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Le projet artistique

Chapitre 71

Projet victorieux

Hétéro
Maxime narrateur
Après la venue de Gitta, les choses prirent un coup d’accélérateur certain. Les concours approchaient à grand-pas et le projet, enfin bouclé, allait être présenté. Nos avions un sujet fort, un fond et une forme de qualité mais nous n’étions pas au courant de ce qu’avaient fait les autres. Lorsque le week-end d’exposition des projets eut lieu, fin avril, nous ne faisions plus les fiers : le stress nous paralysait complètement. Surtout que le groupe de théâtre avait choisi un sujet proche et la pièce qu’ils proposèrent fut très forte en émotion, très bien jouée et très bien mise en scène. J’eus moins de crainte pour les peintres et les dessinateurs qui proposèrent des choses jolies mais un cran en-dessous. De même les musiciens, les danseurs et les sculpteurs furent appréciés mais moins que nous de mon point de vue. Seuls les chanteurs me semblèrent se hisser au niveau de des meilleurs projets.
Amandine, Sylvie et Esteban craignirent vraiment ces derniers, tandis que Carine, Olivier et Germain s’inquiétaient surtout du théâtre. Pour Felipe, Liz, Marie et moi, c’était vraiment le nôtre qui était au-dessus. Mais je devais bien admettre que nous n’étions pas dans la tête des juges. En plus je sentais bien le directeur vouloir nous enlever quelques points à cause de tous les "avantages" que nous avions eu : le week-end de l’Ascension, le voyage en Allemagne, la venue des Allemands.
Il y eut une délibération entre la direction et des parents d’élèves (dont les enfants ne faisaient pas partie des projets) qui dura assez longtemps. Finalement, ils ressortirent en toute fin d’après-midi pour annoncer les résultats. Le directeur s’avança et commença à déblatérer la litanie habituellement ennuyeuse sur l’avenir des jeunes, le sens du travail et autres conneries.
— Bien, comme je vois ces jeunes gens impatients de connaitre les résultats, les voici. Tout d’abord nous tenons à féliciter tous les projets pour l’excellence de leur travail. Mais parmi ceux-ci deux ont véritablement su toucher le public et le jury : la pièce de théâtre "L’ombre du mur" et le film de docu-fiction "Rêver l’autre monde".
Je serrai les poings, nous étions au moins dans le top deux. A mes côtés, Amandine se crispa et se pencha en avant. Je lui attrapai la main et nous nous serrâmes les doigts si fort que nos jointures durent en blanchir. Ce suspens était insoutenable, il me tenaillait les entrailles, il me faisait transpirer à grosses gouttes. Ce blanc laissé par le directeur était une torture ; il ne dura pourtant pas plus de deux secondes d’après mon père.
— Alors les départager a été un crève-cœur pour nous. Néanmoins puisqu’il faut un vainqueur nous avons choisi : "Rêver l’autre monde".
C’était nous ? J’eus du mal à le comprendre et ce ne fut que l’explosion de joie des autres qui me confirma la réalité. Je sautai à mon tour et embrassai furtivement Amandine. J’eus envie de faire de même avec les autres mais ça aurait fait mauvais genre. Nous fûmes appelés par le directeur et il nous présenta à l’assistance. Sylvie fut chargée de dire quelques mots pour nous, de faire les remerciements d’usage. Elle évita soigneusement de dévoiler qu’Elisa, sa vie, était notre principale inspiratrice. Et pas que pour le projet artistique, bien sûr. Je profitai de ne pas avoir à parler pour la chercher dans le public.
Elle était dans un coin, celui où se trouvait la plupart des professeurs ; Paul se tenait près d’elle. Ils étaient tous deux heureux de notre victoire mais Elisa plus encore, il me sembla. Nous n’avions pas pu leur parler depuis le matin et il fallait quand même qu’on puisse partager cette joie avec eux. Nous avions réservé une salle privée dans un petit restaurant et comptions nous y retrouver le soir-même. Et leur présence était fortement attendue. Nous redescendîmes de l’estrade et nous nous dirigeâmes vers eux.
— Félicitations jeunes gens ! dit-elle bien fort.— Merci madame, répondîmes-nous en chœur.— Nous allons fêter cela au restaurant ce soir. Vous venez bien sûr ! leur demanda discrètement Olivier.— Ça aurait été avec plaisir mais je ne me sens pas très bien. Je crois que nous allons rentrer, nous dévoila Elisa. J’en suis toute triste car Dieter m’a appelé hier pour m’annoncer la naissance de Heike, ma nouvelle nièce.— Oh mais c’est formidable ! s’enthousiasma Amandine.
Sa réflexion me fit sourire et m’inquiéta un peu. Il allait falloir gérer son impatience à être maman, me sembla-t-il. Surtout, cela attira quelques regards étonnés qui nous obligèrent à mettre fin à ce dialogue. Nous nous répartîmes les uns les autres vers nos familles pour recevoir les félicitations d’usage. Germain et Marie, Amandine et moi, nous retrouvâmes nos familles respectives en nous séparant quelques instants. Liz et Olivier, dont les parents étaient devenus "proches", purent rester ensemble. En les voyant ainsi, je me demandai si les parents avaient poursuivi leur rapprochement. Liz et Olivier n’ayant pas voulu en savoir plus, je devais m’en tenir là.

