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Sensualité japonaise

Chapitre 5

Le rêve du Cerisier Blanc

Erotique
Je me sens fatiguée cet après-midi. La matinée a été bien remplie, avec deux réunions de deux heures auxquelles j’ai participé en tant qu’assistante de Tanako, ma superviseure. Nous avons bossé deux semaines sur les dossiers, en finissant tard voire très tard. J’ai à peine croisé Toshirô ; Nous n’avons même pas pu regarder les photos prises au parc. Je rentrais vers minuit, la mère de Toshi me laissait mon repas à réchauffer et le matin je partais vers six heures.

— Tu as l’air épuisé, constate Tanako, alors que nous nous retrouvons autour d’un café (un triple expresso bien sucré pour moi). Tu tiens le coup ?— J’avoue ne pas avoir l’habitude de dormir moins de cinq heures par nuit.— Je suis rodée. Je suis maman de jumeaux de cinq ans, alors les nuits courtes, j’ai l’habitude maintenant.— Waouh... ça ne doit pas être facile tous les jours.— Question d’organisation. On va fêter la signature des contrats au restaurant. Je compte sur ta présence.

Bien que je n’en aie pas spécialement envie, je me sens dans l’obligation d’accepter. Je ne suis pas allée aux deux dernières « after work ».

— Très bien, je vais prévenir madame Nakamura de ne pas m’attendre pour dîner.— C’est bien. Et prends un jour de congé demain.— Pardon, mais…— C’est pour te récompenser de tes efforts et de ton travail.— Mais... enfin...— Non discutable. Boucle tes derniers dossiers et rentre chez toi. Nous nous retrouvons dans une heure en bas.— Très bien. Merci Tanako-san.

Deux heures plus tard, je me retrouve coincée entre Tanako et Sumire, la première assistante de ma superviseure. L’ambiance est bien différente qu’au bureau. Nous sommes dix à table, en plus de notre directeur en bout de table. La bière coule à flot entre les différents plateaux que nous apportent les serveuses. Les hommes parlent forts et rient en se donnant de grandes claques dans le dos. Je me sens mal à l’aise car les plaisanteries fusent sans que je les comprenne toutes. Et j’ai encore plus de mal à supporter le regard libidineux d’Orochi, l’assistant de monsieur Kobayashi, notre chef de service. Il ne m’a jamais approchée au travail, mais ce soir, sa façon de me regarder, de se lécher les lèvres en lorgnant ma poitrine, me laisse deviner ses pensées perverses.

— Il paraît qu’il porte bien son nom, me glisse Sumire à l’oreille.— Il paraît qu’il en a une grande ! répond Tanako avant de pouffer de rire.

Comme je ne comprends pas la plaisanterie ou le jeu de mot que sous-entendent mes deux voisines, Tanako prend soin de m’expliquer qu’Orochi signifie Grand serpent. Je manque d’avaler ma gorgée de thé de travers en m’esclaffant à mon tour.

— Il a l’air d’être intéressé. Tu es célibataire, non ?— Bein, euh…
Je me sens coincée. Je ne sais pas quoi répondre. J’ai une aventure avec Toshirô, mais de là à dire que nous formons un couple… il y a des kilomètres. Sumire me donne un coup de coude, pour m’encourager à répondre positivement aux avances silencieuses du Grand Serpent. Mais je n’en ai pas envie. Il ne m’attire pas du tout. De plus en plus mal à l’aise, je n’ai qu’une envie : rentrer chez les Nakamura et me coucher. Mais je ne peux pas partir la première, ce serait malvenu. Je ne sais pas comment je vais pouvoir me tirer de cette situation.

— Veuillez m’excuser, dit alors Tanako en terminant son verre de bière et en se levant. Je vais devoir rentrer. J’ai deux monstres qui doivent mener la vie dure à mon mari. Bonne fin de soirée.— Je me permets de vous accompagner, Tanako-San, réponds-je en saisissant la balle au bond. — Très bien, Emy-San, me lance monsieur Kobayashi. À lundi. Reposez-vous bien, vous l’avez bien mérité.— Merci Kobayashi-Buchou
titre honorifique pour un manager, un directeur d’équipe – prononcer bou-tcho
.


