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Un quart de siècle

Chapitre 3

Le doute

Lesbienne
Que s’était-il passé ? Ce soir-là, en rentrant chez elle, Marion ne put se détacher de cette question. N’étant pas une sotte, le rapprochement de sa patronne envers elle lui avait sauté aux yeux. Il est clair que Frédérique Hartmann avait des façons quelque peu délurées, cela était certain, mais de là à tenter d’affriander sa secrétaire ; elle avait l’air au-dessus de ça.
Bien évidemment, Marion n’a pas dit un mot à Salim de ce qui s’est passé, persuadée de se faire des idées, elle ne veut pas inquiéter son copain sur les intentions de son boss. Ce week-end, Marion l’a passé à la maison. Salim est parti aider son frère à déménager alors elle a l’appartement pour elle toute seule. Elle s’occupe comme elle peut en faisant le ménage, rangeant les affaires de Salim et triant ses dossiers. Pendant tout ce temps, Marion ne pense qu’à une seule chose: Madame Hartmann. Qu’est-ce que cette femme a bien pu lui faire pour s’incruster à ce point dans sa tête. Chaque détail de la dernière scène lui reste comme gravé dans de la pierre ; la posture de Madame Hartmann, le ton de Madame Hartmann, ses paroles, ses gestes... Même sa boisson. Tout cela est ancré dans la tête de Marion, à un point tel que la donzelle en vient à être pressée de retrouver le lundi.
Tout vient à point à qui sait attendre, le lundi revient. Marion est partagée ce matin, partagée entre la gêne et l’excitation. Comment les retrouvailles avec Madame Hartmann vont-elles se passer ? A-t-elle oublié ? Est-elle en train de préparer un autre coup ? Marion est dans le flou.En arrivant au bureau, elle découvre un véritable attroupement dans le hall. Plusieurs employés sont en train de pester en cercle devant les ascenseurs. Que peut-il bien se passer ? La réponse est au centre de la colère. En s’approchant, Marion distingue le haut du crâne de... Mais c’est... c’est Lucien ! Lucien avec son crâne dégarni ! Le troll d’ascenseur c’est lui, il est avec Mathieu, l’autre troll, et ils ont l’air très en colère. Ils crient à l’injustice, au complot et à plein d’autres choses incompréhensibles dans ce brouhaha. Soudain, Mathieu aperçoit Marion dans la foule et il s’écrit:
— C’est elle ! La voilà ! C’est à cause d’elle tout ça !

La troupe se retourne vers Marion et, sans explication, se met à la pointer du doigt dans un vacarme assourdissant de remarques et de réprimandes dignes de l’Inquisition.
— Alors comme ça, on balance au boss qu’on te fait chier dans l’ascenseur c’est ça ?! gronde Mathieu.— Laisse tomber, cette petite pute n’est qu’une bêcheuse, une bêcheuse qui trahit ses collègues apparemment.

Marion est bien dans l’embarras. Il est vrai que la délation n’est pas dans son caractère mais, vu la façon dont Madame Hartmann a présenté le cas vendredi dernier, il lui sembla opportun de dire la vérité. La vérité c’est que Mathieu et Lucien sont deux lourdauds n’ayant pas une once de respect pour Marion, ils la harcèlent moralement et sexuellement depuis 1 mois maintenant, sans repos ni relâche. Les autres employés n’ont pas l’air sensibilisés à la cause du harcèlement au travail, vu comme ils clament l’innocence de leurs collègues. Le truc c’est que Marion ne sait toujours pas de quoi il s’agit, elle ignore encore les raisons de cette colère. Certes, ce n’est jamais sympathique de se faire rabrouer par son patron mais de là à s’en prendre à elle de cette façon quand même. Elle prend timidement la parole au milieu de la cacophonie:
— Mais... qu’est-ce qu’il se passe ? Tout ce que j’ai dit c’est que vous m’embêtiez dans l’ascenseur... Et c’est vrai, alors...— Alors quoi ? Alors quoi ?? Tu crois qu’on va se laisser faire par une petite pouf qui minaude avec la boss ? crie Mathieu.— Tout le monde sait ce qui se passe au dernier étage tu sais. On n’est pas des crétins. poursuit Lucien.— Elle nous vire tout ça parce qu’on emmerde sa target hein ?! Crois-moi, tu vas pas te faire que des amis ici ma pauvre ! lui gueule Mathieu.

C’est insensé. Madame Hartmann n’a quand même pas viré ces deux-là pour cette histoire ?! C’est vrai qu’ils sont pénibles mais, d’après leur réputation, ce sont aussi d’excellents employés, le genre avec de bons gros bonus à la fin de l’année tant ils sont doués. D’autant que Mathieu a raison ; si Madame Hartmann a fait ça pour que Marion se sente plus tranquille dans la boîte: c’est rappé. Visiblement, tous (ou la grosse partie) les employés sont au courant, tous savent que Madame Hartmann compte virer les gens qui emmerderont Marion. D’ailleurs, où est-elle Madame Hartmann. Elle seule pourrait sortir Marion de cette situation. Tout le monde lui crie dessus, l’engueule et la sermonne comme une ado qui aurait couché avec un de ses profs. La pauvre Marion est bien désespérée, comment va-t-elle s’extirper de ça ?

