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Le projet artistique

Chapitre 22

Secours

Erotique
Maxime narrateur
Bien sûr dès le lundi suivant, nous en parlâmes avec les autres au café du coin avant les cours. Les couples, en tout cas, s’étaient parlé et avaient évoqué cette question. Comme Amandine et moi, ils ne savaient pas comment ils auraient fait. Je vis que Sylvie et Carine accusaient le coup. Autant nous, nous pouvions parler à notre copain ou copine. Autant elles ne pouvaient que rester seules avec leurs questions. Elles étaient vraiment tristes de leur solitude. Carine était juste à ma gauche et Olivier avait Sylvie à sa droite. Je lui fis un petit signe de tête en les désignant du regard. Il comprit et me fit oui de la tête. Je passai alors mon bras autour de Carine et la cala contre moi. Elle eut un soupir d’aise et de réconfort. Je vis Olivier faire pareil avec Sylvie. Elle sourit ainsi enveloppée dans les bras d’un garçon et se pelotonna un peu plus. Germain se leva et passa derrière nous. Il déposa un tendre baiser dans le cou des deux filles.
Je sentis Carine frissonner et Sylvie tendre un peu son cou pour prolonger le contact. Mais il était l’heure, il fallait y aller. Nous relâchâmes notre étreinte. Carine et Sylvie se détachèrent avec difficulté, mais elles partirent un peu plus légèrement. Amandine me prit par le col et planta ses yeux dans les miens. J’allais me faire engueuler, je fermai les yeux et attendis la salve de jurons.
— Merci pour elle. T’es un amour.
Elle posa alors ses lèvres sur les miennes et envahit ma bouche de sa langue. Je rouvris les yeux. A côté, Liz avait posé la tête d’Olivier sur sa poitrine et lui caressait les cheveux. Marie et Germain s’étaient enlacés l’un l’autre et se serraient tellement fort que personne n’aurait pu les séparer. En nous dirigeant vers le lycée, nous croisâmes deux jeunes des quartiers qui n’étaient clairement pas du coin. Ils avaient la capuche sur leur tête, portaient des vêtements larges et un peu trop à la mode pour coller au look général de jeunes d’ici. Ils nous ne calculèrent même pas et allèrent vers l’arrêt de bus. Au lycée, nous eûmes la surprise de voir un nouveau gardien. Celui-ci devait avoir environ 45 ans, il était de taille moyenne, mais large d’épaules. Il avait les cheveux très bruns et légèrement grisonnants sur les tempes. Il souriait, visiblement ravi de commencer son nouveau travail. Il disait bonjour à tout le monde.
En passant, nous lui souhaitâmes la bienvenue dans l’établissement et une bonne première journée. Caroline passa quelques élèves après nous, mais ne lui adressa pas la parole. Il y avait un petit peu d’amélioration, elle n’avait pas été odieuse avec lui. A l’entrée, une petite affichette présentait l’arrivée du nouveau gardien. Il s’appelait Cristian S, il serait donc le nouveau gardien. Avec sa famille, il s’installait aussi dans la maison de gardiennage. Des travaux de rénovation avaient été faits afin d’accueillir plusieurs personnes. Il reprenait toutes les tâches dévolues à l’ancien gardien. Donc les professeurs étaient déchargés de leur surcroit de travail. Nous nous dîmes que ce n’était pas de chance pour nous. Nous étions bien tranquilles le vendredi soir quand c’était Paul qui était chargé de la fermeture de l’établissement. Nos récréations sexuelles allaient devoir être mises de côté. Nous ne connaissions pas le gardien ni ses habitudes donc il fallait être prudent.
Nous passâmes une semaine bien tranquille au final. Une autre fois le matin, nous recroisâmes les deux jeunes vus le lundi. Caroline était sous surveillance, elle semblait faire des efforts pour se contenir avec les autres. Le vendredi soir, nous eûmes une drôle de surprise. Paul était encore là. Nous lui demandâmes pourquoi :
— En fait, le nouveau gardien était agent de sécurité. Il a quitté un premier poste qu’il occupait en semaine. Mais il n’a pas souhaité quitter celui qu’il a devant une boîte de nuit. Il assure des extras le vendredi et le samedi soir. Donc la direction m’a demandé si j’acceptais de continuer jusqu’à la fin de l’année. Ensuite, Cristian aura quitté probablement ce poste de nuit pour la rentrée prochaine.