J’emboite le pas à Tanako, soulagée de quitter cette assemblée bruyante. Je quitte ma superviseure sur le trottoir, devant le restaurant et je me dirige vers la station de métro. Il y a encore du monde dans les rues. Je regarde ma montre, il est vingt-et-une heures quinze. Une fois dans le métro, je serai à moins d’un quart d’heure de la maison des Nakamura. Autant dire que je ne vais pas traîner avant d’aller me coucher.Alors que je m’arrête à un feu le temps qu’il passe au rouge, je me sens observée. Je me retourne, mais il y a beaucoup de monde autour de moi. Pourtant, je sens un regard, un seul, lourd et angoissant peser sur moi. Je resserre les pans de ma veste sur moi. C’est la première fois que je ressens cette désagréable sensation. Je me suis toujours sentie en sécurité dans les rues de Kyoto. Que se passe-t-il ce soir ? Je regarde discrètement autour de moi, mais je n’arrive pas à trouver la source de mon malaise. Alors que le feu piéton passe au vert, je sens une caresse sur mes fesses qui me fait sursauter. Je traverse la rue aussi rapidement que me le permet la foule autour de moi. J’espère me fondre en elle. Je suis certaine que cette caresse n’était pas un accident.

Ssssserpent…

Ce mot surgit brusquement dans mon esprit. Se pourrait-il qu’Orochi m’ait suivie ?

Avance… Je te protégerai…

Quelle est cette voix qui résonne soudain dans mon esprit ? J’accélère le pas et tourne dans une petite rue. Au moins, comme ça, je saurai si je suis réellement suivie ou non. À mon grand soulagement, seul le claquement de mes talons résonne dans la ruelle. Ce n’était qu’un tour joué par mon esprit fatigué. Je prends alors une nouvelle ruelle qui tourne sur ma gauche, pour gagner ma station de métro. Plus que quelques mètres et je serai en sécurité. Mais au moment d’arriver sur l’avenue, une ombre se dresse devant moi et me bloque le passage.

— Tu croyais sans doute m’échapper ?

Cette voix me glace le sang.

— Laissez-moi passer, Orochi-San.— Oh, non, Emy-Chan. J’ai très envie de faire connaissance avec vous.— Vous êtes ivre. Laissez-moi passer.
J’essaie de durcir le ton pour masquer ma peur, mais ça n’a pour seul effet que de le faire rire aux éclats. Contre toute attente, il me plaque contre le mur en m’empoignant la gorge. Je lâche un gémissement de surprise et de douleur. Je m’agrippe à son poignet et essaie de lui donner des coups de pieds pour qu’il me lâche. Mais tout ce qu’il fait c’est rire aux éclats. Sa main libre commence à défaire les boutons de ma veste.

— On dit que les Gaijin
étrangers
sont de vraies salopes, c’est vrai ça ?
— Lâ… che… moi…

Je commence à avoir du mal à respirer. J’ai beau me débattre, Orochi continue à me déshabiller. Ma vue se trouble. Je crois halluciner lorsque je vois une lumière apparaître derrière mon agresseur.

— Po… li… ce, parviens-je à murmurer.— Non, pas ici.
Il se penche sur moi pour me lécher la gorge. La lumière derrière lui se fait plus éblouissante et je crois deviner la silhouette d’un arbre majestueux. Une bourrasque vient soudainement balayer la ruelle.

— Lâche ma princesse ! rugit une voix qui semble rebondir contre les murs.
Surpris, Orochi me lâche et je tombe lourdement sur le trottoir.

— Qui… Qui est-là ? demande Orochi en tournant sur lui-même.
Le vent souffle de plus en plus fort, entrainant avec lui des débris et des pétales. Je tends la main, un pétale vient se poser au creux de ma paume.

— Un cerisier blanc, murmuré-je.Je te protégerai ma princesse.

