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Je ne suis pas lesbienne, mais...

Chapitre 8

Lesbienne
C’est le grand soir. Noëlla s’apprête à quitter l’appartement pour se rendre à son rendez-vous avec Jean-Frédéric. Elle s’est faite belle, sans doute plus que pour un rendez-vous ordinaire. Patricia ne peut pas ne pas voir ses talons vertigineux, son maquillage de star et cette toute petite robe de satin noir qu’elle n’avait jamais portée.
— C’est nouveau, ça ? demande Pat, en posant sa main sur le tissu soyeux.
Noëlla s’écarte. "Oui, c’est nouveau" répond-elle d’un ton glacial. Elle mord, ce soir. Depuis la veille, elle est d’humeur massacrante, malgré tous les efforts déployés par la brune pour se montrer agréable.
— Oh, on peut demander, non ? fait cette dernière. En guise de réponse, sa coloc secoue la tête avec dédain.

Si c’est ainsi, qu’elle aille au diable. Patricia a mieux à faire que de subir le mépris de cette fille qui n’a pas d’autre ambition que d’aller faire la pute auprès d’un de ses ex. Vexée, elle part s’isoler au salon, le nez dans un bouquin, pendant que Mademoiselle la princesse achève ses préparatifs. Un quart d’heure plus tard, Noëlla vient se planter devant elle. Elle est prête et elle est sublime. Même si l’occasion ne s’y prête pas, Patricia a incroyablement envie d’elle. Malgré la colère, elle est bien obligée de le reconnaître. Sauf que le fait de s’en apercevoir vient alimenter au fond de son cœur le monstre aux yeux verts qui s’y tapît et dont elle n’ose pas prononcer le nom... Ce n’est pas pour elle qu’elle s’est préparée ainsi.
— J’y vais.
Elle lui jette un regard de défi, comme si elle la sommait de fournir la bonne réponse. Mais où veut-elle en venir ? Patricia n’est pas d’humeur à jouer aux devinettes.
— Passe une bonne soirée.
Noëlla elle aussi a les yeux mouillés. "Très bien" dit-elle. Et elle s’en va en claquant la porte.
Dès qu’elle s’en est allée, Patricia perd complètement la boule. Elle fait mille fois le tour de l’appartement, se met à faire le ménage compulsivement, elle qui d’ordinaire n’est pas motivée par ce genre de corvée, et dès qu’elle fait une pause, elle pleure. Les larmes tombent toutes seules, sans qu’elle puisse les retenir. Surtout, elle se surprend à chercher Noëlla dans toutes les pièces, comme si celle-ci était sur le point de rentrer. Bien sûr, elle n’est nulle part.Mais ça n’arrivera pas, réalise la brune en prenant en main un cadre photo de leur voyage en Grèce où elles posent pour un selfie en s’embrassant. Elle regarde l’image avec un pincement au cœur terrible. Ça fait mal. Sa colocataire est partie, elle a rejoint ce type. Et plus tard, en fin de soirée, elle le suivra chez lui et ensemble... ils...
Un éclair. Tout cela est décidément trop lourd à porter. Quelque chose se débloque dans sa tête. Compulsivement, elle empoigne son téléphone et compose le numéro de son amie Faustine.
— Je crois que je suis amoureuse de Noëlla.
Elle ne l’avait pas anticipé. Sa surprise est si grande que le smartphone lui tombe presque des mains. C’est en entendant les mots sortir de sa bouche qu’elle réalise que c’est vrai. Son cœur cogne. Elle répète les mots plus lentement, comme on désamorce une bombe :
— Faustine, je suis amoureuse de Noëlla. Aide-moi. Elle est sortie avec un mec. Qu’est-ce que je fais ?
Désormais, elle pleure comme une purge, des mois d’émotions retenues se déversent d’elle en grands sanglots ininterrompus, qui rendent la communication délicate.Au bout du fil, Faustine ne la juge pas. Elle s’adresse à elle d’une voix rassurante, lui dit que tout n’est pas perdu et qu’il y a encore une chance d’intervenir en plein rendez-vous, avant qu’il ne soit trop tard. Si ses sentiments sont sincères, cette histoire peut encore avoir une fin heureuse. "Je passe te prendre en voiture. En attendant, change-toi en bombe: tu as énormément de choses à te faire pardonner, et tu sais que Noëlla est sensible à ce genre de chose. Il faut que tu sois à ton avantage."
Elle a raison. Et puis désormais, Patricia est prête à tout faire pour sauver une situation qui part très très mal. La soirée se terminera soit par son cœur brisé, soit par la promesse d’un grand bonheur, et elle est bien décidée à tout faire pour que ce soit la seconde possibilité qui se réalise.
Elle fonce dans la salle de bain pour effacer ses larmes, tenter de sauver son visage bouffi avec un maquillage très glamour et sauver ses cheveux. Le grand jeu. Même si elle a moins l’habitude que Noëlla de sortir et de porter des vêtements sexy, elle a dans son dressing quelques armes à utiliser.
Elle fouille, va chercher sous les piles de vêtements et en sort une toute petite robe-pull gris taupe, si courte qu’elle n’a jamais osé la porter. Le genre d’audace non assumée qui prend la poussière dans la garde-robe de toutes les filles... Elle rougit en l’enfilant.
Pour compléter sa tenue, elle enfile avec difficulté une paire de cuissardes en daim. Perchée sur ses talons, engoncée dans son tout petit bout de laine, elle a l’impression épouvantable d’avoir l’air d’une prostituée, mais se persuade que cela peut faire la différence ce soir.
Un coup d’œil dans le miroir la conforte dans cette conviction : elle est confrontée à l’image d’une femme très désirable. Et puis elle se dit que rien n’est too much quand on est jeune, jolie et amoureuse. Cela lui confère la confiance qui lui manquait. Elle va plaire à Noëlla. Elle veut lui plaire.
Quelques minutes plus tard, Faustine - dont la tenue très banale contraste de manière presque comique avec la sienne - l’attend au pied de son immeuble. Sa mâchoire se décroche lorsqu’elle la voit:
— OK, tu prends ça très au sérieux... Tu as l’air absolument grandiose, j’espère que tu le sais. Allez viens, on va chercher ta femme.
Les deux filles ne se parlent pas dans la voiture. Faustine sait que ça ne servirait à rien, que Patricia est dans sa bulle, l’esprit arqué vers son objectif, à se répéter ce qu’elle a l’intention de raconter à la femme qu’elle aime pour qu’elle lui accorde une seconde chance.

