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S.O.S. Sorcières

Chapitre 1

1re mission : Les sorcières et le fantôme

Trash
— Vous volez sur des balais ?— Euh pas vraiment, non.— Normal, c’est parce qu’il faut s’asseoir dessus, pas vous les enfoncer dans le cul !
À l’autre bout du fil, un type se marrait, Julie raccrocha. Ce genre de blague, elle y avait droit presque toutes les heures. Surtout depuis qu’elles avaient mis des annonces dans les facs et les lycées, leur réclame indiquait :
— Activités surnaturelles, envoûtements, maison hantée ? Si vous êtes victimes de sortilèges, vous n’êtes pas fou et nous pouvons vous aider ! Téléphonez à notre agence « S.O.S Sorcière » au 01342389xx ou envoyez-nous un mail à SOSsorcieres@gmail.com, n’hésitez pas à nous contacter, si vous ne réagissez pas vous ne risquez non seulement votre vie, mais votre âme aussi !
Mais pour l’instant, elles n’avaient pas reçu un seul appel sérieux. Il y avait que des blagues pas drôles, et ce qui était encore plus fréquent, les personnes appelant pour "retrouver l’être aimé." Il fallait alors leur expliquer que non seulement elles ne s’occupaient pas de ce genre de choses, mais qu’en plus pratiquer un envoûtement amoureux était dangereux, attirait les forces malfaisantes, et était immoral voire franchement criminel. La réaction était presque toujours des insultes et Julie se faisait traiter de salope sans cœur, avant que le type ne raccroche brutalement.Autant dire que Julie en avait marre. Normalement les trois sorcières qui formaient l’agence S.O.S Sorcières auraient dû se répartir équitablement l’accueil téléphonique, mais jusqu’à présent Julie avait dû s’en occuper presque seule. Les raisons invoquées par les deux autres lanceuses de sort étaient des plus fumeuses. Claire prétendait ne pas supporter de rester confiner trop longtemps derrière un bureau, que de rester assise lui donnait de l’urticaire. Quand à Delphine, elle se serait soudainement aperçue que l’appartement était bâti sur une faille occulte ce qui l’empêchait de bien entendre au téléphone. Comme bien souvent, Julie se retrouvait ainsi à devoir suppléer à la mauvaise volonté de ses deux amies.Mais la raison pour laquelle elle se rongeait les ongles était que depuis plus d’un mois et demi que l’agence avait été créé, pas un seul vrai client ne s’était manifesté. Ce qui expliquait la présence dans l’appartement de Stéphanie, leur colocatrice. Elle n’était pas du tout sorcière, mais payait la moitié de location, ce qui la rendait encore plus indispensable. En fait, leur fond commun avait fondu tellement vite que Claire songeait à parler aux filles de la proposition qu’elle avait reçue de la « geek convention ». Ils cherchaient des hôtesses d’accueil, déguisé en sorcière, pour fêter les vingt ans de la sortie française du premier tome de la sage Harry Potter. Cependant, accepté un tel travail était indigne d’une véritable sorcière, sans compter que les costumes qu’elles devraient porter étaient ultra-racoleurs. Ce serait vraiment la honte d’accepter, Julie en était presque à prier le Bon Dieu pour éviter d’en arriver à cette extrémité…Driiiiing !!!
— Allo, S.O.S. Sorcière à votre écoute.— Vous êtes vraiment des sorcières ? c’est pas une blague ?— Oui Madame, c’est tout à fait sérieux. En quoi pouvons-nous vous aider ?— C’est....vous allez dire que je suis folle.— Non madame, je vous assure que non.— Je suis allé voir un prêtre, il s’est mis à rire. Je ne sais plus quoi faire…— Certains religieux sont malpolis, j’en sais quelque chose. Dites-moi, quel est votre problème ? Cela relève-t-il de l’occulte ?— L’occulte ? Je… je crois oui... je crois que ma maison est hantée.
C’était l’appel le plus intéressant qu’elle avait reçu depuis plus d’un mois. Son attention fut tout entière absorbée par la conversation.
— Hantée ? de quels phénomènes avez-vous été témoin ?
— Le mobilier qui bouge... et puis j’entends des voix bizarres, mais quand des amis viennent, eux ils n’entendent rien.— Oui, je vois. C’est tout à fait possible, d’autres choses encore ?— les...euh… les phénomènes se sont fait de plus en violent, un tableau m’a foncé dessus hier. Et... Ah ! Là ! la table qui bouge !— Quel est votre adresse Madame ? Nous allons venir le plus vite possible...— J’habite à Hisors c’est...