Puis, un miracle vint. Il arriva par l’ascenseur venu du dernier étage. La porte métallique s’ouvrit et, en un claquement de doigts, le vacarme se tut. On aurait dit que le temps s’était stoppé. Marion, la tête à demi recroquevillée, au milieu du cercle de l’enfer, lève farouchement le regard en entendant le silence. C’est alors qu’elle aperçoit sa sauveuse: Madame Hartmann.
Elle sort de l’ascenseur et s’avance doucement vers les mécontents, tous l’observent attentivement. Même les deux trolls se taisent et la regardent s’avancer au milieu du cercle. Le claquement de ses talons résonne dans le hall comme dans une église, faisant l’effet de l’arrivée du messie.
Elle finit par arriver à la hauteur de Marion, elle lui relève doucement la tête par le menton pour plonger son regard dans le sien. La scène a lieu au milieu des employés qui, dans un silence de mort, ne font que regarder, sans aucun commentaire ni même un soupir.
Madame Hartmann offre son plus beau sourire à Marion qui sourit à son tour. Finalement, elle se tourne vers le cercle:
— J’ai cru comprendre que certains d’entre vous avaient un problème avec la décision que j’ai prise par rapport à Lucien et Mathieu ?

Pas de réponse. Chaque employé fait mine de baisser la tête pendant que Frédérique les balaye du regard.
— Sachez une chose mesdames et messieurs: je ne tolérerai AUCUN écart dans les rangs. Si vous avez un problème avec la façon dont je dirige cette entreprise, sachez que la porte est grandement ouverte, ainsi que toutes les issues de secours du bâtiment. Si vous voulez partir, vous avez l’embarras du choix.

Un silence pesant s’est installé. Seule la voix de Madame Hartmann se déplace à travers l’espace, toutes les autres restent muettes.
— Bien. Maintenant que les choses sont au clair, je vous demanderai de bien vouloir vous rendre à votre poste de travail et de faire ce qu’il faut afin d’obtenir votre paie de fin de mois.

La troupe s’éparpille en silence, empruntant les différents chemins de leur bureau. Madame Hartmann s’approche des deux derniers restants: les deux trolls.
— Quant à vous deux, si jamais vous avez encore l’audace d’insulter mon assistante, de monter mes employés contre moi ou même de foutre à nouveau les pieds dans ce bâtiment, je ferai en sorte que votre vie s’arrête ici. Que je n’entende plus jamais parler de vous ; vous me comprenez ?

Les deux hommes n’eurent rien à dire, seulement à écouter. Puis, quand vint leur tour, ils se contentèrent d’un "Bien, Madame Hartmann" en cœur avant de disparaître par l’entrée principale.

Incroyable. Les quelques mots de Frédérique avaient suffi à calmer instantanément la révolution engendrée par Lucien et Mathieu. Eux qui avaient été si virulents avec la douce Marion s’étaient écrasés comme des petits chiots aveugles face à l’imposante Madame Hartmann. Marion était si déboussolée que c’est Frédérique qui la ramena à la réalité, par un simple petit:
— On y va Marion ? en se dirigeant vers la cage d’ascenseur.

Les semaines passèrent. Les choses dans l’entreprise se sont tassées, plus personne n’a ne serait-ce que prononcé le nom des deux trolls licenciés. En y pensant, Madame Hartmann a tout de même renvoyé deux de ses meilleurs employés, tout ça pour Marion. C’est vrai que chaque employeur devrait réagir de cette façon face à de tels comportements mais c’est la première fois qu’un tel geste lui fut dédié ; rares sont les patrons à avoir pris sa défense dans ce genre de contexte. Pourtant, Madame Hartmann n’avait pas hésité une seconde à la protéger, son acte était celui d’une personne fortement intéressée par l’attraction physique que dégage la belle Marion. Depuis ce jour, la petite assistante n’a d’yeux que pour sa patronne. Elle l’assiste à la perfection dans ses tâches et met un point d’honneur à accomplir chaque mission confiée par Frédérique ; pour le plus grand plaisir de cette dernière.
Elle aussi, depuis ce jour, ne semble avoir de considération que pour les paroles de Marion, dédaignant l’avis de tous ses autres salariés. Cela agace beaucoup d’ailleurs. Dans les couloirs, les gens snobent Marion, ils la méprisent, mais en silence. Pas besoin de mot pour comprendre ce qui se passe ; les autres sont en train de la saquer à cause de sa position privilégiée avec Madame Hartmann.
Une complicité s’est formée entre Marion et Frédérique Hartmann. Les deux femmes ne se quittent quasiment plus de la journée, lorsque l’une se pointe, l’autre n’est pas loin. Marion est plus détendue face à sa boss ; elle parle et blague maintenant avec elle sans gêne ni complexe. Toujours très respectueuse face à son autorité, Marion ne discute ni ne rechigne à aucun travail pour sa patronne, bien trop désireuse de la satisfaire dans tous les domaines...

