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Soir d'orage

Chapitre 4

Slow sur moquette

Erotique
Ce sont les volets roulants, qui programmés se lèvent tous ensembles, me ramènent à une dure réalité. Un soleil plutôt agréable entre dans ma chambre lorsque je m’étire comme une chatte. Il est dix heures du matin, ce samedi. Je m’arrache des draps tièdes et je déambule dans la maison. Nue… comme tous les jours au lever. J’ai besoin, c’est vital, de quelques minutes pour reprendre mes marques. Alors, je prépare un café et enfin devant un bol odorant, deux biscottes beurrées et tartinées de gelée de mures, mon horizon s’éclaircit enfin. Bien ! Un grand et beau week-end s’annonce.
Une fois l’estomac plein, je vois la vie sous un angle bien plus simple. Et j’entreprends donc de mettre de l’ordre sur la table de mon petit déjeuner. J’en suis à la vaisselle du récipient du café et des couverts qui viennent d’être utilisés lorsque je vois une voiture inconnue qui s’arrête devant chez moi. Invisible depuis la rue, je suis la silhouette du conducteur qui semble à la recherche de quelqu’un ou de quelque chose. L’homme aux tempes grisonnantes à une allure de déjà vu ! Mon esprit met un moment pour comprendre. Celui qui s’apprête à sonner à ma porte c’est… l’amant d’Alicia !
Je peux faire l’autruche et rentrer ma tête dans le sable ! Lui laisser croire que je ne suis pas à la maison. Mais sa présence en cet instant m’intrigue et je réalise que ma nudité n’est pas de bon aloi pour recevoir un visiteur ce samedi. De plus il est seul, sans ma collègue qui d’astreinte doit assurer sa permanence au bureau. La sonnerie du carillon annonçant le visiteur me vrille les tympans. Je file à la salle de bain, m’emmitoufle dans ma sortie de bain et je viens débloquer le portillon d’accès à la cour. Le type traverse presque tranquillement le court espace. Je lui ouvre la porte.
— Bonjour Lydia !— Bonjour Henry ! Il se passe quelque chose ?— Non, non rassurez-vous ! C’est une simple visite de courtoisie.— Courtoisie ? Je ne vois pas trop…— Allons ! Vous ne me faites pas entrer ? Nous n’allons tout de même pas discuter sur le perron ?— Alicia sait-elle que vous êtes là ?— Est-ce important pour vous ?— … ? Je n’ai pas envie qu’elle imagine… qu’elle pense que…— Que quoi ? Je suis grand et encore libre de mes mouvements. Je suis là pour reprendre le dialogue fort intéressant d’hier soir !— Qu’est-ce qui vous fait croire que de mon côté, j’ai envie de le poursuivre ?
Il est dans le couloir et me sourit.
— Ça sent rudement bon chez vous… Arabica ou Robusta ?— Pardon ?— Votre café… il embaume. Vous n’allez pas me faire l’injure de croire que je n’ai pas senti votre trouble, celui qui a provoqué votre départ précipité.— … ? Je vous trouve bien présomptueux.— Lydia… regardez-moi dans le blanc des yeux. Dites-moi que ça ne vous a pas ému que nous parlions sexe et de votre possible participation à une de nos parties de cul ?— Si c’est pour me débiter de telles âneries que vous forcez ma porte, vous pouvez d’ores et déjà faire demi-tour.
— Attendez… Vous me faites quoi, si je vous prends là dans mes bras ? Si je vous dis que le besoin de vous revoir, de vous embrasser ne m’a pas quitté de la nuit.— Je vous répondrais que vous avez Alicia et qu’elle vous a certainement donné tout ce dont vous aviez besoin…— Besoin sans nul doute… mais envie ? Pas si certain. C’est vous que j’ai caressé par l’intermédiaire de son corps, c’est vous qui obscurcissiez mes pensées à chacun de ses baisers chauds. Sa bouche sure… vous voyez de quoi je parle, je ne vivais cet instant que pour savoir la sienne remplacée par la vôtre !
Il est à trois pas de moi. Détourner la conversation, l’aiguiller sur un autre sujet devient urgent. Un café… pourquoi pas ?
