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Sagesse

Chapitre 7

Huit ans plus tard

Erotique
Huit ans ont passé. Gérald à quitté le labo, moi toujours pas. Par contre j’ai quitté Paris, pour enfin acheter un chez-nous, mais dans le 78. Je suis à 1h15 du bureau en transport en commun. Un sacrifice pour être propriétaires. Je n’ai plus trop l’occasion de voir Gérald, et sans lui les pauses café-clope sont devenues insipides. Je me suis même arrêtée de fumer. Il est tout de même passé deux fois au labo, au hasard d’un déplacement. Un nous avons bu un verre, en tout bien tout honneur. Par contre nous échangeons par mail, quasiment chaque mois. Parfois, je lui envoie des photos de mes tenus du jour, surtout de mon décolleté. J’ai pris 5 cm de tour de poitrine et une taille de bonnet. J’avoue que parfois, il m’est arrivé de céder à ses insistantes demandes, et d’activer la cam de ma tablette, dans ma salle de bain, pendant quelques secondes. Il a remarqué que mes seins avaient grossi. Mais j’ai pris du cul aussi, et ça me plait moins. Pourtant, le week-end je suis souvent sur mon vélo violet, à faire du sport.
J’ai également acquis un peu plus confiance en moi, et j’ai eu une autre aventure, avec un voisin, peu de temps après notre emménagement. Bien, mais sans plus. D’ailleurs il ne cherche pas à me revoir. Je suis probablement juste une croix de plus sur son tableau de chasse. Et ça me rend encore plus nostalgique des deux aventures avec Gérald.
Ne jamais dire jamais. A l’époque durant laquelle nous travaillions ensemble, j’avais toujours refusé d’aller à l’hôtel. Trop génée, pas à l’aise, ça ne me convenait pas. Là c’est moi qui le lui suggérais. Si l’occasion ne s’est pas présentée en huit ans, à un moment, il faut la provoquer, sinon j’allais rester avec mes souvenirs, sans connaitre de troisième fois. Et puis, je ne voulais pas rester sur l’histoire avec ce voisin, je souhaitais l’effacer, tourner cette page mal écrite, en écrire une autre plus belle et laisser la feuille en haut de ma mémoire. Et surtout égoïstement, je voulais savoir si j’étais toujours capable de plaire à mon premier et véritable amant. La balle était dans son camp : Je lui avais écrit un mail lui expliquant que j’avais pris ma journée pour examen médical. Rien de grave, une visite de routine chez la gynéco. Elle me suit depuis longtemps. Je ne souhaite pas en changer même si son cabinet est au centre de Paris.
D’habitude je prends juste ma matinée, là je lui avais clairement écrit qu’après 11h, j’étais disponible et que si l’envie était réciproque, on pourrait se voir. Je me suis retenue de lui écrire « Après la révision de la salle des fêtes, j’aimerais que tu passes y mettre l’ambiance ». Je n’ai pas osé.
Sa réponse s’est fait attendre, mais c’est Ok pour lui aussi. Il pause une journée de RTT. Mais comme moi, il constate qu’on ne peut pas prendre le risque de se voir chez lui, encore moins retourner chez moi. Alors il me propose du bout des lèvres, ou plutôt, du clavier, l’hôtel. C’est OUI, garçon ! Le soir même, il me faisait trois propositions de lieu. On se fichait bien de la vue qu’on aurait depuis la chambre, ou de la qualité du petit déj. Il fallait un établissement discret, pratique d’accès, si possible entre ma gynéco et la gare St Lazare et surtout qui accepte les « quick ». Eh oui…J’appris, à cette occasion, qu’un client « Quick » ou « Q », est un terme de la profession qui désigne un client qui prend la chambre en journée, mais la rend avant 18h. Il bénéficie d’un prix préférentiel, puisqu’elle peut ainsi être reproposée, pour la nuit. Mais tous les hôtel ne proposent pas ce « service ».
