— Vous ne m’aviez pas dit que nous serions accompagnés pour dîner.— C’est vrai, mais rassurez-vous, je suis sûr que vous apprécierez leur compagnie.— Je voulais savoir, comment vous avez eu mon adresse ?— Ça t’inquiète n’est-ce pas ? C’est parfait ! Et bien le plus simplement du monde: j’ai demandé que mon majordome regarde dans votre sac lors de notre petite soirée libertine où vous m’avez fort impressionné. Veuillez pardonner cette indélicatesse mais c’est plus fort que moi.
Il s’approcha de la jeune femme et lui chuchota en la regardant fixement:
— Maintenant, écoutez-moi bien: vous allez avoir quelques missions amusantes au cours de ce dîner. Tout d’abord, je veux que vous retiriez votre charmante culotte et que vous vous débrouilliez pour la mettre discrètement dans une poche de l’homme qui dîne avec nous ce soir. Attention, il sera là avec sa femme. Ensuite, vous allez devoir lui faire du pied sous la table, j’ai hâte de voir s’il sait se contrôler. Voilà, tenez-vous bien ce soir, soyez sociable et avenante comme vous savez l’être et tout ira bien. — Tout est toujours si compliqué avec vous.— Mais c’est toute la beauté de la chose ma chère enfant. À présent, allons nous divertir.
L’endroit était sublime: boiseries, figurines de Robj, œuvres de Lalique et vitrail art déco entouraient les tables aux longues nappes couleurs crème. Un écrin luxueux et insolite que la nouvelle découvrait, subjuguée malgré l’angoisse qui la tenaillait. M et la nouvelle passèrent au vestiaire: elle y déposa son sac. L’homme aux yeux bleus-gris s’effaça pour laisser la jeune femme aller vers la table qui leur était réservée. L’émerveillement fit place à la surprise: étaient déjà installés à leur table l’homme aux cheveux blancs et une femme d’âge mûr. M s’amusa de l’émotion que la nouvelle peinait à masquer. Il prit la parole:
— Chers amis, j’espère que nous ne nous avons pas fait attendre trop longtemps. Madame, je suis enchanté de vous revoir. Mon cher Monsieur, je vous salue. Laissez-moi vous présenter une amie à moi, artiste, qui nous fait le plaisir de dîner avec nous ce soir.
L’homme aux cheveux blancs, déjà debout, la salua d’un baisemain et dit:
— Je suis très surpris mais enchanté de vous revoir chère amie. La conversation sur la danse que nous avions eue, il y a quelques semaines, m’avait passionné. Laissez-moi vous présenter mon épouse.
Les deux femmes se saluèrent poliment mais l’homme aux yeux bleus-gris ne laissa pas l’embarras s’installer et coupa aussitôt:
— Mais asseyez-vous donc je vous en prie et commandons: j’ai hâte de découvrir la quenelle de brochet soufflée à la crème de homard. Une merveille d’émotion en bouche d’après ce qu’on m’en a dit.
La jeune femme s’excusa et se rendit aux toilettes prétextant le désir de se laver les mains. Elle ouvrit le robinet et se regardait à présent dans le grand miroir. Elle respira profondément pour reprendre ses esprits. Tout en ajustant son chignon, elle éprouvait la joie de revoir l’homme aux cheveux blanc qu’elle aimait tant, lui qui l’avait soutenue et accompagnée dans son voyage vers l’érotisme. Elle était toujours aussi troublée par son regard, son élégance naturelle et par son visage noble, bienveillant. Elle avait vu qu’il était aussi surpris qu’elle et en déduit qu’il ne faisait pas partie du complot organisé par M. Sans doute encore un de ses petits plaisirs malsains qui consiste à jouer avec le feu en lui faisant rencontrer la femme de l’homme avec qui elle avait eu tant de plaisir. Mais la joie et l’excitation qu’elle ressentait à présent lui firent presque oublier la rancœur qu’elle éprouvait pour celui qui la manipulait. Grâce à lui, finalement, elle pouvait revoir l’homme aux cheveux blancs.