Nous étions quelque peu soulagés. Même si nous n’avions plus rien fait de spécial depuis un moment. Nous prîmes le temps de poser la question qui nous taraudait. Nous leur expliquâmes nos questions sur l’absence de jalousie et tout ça. Nous revînmes sur l’épisode du lundi matin à titre d’exemple.
— Et vous croyez que nous avons la réponse ? demanda Elisa.— En fait, comme vous ne semblez pas avoir de jalousie excessive entre vous malgré un amour plus qu’évident, on s’est dit que vous aviez un truc.— Et bien désolé pour vous. Mais on n’a pas de truc.— Je ne vois pas non plus. On n’a pas de jalousie, mais on n’accepte pas tout non plus, justement pour ne pas créer de jalousie entre nous, nous dit Paul.— Maxime, tu as mentionné la phrase que j’avais dit sur le fait qu’on ne touchait pas à Paul sans ma permission. Ça veut bien dire que je peux dire non aussi. Je l’ai déjà fait. Il l’a fait aussi.— Et puis, pour vous c’est différent de nous. Vous êtes un groupe, nous ne sommes que deux.— Mais vous en faites partie aussi. Avez-vous ressenti de la jalousie lors de la punition des filles ? Vous ne vous étiez pas accordés à l’avance.
— Non c’est vrai. Mais vous déclenchez chez nous une certaine liberté, commenta Paul. Je ne sais pas pourquoi par exemple je m’étais masturbé sous la douche pendant que les filles me regardaient en douce.— Oui. Ou, le fait que je me suis laissée aller à vous accorder des récréations et un peu plus. Voir aussi me caresser ici devant vous.— Comme le disait Liz, vous faites partie de ce groupe.
Ils stoppèrent là cette discussion, ils avaient aussi besoin d’en parler dans leur coin avant. La suite de l’atelier se déroula normalement.
* * *


Le lundi matin, nous recroisâmes les deux garçons. Nos copines n’en furent pas enchantées, elles les trouvaient un peu inquiétants. Une affiche à l’entrée de l’école indiquait qu’il y avait un mouvement de grève prévu pour le jeudi au niveau national. Si dans l’éducation nationale elle allait être très suivie, chez nous ça ne serait pas le cas. Tous les cours allaient être assurés. Pas de chance pour nous.Le mardi, nous vîmes le gardien percer un mur pour refixer un tableau d’affichage. Nous le saluâmes au passage, il sursauta légèrement, surpris qu’on lui dise bonjour. Il nous salua aussi et reprit son travail. Caroline passa peu après près de lui également, il eut le malheur de faire tomber un peu de poussière de plâtre sur elle.
— Oh excusez-moi Mademoiselle.— Ah mais faites attention ! Espèce d’incapable ! On n’a pas idée d’être aussi bête !— Excusez-moi, attendez je vais enlever la poussière de votre gilet.— Et ne me touchez pas en plus !
Elle lui arracha des mains le chiffon qu’il avait pris. Elle s’épousseta puis le jeta à ses pieds pour qu’il le ramasse. Il s’excusa encore une fois en ramassant le morceau de tissu. Elle repartit dans l’autre sens sans nous voir. Connasse dans toute sa splendeur et jusqu’au bout des ongles. Elle pouvait donc dire adieu à son négatif de cette semaine. Je pensai qu’elle mériterait une mise au point pour ça. Il faudrait que j’en parle aux autres.
Le jeudi, il y avait grève. Mais pas ici. Néanmoins, des manifestations avaient lieu en ville, de professeurs, mais aussi de lycéens. Ceux-ci mettaient plus le bazar qu’autre chose. Il fut donc décidé que les cours s’arrêteraient à 16h. Devant ce laps de temps généreusement offert, j’invitai Amandine à la maison. Liz et Olivier, Germain et Marie allaient aussi se rendre au domicile de l’un ou l’autre. Sylvie et Carine se sentirent de trop et déclarèrent qu’elles iraient faire quelques boutiques en centre-ville.
