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Pierre le maître

Chapitre 4

SM / Fétichisme
Une semaine déjà. Pierre rentre assez tard. Son bain est prêt. La température est parfaite. Les sels embaument la pièce.
— Muriel, viens.
Il est dans son bain. La mousse cache son corps. Je ne l’ai jamais vu autrement qu’en costume.
— Déshabille-toi. Lave-moi.
Depuis huit jours, j’évolue quasi nue devant lui. La gêne des premiers jours est partie, la pudeur aussi. D’ailleurs, je ne suis qu’un objet ; pas une femme, encore moins une femme désirable pour lui.
Je commence par le cou, les épaules, puis le dos. Pas un mot. Pas un geste. Il semble indifférent.
Non ; doucement, il s’allonge dans l’eau, la tête en appui sur le bord de la baignoire. J’hésite, rince le gant de toilette, m’agenouille à nouveau. Les poils du torse forment une forêt où les bulles et la mousse s’accrochent avant que ma main ne les chasse. Ma main descend, atteint le ventre que je devine plat, frotte les hanches. Nouveau rinçage. Nouvelle plongée. Les pieds, les mollets, les cuisses.
J’hésite. Dois-je continuer ? Il ouvre les yeux. Il attend. Dans mon désarroi, je laisse échapper le gant de toilette dans l’eau. C’est ma main qui touche son sexe, ses couilles pour retrouver le morceau de tissu.
— Continue…
L’ordre est clair. J’abandonne le gant. Ma deuxième main plonge aussi. Elle vient envelopper les testicules et je sens la verge bouger. Je la flatte et elle se déploie, encore et encore. Maintenant, je la branle doucement. La mousse fait obstacle et je ne peux que deviner la verge qui semble vouloir monter à la surface. Elle durcit et maintenant le gland est libéré de la chair protectrice.
Il bouge, se lève. L’eau m’éclabousse et je recule. Il sort de la baignoire pour s’asseoir sur le bord. La verge est encore recouverte par endroits de mousse qui disparaît lentement par explosions successives. Maintenant la chair est apparente, du gland aux testicules. Seules des gouttes coulent le long de la tige pour venir tomber sur le sol sans que le moindre poil ne freine la descente. Elle est belle, splendide, tendue, uniquement déformée par une veine qui monte. Je n’ai qu’une envie : la prendre dans ma bouche. Le sexe me manque. Je sais que je suis une bonne suceuse. Mes copains me le disaient. Je n’ai pas de mérite, j’aime cela. Ma bouche à la Julia Roberts me permet des choses que les hommes apprécient.
Mais pour l’instant – et je m’étonne moi-même – je freine mon envie. Je dois attendre son ordre.
— Suce-moi !

Enfin. Mes deux mains trouvent seules l’appui sur ses cuisses et mes lèvres goûtent pour la première fois le parfum du bain sur son gland. C’est moins bon à lécher qu’à sentir, mais bien vite je repousse les dernières gouttes à mesure que je progresse le long de la hampe.
Un soupir. Il apprécie ma caresse. Peu d’hommes résistent lorsque leur sexe disparaît totalement dans ma gorge. D’accord, je peux être chiante ; mais j’ai des bons côtés. Je monte et descends, jouant de la langue sur le frein, léchant ses couilles, puis je l’embouche à nouveau. Je salive beaucoup, abandonnant de grosses quantités de liquide qui amplifie le bruit de la succion.
Waouh ! Il tord sans ménagement le bout de mes seins. Il va me les arracher. Je grogne, la bouche pleine. Gargouillis noyés parmi d’autres.
— Caresse-toi.
Il ne faut pas me le dire deux fois. Ma main écrase mon minou, frotte mon petit bouton. Je suis humide. Mes doigts séparent les petites lèvres et plongent avant de se recroqueviller. C’est un crochet qui m’étreint, l’hameçon de mon vagin. Je cherche mon point G. Le graal de chaque femme.
La pression sur mes tétons imprime ma cadence. Dès que ma bouche lâche le gland pour le libérer et reprendre mon souffle, la torsion me demande de revenir, de faire entrer cette queue dans ma gorge, le plus loin possible, le plus longtemps possible. Si je l’écoutais, je mourrais étouffée, sa verge enchâssée pour l’éternité dans cet écrin. Mais je résiste, pour ma survie et son plaisir.
Ma paume tape sur mon sexe. C’est bon. Je coule tellement qu’en bonne soubrette je pense déjà à nettoyer ma cyprine sur le carrelage.
Il vient. Je le sens. Une imperceptible vibration, un goût nouveau, une goutte de plus…
Il est tellement certain de son emprise sur moi qu’il me laisse libre. Suprême confiance. Il a raison. Je n’ai qu’une envie : jouir et le faire jouir.
Un jet, abondant, odorant, généreux. Je n’ai que le temps de me placer, les lèvres sur le gland, la langue en brise-lames, pour éviter que le sperme bondisse au fond de ma gorge et m’empêche de le déguster. Car je veux le goûter, le sentir, l’apprécier avant qu’il ne disparaisse.
Un, puis deux, puis trois flots jaillissent. Ma bouche est un réceptacle. Je le garde, le concentre, attend que toute la semence se rassemble.
J’attends un ordre, une demande, un souhait. Rien. Il jouit, c’est tout. Mais moi je veux plus. Le surprendre. Lui faire comprendre que je ne mérite pas d’être abandonnée, négligée, ignorée.Je laisse son sperme s’échapper de mes lèvres en longs filets gluants qui glissent sur sa hampe encore raide. La queue encore dressée, chaque goutte, chaque coulure est récupérée par ma langue, poussée au fond de mon palais et avalée dans ce mouvement de la glotte qui séduit tant les connaisseurs.
— Bien.
Même si Pierre ne dit rien, je sais qu’il a apprécié. Ce sont des sensations que même un homme expérimenté ne peut pas cacher.
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