Je n’en menais pas large en entrant dans la chambre. Sœur Rachel annonça de suite la couleur. – Opale, tu files du mauvais coton. Tu as grand besoin de notre assistance. Tu le sais, j’espère ? Nous sommes là pour t’aider à devenir une enfant du Seigneur et non pour te condamner. C’est très mal de mentir. Il est grand temps de te trouver de nouveaux repères. Tant que tu vivras sous ce toit, je ne te laisserai plus te comporter plus comme une gosse de riche qui complexe ses condisciples en se servant d’artifices vestimentaires pour se donner de l’importance ou pour d’autres raisons moins avouables. Confisquez-moi tout ceci ! Ma penderie était quasiment vide quand sœur Yvette tomba sur quelques pantalons que j’avais « améliorés ». – Et ceci, qu’est-ce ? Tu t’es découvert une vocation de styliste, ma puce ? Ma Sœur ! Regardez : elle a transformé tous ses pantalons en shorts !!!– J’ai horreur des pantalons en jean. Je préfère mille fois les shorts. Sœur Elise ne m’a d’ailleurs jamais fait de remarques quand elle me faisait courir cuisses nues par moins dix degrés dans le parc.– Tu ne m’as pas laissé le choix, Opale. Sois sincère ! Je te soupçonne même d’avoir « perdu » sciemment les habits de sport officiels que tu as reçus comme chacune en début d’année. Mieux valait ne pas répondre si c’était pour m’enfoncer encore un peu plus. Cette mise à et en sac de ma chambre était préméditée de longue date, et nul doute qu’elle avait un dossier sur moi. Sœur Michèle déposa sur mon étagère deux jupes et deux blouses d’uniformes encore emballées. – Désormais, ce sera la seule tenue que je t’autoriserai à porter durant les cours académiques. Ton nom a été brodé sur chaque pièce de vêtement pour t’éviter toute tentation de substitution. Mon établissement n’a jamais eu pour vocation d’abriter un défilé haute couture. Pas grave. J’avais pris l’option sport pour le dernier trimestre. Je n’aurais donc que huit heures par semaine à porter ces horreurs. – Il ne reste presque plus rien dans ma penderie, que mes manteaux. Si vous continuez à remplir vos sacs poubelles, je vais devoir suivre les cours en microkini. Sœur Rachel se sentit agressée, mais cette idée saugrenue amusa beaucoup Sœur Elise. – Pourquoi pas, si tu trouves cela confortable ?– Ah non, alors ! Il me fait mal, celui-là. Il me pince trop. Je l’enlève. Sœur Michèle faisait des moulinets avec sa corde à nœuds.
– Tu le garderas. Rien que pour t’apprendre à ne plus nous mentir. Quand tu auras perdu assez de poids, tu le trouveras suffisamment confortable. – Excellente idée, ma Sœur ! J’appelle cela guérir le mal par le mal. Pour t’apprendre à nous mentir, tu ne mangeras plus au réfectoire : un régime spécial te sera réservé dans la petite pièce à côté du réfectoire des Sœurs. Dieu t’a donné ce corps en te demandant d’en prendre soin. C’est donc une obligation pour toi de faire tout ce qui est nécessaire pour l’entretenir en évitant tous les excès. Sœur Elise, toutes les installations sportives du collège seront à votre disposition dès la fin des cours pour la faire suer sang et eau dans cette tenue qu’elle affectionne. Sœur Elise tempéra un peu les propos de sa supérieure. – Je vais devoir t’entraîner personnellement en vue de la compétition qui se profile. Avoue que ce ne serait pas plus mal d’associer un petit régime à ta préparation physique ! Pour avoir plus d’aisance et mieux ressentir la paroi, l’escalade en training n’est pas idéale. C’est pour cette raison que les Américaines s’entraînent d’ailleurs en maillot de bain très moulant. D’accord ? À moins que tu ne préfères passer tes journées nue comme la fille des îles Canaries ? Cette question insidieuse et la mise au point d’Elise trahissaient le plaisir qu’elles prenaient à me voir déshabillée. J’ai commencé à me faire un cinéma pas possible. À la faveur d’un spasme vaginal, une dentelle liquide sinua dans ma fente. Le delta embauma de senteurs nouvelles et mon clitoris devint dur comme un caillou. – Oh non ! Pourquoi me confisquez-vous aussi mes sous-vêtements, ma Sœur ?