Le dimanche était son jour de congé. Sophie en profitait généralement pour se payer une séance de cinéma, à 11 heures, car c’était moins cher. Elle avait choisi le film qu’elle voulait voir dans Pariscope et marchait vers la bouche de métro la plus proche. Elle portait toujours des chaussures à talons, pour se grandir car elle s’estimait d’une taille au dessous de la moyenne. "Plus on est haut, plus on voit loin", disait-elle en plaisantant. Cela donnait à sa démarche un balancement chaloupé qui faisait souvent se retourner les hommes sur son passage. Ces quatre ou cinq centimètres supplémentaires lui relevaient les genoux lorsqu’elle était assise, ce qui décollait ses cuisses des sièges trop bas et lui permettait d’assouvir son penchant d’exhibitionniste en laissant voir par en dessous sans être obligée d’écarter les jambes. Le tissu souple de sa jupe, évasée comme la corolle d’une fleur renversée, balançait de gauche à droite au rythme de son pas et dévoilait à chaque oscillation un soupçon de peau claire au dessus de ses Dim-Up noirs. L’air frais de ce matin d’automne s’engouffrant sous la jupe saisit sa peau nue encore tiède de sa nuit sous la couette, dont elle venait à peine de sortir. Elle s’engagea dans la bouche de métro et attendit debout sur le quai l’arrivée d’une rame. L’attente fut particulièrement longue, à tel point qu’elle put voir deux trains dans l’autre sens avant que le sien n’arrive. A chaque fois, le déplacement d’air soulevait sa jupe qu’elle était obligée de plaquer contre elle des deux mains. Les trois malheureux voyageurs qui attendaient aussi, à vingt bons mètres d’elle, n’avaient, semble-t-il, rien vu. Elle grimpa dans un wagon presque vide et s’installa dans un vis-à-vis libre. Un type en imperméable monta derrière elle et s’installa à sa diagonale dans l’autre vis-à-vis. "Tiens, se dit-elle, je dois l’intéresser. Il y a plein d’autres places libres, pourquoi justement celle-là si proche de moi, et à contresens ?". Elle se doutait bien un peu pourquoi le mec avait couru sur le quai pour attraper son wagon plutôt que de choisir celui qui lui faisait face. Il avait sûrement, de loin, aperçu ses fesses nues lorsque sa jupe s’était soulevée. Elle sourit intérieurement, nullement gênée par la présence de ce voyeur potentiel. "Comme il est facile, finalement, d’appâter un homme ! Il suffit d’un petit souffle d’air coquin".Elle changea le croisement de ses jambes pour que celle du dessus soit du côté du voyeur, et ne prit pas la peine de ramener le pan de sa jupe sous elle. Il pouvait ainsi voir sous sa cuisse la peau nue au dessus du bas. Elle ne faisait pas attention à lui mais savait très bien que ses yeux attirés par ce bout de cuisse chercheraient encore plus loin dans la pénombre de son entrejambe à apercevoir un peu de son sexe. Elle savait comment ils fonctionnaient tous, elle les avait plusieurs fois aguichés de cette manière. Elle ne bougea pourtant pas, le laissant mijoter un peu dans son jus. Il fallait faire durer le suspens et ne pas tout lui donner d’un coup. Plusieurs autres voyageurs montèrent à la station suivante et un couple vint s’asseoir en face et à côté d’elle ce qui l’obligea à déplier les jambes et à se réinstaller autrement. Elle en profita pour se placer vraiment au bord du siège avant de croiser à nouveau les jambes. Du coup, sa lèvre gauche, quasiment hors du siège, était bien visible sous sa cuisse et la vue n’avait pas échappé au type d’en face qui avait pris une position beaucoup plus allongée. Son exhibition ne dura pas plus longtemps, car elle était arrivée à destination. La salle était déjà dans la pénombre quand elle s’assit à une place libre, à peu près au milieu d’une des rangées du fond. Devant elle, on distinguait contre la lumière de l’écran des têtes clairsemées au dessus des fauteuils. Les gens s’étaient plus volontiers agglutinés sur les rangées de l’arrière, autour d’elle. Cependant, elle avait pu laisser