Quand elles arrivèrent, il y avait déjà de l’agitation. Si la manif des profs avait eu lieu dans le calme. Celle des lycéens dégénérait quelque peu. Des casseurs s’étaient mêlés au cortège et avaient attaqué quelques devantures de magasins. Les CRS avaient lancé des lacrymogènes pour disperser tout ça. Mais la tension restait palpable. Sylvie et Carine décidèrent de prudemment rentrer chez Carine pour la fin de journée. Elles déballeraient leurs achats là-bas. Elles repassèrent par le parc proche du lycée. Elles virent les deux garçons, assis sur un banc. Ils écoutaient du rap, des bouteilles de soda vides et des papiers de gâteaux étaient accumulés dans la poubelle à côté d’eux. Ils regardèrent les filles passer sans rien dire. Avec leurs capuches rabattues sur leurs têtes et leurs survêtements noir et rouge, ils firent un peu peur à Sylvie et Carine. Elles pressèrent le pas et baissèrent.
Elles étaient presque ressorties de l’autre côté quand un groupe de quatre ou cinq jeunes leur bloquèrent la sortie. Ils sentaient fort les produits chimiques et la bière bon marché. Visiblement, ils avaient participé aux échauffourées. L’un d’eux s’adressa aux autres.
— On était venu en ville pour prendre deux trois trucs dans les boutiques, mais les keufs nous ont chassés. Et voilà que deux bourges nous apportent leurs courses.
Elles serrèrent leurs sacs contre elles.
— Laissez-nous tranquilles ! hurla Sylvie.
Elle reçut une gifle douloureuse.
— Ta gueule, la pouf !
Carine en reçut une également d’un autre gars.
— Mais, j’ai rien...
La deuxième la fit taire.
— La première c’était pour pas faire de jaloux avec ta copine. La deuxième c’est pour te faire comprendre de la boucler.— Hey. T’as vu leurs fringues aussi. Ça vaut du pognon, c’est du haut de gamme.— Ah bah oui. T’as raison. Bon, les grognasses. Vous allez mettre vos affaires dans les sacs aussi.— Mais ça va pas ! Jamais !
Sylvie leur fit face de tout le courage qu’il lui restait. Elle se prit trois nouvelles gifles. La dernière lui fit tomber son sac où étaient ses achats et son sac de cours.
— Allez. On a pas trois heures ! Et si vous vous pressez pas, on prendra plus que vos fringues !
Elle en reçut encore une. Carine aussi qui ne disait rien, mais refusait également de se soumettre. Encore une gifle chacune. Elles allaient enfin obéir quand deux flèches noire et rouge percutèrent deux des voleurs. Les deux garçons s’étaient lancés de tout leur poids sur la bande. Le choc avait été rude pour ceux qui les avaient pris de plein fouet.
— Allez. Courez ! Courez ! leur cria un des garçons.
Elles se serrèrent l’une contre l’autre alors que les coups commençaient à pleuvoir entre les protagonistes.
— Mais barrez-vous ! On est que deux !
En effet à deux contre cinq ils n’allaient pas faire long feu. Sylvie ramassa ses affaires et prit Carine par la main. Elles s’enfuirent dans le parc. Elles se cachèrent maladroitement dans les toilettes du parc. Les portes, mal entretenues ne fermaient pas à clé. Elles entendirent crier au loin. Des jurons et des insultes volaient. Elles se collèrent l’une à l’autre, terrorisées d’être retrouvées par la bande. Et puis elles entendirent une sirène de police ou de pompiers. La bande ne chercha pas à savoir qui c’était et détala en vitesse. Mais Sylvie et Carine n’en eurent pas conscience alors quand elles entendirent des pas approcher elles furent prises de panique. Elles hurlèrent et crièrent de toutes leurs forces quand la porte de leur cachette fut ouverte.
— Hey, les files ! Les filles ! Ils sont partis ! Ils sont partis !— Calmez-vous ! Calmez-vous !
Elles réalisèrent qu’il s’agissait des deux garçons. Elles fondirent en larmes et se précipitèrent dans leurs bras. Elles se collèrent à eux et pleurèrent de longues minutes. Ils ne dirent rien, mais les enlacèrent de bras puissants et réconfortants pensèrent-elles. Au bout d’un moment, l’un d’eux dit :
— C’était pas malin de venir ici. On vous a vu vous cacher ici. Et eux aussi.— Heureusement que la sirène des pompiers leur a foutu la trouille.— Ils ont morflé, mais on a pris cher aussi. Ça va toi ?— Ouais ça ira. Et vous les filles, ça va ?— Oui, ça va, murmura Sylvie.— Oui, dit Carine encore moins fort.— Allez. Rentrez chez vous.