Enfin, Sylvie et Carine passèrent un instant avec leurs familles mais repartirent vite vers les jumeaux. Ceux-ci avaient retrouvé Cristian et Viviane mais aussi Graziella et Barbara. La prof de sport et le gardien ne se cachaient plus de leur relation, même s’ils restaient discrets dans l’enceinte de l’établissement. Le bébé était tout éveillé et surpris de là où il était. Sylvie et Carine en profitèrent pour le pouponner sous le regard circonspect des garçons. Le trouple que formait les trois quadras était tenu secret vis-à-vis du reste du monde mais ils étaient visiblement très heureux. Tous trois rayonnaient franchement, autant pour la victoire de notre projet que pour leur propre bonheur.
Nous pûmes finalement nous éclipser et rentrer chez nous pour un brin de toilette et pour nous changer. Comme convenu avec les autres, je repris le costume et la chemise que j’avais porté lors de notre réveillon de nouvel an. Les filles devaient remettre leurs robes et les sous-vêtements qu’elles avaient à ce moment-là. J’empruntai la voiture paternelle et passai prendre Amandine chez elle. Elle m’attendait et sortit de sa maison telle une déesse. Elle monta et m’embrassa langoureusement.
— On est parti ?— Oui, oui.— Concentre-toi. J’ai envie d’arrivée entière.— Désolé, tu es éblouissante.— Merci, mon chou. En route.
Après quelques minutes, je me garai près du restaurant et je marchai quelques instants avec Amandine à mon bras. Germain et Marie arrivèrent deux minutes après nous et nous pûmes commencer à fêter notre succès.
— Au fait, au fait. J’ai appelé Svenja ! nous avertit Marie. Ils sont au courant et sont probablement en train de fêter cela aussi !
C’était parfait, vraiment. Nos amis allaient pouvoir passer une soirée toute aussi festive que la nôtre.
— Dites, je ne veux pas plomber l’ambiance. Mais vous ne trouvez pas qu’Elisa est souvent malade ?
Sylvie n’avait pas tort. En y réfléchissant bien, durant toutes les années de ma scolarité, je ne l’avais jamais vu malade ou absente. Alors que depuis quelques mois, elle cumulait les petits tracas. Ce n’était jamais rien de grave et ça passait tout le temps en quelques jours.
— Bon, allez. Je suis sûr que ce n’est rien. Et puis, sinon, elle pourra toujours aller voir Dom le rebouteux ! s’exclama Felipe.
Ce souvenir nous ramena à la fois où nos petites femmes étaient tombées vraiment amoureuses de nous. Des baisers, des caresses furent rapidement échangés ; seulement interrompus par l’arrivée des serveurs pour l’entrée. La soirée se déroula ainsi tranquillement et joyeusement. Même si la salle était privatisée, le reste du restaurant ne l’était pas. Il fallut contrôler nos élans sexuels, sans quoi nous aurions sûrement fini en orgie sur ou sous les tables. Il fallut nous contenter de baisers et de caresses discrètes avec les autres convives quand les employés du restaurant n’étaient pas parmi nous. Avec les autres gars, nous choisîmes d’aborder le sujet du prix. Que ferions-nous de cette récompense ?
— J’ai plein d’idée, moi ! déclara Sylvie.— Tout le monde... Mais j’ai l’impression que nos hommes ont fomenté quelque chose, insinua la perspicace Marie.— En effet, Mimi chérie. Voilà, avec les gars, nous nous sommes dit que l’idéal était de tous partir en vacances ensemble.— Ça n’a rien de bien original, ça ! se moqua presque Liz.— Quand on dit ensemble. C’est tout ceux qui sont ici, bien sûr. Mais aussi, nos copains allemands ! Sans oublier Elisa, Paul Dieter, Hanna, Gitta ! précisa Esteban.— Elisa et Paul n’ont jamais eu de voyage de noces. Dieter et Hanna sont juste parti dans un autre coin de RDA. Et puis sans Gitta, ça ne serait pas juste, dévoila Felipe.
Je les vis réfléchir mais vite approuver notre idée. Mais si nous espérions les faire venir, la présence des "adultes" était peu certaine. Hanna avait eu son bébé et risquait de ne pas vouloir le laisser. Gitta avait son travail et avait déjà utilisé ses congés pour venir nous voir. Elisa et Paul semblaient vouloir nous laisser prendre notre envol. Mais nous tenions fortement à leur présence à tous les cinq. Quelques propositions de destinations plus ou moins lointaines occupèrent une grande partie de nos conversations. Vu le budget et le nombre de participants, le sud de l’Italie, la Grèce, l’Espagne furent privilégiées. Même si cette dernière était un peu trop éloignée pour les Allemands. Le repas se poursuivit entre recherche de destination, choix du type d’hébergement, rires, caresses et baisers. La fête se termina lorsque le restaurant ferma, nous obligeant à partir.
