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Le roman d'Anola

Chapitre 1

Léna

Erotique
Cette histoire est une fiction, inspirée par certains faits réels. Tout peut être vrai et tout peut être faux, donc toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé est absolument fortuite.
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En 1994, lorsque nous sommes arrivés en France, mon fils Lang avait cinq ans, et moi, Lena, vingt trois. Nous venions du Laos, pour fuir un pays en ruines, ravagé par les guerres et les bombardements des « alliés ».Je voulais aussi essayer de régulariser une situation douloureuse.
J’avais fait une belle connerie : au cours d’un voyage scolaire au Vietnam, pays voisin, j’avais été subjuguée par Gabriel, un français, que je trouvais beau, charmant et tout et tout. Il se disait haut fonctionnaire, parlait comme les politiques et avait beaucoup de prestance dans ses costumes-cravate. Il me flattait, me disait que j’étais la plus belle, la femme de sa vie...
Et... je me retrouvée enceinte ! Après bien des palabres et même des menaces de la part de mes parents, il a accepté de m’épouser. Le mariage a eu lieu près de Vientiane. A peine mariés, il m’a abandonnée et s’est barré pour une destination inconnue. Lang est né trois mois plus tard.
Nous avons tout mis en œuvre pour retrouver mon mari, cela a duré plusieurs années, mais nous avons fini par le localiser à Toulouse. Il s’est avéré qu’il était en réalité commercial, il serait plus juste de dire « trafiquant » et qu’il était aussi marié en France ! Pour être en règle avec la loi et l’état civil, il était contraint de divorcer et nous a fait venir en France, soi-disant pour régulariser notre situation. Il m’avait promis, juré, de s’occuper de nous, de nous loger, nous installer, de me trouver un bon travail. Naïve et stupide que j’étais ! Il s’est enfui à nouveau, en nous laissant sans le sou, obligés de nous débrouiller avec les quelques mots de français que je connaissais.
J’ai fait des ménages, nettoyé les chiottes des écoles et des cantines... J’ai failli me prostituer, mais j’étais dégoûtée des hommes, je n’ai pas pu. Nous avons galéré et survécu ainsi pendant des années.
Lang avait des problèmes à l’école, que je ne pouvais pas régler. Heureusement pour lui, il a fait la connaissance de Rémy, un garçon super, qui l’a pris sous son aile, et avec lequel il a partagé une profonde amitié. Il ont fait toute leur scolarité ensemble, jusqu’à la fin de la troisième, au collège. Puis la vie les a séparés, car ils n’étaient plus dans le même établissement. Et, à seize ans, Lang a eu d’autres problèmes, à cause desquels il n’a plus voulu fréquenter Rémy.
oooOOOooo
Toulouse, 2005
En passant devant une boutique de lingerie, je vois une petite affichette : « Cherche vendeuse démonstratrice » La formulation est un peu bizarre, j’hésite quelques secondes, puis décide d’aller me renseigner. J’entre, et me retrouve devant une grande dame blonde, très classe, avenante et souriante : la patronne, Sophie Demaison.
— Bonjour Madame, j’ai vu votre petite annonce, et je voudrais savoir...— Bonjour, oui bien sûr, mais avant de vous informer, je dois vous dire que si cet emploi vous intéresse, il faut que vous soyez en règle sur le plan administratif, car vous êtes visiblement étrangère, non ?— Pas de problème, Madame. Je suis laotienne d’origine, mais je suis devenue française par le mariage.
— Bien, vous êtes mariée. Vous avez des enfants ?— Euh, je suis divorcée avec un fils à charge.
Et je lui résume mes années galère.
— Vous avez un petit accent charmant, qui me plaît beaucoup. En fait, je cherche une vendeuse en lingerie, mais aussi une démonstratrice. Vous avez vu en vitrine, certains modèles sont très sexy, voire érotiques. Ils plaisent surtout aux messieurs, qui de plus en plus souvent, accompagnent leur femme ou leur maîtresse et qui veulent voir « ce que cela donne quand c’est porté ». Pour des raisons d’hygiène, je refuse de laisser ces dames essayer différents modèles, surtout que les séances ont tendance à se prolonger quand ces messieurs se rincent l’œil.
— - Alors, vous voudriez que je les mette pour les montrer ? défiler ?— - Exactement. Je préparerai quelques beaux modèles, que vous pourrez passer, et que vous seule porterez.— Je veux bien essayer, mais je vous préviens : pas d’attouchement, pas de photos ni de vidéos, pas de téléphone portable. Je ne veux pas me retrouver sur les réseaux sociaux.— Vous avez tout à fait raison. D’ailleurs vous ne seriez jamais seule.— Et... je serais payée combien ?— Nous verrons cela plus tard ; pas grand-chose les trois premiers mois car vous seriez apprentie, sans qualification. Ensuite, si vous donnez satisfaction, je pourrai vous faire un CDD. Réfléchissez, jusqu’à la fin de la semaine, pour l’instant je prends les candidatures et je déciderai dimanche prochain. Remplissez la petite fiche que voici, pour que j’aie vos coordonnées.
Je panique un peu car je n’écris pas encore très bien les caractères français, mais finalement c’est assez simple : nom, prénom, adresse, téléphone, mensurations...Interloquée, je demande :
— Madame, je n’ai pas de téléphone, vous comprenez, c’est cher.— - Je comprends. Revenez me voir lundi, je vous dirai ce que j’ai décidé.— - Et pour mensurations, je ne sais pas quoi mettre...— - Ne mettez rien. C’est une fiche cliente. Merci, à lundi.
Quand je retrouve notre minuscule appartement HLM, j’ai des projets plein la tête et beaucoup d’interrogations aussi. Et si mes espoirs étaient déçus ?
oooOOOooo