– Pour t’apprendre à te contenter du maillot que tu portes en ce moment. Je garderai les quatre autres dans mon bureau. Il te suffira de frapper à ma porte pour en changer. Je tiens beaucoup à vérifier si tu n’as plus de mauvaises pensées. Tu passeras te changer chaque soir avant le souper devant le Conseil de Discipline.– Je devrai me mettre toute nue tous les soirs devant vous ?!!– Le Seigneur a conçu Ève nue, et sa nudité n’est devenue péché qu’après qu’elle ait commis le péché de chair avec l’homme. Je ne blâmerai jamais tes tenues légères, Opale, si tu ne les portes pas dans l’intention de séduire les hommes. Pour cette raison et dans le doute, je te priverai de sorties à la piscine jusqu’à la fin de l’année scolaire si Sœur Elise ne s’y oppose pas.– Les compétitions de natation ne reprendront qu’en octobre. Je ne demanderais pas mieux que de réserver tes temps libres à la préparation des compétitions d’escalade. Je ne ferai peut-être pas de toi une championne, mais je te promets que je veillerai à ce que tu te dépasses. Sœur Yvette venait de mettre la main sur mon nécessaire à couture. Elle s’empara des ciseaux et se mit à découper la doublure de mes maillots. Sur sa lancée, elle coupa les ficelles qui solidarisaient culottes et soutifs. – Mais, ma Sœur, que faites-vous ? Le soutien ne va jamais tenir si vous coupez la cordelette qui le relie au cou.– Peut-être ; mais au moins, tu perdras la possibilité de les offrir à ton amie. Enlève celui que tu portes ! Ne fais pas d’histoires ! Je vais le rincer dans ton évier. Quand elle me le rendit, je constatai avec effroi la fonction de la doublure et la disparition des cordelettes. Le Lycra était devenu parfaitement transparent et le soutif me tenait plus que symboliquement dans le dos. Un vent de panique souffla dans ma tête quand Sœur Elise tenta d’ajuster le minuscule soutien.Ravie de constater que son geste me provoquait la chair de poule, elle me pinça le mamelon droit qui se dressa de suite, comme tout honnête mamelon qui se respecte. – Pardon ! Je ne l’ai pas fait exprès. Sur sa lancée, elle effleura mon sein gauche en confirmant qu’il est, comme chacun sait, aussi digne d’intérêt que son voisin. Elle posa sa main sur mon sexe imberbe et salua d’une caresse appuyée ma vulve fraîchement tondue. – Passe-moi un essuie si tu veux, Sœur Yvette ! Opale est trempée.– Et titi est tout chatouilleux… Largement pourvue d’une absence totale du sens de l’humour, Sœur Rachel me balança une claque historique sur les fesses et saisit la balle au bond pour me culpabiliser. – C’est exactement le genre de réflexion qui m’est intolérable. Je poussai un petit grognement et je sentis, avec effroi, une humidité abondante envahir ma vulve qui commença à ruisseler le long de mes cuisses jusqu’au parquet. – Vous ne comprenez pas. Mon corps m’effraye. Je ne sais plus ce qui est bien et ce qui est mal. J’ai l’impression de vivre en état de péché permanent. Chaque fois que quelqu’un me frôle, je mouille et je bande. Une lourde claque s’abattit sur l’intérieur de ma cuisse gauche. Pour rien au monde je n’aurais bougé d’un poil. – Je ne veux plus jamais entendre cette expression sortir de ta bouche. La plus abominable des pécheresses parviendrait à contrôler les réactions de son corps en pareille circonstance. Tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais Satan est en passe de prendre possession de ton corps. Tu es en perdition, ma petite. Sœur Yvette se posta devant moi et me serra le menton. Elle fit le tour de mon bureau sans me lâcher et me força à poser mon pubis sur le bord rugueux. – Courbe-toi et pose ton torse sur la table ! Tourne la tête maintenant ! Ne trouves-tu pas étrange d’avoir positionné ton miroir juste dans ton champ de vision ? – ??? – Est-ce ainsi que tu te masturbes et que tu te fais jouir ? En admirant ta croupe magnifiquement sculptée par la nature et tes belles mamelles ? Sœur Rachel ne me laissa pas le temps de répondre qu’une première volée de claques m’empourpra l’arrière-train. Mon entrejambe se mit à battre comme un cœur et mon clito, écrasé contre le bois, enfla à en éclater. – Mais je vais de surprise en surprise ! Entre les lèvres de ce con rose frétille déjà un clitoris particulièrement