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Relation toxique

Chapitre 15

Le courriel oublié

Lesbienne
Pas facile de réunir de nouveau un couple que le destin semble vouloir constamment séparer. Sophie qui, pour la seconde fois, venait de frôler la mort, était revenue à la vie grâce à l’heureuse intervention de Catherine. Par ce geste, la blonde infirmière avait donc réussi à accomplir la moitié de sa promesse faite aux deux tourterelles. L’accomplissement de la partie restante, par contre, semblait malheureusement hors de la portée de la jeune professionnelle, Alicia risquant maintenant la prison à perpétuité pour le meurtre dont elle était accusée. Un nouvel élément provenant du bureau du directeur médical Docteur Gauthier s’annonçait toutefois prometteur, celui-ci venant tout juste de prendre connaissance d’un document jusqu’alors ignoré par l’incompétence de sa jeune et délurée secrétaire.
— Mademoiselle Virginie, mettez-moi immédiatement en contact avec le bureau de Maître Beaulieu, l’avocat de Docteure LeBel ! ordonna le vieux médecin à l’adresse de la nouvelle employée qu’il venait de sodomiser sur sa table de travail.— Je m’y applique tout de suite, Docteur, répondit la jeune femme, mais je dois d’abord passer à la toilette. Vous m’avez tellement bien baisée, ça m’a fait travailler les tripes !— Putain, je nous ai trop fait perdre de temps avec cette petite récré! Je vais donc m’en occuper personnellement. Et en passant, songez à vous procurer un nouveau tube de lubrifiant. Le vôtre est presque vide !— Dac ! fit entendre une petite voix de l’autre côté de la porte des WC privés du médecin. Mais il y en a bien ici qu’on peut trouver dans l’hôpital ?— Si, mais il n’est pas parfumé.— Ah ça non, alors. Je préfère que ma petite rosette ait une saveur de fraise !— Moi je préfère cerise, si c’est possible !
La jeune ne répondit plus, laissant plutôt l’autre extrémité de son tube digestif exprimer dans le cabinet d’aisance son plus récent plaisir.
***
Une tension palpable pesait sur la salle d’audience du Palais de Justice de Saint-Hyacinthe, l’enceinte étant remplie de gens impatients d’entendre le verdict prononcé par le Juge Prud’homme. Parents et amis d’Alicia dont Sonia sa mère et Jasmine sa belle-maman, mais aussi journalistes et badauds venus de la rue, s’étaient entassés afin d’être témoins de la fin de ce procès hautement médiatisé.Catherine, quant à elle, continuait de monter seule la garde au chevet de la jeune rouquine qui occupait toujours le cubicule numéro 4 de l’unité des Soins intensifs, l’esprit de la blonde accompagnant toutefois ceux qui étaient tous dans l’attente du prononcé du verdict à l’endroit de la célèbre accusée.
— Seigneur, pria-t-elle dans un moment de recueillement, faites qu’Alicia et Sophie puissent de nouveau se sourire l’une à l’autre.
Dès la reprise de l’audience, tous virent Maître Laurent Beaulieu se lever avec empressement :
— Votre Honneur, avec votre condescendante permission, je sollicite respectueusement la possibilité de déposer une pièce tardive au dossier de l’accusée, de même que d’appeler un dernier témoin à la barre.— Vous n’êtes pas sans savoir, cher Maître, que je m’apprêtais à prononcer mon verdict dans cette affaire ! sembla le réprimander le magistrat.— J’en suis pleinement conscient, Votre Seigneurie, cependant je suis d’avis que ces ajouts ont de fortes chances de mieux servir la Justice.— Si c’est au nom de la Justice que vous voulez plaider, je vois mal comment je pourrais m’opposer à votre requête. Le procureur de la Couronne y voit-il une objection ?— Non, Votre Honneur, approuva le représentant du Procureur général. Mon collègue peut procéder si tel est son désir.
Un document fut porté à la connaissance du juge puis déposé au greffe. Le témoin annoncé fut appelé par l’avocat de la Défense.
— Votre nom et votre titre, s’il vous plaît ? commença Maître Beaulieu.— Charles-Éric Johnson, ingénieur en informatique au service du Centre de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est.
