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[SCI-FI] Rencontre avec le Diable

Chapitre 2

Rêve ou réalité ?

Trash
Je peine une nouvelle fois à m’endormir, les yeux encore grands ouverts, fixant mon plafond, perdue dans mes pensées. C’est un dimanche soir triste qui achève un week-end éprouvant.
— Ahahahah, tu n’as plus qu’à prier très fort ! Tu vas te planter !
Je me répète cette phrase, la dernière que j’ai échangée avec mon petit frère en fin d’après-midi. C’est vrai que c’était particulièrement méchant, mais j’étais crevée...
Nous quittions la console pour la première fois depuis vendredi soir. Il faut dire qu’avec Michael, nous venions de profiter de l’absence de nos parents pour le week-end de manière un peu trop abusive. Sitôt rentrés des cours, nous avions téléchargé le dernier opus de la célèbre franchise de Blizzard : Diablo 4, avec une seule idée en tête : détruire de Seigneur du Mal avant lundi matin.
Alors que mon frère a profité de ses 48 dernières heures de débauche pour s’acharner sur sa manette, détruisant des hordes de morts-vivants, squelettes, chiens des enfers ou d’autres démons en tout genre, de mon côté, l’expérience a été toute autre : je me suis délectée du jeu en fan absolue que je suis. Bien que je n’étais pas encore née pour la sortie du premier et du second opus, j’avais largement rattrapé mon retard et j’en connaissais tous les détails. Le 3eme m’avait déçue, bien que plus joli, il était moins détaillé. Mais j’étais incapable de me contrôler devant la découverte tant attendue du retour de Diablo, le démon primordial.
Après deux jours de destruction de hordes maléfiques, Michael jubilait devant le générique qui apparaissait à l’écran, le cadavre encore frais du Maître des Enfers aux pieds de son perso rendu quasiment invincible par des combos d’objets mal conçus.
— TROP FACILE ! avait-il crié.

Moi, j’étais presque triste, complètement déçue qu’une nouvelle fois on rende si faible l’un des plus puissants démons de l’univers et ça devait se voir sur mon visage. Ça me faisait royalement chier et c’est clair que si j’avais participé au développement du jeu, aucun doute que jamais un joueur n’aurait pu si facilement le blesser.
C’était probablement cette frustration, mêlée à la fatigue et aux heures de destructions massives, qui m’avaient poussée à répondre si sèchement à mon jeune frère lors de son retour brutal sur terre, à l’extinction totale de l’écran en face d’eux. Comme si la réalité reprenait possession de son corps, il avouait :
— Fais chier, c’est déjà dimanche soir. J’ai pas ouvert une seule fois mes bouquins et même si ce foutu démon est mort, j’ai toujours mon exam demain matin ! — Ahahahah, tu n’as plus qu’à prier très fort ! Tu vas te planter ! lui avais-je répondu, du taco-tac, pleine de moquerie, comme si je voulais venger Diablo de sa pathétique défaite.

Après ça, l’ado avait disparu à l’étage, probablement dans sa chambre pour rattraper son retard. Malgré mes quelques tentatives, dont une avec un repas préparé, je ne l’avais pas revu de la soirée.
Je continue de ressasser cette pseudo embrouille et l’ensemble de mon week-end, ce qui n’aide pas mon sommeil...Peut-être que les gens ont raison, que je n’ai aucun sentiment et que c’est normal que je sois « en marge », « exclue », «la geek sans ami », si je suis vraiment toujours aussi relou ? En tout cas, complètement ordinaire, je réalise que la seule chose qui peut me distinguer de la masse -des cons- est probablement mon sombre passe-temps. En observant les murs de ma chambre recouverts de posters de différents groupes de métal sataniques, de jeux vidéo à thème démoniaques ou encore d’affiches de films tel que Dracula, je me sens bien. Je balaye des yeux les murs jusqu’à la grande bibliothèque, juste en face de mon lit. Si l’étage inférieur est encore rempli des quelques classiques obligatoires du lycée que je viens de terminer, la grande majorité est composée de livres de magie noire, d’incantations, de rituels ou autres encyclopédies sur toute sorte de démons ou ce qui s’en rapproche. Mon trésor.