long qui témoigne de tes mauvaises habitudes. Ou est-ce l’effet de la fessée que t’administre Sœur Rachel ? Je n’ose y croire… Je t’imagine lui faire des gâteries en regardant sur ton portable des photos de modèles dénudés pour te stimuler ? Elle débrancha mon portable blanc et… – Cet ordinateur, c’est contraire au règlement de l’école, et tu le sais très bien. Confisqué aussi ! Mon visage dansait sur l’écran des yeux de Sœur Elise, au rythme des claques qui s’abattaient sans répit sur mes fesses meurtries. La directrice se déchaînait dans une fessée punitive qui n’avait rien d’érotique. Trente claques plus tard, Sœur Yvette me permit enfin de me redresser. Sœur Michèle s’était prise d’affection pour mes jambes et me les griffait sans aucune retenue.Elle avait pour habitude de s’exprimer sans faire de phrases et baragouinait avec Sœur Yvette.Magnifique créature. Joli bronzage. Uniformément épicé, sans zone blanche. Des hanches bien marquées et des fesses admirables. Cuisses racées et jambes sveltes. Cambrure des reins et implantation des seins parfaites. Certainement très endurante et pécheresse. Une belle Bambi, cette fillette ! – Un peu de modération, Sœur Michèle, s’il te plaît ! Vexée comme un pou, je tentai maladroitement de nouer mon mini string. – Lâchez-moi ! Je ne suis pas votre Bambi. Allez-vous arrêter de me faire mal ?– Pourquoi ? Tu estimes peut-être ne pas l’avoir méritée, cette fessée ? Bambi est un petit nom affectueux que nous ne donnons qu’aux plus jolies filles callipyges qui n’ont pas honte de montrer leurs belles jambes en toute innocence. Aurais-tu l’audace de prêter de mauvaises intentions aux représentantes de Dieu sur terre ? Tu vois le mal partout, ma fille.– Non ! Ce n’est pas cela. Appelez-moi Bambi si vous voulez ! Simplement, j’ai la fièvre dans le sang et le titi incandescent quand vous me faites mal. Et j’ai honte de réagir ainsi. Les Sœurs se regardèrent et n’en crurent pas leurs oreilles. – Je crois que je viens de dire une sottise, et pourtant c’est la stricte vérité.– Hum ! Je vois avec plaisir que tu as lu « La rédemption de nos péchés par la souffrance ». Serais-tu assez pieuse pour faire tienne cette sainte pensée ?– C’est évident, Sœur Rachel. Je n’ai pas choisi votre établissement pour une autre raison (mensonge éhonté).– Je suis toujours heureuse quand une jeune fille adhère à notre doctrine. Même si tu n’es pas encore en âge de comprendre toutes les implications que nécessite une entrée en noviciat, il n’est jamais trop tôt pour accepter une discipline de vie sans faille… et sans péchés. Nous sommes toutes disposées à te mener sur le chemin de la béatitude et de la jouissance divine. À la condition, bien sûr, d’accepter de faire preuve d’une franchise absolue envers celle que tu choisiras comme dépositaire de tes secrets et de tes angoisses, puisque le sacrement de la confession nous est interdit. Je suppose que tes affinités avec Sœur Elise te feront la choisir. Sœur Elise était assurément celle avec laquelle j’avais le plus d’atomes crochus. J’avais la certitude que je ne la laissais pas indifférente depuis qu’elle avait poussé la porte de ma douche, la semaine dernière, pour me féliciter de mes performances sur le mur d’escalade de l’école, mais surtout pour mater mon corps. J’étais la première à avoir atteint le sommet depuis que ce mur existait. Lorsqu’elle a assuré ma descente, la corde s’est coincée dans le mousqueton en me sciant l’entrejambe. Résultat, je suis restée stupidement bloquée cinq bonnes minutes à me lamenter, le sexe en feu sur cette corde rêche, à huit mètres du sol. Me lamenter n’est pas le terme exact : c’est le terme que j’ai utilisé pour dire à Elise que j’avais eu très mal. Le crin me polissait si bien le bouton que mon training s’est trouvé complètement trempé et moi toute pantelante. Une minute de plus et je serais morte. – Encore faut-il que j’accepte, Sœur Rachel. Bambi n’a toujours pas répondu à la question de ma Sœur.– Mais, Sœur Elise, je ne me suis jamais touchée. Je ne sais même pas ce que c’est. Je vous l’ai confié il y a une heure à peine. Et je n’ai jamais connu d’orgasme non plus.