L’avocat présenta au témoin un document imprimé :
— Vous avez déjà pris connaissance de ce document. Êtes-vous en mesure de certifier qui est l’auteur de ce courriel ? demanda-t-il.— Tout à fait, affirma sans hésiter le témoin-expert. Ce mail a été rédigé puis envoyé à partir d’un poste informatique dont l’adresse IP correspond à celle attribuée à l’ordinateur utilisé par la Docteure Louise-Josée Fortin. De plus, l’adresse courriel de provenance est celle qui avait été attribuée à cette même personne. La missive a transité par deux serveurs intermédiaires avant de se retrouver dans la boîte de réception de Docteur Gauthier.— Quelles conclusions tirez-vous alors de ces constatations, Monsieur Johnson ?— Que le courriel dont il est question ici a bel et bien été rédigé par une personne utilisant l’identité de Docteure Fortin elle-même, et que son envoi a été programmé pour le lendemain de son décès à destination de la boîte de réception de Docteur Gauthier. Comme nos systèmes sont hautement sécurisés, tout me porte à croire que Docteure Fortin est véritablement l’auteure du document.— Je n’ai pas d’autre question, Votre Honneur, conclut l’avocat.— Je ne désire pas interroger le témoin, annonça pour sa part son collègue de la Poursuite.— Bien, fit le magistrat. La séance est suspendue pour vingt minutes, le temps que la Cour prenne en considération les derniers éléments soumis par la Défense.
Le coup de maillet donné, le juge se retira, laissant place aux spéculations de l’assistance. Maître Beaulieu alla rejoindre Alicia qui, menottée et les chaînes aux pieds, était demeurée assise dans le box des accusés.
— Mais c’est quoi cette histoire de mail ? questionna-t-elle son défenseur, j’ai à peine eu le temps de voir passer le document !— Le temps pressait, Alicia, je suis désolé. Il fallait faire vite, mais fais-moi confiance : ce dernier témoignage ne pourra qu’aider notre cause. Je m’attends à ce que ton accusation soit réduite à celle de meurtre au deuxième degré ou encore mieux, d’homicide involontaire. Avec un peu de chance, tu pourrais t’en sortir avec une peine réduite.
Les minutes s’écoulèrent, interminables, au bout desquelles réapparut le Président du Tribunal. D’une voix solennelle, il s’adressa à Alicia :
— Accusée, levez-vous ! La Cour a soigneusement étudié les différents témoignages et éléments de preuve soumis durant ce procès. Jusqu’à aujourd’hui, je dois dire, presque tout tendait à établir la preuve d’un crime crapuleux qu’on aurait commis dans un esprit de vengeance ou de jalousie. Pour sa défense, l’accusée n’avait que plaidé l’ignorance des intentions de la victime en plus de ne produire que des rapports psychiatriques faisant anciennement état, toujours chez la victime, de problèmes relatifs à des troubles de la personnalité ainsi que de tendance suicidaire. Ces éléments de défense ne suffisaient cependant pas pour intégrer dans nos délibérations la notion du doute raisonnable qui aurait permis de libérer l’accusée de toute charge dans cette sordide affaire.
Je me félicite toutefois d’avoir laissé le loisir au représentant de la Défense de compléter si brillamment son mandat auprès de sa cliente. Il est maintenant clair aux yeux de la Cour que l’accusée n’avait non seulement aucune intention criminelle, mais était tout simplement devenue à son insu l’instrument servant à mettre fin aux jours d’une pauvre femme en mal d’amour. En conséquence, je vous déclare, Alicia LeBel, libérée de toute accusation dans cette affaire. Vous êtes maintenant une femme libre !Se rassoyant lentement sur son banc, Alicia eut à peine conscience des applaudissements qui fusaient dans la salle d’audience, la femme éclatant silencieusement en sanglots. Sitôt libérée de ses entraves, elle fut accueillie dans les bras de sa mère puis de Jasmine la mère de Sophie.
— C’est fini, ma chérie ! la consola Sonia LeBel en embrassant sa fille. Ça va maintenant, tu es libre !— Oh Maman, je suis... heureuse, mais encore tellement bouleversée !
C’est une fois revenue de ses émotions qu’elle s’adressa à Laurent Beaulieu, ce dernier lui-même surpris du verdict :
— Merci, Maître ! lui dit-elle alors, gratifiant l’avocat d’un chaud baiser sur la joue.— J’imagine que tu brûles maintenant d’envie de prendre connaissance de ce fameux mail ? devina l’homme.— Tu ne peux savoir à quel point ! répondit la femme maintenant libre et souriante.