Je finis par abandonner la lutte contre le manque de sommeil. Je me lève en soupirant et me dirige vers la salle de bain dans l’idée de me passer la tête sous l’eau pour me changer les idées, définitivement incapable de m’endormir. Dans le couloir sombre, je remarque une faible lumière vacillante venue de l’entrebâillement de la porte de la chambre de mon frère. Tout autant curieuse que désireuse d’apporter des excuses à ma dernière phrase maladroite à l’égard de Michael, je m’approche. C’est un silence pesant qui m’accompagne jusqu’à la chambre entrouverte, la vieille moquette de l’étage masquant même mes pas légers. Malgré quelques tentatives de « Michael ? », plus ou moins prononcées, rien en dehors de ma voix ne vient fendre le silence alors que je finis par pousser la porte pour entrer.
Surprise, je découvre une chambre vide. La maison comporte d’autres pièces et en l’absence de nos parents, mon petit frère aurait pu aller dans n’importe laquelle pour me faire chier. Mais je viens de fermer tous les volets et je suis certaine qu’il n’est nulle part ailleurs. Il n’est pas non plus descendu, car pour ça il lui faut passer devant ma chambre et même prise dans mes pensées, je ne l’ai pas raté, je n’ai aucun doute non plus. La fenêtre et les stores sont fermés, ce qui exclut la possibilité d’une « fugue » que j’aurais eu du mal à expliquer aux parents. Hors de mon champ de vision depuis l’entrée de la chambre, derrière le lit, reposent les sources de la lumière qui m’a attirée jusqu’ici. J’aperçois depuis où je suis sept bougies étrangement disposées. Alors que je m’en approche, je remarque également d’autres éléments peu rassurants. Les chandelles sont en fait organisées dans une forme de symbole que je reconnais sans difficulté, dessiné par de la moquette brûlée.
Je ne suis pas au bout de mes surprises et la sérénité me quitte au fil de mes découvertes. Un peu plus loin, mon livre préféré ouvert et posé à même le sol. Sans aucune peine, je reconnais l’ouvrage précieux que j’utilise pour... me cultiver avant de dormir. C’est l’une de mes plus rares acquisitions : « Rencontrer Aesma ». Même si je l’ai légèrement détourné de son objectif principal, il s’agit, selon mes recherches sur différents forums, d’un livre ordonné par Aesma lui-même et jamais imprimé. Les seuls exemplaires existants étant uniques, écrits par des mains multiples, dictés par le démon lui-même. Il décrit ni plus ni moins que la manière de le trouver, ou plutôt de lui faire signe, « car c’est toujours lui qui vous trouve. »
En théorie, évidemment, car j’ai bien tenté des centaines de fois de suivre les ordres inscrits, difficiles à traduire exactement, sans succès. Je rougis de honte en me remémorant mes tentatives autrement plus qualitatives que ces symboles ratés et ses bougies bon marché, puis me décide finalement à avancer pour récupérer mon bouquin, à quelques pas. J’enjambe alors la série de bougies pour éviter de me brûler, mais malgré la trentaine de centimètres de sécurité qui me sépare de la flamme, je ressens une vive douleur sous le pied qui me surprend et me déstabilise. Dans un mouvement de panique, je repose le pied en plein centre du symbole et aussitôt en contact avec le sol, je ressens une terrible pression sur mes épaules. Soudain, comme si la gravité venait d’être multipliée par 1000, un quart de seconde suffit pour me faire happer par le dessin, tant écrasée par mes épaules qu’aspirée par le sol.