Stop. Elles sont arrivées au fameux restaurant chinois... Ce n’est que maintenant que Patricia réalise que Noëlla a probablement laissé filer cette information sciemment, afin de lui permettre de l’intercepter si nécessaire. Si c’est le cas, cela lui laisse un espoir... mince, mais un espoir tout de même.Elle débarque dans la salle du restaurant, avec Faustine dans son sillage. Sa démarche empressée, mais surtout sa tenue sexy, font tourner les têtes parmi les convives. Plusieurs hommes et plusieurs femmes dévisagent cette nouvelle venue en cuissardes, qui arpente la salle à grandes enjambées, cherchant visiblement quelqu’un. Un type se permet de siffler sur son passage - c’est à ça que servent les hauts talons, se dit Pat, qui lui plante le sien dans le pied. Il gueule. Ça fait du bien.
— Elle n’est pas là.
Un serveur intervient, désireux d’escorter rapidement les intruses vers la sortie: "Je peux vous aider ?"
— Une jeune femme rousse qui portait une petite robe de satin noir... dit Faustine. "Je suis sûre que vous n’avez pas pu la rater. Elle devait être avec un homme. Où sont-ils ?"
Le garçon hoche la tête. "Vous les avez ratés de quelques minutes. Ils viennent de payer l’addition et de s’en aller.
— On y va.

Une fois de plus, Faustine sert de chauffeur à une Patricia qui se ronge les ongles et murmure des mots silencieux. Dans sa tête, elle se fait tout un cinéma. En ce moment même, peut-être que Noëlla est en train d’embrasser ce garçon. Peut-être le laisse-t-il poser ses mains sur elle ? Elle se l’imagine même, son petit papillon, à genoux devant ce type en train de sucer sa queue. L’angoisse est totale. Une fois que cette image est en elle, elle n’en décolle pas, et ne fait que gagner en horreur. Juste avant d’être déposée devant l’immeuble, elle aperçoit dans sa tête le beau visage de la femme qu’elle aime, souillée par une éclaboussure de sperme, qui finit de lécher le gland de ce mec et se tourne vers elle avec de la distance dans le regard...
— Je te rejoins.

