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Pornoville, ma famille et moi

Chapitre 4

Le fantasme de Valentine

SM / Fétichisme
Pour faciliter la lecture, les changements de narrateur sont maintenant indiqués.
*
Cassandro:
Valentine rentre à la maison, radieuse, le sourire aux lèvres. Je n’ai pas bougé de ma chaise. Je ne saurais dire combien de temps elle est restée dehors. Hors du temps, c’est pourtant en lisant des articles d’actualité sur mon téléphone que je l’ai attendue. C’est risible. Je n’ai pas vu le temps passer, passé à lire des journalistes raconter comment le monde occupe son temps. Qu’importe, ma femme est là et je suis soulagé. J’arrête immédiatement de lire, sans gêne aucune. Je lisais l’actualité après tout comme j’aurais pu jouer au solitaire ou compter les moutons: pour m’empêcher de penser librement, fuir les inquiétudes et me réserver pour ce moment: le retour de ma femme.
— Alors, ça va mieux ?
Valentine change de visage. Elle fronce les sourcils et me lance un regard de colère.
— C’est bon, maintenant ! dis-je en haussant la voix, à bout de nerfs. Je ne m’excuserai pas. On n’en a pas fini s’il faut s’excuser à chaque fois que madame est vexée.
À la colère apparente de ma femme succède la stupéfaction. J’ai apparemment surévalué son énervement, et en m’en énervant, visiblement, je l’ai énervée. Là voilà qui me lance:
— Ce soir tu dors sur le canapé.
Je frappe du poing sur la table. C’est plus fort que moi, quand je suis contrarié, je dois frapper quelque chose.
— C’est ça, tu peux frapper. Bonne nuit Cassandro.
Toutes les chambres sont à l’étage. Je me retrouve donc seul au rez-de-chaussée, dans un grand salon vitré. 
C’est bien dommage que la voiture ait gâché notre journée. On n’a pas pris le temps de savourer notre beau logement nouveau. Je me résigne. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas fait une petite «branlette canapé» . La nuit est tombée depuis quelque temps déjà. Tout le monde est couché. 

J’ouvre une page de porno sur le navigateur web de mon téléphone quand mon appareil vibre et Internet se coupe. « Vous avez presque consommé la totalité de vos 2 Go inclus dans votre forfait. Pour souscrire dès maintenant à une recharge, rendez-vous sur le lien suivant » m’informe un message qui vient s’afficher en haut de l’écran. Je deviens rouge. Je clique sur le lien mais, bien sûr, il ne se charge pas. J’ai déjà consommé la totalité de mes 2 Go de forfait, quoi d’autre ? Mon opérateur pourri, bien sûr, me prévient trop tard. Quelle journée de merde ! Je pourrais utiliser mon imagination mais je suis fatigué, tant pis pour la «branlette canapé». 
*
Lila:
J’ai trop bien dormi. J’étais crevé. Ça m’a fait du bien. Être réveillée par les rayons du soleil, il n’y a rien de meilleur. C’est pas tout ça mais la rentrée de la fac est dans dix jours. Je ferais mieux de me préparer. Médecine, c’est pas rien, je vais en baver cette année. Ce qui est bien c’est que la bibliothèque universitaire est toute proche. Le campus scientifique est excentré: depuis notre quartier résidentiel en périphérie, on est à dix minutes à pied du campus. La prérentrée commence après-demain si je me souviens bien. J’ai hâte.
— À table, les enfants ! appelle ma mère depuis la salle à manger.
À table, le matin ? Qu’est-ce qui lui prend ? Je suis un peu surprise mais ne me fais pas prier. Je sens une odeur de tartines grillées que je kiffe et il n’en faut pas plus pour m’arracher de mon lit. J’entre dans la cuisine et que vois-je, Maman a fait des toasts, cuit des œufs à la coque et grillé du bacon. Cassandro se fait un thé au lait. Je pouffe de rire. 
— Vous êtes tellement clichés. Depuis quand on mange le matin en famille et un déjeuner anglais ?! dis-je, amusée.— Si c’était un petit déjeuner anglais il y aurait de la gelée, des pancakes, du fromage à la confiture…— Pfff, n’importe quoi, Maman.— À part ça, oui, petit déjeuner en famille. Nouvelle vie, nouvelles habitudes. On a de grands plans pour l’avenir, pas vrai chéri ?
Maman embrasse Cassandro avec fougue et voilà t’il pas que mon beau-père lui met la main aux fesses.