Je me réveille en sursaut de ce mauvais rêve, la respiration saccadée. Bien que je sois dans les sous-vêtements de nuit dans lesquelles je me suis couchée, il me suffit de quelques instants pour réaliser que je ne suis ni dans mon lit, ni dans ma chambre, ni même dans ma maison. Tout ici est sombre et une odeur de sang vit dans l’air. Il règne un froid glacial dans cette espèce d’angoissante caverne et le peu de tissu me recouvrant n’aide pas. C’est une sensation différente des frissons habituels qui me parcourt, la température n’est pas seule responsable, je suis prise de panique. Autour de moi, aucune direction ne laisse entrevoir à plus d’un mètre et c’est à l’aveugle que je me lance dans une direction au hasard, peinant même à distinguer mes pieds au sol. Malgré la peur et le froid qui s’allient pour me faire renoncer en me paralysant physiquement, je ne peux cacher une forme d’excitation d’enfin découvrir ce qui ressemble à ce que je cherche depuis que j’ai l’âge d’y penser.
Pieds nus, mes pas sont lents et difficiles sans voir où je marche et le silence m’entourant rend l’atmosphère malsaine. J’imagine que j’évolue dans un mélange de terre, de cailloux et d’os, essayant juste d’éviter la catastrophe en me coupant ou en me tordant la cheville.
A mesure que j’avance, mes yeux s’habituent aux ténèbres et j’aperçois enfin le bout de ce couloir qui s’ouvre sur une énorme salle. Le sol, qui est jusqu’ici jonché d’os éparpillés, est désormais totalement recouvert de parties de squelettes. Alors que la hauteur sous plafond doit être d’au moins quinze mètres dans cette chambre, elle est quasiment vide. Seul, en son centre, se dessine un édifice gigantesque fait d’une multitude de longs ossements et de crânes entiers entremêlés. A mesure que mon regard découvre ce monument du bas vers le haut, une profonde stupeur m’envahit. Je constate qu’une silhouette humanoïde de quasiment trois mètres est installée sereinement en ce qui semble être le centre de ce trône. Le froid brûlant commence à me devenir insupportable et machinalement, je me frotte ses épaules des deux mains pour me réchauffer pendant que mes yeux restent aspirés par la créature en face de moi.
Tout à coup la bête, inanimée jusqu’alors, s’éveille dans un tremblement de terre qui me terrifie. Totalement transie tant de froid que d’angoisse, je reste incrédule devant cette scène effrayante alors qu’une lumière bleu nuit éclatante apparaît dans les yeux du géant.
Rien de cette réalité brute n’est comparable avec tout ce que je peux imaginer d’une telle rencontre. L’environnement est ce qu’il y a de plus « normal » et pourtant il est loin de l’être : une ambiance macabre qu’on retrouve dans de nombreux livres ou films prenait vie devant moi. L’atmosphère qui règne est, par contre, hors de toute conception humaine même pour une initiée comme moi. L’air est si pesant que j’ai l’impression de peser 300 kilos, alors que j’en fais pas plus de 50. Un vent pénétrant m’agresse sans discontinuer, semblable à des lames de rasoir, à tel point que même mes pensées ralentissent. Une impression épouvantable que le froid sibérien qui règne tout autour de moi peut décider à chaque instant de mettre fin à ma promenade en me congelant vivante.
Le démon vient rompre ce silence interminable en s’adressant à moi.
« Que fais-tu ici ? »
Sa voix n’entre pas dans ma tête par mes oreilles, aucun son ne sort d’ailleurs de la bouche de mon interlocuteur, c’est un écho qui naît dans ma tête. Alors que je tente d’ouvrir la bouche pour répondre, non sans prendre le temps de réfléchir à la première phrase que je voulais prononcer face à un Seigneur maléfique, mes lèvres restent figées. Mais le démon n’a pas besoin de m’entendre pour me comprendre et il me répond aussitôt.
« Ton frère est de retour dans le monde du dessus, il n’avait aucun intérêt, si ce n’est d’ouvrir ta porte. Mais TOI, que fais-tu ici ?»
La question résonne si fort dans ma tête que j’en tombe à genoux, m’écorchant au passage, les mains sur les oreilles. Soudain déliée de l’aura de froid environnante, j’arrive à prononcer quelques mots péniblement.
— Je... suis... là... pour vous... rencontrer...... Mon Seigneur...