Tuuuuut.... Le téléphone venait d’être coupée, ça n’avait pas l’air d’une blague et ç’avait l’air urgent. Julie n’était pas experte en Poltergeist, mais elle savait que lorsqu’ils se manifestaient, ils devenaient de plus en plus puissants et agressif jusqu’à à atteindre un pic puis retombaient dans la léthargie. Elle avait besoin de Delphine, c’était elle la spécialiste des fantômes. Et comme par miracle, elle ouvrit la porte de l’appartement à ce moment.Elle était brune, teinte en noir avec une mèche rouge, elle avait un tatouage de pentagramme sur le dessus de la main, un piercing sur le sourcil, des habits noirs, du maquillage noir. Stéphanie, leur colocatrice, blaguait souvent en disant qu’elle s’habillait comme une gothique pour détourner l’attention de sa minuscule poitrine. À cela s’ajoutait qu’elle était toute petite et avait une figure bien ronde, ce qui faisait qu’on la prenait pour une jeune ado malgré ses vingt ans. Mais il ne fallait pas se fier à son physique pour la croire novice, elle était experte de l’occulte et du monde des morts.Ce jour-là, elle revenait du cinéma, et elle se sentait un peu coupable. D’abord, elle avait laissé une nouvelle fois Julie s’occuper du téléphone. Ensuite elle ne voulait pas avouer être allée voir le dernier dessin animé Pixar, ce n’était pas une occupation assez "dark" pour sa réputation. Enfin, elle voulait éviter d’avouer qu’elle avait dépensé l’argent de l’agence pour payer le ticket d’entrée. Elle annonça donc pour couper court aux questions :
— J’ai senti un remue-ménage dans l’éther alors je suis rentré.— Vraiment ? Parce qu’on a vraiment un client !— Sérieux !? Enfin je veux dire... évidemment je le savais déjà.
Julie lui fit le récit de la conversation qu’elle avait eue, et à peine avait-elle fini que Claire entra en coup de vent
— Regardez ! J’ai acheté une nouvelle jupe, elle est pas trop classe ?— Claire, il y a encore l’étiquette dessus.— Ah... C’est que j’ai tellement fait impression sur le vendeur qu’il a oublié de la retirer.— Ne vole pas les choses ! Comment faut qu’on te le dise !— Sérieux, le vendeur n’a pas arrêté de me mater les seins. C’est une juste compensation.
Il faut dire que les seins de Claire étaient plutôt proéminents, et sur sa silhouette fine, on l’aurait plus pris pour une sirène que pour une sorcière. Et du haut de ses dix-huit ans, c’était aussi la plus jeune de nos lanceuses de sort. Elle avait les cheveux d’une blondeur éclatante et était d’un tempérament volcanique. Ce qui expliquait peut-être pourquoi elle était une spécialiste du contrôle des éléments. Elle tutoyait Gaïa et était une experte de la sorcellerie Wiccan.
— Voler, c’est mal, si tu avais quelque chose à reprocher au vendeur, il fallait lui dire, la réprimanda Julie.— De toute façon c’est la propriété, le vol ! Moi je vis en accord avec la nature et pas des conceptions sociales capitalistes bourgeoises et décadente !— Bah dans ce cas-là, t’as qu’à coudre tes vêtements toi-même.— Gnagnagna. T’as qu’à coudre toi-même… Non, mais, tu me prends pour ta grand-mère ?— Vous me déconcentrez, les interrompit Delphine. On des choses plus urgentes à s’occuper.— Delphine à raison, et elle…— Morticia, interrompit Delphine.
Il faut savoir que les sorcières aiment à utiliser des noms d’emprunt. Se faire ensorceler par Marguerite Dushnok, ça ne fait pas très occulte. Ainsi Delphine avait pour nom de jeteuse de sort Morticia, Claire se faisait appeler Viviane quant à Julie, son nom de sorcière était Céleste. Delphine était la plus à cheval sur l’utilisation de son pseudonyme, et elle insistait pour que ses amies l’emploient même dans un cadre privé. En ce moment elle était concentrée au-dessus d’une carte de France.
— Morticia, reprit Julie, à raison. On a une cliente, une vraie. Et notre chère spirite est en train de la localiser avec son pendule.— T’aurais pas pu lui demander où elle habitait ? Ou son nom ? T’es vraiment pas doué comme standardiste. J’avais bien dit qu’on aurait dû embaucher une vraie réceptionniste.— Et avec quel argent ?— L’argent, toujours l’argent, t’as vraiment que ce mot à la bouche.
Julie soupira, par moment elle se demandait comment elle avait fini par s’associer avec ces deux-là... Elle était rousse, une poitrine moins imposante que Claire, mais quand même plus développer que celle de Delphine. Elle avait vingt et un ans et elle se sentait presque responsable de ses deux consœurs. Elle maîtrisait principalement la magie traditionnelle, c’est à dire tout ce qui était du ressort des boules de feu, télékinésie et autre sort bien commode en face de monstres et créatures surnaturelles.
— Je lui ai demandé où elle habitait, mais il y a plusieurs villes du même nom, et son téléphone est coupé al…— C’est bon ! Je l’ai ! cria Delphine. Je détecte un esprit à Hisors en Normandie.— Ça va faire une trotte, se plaignit Claire.— Tous dans la Catmobile ! s’enthousiasma Julie.
La "Catmobile"’était une vielle R5 peinte en noir avec un dessin de chat rouge dessus. Du moins c’était supposé être un chat… Il avait été peint par Delphine, qui si elle savait tracer des cercles magiques comme personne, était moins douée pour la peinture figurative. Le chat paraissait obèse à la limite du difforme, et avait presque une tête de chien. Delphine, devant les réflexions un peu perplexes de ses consœurs, avait expliqué qu’il s’agissait en fait d’un familier magique, ce qui expliquait son apparence étrange pour un chat. Puis devant les critiques renouvelées quant à l’apparence d’un familier, elle avait conclu que si elles n’étaient pas contentes, elles n’avaient qu’à faire mieux.La catmobile partit donc en pétaradant, quittant Paris et emportant les trois sorcières en direction des verdoyantes contrées normandes.