Mais surtout, se dit-elle, reste calme et prudente dans tout ce que tu diras. Ne montre pas que tu es troublée car sa femme est là. Peut-être qu’elle est au courant des soirées sensuelles de son mari mais ce n’est pas sûr du tout. Et surtout, ne déçois pas ton maître-chanteur qui pourrait se venger qui sais ? Elle aurait préféré mille fois ne pas avoir à faire toutes ces choses à cet homme qu’elle aimait tant. Mais elle savait bien qu’elle était piégée. Elle s’enferma dans une toilette, retira son slip en coton blanc et le cacha dans une poche de sa robe. Elle souffla une dernière fois puis retourna dans l’arène.Le dîner commença paisiblement. Elle, qui était au naturel si bavarde, ne parla que très peu. La conversation autour de la géopolitique et du droit des affaires ne l’intéressait pas. Elle s’était aperçue que M l’observait discrètement sans doute pour surprendre une expression de son visage ou une gestuelle qui trahirait ses émotions. En fait, il observait tout le monde et semblait choisir ses mots avec soin. Il montrait un total contrôle de lui-même qui fit presque l’admiration de la jeune femme ; elle qui se trouvait parfois trop impulsive et fonceuse. La jeune nouvelle profita de la soirée pour regarder à la dérobée, tout en mangeant, le beau visage de l’homme aux cheveux blancs. Ses mains étaient fines et soignées ; il avait une manière bien à lui de tenir ses couverts: avec douceur et précision. Elle se remémorait avec délice, la volupté de ses caresses, le frisson de ses effleurements sur son corps. Sa divine présence la troublait délicieusement et une sensualité discrète montait en elle.
— Vous avez l’air d’apprécier votre plat ma jeune amie. Dit l’homme aux yeux bleu-gris.— Oui, j’avoue que c’est vraiment très bon. Bredouilla-t-elle.— J’étais sûr que cela vous plairait ; et je savais que vous étiez gourmande au point d’apprécier la grande cuisine. Je vous ferai découvrir d’autres mets délicieux si vous en avez le loisir.
La femme de l’homme aux cheveux blancs demanda:
— Mais racontez-moi messieurs, comment avez-vous rencontré cette charmante jeune personne ?
Voyant que l’attention des convives n’était plus sur elle, la jeune nouvelle retira sa ballerine et, se faisant violence, posa son pied nu sur celui de l’homme aux cheveux blancs. Elle sentit le froid du cuir lisse et, du bout de ses orteils, elle caressa le tissu doux de la fine chaussette. M répondit:
— Oh très simplement: Au cours d’une des soirées culturelles que j’organise chez moi. Nous convions des artistes de tout horizon et notre jeune amie est interprète en danse contemporaine. Elle nous a d’ailleurs montré un magnifique solo de danse et je suis sûr qu’elle fera une splendide carrière. Je pense qu’elle a déjà commencé d’ailleurs.
L’homme aux cheveux blanc, troublé, ajouta en regardant fugacement la jeune femme.
— Oui, j’étais moi aussi présent à cette réception. C’est à cette occasion que j’ai fait sa connaissance. Mon cher ami, vous savez toujours vous entourer des artistes les plus étonnants et prometteurs.
La nouvelle avait maintenant glissé les doigts de son pied sur la peau de la jambe. La douceur de ce tout premier contact, le soyeux de la pilosité lui firent baisser les yeux sur son assiette. La femme de l’homme aux cheveux blancs regarda la jeune nouvelle avec un sourire attentif. Son époux, pour apaiser la tension qui montait en lui, poursuivit:
— À ce sujet, avez-vous de nouveaux projets de danse en vue ?
M ajouta malicieusement:
— Oui, dites-nous ; la démonstration que vous nous avez faite l’autre soir était sublime. Nous brûlons de savoir si vous en avez d’autres à venir.
Un peu gênée, la nouvelle répondit en stoppant son mouvement de pied sous la table:
— Non, pas pour le moment. Je passe des auditions et j’espère intégrer une compagnie pour une belle création. Comme je n’ai pas encore beaucoup de relations dans le milieu de la danse, je rencontre des chorégraphes de petites compagnies à la recherche de danseuses. Ce n’est pas encore demain que j’aurai la chance de danser à l’opéra Garnier malheureusement.
M enchaîna en plissant ses yeux avec perfidie:
— Cela m’évoque une anecdote historique sur ce magnifique endroit. Savez-vous, mes chers amis, qu’au XIXe siècle, la prostitution s’exerçait à l’intérieur même de cet opéra ? Les danseuses faisaient commerce de leurs charmes plus ou moins volontairement. Il n’était pas rare, au foyer des artistes de l’opéra Garnier, derrière la scène, de trouver des mères vendre leurs filles, danseuses plus ou moins ratées, aux messieurs les plus offrants.
