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Un quart de siècle

Chapitre 4

La réponse

Lesbienne
Cette fois, le chaos s’était bel et bien installé dans l’esprit de Marion. Sa dernière rencontre avec Madame Hartmann l’avait laissée pantois ; non pas parce que sa patronne était homosexuelle, mais parce que la dernière phrase prononcée par cette dernière l’avait chamboulée au plus haut point. "Tout mon amour et mon désir étaient pour le corps des femmes"... Cette phrase en question avait plongé Marion dans une sorte de rétrospection sur son passé d’adolescente renfermée. Des souvenirs, des brides de moments vécus, des flash-back incontrôlés, tout ça renvoya Marion face à son désir, ses envies, ses attirances. Elle se souvient encore de cette fille ; Maeva. Cette fille qui lui avait paru si belle sur le coup, si gracieuse, si délicate. À l’époque, jamais Marion n’aurait pu assumer ce genre de désir, jamais elle n’avait même entrevu la possibilité d’une telle chose. Par peur, par honte, par doute ; tout ça reste encore aujourd’hui bien flou.
Cette nuit, Marion ne put trouver le sommeil, trop songeuse à tout ce qui était en train de se passer dans sa vie. Pourquoi cette femme, au passage sa patronne, lui faisait un tel effet ? Comment avait-elle pu, sans même le savoir, lui provoquer une telle introspection ? Pourquoi n’en avait-elle pas encore parlé avec Salim ? Quel était le but de Frédérique Hartmann la concernant ? Tant de questions, si peu de réponses... La dernière pensée est tuée par anticipation de la prochaine, Marion ne sait plus vraiment comment elle doit interpréter tout cela.
La nuit porte conseil ; tant qu’elle ne plonge pas l’esprit avec elle. C’est avec une tête de déterrée que Marion se réveille. 6h30, déjà ! La nuit fut si courte qu’elle a l’impression de l’avoir passée en avion à tourner autour de la Terre et à slalomer entre les fuseaux horaires. Elle se lève tant bien que mal et file se préparer. Fond de teint, poudre, mascara, rouge à lèvres, anticernes (pour l’occasion), un vrai champ de bataille.
Ce matin, elle croise Salim en train de boire son café. Lui aussi est fatigué et en retard. À peine ils se croisent que ce dernier embrasse Marion avant d’attraper son sac et de filer par la porte d’entrée. Son travail commence très tôt et son patron est à cheval avec l’assiduité alors, pas le temps pour les minauderies ! Ce nouveau temps libre est encore une fois l’occasion pour Marion de douter de tout... Elle n’arrive plus à joindre les 2 bouts dans sa tête, partagée entre un élan de liberté et d’indépendance et un désir de stabilité, tout ça est bien compliqué.
Arrivée au bureau, Marion a bien réfléchi. Elle veut être sûre de ce qu’elle a vu. Elle a décidé de jouer l’indifférente face à Madame Hartmann, mises à part les conversations de boulot, elle ne répondra plus à aucune avance. On va bien voir ce qu’elle a dans le ventre, Madame Hartmann.
Lorsque Marion entre dans le bureau, sa directrice est au téléphone, pestant comme à son habitude avec un de ses chefs de service. A croire que le travail de cadre se résume à se faire engueuler pour engueuler ceux en dessous, et ainsi de suite. Dès le début, Madame Hartmann fait un petit clin d’œil à Marion qui fait mine de n’avoir rien remarqué. Elle consulte l’agenda de sa patronne et commence son travail d’assistante en passant les premiers coups de fil de confirmation de rendez-vous de la journée. Madame Hartmann observe sa jeune collaboratrice avec attention, son œil de lynx scrute chaque détail de sa personne. Elle s’attarde quelques instants sur les jambes de Marion enveloppées dans un collant noir puis remonte jusqu’au décolleté de son chemisier bleu marine. Le tout avec une petite jupe noire et une paire de bottines en cuir noir également. Un ensemble sublime qui ravit totalement l’employeuse.
Elle conclut au téléphone avant de saluer Marion avec une bise très suggestive. Marion résiste, elle reste stoïque face aux appels de Frédérique. Même quand cette dernière lui remet une mèche de cheveux derrière l’oreille, Marion est de marbre. Cela ne semble pas contrarier Madame Hartmann, au contraire, elle adopte un air enjoué de la situation ; comme si elle avait pu lire le plan de Marion dans ses yeux, mais cela ne se peut...Les deux femmes passent la matinée ensemble. Frédérique se contente de quelques regards subtils envers Marion qui est absorbée (tant qu’elle le peut) par son travail. Le comportement de Marion à l’égard de Frédérique l’intrigue, elle tente une approche:
— Fatiguée ce matin ? lâche-t-elle au milieu du silence.— Non je... Ça va... Nuit un peu courte peut-être...— Ah ça, je connais ne t’en fais pas. Si tu veux te reposer, j’ai une pièce à l’étage pour les coups de mou. Je m’en sers pendant les périodes de rush pour rester près du boulot.— Non ça ira, merci, répondit sèchement Marion.— Comme tu voudras, dit Frédérique avec un sourire en coin de bouche.