— Aller jusqu’en Normandie pour résoudre juste une affaire, c’est pas rentable, se plaignit Claire.— Si tu connaissais du monde sur Paris qui avait besoin de nos services, fallait le dire.— Déjà, comment elle a fait pour trouver notre numéro ?— En tapant « sorcière
sur Google sans doute.
— Moins vite sur les bosses… ça me fait mal au cœur, gémit Delphine.— On est en province, Morticia, si je me mets à ralentir à la moindre bosse, on sera encore sur la route demain.— C’est vrai ça, accélère quoi ! on est plus à Paris, y a pas de feu de rouge ici !— Je suis déjà à 90 ! Et si je prends une prune, c’est pour ma pomme.— Bah… Je crois que tu viens de te faire flasher en fait.— Comment ça ? C’est impossible, je fais que du…— C’est 80 maintenant la vitesse limite…— Ah merde ! C’est vrai ! Enculée de Macr…— Calme-toi. On s’en fout de leur radar, on est au-dessus de ça.— Ouais, et qui va payer ? Et si je perds mon permis, hein ? je suis la seule à l’avoir. Alors faites pas chier ! »
Le trajet se passa dans cette humeur massacrante sur un peu près 300 km avant que la Catmobile n’arrive à Hisors.Tout en essayant de contrôler son mal des transports, Morticia avait son pendule au-dessus de la carte imprimée de la ville et donnait à Julie la direction à suivre. Évidemment, ça n’avait pas la précision d’un GPS et elles se firent insulter après avoir failli causer un accident en remontant un sens interdit, mais finalement Delphine fut formelle, la bâtisse devant elles abritait un esprit.Et pour être honnête, Delphine était franchement déçue, pour leur premier contrat elle espérait découvrir un vieux manoir gothique et décrépit, hanté par un fantôme malfaisant. À la place elle avait devant elle un pavillon d’une vingtaine année tout au plus avec des rhododendrons en pot aux balcons. Il y avait même un paillasson "bienvenue" devant l’entrée. Tout cela puait le conformisme et l’ennui.Julie par contre était toujours enchantée d’avoir une mission à remplir. Elle alla à la porte d’entrée presqu’en sautillant, et sonna. Il y eut un peu de bruit puis une femme mature vint ouvrir.
— Bonjour Madame. Je suis Ju... euh la sorcière Céleste, et voici mes consœurs Morticia et Vivianne, de S.O.S Sorcières. C’est moi qui vous ai eu au téléphone, je crois...— Euh....— Vous avez bien appelé le numéro de S.O.S. Sorcières ?— Oui... bien sûr, merci d’être venu, le téléphone a cessé de marcher au milieu de… et... je ne pensais pas vous voir arriver. Et puis... je vous pensais...— Oui ?— Moins jeune... Plus expérimentée...— Ah. Mais c’est que nous avons déjà combattu les forces maléfiques de nombreuses fois, ne vous inquiétez pas, nous sommes des professionnelles certifiées.
Julie savait que c’était mal de mentir. Mais elle n’aimait pas trop qu’on remette en cause son expertise de sorcière. Elle resta même calme quand elle vit la dame jeter un œil sur leur Catmobile avec un air réprobateur.
— Pouvons-nous entrer ? Nous allons voir cet esprit, et résoudre tout ça en deux minutes.
La dame finit par inviter les sorcières dans sa maison. Elle les fit pénétrer dans le salon, et les trois filles s’assirent sur un confortable canapé en cuir. Leur cliente se nommait Martine Hauvert, c’était une femme de presque cinquante ans, mais bien conservée et très élégante avec un petit air snobinard de provinciale culturée. Mais cette attitude de supériorité semblait avoir bien diminué depuis quelques mois, elle avait les traits tirés, comme si elle ne dormait plus beaucoup la nuit. Et elle était inquiète, elle n’arrêtait pas de tourner la tête au moindre petit bruit.
— Alors, demanda Julie, racontez-nous ce qui vous arrive. Depuis quand cela a-t-il commencé ?— Ça fait… deux mois, je pense.— Et rien de particulier ne vous est arrivé aux alentours de cette période.— Non, ma vie est très calme. Mon mari est mort il y a dix ans. Enfin mort… Il a disparu, mais nous formions un couple heureux, jamais il ne m’aurait quitté. Et sans rien dire ! impossible... Vous voulez voir des photos ?— Euh… ce ne sera pas…
Julie n’avait pas fini sa phrase que la veuve était partie chercher dans une importante collection de clichés de leur couple rangée chronologiquement. Les trois sorcières supportèrent stoïquement ce déballage de photos, puis Julie reprit la conversation où elle l’avait laissé.« Et n’y a-t-il pas quelqu’un qui pourrait vous en vouloir ?