Un claquement résonne, comme celui d’un fouet. Je vois, comme dans un rêve, Orochi tomber à genoux en se tenant la joue. De la silhouette du cerisier se sont étirées de longues branches. De l’une d’elles coulent quelques gouttes de sang. Ses fleurs se teintent en rose, puis en rouge. Deux autres rameaux s’étirent jusqu’à moi, m’enlaçant. Je perçois un mélange de force et de tendresse émanant d’elles.

Tu es en sécurité, ma princesse.

Le monde semble vaciller autour de moi. Ma vue se brouille, s’obscurcit. Alors que je me sens soulevée du sol par de puissants bras, je suis happée par les ténèbres de l’inconscience.

— Je vous remercie de l’avoir raccompagnée. Est-elle ivre ?

Dans mon monde obscur, la douce voix inquiète de madame Nakamura me parvient légèrement étouffée.

— Non, Nakamura-Sama, répond une voix masculine profonde, que je ne connais pas. Elle est juste très fatiguée. Il semble qu’elle ait beaucoup travaillé ces derniers temps.— Oh, oui, la pauvre enfant ne se ménage pas.— Mon épouse me l’a dit. Elle était très inquiète de ne pas l’avoir rattrapée dans le métro alors qu’elle est partie juste derrière elle. Emy-San a dû faire un malaise. Ma femme m’a appelé pour que je vienne les chercher en voiture.— Un grand merci à elle et à vous aussi, monsieur…

Les voix s’éteignent doucement. Je ne sais pas qui est mon sauveur. Je ne sais pas si je pourrais le remercier un jour.

Je me réveille dans le brouillard. Tout est gris autour de moi. Pourtant, il ne fait pas froid, au contraire. Il fait très doux. Je suis couchée sur un tapis moelleux. Je promène ma main autour de moi. Je sens la douce caresse de brins d’herbe et de fleurs. Je me redresse doucement. Je suis surprise de me voir vêtue du yukata que Toshi m’a offert. Je me mets à genoux et lentement la brume autour de moi se lève pour laisser apparaître une petite clairière, couverte d’herbe et parsemée de fleurs roses et jaunes. Mon environnement est calme et serein. La brume continue de se lever pour dévoiler un cercle d’arbres en fleur – des cerisiers couverts de petites fleurs rose pâle. Je me lève doucement et pivote sur moi-même.
— Que c’est beau.— Cet endroit est juste pour toi, ma princesse, dit une voix grave derrière moi.

Je me retourne pour découvrir un magnifique cerisier blanc. Sa ramure balance lentement au gré du vent. Ses pétales volent vers moi, me caressant le visage au passage. Il est enveloppé d’un halo de lumière, tel un ange descendu du ciel. Un rira émane de l’arbre, doux et moqueur à la fois.

— Je suis loin d’être un ange.

Deux pousses se détachent du tronc et s’étirent vers moi. Sans réfléchir, j’avance à leur rencontre.

Je ne risque rien. Ce n’est qu’un rêve.— Si c’est ce que tu penses…
Alors que l’une des rameaux se dirige vers mes jambes, l’autre s’approche de mon visage. Je ferme les yeux alors qu’elle me caresse la joue, avec tendresse, comme le ferait un amant avec sa maîtresse. Elle dessine les contours de mon visage.

— Ta peau est toujours aussi douce.— Pourquoi toujours aussi ? D’où se connaît-on ?— Tu ne t’en souviens pas encore, mais ça viendra. Laisse-moi t’admirer.
Je hoche la tête en silence, comme envoûtée par la voix et la caresse des branches. La brindille qui me caressait le visage descend le long de ma gorge, tandis que l’autre remonte le long de ma cuisse, sur mon vêtement. Elles se rejoignent sur mon obi, en défont le nœud. La large ceinture tombe à mes pieds alors que les branches poursuivent mon déshabillage. Elles écartent les pans de mon yukata. Par réflexe, je cache ma poitrine de mon bras gauche et mon pubis de ma main droite. Avec une douceur étonnante, les ramilles viennent se poser sur ma main et mon bras pour les écarter.

