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Relation toxique

Chapitre 6

Amies ou amantes

Lesbienne
À présent carrément assise dans le lit de sa voisine de chambre, Alicia cachait honteusement sa nudité devant Louise-Josée. Confuse et désemparée, elle fouillait péniblement dans sa mémoire dans l’espoir de récupérer ne serait-ce que quelques bribes de souvenirs des événements de la veille. L’autre femme, nullement gênée quant à elle de se présenter en tenue d’Ève, s’était assise tout près d’Alicia sur le bord du lit.Doucement, elle porta la main à la nuque de l’autre, qu’elle entreprit de masser tendrement, faisant progresser ses gestes sur son dos jusqu’à atteindre ses fesses.
— Oh ça va, Ali, soupira-t-elle à la femme qui avait maintenant le visage enfoui dans ses mains, on n’a plus rien à se cacher après ce qui s’est passé cette nuit.— Mais... qu’est-ce qui s’est passé entre nous ? Je ne me souviens de rien !— Tu te rappelles du bistro-bar ? Des danseuses ? De la fin de la soirée ?— Putain, je me souviens maintenant ! Tu m’as raccompagnée jusqu’ici. Je devais être paquetée comme un œuf, après tout ce que j’avais bu ! Puis tu m’as poussée dans la douche. Et après... et après... Ah, merde !!— J’avais l’intention de te border dans ton lit et de te laisser tranquillement cuver ta soirée mais il semble que tu avais des intentions bien arrêtées...
C’était maintenant à deux mains que Louise-Josée parcourait le dos et les lombes dénudés d’Alicia qui s’était tue, cette dernière, les yeux crispés et la tête levée au ciel, semblant apprécier le réconfortant traitement que lui offrait sa compagne, mais appréhendant cependant la troublante suite de son récit :
— J’avais commencé à t’essuyer au sortir de la douche, reprit l’intensiviste. C’est à ce moment que tu m’as enlacée pour m’embrasser en me demandant de t’aider à remettre ta lingerie fine. Tu m’as alors confié que tu brûlais d’envie de te faire prendre comme une pute et une salope, en te plaignant du fait que Sophie ne le faisait pas assez souvent. Comme tu insistais et que j’avais peur que tu deviennes violente, j’ai finalement accepté.— Et on l’a fait ? demanda Alicia, le trémolo dans la voix.— On l’a fait. Je te mentirais en te disant que je n’y ai pas pris plaisir. Jamais je n’avais couché avec une femme aussi déchaînée au lit, aussi désireuse de se faire baiser de la sorte. Tu es vraiment habile de ta langue, tu sais. Non seulement tu embrasses bien mais aussi, sur un clito, quelle performance !— Arrête, veux-tu ? l’implora l’autre. J’ai déconné comme une esti d’imbécile !— Tu suces et lèches réellement bien, je t’assure, mais ton plaisir a vraiment débuté lorsque je t’ai déculottée et que je t’ai sentie t’abandonner complètement à moi. Ton slip devait peser un demi-kilo, tellement il était imbibé! Tu criais et gémissais comme une truie conduite à l’abattoir !— Arrête, que je te dis !— Tu semblais insatiable, ma chérie. Tout ça s’est terminé avec ma langue enfouie dans ta chatte et un gode bien enfoncé dans ton cul. Tu as particulièrement apprécié mon piercing lingual, ma belle, et je t’assure que je n’invente rien !— Assez, ça suffit ! fit l’autre maintenant en sanglots.