La pause du midi arrive. Marion décide de la passer avec Camille. De toute façon, Madame Hartmann est en déjeuner d’affaires et elle n’a pas besoin de Marion. Les premières rencontres avec des investisseurs sont toujours très tendues car il s’agit d’injecter parfois plusieurs millions dans l’entreprise, alors, le retour sur investissement doit être suffisamment attractif pour que ces nouilles d’hommes d’affaires confient leur argent à Frédérique. Mais en général, elle n’a aucun mal à faire plier ses adversaires ; ils sont tant attirés par le profit qu’ils en oublient leur sens de la raison.
Au milieu du repas, Marion confie ses interrogations à son amie. Elle lui raconte en détail ce qui se passe depuis qu’elle a commencé son nouvel emploi. Camille fait de grands yeux mais ne semble pas tant surprise que ça. Marion ne comprend pas vraiment, pourtant ce genre de chose n’est pas anodin. Camille lui explique:

— Tu sais, depuis le temps que je suis là, j’ai vu défiler quelques autres prétendantes à ton poste.— Et ?— Et... Il semble que Madame Hartmann ait un penchant certain pour les petites jeunes comme toi...— Attends, ça veut dire quoi exactement ? fit Marion d’un ton paniqué.— Eh bien, ça veut dire que tu vas devoir faire gaffe à ton cul ma vieille. C’est une sauvage notre boss, elle est sans pitié en affaire alors j’imagine même pas en sexe.— Mais... Tu veux dire que... Elle a des vues sur moi ?!— Hihi, faut croire, lui dit Camille en rigolant.— J’avais perçu des petits signes mais je ne pensai pas que c’était si clair...— Eh bien si, désolé de te ramener sur Terre...— Super... Je suis bien avancée maintenant... Je fais quoi avec ça ?— Ça, je n’en sais rien. Tu sais, des fois, il faut juste écouter son cœur...— Tu te moques de moi là, c’est ça ?— Oui, complètement, fit Camille en éclatant de rire.
Plus sérieusement, je ne sais pas vraiment ce que ça signifie. Ce genre de comportement est assez énervant, que cela vienne d’un homme ou d’une femme.
— Oui, mais... J’ai déjà eu des problèmes similaires auparavant avec d’autres employeurs... Je connais bien la sensation. Mais là, ça semble... différent.— Tu veux dire que... Vous avez...??— Non, non ! Tu es folle ?! C’est juste que... Elle me met moins mal à l’aise que dans les cas habituels.— Qui sait ? Peut-être que ça cache quelque chose ? T’en as parlé à Salim ?— Non... fit Marion timidement.— Alors laisse, tu es tombée dans le filet meuf. Si t’en parles pas à ton mec c’est que tu ressens quelque chose non ?

Marion ne put répondre à cela. Son silence face à la question la troubla encore plus qu’elle ne pouvait déjà l’être. Tout est brouillon dans sa tête, c’est vrai ce que dit Camille ; pourquoi n’en avait-elle pas parlé à Salim si cela ne la touchait pas ? Décidément, Madame Hartmann ne pouvait être plus perturbante.

