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Du rêve à l'imaginaire

Chapitre unique

Histoire médaillée
Erotique
Je regarde l’heure. Presque midi. D’impatience, je me balance d’avant en arrière. Je réfléchis.Je me demande de quoi tu auras l’air, ce que tu porteras… Est-ce que je vais te plaire, est-ce que tu reviendras. Tant de questions me taraudent à présent...
    Le temps file à une vitesse pesante. Je reste obstinément cloué devant ces escaliers et refuse de bouger. A chacune des silhouettes que j’aperçois, je cherche à reconnaitre tes formes, tes traits… Les déceptions s’enchaînent, mon regard passe sur chacun des deutéragonistes évoluant dans cette scène surréaliste.
    A son paroxysme, l’attente arrive presque à son terme. Je scrute à nouveau l’heure ; midi est passé depuis quelques minutes, je me demande où tu peux bien être. Mon sourire se meut en un rictus angoissé.
    L’angoisse n’a pas le temps de s’installer, j’aperçois ton sourire, tes yeux pétillants. Tu t’approches doucement, trop doucement à mon goût. Mon visage s’illumine d’un sourire béat, je reste pantois devant cette vision. Ta chevelure bouclée flotte au vent et rayonne sous le soleil qui a cessé de se cacher derrière les malins nuages depuis ton arrivée. Tes joues se parenthèsent, font bondir mon palpitant. Ta robe moulante sublime ton corps et ridiculise ce bout de tissu qui ne serait rien sans toi pour le porter. Je m’affole et mon esprit décolle…

Fiévreuses lèvres soudées,Tant d’impétuosité,Nos langues joueuses,Si batailleuses...


    Empruntés, nous nous disons simultanément bonjour. Un simple mot suivit de quelques banalités d’usage dans le respect tacite qui nous unit. D’un commun accord nous choisissons rapidement où déjeuner, pas trop éloigné de nous. Qu’importe au fond, je sais que je serai satisfait ; je me nourrirai de tes sourires, de cette attendue rencontre. La nourriture n’est qu’accessoire, je suis venue me repaitre de toi.Les mots sont superflus, en chœur nos cœurs parlent d’eux-mêmes. Ton souffle, le palpitement dans ta poitrine s’expriment pour toi ; je me fiche éperdument du reste.
    Attablés, nous nous détaillons des yeux mutuellement. Je ne soutiens pas ton regard, de peur d’y lire trop d’émotions, de te montrer toute l’appétence que je ressens et qui pourrait te mettre mal à l’aise. Ce moment, je le veux divin pour toi. Ton regard me transperce le bras, brûle mon écorce, passe sur l’encre de ma peau. L’immodeste blancheur de la tienne et la douceur apparente de tes jambes m’attirent, font valser mes œillades, de ton visage à la paire.

Agenouillé, à tes pieds, mes mains te gâtent,Ton fier sourire entêtant sur ton faciès,
Me fait m’activer, sur tes jambes avec hâte,M’éblouissent de leur joliesse,
Salive arborant mon encre tatouée,Vision m’emportant sur l’estrade du désir,Profite, goûte, je te suis dédié,Emporte-moi dans ce tourbillon de plaisir.


    Ta voix me sort des songes fugaces, inopinés, qui surfacent dans mon imagination. De ton petit rire que j’entends, je m’amuse et tu t’en doutes. Dieu, ce que son sourire est magnifique… Son timbre cristallin est une douce symphonie qui me porte et me transporte toujours plus loin dans ce rêve éveillé.
    Frustrant, le serveur arrive et perce la bulle dans laquelle je me tenais à tes côtés. Nous passons rapidement commande, invitant l’intru à prendre le large.
    Tes mains s’agitent, se frottent l’une contre l’autre, un petit sourire trône toujours sur ton visage angélique. Imperceptiblement le bout de ta langue passe sur tes lèvres. Instant érotique que cette vision de ta bouche appelant à une infinie tendresse. A elle seule elle achève de rendre chacun de tes murmures alléchants, chacun de tes soupirs délicieux.