Nous n’avions pas de plan de repli pour tous nous regrouper quelque part et nous dûmes rentrer chez nous. Enfin pas tout à fait, Germain ramena Marie chez lui, Liz invita Olivier à rester. Carine et Sylvie récupérèrent leurs chéris chez elles. Moi, j’invitai Amandine à venir avec moi. Le trajet de retour en voiture fut délicat : chaque feu rouge, chaque stop était l’occasion d’élans passionnés et incontrôlés. Amandine sortit même ma bite pour me sucer dès que nous étions à l’arrêt. Moi, j’avais extirpé ses seins pour les sucer dès que je le pouvais. Nous nous rajustâmes en arrivant devant chez moi. Nous entrâmes aussi discrètement que possible et nous nous retrouvâmes devant ma chambre.
— Non, viens, on va dans ton studio photo. Comme la première fois...
Son invitation à nous retrouver comme lors de notre première fois me fit fortement bander. Je la suivis tout heureux de la situation. Nous nous retrouvâmes là, debout dans la pénombre. Amandine m’embrassa et je lui rendis son baiser. Mes mains accrochèrent sa robe et je lui retirai lentement. En retour ma copine ôta ma veste et commença à déboutonner ma chemise. Je fis glisser sa robe à ses pieds et je me penchai pour lui enlever après qu’elle eut retiré ma chemise. Torse nu, je lui enlevai ses chaussures pour déposer de nombreux baisers sur ses bas. Ce qu’elle était belle, encore une fois, dans cette lingerie. Je les fis descendre et pus toucher de ma main la peau nue de ses jambes.
Amandine me releva et déboutonna mon pantalon. Elle le fit tomber à mes chevilles et le retira après avoir ôté mes chaussures. Mes chaussettes disparurent vite pour ne plus être qu’en boxer. Les yeux au niveau de celui-ci, elle esquissa un sourire gourmand devant la bosse qui déformait mon sous-vêtement. Je la mis debout et passai mes mains dans son dos pour défaire l’attache de son soutien-gorge. Ses seins se libérèrent totalement et je les massai doucement. La main d’Amandine glissa sur ma bosse pour la caresser tranquillement. Je laissai un sein orphelin pour aller plonger ma main dans son string. Si elle était tombée sur une belle bosse, moi je trouvai un sexe bien humide.
Ne perdant pas plus de temps, je fis coulisser un doigt le long de sa vulve. Amandine soupira faiblement et extirpa mon sexe de mon boxer. Elle put alors le branler fermement mais lentement. Je couinai à mon tour et nos lèvres se rejoignirent pour un baiser torride. Nos mains s’activèrent plus franchement et nous nous retrouvâmes intégralement nus. Une main sur le sexe, l’autre explorait avec fièvre le reste du corps. Le fameux fauteuil dans lequel nous avions fait l’amour la première fois était encore là. Je dirigeai lentement Amandine vers celui-ci. Elle comprit ma démarche et se laissa guider avec plaisir. Une fois assise, elle m’empêcha de bouger et m’offrit une délicate fellation.
Délicate mais terriblement excitante fut cette pipe. Sa langue et ses lèvres jouaient subtilement avec mon gland et ma hampe. D’une main elle me malaxait les couilles tandis que l’autre venait, d’un doigt, chatouiller mon petit trou. J’étais au paradis et il me fallut une force mentale phénoménale pour me retirer avant qu’il ne soit trop tard. Satisfaite de sa performance, Amandine me toisa avec un petit air victorieux. Je la repoussai doucement dans le fond du fauteuil et vint m’agenouiller entre ses cuisses grandes ouvertes. Son joli sexe, qu’elle semblait avoir rasé pour l’occasion, suintait d’une claire et odorante cyprine. J’y plongeai ma langue et elle couina doucement.
J’entrepris de lui rendre en délicatesse et tendresse orale ce qu’elle venait de faire. Mes lèvres et ma langue se concentrèrent sur son clitoris, tout en s’égarant de temps en temps sur ses grandes lèvres. Mes doigts allèrent tendrement fouiller son intimité ou tâter l’autre orifice à disposition, sans y entrer. C’était suffisant pour la faire gémir et souffler. Amandine se caressait les seins, tirait sur ses tétons pendant ce temps-là. Son antre se mit à couler plus fort et elle dut me stopper avant de jouir trop tôt. Comme moi, elle avait d’autres ambitions pour ces ébats. Je me redressai et vins l’embrasser. Mon gland frotta sur l’intérieur de sa cuisse avant d’aller toquer à l’entrée de son vagin. D’un coup de hanche je me plaçai correctement et Amandine plaqua ses mains sur mes fesses :
— Viens, me dit-elle. Viens en moi mon amour.— J’arrive, mon amour.
Je poussai et elle me tira en avant. Mon gland entra lentement, enveloppé par les grandes puis les petites lèvres de ma chérie. Je continuai et il pénétra son vagin chaud, humide et soyeux. Amandine me pressa les fesses et je me fichai tout au fond de son antre. Je sentis une contraction de son vagin autour de ma queue, comme s’il me souhaitait la bienvenue. Je savourai un instant ma présence ici avant de ressortir lentement. Cela arracha un petit râle à mon Amandine et je grognai aussi de mon côté. Je me renfonçai alors sur ce même rythme lent nous faisant rugir tous les deux. Notre tempo alla alors crescendo. Mes coups de reins s’accélérèrent, Amandine projeta son bassin en avant et nos cris s’amplifièrent.