— Je vous sers un café ?— Vous en prenez un, en ma compagnie ?— … euh, oui, oui bien sûr.
Je me retourne et marche vers la crédence où sont alignées les tasses. Pourquoi ai-je le sentiment qu’il est bien plus proche de moi que je ne le suppose ? Ma main se lève pour accéder aux timbales. C’est à cet instant précis que deux bras solides m’entourent les épaules. Henry me tient et se frotte contre la seule partie accessible de moi, mon derrière. J’ai heureusement mon peignoir en éponge. Mais ça ne suffit pas pour éviter le contact. Et ce que je sens contre mes fesses me parait aussi raide que ce qui a joué là il y a quelque temps. Merde ! Le copain de ma collègue ne va tout de même pas me tripoter comme la dernière des salopes ?
Je fais volte-face brusquement et au lieu de l’effet escompté, je me jette littéralement dans ses bras. Il n’a qu’à refermer l’espace de ceux-ci pour me cueillir. Il ne s’en prive nullement et je vois avec une certaine appréhension son visage se pencher vers le mien. Je ne me comprends plus moi-même. Je n’évite plus cette bouche chaude qui vient de se repaitre de la mienne. Le baiser est du genre suffoquant. Le pire de cette affaire, c’est que je ne songe plus du tout à ma collègue Alicia qui doit bosser sur ses dossiers. Le reste devient d’une évidence inouïe.
Les mains du gaillard sont déjà sous le peignoir et elles me font frémir. La femme sage se dévergonde. Je me transforme en une fieffée salope. Jamais je ne me serais crue capable de voler le mec de ma copine. Lui sait qu’il gagne du terrain et ses doigts ont déjà trouvé le chemin de ma chatte. Ils se lovent sur mon clitoris, accentuant cruellement cette envie que plus rien ne freine. Un autre baiser, plus appuyé encore que le premier, et me voici littéralement en transe. Je dois lui humidifier les pattes. Il ne s’en plaint pas.
Je ne maitrise plus rien et lorsque le type me soulève, pour me déposer le cul sur la table de mon petit déjeuner, je bafouille vaguement.
— Votre café… Il n’est pas bu !— …
Il me sourit et sa main droite entrouvre totalement l’espèce de chemise de nuit que j’ai passée à son arrivée. Je me sens conne, les jambes pendant dans le vide. Puis, cette même patte appuie sur mes seins. Pas pour les caresser, seulement pour m’obliger à me coucher sur le tablier de bois verni. Le reste se fait tout seul, sans que je rechigne vraiment. En empoignant mes talons, il fait passer mes pieds sur ses épaules, jambes à l’équerre. Il ouvre d’un coup, dans un bruit qui m’arrache les oreilles, sa braguette. Comme dans un brouillard, sa bite se frotte déjà sur ma fente mise à nu.
Une poussée pas vraiment violente, avec simplement la force nécessaire à une pénétration rectiligne et je pousse un vrai soupir. Je m’accroche à la table, alors qu’il commence ses va-et-vient. Et je m’entends hurler. Oui ! Mes cris montent dans ma caboche, allant crescendo avec son pistonnage. Il me secoue comme un beau diable et je me sens envahie par cette possession incroyablement bonne. Elle est loin de mon esprit cette Alicia, qu’il a sans doute baisée elle aussi, à couilles rabattues durant toute la nuit passée.
Je jouis comme une folle, mes ongles labourent tout ce qu’ils peuvent approcher. Et l’orgasme qui me cloue sur place s’achève enfin. Ce type est un sacré salopard. Mais suis-je meilleure que lui ? Je demeure un long moment prostrée, incapable de me redresser. Henry me sourit, mais je n’ai plus le cœur à être contente. Je ne supporte pas l’idée que je viens de cocufier mon amie. Pourtant il n’a pas une once de remords, et semble fier de lui.
