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Quand l'élève est prête, le Maître apparaît...

Chapitre 17

Premier week-end de soumission - Vendredi (2/5)

SM / Fétichisme
La porte s’ouvre lentement, trop lentement à mon goût. Mais il est là. J’en oublie ma douleur, mon inconfort, la fraicheur qui règne dans l’appartement et qui fait pointer mes tétons avec fierté. Gardant les yeux baissés, je vois apparaître ses chaussures dans mon champ de vision. Des chaussures de qualité, de grande marque. L’excitation me gagne. Je sens les muscles de mon bas-ventre se contracter et mon cœur battre plus fort, au point que j’en oublie la douleur et l’inconfort de ma position. Je n’attends qu’un mot de sa part.
Mais rien ne vient. Il se contente de retirer ses chaussures et de les ranger dans le meuble. S’il a remarqué les miennes, rangées tout en bas à gauche, il n’en dit rien. Toujours en silence, il passe derrière moi pour se rendre dans le salon et probablement dans sa chambre.
Que dois-je faire ?— Reste-là et attends, conseille Rationnel. Où veux-tu aller dans cette tenue, idiote ?Je ne compte pas partir.— Tu es là pour lui obéir. Ne bouge pas.
Je résiste à l’envie de me lever pour le rejoindre, de l’appeler. C’est ce qu’il attend de moi : soumission et obéissance. Pour le moment, ça va. Je ne peux pas dire que c’est difficile, même si ce n’est pas agréable. Je patiente. J’écoute des bruits qui me deviendront bientôt familiers : ses pas lents et tranquilles dans l’appartement, la chasse d’eau, la douche, de nouveaux ses pas légers sur le parquet, tels un doux murmure sur le bois.
Je suis perdue. Je ne sais pas quoi faire. J’ai froid. Je suis fatiguée. J’ai mal. Mal aux bras. Mal aux jambes. Mal au dos.
Mal au cœur. Pourquoi m’ignore-t-il ?— Tu n’es qu’un jouet pour lui. Ce n’est pas comme si je ne t’avais pas prévenue, me nargue Rationnel.— Il te teste. Il ne peut pas négliger une soumise avec un corps comme le tien.Mon corps est banal, il n’a rien de sexy.— S’il t’a choisie toi et personne d’autre, c’est qu’il a de bonnes raisons. Montre-lui que tu es obéissante.
Un tintement de verres, le doux glouglou d’un liquide que l’on y verse et le plouf de deux glaçons me tirent de mes sombres pensées, puis c’est le bruit de ses pas revenant vers moi qui me ramène vers le présent. Sa main chaude se pose sur ma nuque, m’arrachant des frissons.
— C’est de cette manière que je t’autorise à parler.— Bi-bien, Monsieur.— Cela doit faire longtemps que tu es dans cette position. Penses-tu pouvoir te lever ?— Je vais essayer, Monsieur. Puis-je… baisser les bras ?
— Bien sûr.
Il recule un peu pour me laisser de la place. Je descends mes mains engourdies. Je fais rouler mes épaules, étends et fléchis plusieurs fois mes coudes et décris de petits ronds avec mes poignets. Les douleurs s’estompent doucement. Prenant appui sur le sol, je déplie la jambe droite pour poser le pied devant moi et, avec précaution, je me redresse. Je ressens alors de nombreuses fourmis dans les jambes et les pieds, manquant de me faire tomber. Mathieu me présente sa main pour m’aider à me relever.
— Ne crains pas de me demander assistance. Je serai toujours là pour t’aider à te relever.— Merci, Monsieur.
Je glisse ma main dans la sienne. Ses doigts se resserrent autour des miens. Une douce chaleur irradie de ma main à mon bras. Je peux sentir la force qui dort dans la sienne. Je finis de me redresser. Les fourmis se transforment en picotements désagréables, comme si on m’enfonçait une dizaine d’aiguilles sous la plante des pieds. Je m’agrippe au bras de Mathieu qui patiente. Je fais bouger mes orteils et mes chevilles, pour chasser ces sensations désagréables.
— Ça va mieux. Merci, Monsieur.— Viens.
Je le laisse me conduire dans le séjour, jusque vers le canapé, devant un grand écran. Mathieu s’y installe après avoir déposé deux verres sur la table basse. J’hésite. Je ne sais pas si je dois m’asseoir à côté de lui, me mettre à genoux à ses pieds ou rester debout. Son regard se pose sur l’épais tapis. Je comprends que je dois de nouveau m’agenouiller et m’exécute. L’épais tapis est confortable et j’apprécie son moelleux alors que je m’assois sur les talons, les mains posées sur mes cuisses.
