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SHANA

Chapitre 33

Trash
Sa petite motte lisse et douce servait comme de péristyle au temple où Vénus semblait exiger son hommage.
Chloé

Dominique n’en revenait pas quand il m’a vue revenir sur le chantier.
- C’est absurde, Pascal ! Pourquoi lui avoir attaché les chevilles et les poignets.
- Parce que cette sale gamine se masturbait et que vu que j’étais seul avec elle, je me suis trouvé bien dépourvu. C’est un peu de ma faute. Mon teaser était resté en position 2. Je n’ai pas trouvé d’autres moyens de l’empêcher de s’envoyer en l’air. Réglez votre teaser sur 5 ou 6 avant que je ne la détache car c’est une vraie furie ! Elle a même arraché son soutif dans l’excitation.
Pascal avait vraiment de la suite dans les idées. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour mettre son plan en application sans se soucier de santé.
- Ce n’est rien ! Un petit délire, comme ça. Maintenant, ça va beaucoup mieux. Suivez-moi ! Le travail n’attend pas.
Comme pour une revue des troupes, je passai tous mes hommes en revue. Le dernier, au passage, me plaqua sa main au bas-ventre. Il tâta, sans se presser pour vérifier indiscrètement si mon slip était bien humide.
- Viens ici, toi ! Tu es certain que tu n’as pas joui. Tu es trempée. Qu’en penses-tu Ludo ?
- Je ne peux pas l’affirmer avec certitude. Il vaudrait peut-être mieux la raser tout de suite dans le doute pour la punir.
Dominique, jamais en mal d’inspiration, vint à mon secours. Il avait trouvé un remède miracle contre la chute des cheveux, de mes cheveux.
- J’ai mieux pour toi. Chaque main portée à ta chatte te vaudra trois coups de triques sur tes belles jambes et un sur chaque sein dès que le teaser t’aura calmée, bien sûr.
- Je vous promets que je serai sage. Tout le monde se calme, d’accord ? En avant les garçons, ralliez-vous à mon panache blond tant qu’il est encore visible. Nous avons du pain sur la planche aujourd’hui! Finies les gamineries ! Nous allons commencer par l’étude approfondie des relevés ultrasonographiques que nous avons faits hier.
Avec un endoscope, pareil à ceux qui sont utilisés pour explorer le tube digestif mais un peu plus long et lumineux, nous avons entrepris l’exploration approfondie des cavités paraissant les plus intéressantes. Très vite, il m’apparut que nous nous trouvions dans un cimetière réservé à la noblesse de l’époque. Nous décidâmes de baliser la zone à investiguer avant d’ouvrir une bonne moitié des trente tombes du périmètre de fouille. J’avais un mauvais pressentiment depuis ce matin. Il fallait presser les choses car je ne me voyais pas continuer les fouilles jusqu’à Noël.L’état de conservation des objets exhumés des tombes était proprement stupéfiant. Quant à la quantité et la qualité des céramiques, bijoux et autres attributs funéraires, il y avait de quoi faire mourir une seconde fois Sir Carter mais de jalousie cette fois.Avec tout l’esprit de rigueur scientifique qui convient à ce genre de prospection, Pascal et moi nous nous chargions du stockage et de la préservation de toutes ces merveilles.Chaque mètre carré du site et chaque objet étaient photographié sur site avant d’atterrir dans son emballage protecteur. Nous ne voyions plus les heures passer tant les surprises se succédaient. La moindre tranchée amenait son quota de trouvailles sensationnelles.Rien que ces deux premiers jours de fouilles devraient donner du travail pour quelques années à une équipe d’archéologues.En fin de journée, le petit avion publicitaire effectua comme chaque jour son travail d’espionnage. Lorsque le soir tomba, dix huit tombes avaient été mises à jour et explorées de fond en comble, avec toute la rigueur nécessaire.La cadence était infernale mais l’équipe y mettait tout son cœur. Personne ne rechigna à faire quelques heures supplémentaires.
Finalement, mon exhibition forcée accélérait plutôt les travaux.Les petites perles, contenues dans l’ovule, se cognaient sans arrêt aux parois intimes, transmettant aux chairs de mon vagin des impulsions insoutenables… des boules geishas puissance mille. Je ne jouissais pas mais je vivais dans un état permanent de tension.Une furieuse envie de me masturber me taraudait constamment.C’était à la fois atroce et extraordinaire à vivre. Comme une drogue! Bien pire que ça même. Cela vous donne l’envie de vous caresser tout le temps ou de faire l’amour. J’aurais pu jeter dix fois mon ovule à la mer mais cet état de souffrance et de manque me plaisaient.J’étais très fière de mon travail. Très fière aussi d’être parvenue à cacher ma confusion.
Une quantité invraisemblable de céramiques funéraires et de figurines de bronze s’alignaient sur les étagères de mon bureau.J’avais une petite heure devant moi pour faire le tri pendant que mes hommes mettaient un peu d’ordre sur le chantier.
Il faudrait revoir la sécurité et cadenasser portes et fenêtres. Les pièces les plus précieuses étaient déjà enfermées dans le coffre.Le répit que me laissait Niarchos risquait d’être de courte durée. Demain soir, tout le site devrait avoir été grossièrement investigué. Pour le peaufinage, c’était le point d’interrogation.Tout me disait que la tombe de Minos devait se trouver parmi la quinzaine qu’il nous restait à fouiller.J’avais la conviction que, dans moins d’une semaine, j’aurai percé une des plus grandes énigmes de l’histoire crétoise.Si je mettais la main sur la partie manquante de la poterie de Pascal, ce serait la cerise sur le gâteau. Si nous parvenons à reconstituer l’intégralité de cette céramique, j’avais la certitude d’apporter à la science un inestimable matériel d’étude et probablement plus qu’un embryon de solution pour la traduction du minoïen ancien.Niarchos ou pas Niarchos, je n’avais aucunement l’intention de minimiser une telle découverte.Les projecteurs des média du monde entier allaient bientôt illuminer Xhios.