— Tu es belle, laisse-moi t’admirer.
Même si mon esprit m’intime de ne pas me laisser faire, mon corps me crie le contraire. Mes bras retombent le long de mon corps. Les branches remontent vers mes épaules et font glisser le yukata le long de mes bras. L’air tiède me caresse aussi agréablement la peau que le font les tiges. Elles suivent les courbures de mes épaules, de mon buste et de ma taille. Elles glissent jusqu’à ma poitrine, suivent l’arrondi de mes seins m’arrachant de soupirs de plaisir. Elles sont aussi douces que les doigts de Toshi lorsqu’elles frôlent mes mamelons.

Non, plus encore.

Délaissant ma poitrine, elles poursuivent leur exploration le long de mes hanches, de mes jambes avant de remonter sur mes épaules. Elles tracent le triangle de mes omoplates, descendant le long de ma colonne vertébrale avant de remonter sur ma nuque. Arrivées sur mon crâne, je sens qu’elles se divisent en plusieurs tiges qui envahissent mon cuir chevelu. Je gémis de plaisir car j’ai toujours aimé le massage de la tête chez le coiffeur. Mon corps se détend sous l’effet de ce massage inattendu. Comme si elles percevaient mon excès de plaisir, les branches se retirent de ma tête et descendent le long de mes flancs. Chacune des ramilles se glisse entre mes côtes, créant autour de mon buste comme un corset. Des pousses encore plus fines recouvrent mes seins d’un fin maillage, les pressant doucement. Je laisse échapper de nouveaux gémissements.

De nouvelles ramures s’étirent vers mes fesses et mon bas-ventre. Leurs extrémités m’effleurent délicatement le pubis avant de s’immiscer dans mon entrejambe.
— Tu y prends beaucoup de plaisir, ma princesse, me susurre la voix. Cela me plaît beaucoup.
Je ne peux nier que ni l’étrangeté de la situation, ni les caresses prodiguées ne me laissent indifférente, sans réaction.

— Regarde-moi, ma douce.

Lorsque j’ouvre les yeux, je vois apparaître dans le halo de lumière une silhouette noire. Les rameaux semblent être le prolongement de ses bras. Curieusement je n’ai pas peur. Au contraire, je me sens bien et désireuse de poursuivre cette expérience si sensuelle.

— Viens à moi, mon aimée.— Tout ce que vous souhaitez, me surprends-je à répondre.
Le branchage se met alors en tension, se resserrant douloureusement sur moi, m’oppressant la poitrine au point de me couper le souffle. Mais cela ne dure qu’un court instant. Je me retrouve plaquée contre l’écorce rugueuse du cerisier. L’étreinte de la ramure se relâche, se faisant plus tendre. La silhouette que j’avais cru voir semble s’être fondue dans le cerisier. L’une des branches glisse alors sous ma cuisse droite pour la soulever et la plaquer contre le tronc.
— Ton nectar m’a sorti de mon profond sommeil. Nourris-en moi encore.

Mon bassin ondule de lui-même, frottant mes lèvres contre l’écorce rugueuse. J’entends le cerisier grincer, craquer par moments. Je regarde entre mes cuisses et vois qu’une partie de l’écorce s’est détachée du tronc pour laisser apparaître le cœur de l’arbre. Une petite protubérance s’y forme. Elle grossit un peu jusqu’à atteindre la taille d’un petit œuf de poule.

— C’est tout ce que je peux t’offrir pour le moment.— Non… me plains-je les larmes aux yeux.

Je fais glisser mes mains jusqu’à mon intimité pour écarter mes lèvres et englober la protubérance. Mes doigts partent à l’assaut de mon bouton de chair, prompts à me donner le plaisir que mon étrange partenaire semble incapable de m’offrir. Alors que mon clitoris durcit sous mes doigts, mes mamelons sont excités par les tiges qui se resserrent autour d’eux.