En remontant au dernier étage, Marion croise Frédérique dans l’ascenseur. Un silence lourd et pesant s’installe. Marion tente par tous les moyens d’éviter le regard de sa boss, les yeux rivés sur la porte métallique. Sa patronne s’approche discrètement, elle se place à quelques centimètres derrière elle. Marion peut sentir la respiration dans sa nuque, elle ressent l’air tiède qui lui caresse les cheveux et qui pénètre dans les creux de son cou. La pauvre Marion est parsemée de frissons, son cœur et sa respiration s’accélèrent, ses mains deviennent moites, elle transpire ; tout ça est signe de stress émotionnel fort. Un stress provoqué par une personne qui nous fait de l’effet, un effet sentimental.
La porte s’ouvre finalement, après un long moment de patience. Marion est rouge comme une tomate. Le rapprochement de Fred lui a provoqué comme des petits papillons dans le bas-ventre. Déboussolée, désorientée, décontenancée, désemparée ; autant d’adjectifs pouvant qualifier actuellement la douce Marion. Frédérique, elle, est plus que ravie. Presque guillerette, c’est rare de voir un tel sourire sur son visage. Les seules fois où Marion a pu l’apercevoir, c’est quand... Frédérique la regardait. Elle était en train de se rendre compte que, face à elle, se trouvait une personne déterminée à la faire chavirer.
Le stress est la gêne sont maintenant de mise. Marion n’ose plus faire ou dire quoi que ce soit. Tétanisée par l’idée que Madame Hartmann se fait d’elle. Tétanisée également par ses multiples réactions au fil du temps, ou plutôt par sa non-réaction. Depuis le début, cette madame Hartmann est plus que troublante. Énigmatique femme libérée, mystérieuse businesswoman talentueuse, ensorceleuse de milliardaire ; quel est cet être humain si accompli et si... affriandant.
Frédérique a tout de suite vu le changement de comportement de Marion. D’ailleurs, jamais elle n’aurait insisté si elle n’avait pas senti que Marion ne restait pas tout à fait indifférente à tous ses charmes. Elle l’observe de l’autre côté de son bureau, silencieuse comme une louve qui guette sa proie. Marion n’a plus les idées en place ; les mains tremblantes, le teint rouge écarlate, la pauvre midinette ne sait plus quoi faire pour redescendre. Elle ressent alors la main de Frédérique venir se poser sur la sienne, la faisant violemment sursauter de tout son être.
Frédérique se marre, elle prend beaucoup de plaisir à voir la timidité poussée à son paroxysme de son assistante vis-à-vis d’elle. Elle s’approche.
— Eh bien, eh bien ; faut pas être tendue ainsi ma belle. C’est moi qui te stresse comme ça ?— Non... Enfin, je... Oui... Non, c’est que... J’ai... balbutie Marion d’une voix tremblotante.— Écoute-moi juste une seconde s’il te plaît.

Frédérique se lève, empoignant délicatement la main de Marion pour la lever elle aussi. Elle s’approche d’elle pour n’être qu’à quelques centimètres à peine de sa jeune et belle secrétaire toute gênée. La poitrine proéminente de Marion frôle la chemise ouverte de Fred.
— Écoute, je... J’ai peut-être été un peu trop... Disons un peu trop entreprenante envers toi. Te mettre mal à l’aise est bien la dernière chose que je voudrais faire.— Ah... euh... eh bien merci...— Tu es une employée vraiment très efficace, ton travail me sort du pétrin à un point que tu n’imagines même pas et tu es une personne plus qu’agréable à vivre.— Eh bien, c’est gentil Madame Hartmann... Vous savez, je ne fais que mon travail et...

Sur ces mots, Frédérique se pencha vers le visage de Marion afin de lui déposer un baiser à la légèreté d’un nuage sur ses lèvres fines et délicates. Un baiser à la fois si tendre et si fort en même temps ; Marion n’eut même pas envie de reculer, elle se contenta de fermer les yeux le court instant que cela dura. Cet instant, si court pour la vie, dura une éternité pour la jeune Marion. Elle ne put s’empêcher d’apprécier la saveur gourmande des lèvres de Frédérique. Ses mains se décrispèrent et ses épaules se relâchèrent ; tout son corps semblait s’abandonner à ce baiser venu de Fred. Les deux amantes interrompirent l’intense et puissant rapprochement. Les yeux de Marion emplis d’étoiles contemplent ceux de Fred tel un chaton face à sa mère. Un sourire se dessine sur sa bouche, son visage semble maintenant rayonner de bonheur.En guise de réponse, Madame Hartmann adressa seulement à Marion:— Fred. Appelle-moi Fred.
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