– Je sais. Tu as tenté de me convaincre que tu étais parfaitement saine et innocente. Ce n’est pas l’impression que tu me donnes, Bambi.– Je vous jure sur la Sainte Bible que…– Pas même au bout de ta corde, l’autre jour ? Ne me mens pas ! J’ai remarqué ta façon lubrique de serrer tes cuisses sur la corde... Toutes les filles ont remarqué ton trouble et ton training trempé. Cela m’a mise très mal à l’aise, tu sais.– J’ai fait un effort surhumain pour me pas me laisser aller à l’orgasme. Je ne voulais pas que Satan gagne la partie. Je me suis retenue si longtemps que j’en ai tremblé en classe tout l’après-midi. – Tu te souviens comme ton clitoris était tout ressorti – comme maintenant – quand je t’ai retrouvée sous la douche ? Pourquoi as-tu cherché à me le cacher, et pourquoi as-tu refusé ensuite que je le masse avec ma crème dans la cabine ?– Parce que je croyais que c’était un péché… et parce que je n’aurais plus su me retenir.– Laisse-moi t’aider à nouer l’étoffe que tu as choisie pour abriter ton calice d’amour ! – Merci, Sœur Elise ; c’est gentil, mais je ne l’ai pas vraiment choisi. Sinon, je l’aurais choisi plus grand, et surtout moins irritant. Mon entraîneuse n’avait jamais porté si bien son nom. Sans complexe, elle s’aventura à l’orée de mon jardin secret pour déplisser le string qui ne faisait rien qu’à s’insinuer dans ma fente. Ce qui m’aurait paru impensable, hier encore, venait de se réaliser. Comme le funambule sur son fil qui sent venir la tempête, mon esprit s’angoissait et mon ventre s’affolait à vitesse grand V. Mon sexe affamé savourait chaque millimètre de son ascension vers l’épicentre de mes sens. Encore quelques minutes de ce supplice et le calice allait déborder. – Tu te trompes lourdement sur la notion de péché mortel. C’est péché que de faire du mal à ton prochain ou à Dieu. Ne pas respecter l’autorité est aussi une transgression à la loi du Seigneur. – Si je me caresse, ce serait un péché alors ? Oui, bien sûr : ce serait avouer à Satan qu’il a gagné.– Pas forcément. Il n’est pas toujours facile de déceler sa propre part de culpabilité dans un acte qu’on a commis. D’où l’importance de prendre conseil auprès de nous. Se caresser en cachette sous ses draps est un péché. Un exemple extrême pourrait t’éclairer. Si une supérieure te demandait de te toucher devant elle dans le but louable d’évaluer ton état d’esprit du moment, ce serait même un acte d’obéissance très respectable d’accepter avec bienveillance. La grosse boule de plomb, qui ne me quittait pas depuis plus d’une heure, venait de tomber quelque part au bas de mon ventre. – Dans son chef, elle ferait acte de charité chrétienne en permettant ainsi de soulager tes tensions.– Pardonnez-moi, Sœur Elise, mais je ne me sens pas encore capable de faire cela.– Je comprends bien. C’est pourquoi tu as besoin de te faire aider. Pour rester en accord avec les exigences divines, chaque fois que ton maxi titi te chatouillera, tu présenteras spontanément ton sexe à celles qui ont pour charge de t’éduquer. – Même pendant les cours ?– Tu es vraiment une blonde, toi... Fais preuve d’imagination ! Je suis certaine que tu trouveras un moyen discret pour nous signaler chaque fois que tu ressentiras un besoin sexuel pressant. J’étais trop stupide pour me rendre compte que quelque chose clochait dans sa démonstration. – J’ai compris. C’est très simple, finalement. J’enlèverai le chouchou qui tient ma tresse et je le mettrai au poignet. Ainsi vous saurez que le Diable a investi le Maxi de Bambi.– Si tu veux ! Mais attention : pour éviter que tu ne bascules dans l’excès, tu comprendras que ce sera à nous de décider comment choyer Maxi au mieux pour que le Diable qui se manifeste dans ton érection ne le quitte pas trop vite en emportant ta vie et ton âme. Si tu te laisses bien guider, nous pourrons t’accompagner dans ton trouble et te rendre très heureuse.