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Pour le plaisir des langues

Chapitre 6

Confrontation

Divers
Je suis réveillée aux aurores par un coq résidant non loin de notre maison. Ce n’est pas grave, mon petit plaisir d’hier m’a permis de bien dormir. Le petit-déjeuner se déroule sans un mot, dans une ambiance morne au possible. J’aime souvent prendre comme exemple pour décrire ma famille les vieilles familles bourgeoises du dix-neuvième siècle, sentant la poussière et la naphtaline, vraiment, tout y est même le décor.
Mes parents ne se hasardent pas à reparler de la venue de Jean cet après-midi, mais je pense ma mère comprend qu’elle aurait au moins dû m’en parler avant d’accepter sa venue. La vie dans les petites villes est bien morne, je passe ainsi la matinée à voguer entre un Jules Verne et mon téléphone, où Eva et Chloé me réconfortent tant bien que mal quant à la venue de Jean. Quant à Alex, il m’envoie simplement des memes et des faits complètement aléatoires sur sa journée. Il est le genre de personne qui n’ont besoin de rien mais qui lancent la conversation par tout et n’importe quoi, comme la dernière boulette d’un politique ou une vidéo de chat qui dance.
Il réussit ainsi à me faire décrocher quelques sourires durant cette matinée. Je pars donc au souper le cœur léger, bien qu’un peu déçue qu’un livre qui s’appelle « De la Terre à la Lune » n’ait aucune scène sur la lune.
Règle de maison oblige j’enfile une robe, une tenue décente pour une jeune fille. Une fois n’est pas coutume c’est avec plaisir que j’en prends une épaisse, peu souple et qui descend bien jusqu’aux chevilles. J’ai également enfilé un t-shirt blanc sous ce tissu noir, afin que mes bras soient couverts.
Mais je m’emporte. Jean n’arrivera pas tout de suite. Il y a d’abord un interminable soupé familiale. Mon père essaye bien de détendre l’atmosphère en faisant raconter à ma petite sœur ses péripétie en milieu scolaire mais cela reste assez vain, ma mauvaise humeur doit déteindre.
C’est vrai que j’ai peu discuté avec ma sœur depuis que je suis rentré. Au milieu de toute cette austérité, elle fait pourtant un bien fou je dois dire. Discutant l’air naïf de tout et de rien, j’en viens à me dire que c’était quand même bien quand comme elle, ma plus grosse difficulté dans la vie c’était de récupérer les billes que le grand Olive m’avait gagné à la récréation du matin.
Passé le repas, celle-ci vient me voir dans ma chambre.
— Sophie…ça vaaaaa ? — Coucou juju, oui t’en fais pas, ça va, ça va.— Tu fais la tête pourtant…
Elle est innocente, mais ici la chose est feinte, elle veut me faire parler.
— C’est juste que tu sais…Jean va venir, il a été mon amoureux et il ne l’ait plus, je n’ai pas envie de le voir. — On ne peut pas être ami avec ses anciens amoureux ? Moi je joue toujours avec Lucien, et avec Martin, et avec…
— Oui, oui…on peut, juste je n’ai plus envie de jouer avec Jean, il a été méchant avec moi.— Il t’as fait mal ?!
Cette dernière phrase n’est pas prononcée sur un ton innocent d’un enfant qui imagine une blessure en jeu, ma sœur n’a peut-être que six ans, mais elle sait très bien à quoi ressemble les disputes d’adultes quand ceux-ci ne sont pas responsables.
— Rien de dramatique, mais oui, il m’a blessé, et m’a dit des choses horribles. Soit gentille, ne dis rien quand il sera là, c’est moi qui dois régler ça.
Je souris à ma sœur. Elle me prend dans ses bras. C’est rassurant. Hélas la sonnette retentie et nous sommes bien vite appelé pour accueillir notre invité.
— Juliette ! Evite de lui faire les gros yeux, d’accord ?
Jean apparaît donc au travers de la porte. C’est un jeune homme propre sur lui, que je pourrais qualifier de beau si je n’en étais pas dégoûté. Cheveux bruns bouclés, une carrure imposante, un petit air jeune, des yeux marrons. Le genre de personne qui doit se croiser en première année de droit, déjà à porter un costume, gris dans son cas « car ça fait plus sérieux ».Il rentre, salue rapidement ma mère, et bien vite se met à ses aises dans le salon, grignotant les quelques biscuits posés à côté du café. S’il était venu « prendre de mes nouvelles » il semble que la perspective du café en lui-même l’intéresse plus.