Elles les agrippèrent de toutes leurs forces. Ils soupirèrent.
— Vous avez peur ?
Elles hochèrent la tête.
— Vous voulez qu’on vous raccompagne ?
Elles hochèrent de nouveau la tête. Et ils soupirèrent de nouveau.
— Bon allez. On vous ramène... Mais faut nous lâcher sinon on va pas pouvoir marcher comme ça.
Elles s’écartèrent et découvrirent leurs visages. C’était des jumeaux, presque parfaitement identiques. Leur coiffure était différente, ils avaient le même look, mais pas les mêmes fringues. Et puis l’un avait les yeux tirant sur le vert alors que l’autre avait les yeux d’un bleu très profond. Qu’ils étaient beaux leurs sauveurs. Mais en effet ils avaient pris cher. Un œil au beurre noir, une joue tuméfiée. Et puis leurs mains surtout, l’intérieur avait été tout arraché lorsqu’ils avaient été mis à terre sur les gravillons de l’allée. Elles saignaient assez fortement.
— Oh vous êtes blessés ? dit Sylvie en prenant la main du garçon.— Il faut vous soigner, dit Carine.
Elles n’étaient pas en bien meilleur état. Les gifles reçues allaient laisser des traces pendant plusieurs jours.
— Ça ira. Allez on vous ramène.
Ils arrivèrent devant la maison de Carine. Durant le court trajet, elles n’avaient rien dit. S’accrochant au bras d’un garçon et lançant des regards craintifs partout. Devant la maison de Carine, les garçons sifflèrent entre leurs dents.
— Sacrée baraque, dit les yeux verts.— Ouaip. Allez, vous êtes arrivées.
Carine eut du mal à trouver ses clés et à ouvrir. Les yeux bleus lui prit des mains et ouvrit la porte. Il lui tendit les clés ensuite. Elles étaient pleines de sang. Elles se rendirent compte aussi qu’ils commençaient à devenir blancs. Il fallait qu’ils se reposent et soient soignés. Elles les forcèrent presque à rentrer. Et elles avaient encore peur. Elles avaient besoin d’une présence rassurante.

* * *


Elles les firent s’asseoir dans le canapé du salon. Carine partit prendre des essuie-mains qu’ils utilisèrent comme bandage en attendant mieux. Sylvie partit prendre quelque chose à boire dans la cuisine. Elle revint avec des canettes de soda. Elles les ouvrirent et les tendirent aux garçons. Ceux-ci essayèrent de boire tout en gardant leurs pseudo bandages. Mais ils ne parvenaient pas à attraper correctement la canette. Sylvie et Carine les aidèrent donc à boire. Ce n’était pas très facile de faire boire quelqu’un. Du coup, ils en mirent un peu à côté. Une goutte coula sur le menton de l’un tandis qu’une goutte était au bout du nez de l’autre. Elles essuyèrent les gouttes d’un geste. Elles les regardèrent dans les yeux en même temps. Elles furent troublées par les garçons. Elles se ressaisirent et partirent à la recherche de vrais pansements.
— Ca va Sylv ?— Oui. Enfin non, je sais pas. Et toi ça va ?— Oui mieux maintenant qu’ils sont là. Au fait on sait pas comment ils s’appellent.— Faut leur demander et se présenter. Mais au fait tu sais faire des bandages toi ?— Non. Mais une fois mon père a eu un accident et une infirmière est venue pendant plusieurs jours lui changer ses pansements. Je l’ai vu faire plusieurs fois, j’étais petite j’avais eu peur de perdre mon papa. Je voulais voir s’il guérissait bien. Et je faisais un bisou sur le nouveau pansement.— C’est mignon. Ah voilà j’ai trouvé ! Regarde nos tronches aussi. Faudra qu’on s’occupe de nous après.— Comme d’habitude...