    *

Tous les ouvriers étaient rentrés chez eux. Pascal finissait de ranger le matériel pour que tout soit prêt dès demain au lever du jour. Je finissais de prendre ma douche quand il entra, un banal sac de plastique sous le bras. Je compris de suite qu’il cherchait à le dissimuler.
Dans la dernière tombe, il venait de mettre la main sur une cassette contenant une vingtaine de bijoux en or rehaussés de rubis et de saphir.Il ne fallait pas être extra lucide pour comprendre la valeur marchande exceptionnelle du trésor exhumé ni la convoitise qu’il allait engendrer.
Je parvins de justesse à lui bloquer l’entrée avec une chaise.
- N’entre pas ! Je ne suis pas visible. Je te rejoindrai au local technique dans deux minutes.N’oublie pas que tu dois encore m’enlever les menottes !
- Tu es devenue folle !!!! Toi, pas visible ???
- Il y a des caméras partout ici, jusque dans ma chambre. Chut ! Sort, j’arrive de suite.
Flo avait tenu sa promesse bien que je n’aie pas tout à fait tenu la mienne. Pas moins de dix cintres, pleins à craquer, remplissaient ma garde-robe. Sur le onzième, un simple papier avec un mot.

    A minuit, comme pour Cendrillon    Chaussures et habits disparaitront    Sauf si avant minuit sur ton bouton    Tous les teaser déchargeront
    Signé Sakis
Je réfléchirai à cela tout à l’heure.Je pris une nuisette à la volée et courut le rejoindre.