— Ça va, ne vous gênez pas surtout !
Ils n’en ont pas grand chose à faire. Je hausse les épaules. J’ouvre le frigo, prend un pot de confiture et le pose sur la table. Le matin, je n’aime pas manger salé. 
Où est-ce qu’ils ont rangé les couverts ? J’inspecte la pièce que je connais à peine. Un plan de cuisine carrelé de plaques en terre cuite dans des tons cuivrés surplombe une armoire en bois ancienne. J’essaie d’ouvrir son tiroir. Je me rends compte qu’il est faux, de la déco purement et simplement. Ça me fait bien sourire. Tous les meubles sont anciens. Ça donne un charme vieillot à la pièce qui n’en est pas moins dotée en matériel électroménager moderne. Le frigo a plein de boutons. Un mixeur multifonction trône sur une plaque en marbre. On peut fixer au moteur quatre types de râpes. Pfff, n’importe-quoi.
— Maman, vous les avez rangés où les couverts ?— Dans le tiroir sous le mixeur, ma chérie.
Non mais quelle idée de faire des faux tiroirs, je n’en reviens toujours pas. Je sens qu’une fois sur deux, j’essaierais d’ouvrir le mauvais tiroir. Enfin, ça y est, hourra, j’ai ma cuillère et mon couteau.
— Qu’est-ce qu’il fait Florian ? dis-je en m’asseyant à table.— Qu’est-ce que j’en sais. Va lui demander, me répond ma mère avant d’enfoncer une fourchette dans un morceau de bacon et de le porter à sa bouche.
*
Florian:
Une fois n’est pas coutume, je n’ai pas réussi à dormir cette nuit. J’ai souvent le sommeil agité. Je fais des cauchemars, me réveille en sursaut et ne suis plus capable de me reposer. Cette fois-ci cependant, c’était différent. Ce n’est pas un cauchemar qui m’a maintenu les yeux ouverts, mais un sacré rêve éveillé. Quelle femme… Toute la nuit, j’ai pensé à elle. 
Dans mes pensées, je l’ai prise dans mes bras. On s’est embrassés. J’ai senti son cou. Elle sentait l’abricot. Dans mes pensées, j’ai effleuré ses hanches jusqu’à ce qu’elle en ait des frissons. J’ai collé mon nez à ses poils pubiens et ai humé très fort. J’ai caressé son ventre. Lentement, je suis descendu jusqu’à son entrejambe. J’ai massé son bouton. J’ai approché ma bouche puis ma langue de son mont de vénus et là tout est devenu plus bestial. J’ai goûté, comme un animal affamé, à son vagin, à ses plis, chacune de ses lèvres, le capuchon de son clitoris et son gland. J’ai léché, titillé avec mes doigts puis suis remonté le long de son corps jusqu’à sa bouche.
Dans mes pensées, mon corps s’est aligné avec le sien, ventre contre ventre. Ma langue s’est enroulée dans la sienne. Mon pénis a glissé au-dessus de sa fente, se creusant un passage sans entrer à l’intérieur. J’ai fait des va et vient lents puis rapides. Je l’ai prise dans mes bras et l’ai serrée très fort alors que j’entrais dans son creux chaud et humide. Elle a croisé ses jambes sur mon dos dans une position un peu improbable qui lui permettait de me prendre en pince. J’ai continué mes saillies. Nous étions si soudés l’un à l’autre que malgré le mouvement de nos corps, ses seins restaient sans bouger, pressés contre mon buste. Nous étions si soudés qu’après l’avoir embrassée tant et tant d’une lèvre à l’autre, de la langue au gland, nos corps se sont mélangés. J’ai fondu en elle. Elle m’a absorbé.
Pendant que mes pensées étaient toutes à cette vision de plus en plus fantasque, je me branlais jusqu’à éjaculer. Lorsque des giclées de liquide chaud et visqueux sont venues tâcher mes poils pubiens, cependant, je ressentais un manque profond. La scène n’était pas réelle. La voisine d’en face et son corps impétueux derrière sa fenêtre n’étaient pas là. Ça ne sentait pas l’abricot, ça sentait la biscotte. Pas de souffle rauque, pas de petits gémissements de plaisir étouffés dans l’étreinte, mais ma belle-mère qui beugle « À table ». Pas de première fois avec la voisine donc, mais moi, puceau, qui enfile des pantoufles et descend prendre un petit déjeuner en famille.