Il y eut un peu de plaisanterie et beaucoup de tristesse dans cette boutade. Elles revinrent au salon. Les garçons avaient réussi à boire sans en mettre partout.
— Au fait, moi c’est Sylvie et elle Carine.— Esteban.— Felipe.
Elles prirent le désinfectant et du coton. Elles s’assirent sur des poufs face à eux. Elles prirent les mains des garçons et les posèrent sur leurs genoux et tant pis pour la jupe. Elles ouvrirent les bandages de fortunes. Les paumes étaient pleines de gravillons incrustés, de plaies suintantes de sang et de saleté. Elles nettoyèrent les plaies avec tendresse.
— La vache, ça pique.— Ça brûle tu veux dire.— Non deux héros jouent les douillettes, se moqua Sylvie.— Allons. Allons. Soyez courageux.— Sssss. Aïe. Je crois qu’on l’a été, non ? dit Esteban (les yeux verts).— Fffff. Ouille. Et plutôt deux fois qu’une.
Elles sourirent de la différence entre les deux guerriers qui les avaient sauvées et les deux chochottes de maintenant. Elles s’appliquèrent, inspectant, nettoyant chaque recoin de leurs mains. D’une part pour les soigner au mieux et d’autre part pour les toucher le plus longtemps possible, pour garder en mémoire le moindre centimètre carré de leurs mains. Elles se résolurent quand même à les bander. Carine, une fois qu’elle eut fini donna un petit baiser sur chaque pansement. Sylvie en fit de même. Les bandages étaient probablement moins bien faits que s’ils avaient été aux urgences et plus gros aussi. Mais ils l’avaient été avec plus d’amour.
Elles lavèrent ensuite les visages des garçons avec de l’eau et des compresses. Elles les passaient délicatement sur les zones blessées ou sales. Elles les virent frissonner, elles s’excusèrent si elles leur faisaient mal. Ils dirent non et leur adressèrent un sourire. Elles rougirent comme des gamines. Une fois leur travail accompli elles s’occupèrent l’une de l’autre. Elles essuyèrent leurs larmes, enlevèrent le léger maquillage qui avait un peu coulé.
— Que vous êtes jolies, admirèrent les garçons.
Elles avaient les joues marquées des gifles reçues, les lèvres un peu gonflées et coupées. Elles rougirent de nouveau. Ils n’avaient pas dit qu’elles étaient belles ou bien foutues ou bandantes. Non ce simple "jolie" les avait frappées droit au cœur. Elles mirent un peu de pommade sur leurs bleus. Elles prirent cette pommade et en mirent sur les bleus que ces jeunes hommes avaient au visage. Ils fermaient les yeux, ils savouraient visiblement les doigts délicats qui guérissaient leurs maux. Elles finirent à contrecœur leur œuvre. Ils voulurent boire de nouveau. Elles les firent boire, du soda perlait au coin de leur bouche. Ils voulurent s’essuyer machinalement d’un revers de la main, mais elles les arrêtèrent.
— Attention aux bandages, dit Carine.
Elles passèrent leurs doigts le long des lèvres des garçons. Elles étaient douces et chaudes, elles eurent l’impression qu’ils donnaient un baiser sur leurs doigts au passage. Elles portèrent leurs doigts à leurs bouches pour récupérer le soda qui y était. Mais aussi pour avoir un peu le goût des lèvres des garçons sur les leurs. Ils se regardèrent les yeux dans les yeux en un instant suspendu, hors du temps.
Mais un pétard, un coup de sirène de police se firent entendre. C’était assez loin 300 m peut-être et sûrement pas l’œuvre de la bande du parc. Mais elles prirent peur et se blottirent tout contre les garçons. Ils posèrent leurs bras sur elles comme une couverture protectrice. Elles se détendirent après un moment. Le fait qu’elles se collent comme cela avait fait se relever le t-shirt des jumeaux. Elles s’aperçurent qu’ils étaient également blessés aux côtes. Elles les obligèrent à enlever veste de survêtement et t-shirt. Elles durent les déshabiller en partie, ils étaient trop gênés par les bandages pour le faire eux-mêmes. En effet, tout un côté était éraflé et avait des bleus. Elles lavèrent cette partie également. Puis elles passèrent la pommade sur les bleus. Elles se rendirent compte que ce massage devenait caresse. Elles sentirent leurs seins pointer fièrement et leurs sexes s’humidifier.