Je deviens folle… non… ce n’est qu’un rêve

Des fleurs blanches éclosent sur mes mamelons. Alors que mes doigts poursuivent leurs caresses indécentes sur mon clitoris, les fleurs se posent sur mes tétons dressés et exercent sur eux une forte succion au point que ma peau est douloureusement étirée. La douleur se diffuse comme une décharge électrique jusqu’à mon bas-ventre. Mes doigts lâchent mon bouton et se faufilent dans mon intimité trempée. Mes trois doigts glissent avec facilité dans mon antre chaude et moelleuse. Mes gémissements sont de plus en plus sonores au fur et à mesure que mon plaisir s’intensifie et s’écoule sur le bois tendre.
— Que ton nectar est doux. Donne-m’en plus, ma douce. Je te donnerai tout le plaisir que tu mérites.

Mes doigts accélèrent leurs mouvements tandis que les fleurs m’aspirent les tétons avec plus de force. Les muscles de mon bas-ventre se contractent. Dans un cri, je retire mes doigts et sens ma cyprine s’écouler sur le bois qui semble frémir contre moi. Ma peau se couvre de délicieux frissons. Les branches se resserrent doucement autour de moi alors que je me laisse aller. Je ferme les yeux, baignant dans une exquise félicité.

Une douce chaleur m’enveloppe comme un cocon tendre et réconfortant. Le léger parfum de fleurs de cerisier me caresse les narines. J’ouvre difficilement les yeux et me tourne sur le côté. La lumière du jour filtre à travers les rideaux. Je mets quelques secondes à réaliser que je suis dans ma chambre. Je m’étire voluptueusement sous ma couette.

Quel rêve étrange… il me semblait si réel…

Machinalement, je descends ma main dans mon entrejambe. Mon index glisse entre mes lèvres. Mon intimité est encore très humide. Je ramène ma main et observe mon doigt. Une fine pellicule luisante en recouvre la pulpe.

Trop réaliste… Enfin… être excitée par un arbre… faut être complètement dérangée.

Pourtant, cela a été si agréable. J’aurais presqu’imaginé les mains d’un homme sur moi. Deux bips discrets me tirent de ma rêverie érotico-végétale. Je me redresse en rejetant la couette à mes pieds. Je finis par me lever et m’installe devant mon bureau. Mon téléphone émet une petite lumière bleue, indiquant une notification de message.

[SMS,Toshirô,Emilie]
< Bonjour, princesse. J’espère que tu vas te reposer aujourd’hui. Je n’ai pas pu attendre de regarder les photos avec toi. Tu es si belle dessus !

Je rougis à ce compliment et poursuis ma lecture.

[SMS,Toshirô,Emilie]< Je n’ai pas pu résister à les publier sur le blog que j’ai ouvert : Légendes érotiques de Kyoto. 

Je suis choquée de lire cela. il m’avait pourtant promis de les regarder avec moi et que l’on déciderait ensemble de ce que nous allions en faire. Je me sens trahie. Mais je reprends.

[SMS,Toshirô,Emilie]< Je te laisse le lien, en espérant que tu pourras me pardonner. 
Quelque part, je me sens trahie par mon amant. Mais je clique quand-même sur le lien.

Une voix profonde présente la page.

— Soyez bienvenu sur le blog : Légendes érotiques de Kyoto. Sont-elles vraies ? Sont-elles fausses ? Personne ne le saura jamais. Ce soir, en exclusivité pour vous, La Dame Blanche de Murayama.

J’ignore à qui appartient la voix, mais mon attention reste portée sur l’écran. Quelques estampes illustrent la première partie de l’histoire puis viennent mes photographies. La voix poursuit décrivant les rencontres entre Ettô et Tsubame. Mais je suis hypnotisée par mes propres clichés. Les revoir réveille mon excitation. J’ai pris du plaisir à les faire.

Je jette un œil au compteur en bas de page : déjà 5 789 vues et 5 247 de « j’aime ». Qui sont ces anonymes qui ont pris plaisir à me regarder poser ? Je prends le temps de zoomer sur mon visage parfaitement recouvert par le masque.