*
Valentine:
J’adore sucer. J’aime ce contrôle que j’exerce sur mon partenaire quand je sens sa bite se gonfler, durcir dans ma bouche, le liquide préséminal suinter du bout de son gland et sa jouissance se suspendre à ma volonté.
— Ah, on dirait bien que Florian s’est décidé à nous rejoindre à table, lance ma fille, un sourire moqueur sur les lèvres, presque cynique.
Je fais semblant de prêter attention au déjeuner. Je repense à cette nuit. La punition que j’ai infligée à Cassandro m’a excitée. Couchée, seule aux rênes d’un lit double à baldaquin, je me suis éparpillée en songes érotiques dégradants, m’imaginant humilier et dominer mon impertinent mari en public.
— C’est qui le vilain homme qui vomit par la bouche ? C’est Cassandro et sa toute petite bite !
Et vlan ! Je lui donnais un coup de cravache sur les fesses devant tous ses collègues de travail. Des rires éclataient. Mon homme était rouge de honte mais excité comme pas deux, la verge dressée. Le plaisir qu’il prenait était évident et cela redoublait son embarras puis son plaisir dans un cercle vertueux et vicieux sans fin. Le saligaud !
— Regarde bien ton patron, Cassandro. Je vais le baiser juste devant tes yeux.
Cassandro enrageait. Il tenta de me retenir mais deux de ses collègues l’attachèrent à une chaise. L’affront était d’autant plus fort que le coup était porté par des associés proches. Le sentiment d’être trahi était douloureux, mais cela intensifiait la jouissance masochiste que mon mari éprouvait. Je ne le plaignais pas.
— Fais de moi ta chienne, boss ! dis-je d’un ton autoritaire.
Un homme grand, les yeux bleus-gris, aux épaules larges et au visage carré, une barbe du matin avant rasage et de petites fossettes aux joues, me souleva vigoureusement. Je glissai la main sur son ventre d’acier. Je me sentais soumise et en sécurité. Il me posa, nue, sur une peau de loup. Qu’importe la cohérence, le réalisme: je rêvais, je n’écrivais pas du Zola. 
Les lieux prenaient forme. Les bureaux de l’entreprise de mon mari migrèrent dans la salle de banquet rustre d’un château médiéval. Son patron devint roi, Cassandro, son soumis de valet. Je me mis en position de levrette sur la peau de loup, au centre d’un alignement de tables qui formaient un O autour du roi et moi. Les invités délaissèrent le festin pour nous reluquer fixement.
À cet instant, je pris mon gode posé sur le lit avec moi et entamais la pénétration. Les doigts du roi glissèrent de mes cheveux jusqu’à ma bouche. Je les mordillais, ils vinrent serrer mon cou puis soudainement, le grand seigneur me posa sur une table du banquet, toute proche de mon mari qui eut la queue de son roi à moins d’un mètre. Quelques va et vient sûrs et réguliers plus tard, le souverain éjacula et Cassandro vint nettoyer ma chatte, comme le bon petit toutou fidèle au roi qu’il était. À cet instant, j’aurais bien aimé, pensais-je, arracher mon homme de son canapé, le prendre par les cheveux puis le ramener entre mes cuisses. Je fus parcourue d’un frisson et d’une irrépressible envie de passer à l’acte. J’étais sérieuse.
Je suis arrachée à mes rêveries par le bruit aqueux si caractéristique que fait la cafetière traditionnelle au gaz quand la boisson est prête. C’est Florian, retardataire, qui l’a mise sur le feu il y a quelques minutes. Il est le seul à en boire dans notre famille et encore, c’est rare, c’est pourquoi j’associe principalement le café à la grande machine dans le couloir, près de la salle de réunion, dans les locaux de la compagnie gazière où je travaillais dans notre ancienne ville. 
Il est temps de passer à aujourd’hui. J’ai des rendez-vous, et puis, j’ai changé mes plans. Je dois trouver avant tout le monde d’où vient la fuite et cartographier le gisement. Il me sera sûrement trop difficile d’acquérir l’endroit mais je pourrais, au minimum, faire un délit d’initié à la bourse. C’est sûr que ma compagnie va grimper en flèche sur les marchés après une pareille découverte. Je le sens. C’est tellement excitant et stressant à la fois. Je n’ai que maintenant pour m’octroyer la plus grosse part du gâteau. Je créerais bien ma propre compagnie si j’avais plus d’argent, mais, hélas. Il y a tant d’enjeux. Je doute. La vache à lait exhibée, il sera trop tard pour contrôler la situation.