Elles les virent regarder le plafond, ils avaient remarqué leurs tétons pointant, mais n’osaient pas trop les mater. Elles purent également observer une bosse déformer leurs pantalons de survêtement. Elles firent enfin un pansement au niveau des égratignures. Carine posa un baiser sur le pansement et Sylvie en fit de même. Sans oser regarder Esteban, Sylvie se pencha et déposa un baiser sur son torse. Carine en déposa un sur le cœur de Felipe. Elles recommencèrent une fois, deux fois, trois fois. Puis elles se regardèrent :
— Sylv, on est folle de faire ça.— Oui Kiki. Soyons folles alors.
Sylvie se pencha alors vers Esteban et l’embrassa. D’abord surpris, il lui rendit son baiser passionné. Carine avait également embrassé Felipe, elle avait pris son visage entre ses mains. Elle lui dévorait maintenant la bouche. Il se débattait bien et rendait coup de langue pour coup de langue. Les filles étaient montées à califourchon sur les garçons pour les embrasser plus facilement. Elles sentirent sous elles les sexes des garçons durcir encore un peu. Pendant cette joute de langues, elles ondulèrent du bassin pour accentuer leurs érections et l’humidité de leur propre intimité.
Les jeunes hommes, une fois la surprise passée, ne restèrent pas inactifs. Ils posèrent leurs avant-bras sur les flancs des filles et essayèrent de les caresser tant bien que mal. Ils soulevaient les polos des jeunes femmes en même temps. Elles se redressèrent et avec une lueur de défi dans les yeux, elles les firent passer par-dessus leurs têtes. Elles se retrouvèrent en soutien-gorge devant eux. Elles mirent leurs mains dans leurs dos et défirent l’attache. Elles retenaient encore le soutien-gorge. Elles l’ôtèrent lentement devant les yeux ébahis de Felipe et Esteban. Ils se redressèrent et vinrent goûter à ces fruits défendus. Elles prirent leurs têtes entre leurs mains, fermèrent les yeux et savourèrent l’instant. Enfin, un homme s’occupait d’elle. Elles émettaient des gémissements libérateurs après tant de frustrations. Leurs amis les avaient temporairement satisfaites, mais elles ne pouvaient leur demander trop souvent. Là, chacune avait un mec pour elle toute seule.
Ils reprirent leur souffle, elles les rejetèrent au fond du canapé. Elles descendirent et se placèrent entre leurs jambes. Elles leur enlevèrent leurs pantalons et leurs caleçons. Elles découvrirent deux bites bien droites et bien dures. A en juger à l’œil, elles semblaient faire la même taille que celles de Maxime et Oliver. Elles enlevèrent collants et culotte, remontèrent leurs jupes à la taille et chevauchèrent les garçons. Leurs queues n’eurent pas de mal à rentrer.
— Ouiii, enfin, dit Sylvie.— Aaaah, ouiii, gémit Carine.— Ohhh, que tu es serrée, dit Felipe.— Oooh ooh, c’est trop bon, s’extasia Esteban.
Les nans prirent les choses en main. Elles donnèrent le tempo de la pénétration, elles montaient et descendaient sur les sexes des mecs. Elles prenaient appui sur leurs torses. D’abord lente et profonde, la pénétration devint de plus en plus rapide. Esteban et Felipe auraient aimé jouer avec leurs seins, les prendre à pleine main. Mais avec leurs bandages, ils ne purent que les effleurer du bout des doigts. Cela électrisa complètement le corps de leurs partenaires. Elles gémirent sous cette presque caresse.
— Oh oui, c’est si bon, soupira Carine.— Aaah, tu me rends folle, râla Sylvie.
Le rythme augmenta encore. Bien sûr, elles auraient pu leur faire une fellation. Elles auraient pu leur demander un cunnilingus. Elles auraient pu baiser avec eux. Mais elles avaient besoin de plus que de la satisfaction physique. Elles avaient besoin de faire l’amour à un garçon. Et tant pis s’ils ne se revoyaient pas ensuite. Le pantalon aux chevilles et une amazone les chevauchant, les jeunes hommes souffraient de leurs blessures sur le côté. Mais ce n’était rien en comparaison du plaisir qu’ils éprouvaient à faire l’amour à ces filles. A ces quasi-inconnues. Ils sentirent que des contractions du vagin autour de leur sexe indiquaient l’arrivée imminente de l’orgasme chez elles.