Sans attendre davantage, elle entreprit sa lecture :J’espère que ce mail trouvera rapidement votre attention car quand vous le lirez, je ne serai plus. Beaucoup de mal a déjà été fait par ma faute et je ne désire pas que mes derniers gestes n’entraînent de malheurs supplémentaires.Toute ma vie n’aura été que tristesse et déception. Mon histoire a débuté il y a trente ans. Dès mon entrée dans la vie, je fus une orpheline privée d’amour, battue et violentée. Enfant, je fus trimbalée d’un foyer à l’autre et prise en charge par des adultes davantage intéressés à profiter des avantages fiscaux que je leur apportais qu’à me donner de l’affection.Mon adolescence se passa sous le signe du mépris et de la souffrance. J’ai été injustement traitée dans les familles d’accueil. On m’a violée et dévalorisée sur le plan humain, sans que la DPJ (Nda: Direction de la protection de la jeunesse) puisse intervenir pour me protéger. En vieillissant, j’ai développé un sentiment de haine et de mépris envers l’humanité qui semblait m’avoir rejetée et ce, dès le début. J’ai cherché l’amour et le bonheur dans les bras de plusieurs hommes et de plusieurs femmes, sans jamais trouver ce que je cherchais. J’ai connu la dépression de même que la hantise des pensées suicidaires.Puis, un jour, à la télé, j’ai vu Alicia LeBel. Dès le premier instant, j’ai été frappée par la douceur que cette femme cachait derrière son énergie ainsi que par son honnêteté et son intelligence. Je voyais déjà l’amour qui se dégageait de cette personne humble quoique célèbre. Dans mon esprit, elle représenta alors mon idéal, et je me voyais déjà vivre à ses côtés. Sans encore la connaître, j’étais persuadée que cette femme saurait répondre à mes attentes et qu’elle me donnerait cet amour dont la vie m’avait privée depuis toujours.
C’est ainsi que, doucement, j’ai cherché à l’approcher et à me faire connaître d’elle afin que des liens puissent se tisser entre elle et moi. Le but recherché était simple: me l’approprier entièrement. Alicia était devenue à mes yeux la quête de ma vie. Elle symbolisait pour moi l’amour parfait, fidèle et sincère, rempli d’abnégation, et il me la fallait à tout prix sinon c’était fini pour moi.Ma première tentative à Dallas a d’abord échoué, Alicia m’ayant avoué son indéfectible amour pour Sophie. J’avais donc alors décidé d’être patiente et d’attendre que le Ciel me fasse un signe.Ce signe me vint finalement lorsque Sophie fut hospitalisée suite à son accident. C’était pour moi l’occasion ou jamais. Sous ma garde, je posai sur elle de faux diagnostics dans le but de l’éliminer de l’équation. Afin de l’inclure dans le Protocole de fin de vie, j’ai faussé les résultats de tous ses EEGs en lui faisant perfuser des doses massives et répétées de norbutanyl par voie intraveineuse tout juste avant les examens. Je l’ai constamment gardée curarisée avec une perfusion continue de Pavulon, causant chez elle une paralysie laissant croire à des lésions nerveuses irréversibles.En agissant ainsi, j’ai fait de moi un monstre. J’étais aveuglée par la jalousie et l’amertume dont la vie m’avait fait hériter. Pour un peu d’amour, j’ai voulu tuer une femme innocente mais j’ai finalement réalisé qu’en faisant ainsi, c’est une partie de l’être que je convoitais que je tuais aussi. J’ai dû au final me rendre compte que le cœur d’Alicia débordait d’amour mais que cet amour ne m’était pas destiné. C’est en effet après avoir appris toutes les marques d’affection qu’elle avait manifestées envers elle au cours de leur vie que j’ai conclu qu’Alicia n’aimerait jamais d’autre personne que sa petite biche (Nda: lire ’De Sophie Durocher : genèse d’un amour saphique’).Sophie, cette fille si délicate, était accompagnée d’un ange gardien qui veillait sur elle. Je n’ai jamais su qui l’avait dénichée ni d’où elle venait, mais grâce à l’infirmière Catherine Blondin, l’irréparable ne se sera jamais produit.Ma vie ne valait plus la peine d’être vécue et la seule consolation qui me resta fut de mourir dans les bras de celle avec qui j’aurais probablement trouvé le véritable bonheur.