Mes parents, ma sœur allaient sûrement nous entendre mais à vingt-et-un ans, je n’en avais plus rien à faire. Au pire, les vieux y trouveraient le coup de pouce pour s’y mettre aussi. Nos corps furent recouverts de transpiration, nos souffles se firent de plus en plus courts. Nos voix poussaient des cris à n’en plus finir. Ce pauvre fauteuil couinait et grinçait à chaque coup de reins.
— Oui, oui, oui, lâcha Amandine.
Sa jouissance semblait vouloir arriver. La mienne, je la retenais comme je pouvais depuis quelques instants. Je ne pus tenir plus longtemps et je donnai les derniers coups de reins tout en éjaculant dans la grotte d’amour de ma chérie. Elle finit par avoir un puissant orgasme qui me désarçonna quelque peu. Mais je restai accroché à elle et elle m’emprisonna en verrouillant ses jambes autour de ma taille.
— Merci, mon chéri.— Merci à toi aussi. On va se coucher ?— J’ai pas envie de dormir...— J’ai dit coucher pas dormir.— Parfait.
Nous nous relevâmes et traversâmes le couloir jusqu’à ma chambre dans le plus simple appareil. Nous fîmes à nouveau l’amour plusieurs fois, sans vraiment de discrétion. Comme je m’y attendais, je perçus des bruits similaires sortir de la chambre parentale. Mais, de façon plus surprenante, d’autres vinrent de celle de ma sœur. Cette jeune femme de tout juste dix-huit ans se donnait-elle du plaisir seule ? Avait-elle un amoureux que je ne connaissais pas ? Occupé par ma propre vie, j’en avais un peu perdu de vue la sienne.
Le lendemain matin, enfin plutôt sur les coups de onze heures, Amandine et moi fîmes notre apparition dans la cuisine. Mes parents y étaient aussi pour un petit-déjeuner tardif. Visiblement, les cernes sous leurs yeux témoignaient de leur activité de la nuit. En tout cas, ils semblaient parfaitement heureux de ce qui était arrivé. Mais ce qui me fit un choc, fut la présence d’un garçon sur les genoux duquel ma sœur prenait aussi son petit-déjeuner. Et ce n’était pas n’importe lequel, c’était le frère de ma copine !
— Pas de commentaire ! Je sors avec qui je veux ! me coupa ma sœur.— Moi aussi, frangine ! trancha le frère d’Amandine.— Euh, ok... Mais ça fait longtemps que...— Qu’on sort ensemble ? Quelques semaines..., rougit-elle.
Avant que je ne pose plus de question, Amandine me donna un coup de coude discret. Si ça se trouvait, c’était leur première fois ensemble que nous avions perçue. Je les regardai attentivement, ils allaient bien ensemble, ils formaient un joli duo. Et puis, ils allaient faire leur année de consolidation à la rentrée...
— Juste une question. Vous ferez quoi en projet artistique ? demanda Amandine.— Mmmh, sans doute la photographie, nous dit-il.— Dis, Max, vu que tu pars étudier ailleurs... Si tu as tes concours. Pour ton studio photo...— Il est à vous !
Quelques minutes plus tard, je me retrouvai seul avec ma chérie. Savoir que nos petits frère et sœur sortaient ensemble depuis quelques semaines et qu’ils n’avaient osé le dire nous fit rire.
— Je me demande comment vont se passer leurs trois prochaines années...— Ils verront bien. Et puis cette activité de photo laisse quelques jolies possibilités, répondis-je.— J’imagine à quoi tu penses...
* * *


Les cours, pour nous, étaient finis. La longue séquence des concours allait commencer et nous devions mettre à profit le peu de temps qu’il restait pour peaufiner notre préparation. Néanmoins, il fut décidé de maintenir les séances de boxe ou de danse pour ceux qui seraient disponibles. Pour Paul, cela nous donnerait la possibilité d’évacuer stress, frustration ou déception. Je trouvais que cela était une bonne idée, surtout qu’à côté de ça, je risquais de beaucoup moins voir Amandine sur les quelques semaines qui allaient suivre. Et j’allais probablement devoir me contenter de branlettes à répétition en attendant mieux.
Paul vint nous ouvrir et nous eûmes la surprise de voir Graziella finir sa séance. Elle était épanouie et belle, malgré les kilos que lui avait laissée sa grossesse. Elle venait de reprendre son activité physique et cherchait à retrouver une ligne plus en accord avec son métier. Elle nous salua et nous laissa en nous demandant de rester sages, avec un clin d’œil appuyé. Sûr qu’elle n’avait pas oublié ce que nous pouvions parfois faire et ce qu’elle avait fait avec nous.