*
Cassandro:
— J’ai rendez-vous avec Gérard. Je vous laisse, lance Valentine.— Gérard ?— Enfin, Cassandro, tu le fais exprès ! Gérard, le mec de la DRH.— Ah bon ? Je croyais que c’était un DRH ?— C’est un DRH, et il s’appelle Gérard.— Je ne te suis plus. Ils ont engagé deux DRH ?— Mais c’est pas vrai ! On est vraiment en train d’avoir cette conversation ? Je reformule pour toi: J’ai rendez vous avec Gérard, le mec de la direction des ressources humaines, pas le mec de la directrice des ressources humaines, puisque c’est un directeur, des ressources humaines !— Non mais Papa a raison, c’était pas clair.-Merci Florian, il ne manquait plus que toi pour faire d’une conversation sans intérêt, une conversation sans intérêt qui dure longtemps.— Pfrt ! Vous êtes cons. J’ai craché du thé à cause de vos bêtises.— On ne rit pas la bouche pleine, aussi, chère belle-fille.— Il est pas bien ton homme, Maman ! Comme si je pouvais contrôler mon rire.— Ça suffit, vous m’avez éreintée. Je monte à l’étage.— Tu vas pas voir Gérard ? conclut Florian, singeant la stupéfaction.
Valentine monte les escaliers et ouvre la porte d’une salle de la maison réservée aux activités de bureau. Lila dévisage Florian.
— Ben quoi ?— Florian, elle a un rendez-vous en visio, réfléchis un peu, lance Lila.
Florian s’offusque.
— Oh ça va toi ! Toujours à m’agresser. Bien sûr que je le savais. C’était de l’ironie. — Je ne t’ai pas agressé, je t’ai demandé de réfléchir.— Merci bien, soeur !— Ça suffit vous deux, allez évacuer votre tension sexuelle ailleurs !— Qu’est-ce qu’il dit lui ?! réagit Lila.— Papa, tu te mêles de tes affaires ! réagit Florian.
Parfait, j’ai redressé le tir. Maintenant qu’ils m’ont dans le viseur, ils arrêteront de se chamailler quelque temps. Je me mords les joues pour ne pas sourire, d’autant plus que je sors cette connerie de tension sexuelle d’un porno que j’ai maté il y a longtemps. Dans la vidéo, deux «frères et sœurs» se battent pour une stupide télécommande. La mère arrive et lance qu’il y a de la tension sexuelle dans l’air. La fratrie se scandalise. La mère demande aux deux jeunes de se déshabiller pour prouver qu’il n’y a pas de tension entre eux. La suite est facile à imaginer.
Je vais prendre l’air. Quelle nuit, c’était ! J’arpente les rues en y songeant. Le quartier est bien mais il y a un peu de laisser-aller. Du lierre envahit la façade de certaines maisons, il y a des tags sur certains murs et même de la mousse sur une brouette à l’abandon. Qu’importe, je repense à cette nuit.
Je somnolais quand j’ai senti une présence. Je me suis levé d’un coup de mon canapé. Elle m’a fait peur quand j’y pense. 
— Chut, fais moins de bruit, tu vas réveiller les enfants, me dit-elle.
Valentine était là. Elle enlevait sa robe de nuit et continuait:
— Je passe l’ardoise sur ta désobligeance d’ hier à une condition...
J’attendais qu’elle parle avec impatience.
— Je vais m’asseoir sur toi et tu vas nettoyer ma chatte.
Je ne disais rien mais signifiait mon accord. Du facesitting, ce serait bien la première fois ! Elle prit silencieusement place sur moi et je me retrouvais la bouche coincée entre ses cuisses. J’étais désemparé car je n’avais aucune marge de manœuvre. Allongé, la tête bloquée par son bassin, je ne pouvais tout simplement plus bouger.
— Qu’est-ce que tu attends ? Enfonce ta langue ou je demande au roi de te t’y forcer. Racle bien.
J’obéissais mais était un peu gêné par la situation. Elle semblait jouer à un jeu de rôle. Elle aurait pu m’expliquer avant de me mettre dans cette position. J’étais contraint, soumis, alors que ses propos mêlaient délire aristocrate, injonctions et insultes dégradantes:
— C’est bien, valet. Vas-y plus fort. Je suis sûr que tu peux faire avec la langue ce dont tu es incapable avec ta toute petite bite, disait-elle en se touchant le clito pendant que je remuais la langue comme je pouvais dans son vagin. Regardez, la cour... hh… ce que mon… hh… gros poux... bedonnant… hh… de mari… hh… peut faire.