C’était en effet au cours de cette nuit débridée, l’alcool l’ayant dépouillée de toutes ses inhibitions, qu’Alicia avait révélé à Louise-Josée un trait méconnu de son caractère sexuel : un fantasme longuement refoulé, un désir depuis toujours latent de se laisser baiser par une partenaire qui la prendrait avec une douce mais ferme autorité. Vivre intensément une baise dans laquelle elle se donnerait, telle une poupée, sans réserve aucune, à une partenaire qui prendrait toutes les initiatives et au cours de laquelle chaque caresse, chaque toucher revêtirait son élément de surprise et de volupté.L’inassouvissement de ce fantasme dans la vie sexuelle de l’urgentologue relevait des habitudes marquant les rapports entre elle et Sophie. Tout au long de leurs expériences de couple, en effet, les tourterelles baisaient presqu’exclusivement selon un schème où Alicia jouait le rôle de la dominante, Sophie préférant nettement, au cours des ébats, jouer celui de la fille soumise et amoureuse complètement abandonnée à son amante.Cet impérieux besoin d’inverser les rôles s’était réveillé chez Alicia après que celle-ci eut goûté aux joies de ce rôle ‘passif’, après voir succombé aux douces manœuvres de la dominatrice Evnika, cette ennemie qui lui avait à l’époque proposé une trêve. C’était lors de cette expérience particulière que la jeune femme avait alors réalisé cette lacune nuisant à son plein épanouissement sexuel (Nda : Lire ‘Trahisons, ou le Retour de la Grande’).Cette recherche d’équilibre dans sa vie sexuelle avait donc, au cours de cette dernière nuit passée à l’hôtel, inconsciemment jeté la fille dans les bras de cette femme cumulant près de vingt ans d’expérience de baise et qui, ne demandant pas mieux, avait du coup vu son plan de conquête couronné d’un succès au-delà de toute attente.S’étant rapprochée d’elle dans le lit, Louise prit l’autre femme dans ses bras :

— Tu regrettes, à présent ? Je croyais vraiment que c’est ce que tu voulais...— J’ai agi comme une vraie conne. On n’aurait pas dû. Tu le savais qu’on n’aurait pas dû.— Mais tu devenais agressive face à mes hésitations, au départ, Ali ! Et d’un autre côté tu semblais vraiment kiffer grave nos ébats. Tu ne te souviens pas comme tu m’en redemandais sans cesse ? Comment aurais-je pu deviner que l’on en viendrait là pour qu’ensuite tu regrettes ce qui s’est passé?— T’ai-je dit des choses ? reprit l’autre en reniflant ses pleurs.— Tu m’as beaucoup parlé de Sophie. En bien, sois-en assurée. D’après tes dires, elle aime bien les jeux de rôles BDSM, en autant qu’elle joue la fille soumise, et serait une grande adepte du sexe anal. Tu m’as cependant ajouté que tu aurais aimé que ta copine te baise plus souvent comme je le faisais.
Alicia n’avait plus de secret pour l’autre femme. Cette nuit l’avait complètement mise à nu devant cette louve et ce, dans tous les sens du terme. Bien sûr, elle aurait aimé avoir été baisée plus souvent de la sorte par sa petite biche, mais Alicia avait toujours respecté la volonté de sa copine et ne désirait en aucun temps lui imposer une ligne de conduite au cours de leurs ébats entre amoureuses.Semblant prise de compassion devant la réaction de désespoir de la femme en pleurs, plutôt que de célébrer sa victoire, Louise-Josée laissa tomber son masque et passa enfin aux aveux :
— J’attendais ce moment depuis le premier jour où je t’ai vue, Alicia ! Inutile pour moi de te le cacher davantage. Si tu savais les sentiments que j’éprouve pour toi !— Que veux-tu dire, Loulou ?— Je t’aime, Alicia, et je suis devenue folle de toi ! J’ai commencé à t’aimer le jour où j’ai entendu parler de toi la première fois ! Tu m’as toujours paru comme la femme idéale, intègre, parfaite. Au début, je voulais simplement te prendre comme modèle, ajuster mes comportements sur les tiens, me vêtir comme toi, mais c’est devenu plus que ça : tu es devenue mon idole, Ali, j’ai développé une forte attirance pour ta personne et je me suis vite rendue compte que j’éprouvais de profonds sentiments à ton égard.
Les yeux mouillés, Louise tenait à présent les mains d’Alicia dans les siennes.Alicia était bouleversée, un tourbillon de pensées se bousculant à l’intérieur de sa tête meurtrie. Jamais elle n’avait envisagé connaître autant de plaisir dans des bras autres que ceux de Sophie. Jamais ses vœux de fidélité à l’égard de sa copine n’avaient subi pareille épreuve. L’image de sa belle biche se figea dans son esprit :
— Non, Louise, on ne peut pas. Il y a déjà une femme dans ma vie. On s’est juré fidélité. Sophie et moi avons toujours vécu côte à côte et ce, depuis notre plus tendre enfance. Je ne peux renier cela.— Je ne te demande pas de rompre, Alicia, juste de m’accepter... pour ce que je suis.
La femme dans la jeune vingtaine se trouvait de plus en plus tiraillée. D’un côté, c’était son engagement pour Sophie, cette jolie rouquine dont elle était tombée amoureuse à l’adolescence. De l’autre, c’était ce nouvel univers de plaisirs que lui offrait cette femme d’expérience.
— Que veux-tu dire lorsque tu dis ‘m’accepter pour ce que je suis’?— Je serai là pour t’apporter les joies qui manquent dans ta vie. Avec amour, je rendrai parfait ton bonheur sexuel. C’est à ça que servent les amantes !