— Non, personne. Je m’entends bien avec tout le monde.— Et les manifestations de l’esprit ne se déroulent que dans la maison.— Oui, enfin... Dans la maison ou à proximité. Un jour dans le jardin un des arbres s’est tordu sans raison. En fait, j’ai pensé déménager, mais l’esprit pourrait me suivre, non ?— C’est rare, mais c’est possible dans certains cas, répondit Delphine.— Ah… de toute façon je ne veux pas partir d’ici. J’ai vécu dans cette maison avec mon mari Jean cinq ans, cinq merveilleuses années… ce serait un crève-cœur de partir. Qu’est-ce que je dois faire pour me débarrasser de ce fantôme, est-ce même possible ?— Bien sûr, ne vous inquiétez pas… Cela entre tout à fait dans nos cordes. Nous allons purger ce fantôme en un claquement de doigts.— Oh, ce serait formidable.— Mais avant… je suis désolée, mais nous devons parler devis. Faire disparaître les esprits, c’est compliqué…— Je croyais que vous alliez faire ça d’un claquement de doigts.— Euh oui… maaaais, ça demande des connaissances qui se paient cher, des sortilèges, des livres anciens difficiles à trouver. Et puis s’il s’agit véritablement d’un Poltergeist, ça peut être dangereux. Voilà ce qu’on vous propose : notre tarif de base est de cinq cents euros et mille euros de plus s’il s’agit d’un Poltergeist, ce qui est très probable. Plus les frais de déplacement, la main d’œuvre, le temps passé... soit deux cents euros. Avec les taxes on arrive à deux mille euros. Est-ce que vous acceptez ?— Si vous arrivez à faire déguerpir le fantôme, je serais même contente de vous payer.— Une dernière chose. Pouvez-vous nous laisser seules cinq minutes, que nous puissions préparer nos rituels interdits aux profanes.— Je vous laisse alors, » dit la Madame Hauvert en partant avec un air de doute persistant quant à la compétence du trio.
Aussitôt la porte tournée. Julie bondit de joie et leva les deux bras en l’air ; elle fit attention de ne pas crier, mais elle était trop heureuse pour être discrète : « Deux mille euros ! Putain ! Deux mille ! » Delphine lui fit un high-five. Seule Claire faisait un peu la tête :
— Cinq cents euros le tarif de base, t’aurais pu demander plus quand même.— Depuis quand tu veux extorquer le pognon aux veuves toi.— Bah, c’est une rentière capitaliste, il y a pas de honte à lui piquer son sale fric.— Quand tu seras une vieille sorcière miteuse, tu seras bien contente d’avoir une rente… en tout cas, on a pas encore le fric, pour ça on a une mission à remplir. Morticia, qu’est-ce que tu en penses ?— Pas de problème. Je convoque l’esprit et je lui fais la tête au carré. Et vous deux pendant ce temps, vous préparez la facture. C’est dans la poche.— Du calme, pas d’imprudence. On s’assurera de ta protection pendant que tu banniras le fantôme.— Genre j’ai besoin qu’on me protège… mais fais-toi plaise, si ça te donne la sensation d’être utile...
Julie alla à la porte de la cuisine pour faire revenir Madame Hauvert. Elle se mit alors à lui expliquer leur stratagème :
— Nous allons tracer un cercle magique qui emprisonnera le fantôme, puis nous le renverrons dans le royaume des ténèbres. Est-ce que vous voulez vous rester, pour vous assurer que l’esprit est parti ?— Si l’esprit se fait renvoyer dans le euh, le royaume des ténèbres il ne pourra plus jamais revenir ?— Oui madame, vous pourrez couler paisiblement votre retraite.— Je ne vais pas vous gêner ?— Nous sommes des professionnelles, nous sommes habitués au regard des normaux... Morticia va se charger des préparatifs.— Est-ce que vous allez interroger l’esprit ?— Non, c’est inutile. La place d’un esprit n’est pas dans le monde des vivants, il faut de toute façon le bannir. Cela dit, comme je vous l’ai dit, il ne pourra jamais plus revenir. Alors si vous tenez à ce que l’interrogions pour savoir ce qu’il a contre vous, c’est votre seule chance. Seulement dans ce cas, notre médium, Morticia, devra puiser plus longtemps dans son énergie psychique, ce qui signifie un coup supplémentaire, disons de trois cents...— Non ! Inutile de l’interroger. Renvoyez le juste au diable, ça me suffit bien.
Delphine avait pris une craie de son sac et s’était mise à tracer un grand cercle sur le parquet. Puis, elle le divisa en case, et sur chacune d’elle elle inscrivit un symbole ésotérique. Enfin, sur les cinq points secrets du cercle elle plaça des bougies de couleurs différentes qu’elle alluma. Le tout lui avait pris moins d’un quart d’heure et était d’une précision chirurgicale.Elle s’assit au sud du cercle, ferma les yeux, et se mit à psalmodier une incantation : « Spiritus mortis, apparecido in circulo submittere te ad voluntat meam ! » qu’elle répéta trois fois de suite.Pendant quinze secondes rien ne se passa, puis un vent très fort se fit sentir. Un vent surnaturel qui agressait la peau, le salon se remplit d’une odeur de pourriture.Madame Hauvert se pencha à l’oreille de Julie :
— C’est normal ça ?— Oui, c’est la puissance brute de l’esprit qui se matérialise au centre du cercle, plus le vent est fort, plus l’esprit est puissant.— Et là, c’est puissant comment ?— Oh euh... C’est plutôt pas mal.