De leur côté, elles le sentaient aussi. Elles réussirent à faire faire quelques allers-retours encore aux sexes qui les pénétraient avant de jouir en un long et intense soupir. Esteban et Felipe ne crièrent pas non plus, ils s’étaient mis à l’unisson avec elles depuis le début, ils continuèrent. Les flots de sperme qui emplirent leurs antres les comblèrent de bonheur. Elles savourèrent chaque jet frappant au fond de leur vagin. Puis elles se couchèrent sur eux, posant la tête au creux de leur cou. Ils passèrent leurs bras autour d’elles. Elles étaient bien, elles pouvaient profiter de leur odeur, du contact de leur peau, de la chaleur de leur corps. Puis Sylvie dit :
— Merci. Merci de nous avoir sauvés.— Oui, merci... souffla Carine.— Vous nous aviez déjà remerciés pour ça tout à l’heure.— Oui ce n’est pas la peine, dit Felipe.— Non, merci pour ça, les corrigea Carine.— Pour ça quoi ? demanda Esteban.— Pour nous avoir fait l’amour, murmura Sylvie.
Ils ne comprirent pas trop en quoi ils les avaient sauvées en faisant ça. Mais ils sentirent qu’une certaine détresse sentimentale quittait ces deux jeunes femmes. Ils furent un peu émus quand même.
— Dites, pourquoi être intervenus dans le parc ? demanda Sylvie.— Oui, vous avez pris des risques énormes pour deux inconnues.— Je... je... j’en sais rien, commença Esteban.— On vous a vu passer devant nous. On vous a trouvé mignonnes. Quand on a entendu crier, on est allé voir. Et après, je ne sais pas.— On ne s’est pas concerté. On s’est juste mis à courir quand on a vu les gifles tomber sur vous.— Mais ils étaient cinq...— Carine a raison, à cinq contre deux vous n’aviez aucune chance.— Je sais pas ce qui nous a pris, commença Esteban.— On a juste senti qu’on devait vous venir en aide.
Puis un léger "ding" se fit entendre, Carine releva la tête pour regarder la pendule accrochée au mur. Mince, il était déjà 18h30. Sa mère n’allait sûrement pas tarder à rentrer.
— Merde, ma mère va arriver. Vite, vite.
Sylvie sauta sur ses jambes et commença à rhabiller Esteban.
— Mais, mais, doucement. C’est quoi le problème ? demanda Felipe.— Le problème ? Imagine un peu ma mère arriver, qu’est-ce qu’elle voit ?— Sa fille et sa copine avec des bleus au visage, des compresses pleines de sang et deux mecs qui semblent sortir tout droit des quartiers difficiles.— OK, mais euh vous êtes pas majeures, demanda plein d’inquiétude Esteban.— Nous, si. Alors, on risque des emmerdes, c’est ça ?— Non, Felipe, nous sommes majeures aussi. C’est pas ça le problème.— Vous trouver le pantalon aux chevilles et nous les nichons à l’air n’est pas la situation dans laquelle j’ai envie qu’elle nous trouve. Alors je préfère expliquer tout calmement que de passer une heure à dire que vous ne nous avez pas fait de mal. Elle serait capable d’appeler les flics.
Elles finirent de les rhabiller. Sylvie vérifia par la fenêtre si la voie était libre tandis que Carine ouvrit la porte d’entrée. Elles les poussèrent presque dehors. Puis les rattrapèrent par le col pour leur rouler un patin bien baveux. Mais dans la précipitation, elles ne remarquèrent pas qu’elles s’étaient trompées de garçon.Elles leur firent de petits signes de la main au pas de la porte. Ils furent stupéfaits, car elles étaient toujours la poitrine à l’air et la jupe à moitié remontée à la taille. Ces nanas étaient incroyables !
* * *


Le lendemain, nous ne les vîmes pas. Quand la mère de Carine se pointa, elles avaient eu le temps de se rhabiller, leurs culottes vite imprégnées des fluides qui coulaient de leurs chattes, et de ranger la plupart des choses prises dans la pharmacie. Quand elle vit leurs visages et le sang sur leurs jupes, elle poussa un cri d’effroi. Elles eurent beau expliquer qu’elles allaient bien ; la mère de Carine appela celle de Sylvie qui rappliqua aussi sec.