Pour la première fois de sa vie, Alicia se trouvait en présence d’une femme disposée à satisfaire ses désirs les plus profonds. Devait-elle répondre à cette invitation ou continuer de résister au nom de son indéfectible amour pour Sophie ? Comme ces considérations se pressaient en elle, elle sentit la faiblesse envahir sa chair et s’effondrer sa volonté. Alors qu’elle voyait l’image de sa conjointe s’estomper dans son esprit, ce dernier fut soudain traversé par une pensée morbide. Elle regarda Louise-Josée droit dans les yeux, puis, soulevant légèrement devant elle ses propres seins telle une offrande :
— Prends-moi encore une fois, Loulou. Que cette fois-ci, je puisse me souvenir de tout.
Avec un sourire, l’autre lui donna un bisou sur la joue et saisit la rôtie tiède du plateau.
— Tu dois manger d’abord, et surtout t’hydrater.
Louise-Josée prit entre les dents un morceau de pain grillé qu’elle porta ainsi à la bouche d’Alicia. Telle une mère-oiseau, elle entreprit ensuite de nourrir l’autre dans un jeu sensuel, faisant passer d’une bouche à l’autre, par des baisers empreints de tendresse, les petites bouchées de fruits constituant le reste de son petit-déjeuner. Les deux femmes se partagèrent par la suite l’unique tasse de café qui complétait le repas.Après avoir fait asseoir en lotus l’autre au centre du matelas, la femme aux cheveux auburn entreprit un nouveau massage avec les huiles fournies dans la suite de l’hôtel. De douces mais fermes mains s’affairèrent d’abord sur des épaules qui se détendirent graduellement, puis sur une colonne vertébrale dont les nœuds se rompirent un à un.Alicia goûtait pleinement ces touchers délicats qui prenaient lentement possession de son corps, s’abandonnant dans de longs soupirs à cette femme qui la dorlotait telle une princesse.
— C’est bon, Loulou... c’est... tellement bon...— Ne parle pas, ma chérie. Ferme les yeux. Détends-toi.
Des mains chaudes et glissantes enveloppèrent des hanches pour ensuite caresser les fesses musclées de l’athlète. Louise fit légèrement pencher Alicia vers l’avant, exposant ainsi à sa vue son anus et l’entrée de son sexe. Le tranchant d’une main caressa une raie humide de haut en bas, jusqu’à atteindre un œillet serré qui se détendit afin d’accueillir deux phalanges lesquelles entreprirent de stimuler le sphincter interne.Alicia ne pouvait retenir ses gémissements de plaisir alors que, la tête levée au ciel et les yeux clos, elle sentit par la suite son tunnel d’amour faire à son tour l’objet de tant de tendresse.Ses voies intimes vibrant encore sous l’effet des stimulations reçues, la femme se retrouva sur le dos. Louise-Josée s’approcha d’elle et lui baisa le front, puis les joues. Au moment où elle apposa ses lèvres sur la bouche d’Alicia, elle plaqua fermement les bras de celle-ci sur le matelas, l’obligeant ainsi à exprimer tout son plaisir par l’unique jeu de ses lèvres en feu. Les langues valsèrent dans les bouches, les mordillements se multiplièrent, traduisant une passion partagée mais combien interdite.
— Dis-moi que je suis une salope, implora Alicia.— Tu es une salope, petite garce. Une salope infidèle !
Un éphémère pincement au cœur de la jeune femme accueillit cette dernière affirmation.De la gorge au ventre, en passant par des seins arborant de sensibles mamelons en érection, les baisers furent déposés sur un corps brûlant de désirs. Louise-Josée stoppa les ondulations de la jeune en la saisissant par les hanches pour ensuite, répondant aux attentes d’un sexe torrentiel, écarter des lèvres et des nymphes occultant jusque-là un clitoris sur le point d’être décapuchonné par une langue tiède et veloutée.Une nouvelle fois, l’extase se fit atteindre, le bouton de rose d’Alicia explosant dans une giclée de cyprine alors qu’un doigt profondément enfoui dans l’anus faisait vibrer les entrailles de la fille en transe.L’étreinte se relâcha. Les deux femmes étaient à présent côte à côte, exprimant leurs derniers halètements.Alicia avait pleinement savouré. Elle se souviendrait à jamais de ce court mais intense moment. Mais son cœur était en miettes.
— Non. Je ne pourrai pas, Loulou. J’ai triché avec Sophie. C’était pas correct. Je n’aurais pas dû.