- Pascal ! Je suis toute émoustillée. Les inscriptions de ce vase sont super intéressantes.
- Fantastique ! Tu as déjà commencé tes investigations? De quoi est-il question ?
- Eh bien, en fait, je n’ai fait que le survoler. Je ferai des recherches plus tard pour savoir de qui il s’agit exactement. Ce qui est évident déjà pour moi, c’est que ce sigle prouve qu’il appartenait à un membre de la famille royale. Il devait contenir du parfum ou des baumes ou un autre produit de beauté. En tous cas, c’est un objet strictement féminin comme tous ceux retrouvés dans la tombe 23. Mais, quoi qu’il en soit, ce n’est pas tout ce que nous avons trouvé d’extraordinaires aujourd’hui ! Regarde bien ceci ! Il se trouvait à côté des deux fibules, toujours dans la même tombe.
- Mais cet outil, contrairement aux fibules, ne devait pas servir à fermer la toge de la dame…On dirait ….
- Ne dis rien ! Tu vas dire des bêtises. Comme tu peux le voir, il s’agit d’un objet en bois de 38 cm de long pour un diamètre de 9 cm. Son état de conservation est remarquable. Bon, je dois dire que, tout d’abord, je me suis demandé ce que ça pouvait bien être. Sa forme ainsi que la petite plaque carrée qui se trouve à sa base m’ont beaucoup intriguée. Pour moi, ça ne pouvait être ni un outil, ni un ustensile de cuisine, ni une arme. Logiquement, si un objet n’a pas de rôle pratique, il doit avoir un rôle symbolique. Partant de ce principe, j’ai alors élaboré une théorie. Un peu hardie, je te le concède, mais qui pourrait cerner la fonction de notre découverte. Comme nous le savons grâce à divers manuscrits grecs du sixième siècle avant J-C, la femme n’occupait pas une position sociale et politique avantageuse dans la société minoënne. Or, celle-ci était couverte de bijoux jusque dans la tombe. Et c’est, selon moi, la seule tombe de femme que nous ayons ouverte aujourd’hui. Une seule explication possible. Il s’agit de la tombe de la femme ou d’une fille de Minos !!! Et pour preuve, le sceau royal est gravé sur la plaquette fixée à la base du gode.
- Du gode !!!!!
- Je suis formelle….
- Grand vagin ou grand rectum alors, Madame Minos !
- Je n’irai pas jusqu’à dire grosse cochonne mais c’est probable.
- Tu te laisses encore une fois emportée par ta libido, Poupée.
- Oui, mais non ! Regarde bien la scène du vase que j’appellerai le vase aux parfums car il sent curieusement le jasmin.
- Tu sens curieusement le jasmin, aussi…
- Ne te moque pas ! La peinture a souffert mais ce détail est très visible…Regarde ! La noble dame a la robe relevée jusqu’à la taille et les deux sujets que tu vois là, l’empalent sur un bout de bois très semblable et aussi disproportionné que celui que je tiens en main.
- Tu prends tes désirs pour la réalité, Poupée.
- Oui mais non ! Je dirais vicieuse jusque dans la tombe.
- Comme une fille dont j’ai fait la connaissance aujourd’hui…

- Pascal ! Tu recommences à me draguer. Je te rappelle que c’est toi qui m’as fait si mal avec ton teaser pour donner soit disant le change. Et le french kiss, c’était pourquoi ?
- Zut ! Les teasers! Je dois les déposer chez Dominique. Il a oublié de les prendre pour les recharger.
- Il oublie beaucoup de choses Dominique…même ses clés. Et le french kiss, dis-moi !
- Je n’ai pas pu résister. J’ai vraiment adoré ton expression de douleur et d’abandon. Excuse-moi encore ! Il faut maintenant que je t’enlève tes colliers.
- Non ! Ne m’enlève pas tout de suite les menottes ! Planquons d’abord le coffret aux bijoux et mets les teaser dans le sac que tu m’as montré à la porte de ma chambre car ils l’ont certainement vu sur leur écran.
- C’est bien toi qui m’a dit que tant qu’ils penseraient à me torturer, ils te ficheraient la paix. Tu le pensais vraiment ?
- Je n’aurai jamais du te le dire si crûment mais il y a un peu de ça quand même.
- Prends ton sac et vient me rejoindre dans ma chambre ! Je dois te montrer quelque chose.
Aucun des vêtements qui se trouvaient dans mon armoire n’avaient été portés. La plupart portaient encore leur étiquettes et même parfois leur prix. Sakis et Florence avaient fait leur shopping dans les boutiques chics de Capri. C’était marqué sur les tickets de caisse.Le tiroir de ma table de nuit était lui aussi plein à craquer de lingerie fine luxueuse…Ils m’avaient vraiment gâtée. A deux cent euros le string, je me demandais si j’allais oser un jour les porter. Trop contente quand même, la poupée.J’avais une faim de loup et rien d’autre qu’une carafe de jus de fruit dans mon frigo ! Décidément, c’était le jour des post-it. Celui collé sur la carafe mentionnait : jus de mangue-pêche-ananas-kiwi-gingembre. Gingembre! Mais c’est aphrodisiaque, ça ! Et celui sur le frigo, ton repas du soir ! Moins drôle. A la place de la tablette de chocolat que j’avais cachée derrière un cadre, un autre post-it: " Pas bon pour la cellulite" Mais c’est carrément du vol!
- Puis-je entrer, cette fois ?
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