— J’aurais pu en rire mais j’étais juste mal à l’aise. Je basculais sur le côté du canapé pour me libérer de son emprise et nous tombions par terre. On avait l’air fin. 
— Raah, tu fais chier Cassandro, pour une fois que tu allais me faire jouir, dit-elle tout haut.
Sa remarque me blessa.
— Ça suffit ! Qu’est-ce qu’il te prend ? chuchotai-je de peur de réveiller nos enfants.
Nous étions assis au sol. Valentine étendit une jambe jusqu’à porter son pied sur mon sexe.
— Déjà que tu portes un pyjama rayé, en plus, tu ne bandes pas.
Valentine soupira.
— Tu as gagné, dis-je la gorge serrée. Je m’excuse. J’ai été un peu désagréable deux fois dans la journée et tu m’humilies comme ça ?
Elle fit une moue triste puis s’expliquât.
— Pardon, Cassandro. Je… oh, et puis tu ne comprendras pas.— Mais parle ! C’est trop tard maintenant ! dis-je un peu fort.— Ça ne va pas ? Tu vas réveiller les enfants ! chuchota Valentine alors qu’elle parlait à voix haute depuis tout à l’heure.
Je la fixais avec un mélange de colère, de tendresse et de meurtrissement intérieur. Ce qui me faisait le plus mal n’était pas l’humiliation. Non, j’avais compris à ce moment là, même si je désespérais de l’entendre le dire. Elle m’avait menti sur ses goûts toutes ces années et ce soir, pour une raison que je devinais liée aux curieux événements de la voiture, elle enlevait son masque.
— Allez, vas-y, dis le moi. Je veux te l’entendre dire. Tu simules depuis tout ce temps ? Putain, mais Valentine, tu déconnes, dis-je la voix tremblotante, sous l’effet de l’émotion qui me submergeait malgré moi.— Arrête ! Tu joues les durs et maintenant tu craques pour un banal problème de couple ? C’est très courant de simuler chez la femme.
Je bouillonnais et lui lancais un regard noir.
— Mais je m’en fous de la femme, Valentine ! Qu’est ce que tu me fais là. C’est de toi que je parle, de notre couple, de nos quatorze ans passés ensemble. Explique moi.
Valentine commençait à perdre ses moyens elle aussi et sa voix se faisait moins assurée, plus tremblotante, comme la mienne.
— Mais je… je t’aime Cassandro. Quand on s’est rencontré, on est allé au restaurant ensemble, tu te souviens ? Tu étais mignon, tellement romantique.— Arrête-toi ! Je me fiche de ton affection, là. Avant que tu ne te refermes comme une huître, explique-moi ce qu’il vient de se passer. Tant pis pour nos quatorze années. Qu’est-ce qui t’excite alors ? Pourquoi tu me l’as caché ?— Oh mais ne pousse pas trop loin, là ! Tu es aussi responsable que moi. Tu crois que je le savais, ce qui m’excitait ? Tu manquais tellement d’assurance à l’époque. Tu es peut-être devenu un peu con et macho aujourd’hui mais tu es un homme fort.— N’importe quoi ! Comment veux-tu que je découvre avec toi ce qui te fait plaisir si tu simules ? Ça valait vraiment le coup de sacrifier ta sexualité pour satisfaire ma fierté masculine ?— Honnêtement, oui. Tu étais mignon à l’époque. Je sentais que tu avais beaucoup de potentiel mais tu ne prenais pas les choses en main. Tu stagnais à ton travail, tu remettais tout au lendemain, tu t’occupais mal de ton fils, …
Je la coupais.
— Mais pour qui tu te prends ? Tu crois que j’ai avancé dans notre vie car tu gémissais plus fort au lit que mon ex-femme ? Valentine, Valentine… C’est quoi cette connerie d’histoire de potentiel ? Notre couple, c’est un placement pour toi ? Et merde, je n’en reviens pas: tu as simulé à chaque fois ?— J’en ai bien peur. 
Nous restions en silence l’un à côté de l’autre. Valentine était recroquevillée, les bras croisés au-dessus de ses genoux.
— Raconte-moi. Tu as l’air d’avoir eu une révélation.