— Alors Soso, c’est comment ce début en fac ? Impressionnant hein le changement par rapport au lycée !
Ouais, y’a pas à dire. Il m’a énervé en une phrase. Jean à un an de plus que moi, à vrai dire on a le même âge mais petit il a sauté une classe, ce qui n’a jamais arrangé ses problèmes d’ego, c’est donc naturellement qu’il pense m’illuminer de son savoir en prenant un ton ET familier ET condescendant.
— Disons qu’on y croise des gens différent.
(Et infiniment plus aimant que toi) aimerais-je ajouter, mais je reste poli et écoute Jean nous parler des merveilleuses rencontres qu’il fait à la fac de droit, notamment tel ou tel personne qui pourrait l’aider à construire son réseau…je pense sincèrement que je ne pourrais jamais apprécier les gens qui construisent leurs réseaux dès leurs premières années universitaires.
Je dois le dire au moins une fois, mais Jean n’est pas un idiot. Il pourrait par exemple probablement prétendre à beaucoup s’il s’intéressait à ses études sérieusement. Cependant peu lui suffit. Il ne cherchera jamais à voir plus loin que son intérêt immédiat. Ni même plus loin que son intérêt tout court.
La discussion continue un moment et après un temps raisonnable mon père à l’idée merveilleuse, que dis-je merveilleuse, excellente…de proposer à Jean que je l’accompagne faire un tour dans les champs pour une promenade digestive.
La logique est aussi subtile qu’un tracteur : mon père adorerait me voir mère des enfants de ce con. Il n’y a pas vraiment à chercher plus loin, c’est pour ça que j’ai été inscrite à l’équitation plus jeune, en partie pour ça que j’ai été poussé dans ses bras, et par cause à effet beaucoup pour ça que j’ai sucé un mec dans les toilettes dès mon premier jour de fac, et je dois souligner l’immense chance que j’ai eu ce jour là car en y repensant c’était passablement stupide et imprudent.
Je me retrouve donc dans un champ, à marcher côte-à-côte avec cet âne.
— Tu peux te rapprocher hein, je ne mords pas, tu es distante je trouve !
Il prononce ça tandis que j’ai décidé d’appliquer strictement les gestes barrière, c’est-à-dire un bon mètre, avec lui.
— Tu n’as pas besoin d’être proche pour me parler. — Roooh, écoute Soso, je sais qu’on s’est quitté en de mauvais termes la dernière fois, mais on peut se rabibocher tu sais. On va si bien ensemble…tu sais que je suis un choix sûr en plus, je m’en sors super bien en droit.
Je lève simplement les yeux au ciel et le laisse continuer sa tirade.
— Et puis ça plairait à nos parents, on est fait l’un pour l’autre depuis tout petit… — Tu te rends compte que tu essaye de te vendre comme on vendrait un appartement ? — J’essaye de te raisonner ! — Ma raison se porte bien MERCI.— Et allez ! toujours à crier, regarde, j’essaye d’avoir une discussion d’adulte, mais c’est toujours impossible avec toi, tu veux toujours avoir le dernier mot. Mais quand il s’agissait de remercier pour ce que je t’offrais, jamais un merci, tu cachais bien ta joie quand après m’avoir allumé je te donnais ce que tu voulais au lit. C’est tout toi. Tu me veux mais joue la putain de victime, comme si tu devais me supporter !
Je sais. Je pourrais lui répondre. Choisir le dialogue. Lui dire que non, sa discussion d’adulte n’est qu’une sorte de rabaissement constant qui minimise ce qu’il m’a fait subir. Lui dire que si j’ai pu un jour, en fille innocente, m’offrir à lui de bonne grâce, il n’a jamais manqué de se montrer violent dans nos rapports, ce qui fait que je ne le veux plus dans mon lit. Je pourrais lui dire qu’il devrait apprendre à communiquer et à considérer autrui. Lui dire que non c’est non, que fini c’est fini, et que nos chemins se sont déjà séparés. J’aimerais lui dire qu’au XXIème siècle je n’ai pas besoin d’un mari pour être en sécurité et que même si ma licence en linguistique m’offre moins de perspective ça ne fait pas de moi une poule au foyer ou une sotte. J’aimerais lui dire que l’amour c’est un peu plus qu’un échange de bons procédés.
Je sais. Je pourrais lui répondre. Lui dire tout ça. Mais notre couple a duré suffisamment longtemps pour qu’il ait l’opportunité de déjà entendre ça. Plusieurs fois. Alors, si quelqu’un voit mon geste, qu’il m’en excuse.
Mon poing droit s’abat sur le nez de Jean, avec une force que je ne me connaissais pas. Je sens quelques choses craquer, sa peau se distordre, son expression faciale afficher une impressionnante surprise lui donnant un air naïf. A partir de ce contact entre mes phalanges et sa cloison nasale, les choses s’enchaînent bien vite.
Jean s’écroule. Hurle. Il saigne. Il me traite de salope, de pute, et d’autres choses encore. Je cours, il m’attrape la cheville. Je tombe à mon tour. J’ai mal. Je me débats. Je me relève. Je cours chez moi.

Je suis dans ma chambre. Ma mère est à côté de moi. Elle s’excuse. Je me sens bien. Pour la comparaison, comme après un orgasme. Les mêmes hormones sont probablement en jeu. Ma mère me panse, je suis sévèrement tombée et ait une cicatrice sur la joue.
Je n’ai pas dit ce qui s’est passé. Elle s’est tout de suite excusée. Mon père est bougon mais n’apprécie pas de voir sa fille chérie blessée. Ma sœur me serre dans ses bras. Je suis son héroïne. Elle s’invente probablement toute une histoire dans laquelle j’ai vaincu le méchant et ma blessure de guerre le prouve.
Je n’en veux pas à mes parents. On n’a jamais bien communiqué. Ma mère se doutait que quelque chose n’allait pas, elle en a la certitude et prend ma défense.

Entre deux excuses de ma mère j’ai prévenue Eva et Chloé. Enfin prévenu…elles sont déjà au courant. Un champ c’est grand, mais un grand type qui hurle ça s’entend à des kilomètres.
Ce soir-là je dors bien, certains me verront comme quelqu’un de violent, et je ne pense pas pouvoir réfuter que j’ai porté le premier coup. Mais les masques sont tombés.
J’envois un SMS à Alex « Je rentre demain, je vais avoir besoin de câlins ».
Il est minuit passé, mais dans la minute, je reçois une vidéo de chats qui se câlinent accompagné d’un smiley cœur.
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