— Tu baises tellement mieux que ta copine. Tu es bonne ! Dommage que tu ne veuilles pas me faire le grand plaisir de la gougnoter devant moi.— Ça suffit ! Vous vous prenez pour qui ?— Pour un mec heureux. Merci de ce moment de pur bonheur.— Je crois qu’il est temps que vous fichiez le camp de chez moi.— Quoi ? Tu n’as donc pas apprécié ce que je viens de te donner ? Si j’ai envie de recommencer, tu vas me dire non ?— Vous partez ou je me mets à hurler ! Et je jurerai les grands Dieux que vous m’avez violée.— Mais… ce n’est pas vrai du tout !— Vous ne méritez pas Alicia ! C’est une chouette fille. Elle est amoureuse de vous.— Pas moi ! C’est toi qui m’intéresses vraiment.— Foutez le camp. Vous avez une minute pour disparaitre ou j’appelle la police et comme je vous ai griffé les bras et le torse, personne n’aura de mal à croire à mon histoire.— Salope ! Tu n’oserais pas faire ça ?— Vous voulez parier ? Et puis vous allez aussi rompre avec ma collègue. Parce que sinon, je lui raconte que vous êtes venu ici et que vous m’avez forcée… c’est aussi simple que cela. Vous n’êtes pas un type bien ! — Tu es une grosse pute, une vraie folle, ma parole ! — Vous un chien, donc ça compense ! Vous devriez déjà être dans votre bagnole à rouler loin d’ici. Puisque vous ne voulez pas entendre raison…
Je me suis saisie de mon téléphone. Et je fais mine de composer rapidement le numéro du bureau. À la première sonnerie, je fais semblant de discuter avec Alicia.
— C’est toi Alicia ? C’est Lydia ! J’ai un gros problème ! Ton ami là… Henry, il est chez moi !— …— Il est venu pour me tripoter, il a même tenté de me prendre de force, il a commencé de le faire et je lui ai griffé les bras pour me défendre.
Le gars devant ma fureur… et imaginant sans doute que je parle vraiment à ma collègue ne demande pas son reste. Il file ventre à terre. Ce salaud… et dire que je me suis laissée faire par ce connard. Et une heure plus tard, c’est elle qui pour de bon m’appelle. Elle est en pleurs. Je tente de la consoler comme je le peux.
— Qu’est-ce qui t’arrive ma belle ? Un ennui au boulot ?— Non… c’est mon ami… Henry. Il m’a envoyé un SMS…— Un message ?— Oui, pour me dire que nous deux ça ne ferait pas. Le salaud. Même pas le courage de me le dire en face. Tu imagines ça ?— Ben… je n’aimais pas ton copain, je ne suis pas surprise. Ne pleure pas ! Un de perdu, dix de retrouvés. Et puis je vais venir déjeuner en ta compagnie, d’accord ?— Oui. Tu es une véritable amie Lydia.— Je peux aussi organiser une sortie ce soir. Ça te dirait de rencontrer des gens sympas ? On irait boire un verre et puis… on verrait !— Au point où j’en suis… autant me saouler une bonne fois. Pour oublier tous ces cons qui s’ingénient à nous faire du mal.— Allez ma belle ! Je viens pour midi et on décidera ensemble de ce que nous ferons ce soir, ça te va.— … oui ! Merci Lydia.
Elle renifle une fois encore, signe qu’elle n’est pas tout à fait remise de cette rupture. Une chance que la relation entre elle et ce con n’ait pas été plus longue. Dans la tête de Lydia, une idée folle vient de germer d’un coup. Et si… elle arrangeait un rencart avec son Henry et son pote. Peut-être qu’Alicia trouverait chaussure à son pied avec un de ces hommes-là. Ils sont bien plus simples à vivre que le goujat qu’elle a chassé quelques minutes plus tôt. C’est donc ainsi que le cœur battant, elle compose une nouvelle fois les dix chiffres du numéro de ce gars avec qui elle a déjà fait l’amour à deux reprises.
— oOo —

Le teint pâle, elle mange à peine. Dire que je suis en partie responsable de ce qui lui arrive. Elle remet à chaque fois sur le tapis son coup de cœur pour un vrai maquereau. Mais comment lui dire que ce type n’a rien de bien ? Qu’il soit enfin sorti de sa vie ne peut que lui être salutaire. Je lui promets d’essayer de la faire rire et de faire une virée après le boulot. Et tout au long de ce repas presque sinistre, une idée incongrue, loufoque me traverse l’esprit. Moi aussi j’en connais un de « Henry » et il a également un ami plutôt sympa. Reste à savoir si ce à quoi je songe est réalisable.