Je baisse les yeux puis la tête, n’osant le regarder plus longtemps.
— Je viens... vous prouver mon allégeance...
La masse énorme traverse la salle en une fraction de seconde et sa forte présence se fait ressentir dans mon dos. Alors que je suis toujours agenouillée, je ne dois pas lui arriver plus haut qu’aux genoux ou aux cuisses.
« J’ai remarqué toutes tes louables tentatives, chaque soir, petite vicieuse. Malheureusement tu es trop incompétente. »
Malgré la situation, je dois rougir en me remémorant mes « nombreuses tentatives ». J’attends depuis si longtemps d’expérimenter ce moment que je me sens plus vivante que jamais, peut-être parce que je sais qu’il n’y a pas d’issue favorable. Je suis coincée entre la peur terrible de ma fin qui peut arriver à chaque instant et l’unique excitation de profiter d’une minute dont aucune personne sur terre ne peut témoigner.
J’ai toute ma lucidité quand je me rappelle de ce que je sais sur Aesma et principalement que c’est l’un des sept, le Démon de la luxure. Peut-être que s’il doit choisir, il préfère profiter d’une humaine à sa merci plutôt que lui arracher les membres ou pire encore, j’imagine. Consciente de n’avoir plus rien à perdre et impatiente, je n’engage même pas la lutte et me laisse tomber en avant sur mes mains. A présent à quatre pattes, en string et nuisette, un démon de près de trois mètres juste dans mon dos. Je sais que je n’ai plus besoin de tenter un effort surhumain pour m’exprimer, Aesma peut lire mes pensées, mais aucun pouvoir n’est nécessaire à ce moment-là pour deviner ce que je réclame : me faire défoncer.
« Petite salope. J’ai connu de nombreuses humaines, succubes, vampires, démones, mais tu es là première à te mettre à quatre pattes devant moi aussi rapidement ».
L’aura givrante redouble et j’ai à nouveau peur que son choix soit de m’écraser avant même de tenter autre chose. Entre crainte, soumission, respect et curiosité, je tourne la tête non sans difficulté pour voir ce qu’il se passe derrière moi. Je découvre enfin de près l’immense corps de mon terrifiant partenaire. Il est à la fois repoussant et envoûtant, comme si tout ce qui est répugnant devient dans sa tête follement attirant. Il a l’apparence d’un humanoïde très impressionnant, plus grand et plus large que le plus développé des hommes. Sa peau est bleuâtre, elle semble épaisse et aussi résistante que la pierre. Puis, deux cornes naissent sur son front et donnent un aspect rugueux à un visage plutôt fin. Finalement, j’imagine une longue queue dans son dos dont je ne vois que le bout fourchu. C’est pourtant bien la vue de son autre queue, pendante entre ses jambes, qui me glace l’échine instantanément, aucun muscle de mon corps ne pouvant plus bouger.
J’ai envie d’ouvrir grande la bouche pour crier mes envies, mais c’est au-dessus de toutes mes forces et je me contente, provocatrice, de me passer la langue sur ma lèvre supérieure en fixant la bite.
— Mettez là ! Enfoncez là ! Je vous en supplie ! Baisez-moi, maintenant !
Mais toutes mes pensées sont prisonnières dans ma tête.

Un sourire moqueur naît au coin des lèvres de l’être maléfique alors que je le vois se servir de sa main pourvue de longues griffes pour guider son membre jusqu’à ma petite chatte qui lui est offerte. Le froid doit rendre la pénétration difficile, mais il n’en est rien et le monstre s’enfonce en moi avec une facilité inattendue. Je veux crier mon plaisir, mais il m’en est toujours impossible. Quelle frustration ! Je ne pense plus qu’à subir silencieusement les premiers assauts. Très rapidement, le membre démesuré de mon partenaire touche le fond de mon utérus, alors qu’il n’est pas rentré en moi à plus d’un tiers. Pourtant, je n’ai aucune envie de faire preuve de la moindre résistance, ce qui provoque une certaine incrédulité chez le démon. Il donne quelques coups brusques en me demandant si mon esprit comme mon corps n’abdique pas déjà, l’air déçu.