Vraiment impossible de me reconnaître.

Je promène le pointeur de ma souris sur la photo lorsque j’aperçois une silhouette noire, dessinée dans l’arbre. Je me frotte les yeux et regarde à nouveau. La silhouette que j’ai cru voir semble résulter des dessins de l’écorce de l’arbre contre lequel je me frotte.

Et cette protubérance que j’ai sentie ?

Je secoue la tête, agacée par mon imagination érotique débordante. Ne suis-je donc pas assez satisfaite avec Toshi ?

— Il semblerait que non, princesse. Je te ferai connaître d’autres plaisir.
Je relève les yeux sur l’écran et vois apparaître le cerisier blanc. Et la voix du narrateur annonce prochainement une nouvelle légende. Je ferme la page du blog après l’avoir sauvegardée dans mes favoris et me jette sur mon lit. J’envoie un court message à Toshi.

[SMS,Toshirô,Emilie]
> Tu aurais pu me prévenir pour le blog.
Je patiente quelques secondes et vois apparaître la réponse de Toshi.

[SMS,Toshirô,Emilie]
< Je suis désolé. Cela m’est venu en regardant les photos. Tu as vu le nombre de like ?
> Ce n’est pas une raison.
< Tu m’en veux alors ?
> Laisse-moi y réfléchir. Je retourne me coucher.

Je coupe la sonnerie de mon portable et me rallonge sur mon lit. Si Toshi entrait maintenant et me faisait l’amour, je lui pardonnerais sans doute rapidement. Mais pour le moment, mon rêve m’obsède. L’arbre, la silhouette, les caresses des branches sur ma peau.

Ça existe ça ?

Ne parvenant pas à retrouver le sommeil, je me lance dans une recherche internet : personne éprouvant une attirance sexuelle ou se sentant excitée par les arbres.
Internet < Dendrophilie : amour des arbres. Cela peut aller d’un respect sincère des arbres ou d’un désir de les protéger et de prendre soin d’eux à une attirance sexuelle. Les arbres peuvent devenir le symbole de la stimulation sexuelle, ou l’image d’un arbre peut être considérée comme phallique et excitante. Un dendrophile peut aimer le contact physique avec des arbres, des plantes ou du feuillage. D’autres peuvent être excités ou aimer avoir des relations sexuelles dans les bois, près des arbres, sans désir d’engagement physique. Certaines cultures anciennes croyaient que les arbres étaient des symboles de fertilité. Ils pratiquaient des rituels sexuels spécifiques avec des arbres, comme la masturbation, bien qu’ils ne soient pas eux-mêmes des objets sexuels.

—  Pourquoi ce rêve m’a-t-il autant excitée ? Je deviens digue.Était-ce seulement un rêve ?— J’ai aimé ce rêve.Suis-je un cerisier qui rêve d’être un homme ou un homme qui rêve qu’il est un cerisier ?— Lequel ai-je aimé ?Il ne tient qu’à toi de le découvrir.

Je laisse tomber mon téléphone sur le sol et m’enroule dans la couette. Je me tourne sur le côté. Un doux parfum de fleurs de cerisier vient me chatouiller les narines. Je découvre sur mon oreiller deux petites fleurs blanches. Je les saisis du bout des doigts et les porte à mes lèvres en fermant les yeux.

— Quel beau rêve…Il ne tient qu’à toi qu’il devienne réalité.

Derrière mes paupières closes se dessine le cerisier blanc de mon rêve et dans son tronc, la silhouette noire. Elle me tend la main.

— Mais, comment faire ? demandé-je en tendant la main.Offre-moi encore ton nectar et tu me délivreras.— Et Toshi ?Offre-toi à lui autant que tu le souhaites. — Vous le toléreriez ?Jusqu’à ce que tu choisisses entre lui et moi.— Qui… qui êtes-vous ?Tu connais la réponse. Délivre-moi.

Epuisée, je ferme les yeux et sombre dans un sommeil réparateur, profond, sans rêve.
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