Reprenant peu à peu son aplomb, elle se redressa :
— Tu voudrais faire de moi une infidèle ? Comment pourrais-je regarder Sophie dans les yeux en sachant que je mène une double vie ?— Ce serait notre petit secret, tout simplement, répondit Louise.— Pas question ! Sophie et moi, on s’est juré fidélité!
D’un air résolu, elle ajouta :
— Et je lui avouerai tout. Ce sera un moment difficile à passer, mais je compte tout lui dire.— Ton épouse va m’haïr à coup sûr. Est-ce vraiment la chose à faire ?— Absolument. On a eu ben du fun ensemble, mais je le regrette à présent. Je suis désolée, Loulou, mais je dois décliner ton offre et renoncer à tout ça.
L’air désespéré, l’autre se redressa à son tour sur ses draps :
— Je t’en prie, Ali, ne me rejette pas ! Je crois que j’en mourrais. Considère-moi simplement comme celle qui peut combler tes insatisfactions. Ce que ta Sophie ne peut t’offrir, je peux, moi, te le donner. Et si jamais un jour elle ne peut plus t’offrir ce qu’elle te donne déjà, sache que je serai toujours là.— C’est impossible, Loulou. J’ai décidé de consacrer mon amour entier à ma conjointe, et ce, quel que soit ce qu’elle ne peut m’offrir ou me donner.
Tout en prenant la main de l’autre, Alicia compléta :
— Restons de simples amies, veux-tu ? On va devoir travailler ensemble. On se verra forcément, toi et moi. Cela vaudra beaucoup mieux pour nous toutes.
Louise-Josée baissa la tête en soupirant :
— Je serai patiente, Ali. Même si je sais que tu aimes une autre femme que moi, cela ne m’empêchera jamais d’être amoureuse de toi. Je me tiendrai toujours sur la deuxième marche et j’attendrai. Toute la vie et même jusqu’à la mort s’il le faut. Je serai patiente.
***
Le reste du séjour des deux femmes à Dallas se déroula dans un contexte de cordialité mitigée. Tentant le plus possible de faire abstraction des terribles événements qu’elles avaient vécus ensemble, les deux femmes s’efforçaient de travailler au mieux afin de compléter l’atteinte de leurs objectifs de formation.Alicia et Sophie poursuivaient entre-temps leur correspondance sentimentale, mais sans toutefois la fougue dont elle avait été empreinte à ses tout débuts, ce que n’avait pas manqué de remarquer Sophie.C’est donc avec un grand soulagement que l’on vit la fin de septembre sonner le retour au Québec des deux spécialistes de l’hôpital Honoré-Mercier.
***
Sophie avait pris place au bord du lit, ne portant qu’un discret J-string de coton bleu. Sur ses cuisses chaudes reposait la tête d’Alicia qui, vêtue uniquement d’un slip également, se tenait par terre, assise aux pieds de l’autre.C’était l’heure des aveux.
— Je savais tout ça, gros minet, fit la rouquine en jouant dans une noire chevelure qui épongeait d’amères larmes de chagrin. Dès le premier instant, je me doutais bien que ça finirait par arriver. Un mois, c’était trop long pour toi.— J’ai fait de moi la reine des connes ! s’exprima l’autre entre deux sanglots. Cette formation, bien que défrayée par l’hôpital, m’a coûté extrêmement cher.— Je savais aussi que tu viendrais me confesser ta gaffe. Je te connais, tu sais ! Mais console-toi : tu n’as pas été idiote, seulement un peu naïve, et tu as simplement été ensorcelée par cette femme.
Elle ajouta, souriant maintenant tendrement à son amoureuse repentante :
— C’est une menteuse et une manipulatrice, beau minet. Devenir violente n’a jamais fait partie de tes habitudes, même lorsque tu es en boisson. Elle t’a inventé cette partie de l’histoire pour mieux te faire avaler sa version des faits.— J’ai aimé cette aventure, reconnut l’autre avec remords, mais j’en déteste le souvenir ! Et puis j’abhorre la célébrité! Elle ne m’attire que des ennuis. Tout était si beau quand il n’y avait que toi et moi, et ensuite Cathy.
Sophie prit la main mouillée de larmes de sa copine et la fit glisser dans son petit vêtement:
— Il y a un petit être qui pousse ici, mon amour, encore aussi minuscule qu’une crevette. À sa naissance, il ne demandera qu’une chose : se faire aimer. Et j’aurai besoin de toi, mon minou. Nous n’avons aucune expérience comme parents, donc il faudra vraiment s’y mettre à deux !