Mais je suis bien toujours présente et je tente de le lui faire comprendre, plus aucune partie de mon être ne répond, mais dans ma tête, je crie :
— CONTINUEZ ! Encooooore ! Oh mon Dieu, oh mon démon ! Anéantissez-moi !!
Quel douloureux délice ! Je perds tout contrôle pendant que derrière moi les va-et-vient de la créature deviennent vraiment intensifs et violents. Mes orgasmes successifs ressemblent à ceux que j’ai toute seule dans son lit en plus intense. Par contre, je ressens pour la première fois l’impression effrayante que mon esprit embué souhaite quitter mon corps à chaque pénétration, le plaisir étant trop violent pour être supportable. Mes yeux se révulsent et tout mon corps abandonne définitivement son combat contre le froid. La dernière lueur de chaleur me vient du lieu de notre union aussi disgracieuse et violente qu’immorale. Paradoxalement, c’est aussi depuis là que se répand lentement sur ma peau, progressant sur mes cuisses, mes fesses, et le long de mon dos, un bleu virant au violet.
Conquise et satisfaite, je me relâche corps et âme. « Mon démon » le ressent et il ne lui en faut pas plus pour se lâcher dans un râle qui fait trembler la terre, déversant toute sa haine dans mon ventre comme une vague de froid absolu et achevant ainsi ma transformation complète en statue de glace. C’est précisément à ce moment que mes yeux révulsés s’ouvrent en grand. Contre la volonté de mon corps, mon esprit tente d’éviter son sinistre sort pendant une courte seconde, mais il est déjà trop tard. Mes lèvres gercées et soudées entre elles se craquellent et laissent échapper une légère fumée d’un blanc luminescent qui contraste totalement avec le lieu. Je me surprends à me regarder ainsi, quitter mon propre corps. Je ne suis plus qu’une émanation gazeuse composée de mon esprit ou peut-être de mon âme, tentant vaguement de me rassembler, gagnant en intensité.
Légèrement en surplomb de la scène, je peux ainsi voir le démon se retirer sèchement de « mon » corps congelé, comme on tire une épée de son fourreau, provoquant de nombreuses fissures tout au long de la glace.
Peu à peu, je prends conscience de mon état et de mon nouvel environnement, je vois et j’entends, mais ne peux toucher, je sens, mais ne peux goûter. Autour de moi, des milliers de formes de vie semblable à la mienne, plus ou moins luminescentes, virevoltent sous le haut plafond et autour du trône.
« Tu ne te croyais pas unique, petite traînée ? »
Satisfait, le sombre Seigneur retourne lentement jusqu’à son trône et je l’entends murmurer dans un langage incompréhensible qui fait à nouveau trembler le sol et tomber la statue de glace de l’humaine à quatre pattes -moi- me brisant sur le coup. Une épaisse poussière émane du sol et les os le recouvrant se mettent à trembler eux aussi. Le démon élève la voix en continuant son monologue dans un énochien dont je ne distingue que quelques mots. Désormais, je peux voir une masse difforme d’un mélange de tout ce que composait le sol tourbillonner dans des bruits effroyables d’os qui se brisent. Quelques pierres tombent du plafond et les milliers de petits nuages blancs s’affolent, tournant dans tous les sens, puis finalement, tout s’arrête. L’ensemble des objets animés retombent au sol et la poussière se dissipe, me laissant apparaître une silhouette humaine, debout au sol. Petit à petit, je découvre plus distinctement une femme nue.
Le corps qui se dessine devant moi est si proche de ce qu’on pourrait qualifier de perfection qu’il est presque impossible de le décrire, mais ce qui provoque ma stupéfaction est la découverte de son visage. En tout point, il est identique au mien, ou plus précisément, ce qui était le mien il y a encore quelques minutes. Seuls les cheveux, qui bien que coupés et coiffés comme je le fais habituellement, semblent naturellement lisses et brillants, ce qui est loin d’être mon cas. Son sourire sans vie laisse apparaître une dentition aussi parfaite que naturellement impossible.