Tellement « pas mal » que Julie était plutôt inquiète. Elle savait que c’était une crainte irraisonnée, car aussi redoutable que soit le fantôme, une fois prisonnier du cercle, il ne pourrait plus s’enfuir ni faire de mal. Mais les rares fois où elle avait eu des expériences avec des esprits, le vent lui avait à peine fait bouger sa mèche de cheveux. Là, les chaises se déplaçaient, les fenêtres vibraient, un magazine s’envola à l’autre bout de la pièce. Pour qu’un esprit soit aussi agressif, ça signifiait qu’il était au pic de sa puissance et vraiment furieux. Et visiblement il n’avait pas envie de se retrouver prisonnier
— Merde, c’est quoi ça ! interrogea Madame Hauvert en désignant une forme verte au centre du cercle.— C’est notre fantôme. Morticia l’oblige à créer une présence mi-physique mi-spirituelle. C’est pour ça que vous sentez cet effluve de pourri, c’est l’odeur de la mort. Quant à la chose verte que vous voyez, c’est son ectoplasme. La manifestation de sa présence sur terre. Un conseil, n’y touchez pas c’est vraiment répugnant, c’est comme d’être en contact avec la putréfaction à l’état brut.— Je compte bien m’en tenir aussi loin que possible.
D’un coup une fenêtre mal fermée s’ouvrit, faisant redoubler de violence le vent. Des bourrasques urticantes entraient dans le salon. Claire se précipita pour la fermer, mais avant qu’elle n’y arrive, Julie avait sorti sa baguette magique et avait envoyé un choc télékinésique en criant « erutemreF » qui ferma la fenêtre. Claire s’assura que les autres fenêtres étaient bien fermées, pendant que Julie guettait de sa baguette qu’elles ne s’ouvraient pas. Comme un mantra Julie se répéta "Tout ce passe bien, tout est sous contrôle" dans sa tête pour calmer son stress.Mais des pensées rassurantes ne peuvent rien contre une faute d’inattention. Les sorcières, préoccupées par les fenêtres qui claquaient, tournaient le dos au cercle et ne firent pas attention à ce qui se passait dans le reste du salon. Elles furent donc assez surprises quand elles entendirent Delphine dire :
— Euh...je crois qu’on a un problème.
Les deux autres sorcières se retournèrent. Une bouteille d’eau s’était renversée sur le sol. Dissolvant la craie, et rompant le cercle magique.« Oups… » murmurèrent ensemble Claire et Julie.À peine venaient-elles de se rendre compte de leur bévue, que Delphine fut soudainement élevée dans les airs. Ses bras et ses jambes semblaient compressés comme si une main géante tentait de la broyer. En fait, une main pas si invisible que ça, car une forme ectoplasmique verte se matérialisa peu à peu tenant la sorcière à plus d’un mètre du sol. Julie aidée de sa baguette prononça : « iom serV ! » et Delphine fit un vol plané vers Julie, atterrissant tête la première contre une table basse. Elle perdit connaissance sous le choc, mais au moins elle avait échappé au point géant.Le fantôme changea alors de cible. Claire fut soudain aplatie par terre, sa cage thoracique comprimée. Heureusement, le parquet était en bois, elle appliqua la main dessus et en adressant une prière à Gaia parvint à rendre le sol mou.Madame Hauvert était terrorisée, elle prit ses jambes à son cou, mais avant de parvenir à la porte elle fût plaquée contre le mur. Sous la violence du choc et face à l’horreur ectoplasmique, elle tomba dans les pommes. Sur le mur s’écrivit au-dessus de sa tête en lettre de sang : "Salope, je vais te tuer."
Julie vit avec horreur leur première cliente à deux doigts de se faire zigouiller. Elle cria au fantôme visiblement masculin et grossier : « Enculé ! Viens te battre contre de vraies sorcières si t’as encore tes couilles. »La pression sur le corps de Madame Hautvert se relâcha un peu. Visiblement le fantôme était vexé et la présence ectoplasmique se dirigea droit vers Julie. Trop vite pour qu’elle trouve une parade immédiate, elle sentit d’un coup ses vêtements se faire déchirer. L’horrible substance ectopasmique gluante commença à lui toucher la peau. Elle s’agrippa à sa baguette et lança « noitatropéléT ! » Et elle se retrouva soudainement à l’étage au-dessus. Dans la chambre de Madame Hauvert, avec juste une culotte blanche sur elle. Mais l’heure n’était pas à la pudibonderie, elle devait sauver ses amies, et remplir le contrat. Elle s’apprêta à repartir au rez-de-chaussée armé de sa seule baguette, quand elle vit un résidu visqueux sur le sol. Cela avait forme humaine. C’était de l’ectoplasme, mais qui restait immobile comme collé au sol. Normalement, ç’aurait dû être invisible, son apparition devait résulter de la puissante manifestation de l’esprit.Julie courut en bas, et tenta d’ouvrir la porte. Mais elle résistait. Le fantôme devait la maintenir fermée par sa simple volonté, il était vraiment d’une puissance phénoménale, et fou furieux. Mais Julie était redoutable elle-aussi. Elle se recula et brandit la baguette vers la porte « noisolpxE ! »la moitié haute de la porte éclata en mille morceaux, Julie se fraya un chemin enjambant le bas de la porte. Un simple regard lui indiqua que la situation dans le salon avait empiré. Madame Hauvert et Delphine étaient toujours évanouies. Claire était au sol, coincé par l’ectoplasme sur elle, et elle criait. Ses jambes étaient écartées, sa culotte, froissée, avait été jetée au loin et était couverte d’ectoplasme, sa jupe était retroussée. Julie pouvait voir que sa chatte était grande ouverte, de l’ectoplasme poisseux se répandait sur elle et visiblement en elle.