— Regarde-moi.
Son ton est plutôt neutre. Je relève les yeux. Mon regard glisse sur ses pieds nus, le long de ses jambes et de ses cuisses gainées dans un jean noir, puis sur sa chemise noire, négligemment déboutonnée sur son torse, les manches retroussées sur ses avant-bras. Ses lèvres sensuelles sont un appel au crime. Je meurs d’envie qu’elles se promènent à nouveau sur mon corps, qu’elles happent mes tétons pour les taquiner. Mon regard s’arrête sur son nez légèrement dévié vers la droite, qui lui donne l’air d’un voyou repenti. Son regard noir et profond semble m’aspirer à chaque fois que je le croise.
— C’est ton premier week-end avec moi et ton premier en tant que soumise. Nous allons surtout apprendre à nous connaître mieux. Je vais t’enseigner les règles de notre relation une fois cette porte franchie.
Il désigne la porte de son appartement d’un mouvement de tête.
— Bien, Monsieur.
Il hoche la tête et sort quelque chose de sa poche. Il s’agit d’un collier de cuir noir, tout simple, de trois centimètres de large, orné d’un anneau en acier devant. Il se penche vers moi pour me le mettre autour du cou. Je frissonne à son contact. Je comprends la signification de cette parure : un collier de soumise. En me le mettant, il m’accepte comme soumise. En le laissant me le mettre, je le reconnais comme mon Maître.
— Je te le mettrai à mon arrivée et te l’enlèverai à ton départ. Il marque ta soumission envers moi durant la période décidée ensemble.— Bien, Monsieur.
Je ne peux m’empêcher de le caresser du bout des doigts. Le cuir est doux et souple. Il ne l’a pas trop serré, mais suffisamment pour que je le sente constamment.
— As-tu des questions ?— Oui, Monsieur. Dois-je Vous appeler Monsieur ou bien Maître durant le week-end ?— Restons sur Monsieur, pour le moment.— Très bien, Monsieur. Euh… comment… enfin…
J’hésite… je ne sais pas comment formuler ma question. Je sens son regard peser sur moi. Il ne me presse pas. Je me racle la gorge.
— Vous m’avez demandé de n’apporter que des vêtements pour dimanche soir. Est-ce parce que…
J’hésite encore plus en le voyant sourire. Il va me laisser me dépêtrer comme une grande, feignant l’ignorance alors que je sais qu’il a parfaitement compris où je veux en venir.
— Devrais-je… rester tout le temps nue ?
Les mots sortent précipitamment de mes lèvres. Même si je trouve excitante l’idée de rester en tenue d’Ève tout le week-end pour lui faire plaisir, je n’en reste pas moins gênée de devoir le faire. Les fois où mon ex me faisait l’amour, il voulait le faire lumière éteinte, comme s’il ne voulait pas me voir, comme si mon corps ne lui plaisait pas. Je resserre instinctivement les bras sur ma poitrine.
— Tu n’es pas complètement nue, répond-il en se penchant vers moi pour caresser le collier de cuir qui habille mon cou. C’est pour t’apprendre à te sentir à l’aise avec ton corps.
Je sens mes joues chauffer à ce compliment, alors que sa main glisse le long de mon épaule, jusqu’à mon poignet pour me faire baisser les mains. Il me caresse légèrement les seins du bout des doigts. Ma peau frissonne de plaisir à ce contact chaud et doux. Son index remonte le long de ma gorge pour soulever délicatement mon menton, m’obligeant à lever les yeux vers lui. Son regard sombre et profond se plante dans le mien.
— Ton corps est bien plus beau que tu ne le penses ou qu’on ne te l’a laissé croire.— Vous… vous croyez ?— Jamais je ne te mentirai.— Mer-merci, Monsieur, balbutié-je.— Ce n’est ni dans mon intérêt, ni dans le tien de nous mentir mutuellement.— Bien, Monsieur.—  Je suppose que tu as d’autres questions.— Oui, Monsieur. Où vais-je dormir ?— Au pied de mon lit, répond-il simplement.
Je suis choquée de sa réponse et hoquète de surprise : par terre ? comme une esclave ? comme un chien ? Il sourit de nouveau devant mon air offusqué.
— Ne t’inquiète pas. J’ai un futon pour toi. As-tu des problèmes de dos ?— Pour le moment, non, Monsieur.— Bien. Tu ne souffriras ni de froid, ni d’inconfort. Le samedi, je me lève à huit heures. Fais en sorte d’être réveillée et debout avant moi.— Bien, Monsieur.— Le dimanche, je me lève à neuf heures.— Huit heures le samedi, neuf le dimanche, répété-je.— Bien. As-tu d’autres questions ?