« Cependant, tu m’as surpris. »
Le démon se relève et s’approche silencieusement de sa création avant de la contempler pendant quelques secondes, je ne suis absolument pas rassurée, d’autant plus dans mon état.
« Tu m’as démontré une dévotion particulière et tu as déjà compris qu’il était inutile de perdre des forces dans un combat perdu d’avance. J’ai des projets pour toi... »
Je suis incrédule, bien que je ne sache même pas exactement à qui il s’adresse alors qu’il tourne autour de sa nouvelle invitée en s’exprimant.
« Approche, ma petite salope. » dit-il froidement en s’arrêtant face à la femme sans vie, levant le bras droit.
Ces mots me provoquent une émotion particulière, qu’il me traite de salope semble mérité, mais je suis bouleversée d’accepter comme un compliment d’être, moi, Mila, « Sa petite salope », alors que je m’offusque de bien moins en général. Je sais désormais qu’il s’adresse bien à « sa » salope, celle qui n’a pas hésité une seconde à se mettre à quatre pattes devant son autorité pour se faire démonter et détruire... littéralement. Craintive, mais impatiente, je tente de glisser jusqu’à sa paume. A peine à destination, Aesma ferme brusquement sa main sur moi, me compressant avec une telle puissance qu’une terrible douleur encore jamais connue me donne l’impression de disparaître définitivement. Enfin, j’entrevois à nouveau la lumière quand il rouvre ses doigts et je ne suis alors plus faite d’une fumée ou de gaz, mais une petite pierre verte de forme triangulaire.
Je brille si intensément que la salle entière semble avoir ouvert son plafond pour laisser entrer les rayons de soleil de plein fouet.
« Quand à moi, désormais, je n’aurais plus à subir l’immonde disgrâce de l’imperfection humaine de ton corps quand il me prendra l’envie de te baiser durant l’éternité, chienne. »
Comme un marteau, il abat de son poing fermé, moi dedans, sur la tête de la femme inanimée, plantant avec une précision diabolique la pierre en plein milieu de son front...
... Je me réveille d’un bond en sueur et haletante, cherchant autour de moi. C’est ma chambre, mon lit. Par réflexe, je me touche la tête, le front et ne constate rien d’anormal, soulève rapidement ma couverture, mon corps est bien là. Par contre, je suis nue et je me souviens pourtant vaguement avoir passé ma nuisette et un string avant d’aller me coucher. Les yeux mi-clos, la stupéfaction du réveil passée, je me lève. Ce cauchemar était terriblement réel, bordel.
Mon iPhone se déclenche, il est 7h00, Monday, m’indique l’écran. Les yeux encore embués, je saisis des sous-vêtements. J’imagine que je suis encore bien endormie parce que j’ai un mal fou à me glisser dans mon string. Le soutien-gorge que j’ai choisi au hasard n’a quant à lui aucune chance de se fermer. J’en teste un autre sans plus de résultat avant de me toucher la poitrine en essayant de me compresser les seins de manière un peu maladroite.
Les bras m’en tombent et je m’exprime à haute voix pour moi même.
— Putain... Bordel...
Je laisse tomber le soutien-gorge et attrape la première robe venue pour l’enfiler non sans difficulté. Moi qui ai l’habitude d’être plutôt à l’aise dans mes vêtements, je sens la robe épouser des formes que je me découvre. Totalement paniquée, je ferme ma penderie pour faire face à mon miroir et le résultat est saisissant.
— Ouah... Putain...
La robe qui m’arrive normalement jusqu’aux genoux ne s’arrête plus qu’à mi-cuisse et épouse parfaitement mes fesses et ma poitrine qui, sans devenir extravagantes, ont gonflé. Sans soutien-gorge et ainsi compressés, mes tétons se laissent entrevoir sous le tissu. Je me tripote le visage, tire mes joues et me tapote la tête devant le miroir, c’est bien moi.