Valentine ne répondait pas. Elle n’assumait pas ses envies.
— Allez, dis moi. Qui est ce roi ? Je tiens à toi, Valentine. Je veux te rendre heureuse, tu peux tout me dire. — Mais c’est trop bizarre, Cassandro. Tu n’es pas prêt à entendre ça.— Je t’ai bien entendu critiquer mon ventre bedonnant et ma petite bite pendant que tu m’écrasais la tête avec ton vagin. Je pense que ça ira.
Valentine riait.
— Eh bien… c’est ça.— Quoi ?— Je… j’ai envie de t’humilier, Cassandro, me dit Valentine en rougissant.— Ah.
Je marquais une pause, elle aussi. 
— M’humilier ?— Je… répondit-elle hésitante, sans continuer sa phrase.— Allez, crache, s’il te plaît, la suppliais-je.— Je veux te traiter de tous les noms, te dire des mots blessants. Je veux te tromper devant tes yeux et que tu lèches le sperme de celui qui te met cocu. Je veux te faire mal. Je veux que tu montres que tu aimes ça.
Elle avait raison. Je n’étais pas prêt pour ça, mais je l’aimais trop pour me défiler. Seulement, ça ne m’excitait pas du tout. Devais-je mentir ? Me plier à son désir en lui faisant croire que ça me faisait plaisir ? Non. Je n’allais pas répéter la même erreur qu’elle. Il fallait absolument instaurer de la sincérité dans nos relations.
— Écoute. Je vais être sincère, ça ne me plaît pas du tout. Mais pour toi, je ferais n’importe quoi. Je jouerais la comédie. Je ferai de mon mieux et j’espère que ça te plaira. C’est dommage, oui, que nous en soyons réduits à prendre du plaisir chacun notre tour, mais je ne veux pas que l’on se quitte, ni dans notre quotidien de vie commune, ni dans notre intimité.
Sur ces mots, elle m’avait prise dans ses bras et nous nous étions couchés ensemble, sans faire l’amour. 
J’y repense et je suis content, bien que sous le choc encore des quatorze ans de privation sexuelle de ma femme. Certains diraient qu’à cause de nos désirs divergents, nous devrions nous séparer ou, à minima, vivre notre sexualité séparément. Je ne suis pas de cet avis. C’est Valentine que je veux satisfaire sexuellement, personne d’autre. 
J’ai pris plaisir à croire que je la faisais jouir pendant quatorze ans. C’est ça, plus qu’une pratique, une position ou une situation, qui m’épanouit. Apprendre que tout était faux, c’est dur. Je me sens coupable. Elle n’a rien dit mais moi, ai-je vraiment cherché à savoir ? 
Je soupire. Je n’ai pas vu passer le temps à m’éloigner de la maison. J’ai parcouru une distance assez grande pour atteindre un bar café bondé. J’ai, étrangement, une envie irrésistible d’aller au contact de la foule. Ça me changera les idées. Je n’ai rien à faire aujourd’hui, après tout.
— Tiens ! Le mari de la femme qui n’a besoin de rien ! me lance avec un regard malicieux un homme en cravate attablé en terrasse.
Je demande, méfiant:
— Je ne crois pas vous connaître. Comment nous connaissez vous ?— Ahah ! Vous avez des lampes de veille au sol dans votre jardin, monsieur. Votre salon était peu éclairé, certes, mais avec des vitres neuves si claires, on voit vraiment tout.
Je suis désemparé et ne trouve rien à dire. De toute façon, je n’en ai pas le temps. L’homme enchaîne:
— Vous êtes de sacrés coquins exhibitionnistes dans la famille ! J’avais déjà bien apprécié votre fils se branlant à sa fenêtre, mais les seins de votre femme, sa figure pendant qu’elle s’assoit sur vous, c’est exquis. C’est gentil de m’avoir laissé m’approcher. J’ai mauvaise vue et les jumelles, ça gâche un peu le spectacle. Près de votre vitre, c’était quand même bien plus agréable de vous mater.— Mon fils… ma femme… je... trouvé-je à dire, le visage livide, pâle comme un œuf.— Houla, vous ne nous couverez pas quelque chose vous et votre femme ? Vous n’avez pas l’air dans votre assiette. Oh là là, j’espère que je ne vais pas attraper votre maladie. Mais prenez donc un verre. C’est moi qui offre, qu’est-ce que l’on vous sert ?— Un whisky, réponds-je spontanément, alors que je ne bois jamais.
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