En effet, il y en a une qui me trotte toujours dans la tête. Je la lui ai déjà posée, mais il l’avait esquivée plus ou moins habilement. Je déglutis péniblement, rassemblant mon courage.
— Pourquoi moi, monsieur ? demandé-je, alors que mes doigts se crispent sur mes cuisses.— Tu m’as déjà posé cette question. Je pense t’avoir donné une réponse, non ?
Son ton est un peu sec. Il ne semble pas disposé à me répondre. Je baisse les yeux, persuadée que je n’aurais jamais ma réponse.
— Veuillez me pardonner, Monsieur. Mais je n’arrive toujours pas à comprendre comment un homme comme vous peut s’intéresser à une femme comme moi.— Un homme comme moi ? demande-t-il en se penchant pour prendre son verre. Qu’entends-tu par un homme comme moi ?
— Piégée, petit agneau, ricane Animal.— Comment vas-tu t’en sortir ? s’interroge Rationnel.
Je me mordille la lèvre inférieure : dans quelle galère me suis-je fourrée ? Je le regarde prendre une petite gorgée de Scotch.
— Eh bien, vous avez une position qui vous permet d’évoluer dans les hautes sphères de la société. Vous semblez être habitué à un certain standing, probablement plus élevé que le mien. Vous êtes plutôt intelligent, charismatique et… bel homme, dis-je en me sentant rougir en prononçant ces mots. Vous devriez fréquenter des plus… enfin… pas comme moi.— Pourquoi pas comme toi ?
Je pousse un profond soupir.
— Je suis quelconque. Je ne suis qu’une petite secrétaire, sans aucune influence, loin d’être belle et…
Il pousse un profond soupir et se penche vers moi. Il me caresse la joue du bout des doigts qu’il fait courir sur le collier de cuir. Il glisse son index entre le collier et ma peau pour me tirer vers lui. Je couine lorsque le cuir se resserre. Son regard vient juste de changer. Une inquiétante lueur brille au fond de ses prunelles d’obsidienne.
— Ho, hoooo… tu l’as mis en pétard là ! constate Animal.— Tu l’as bien cherché ! conclut Rationnel.
Il tire tellement sur le collier pour me rapprocher de lui que je sens son haleine légèrement parfumée. Ses sourcils froncés, la ride du lion creusée au-dessus de son nez, ses lèvres pincées… tout m’indique son profond mécontentement. J’essaie de reculer, mais il me maintient fermement par la seule force de son index. Mon cœur s’affole. J’ai du mal à respirer. Ce n’est pas parce que le collier serre un peu plus ma gorge. Il ne m’empêche pas de respirer. Je ne sais pas si c’est de la peur ou autre chose.
— Sache que je ne choisis jamais la médiocrité, me dit-il d’une voix sourde. Si tu te sens indigne d’être ma soumise, tu peux partir.— Je… ne… veux… pas… parviens-je difficilement à articuler. Je… je crains de vous décevoir.
Il me relâche aussi soudainement qu’il m’a attrapée. Je recule brusquement alors qu’il se penche sur moi. Mais son bras se contente de me contourner pour venir attraper le second verre qu’il me présente. Je suis surprise d’y voir un liquide rouge foncé. Une douce odeur sucrée s’en élève. Je reconnais l’odeur caractéristique du Pineau des Charentes, l’un des rares alcools que je consomme en apéritif, avec le mojito et la piña colada. Je prends le verre, laissant mon regard faire le va-et-vient entre lui et Mathieu, qui esquisse un nouveau sourire avant de reprendre une gorgée.
Comment sait-il ?— Nathalie, répond Animal. N’oublie pas qu’ils se connaissent.— Traitresse, grogne Rationnel.
Je garde les yeux fixés sur mon verre. Le glaçon a presque totalement fondu. Sentant le regard de Mathieu posé sur moi, je prends une petite gorgée d’alcool. Je la garde un peu en bouche, pour profiter de tous ses arômes. Ma première bouteille m’avait été offerte par ma marraine, pour fêter mon embauche. Depuis, cet alcool a toujours eu une saveur particulière pour moi.
C’est curieux qu’il l’ait choisi particulièrement aujourd’hui. Il doit savoir que j’aime les cocktails.— Il n’a pas à te préparer des cocktails, dit Animal, pragmatique. Il est ton Maître, pas ton barman.— Il en sait beaucoup trop sur toi, me susurre Rationnel. C’est suspect.
—  Il est succulent, lui dis-je, quelque peu troublée par mes réflexions. Merci Monsieur.
Mathieu hoche la tête, satisfait avant de reprendre.