Un midi, Marion est invitée par Madame Hartmann au restaurant "George V", sur la tour Eiffel. Marion est subjuguée par l’invitation, elle a toujours rêvé de monter là-haut pour voir la vue qu’offre cette construction de ferraille. Toutes les deux s’en vont par un des ascenseurs à l’étage de l’établissement. Arrivée en haut, Marion est comme une enfant ; courant partout, de chaque côté des barrières pour voir la ville par tous les points de vue. Frédérique l’observe d’un air amusé, un grand sourire aux lèvres. Elle est contente que cette sortie plaise à Marion, elle aime tellement lui faire plaisir. Elles finissent par entrer pour se faire installer à une table au bord d’une fenêtre (à la demande de Marion).
Pendant le repas, elles discutent de tout à part de boulot. Marion raconte son enfance avec ses parents et sa sœur, de comment elle s’était sentie délaissée quand sa sœur a pris la décision de suivre des études de médecine, elle qui n’a suivi qu’une simple formation de secrétaire. Frédérique, elle, lui parle de son enfance également ; de sa vie aux États-Unis pour y étudier la finance, de ses boulots en Asie, de ses nombreux voyages professionnels... Il y a tant à dire. Puis vint le moment des questions plus personnelles ; les amis, les amours, les amours surtout...
— Alors comme ça, cela fait trois ans que tu es avec ton petit ami ?— C’est ça, avec Salim. On s’est connu à l’exposition d’une amie à moi et depuis, nous sommes ensemble. Et vous ?— Oh moi tu sais... Avec l’emploi du temps que je me traîne, impossible d’établir quoi que ce soit de sérieux avec quelqu’un. La dernière personne avec qui j’étais m’a jetée parce qu’elle me trouvait trop "bourreau de travail".— Il ne faut pas vous inquiéter, un jour, un homme saura vous apprécier à votre juste valeur.— Hola hola, ne me parle pas des hommes. Si je devais avoir à sortir avec eux, il me faudrait bien 10 années de thérapie ensuite.— Pardon mais, comment ça ? Vous voulez dire que vous...— Eh bien oui. Autant que je te le dise: j’aime les femmes.— Ah oh euh... Excusez-moi... Je pensais... Enfin je croyais que... Laissez tomber...— C’est pourtant écrit sur ma tête tu ne trouves pas ?— Eh bien je... Non, enfin... Peut-être... C’est juste que...— Hahaha, ne te formalise pas, je plaisante ! J’étais encore au collège quand j’ai compris que j’étais lesbienne ; depuis je vis tout ça beaucoup plus intensément.— Ah oui ?— Oui. Tu sais, le fait de s’avouer qui on est, fait beaucoup de bien à la plupart des gens. Le jour où j’ai su, je n’ai plus eu envie de me compliquer la vie. J’aime les filles, qu’à cela ne tienne, je sors avec des filles ; et j’en suis la plus heureuse, crois-moi.— Vous pensez que... Enfin je veux dire, vous l’avez toujours su en fait ?— Non, pas du tout ! Je pensais être attirée par les garçons comme toutes les jeunes filles. Mais lorsque j’ai rencontré ma première petite amie, tout a changé. Tout s’est éclairé devant moi, j’ai compris pourquoi je ne pouvais trouver d’intérêt au corps d’un homme, contrairement à mes amies de l’époque. C’est parce que tout mon amour et mon désir étaient pour celui des femmes.

Sur ces mots, Marion et Fred terminèrent leur café avant de reprendre la route du travail. Cette après-midi, Madame Hartmann a un rendez-vous à l’extérieur, elle est pressée. Marion lui donne les dernières pièces pour son dossier avant de l’accompagner à la voiture de son chauffeur au parking. Juste avant de monter, Fred se tourne vers Marion.
— J’espère que ce dont on a discuté ne t’a pas gênée.— Ne vous inquiétez pas, je suis loin d’avoir ce genre de préjugés.— Parfait alors.

Soudainement, juste après avoir terminé sa phrase, Frédérique se penche légèrement vers Marion avec un regard de braise. Marion se sent paralysée, presque tétanique face au rapprochement de Fred. Cette dernière étant plus grande que Marion, une certaine soumission émane de leur position ; face à face, à quelques centimètres à peine l’une de l’autre. Fred approche ses lèvres de la joue de Marion puis, dans un soufflement à l’oreille, lui dit:
— Ça aurait été bien dommage.

Sans rien ajouter, Fred s’engouffre dans la voiture et claque la porte. Son chauffeur démarre en trombe et disparaît, laissant Marion seule au milieu du parking. Cette fois, le flou se dissipe, les réponses s’alignent ; le doute n’est plus permis.
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