À contrecœur Julie la laissa temporairement à sort, pour se diriger vers Delphine. C’était elle l’experte en esprit, c’est elle qui avait une chance de les tirer toutes de là. Elle lui donna deux claques, puis trois, puis quatre, ce fut suffisant pour la réveiller. Elle regarda autour d’elle, vit Claire se faire soulever dans les airs. La jupe qui la couvrait encore s’envolas, elle semblait comme empalée sur un pieu. La matière visqueuse remuait autour de ses seins, des injections de liquide nauséabond s’introduisaient en elle.Elle criait : « Oooooh ! À l’aide !!! Ooooh… »Delphine récupéra la craie qui était tombée à côté. Mais Julie lui fit signe que non :
— on n’aura jamais le temps de tracer un autre cercle...— Mais...— En haut, dans la chambre à coucher, il y a une forme ectoplasmique, c’est lié au Poltergeist, vas-y vite ! Peut-être que tu pourras faire quelque chose.— Oui peut-être… mais si c’est lié à lui, il va le sentir, et alors il va monter et...— Ne t’occupe pas de ça, je vais le distraire pendant ce temps.
Delphine sembla hésiter quelques secondes sur ce qu’elle devait faire. Elle ne voulait pas laisser ses amies aux prises avec ce fantôme surpuissant, mais elle ne voyait aucune possibilité pour le vaincre directement. Elle se releva et piqua un sprint, sautant par-dessus le reste de porte.Julie se tourna vers le sac de Delphine et fouina dedans. Elle prit une bible et commença réciter la formule d’exorcisme. Contre un esprit non-prisonnier, ça n’avait aucune chance de marcher, mais cela allait au moins attirer son attention. Dès les premières paroles, la pression sur Claire se relâcha, Julie vit de la bouillie ectoplasmique sortir de la foufoune de son amie, comme si c’était une sorte énorme queue en putréfaction, puis la forme parut se jeter sur elle. « elbisivni ruM ! » cria-t-elle avec sa baguette juste avant que le fantôme ne la touche. Devant elle, elle vit la forme ectoplasmique s’écraser contre une barrière invisible. Comme elle l’avait espéré, le mur invisible empêchait le fantôme de passer, elle poussa un soupir de soulagement. Si elle parvenait au bout de son plan, elle pourrait enfermer le fantôme. L’esprit s’éleva en hauteur, et elle sentit des gouttes d’ectoplasme visqueux lui tomber dessus, elle eut envie de se frotter la peau tellement la substance était repoussante, mais elle n’avait pas le temps.
Quand elle vit que l’esprit était entre les quatre murs, elle cria en agitant sa baguette : « elbisivni egaC ! » elle sentit à travers sa baguette que le plafond se formait. Le fantôme était maintenant prisonnier, et elle avec. Un esprit étant par essence immatériel il devrait pouvoir traverser un mur, même magique, sans que cela ne lui cause le moindre souci. Mais dans sa fureur, il avait pris pied dans le monde physique comme le montrait son ectoplasme. Il finirait bien par s’échapper de la cage invisible, mais cela lui prendrait plus de temps, peut-être un quart d’heure… assez pour mettre au point une stratégie pour le bannir.Alors qu’elle sentait avec horreur l’esprit ectoplasmique se presser contre elle, il ne lui restait plus qu’à partir, pour cela elle n’avait qu’à recommencer son sort de téléportation : « noitapor… », mais elle ne le finit pas. Un tentacule d’ectoplasme était entré dans sa bouche, l’empêchant de prononcer le moindre son supplémentaire. La substance gluante était encore pire au goût qu’au toucher, l’impression de lécher de la viande pourrie depuis des mois. Toute sa bouche était engluée par cette sorte de gerbe verte, et cela bougeait… C’était horrible, mais pas autant que quand elle sentit sa culotte glisser contre ses jambes...Au même moment Delphine fonçait dans les escaliers jusqu’à atteindre la chambre à coucher. Elle y entra sans perdre un instant, et elle remarqua immédiatement la forme humaine ectoplasmique répandue sur la moquette. Elle s’en approcha, et avec un léger dégoût, posa la main dessus. Elle concentra toute sa psyché dessus pour établir une connexion mentale avec la chose. Elle ferma les yeux, tenta de retrouver son calme et peu à peu une vision prit forme dans son esprit. Elle se retrouvait dans la chambre à coucher, mais il y avait quelque chose de changé, la moquette était différente, et la disposition des meubles aussi. Son attention fut attirée par ce qui se passait sur le lit. Madame Hauvert y était, avec un homme, et qui n’était pas son mari. Madame Hauvert avait montré suffisamment de photos de leur couple pour qu’elle en soit sûre. Le type n’était pas très costaud, mais au vu des habits sur la chaise il devait être riche. Madame lui suçait la bite, le type fermait les yeux, il semblait prendre son pied.