C’est donc tout à fait à son insu qu’Alicia m’a empoisonnée, ignorant tout de mon projet de fin de vie. J’ai moi-même préparé l’instrument ayant servi à cette fin avant de le fixer sur elle et de lui demander de l’utiliser sur moi. Qu’on me pardonne donc les malheurs qu’ont entraînés mes derniers gestes, gestes de désespoir. Alicia retrouvera bientôt, j’espère, sa belle Sophie, car c’est ce qu’elle mérite. Quant à moi, j’aurai connu mon destin.Sachez que je suis sincèrement désolée pour tout et que j’espère que chacune d’entre vous retrouvera ce bonheur que j’aurai toujours recherché sans jamais le trouver.Adieu.LJF
Toujours assise sur le banc de bois, Alicia laissa tomber les bras, baisser la tête et ferma les yeux, la légère et fugace sensation de liberté retrouvée cédant rapidement la place à un écrasant sentiment de culpabilité. Entourée de ses proches, elle sentit cruellement s’abattre sur elle tout le poids de ses erreurs. Silencieusement, les secouements accompagnant ses sanglots s’emparèrent de son corps tout entier puis, s’abandonnant à une crise d’hystérie sans précédent, elle tenta frénétiquement de trouver refuge dans les bras de sa mère :
— Qu’est-ce que j’ai fait ? Oh Maman, dis-moi qu’est-ce que j’ai fait ?! Ma petite biche ! Comment ai-je pu ? s’exprima-t-elle d’une voix teintée de désespoir.— C’est OK, tenta de la retenir sa mère, Sophie est maintenant hors de danger et toi, tu es libre !
Malgré les mots de réconfort prononcés par son entourage, l’agitation de la grande aux cheveux d’ébène était devenue incontrôlable. C’est finalement Jasmine qui, agitant violemment sa belle-fille par les épaules, la ramena à la raison :
— Écoute ma jolie ! C’est pas en pleurnichant que tu changeras le passé. Cesse un peu de te regarder le nombril et pense un peu plus à ta conjointe ! Elle est sur le point de se réveiller, de se reconnecter à la réalité et elle aura besoin de toi !
C’est sans le savoir que la mère de Sophie avait parlé si justement. Le lendemain matin, Alicia, qui vaquait de nouveau tant bien que mal à ses fonctions à l’urgence, se fit interpeller par l’assistante-infirmière-chef de l’unité :
— Ali, tu dois immédiatement monter voir Sophie : elle te réclame à grands cris !
Tout en se hâtant en direction de la petite chambre, la femme crut reconnaître au loin une voix familière qu’elle n’avait plus entendue depuis des semaines :
— Aliiii ! Aliiii ! exprimait désespérément d’une voix rauque une jeune patiente qu’elle trouva assise dans son lit.— Je suis là, ma chérie, fit Alicia en se précipitant vers sa bien-aimée dont le visage ruisselait de larmes, je suis là!— Aïe, doucement, minet, ça fait mal ! se plaignit l’autre en se défaisant partiellement de l’étreinte qu’on lui faisait. J’ai mal partout : aux jambes, au ventre, à la poitrine...
La femme médecin se tourna vers le coin de la pièce où, semblant légèrement ébranlée, s’était retirée Catherine.
— Tu n’es pas parvenue à la calmer ?— Elle m’a repoussée violemment en menaçant d’arracher son soluté. Elle dit ne pas me connaître, Alicia ! Elle ne me reconnaît pas !
Sophie accepta silencieusement le bisou que sa copine lui apposa sur le front.
— Qu’est-ce que je fais ici ? demanda la jeune patiente à Alicia.— Tu as eu un accident de voiture. Tu étais dans le coma depuis plusieurs semaines.— Tu sembles très fatiguée, fit remarquer la rouquine à l’adresse de l’autre en la dévisageant. On dirait que tu as vieilli tout d’un coup.
Saisissant ensuite la carte d’identification que portait sur elle sa conjointe :
-’Alicia Lebel, médecin’? s’étonna-t-elle. Que fais-tu avec cet uniforme bleu que tu portes ? On dirait que tu fais partie du personnel !-Oh mon Dieu, pensa Catherine dans son coin. C’est pas vrai ! Le norbutanyl...— Mais je travaille ici, ma belle biche. Je suis à l’urgence.— Mais c’est impossible ! Tu n’es qu’à ta deuxième année de médecine à l’université et moi en première de psycho à l’UQAM !
(À venir: Tranche de vie perdue)
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