L’idée de quelques caresses masculines ne me déplut pas forcément et peut-être sous la douche nous aurions l’occasion d’avoir une séance d’activité physique d’un autre genre. Je vis que tout le monde avait l’air d’y songer mais il fallait d’abord parler à Paul. Germain se chargea de lui annoncer :
— Paul, avant de démarrer... On voudrait te dire. Avec le prix, on a décidé de tous partir en vacances ensemble.— C’est souvent comme ça que finit le prix, commenta-t-il.— Oui, oui, mais... Ensemble c’est avec vous. On sait que vous n’avez pas eu de voyage de noces et ce serait l’occasion pour nous de vous l’offrir.— Euh, non, non... Enfin, c’est gentil Olivier, les gars. Mais, non, c’est votre prix.— Mais vous êtes nos amis. Et grâce à vous, nous avons trouvé l’amour, de l’aisance et de l’assurance dans notre sexualité, pas que dans ça d’ailleurs.— Maxime, ce n’est pas la peine. Ça s’est fait comme ça. Et nous avons beaucoup apprécié aussi. Nous sommes plus proches, plus proches de Dieter et Hanna, de Gitta. Nous allons adopter, avoir un enfant dans un avenir plus ou moins proche. Sans vous cela ne serait pas arrivé. Alors...— Mais vraiment, on insiste. On aimerait tellement que vous soyez là. Et tu sais, on a demandé aux gars de Dieter de leur proposer la même chose.— Ce que Felipe oublie de dire, c’est que oui, les Allemands seront là aussi. Nous avons prévenu les gars et ils se chargent cette semaine de faire cette proposition à Dieter, Hanna et Gitta.— Mais on sait qu’Hanna et Dieter risquent de ne pas venir, à cause d’Heike. Gitta devrait venir si vous venez, même si elle semble ne plus trop avoir de congés à prendre, dis-je.— On a pensé aussi à prendre deux locations proches l’une de l’autre afin que vous profitiez à deux, en amoureux, et ne pas nous avoir tout le temps sur le dos. Ou même si vous voulez ne pas nous croiser de tout le séjour, ajouta Olivier.
Paul ne répondit rien pendant quelques secondes. Ses yeux s’embuaient de larmes et un sourire mélancolique se dessina sur ses lèvres. Visiblement, la blessure associée à leur absence de voyage de noces n’était pas tout à fait refermée. Il était d’autant plus ému que nous lui proposions de vivre ce voyage à deux s’ils le voulaient. Il refusa poliment mais nous insistâmes fortement pour qu’il accepte. Au final, il céda à moitié en disant qu’il allait voir avec Elisa. J’espérai que les filles avaient été plus persuasives mais ce n’était pas certain. Et puis nous nous étions dit qu’il faudrait sûrement y revenir à plusieurs reprises. Nous n’insistâmes pas plus et Paul nous fit commencer notre séance.
Nous en étions presque à la fin et nous transpirions abondamment. Les muscles saillants et brillants de sueur des uns et des autres avaient quelque chose d’érotique, de tentant, de beau. J’échangeai quelques regards complices avec certains et j’y vis la même envie grandir : celle de partager quelques moments intimes tous les six après la fin de la séance. Mais un fracas épouvantable nous arrêta brusquement. Des pas précipités, des cris et des appels émergèrent du couloir menant à notre salle d’entrainement.
— Paul ! Paul ! Paul !
C’était la voix d’Elisa mais contrairement à mon impression initiale, il n’y avait aucune panique ou peur dans celle-ci. Peut-être que les filles avaient réussi à la persuader mieux que nous ne l’avions fait avec Paul. Une tornade de six jeunes femmes échevelées, le visage, le cou perlés de sueur et le souffle court, entra dans la salle. Leurs yeux étaient rougis de larmes récentes mais flamboyaient d’une lueur étrange. Elisa avisa son mari qui s’approchait d’elle avec un air inquiet. Elle se lança en avant et se jeta dans ses bras, les faisant tomber à la renverse. Elle le serra fort entre ses bras et répéta en boucle, alternant entre français et allemand :
— C’est merveilleux ! C’est merveilleux !
Nos copines arrivèrent une seconde plus tard et se blottirent contre nous. Le parfum de ma chérie me monta aux narines ; son mélange de sueur, de phéromones me fit frémir.
— Vous avez réussi à la convaincre ? lui demandai-je doucement.— Hein, non. Enfin, elle a dit qu’elle y réfléchirait. Non, c’est pas ça regarde, regarde, me répondit Amandine aux bords des larmes.
Elisa venait de se redresser et de se mettre à genou. Haletante, impatiente, elle attendit que Paul se redresse également. Nous étions tous en cercle autour d’eux et j’entendis Sylvie chuchoter à Esteban :
— Elle est venue à la danse malgré son état de santé bancal de ce week-end. Elle voulait profiter de nous toutes une dernière fois.
La façon dont Sylvie dit cela, je compris que "profiter" aurait certainement impliqué une autre activité que de la danse. Paul était à genou devant sa femme et elle lui demanda :
— Donne-moi tes mains. Non mets les en coupe.
Paul obéit sans comprendre ce qui arrivait. Amandine respirait de plus en plus vite et se serrait plus fort contre moi. A ma gauche, j’entendis le murmure de Marie à Germain.
— Après qu’on ait tenté de la persuader de venir cet été, on a fini par commencer à danser. Et puis, au bout de vingt minutes, on voyait bien qu’elle était gênée et puis Liz l’a vu entre ses cuisses...