— Tu dis craindre de me décevoir. Je ne veux que te confronter à la difficulté, pas te détruire. Tes efforts seront récompensés, même ceux qui se soldent par un échec. En revanche, désobéissance et légèreté seront punies.
Il s’arrête un instant, le temps de me laisser intégrer sa façon d’envisager ma soumission. C’est loin de l’image véhiculée par les films pornographiques que j’ai pu visionner pour me faire une idée de ce qu’était le BDSM.
— Oui, glisse insidieusement Rationnel à mon oreille, pour le moment…
Il se penche de nouveau vers moi, pour poser son verre sur la table. Mon regard reste rivé sur le sien. Je l’entends soupirer avant de reprendre. L’aurais-je agacé ?
— Je vois ta motivation à découvrir, à me faire plaisir, à sortir de ta zone de confort pour moi. Tu t’interroges, c’est tout à fait normal. Pourquoi toi, alors ? Je ne sais pas. C’est difficile à expliquer, mais… quand je t’ai aperçue à ma première visite de la boîte, je t’ai immédiatement vue dans cette position, ce collier autour du cou. Je n’ai pas réussi à chasser cette image de mon esprit.
Je suis surprise de ces paroles qui me semblent sincères. Je m’attendais à ce qu’il dise qu’il me trouvait assez docile, malléable et corvéable à souhait.
— Quelque chose chez toi a attiré mon attention. Ce n’est rien en particulier. C’est un ensemble de petites choses, fait-il en levant les yeux au plafond.  Je discutais avec Nathalie quand je t’ai aperçue la première fois, lors de ma visite. Tu consolais une de tes collègues.
Je me souviens vaguement de cet épisode. En fait de collègue, il s’agissait de Chloé, une étudiante qui travaillait à temps partiel pour payer ses études. L’un de mes collègues l’avait insultée car elle s’était trompée en lui préparant son café. Profondément agacée, j’avais pris sa défense et mon collègue s’était retourné contre moi. Je m’étais contentée de lui sourire en renversant le dit café sur son pantalon.
— Chloé n’est pas ton esclave, avais-je dit en passant mon bras autour des épaules de la jeune femme. Et toi, ne te laisse plus faire comme ça.
Après ce que j’avais vécu avec Daniel, c’était le genre de situation qui m’était intolérable.
— Je me souviens de la remarque de Nathalie, poursuit-il. Elle a dit qu’elle était soulagée de voir le petit chaton sortir ses griffes.
Je ne peux pas m’empêcher de pouffer de rire, car elle me l’avait dit aussi.
— La connaissant bien, je lui ai posé quelques questions sur toi. Mais…— Vous ignoriez qu’on était amies, l’interromps-je sans réfléchir.
Le voyant tiquer, je lui demande de me pardonner.
— Aurais-tu déjà oublié la règle dix ? gronde-t-il sans se laisser attendrir. Tu ne dois jamais m’interrompre et tu devras demander ma permission pour parler.— Bien Monsieur, bredouillé-je en baissant la tête.— Pour cela, tu recevras ta première punition.
Je frissonne à ses paroles.
— Et oui, petit agneau… tu as gaffé, tu vas le payer, ricane Rationnel.— Tu vas adorer, petit agneau.
Je baisse de nouveau les yeux, résignée. J’ai la vague sensation de m’être faite piéger. Je réalise que toutes nos rencontres soi-disant fortuites ont été soigneusement programmées, comme pour me donner envie de m’offrir à lui de mon plein gré.
— Eh oui, petit agneau, murmure Rationnel. Tu t’es livrée au grand méchant loup.— Sans doute pour le pire, conclut Rationnel.
Quand je suis avec Mathieu, je me sens comme un papillon de nuit attiré par la flamme d’une bougie : je sais que je vais me brûler les ailes, mais je ne peux pas résister à son attraction qui pourrait m’être fatale.
Est-ce qu’on est capable d’expliquer pourquoi une personne est attirée par une autre ? — Je l’ignore, répondent Animal et Rationnel en chœur.D’ailleurs, qu’est-ce qui m’attire chez lui ?
Beaucoup de choses, mais si je me souviens bien de nos premières rencontres, cela avait été son regard sur moi, sa voix envoûtante, son autorité naturelle, sans appel. Comme si mon inconscient avait attendu un seul homme de toute ma vie et que cet homme était celui aux pieds duquel je suis agenouillée.
Je termine mon verre et le pose à côté du sien.
Je suis le papillon.Il est la flamme.
Je lui tends mes mains, la tête baissée entre mes bras.
Il est le loup.Je suis l’agneau consentant.
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