Elle plaça sa main sur celle de l’autre.
— Veux-tu m’aider, Alicia, à élever cet enfant ? Je t’aime et je t’ai tout pardonné, ma belle, mais sache que je veux également m’assurer de ton affection et de tes sentiments envers moi !— On reste ensemble, ma chérie, à la vie, à la mort. Rien ni aucune personne ne nous séparera, je t’en fais le serment ! Je t’aime !
C’est à grands coups de battage médiatique que l’hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe fut désigné ‘centre de traumatologie primaire’. Grâce aux récents travaux d’aménagement et au rehaussement des compétences de son personnel médical, l’établissement était maintenant en mesure d’accueillir et de traiter les victimes d’accidents de la route dans la région, l’institution se trouvant à moins de deux kilomètres de l’autoroute 20, l’axe routier le plus achalandé du Québec de par son rôle de lien direct entre les villes de Montréal et de Québec.Saint-Hyacinthe se trouvant aussi au milieu d’une vaste zone agricole en plein cœur de la Montérégie, on verrait donc également drainés vers le centre hospitalier les cas de blessures graves causées par la machinerie utilisée aux fins d’exploitation de l’industrie agricole de la région.C’était finalement avec une grande fierté que, dans le cadre d’une conférence de presse donnée à l’auditorium de l’hôpital, le docteur François Gauthier, Directeur des services professionnels et hospitaliers, avait officiellement procédé à la présentation des docteures Alicia LeBel et Louise-Josée Fortin, respectivement responsables des Urgences et de l’unité des Soins intensifs du centre hospitalier.
***
Mi-novembre. Petit à petit, les jours s’étaient transformés en semaines, puis les semaines en mois. Les flamboyants paysages montérégiens de septembre et d’octobre avaient graduellement cédé leur place à la grisaille d’automne. Toujours en l’absence de Catherine qui était partie pour la Suisse, nos deux tourterelles avaient retrouvé un semblant de routine. Sophie la psychologue, dont les signes de grossesse se multipliaient, vaquait à ses consultations pour le compte du service psycho-social du CLSC. Alicia avait intégré, quant à elle, ses nouvelles fonctions de médecin-gestionnaire aux urgences de l’hôpital. Ni l’une ni l’autre ne pensaient plus à Louise-Josée Fortin avec laquelle les contacts, au demeurant, se faisaient rares. Alicia ne parlait à sa collègue que brièvement et le plus souvent au téléphone, lorsqu’il était question de transférer un malade ou un accidenté de l’Urgence vers les Soins intensifs. Sophie et Louise-Josée, toutes deux travaillant dans des bâtiments distincts et éloignés, ne se virent jamais.
Jusqu’au jour où...Matin tristounet. Sous un ciel terne, une légère mais sournoise bruine verglaçante imprégnait de sa froide humidité toute la Rive-Sud du fleuve Saint-Laurent. Revenant d’une réunion où on avait, en équipe multidisciplinaire, discuté d’un pathétique cas de misère sociale dont elle pilotait le dossier, Sophie roulait à bonne allure sur la A20 est en provenance de Mont-Saint-Hilaire. Faisant ainsi route de retour en direction du bureau, elle s’affairait, tout en gardant un œil sur la route, à remettre de l’ordre dans les papiers qui reposaient sur le siège-passager. Distraite par la recherche d’un document égaré, elle ne porta pas attention à l’immense panneau routier qu’elle croisa en bordure de la route et dont les feux jaunes clignotant avertissaient les automobilistes de la présence de brouillard dans le petit vallon de la rivière Sainte-Madeleine, deux kilomètres plus loin.Convaincue d’avoir laissé le formulaire manquant à son dernier lieu de rencontre, elle saisit son portable, cherchant un numéro de téléphone.Tel qu’annoncé par le panneau routier, la Corolla de la psychologue s’engouffra soudain à vive allure dans l’épais brouillard enveloppant le cours d’eau que traversait la route. Relevant la tête, Sophie appliqua rapidement les freins, faisant immédiatement crépiter le système ABS du véhicule.Tout se passa alors en une fraction de seconde.Sortant de nulle part, l’imposante silhouette blanche de l’arrière d’une remorque de cinquante-trois pieds se dressa droit devant elle. Tous clignotants en action, le poids lourd se trouvait complètement immobilisé sur la voie, emprisonné dans un bouchon de circulation.
Un bref mais aigu cri de surprise. Puis, dans une violente secousse accompagnée d’un fracas assourdissant, tout s’obscurcit autour d’elle.(À venir : Une journée avec l’urgentologue)
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