Qu’avait vu Liz ? Elisa venait de sortir quelque chose de son sac pour le déposer au creux des mains de Paul. Malgré les mains d’Elisa par-dessus, je distinguai un tissu blanc ou crème.
— C’est Carine qui a compris ce que c’était quand elle l’a enlevée, commença Amandine.
Elisa retira ses mains et je compris que le tissu en question était en fait une culotte. Mais loin d’être simplement blanche on y voyait des motifs rouges ou roses. Mon sang se glaça avant que je comprenne ce que c’était vraiment.
— C’était pas juste du sang. Elle ne s’est pas blessée sur un mouvement. Max, c’est... C’est...
Des règles ? Visiblement Paul venait de le comprendre aussi. Il releva son visage vers celui de sa femme qui hochait simplement la tête avec un sourire aux lèvres et des larmes plein les yeux. Ceux de Paul se mouillèrent à toute vitesse et ils restèrent là sans bouger. Ma vision commença à se troubler à causes des larmes qui se mettaient à couler sur mes joues. Des larmes de bonheur que je ne connus que quelques autres fois dans ma vie. Dans mes bras, Amandine sanglotait tout en riant doucement. Les autres couples avaient tous les joues humides de larmes et le sourire aux lèvres.
D’un coup, Elisa et Paul s’embrassèrent passionnément. Moi, la vérité me sauta à l’esprit. Ces tracas récurrents qu’elle avait depuis quelques temps ; en y repensant ils étaient arrivés tous les mois de façon bien régulière. Dom ! Les soucis avaient commencé peu après notre retour d’Allemagne, quand elle y avait terminé les gouttes que le rebouteux lui avait confié ! Ce n’était pas que sa hanche qu’il avait soignée. Et cette soudaine arrivée de règles voulait probablement, non certainement, signifier qu’elle n’était plus stérile puisque d’après ce qu’elle savait tout fonctionnait normalement à part son absence de cycle. La prise de conscience de son nouvel état me donna des vertiges.
Autour de moi, Felipe et Carine, Germain et Marie avaient déjà dû s’agenouiller, de leurs jambes ne les portant plus. Je les suivis au sol et Amandine avec moi. Sylvie, Esteban, Olivier et Liz finirent par nous y rejoindre quelques secondes après nous. Au milieu de notre cercle, Elisa et Paul nous oublièrent complètement. Leur instinct dut leur dicter la marche à suivre. Paul retira le haut de sa femme et son soutien-gorge de sport; libérant ses magnifiques seins qui tombèrent avec souplesse sur son torse. Il les caressa un instant avant de glisser ses mains vers l’élastique de son bas de survêtement. Je m’aperçus que celui-ci, d’une couleur bleu pastel, avait des tâches sombres au niveau de l’entrejambe de notre amie.
Paul le tira doucement ; Elisa dut s’assoir au sol et soulever les fesses pour permettre le passage de son vêtement. Son sexe apparut ainsi que le haut de ses cuisses. Des traces rouges se voyaient sur sa peau blanche et délicate. Je n’avais jamais vu de sexe féminin dans cet état mais cette fois-là je trouvai cela particulièrement beau. Amandine réprima un soupir, un sanglot, devant cette vulve qu’elle aurait peut-être pu lécher ou caresser si les choses avaient tourné autrement.
Les yeux de Paul brillèrent intensément devant le sang de menstruation sur sa femme. Elisa finit de se libérer de son survêtement et agrippa le short de son mari. Elle dut attraper son boxer au passage car quand elle tira dessus, on vit apparaitre le sexe tendu du prof de sport. Je soupirai longuement à la vue de cette queue tendue que j’aurais peut-être sucée ou branlée si nous étions restés entre hommes.
Assis au sol, Paul attira Elisa à lui. Elle s’approcha et grimpa sur lui pour s’empaler lentement sur son pieu. Elle entoura les hanches de Paul de ses jambes et soupira longuement. Paul émit un léger grognement et entoura sa femme de ses bras. Son sexe entra lentement et totalement dans le vagin d’Elisa. Il glissa ses mains sous les fesses de la prof d’allemand qui posa les pieds au sol. A deux ils firent ressortir le mat de l’homme qui apparut maculé de mouille et de sang. Loin d’en éprouver un certain dégoût, je trouvai cela naturel, beau et émouvant.
Amandine aussi dont la main se posa son mon sexe à travers mon short. La mienne vint se glisser entre ses cuisses pour masser doucement son sexe, comme elle commença à faire avec le mien. Dans les autres couples, le caresses avaient également commencé mais nous étions tous surtout hypnotisés par le couple qui faisait l’amour devant nous. Lentement, tendrement, intensément, le sexe de Paul entrait et sortait. Celui d’Elisa avalait et libérait celui de son mari. Tous deux gémissaient, s’embrassaient, se caressaient comme si leur vie en dépendait. En temps normal, nous aurions suivi leur exemple et nous aurions baisé avec nos chéries. Mais là, nous étions juste capable de les regarder, de célébrer ce miracle.