Le lundi suivant, je ne peux pas prendre mon petit-déj’, tellement j’ai l’estomac noué. Je me prépare comme une somnambule pour me rendre à la boutique La patronne m’accueille avec le sourire, ce qui me rassure un peu. Mais, douche froide : Sophie a retenu deux candidatures ! Je me trouve donc en concurrence avec une autre femme que je ne connais pas. La patronne m’explique ce qu’elle attend de moi :
— Vous comprenez que pour être démonstratrice, il faut un physique parfait, ou au moins agréable à regarder et des formes qui mettent la lingerie en valeur. Veuillez vous déshabiller, que je puisse vous regarder et prendre vos mensurations.
— Je dois me déshabiller complètement ?— Cela vous gêne ?— Non, mais je n’ai pas de dessous sexy, seulement des choses très ordinaires et pas chères.— Cela n’a pas d’importance, ce n’est pas votre lingerie que je veux voir. Allez dans la cabine, déshabillez vous complètement et appelez-moi quand vous serez prête.
Je m’exécute et appelle Sophie qui se présente avec un mètre en main. Elle me demande de tourner lentement sur moi-même, puis vient prendre toutes mes mesures qu’elle note sur une fiche. J’ai l’impression qu’elle prend beaucoup de temps pour le faire. Mon impression se confirme quand Sophie, reprend toutes les mesures pour les vérifier, et qu’elle en profite pour laisser un peu traîner ses doigts sur mes seins et mes fesses. J’ai l’impression que vais « passer à la casserole ». Cela me surprend un peu, mais finalement ne me déplairait pas, car je suis en manque de sexe depuis longtemps, depuis toujours. De toute manière, c’est elle qui mène le jeu, je peux difficilement protester, et s’il n’y a que cela comme épreuve pour être engagée, je vais la subir sans crainte. Je souris à Sophie, comme pour l’encourager et le message est bien reçu. Sophie passe derrière moi, empaume mes seins et excite mes tétons avec ses pouces, tout en me déposant un baiser dans le cou. Je ne peux pas retenir un petit cri.
— Je vous ai fait mal ? Tu n’aimes pas ?— Non... si... mais vous m’avez surprise...— Je n’ai pas pu résister, tu es trop mignonne. Tu peux me tutoyer, on sera bien ensemble.— Alors je suis embauchée ?— Bien sûr, avec une ligne pareille, je serais une idiote si je ne te prenais pas ; tu es une magnifique poupée, en plus tu es toute menue, tu vas pouvoir porter les plus petites tailles, que suis obligée de prendre, mais qui sont rarement vendues. Tiens, on va en essayer une tout de suite, attends-moi, je vais chercher quelque chose.
Quelques instants plus tard elle revient avec plusieurs boîtes de différentes tailles, ainsi qu’une une boîte à chaussures. De la première elle sort un petit slip et le soutien-gorge coordonné, en satin rouge vif, bordés d’une fine dentelle noire. Il est superbe, même s’il ne couvre pas grand-chose. Elle me le tend pour que je le passe. Dès que je l’ai mis, Sophie me passe la main sur les fesses pour le lisser, et quand je me regarde dans la glace, je pense qu’il a vraiment été fait pour moi. Sophie a l’œil et a bien choisi. Puis elle me tend le soutien-gorge. Elle m’aide à l’enfiler, me le ferme dans le dos, en profite pour bien mettre mes seins en place dans les bonnets, puis vérifie soigneusement qu’elle les y a bien mis, et me dit :
— Regarde-toi, qu’en penses-tu ?
Je suis scotchée. Moi qui n’ai jamais eu l’occasion de porter ce genre de froufrous, je m’admire, me tourne, minaude, je suis absolument canon. Sophie s’approche, me prend dans ses bras, et me tend ses lèvres. Je n’hésite qu’un quart de seconde, je lui tends les miennes et elle m’embrasse doucement, puis plus fort, puis cherche ma langue que je lui donne avec plaisir. Que ce baiser est agréable ! Elle embrasse divinement : j’ai de plus en plus chaud !
Elle ouvre les deux autres boîtes, me présente un porte-jarretelles assorti au slip, dont les couleurs sont inversées : il est en satin noir, avec une jolie dentelle rouge. Et elle ajoute une paire de bas noirs en fine résille.
oooOOOooo