Sur mon vit je ressens, langoureusement,Ton agilité, ton aisance, me procurant,Sans retenue aucune, ces gémissements,Belle pêcheresse, si loin, m’emportant,
De ma gorge s’échappent ces mots,Insultants, mais en ce moment, si beaux,Tant de plaisir, enterre mes maux,Ton rire et tes succions, magistraux,
D’une impulsion, lâchée, restée latente,La pareille tu mérites, haletante, Entre tes plis je me glisse, frémissante,De luxure je veux te rendre, criante.


    La température grimpe. Je me tortille sur ma chaise devenue inconfortable. Je sens mes joues s’empourprer. Le soleil qui tape plus fort encore se joue de mon état et accentue mon malaise. Nos discussions continuent rythmées par les rires de l’autre. Les mots soufflés dans l’alizé qui nous englobe nous maintiennent dans cette extraordinaire mélodie.
    Plus sereine, ton homérique portrait repose sur le plat de ta main. Tes iris me poignardent et pénètrent au travers du miroir de mon âme. Qu’y vois-tu ? Nos plats arrivent accompagnés de l’eau, décidemment trop chaude elle aussi.
    J’observe innocemment tes gestes si souples, si gracieux qui s’impriment dans mon hippocampe comme une ode à la sensualité. En un cri de surprise, tu lèves les yeux sur moi et m’intimes de faire attention à la chaleur du plat.

Ces cris, cette douleur, avec saveur,Peau laiteuse, marquée au rouge,Tes larmes de la pointe, avec ferveur,M’en repais, et ne bouge,
Aux meurtrissures gravées,Mon incroyable coupable,Achèvent de m’ébranler,Sous ton regard adorable,
Dans le néant, cela perdure,Cette tendresse assassine,Ton mince appel, tes murmures,Cet impie péché me fascine.


    Je suis fou, et le sais… Fou de ton être et de ce moment qui stimule mon intellect. Pourvu que cet instant ne dure à minima que l’éternité, que le trop plein d’émotions écorche mon intégrité.
    Je ris et te charrie à te voir déguster ce plat à une vitesse que je ne saurais concurrencer. Nous affirmons nos différences, rions de nos divergences mais confirmons notre attirance.

Tes griffes flattent ma crinière,Les yeux mi-clos, je pars,Succombe à cette envie entière,Les frissons, sans hasard,
Déboussolé, mains tremblantes,Témoignent de ton emprise,Agitée, langue alléchante,Satisfaite de ta prise,
La respiration hachée,Mon cou libre t’est donné à l’excès,Par tes crocs se laisse planter,Au jardin d’Eden me sens emmené,
Lié à ta chair, m’accroche,Marque et meurtri ta matière,Par mes ongles t’apostrophe,Serre ma prise, meurtrière.


    D’un geste instinctif ma main chemine le long de mon cou, à la recherche des marques chimériques que je ressens pourtant, j’avoue. Frustré je la retire. J’aurais voulu trouver ma peau marquée, de ta passion, ton attachement, de ta félinité. Tes yeux malicieux trahissent ta pleine perception de la partie engagée dans mon esprit ; ta compréhension de mon émoi à l’égard de toi.
    Un rapide coup d’œil au cadran me ramène brusquement à la réalité. Quatorze heures. Notre échéance, la fin du Big Bang qui martèle mes tempes et altère ma conscience. Nul besoin de paroles, nos regards et sourires peinés suffisent à nous comprendre. Nous nous levons à l’unisson après avoir réglé l’addition. Nous marchons silencieusement les quelques infimes cinquante mètres qui nous conduisent à cette fatidique séparation.

Un élan d’affection,Une commune affliction,Nous réunissent un instant,Nos corps en un seul, se rapprochant,
Sur nos joues, marques indélébiles,Posées par nos sentiments,Mis à nus, Eve comme Adam,Rien n’éteindra cette idylle.


    Sans une caresse, un baiser ou un quelconque rapprochement nous nous quittons emportés par un maelstrom de sentiments. Je me demande de quoi j’ai eu l’air, ce que tu retiendras… Est-ce que j’ai pu te plaire, est-ce que tu reviendras.Tant de questions me taraudent à nouveau…
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