Leur rythme commença tout de même à s’accélérer. Le cul d’Elisa claqua de plus en plus fort sur les couilles de Paul. Les deux sexes s’emboitant l’un dans l’autre faisaient des bruits humides et des floc-floc. Leur respiration, parfaitement synchronisée, devint de plus en plus haletante, brève et saccadée. Cela alla encore crescendo plus longtemps que je ne l’aurais cru. Puis deux cris puissants nous percèrent presque les tympans. Paul et Elisa jouirent sous nos yeux comme des possédés, des exaltés. Ils tremblèrent, frémirent en se griffant la peau. Le ventre d’Elisa fut parcouru de spasmes et de contractions, tandis que les couilles de Paul semblaient se contracter pour envoyer le maximum de sperme possible.
Ils finirent par retomber en arrière et se désaccoupler. Le sexe de Paul sortit du vagin de sa femme ; il était enduit de cyprine et de sang, tout comme ses testicules et son pubis. Un mince filet de sperme le relia une fraction de seconde à la vulve d’Elisa avant de se rompre. Le sexe de celle-ci, qui restait habituellement un peu ouvert après le passage du mandrin de Paul, se referma immédiatement comme s’il voulait ne pas perdre une goutte de ce précieux jus. Ils se relevèrent, se regardèrent en souriant :
— Viens, rentrons.— Oui.
Ils s’habillèrent sans se préoccuper de l’état futur de leurs affaires et partirent en nous laissant seuls. Les clés étaient sur la porte, nous savions comment fermer, mais je ne pensai pas que Paul en eut conscience. Le silence retomba dans la salle de sport et j’observai Amandine avec un nouveau regard. Elle me le rendit et m’embrassa. J’entendis vaguement d’autres baisers s’échanger mais je finis par les oublier, me sentant seul au monde avec elle. Rapidement nos mains s’activèrent et nous nous déshabillâmes l’un l’autre. En quelques instants, je pénétrai Amandine en plongeant mon regard dans le sien. Nous fîmes l’amour lentement, doucement, tendrement, de très longues minutes. Il fallait évacuer toutes les émotions que nous venions de vivre.
Nos corps s’échauffèrent, brûlèrent d’un puissant feu d’amour et de désir. Nous fîmes l’amour avec le sentiment, l’idée que nous étions en train de le faire pour je plante ma graine en elle. Ce n’était pas possible à cause de sa pilule mais l’idée nous lia plus fortement encore et ne nous quitta plus après cela. Notre plaisir fut décuplé, amplifié comme jamais. A une seconde de notre orgasme, les soupirs et les gémissements des autres couples me revinrent aux oreilles, à ma conscience. Je jouis alors puissamment dans le vagin d’Amandine qui était pourfendu de pulsations orgasmiques volcaniques. D’autres cris de jouissance nous accompagnèrent de longues secondes.
Le silence retomba, ponctué de baisers et de caresses échangés. Nos regards croisèrent ceux des autres et chacun se releva pour passer aux douches. Sans parler, nous nous retrouvâmes tous dans les douches garçons. Les couples se lavèrent l’un l’autre avec de multiples caresses et attentions affectueuses. Nous nous rhabillâmes et Germain ferma le gymnase. Dehors, sous un beau soleil, nous nous embrassâmes tous sur les lèvres ; pas d’un simple smack mais d’un profond baiser. Puis chacun partit dans une direction différente.
* * *


Après l’épisode du gymnase, les choses se précipitèrent quelque peu. Emportés dans nos concours nous ne pûmes vraiment revenir à la charge vers Paul et Elisa pour les faire venir. Du côté des Allemands, nous avions appris que Dieter et Hanna avaient catégoriquement refusé de venir. D’une part à cause de Heike et d’autre part ils considéraient qu’il était temps de nous laisser prendre notre envol. Gitta apprécia d’être invitée mais réserva sa réponse, pour finalement la décliner au bout de trois semaines. Fin mai, entre la fin des écrits et le début des oraux, nous fîmes un retour rapide dans l’établissement pour faire des sessions d’entrainement d’oral. L’allemand et le sport n’étant pas dans la plupart des concours nous ne pûmes revoir directement Elisa ou Paul.
Certains d’entre nous les croisèrent bien et ils nous confirmèrent qu’ils baisaient tous les jours dans l’espoir de concrétiser le miracle du gymnase. Elisa réservait toujours sa réponse car si elle pouvait conjuguer le voyage tout en étant enceinte de quelques semaines, elle en serait folle de joie. Fin mai, début juin, Elisa et Paul croisèrent certains d’entre nous à la danse ou à la boxe pour nous faire part que la prof d’Allemand avait fait un test de grossesse et qu’il s’était révélé positif. Ce fut une merveilleuse nouvelle qui nous rendit le cœur beaucoup plus léger avant d’attaquer les oraux. Cela eut-il une telle influence que nous décrochâmes par la suite tous l’école, l’université en France ou à l’étranger qui nous intéressait ?
Mais les bonnes nouvelles cessèrent un peu. Si avec cette grossesse Elisa et Paul avaient un temps émis l’idée de se joindre à nous pour les vacances ; cela ne put se faire. Dès début juillet, Elisa fut victime de violentes nausées, de douleurs abdominales. Après examen, son gynécologue lui interdit tout long voyage, toute station début trop prolongée. A tel point qu’elle ne put reprendre les cours à la rentrée, pour finir par devoir rester aliter la plupart du temps.