Il suffit souvent de demander. Pour cela, je dois donc appeler par téléphone cet homme avec qui j’ai couché à deux reprises. Dès qu’Alicia est repartie pour nos locaux, je me précipite chez moi et je compose avec de grands battements dans la poitrine le numéro de ce gars. Je suis très surprise. Le téléphone n’a eu le temps de ne faire qu’une seule sonnerie qu’il est en ligne.
— Bonjour Lydia ! Si vous saviez combien j’attendais, j’espérais un appel de vous !— Mais… comment savez-vous que c’est moi ?— J’ai enregistré votre numéro et votre prénom apparait dès que vous appelez.— … ? Suis-je bête ? Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?— Alors ? Que me vaut le plaisir de votre appel ? — J’aimerais vous revoir, bien entendu. Mais votre ami… il serait là ?— Vous parlez d’Étienne ? Je ne l’ai pas invité, il vous a tant plu que vous vouliez le revoir ?— Ben… je veux être honnête jusqu’au bout. J’ai une amie, ma collègue aussi de travail et pour tout vous dire, elle vient de se faire larguer par un sale type. Ce serait sympa si elle pouvait se changer les idées.— Donc je résume. Vous avez une amie solitaire et vous aimeriez qu’elle rencontre mon pote Étienne. Vous pensez qu’il peut lui rendre un peu de joie et lui faire oublier celui qu’elle vient de perdre ?— Vous avez très bien saisi la situation. Votre analyse est bonne.— Je veux bien essayer de l’appeler. Vous viendriez avec… comment se prénomme-t-elle déjà ?— Alicia. Et c’est, sans mentir, une chouette fille. Son ex n’était pas un homme recommandable, selon mes critères. — Écoutez Lydia… je vois ça avec Étienne et encore une petite précision, quand seriez-vous disponibles toutes les deux ?— Le plus vite possible, pour éviter à Alicia de se morfondre, ou de trop pleurer.— Je vois. J’essaie de vous arranger une rencontre à quatre alors, pour ce soir peut-être ?— Je n’osais pas vous le demander. Ce soir ce serait… trop beau. Encore un mot… elle n’est au courant de rien pour le plan à trois, si vous voyez ce que je veux dire.— Nous serons discrets, rassurez-vous. Je n’ai pas pour habitude de raconter mes, ou nos frasques.— Merci. — Je vous laisse un SMS si Étienne est disponible ?— Ce serait sympa. — Vous pouvez aussi passer quand ça vous chante. Je peux encore poser une question idiote ?— … ? Je vous écoute !— Votre amie… elle oserait un plan à quatre avec Étienne, vous et moi ?— Je ne sais vraiment pas. Mais son Jules, celui qui s’est fait la malle la tarabustait pour qu’elle en fasse un avec lui et ma pomme. Alors pourquoi pas ? S’il vous plait Henry, dites-moi très vite si c’est d’accord pour ce soir, que je sois en mesure d’organiser notre soirée.— Vous pouvez compter sur moi, c’est promis. Mais si d’aventure Étienne ne pouvait pas, rien ne nous interdit avec votre amie d’aller diner à trois au restaurant.— Je préférerais vous présenter en présence de votre ami… une sorte d’égalité entre elle et moi.— Comme vous le souhaitez. Je joins de suite mon pote et vous laisse un message.— Merci ! Vous êtes un ange. Nous serions libres pour vingt heures ce soir… pour le cas où votre copain se libèrerait…— Bise à vous Lydia ! Vous me manquez pour de bon !
Le cœur soulagé, Je fais quelques magasins et c’est au rayon lingerie de l’un d’entre eux que la messagerie de mon portable grésille. Je farfouille dans mon sac et après une manipulation simple, une ligne est devant mes yeux.