Tout en parlant, M glissa discrètement sa main sous la longue nappe couleur crème. Il la passa sous la robe noire de la jeune femme et la posa calmement sur son genou. Malgré la surprise, elle ne bougea pas et se contenta de le regarder parler. Sans rien laisser paraître, M poursuivit:
— Beaucoup de danseuses se contentaient d’effectuer des passes mais certaines des plus cotées devenaient les maîtresses attitrées de messieurs de la haute société de l’époque. Ils leur offraient logement et train de vie décent car ces filles étaient souvent issues de milieux pauvres.
La femme de l’homme aux cheveux blancs intervint:
— Ce sont ces hommes bourgeois que je blâmerai: ils profitaient de leur situation sociale élevée pour se servir de ces pauvres jeunes femmes.
M glissa sa main encore un peu plus haut et saisit doucement la cuisse de la jeune nouvelle. Elle dit:
— Je suis bien d’accord ; elles étaient victimes de leur condition sociale malheureusement.
L’homme aux cheveux blancs répondit:
— Absolument ; la danse classique n’était d’ailleurs pas la seule touchée par ce phénomène ; les théâtres, les cabarets, les actrices et les chanteuses se cherchaient aussi des protecteurs fortunés pour gravir les échelons de la société. Il suffit de se rappeler des noms célèbres comme Lola Lontès, la belle Otéro ou Liane de Pougy, pour ne citer qu’elles.
M dit en regardant son vieil ami et la jeune nouvelle:
— Oui, c’est vrai, le baron Haussmann avait défrayé la chronique par la liaison scandaleuse qu’il entretenait avec une jeune ballerine. À cette époque, il était de bon ton d’avoir sa danseuse.
La jeune femme rajouta:
— J’ai même lu que la fameuse petite danseuse, qui posa pour Degas à 14 ans, avait été renvoyée de l’opéra à cause de ses trop nombreuses absences ; ensuite elle posa nue pour des peintres et finit sa vie prostituée.— Quel triste destin. Ajouta M faussement compatissant. Puis, espiègle, il renchérit:— Et vous ma jeune amie ? Avez-vous déjà dansé en tenue d’Ève ?
L’épouse de l’homme aux cheveux blancs interrompit:
— Mon cher, vous allez embarrasser votre jeune amie. La jeune femme répondit:— Non ça va ; je suis très à l’aise avec ce sujet et j’ai l’habitude qu’on m’en parle. Ça intrigue toujours, la nudité dans la danse contemporaine.
Elle reprit délicatement ses caresses du pied car M, par des pressions répétées de ses doigts sur sa cuisse, lui signifiait de ne pas oublier sa mission. Sa cheville soulevait à présent l’ourlet du pantalon et ses orteils découvraient le mollet à la peau fine de l’homme aux cheveux blancs. Il ne dit mot et baissa les yeux sur son plat pour cacher son trouble. Il ressentait, en effet, la sensualité de cette audace et le contact de sa jambe avec la plante des pieds de la jeune femme fit monter son désir. Il se sentait maintenant serré dans son pantalon en lin gris.
— Alors racontez-nous. Je suis intrigué, comme vous dites. Ajouta M.— Eh bien l’art le plus proche de la danse est la peinture ; il y a de la nudité sur scène comme sur les toiles ou les sculptures. Mais elle est symbolique, elle raconte un état, une situation comme la mort, la renaissance ou encore la pureté. Et comme je suis interprète, je m’engage totalement dans mon art ; je suis entièrement au service de la chorégraphie comme une comédienne l’est au service d’un film.
M rebondit:
— Je comprends: seule compte la danse et vous en êtes l’instrument. Votre corps est l’outil dont se sert le chorégraphe pour exprimer son art. Et puis, il vaut mieux être un peu exhibitionniste pour monter sur scène. La danse n’existe que si elle est regardée n’est-ce pas ?
M avança sa main jusqu’à toucher la vulve de la jeune femme. Du bout de ses doigts, il découvrit avec un plaisir cruel, l’excitation contenue dans laquelle elle se trouvait.
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