quelques sièges inoccupés à sa gauche et un à sa droite. Le film n’avait pas encore commencé, c’était seulement de la pub. La salle n’était pas complètement noire et elle pouvait observer les spectateurs autour d’elle dans la lueur blafarde des veilleuses disposées tout le long des murs des côtés. Beaucoup de couples mais aussi quelques personnes seules, comme elle. Dans sa travée, un monsieur pas tout jeune d’un côté et de l’autre un groupe d’étudiants, garçons et filles, qui discutaient ensemble, assez fort. "J’espère qu’il ne vont pas parler pendant le film, je déteste ça" pensa-t-elle. Les veilleuses s’éteignirent lentement jusqu’à disparaître tout à fait. Le film commençait. Un retardataire s’insinua dans sa rangée pour venir s’installer juste à côté d’elle ce qui l’avait obligée à se recroqueviller pour le laisser passer devant elle et à changer de côté sa veste et son sac à main. "Il pouvait pas se mettre deux sièges plus loin, celui-là, non ? Quel emmerdeur !". Le gars enleva son imperméable et s’assit enfin. Sophie se concentra à nouveau sur l’écran et regarda le film, sans plus s’occuper de son entourage. Son coude gauche posé sur un demi accoudoir était collé à celui de son voisin. C’est vers le milieu du film alors que rien de passionnant ne se passait, qu’elle sentit le léger mouvement saccadé du bras du type d’à côté contre le sien. C’était imperceptible mais comme son attention s’était relâchée à cause de son désintérêt passager pour le film, cela l’avait alertée. Elle tourna la tête à gauche mais ne vit rien car la scène du moment se passait la nuit et la salle était complètement noire. Le frôlement continuait, sans discontinuer, contre son coude et l’intriguait. Quand l’écran renvoya la lumière de la scène suivante qui se passait sur une plage ensoleillée, elle regarda à nouveau de côté et vit que son voisin avait ouvert sa braguette, sorti son membre et le masturbait lentement de son autre main sans se douter que le mouvement de va-et-vient, pourtant lent et léger, se répercutait dans son autre bras, celui qui touchait le coude de Sophie. Dans la lumière tamisée elle regarda son visage, un type entre 25 et 30 ans, avec des lunettes. Pas l’air du vieux cochon pervers qu’elle avait imaginé. Non, un jeune homme tout à fait bien.Elle le laissa faire, ne retira pas son bras de l’accoudoir et se réinvestit dans l’histoire de l’écran. Pourtant quelques minutes plus tard, elle ne sentait plus le coude d’à côté mais maintenant un frottement doux sur son bas. Le type venait de lui poser la main sur le genou et le caressait de sa main libre, l’autre continuant à masturber son sexe. Elle ne put s’empêcher de le regarder faire sans rien dire et ne retira pas sa jambe. Le pénis était gros et long, il devait ressentir pas mal de plaisir. Elle sentit son bas ventre se comprimer, comme quand elle-même avait du plaisir, et la main caressante remonter plus haut sur son bas, jusqu’à la limite de l’élastique. Cette main était chaude et douce, elle écarta un peu les cuisses pour lui laisser du passage. Sophie sentait le trouble commencer à l’envahir et vérifia de part et d’autre si quelqu’un les regardait. Mais non, ils étaient tous absorbés par le film et les ignoraient complètement. La main, qui avait perçu l’écartement des cuisses, appuya franchement ses caresses et remonta de plus en plus haut, bien au-delà des bas. Elle ouvrit encore un peu plus les jambes, amena son bassin vers l’avant, et se tassa dans son siège au point de perdre la vision du bas de l’écran. La main frôlait maintenant ses lèvres humides, l’excitation montait en elle inexorablement. Elle sentit la paume caressante quitter son bas et des doigts tripoter doucement le bourrelet de ses petites lèvres, cherchant à les séparer. L’autre main masturbait toujours la bite tendue vers le plafond. Elle arrêta de respirer et se cambra lorsqu’elle sentit un doigt, deux peut être, la pénétrer. Les doigts entraient