« Chère Lydia, c’est bon pour ce soir ! Étienne sera des nôtres et se fait déjà une joie de rencontrer une de vos amies. Bises ! Henry. »
Une sorte de pincement, un léger frissonnement me font trembler sur mes jambes. Puis je réalise qu’il serait bon que j’informe la principale intéressée de cette histoire. Quoi de plus facile que de sauter dans une rame du tram et de débouler au bureau où Alicia se trouve actuellement ? Dix minutes plus tard, c’est un tourbillon qui pénètre dans le poste de travail de ma collègue médusée
— Eh bien ? Tu m’as l’air bien excitée tout à coup. Tu as oublié quelque chose dans ton bureau ?— Non ! C’est à toi que je viens parler. Ma belle, ce soir nous avons toutes les deux un rencard.— … toutes les deux ? Un rencard ? Mais un rendez-vous avec qui ? — Avec deux beaux mecs et bien plus sympas que…— Bon ! Ne retourne pas le couteau dans la plaie, tu veux !— Oui, oui, pardon ! Il faut que je te raconte… écoute et surtout ne me coupe pas…— … ?— Tu te souviens du jour de l’orage ?...

Je me lance alors dans un long récit. Je lui narre ce qui peut l’être sans faire état bien entendu de la deuxième rencontre, ou même de mes balades sans rien sous mes fringues. Je me contente de dire le minimum pour une bonne compréhension de mon amie. Alors je finis par lui expliquer que mon Henry a également un ami que j’ai également croisé chez lui et que ce type m’a paru mille fois plus sérieux que le gars qui l’a largué. Mes explications durent un bon moment et arrive enfin le temps de lui dire que ce soir, toutes deux nous avons rendez-vous avec ces deux messieurs pour faire connaissance. Alicia qui ne m’a pas fait une seule remarque, lorsque je lui parlais me regarde, les yeux tout ronds.
— Eh ben… ma cochonne ! Tu caches bien ton jeu. Je crois que j’avais senti qu’il y avait anguille sous roche. Mais de là à imaginer que… le drôle de l’histoire, c’est que lui également s’appelleHenry ! Tu… tu as couché ?— Chut ! Allons ! Un homme reste un homme et je suis une femme seule, comme toi. Bon sang, Alicia, tu n’as que ça à me demander ? Allons à l’essentiel veux-tu ? Tu es d’accord ou pas pour que nous allions chez mon ami ?— Comment il s’appelle le deuxième type, celui que visiblement tu me destines ?— Étienne ! Et je ne te destine rien comme tu sembles l’imaginer. Tu es assez grande pour gérer ta vie, je veux le croire du moins.— Étienne… Étienne, ça ne sonne pas mal à l’oreille. Il est bien foutu ?— Je ne l’ai pas détaillé vraiment. Tu te décides ? Je dis quoi à Henry, pour ce soir ?— Bof ! Après tout, voir du monde ne peut que me remonter le moral. Allons-y ! Mais tu ne te barres pas avec ton zèbre et tu ne m’abandonnes pas pour aller… dans un coin avec ton Henry ! Je ne veux pas rester seule avec ce mec inconnu !— Et dire que tu étais prête à coucher avec moi pour le plaisir de ton malotru. C’est fou comme tu changes vite d’avis.— Parce que… tu ne serais pas en train de me proposer une partie carrée tout de même ?— … tout est possible dans cette existence si les partenaires sont tous adultes et consentants.— Merde alors ! Je n’y crois pas, c’est exactement ça, c’est bien ce que je devine ?— Bon ! Ne recommence pas à rêvasser… c’est simple. Je réponds que nous serons toutes les deux à vingt heures chez Henry ou que nous ne venons pas. C’est toi qui décides !— J’ai compris. Vas-y ! Je sens bien que tu as hâte de revoir ce type. Je t’accompagne, c’est d’accord.— Eh bien, voilà, je retrouve enfin l’Alicia que je connais depuis toujours.— Comment on doit être habillée ?— Mais bon sang… comme tu le sens ! On ne va pas y aller à poil.