– Vous avez bien dit : « en emportant ma vie et mon âme !!! » Ne riez pas ! C’est très important. Il faut que je sache. – C’est exact. C’est le risque que tu cours. Le plus important, si tu te laisses bien faire, tu éviteras un péché mortel en te masturbant. – En me quoi ? En me matrusbon ? Vous voulez dire quand je me provoque une érection. Ne riez pas ! C’est grave si je commets un gros péché chaque fois que mon clitoris gonfle et devient tout dur ? J’ai honte de vous dire cela. Je crois que depuis quelques jours, je commets beaucoup de péchés dans la salle de gym sans m’en rendre compte.– ?– Ben oui ! Chaque fois que je sens une corde, une poutre ou quelque chose de dur entre les cuisses et même quand vous me faites mal en me tapant parce que je n’obtempère pas assez vite, Sœur Elise. Depuis hier, même le frottement de ma culotte sur mon clitoris le fait grossir. C’est devenu invivable.– Bambi ! Je te vois venir. Il n’est pas question que tu te sépares de ta culotte sous un prétexte aussi futile. Il serait inconcevable de montrer ton petit abricot fendu à d’autres personne que nous quatre sans que nous t’en donnions l’ordre formel. – Je suis foutue si je dois garder ce string irritant toute la journée. Mon Dieu! Je vais mouiller comme une folle et le vilain Maxi va m’en faire voir de toutes les couleurs.– Ne blasphème pas, s’il te plaît ! C’est une bénédiction de Dieu d’avoir été aussi généreusement pourvue. Remercie-le plutôt de le mettre à l’épreuve ! Tu retireras une satisfaction personnelle intense de parvenir à te contenir. Je vais te faire une fleur, par contre. J’estime que tu as la poitrine suffisamment ferme pour te passer de soutien sous ta blouse réglementaire. Tu pourrais me remercier, Bambi, de te débarrasser de cette contrainte. Sœur Elise pouffa de rire. – Tu changeras de place à la rentrée. Tu occuperas la place centrale du banc de trois places entre les deux trisseuses. Anne et Christelle vont adorer. Dix-neuf ans et toujours en quatrième année. Jalouses de mes formes comme deux tigresses, en plus. Complices comme ce n’est pas possible pour me mettre dans l’embarras !!! Je me doutais qu’une punition m’attendait ; mais celle-là était d’une cruauté sans pareille. – Ma Sœur ! C’est impossible. Elles ne feront rien qu’à m’embêter. Vous les connaissez mal. J’ai déjà dû les supporter dans l’autobus durant tout le voyage scolaire. J’avais des pinçons partout, sur les cuisses, sur les seins. Si elles remarquent que je n’ai pas de soutif, je vais vivre un enfer.– Il n’y a aucune raison qu’elles le remarquent car tu ne seras autorisée qu’à porter la tenue réglementaire. Si je te propose – je ne l’exige pas – de t’assoir entre ces deux cas désespérés, c’est précisément pour t’inciter à ne plus t’exhiber devant tes copines. Sœur Yvette n’avait pas tort. Il n’y avait plus rien à ajouter. Sœur Elise prenait tout son temps pour me nouer le string. Inconsciemment, elle me caressait les fesses avec ses cheveux. Je claquais des dents tant je sentais la boule enfler dans mon ventre. Ses attouchements incessants me rendaient chèvre et elle s’en régalait. C’était le plus beau jour de ma vie et j’avais envie d’en profiter encore et encore. – Voilà, ma Sœur ! L’exhibitionniste est couverte. Elise me tendit un des trois trainings que la directrice, dans sa grande bonté, m’avait laissés. Elle me donna une tape amicale sur le ventre pour clôturer la séance. – Plus bas, ce n’est pas déplaisant non plus…– Comment oses-tu avoir de mauvaises pensées en pareille circonstance ? Il faudra te corriger, Opale… et rapidement ! – Je veux bien. Je ne demande qu’à apprendre. Dites-moi ce que je dois faire et j’obéirai en tout ! Je vous demanderai simplement de ne pas en parler pas à mes copines de classe ni à ma mère !– Demain matin, huit heures, devant le mur en tenue de gym réglementaire, cette fois !– Attendez ! Je l’ai perdue en début d’année, ma tenue… Offusquée, Elise quitta ma chambre, suivie de près par toute la troupe satisfaite. Je restai seule, habitée d’une frustration et d’un malaise incommensurables. À part Sœur Michèle qui avait mis les pieds dans le plat, tout le reste n’était que sous-entendus et psychanalyse de ma personnalité torturée. L’inventaire des vêtements qu’il me restait fut expédié tout comme la lessive de mon unique culotte. Le réveil à peine branché sur six heures du matin, je sombrai dans un profond sommeil.