Ding Dong ! Une cliente... Sophie me dit de finir de « m’habiller », sort de la cabine et referme le rideau.
— Bonjour Madame Lefort, que puis-je vous présenter aujourd’hui ?
Comme elles s’éloignent de la cabine, je ne peux plus comprendre la suite de leur conversation. J’ouvre la boîte à chaussures : ce sont des mules en satin rouge, avec une petite fourrure noire et des talons d’environ cinq centimètres. Tout ce qui manquait pour faire de moi une bombe érotico-porno. Quelques minutes passent, puis j’entends Sophie :
— Lena, tu es prête ? — Ben, je ne suis qu’à moitié habillée...— C’est bon, viens ici.
Petit moment de panique, je dois traverser le magasin ! Et si je me casse la figure avec mes talons ? Et si une autre cliente se présente ? J’hésite, puis je me dis que Sophie doit savoir ce qu’elle fait et que moi je dois obéir à ma patronne. Et j’y vais.
— Lena, je te présente Mme Lefort, qui est dans le top 10 de nos meilleures clientes.— Madame, voici Lena, mon nouveau top-model, que j’ai commandé spécialement en Asie. Qu’en pensez-vous ?— Elle est super mignonne, j’aimerais bien lui parler en privé...— Non, non, elle est en couple. Je vous demandais votre avis seulement sur ce qu’elle porte, que je peux vous obtenir dans tous les coloris de votre choix.— C’est absolument superbe, et certainement hors de prix.— Cher, oui, mais ça les vaut ! Réfléchissez, parlez-en à votre mari. Imaginez sa réaction quand il vous verra avec ces dessous ! Vous seriez deux à en profiter ! Vous pouvez même venir ici avec lui pour les lui montrer.— D’accord, mais pas sur votre mannequin, sinon je ne suis pas sûre qu’il voudra rentrer avec moi !— Moi, je pense plutôt que s’il voyait Léna les porter, vous pourriez lui expliquer que sur vous, cet ensemble ferait le même effet, et que s’il veut en profiter, il pourrait vous l’offrir !
Elles éclatent de rire toutes les deux. Mme Lefort dit qu’elle va faire mûrir cette idée, et s’en va. Sophie s’approche de moi, me prend dans ses bras, et me dit :
— Alors, tu vois, il n’y a que le premier pas qui coûte ! Première apparition, première future vente. Attends, je vais compléter ta tenue.— Pourquoi lui as-tu dit que j’étais en couple ?— Alors, toi, il faut tout t’expliquer !— Bon, j’ai compris. Tu n’es pas partageuse...
Quelques instants plus tard, elle revient en dépliant un superbe kimono blanc, avec grand dragon rouge dans le dos et des lisérés rouges. Sa longueur arrive juste au-dessus du genou, ce qui serait assez sage s’il n’était pas fendu du côté droit jusqu’à ma petite culotte. Les manches sont bien échancrées, pour laisser passer très facilement des mains un peu baladeuses, et il est suffisamment transparent, pour que l’on puisse voir tous mes appas et ma lingerie, qu’il est sensé cacher. Un véritable « pousse au viol ».
Sophie « m’aide » à le passer, et en profite pour vérifier sur mes seins, mes cuisses et mes fesses qu’il est bien ajusté. Je commence à avoir chaud, et quand – tout à fait par hasard – elle passe sa main sur ma chatte, je pousse un grand soupir. Je commence à être mouillée, je suis tremblante d’excitation, et Sophie me semble être dans le même état que moi. Elle m’enlace et me demande :
— Dis-moi ce que tu ressens, comment tu te sens, tes premières impressions ?— Je crois que j’ai trop stressé, au début, en fait ce n’est pas si terrible. Je me suis fait des films inutiles.— Et maintenant ?— Je me sens merveilleusement bien, relaxe, zen. Je me sens belle, désirable, sexy, attirante, je me sens femme, comme j’en rêvais depuis très longtemps. Je suis heureuse, mais j’ai peur que ce ne soit qu’un beau rêve, et que je vais me réveiller.— Moi aussi, je me rends compte que, contrairement au dicton, « l’habit contribue beaucoup à faire le moine ». Je vends de la lingerie depuis des années, et je ne m’imaginais pas qu’elle pouvait avoir des effets aussitorrides. Tout ce que tu as sur toi est à toi : cadeau de bienvenue !— C’est vrai ? Oh, merci Sophie ! Je suis folle de joie ! Je ne sais pas comment te remercier !— Moi je sais ! Embrasse-moi... et reste avec moi ce soir...

(à suivre)
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