De notre côté, le voyage que nous avions organisé nous permit de passer deux semaines incroyables dans un lieu magnifique : Demetra. Ce nom évoquant chez nous le souvenir d’un moment paradisiaque, festif, amoureux avec les Français, les Allemands, Katerina et Yannis. Tous nos homologues allemands avaient pu venir nous rejoindre ; apportant néanmoins d’étranges nouvelles. S’ils avaient gardé des contacts réguliers avec Dieter et Hanna, Gitta ne donnait alors plus signe de vie. Apparemment, elle avait juste parler longuement au téléphone à Elisa début juillet et les deux femmes s’appelaient encore un peu.
En septembre, je pus entamer ma formation supérieure. Amandine était dans la même ville que moi. Tous les couples avaient réussi à se retrouver dans la même ville. Nous avions tous pris des appartements à deux et cela nous permit de débuter une vie de couple. Quant arrivèrent les congés de fin d’année, nous apprîmes que le médecin d’Elisa souhaitait la faire accoucher par césarienne dès que le bébé serait assez fort. Il semblait inquiet quant à la santé d’Elisa et craignait qu’un accouchement à terme ne soit de trop pour elle. Avec Amandine, nous comprîmes alors qu’il, ou elle, allait être le seul enfant du couple. Mais une semaine avant la date de l’opération, ils furent appelés par l’organisme en charge des adoptions. Ils avaient un bébé pour eux !
Emportés par la joie de la grossesse et les difficultés qui s’en étaient suivies, Paul et Elisa n’avaient pas pensé à mettre en suspend leur dossier. Un peu paniqués par la nouvelle, ils se rendirent au rendez-vous fixé pour finaliser l’adoption. Quelle ne fut pas la surprise des deux femmes qui les accueillirent ! Elisa dut s’assoir dans un coin pendant que Paul expliqua en détail leur situation particulière et eut bien du mal à convaincre les deux femmes.
Pendant ce temps, une infirmière fit une entrée discrète avec un bébé dans les bras. Il se réveilla, peut-être perturbé par la tension régnant dans la pièce. Il pleura tout de suite et la femme proposa à Elisa de le prendre dans ses bras. Avant qu’elle ne puisse répondre ou l’alerter sur la situation, elle se retrouva avec un petit garçon dans les bras.
Le bébé se calma aussitôt alors que celui dans son ventre, qui gigotait depuis un moment, se figea tout net aussi. L’infirmière avait simplement pensé Elisa en surpoids et ne comprit sa méprise qu’après coup. Paul et les trois femmes se regardèrent alors tout étonnés par la sérénité qu’ils sentirent flotter dans l’air. Apparemment, ce bébé, né deux jours avant sous X, ne cessait pas de pleurer. Là, il était calme, détendu, entouré d’amour maternel. Car dès l’instant où Elisa l’avait eu dans les bras, elle se considéra comme telle. Elle finit par relever la tête, les yeux remplis de la peur qu’on ne lui enlève. Elle le tendit à Paul qui craqua immédiatement pour la petite bouille éveillée du bébé.
Le bébé fut rendu un instant à l’infirmière mais il se remit à pleurer pour ne se calmer que dans les bras d’Elisa. Cela perturba beaucoup les deux femmes chargées des adoptions et l’infirmière qui discutèrent longuement de l’attitude à adopter. Elles ne trouvèrent pas de solution évidente car s’il paraissait difficile de confier un bébé à des gens qui en attendait un, il fallait aussi penser à son bien-être qui semblait assuré avec eux. Elles finirent par appeler un responsable qui arriva quelques minutes plus tard. Paul faillit en tomber à la renverse, c’était la Brigitte qui avait traité son dossier à l’époque. Elle ne dévoila pas aux autres qu’elle connaissait Paul mais celui-ci vit clairement qu’elle l’avait reconnu. Elle trancha rapidement en leur faveur et repartit en faisant un clin d’œil complice à Paul.
La semaine suivante, Elisa fut admise pour accoucher par césarienne. Cela se passa plutôt bien et elle resta en observation quelques jours. Assez pour qu’au final, les deux bébés se retrouvent tous les deux dans sa chambre en sa compagnie. La petite fille, qu’elle avait porté, fut suffisamment avancée pour ne pas avoir à faire de séjour en couveuse.
Nous profitâmes alors des congés de Noël pour rendre visite à Paul et Elisa chez eux, dans leur nouveau chez eux. Nous n’avions pas forcément prévu d’être tous là pour les fêtes mais devant ces nouvelles nous n’avions pu faire autrement. La maison était plus adaptée à une famille et, au milieu des cartons, ils nous accueillirent tout heureux de ne pas dormir correctement la nuit. Les faux-jumeaux dormaient encore quand nous arrivâmes. Ils s’éveillèrent quelques instants plus tard et ils les amenèrent dans le séjour. Paul portant la fille et Elisa le garçon, la voix chevrotante, elle nous les présenta :
— Voilà, Freyr et Freyja. Mes enfants !
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