Cette dernière réplique a le don de nous faire rigoler toutes les deux. Et Alicia a repris un peu de couleurs. Je sais bien que dans sa tête, ça doit gamberger dur. Mais j’ai vraiment réussi à la dérider et c’est le plus important.
— Je passe te prendre chez toi une heure avant notre rendez-vous ? — Tu prends ta voiture ? Nous allons loin ?— Non ! Nous prendrons le tram depuis chez toi. C’est tout près d’une station, en face pour être exacte. Juste une rue à traverser— Je vois ! Pratique quand il pleut !— … ? Drôle de réflexion, tu ne crois pas ?— Ne me prend pas pour une pomme. Je commence seulement à tout mettre en place dans ma caboche. Je pense que j’ai raison. Tu as couché le jour de l’orage… avoue-le !— Bon ! Je rentre chez moi, pour ne plus écouter tes délires. À tout à l’heure ma belle, et puis ne t’inquiète pas outre mesure. Je serai avec toi.— Ça marche. J’ai encore le fichu dossier du mec qui a cassé le bras de sa femme à finaliser.— Ça me sidère que des types qui crient partout qu’ils aiment leurs nanas les frappent à tout bout de champ. Ça ne finira donc jamais…— Hélas, ils n’ont jamais été aussi nombreux sans doute.
Du coup, je souffle un peu. D’un index agile, je tape ma réponse à Henry et le bip attestant du départ du SMS me donne une chair de poule étrange. Un peu anxieuse de m’être pour le moins glissée dans la peau d’une entremetteuse, j’atterris dans ma salle de bains pour me préparer moi aussi à cette sortie. Il y a dans ma tête plus de questions que de réponses. Je me doute bien que les deux compères vont se montrer entreprenants. Pourvu qu’ils ne racontent pas mon second passage chez Henry. Et puis d’un coup, je songe qu’après tout c’est ma vie, que j’ai le droit d’en faire ce que je veux. Alicia aussi a dû en faire des folies de son corps avec ce saligaud qu’elle fréquentait.
— oOo —

Le tram, dix minutes avant vingt heures, ouvre ses portes sur l’abri où, pour Lydia, tout a commencé. Les deux femmes qui descendent de la rame sont élégamment vêtues. Elles attendent un petit moment, histoire d’être ponctuelles. Puis elles traversent la rue et se rendent sous le porche d’un immeuble plutôt riche. Si Alicia est paumée, son amie sait exactement ce qu’elle doit faire et où aller. C’est donc pile-poil à l’heure, qu’un Henry souriant s’efface pour les laisser entrer dans son appartement.
— Bonsoir ! Mesdames… politesse des reines oblige, vous pourriez être couronnées. — Henry, je vous présente mon amie Alicia.— Enchanté, madame ! Lydia ne tarit pas d’éloges sur vous. Mais je vois qu’elle était encore en deçà de la vérité en disant que vous étiez très belle.— … Vous me mettez mal à l’aise Henry. — Ce n’est pas le but, mais entrez, entrez donc au salon. Un de mes bons amis… Étienne. Étienne voici mon amie Lydia que tu connais déjà et Alicia…— Ma collègue et associée ! Bonsoir Étienne.— Je constate une fois de plus que ce vieux loup d’Henry sait choisir ses amies. Alicia, je suis heureux de vous rencontrer. Vous êtes ravissante, tout comme Lydia.— Bon ! Puisque les présentations sont faites, si nous arrosions cette entrevue ! Un peu de champagne devrait détendre un brin l’atmosphère, qu’en pensez-vous les unes et les autres ?— C’est parfait pour moi ! Je suppose qu’Alicia aussi apprécie ce vin.— Vendu donc ! Tiens Étienne ! À toi l’honneur de faire sauter le bouchon de ta bouteille. Pour le repas, je ne suis pas un grand cuisinier et… quelqu’un serait contre le fait de commander et de se faire livrer des pizzas ?