et sortaient au même rythme que l’autre main allait et venait. Sophie vivait un moment merveilleux ; son sexe brûlant répondait par un mouvement inverse synchrone au va-et-vient des doigts. Le film n’avait plus aucune importance. Le plaisir, son plaisir d’abord, avant tout. Lorsqu’elle sentit l’orgasme exploser en elle, elle se figea et serra ses cuisses sur la main de l’homme le temps que les sursauts de son corps cambré vers l’avant s’apaisent. Puis elle retomba dans le fond du fauteuil et haleta en longs soupirs silencieux, épuisée. Les doigts quittèrent la chaleur de son entrejambe ; il n’avait pas encore joui. Elle sentit à nouveau la main de l’homme, sur sa nuque cette fois. Elle semblait pressante, et l’invitait à l’accompagner vers cette bite dure et tendue. Le type ne se masturbait plus. Le pénis tenait tout seul debout, bien droit. Seul le gland humide était directement éclairé par l’écran. La tige était dans l’ombre du dossier de devant, le pantalon ouvert complètement dans le noir. L’image était étonnante, on aurait dit un phare dans la nuit. Une perle de liquide brillait au bout du gland comme un fanal. Sophie se laissa diriger vers le sexe érigé. Elle posa sa joue contre le gland et huma son odeur. Elle craignait un peu que le pénis ne soit pas d’une grande propreté, elle n’aurait pas pu faire ce que l’homme lui demandait. Mais non, l’odeur d’un doux mélange d’eau de toilette et de liquide séminal la rassura tout à fait. Par petites touches successives de sa langue sur le gland, elle commença la fellation qu’il souhaitait. Elle n’était pas très experte à ce jeu, n’ayant pas beaucoup pratiqué, mais elle s’appliqua à essayer de comprendre ce qu’il pouvait aimer, et tacha de lui rendre le plaisir qu’il lui avait offert tout à l’heure. Le jeune homme semblait apprécier, il accompagnait les mouvements de langue de Sophie de légers soubresauts comme pour l’inviter à prendre enfin son pénis dans sa bouche. Elle ouvrit alors les lèvres et goba le gland dur et lisse en faisant très attention de ne pas le toucher de ses dents. Elle savait déjà cela des quelques expériences qu’elle avait vécues avec ses copains de classe. Lentement elle fit coulisser sa bouche autour du sexe en caressant de sa langue la partie sensible du frein. Le membre de l’homme entrait de plus en plus loin et elle réalisa bientôt qu’elle ne pourrait l’introduire plus profondément sans avoir des nausées. Elle sentait qu’il pesait sur sa nuque pour pousser son sexe au fond de sa gorge, un peu trop pour sa petite bouche. Alors elle prit en main la bite ruisselante de sa salive et tout en continuant de le sucer elle le branlait, empêchant ainsi qu’il n’entre trop. L’éjaculation de l’homme fut violente et lui remplit la gorge d’un liquide chaud et abondant qu’elle avalait au fur et à mesure des giclées. Elle se délectait de ce nectar sucré et salé à la fois. Il y avait un petit goût de tomate verte en plus, pas désagréable du tout. Elle garda encore quelques temps la verge dans la bouche en continuant à la serrer entre sa langue et son palais, puis elle la sentit s’assouplir lentement, se rétracter, diminuer de volume. La peau devint flasque. Elle suça les dernières gouttes qui sortaient du gland redevenu mou et reprit une place correcte dans son fauteuil. Pas une seule parole n’avait été échangée, ils ne se regardèrent même pas après cela. Elle entendit juste le crissement étouffé de la fermeture éclair qui se refermait. Elle suivit la fin du film mais sans conviction. Quand la lumière se ralluma, elle vit le jeune homme ranger ses lunettes dans sa poche et enfiler son imperméable tout en sortant par l’autre bout de la rangée, sans un regard vers elle. Elle reconnut alors celui qui l’avait maté dans le métro tout à l’heure. Il l’avait suivi jusqu’ici et savait déjà qu’elle ne portait pas de culotte. Il était donc persuadé qu’elle ne résisterait pas.
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