Ainsi vêtue, je sors de ma chambre abasourdie et sans destination, croisant mon frère, à toute vitesse dans le couloir, manifestement pressé.
— Je vais quand même pas arriver en retard en plus de pas avoir révi... Hey, salut sœurette. Ciao à ce soir.
Mi dans mes souvenirs, mi dans la réalité, j’essaye de me refaire le film de la soirée jusqu’à aller voir dans la chambre de Michael. Sur son bureau d’étude, je retrouve bien mon livre fermé, mais derrière son lit, pas de bougie et la moquette n’a aucune trace de brûlure, même de près, ce dont je m’assure en m’accroupissant. Désormais, je suis parfaitement réveillée et je reste scotchée en me relevant de ma recherche d’indice : je fais face au miroir de mon frère. Ma nouvelle prestance dans cette robe me transforme, mais il n’y a pas que ça. Je suis plus grande, d’au moins 10 centimètres et je dois facilement faire 1m75. Mes jambes sont magnifiques, bien plus longues et parfaitement entretenues alors que je n’y prête jamais trop d’attention. De profil, c’est indécent, comme si j’avais été fabriquée sur mesu...
— Nom de Dieu de merde...
Je me précipite sur mon livre, l’ouvre et le feuillette en cherchant à la fois tout et rien, excitée comme une puce.
— OH, MAIS JE VIS DANS UN REVE !
Je cours à la salle de bain, me coiffe, me décoiffe, me recoiffe. Sors ma brosse à dents et contemple ma dentition dans le miroir plutôt que de l’utiliser. J’ouvre grande la bouche.
— AAAAHHH... OHHHH... AAAAAHHHHH...
Je m’adresse un sourire, large, très large. Tout à coup, un brusque retour sur terre me terrifie. Pendant une fraction de seconde, je crois apercevoir dans le reflet du miroir, derrière moi, le Démon de mon imagination. Je me retourne brusquement, rien, puis refais face au miroir, il n’est pas là non plus. Je me fixe droit dans les yeux et me replonge dans mon rêve. Je tente de faire le vide, je m’immerge : la caverne, le froid, la peur, puis lui, son énorme queue que j’ai tant désiré. Je m’imagine à quatre pattes alors qu’il me détruit violemment, corps et âme. Puis, retourne à la réalité en explosant.
— Ca s’est vraiment passé ? Je me suis vraiment fait baiser comme ça ?
Mon retour sur terre est mitigé et je ne sais plus où me situer, mais une chose est sûre, je vais être en retard. D’un pas décidé, je quitte la salle de bain et descends directement. Je passe devant la cuisine sans aucune envie ni de café, ni d’un jus de fruit. C’est pourtant un rituel journalier, mais je ne vais pas me forcer et je file dans l’entrée sans m’arrêter. J’attrape la première paire de baskets venue mais elles sont beaucoup trop petites, je n’ai aucune chance de faire entrer mon pied là-dedans.
— Putain je vais pas aller en cours pieds nus...
Avec bien peu d’espoir, j’attrape une paire de talons de ma mère qui ne met que ça. Une taille et demie de plus et ça rentre presque parfaitement. Quelle chance ! J’enfile le deuxième et prends mon sac ainsi que mes clés avant de sortir en claquant la porte. Sur le perron, je prends le temps de respirer quelques secondes.
— Ça va être une longue journée... Je me demande comment s’est passé le week-end Diablo, pour les autres...
Je manque de peu de m’éclater au sol dès la première marche d’escalier, je n’ai vraiment pas l’habitude de ces conneries, mais je me rattrape de justesse. Pour la troisième fois de la journée déjà je lâche un long soupir avant de prendre soin de repartir en faisant très attention. Durant les 5 minutes de marche qui sépare ma maison de l’arrêt de bus, je croise trois gars et deux d’entre eux me matent de haut en bas puis me dévisagent, sans aucune gêne. Je suis connue, ou quoi ? Quels connards. Je n’ose rien dire, mais je n’en pense pas moins.— Une très longue journée...
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