Il faut dire que Madame semblait être une experte en la matière, elle avait la queue tout entière dans sa gorge, elle faisait des va-et-vient rapides et avec des bruits de succions qui laissaient supposer qu’elle pompait le chibre bien à fond. Le type finit par lui faire lever la tête.
— Maintenant, salope, je vais te baiser comme tu le mérites.— Oh oui, vas-y. J’ai la chatte en feu, j’ai trop besoin de ta queue.— T’es vraiment une pute, une vraie truie.— Tais-toi et fourre-moi…
Le mec ne se fit pas prier. Il retourna la femme, et enfonça sa bite d’un coup brutal dans la chatte de la bourgeoise. Elle poussa un cri, puis un autre… En voyant Madame Hauvert se faire défoncer la moule et crier des paroles qui n’auraient pas dépareillé dans un film porno, l’opinion que Delphine avait de leur cliente comme celle d‘une veuve respectable changea du tout au tout. Et c’est au moment où elle hurla : « Encule-moi ta grosse bite, baise-moi comme une salope ! » que Monsieur Hauvert entra.Le silence se fit immédiatement, l’amant de Madame se dégagea la bite de l’abricot juteux et commença à se rhabiller. Madame s’exclama : « Qu’est-ce que tu fais là ! Tu devais être au travail ! » Le mari regarda sa femme et l’amant stupéfait. « Comment as-tu pu faire ça… avec lui… » Madame sembla hésiter, puis dit avec mépris :
— Quoi, que je baise avec ton patron, ça t’ennuie ? Tu sais pourtant que t’aurais jamais eu ton boulot si je ne lui avais pas sucé la queue, pauvre nul ?— Comment… ça fait combien de temps que…— Ça fait 5 ans, depuis qu’on est marié, t’es tellement une burne au lit. Avec toi, j’ai jamais joui… Par contre ton pote Alfred, lui il me fait grimper au rideau, et Paul aussi... Tous tes potes en fait. Comment j’ai fait pour tomber sur un gros loser comme toi...— Je le crois pas, tu as osé faire ça… Mais ça va pas durer, je vais divorcer, je dirais à tous que t’es une sale garce. Et quand à toi…
dit-il en se tournant vers son patron. « Je démissionne, vous trouverez quelqu’un d’autre pour faire votre sale boulot… Je crois que je vais tout déclarer au fisc, ah ça, quand ils vont voir que… »Il s’arrêta soudainement de parler. Sa femme venait d’abattre un lourd presse-papier en métal dans sa tête. Il s’écroula sur la moquette, une épaisse mare de sang se formait autour de son crâne. Sa femme se pencha sur lui et prit son pouls.
— J’en ai fini avec lui…— Tu l’as tué ? demanda le type aussi stupéfié que terrifié.— Oui, et c’est pas trop tôt, une mauviette comme lui... T’inquiètes pas, t’en trouveras d’autres des larbins pour trafiquer ta compta.— Mais… le corps ?— On va l’enterrer à la cave. Et pour la police tu diras que tu l’as envoyé en déplacement… Les disparitions d’hommes, ils s’en foutent, ils ne pousseront pas les recherches.
La vision se mit à devenir floue alors que Madame Hauvert et son amant portaient le corps hors de la chambre. Puis Delphine reprit contact avec la réalité, elle se trouvait à nouveau dans le présent, dans la chambre à coucher alors que le fantôme du mari mort attaquait ses amies. Elle repartit immédiatement en bas… Elle connaissait le fonctionnement des âmes, et savait ce qui lui restait à faire.Pendant ce temps en bas, Claire reprenait conscience après avoir été jetée à travers la pièce… En face d’elle il y avait son amie Delphine, elle avait les yeux exorbités. De l’ectoplasme gluant recouvrait sa peau. Elle voyait sa chatte se faire pénétrée, du liquide puant s’en échappait. La quantité semblait bien supérieure à ce que l’esprit lui avait fait endurer. Elle savait comme c’était horrible, la substance gluante qui s’infiltrait en elle, remplissant ses orifices, elle avait un peu honte, mais elle en avait d’abord éprouvé du plaisir… Mais rapidement elle avait pris conscience de la texture gluante de l’ectoplasme, cette abomination post-mortem, qui envahissait son entrée privée. Comme si du pus décomposé s’enfonçait en elle. Rien que de repenser avoir été touché par ça, elle avait envie de vomir.Elle s’approcha de son amie, tentant de lui apporter son aide, mais à quelques mètres d’elle, elle fut stoppée par un mur. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre ce qu’avait voulu faire sa consœur. Et elle comprenait aussi que ça avait mal tourné, maintenant le fantôme était en train de passer sa fureur sur Julie. L’ectoplasme puant maculait toute la peau de la sorcière. Son trou du cul était ouvert et de la matière verte infiltrait même dans son fion. Claire était épouvantée. Le fantôme l’avait juste pénétré, son amie se faisait complétement remplir par cette horreur. Et de plus en plus de liquide s’enfonçait en Julie.Elle était horrifiée, mais aussi captivée. Julie semblait souffrir atrocement, mais il y avait aussi une lueur de plaisir. Claire se rappela comme la substance visqueuse faisait réagir toutes les parcelles de peau qu’elle touchait dans un maelström de dégoût et de plaisir. C’était dégoûtant, mais on éprouvait une forme de plénitude aussi bien physique que morale. On se sentait entièrement soumise à l’entité surnaturelle, comme si on n’était qu’un jouet pour elle. On trouvait enfin sa place dans l’univers, on se rendait compte qu’on était que de la merde, qu’être en vie était sale alors que la mort était sublime, on voulait se faire dégradé, se faire englober par la putrescence, c’était tout ce qu’on méritait... Il fallut que Delphine tape sur l’épaule de Claire pour qu’elle lâche sa copine des yeux.« Viens ! Il faut aller à la cave ! » lui cria Delphine.