Personne bien entendu ne s’oppose à cette brillante idée et les quatre convives se retrouvent donc dans une sorte d’ambiance très conviviale, avec une de ces énormes tartes typiquement italiennes à partager. La bouteille de vin pétillant s’épuise rapidement et sa sœur jumelle vient à son secours pour remplir les coupes et surtout faire pétiller les yeux. Dans son fauteuil, Lydia sent de suite, que son amie n’est pas insensible aux charmes de ce grand type qui s’ingénie à la faire rire. Sans doute que Henry lui a fait part de la situation particulière et il a un tact fou. Son ami quant à lui, frôle à plusieurs reprises la main de celle qui lui plait depuis l’orage.
Tout semble se passer pour le mieux. Et lequel des deux hommes réclame de la musique ? Une bonne idée, adoptée de suite par une Alicia un peu éméchée. Elle bat des mains, tout en proposant de danser. Henry en maitre de maison accompli, met en marche une chaine stéréo et sur la platine, les accords langoureux d’un slow viennent emplir l’espace du salon. La table basse avec les reliefs de cette dinette improvisée est écartée pour qu’une place suffisante soit créée et que le couple Etienne-Alicia se déhanche doucement en suivant les notes.
— Vous voulez danser aussi, Lydia ?— Pourquoi pas ? Ces deux-là forment un beau couple ne trouvez-vous pas ?— Je pense comme vous ! Ils étaient faits pour se rencontrer. Mais j’ai aussi cette envie de vous serrer contre moi, c’est possible ?
Pour toute réponse, elle s’est relevée et lui l’enlace. La piste aléatoire n’est pas si grande et la moquette qui recouvre le sol n’est guère propice aux talons que portent les deux nanas. C’est donc sans se concerter que les échasses quittent les pieds de ces dames. Cette fois les messieurs se lovent contre leur cavalière et seule la musique est audible dans le salon. Les pas des couples ainsi formés les rapprochent, puis les éloignent et il arrive que parfois les derrières se frôlent. Aucune préméditation dans ces effleurements bon enfant. Par contre Henry est de plus en plus entreprenant.
Un rapide coup d’œil vers les deux autres danseurs suffit à Lydia pour comprendre que son associée fond déjà dans les bras de son complice du moment. C’est bon signe. Elle en oublie surement, le triste sire dont elle s’était amourachée. Étienne aussi n’est pas inactif et son visage traine dans le cou de sa partenaire. Ça rassure plus encore la danseuse qui, serrée par la cage refermée, bien calée contre la poitrine de Henry, se laisse cette fois aller à apprécier des câlins plus ciblés. Le disque dans la machine enchaine les ballades douces et prolonge les étreintes. La première à être embrassée est de nouveau Alicia.
Elle n’est absolument pas réfractaire à ces lèvres masculines, qui elles se délectent de sa bouche. Alors puisque l’heure est à la détente, inutile d’être plus royaliste que le roi. Le souffle qui court sur le visage de la femme dans les bras d’Henry se déplace simplement. Par une sorte de mimétisme incompréhensible, deux couples se roulent des pelles à deux pas l’un de l’autre. Et le fil de la mesure, le rythme de la musique se perdent dans des baisers fougueux. Ceux-ci se renouvellent une énième fois. Les mains sont errantes aussi, rampantes pour découvrir chez chacune des deux dames ce que cachent toujours leurs vêtements.
Si pour Henry, il s’agit d’une redécouverte, pour Étienne c’est une grande nouveauté. Alicia se laisse caresser d’abord le dos sur le tissu de son corsage. Puis les jambes de son cavalier qui s’entrecroisent avec les siennes ne laissent plus planer de doutes sur ses desseins particuliers. Il ne peut cacher une envie qui lui gonfle un endroit que peu d’hommes arrivent à masquer. Elle se sent toute mollassonne dans les bras de ce type qui lui semble d’une douceur extrême dans tous ses gestes. Lorsqu’elle tourne la tête, c’est pour s’apercevoir que son amie est dans une posture aussi favorable.
Les rapprochements sont en marche. Tout se passe en douceur, et lentement, sans rien brusquer, les deux complices masculins décachètent les bonbons. Une pause pour changer de CD et les danseurs reprennent leur tour de piste. Il n’y aurait bien que des aveugles pour ne pas voir que les vêtements des deux dames ont déjà pas mal subi les outrages des pattes masculines. Quand les deux comparses cèdent-ils leurs places dans les bras de ces deux danseuses ? Le vin ayant déjà produit ses effets, lorsque Étienne passant près du couple ami, il prend le bras de Lydia, elle se détache de son partenaire, pensant qu’il veut une danse.