En arrivant à l’Ibis de la porte de St Ouen, j’étais déjà fébrile. J’ai un peu changée physiquement, certainement que lui aussi. On aurait peut-être du se revoir d’abord devant un café ? Et si la magie n’opérait plus entre nous ? Il était trop tard pour se poser ces questions. Là, plantée devant l’ascenseur, à regarder mon portable avec l’étage et son numéro de chambre, j’avais l’impression d’être une pute montant au tapin. Ce fût pire quand le réceptionniste m’interpella alors qu’aucun bouton ne réagissait.
— Bonjour Madame, puis-je vous renseigner ?
La honte ! J’aurais voulu disparaitre, être ne souris et me cacher sous ce fauteuil. Pourquoi je ne l’ai pas appelé avant, pour que lui, descende me chercher ? Non, j’avais voulu faire la maline, et monter frapper à sa porte, pour lui faire la surprise. Quelle conne. Avec ce qui me restait de dignité, je répondis :
—  Je viens voir un ami.— Très certainement, Madame. Et comment se nomme votre ami ?
Son vocabulaire choisi contrastait avec celui du quartier, entendu dehors quelques secondes plus tôt. Je m’approchai du comptoir, et en faisant les quatre pas qui m’en séparaient, je pris conscience que Gérald n’avait certainement pas donné son vrai nom. Pour la première fois, je sentis tout le poids de l’adultère sur mes épaules. Comment font les autres ? Pourquoi est-ce si difficile de mentir ? De se construire une heure ou deux de vie parallèle ? Tien, peut-être qu’avec humour, il a choisi de se cacher derrière le nom de « Dupont de Ligonnès ». Alors que le réceptionniste tapotait déjà sur son clavier, j’ai rassemblé mon courage, et le plus naturellement possible, j’ai dit :
— Il est au deuxième, chambre 211.— Monsieur Delorme.
Il m’avait répondu instantanément, sans regarder son écran. Il devait se douter.
— Oui, c’est ça Tom Delorme, répondis-je précipitamment pour ne pas perdre la face.
Je riais intérieurement de ma réponse. Le héros de la série « Camping Paradis » venait de sauver ce qui restait de ma réputation. Il me tendit un badge et dans son large sourire je lu qu’il n’était pas dupe. Qu’importe, j’avais enfin le pass qui appelait ce putain d’ascenseur et qui m’emporterai vers mon paradis, sans camping, et j’espérais bien y faire une fiesta Boum-boum.
— Bonne journée, se permit-il  d’ajouter.— Merci.
J’ai cru que les portes automatiques ne se refermeraient jamais. Et c’est avec soulagement que je vis disparaitre son visage pourtant agréable et même jovial.
Je ne l’ai même pas laissé m’embrasser. Je me suis engouffrée dans la chambre dès que Gérald m’eut ouvert la porte. Et j’ai déballé d’une traite toute cette mésaventure. Il a ri en me serrant dans ses bras.
— Tu sais, à partir du moment où je prends la chambre que pour l’après-midi, il se doute bien qu’on ne va pas jouer au scrabble.— Je n’ai pas l’habitude des hôtels.— Moi si, mais jamais en journée. — Sûr ?— Ah j’te jure.— Mais tu connaissais l’existence des chambres « Quick »— Oui. Ce n’est pas nouveau. Il y a mieux, mais je n’ai pas osé te le proposer. Il existe même des love-hôtels, avec des chambres à thème, carrément dédié à…
Je n’avais pas envie d’entendre la suite. Ce moment de malaise était derrière moi, alors que maintenant, devant, j’avais mon amant. Le premier, et finalement le seul vrai à mes yeux. Je sentais la sagesse m’abandonner. Je lui tendis mes lèvres et ma bouche s’ouvrit sur la sienne en même temps que notre troisième parenthèse. Visiblement la magie opérait toujours et j’en étais heureuse, mais j’avais hâte de vivre la suite pour en être pleinement convaincue.
A suivre…(7/9)
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