Claire la suivit sans plus attendre. Elles descendirent quatre à quatre les escaliers jusqu’à arriver dans le sous-sol de la maison.
— Delphine, qu’est-ce qu’on fait ici ! On doit remonter aider Julie ! s’exclama Claire.— D’abord c’est Morticia... Ensuite, le corps du mari de cette pute d’Hauvert est enterré ici. C’est elle qui la tuer, et c’est son fantôme qui hante la maison.— Je vois… laisse-moi me concentrer.
Claire se mit à genoux et posa la main sur le sol en terre, puis elle adressa une prière avec une diction bien particulière. « GaÏA, Un mOrt Est EntErrée En tOn sEIn. RAppOrtE le nOUs, qUE nOUs pUIssIOns cAlmEr UnE ÂmE Et AssUrEr lE cYclE EtErnEL. »Quelques secondes plus tard, les deux sorcières sentirent comme un tremblement de terre. En un instant une fosse de près de six mètres s’ouvrit dans le sol. Puis, dans un bruit assourdissant, la terre commença à monter jusqu’à reboucher le trou et sur le dessus, un squelette. Il n’avait plus le moindre morceau de chair sur lui, juste des os, et un crâne très cabossé.Le plafond se mit alors à suer d’ectoplasme. Le fantôme s’infiltrait par le parquet du salon jusque dans le sous-sol.
— Merde, qu’est qu’on fait ?— Rien, ça devrait aller… répondit Delphine.— Et t’as pas un plan B un peu plus développé ?
Le fantôme était déjà entré dans la pièce, son importante masse ectoplasmique se dirigea vers les deux filles. Celles-ci frissonnèrent de dégoût, mais heureusement pour elles, le Poltergeist ne s’intéressa pas aux sorcières, il s’arrêta devant son ancien corps. Sa forme ectoplasmique commença à perdre en consistance. Il semblait se calmer.
— Et maintenant ? demanda Claire.— Esprit, nous savons que ta femme t’a assassiné, que ta mort n’a pas été vengée. Mais elle le sera. Repart dans les limbes, le crime de Martine Hauvert ne restera pas impuni… Tu n’as plus de raison de rester sur cette terre.
L’ectoplasme changea de couleur, passa du vert au blanc puis devant de plus en plus transparent jusqu’à disparaître totalement. Delphine se concentra, chercha dans le plan spirituel un résidu de l’âme de Monsieur Hauvert ; rien ne restait. L’esprit avait trouvé le repos.
— C’est bon, on a fini.
Elles remontèrent à l’étage, Julie était à quatre pattes en train de cracher pour se débarrasser du goût de l’ectoplasme dont elle avait été submergée. Elles lui contèrent comme elles avaient vaincu le fantôme et que leur mission était finie. Les sorcières se rapprochèrent alors de Madame Hauvert qui était encore inconsciente.« Qu’est-ce qu’on fait d’elle ? demanda Delphine.
— On la réveille et on lui réclame notre chèque, proposa Claire.— Accepter l’argent d’une meurtrière ? Pour l’avoir aidé à faire disparaître le fantôme de sa victime… C’est pas notre vocation, lui rappela Julie.— De toute façon, j’ai promis au fantôme qu’elle serait punie. Et j’honore mes promesses. On va appeler la police, leur dire que le cadavre de Monsieur Hauvert est au sous-sol, et qu’il a été tué par sa femme avec la complicité de son ancien patron.— Euh attendez, intervint Claire, vous êtes sérieuse. On ne va pas être payée ?— Tant pis, fit Julie— Quoi on a fait tout ça pour rien ! ragea Claire— On a fait triompher le bien et la justice et apporté le repos à une âme en peine, c’est pas rien. C’est la raison pour laquelle on a monté notre agence, non ?— Mouais, mais si on se fait pas payer, on va vite la fermer notre agence…— Pour ce qui est de l’argent, il y a une convention geek… Enfin je vous en parlerais plus tard… »
Après avoir emprunté quelques vêtements à Madame Hauvert pour remplacer leurs vêtements déchirés par le fantôme, les trois sorcières téléphonèrent à la police pour les informer des détails du crime puis repartirent dans la Catmobile jusqu’à leur QG. Elles n’étaient pas plus riches qu’avant, mais le monde était devenu un peu meilleur grâce à elles, et c’était la plus belle des récompenses. Même si certaines l’avaient quand même un peu mauvaise.
C’est ainsi que finit la première mission de S.O.S. Sorcières.
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