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[Sci-fi] Fièvre rose

Chapitre 1

Tombé du ciel à travers les nuages. Quel heureux présage pour un aiguilleur du ciel.

Divers
J’ouvre les yeux sur une vision de rêve: un corps nu, le mien. Partout, il n’y a que miroirs et je peux m’observer sous toutes les coutures, moi, la poupée gracieuse, l’œuvre parfaite, Aphrodite, le canon de la Femme et l’Homme les plus séduisants. Chaud (e), je sens sur moi les rayons de lumière brûlants qui émanent d’une source artificielle située au-delà. De ma cage de verre réfléchissant, nageant dans une eau délicieuse que je peux boire et respirer, je savoure chaque sensation. Qu’est-ce que c’est bon !Mes yeux brillants, bienveillants et pleins d’envie sont à eux seuls une invitation à vivre, se tenir la main, faire l’amour, s’embrasser, se déclarer sa flamme et vivre ensemble pour toujours. Oh oui chéri (e), je t’aime. Je t’aime et toi, qui es fou de moi, tu me susurres ces mots à l’oreille, et chacun de tes "je t’aime" m’arrache un orgasme.
La bouche accompagne le signal des yeux, cette bouche que tu embrasses franchement, tes mains me caressant partout où j’en ai envie, frôlant doucement ma peau pour me provoquer des frissons, puis glissant franchement sur mon corps perlé de sueur au bord de la fièvre.
Les yeux dans les yeux, on se fait un bisou esquimau avec toute cette naïveté tendre de l’enfance, tu me caresses la joue puis éloignant nos deux visages pour mieux les contempler, tu vois toutes mes formes.
Tu me doigtes, tu me branles, je pousse de petits gémissements et nos respirations haletantes continuent à faire monter la température. Nous sommes hors-sol, en apesanteur, naviguant au sein d’un vaste nuage de brume cotonneuse et douce. Tu me prends les fesses d’une main et je me provoque des frissons en me caressant, puis j’ai un autre orgasme.
Soudain, je sens dans mon dos un vent froid, l’eau qui se dérobe sous mes pieds, la pesanteur reprendre ses droits et je tombe. Je m’écrase. Je touche terre. L’air m’arrache les poumons et une voix forte grésillant au microphone m’arrache les tympans :
— Le sujet numéro trois cent quatre-vingt-onze a atteint la maturation à vingt-trois heures, zéro huit. Corpulence OK. Maturation sexuelle OK. État psychologique conforme aux attentes. Attend confirmation pour transfert en salle d’éveil.— Confirmation accordée.— Entendu. Lancement de la ventilation arrière de poussée et ouverture de la porte avant du sas. Correspondance terminée.
Je tousse, crachant l’eau qui tout à l’heure apportait mon oxygène et obstrue maintenant mes voies respiratoires. Merde. Effondré(e), allongé(e) au sol, je me lève brusquement. Les miroirs ont disparu. Au lieu de cela je me trouve dans un tube de métal blanc, au beau milieu d’un vacarme insupportable composé du clapotis de l’eau qui coule du plafond du tube et de la ventilation qui me pousse violemment vers l’autre extrémité. J’ai un rire nerveux quand portant les mains à mon visage, mes seins, ma bite, ma vulve et mon ventre, je constate que je suis bien adulte, entier (e), hermaphrodite, et, je suppose, magnifique comme dans mon songe qui s’est brutalement terminé. Portant la main au centre de mon ventre, j’ai un nouveau frisson. Je n’ai pas de nombril. Je reste d’abord pétrifié(e), incapable de penser. Puis, je me souviens.
*
L’hôtesse d’accueil fait vibrer les cordes de la chemise cartonnée rose qu’elle referme, satisfaite, puis les pose sur l’étagère qui se trouve derrière elle. Elle est magnifique. Je rougis et détourne le regard de ses fesses regardées avec envie. L’hôtesse disparaît dans le long couloir derrière elle. Je me prends la tête entre les mains. Je ne me supporte plus.Je souffre depuis toujours d’un drôle de symptôme que je n’avoue à personne. Je souffre d’amour. C’est tout con : je tombe amoureux de tout le monde, mais le pire dans tout cela c’est que je suis incapable de communiquer mes sentiments. Je panique. Je mets de la distance. Je souris et je m’enfuis. Ça y est, cela recommence. Je vois l’hôtesse sur le bureau. Moi qui soulève sa petite culotte et mets la main au panier. Elle qui jouit. Moi qui lui prends les seins et puis l’embrasse. Cela commence toujours comme cela.
Retiens-toi. Retiens-toi. Je retire ma main du dossier du fauteuil auquel je me cramponne nerveusement depuis tout à l’heure. Ma main tremble. J’observe ses lignes. Je la maudis. Puis, je craque. Je ferme les yeux. L’hôtesse me surprend. Je souris et je m’enfuis.Franchissant le hall, non sans avoir manqué de peu de me prendre en pleine face les portes à ouverture automatique du cabinet, je cours me réfugier jusqu’à une ruelle sombre et étroite où je peux me cacher et me recroqueviller en tailleur entre deux poubelles. Je m’affale, le souffle coupé. Je fonds en larmes. Ce n’est pas seulement une pulsion sexuelle subite. Cette hôtesse, je l’aime. Je veux vivre ma vie avec elle, avoir des enfants, adopter un chien et nous acheter une maison à la campagne, nous marier, et d’autres niaiseries. Je gâche tout. La tension sexuelle est trop forte et je cède à tout les coups.
Je pousse un cri de surprise.
— Ça suffit maintenant ! Je me suis tapé tout votre dossier alors maintenant vous allez me suivre jusqu’au cabinet et passer votre entretien avec Madame, le docteur Camille !
L’hôtesse saisit fermement mon bras et me traîne jusqu’au cabinet de Camille. Je me laisse faire et la suis en titubant. Je me sens infantilisé(e) et humilié(e). D’un autre côté, je suis soulagé(e) et je reprends mes esprits. Je fixe l’hôtesse qui me ramène au cabinet médical d’où je me suis enfui. Elle me jette un regard assassin et je détourne le regard, penaud (e). Je lève les yeux au ciel. Le ciel est gris comme toujours, mais je parie que derrière, le soleil brille. Plusieurs années en arrière, il aurait sûrement "fait beau temps". Les grattes- ciels ne suffisent pas à crever l’épaisse couche de nuages d’impuretés. Je soupire. Les portes s’ouvrent à nouveau.
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