En fait, il s’agit tout bêtement de lui coller dans les pattes, celle avec qui il jambote depuis le début de la musique. Ce n’est pas si désagréable… et les deux collègues se laissent aller à continuer ensemble leur pas. Les deux amis eux font tapisserie et reprennent place sur le canapé. Les donzelles sont joue contre joue, les yeux mi-clos. Sur leur banquette, les hommes chahutent un peu ces deux amazones qui se resserrent l’une contre l’autre. Ils les exhortent en frappant dans leurs mains et de la voix…
— Un baiser ! Un baiser. Les filles… un baiser !
Et ça vient lentement. Personne ne cherche à savoir des deux silhouettes qui se trémoussent sur la moquette, laquelle des deux tend ses lèvres à l’autre. Le résultat est de toute manière le même. Un époustouflant baiser qui se déroule là, sous les regards concupiscents de deux mâles qui bandent et bavent d’envie. Le ton de la soirée qui dérape est donné. Il n’y a plus de limite. Ce que le Henry de l’une réclamait celui de l’autre l’obtient sans cri. Et les mains des danseuses se font plus tendres, plus caressantes aussi, sous les yeux exorbités des hommes. Le final va sans doute être à la hauteur de ce qui arrive là.
Une troisième bouteille de champagne va faire les frais de ces rapprochements intimes. Les femmes roulent sur la moquette, se laissant aller à des mignardises que deux paires de quinquets masculins suivent avec intérêt. Jusqu’à ce que l’un d’entre eux, Étienne pour ne pas le nommer entre dans cette nouvelle danse. Incapable de se retenir plus longuement, il se joint à ce duo qui se lèche et relèche sans relâche depuis qu’elles se sont allongées au sol. Henry, plus coriace se contente encore quelques instants de ne caresser que des yeux ce fabuleux tableau.
Trois corps qui s’enroulent, qui se touchent, qui se lovent les uns contre les autres. Trois bouches qui se cherchent, se découvrent et se lient par des coups de langue acérés. Un vrai festival de léchottes et d’un érotisme torride. Puis un couple se détache, formé d’une Alicia trempée et d’un Étienne bandant comme un âne. Lydia suit l’évolution de ses partenaires qui viennent de l’abandonner pour ne s’occuper que d’eux. Que lui reste-t-il à faire sinon à attirer sur la laine du revêtement de sol, son Henry toujours en extase devant le bouquet changeant qui fait à lui seul le spectacle ?
Alicia se laisse totalement dévêtir, mais Lydia également se débarrasse de ce qui peut gêner les caresses promises par les doigts de son amant. Un final éblouissant, dans un salon où tout à coup, un orage aussi soudain que désiré vient obscurcir le ciel de la piaule, transformée en lupanar. Il n’y a plus que des râles et des gémissements émanant de corps pris et repris par deux hommes en rut et de deux belles femmes qui profitent de l’instant béni que ceux-là savent leur offrir. Il n’est plus question de songer à l’abruti qui a délaissé Alicia.
Et la soirée pour chaude qu’elle soit, ouvre de nouvelles perspectives à ces deux femelles qui partagent deux queues raides à souhait. Le temps de la baise est là et plus rien ne compte que ce don des corps. Il n’est plus possible de revenir en arrière, de s’inventer des prétextes pour reculer ou renoncer. Le plaisir comme la jouissance se conjuguent au pluriel et sous les assauts des mecs qui en redemandent. L’histoire va se poursuivre, mais plus personne ne veut, ne peut arrêter ce quatuor en route pour une séance où tous sont gagnants. Un bonheur tout simple voulu par tous et si plaisant à imaginer…
Un reliquat d’orage qui donne une vraie saveur à leurs existences, une entrée en fanfare dans le monde des libertins… mais, c’est déjà une autre histoire !
— xxxXXxxx —

Fin !
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