Sylvie et Carine leur dirent ce qu’il s’était passé : dans le parc, elles avaient été attaquées par une bande et que deux garçons les avaient aidés, le sang sur leurs vêtements n’était pas le leur, mais celui des garçons qui avaient eu quelques égratignures aux mains. Elles minimisèrent les évènements, mais elles furent emmenées au commissariat pour porter plainte. La police avait entendu parler d’une bagarre dans ce parc, des riverains les avaient appelés. Elles ne purent donner qu’une description floue de leurs agresseurs. Elles avaient eu trop peur, mais donnèrent plus de détails et les prénoms des garçons sous la pression de leurs mères. Le policier nota tout ça dans son rapport et indiqua qu’il allait mener l’enquête pour retrouver tous les protagonistes. Les flics n’étaient pas convaincus par le côté sauveur des garçons.
Le vendredi matin, nous ne pensâmes même pas à nous occuper de Caroline et le soir, l’atelier fut bien morose. Heureusement, nous reçûmes des nouvelles par téléphone le samedi. Le lundi matin, nous nous retrouvâmes de nouveau au café du coin. Elles étaient encore bien marquées physiquement par leur mésaventure. Mais nous fûmes étonnés de les voir rayonnantes. Elles nous racontèrent alors ce qu’il leur était réellement arrivé. Nos copines furent effrayées par la scène où la bande de mecs les avait agressées dans le parc. Puis quand Sylvie et Carine racontèrent le retour chez les parents de la seconde et ce qui s’y était passé, elles eurent des étoiles plein les yeux. A la fin du récit, elles restèrent pensives, les yeux humides de bonheur d’avoir reparlé des garçons.
— Oh mon Dieu ! s’exclama Amandine.
Olivier, Germain et moi nous retournâmes vers elle. Liz et Marie me parurent comprendre Amandine, alors que nous pas du tout.
— Bah quoi ? demanda Olivier.— Ah les mecs, je vous jure, se moqua Marie.— Hein ? Non, mais quoi ?
Je ne comprenais rien de rien.
— Mais regardez-les comment elles pensent à ces deux types ! nous dit Liz.
Je les observai, mais je ne me rendis pas compte de quoi que ce soit.
— Bah, elles repensent à eux, au fait qu’ils ont baisé, qu’elles y ont pris plaisir, dit Olivier.— T’es un blaireau Oliv, le gronda Liz.— Ces deux idiotes ont un gros coup de cœur pour ces fameux Esteban et Felipe, expliqua Marie.
Elles rougirent comme des pivoines, confirmant ainsi les dires des filles.
— Mais mes pauvres, vous n’êtes pas en train de vous emballer un peu là, leur dit Amandine.— Oui, je pense que vous avez été un peu trop chamboulées pour être sereines sur ce qu’il s’est passé et sur ce que vous ressentez réellement, leur dit Liz.— On sait, on en a parlé, on voudrait les revoir pour être sûre de nous, nous expliqua Sylvie.
Il était bientôt l’heure, nous payâmes nos consommations et nous nous dirigeâmes vers le lycée. Elles scrutèrent l’arrêt de bus, elles les cherchèrent un peu partout sur le chemin. Mais on ne les vit pas. Toute la semaine, elles espérèrent les voir. Elles retournèrent dans le parc le jeudi à la même heure. Elles attendirent au même endroit, mais ils ne vinrent pas. La semaine suivante, ni les trois d’après ils ne repointèrent le bout de leur nez. Elles furent très tristes au début, elles eurent des jours difficiles à pleurer, seules dans leurs chambres le soir venu. Elles nous avouèrent qu’elles avaient gardé la culotte souillée de cet après-midi là. Elles les ressortaient pour en sentir l’odeur, pour sentir leur odeur. Elles finirent par se résoudre à ne garder qu’un souvenir merveilleux de cette aventure. Du coup, nous ne refîmes plus rien pendant les ateliers, plus de récréations. Nous évitâmes toute question tournant autour du sexe et de l’amour.
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