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Origine...

Chapitre unique

Constance

Divers
Entre les regards concupiscents et les « oh » d’horreur, combien sont venus me rendre visite ? Je ne saurais le dire, mais ils sont si nombreux que pour leur dire merci, il serait bon de leur raconter la vérité…
Enfin une des vérités de cette histoire. Il peut y en avoir autant qu’il y a d’imagination, autant que de paires d’yeux portés sur moi… et Dieu seul sait combien parfois il en est passé. Combien aussi viendront encore juste avec un sourire, aussi parfois avec une grimace, uniquement pour dire « je l’ai vu, je l’ai aperçu… »
Alors ? Qui suis-je ? Rien ! Personne, ou toutes les femmes du monde. Celles bien sûr d’un temps ou nul ne parlait de rasoir, de crème dépilatoire ou de lisser les cons comme une mode. Oui, un temps dont bien peu se souviennent sans doute. Autres mœurs, autre génération et que Dieu veille sur toutes et tous comme au premier jour.
— xxXXxx —

Je suis danseuse ! Oui, danseuse à l’opéra de Paris… Un monde si particulier, fait de pointes et de musique. De sacrifices aussi, de souffrances, car les muscles contractés et mis à l’épreuve chaque jour, à longueur de temps demandent grâce si souvent. Oubliée la fatigue, éloignées ces douleurs qui font de mon univers un paradis naissant de l’enfer. Oui, envolés les soucis dès que la musique rencontre le public et que les planches viennent au-devant de mes orteils. Pour ce parterre de beaux messieurs, pour ces gentes dames à leurs bras, je tourne, papillon voletant si loin des choses du réel.
Un jour Théophile a dit de moi que j’ai de beaux yeux noirs et que ma danse est élégante et correcte. Et du haut de mes dix-huit printemps, me voici propulsée « Parisienne » dans l’âme et dans l’habit, sur les scènes les plus prodigieuses. Oui, je suis courtisane pour vivre bien, et dès mes vingt printemps je m’enorgueillis de ces hommes huppés qui assiègent ma loge. Et c’est là, lors d’un passage dans celle-ci, que je remarque cet homme parmi tant d’autres. De grands yeux sombres, venus d’un pays qui fait rêver. Les mille et une nuits faites homme. Il est là, beau comme un de ces dieux grecs…
Les plus puissants de mon époque sont bientôt pressés de venir admirer mes entrechats et mes ronds de jambe. Même l’œil du drôle d’appareil de Monsieur Nadar vient croiser mon chemin, mais il n’est pas le seul. D’autres s’entremêlent dans de joyeux va-et-vient et viennent me lancer des mots flatteurs et si les prétendants sont nombreux, peu sont élus. Restent tout de même quelques beaux messieurs. Une part de mystère à ne rien dévoiler de mes amours scandaleuses ou supposées telles. Pour moi, c’est un émir, bien que je n’en sois pas certaine qui me cueille à la fleur de l’âge. Et c’est avec lui que les folies commencent.
Une écrivaine aussi, George et son pianiste qui un soir me saluent me montrent, m’ouvrent un chemin inédit. Celui d’un vrai plaisir à partager. Et me voici amoureuse. Oh ! Je ne connais rien de plus beau que son prénom… un Pacha ! Mais voilà, je dois pour lui être agréable voler un peu de son intimité à cette trop jolie princesse qu’il a prise pour épouse. Qu’à cela ne tienne, aux danseuses, on pardonne tout et aussi ces fantaisies telles que le sexe discret avec des gens si riches. Lui collectionne… les femmes et les œuvres d’art. Voilà… un biais bien simpliste pour rencontrer un autre talent de mon temps si précieux.
Entre donc dans le jeu mon petit Gustave. Dévoyé et pornographe de la première heure, il fait des merveilles de ses pinceaux. Comment résister à l’insistance de celui qui désormais est mon chevalier servant et qui ne veut de moi que le meilleur ? Son visage d’une barbe si fournie me ravit, et il est bien naturel que finalement, ce soit d’une autre chevelure qu’il se soit entiché. L’aimant au point de l’en vouloir immortaliser. Qui de mieux pour le faire qu’un drôle tel que celui dont le nom semble faire ployer toutes les têtes ?
Sur un lit de hasard, mais après tellement d’autres, n’est-il pas sympathique de se voir allongée là pour que l’artiste trace sous sa main experte ce que tant de braves ont courtisé ? Que tant de messieurs ont aussi si souvent imaginé ? Peut-être l’ont-ils espéré également. Mais je ne veux ni compter ni savoir combien de jeunes femmes ont crié sous le joug d’un amant qui ne pensait qu’à ce que la patte de Gustave détaillait avec une telle aisance. Tout n’est tellement que filigrane et réalité, si bellement rendus que la toile en devient scandaleuse.
Peu importe, puisqu’elle plait à celui pour qui elle est réalisée. Il la garde dans son giron, et se sert du modèle consentant et heureux de se laisser aimer. Alors oui… les yeux impurs ne voient pas ce tableau ou mon visage… n’est plus tout à fait là où il le devrait. Pas de panique ! Un jour viendra où Orsay saura ravir les regards incrédules, outrés ou souriants de ces passagers d’un instant. Ceux qui peuvent maintenant tout à loisir, contempler ou critiquer avec force mots nouveaux ce qui fait de moi la femme la plus invisible du monde, mais aussi la putain la plus… reconnue.
Dire que pas un de mes traits n’est familier à ces voyageurs immobiles aux quinquets figés sur une dérive outrageusement perverse. Alors oui… certains rêvent, tout autant que beaucoup me haïssent. Mais hier comme aujourd’hui… encore que là, un certain cinéma est passé par là, fauchant dans des gros plans pathétiques autant de repaires où se terraient des millions de morpions alors oui, hier et peut-être demain vous verrez cette merveilleuse chevelure. Celle qui ne cache plus vraiment l’enfer, ou le paradis, en fonction de celui, de celle qui la contemple.
Etalée aux yeux du monde, la féminité la plus crue, et pourtant c’est bien de celle-ci ou de ces autres si semblables que tous sont issus. Femmes, hommes vous qui me vomissez de vos grands mots, vous qui aussi m’adulez de vos mièvreries, vous êtes tous passés par un endroit similaire. Tous ? Peut-être pas. Il existe quelques exceptions n’est-ce pas ? Celles de ces gens nés par une incision de l’abdomen… mais voilà… Ce n’est pas une constante… Juste une rareté. Alors, venez me saluer en passant par ce lieu où je suis désormais à la vue de tous les regards…
Souvenez-vous aussi que bien des hommes se sont penchés sur cette toison, que d’autres encore en transpirent et que de moins en moins souvent vous en rencontrerez. La puissance des anti-poils est croissante. Jugez tout de même en votre âme et conscience et vous saurez… ce que vous perdez de n’en point connaitre de si beaux de buissons. Ventres lisses et formes trop souvent oubliées, résultat d’une hygiène trop parfaite. Comment vous le dire, comment vous l’écrire ?
Je suis… Constance, je suis l’origine du monde !


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