Face à la porte de l’immeuble, Patricia commence à perdre ses moyens: comment y pénétrer ? Désormais, chaque seconde compte pour éviter que sa prédiction ne se transforme en réalité. Le pire est peut-être en train d’arriver dans la chambre à coucher...Heureusement arrive un occupant de l’immeuble prêt à taper son code. Elle se jette sur lui, au bord de l’hystérie:
— S’il vous plaît Monsieur, il faut absolument que je rentre. C’est pour une histoire d’amour.
Est-ce parce que sa sincérité est palpable, est-ce parce qu’on refuse peu de choses à une jolie fille, toujours est-il que le voisin la laisse entrer. Reconnaissante, elle dépose un bisou sur sa joue, puis fonce dans la cage d’escalier. Naturellement, il n’y a pas d’ascenseur. Quatre étages à pied. Des cuissardes à talons, en plus. Et en haut: soit l’horreur, soit le bonheur. Ou toute une gamme de possibilités entre-deux.
Voilà. Elle arrive devant la porte de Jean-Frédéric. Sans réfléchir, elle tape fort, puis elle tambourine carrément, en appelant "Noëlla ! Noëlla ! Ouvre-moi ! C’est moi, Patricia", d’une voix si forte qu’elle résonne dans tout l’immeuble.
À l’intérieur, elle entend deux voix qui s’engueulent, un fracas dont la cause est difficile à situer, peut-être des chaises déplacées, puis elle voit le visage de lavette du locataire des lieux, le fameux Jean-Fred, qui se dessine dans l’embrasure de la porte. Il est en chemise et en caleçon, l’air très en rogne. "Quoi ?"
Elle ne le calcule pas du tout. Elle cherche plutôt l’obscurité derrière lui, d’où elle voit apparaître - roulement de tambour dans sa poitrine - sa Noëlla. Oui, une bretelle fine pendouille encore d’une de ses épaules et son rouge à lèvres s’est étalé, mais elle porte toujours sa très mignonne robe en satin, dont ce minable n’a pas eu le temps de la débarrasser. Décélération dans sa machine à angoisse. Mais ça ne signifie pas que tout soit résolu. La jolie rousse qui fait battre son cœur a une expression fermée et les bras croisés.
— Je te demande pardon, dit Patricia.
Ce n’est accueilli que par un froncement de sourcils: "Pardon pour quoi ?"C’est là qu’il va falloir dire les mots justes. Pat sait que des moments qui suivent dépendent peut-être une bonne partie de son bonheur futur. Il s’agit de ne pas se rater. Et pour atteindre le cœur de cette fille, après tous les faux semblants qui se sont installés entre eux, elle ne voit pas d’autre issue que la sincérité.
— Pardon de t’avoir blessée. Pardon d’avoir manqué de clairvoyance. Pardon de m’être menti à moi-même, de ne pas avoir compris qui j’étais ni ce que je voulais, de m’être laissé enchaîner dans une ancienne image de moi qui n’avait jamais été autre chose qu’une illusion. Pardon de t’avoir fait croire que tu n’étais pas ma priorité, que tu n’étais pas au cœur de ma vie et de mes pensées, alors qu’il n’y a que toi, à chaque instant. Pardon pour tout ce temps perdu. Tu es ma raison de vivre, Noëlla. Tu es mon papillon, mon idéal. Je te veux tous les jours à mes côtés, dans mon lit, dans ma vie. J’ai envie de construire un avenir avec toi. J’ai envie de toi, tout le temps, partout. Tu es mon ange, ma pute, mon soutien, mon amoureuse. Je t’aime Noëlla. Je t’aime, je t’aime, je t’aime.
À ces mots, le regard de la fille qu’elle aime éclot comme une rose. Lorsque Patricia achève sa déclaration, Noëlla fonce sur elle, courant presque, saisissant son beau visage entre ses mains et l’embrassant à pleine bouche, transfigurée par l’amour et une envie presque frénétique de libérer tout ce qui a été caché, d’exprimer en un geste ce qui a été tu. Les deux filles se mangent la face. Les lèvres coulissent en un bruit de ruisseau. Il y a de la voracité. Des dents qui s’entrechoquent. Des souffles qui s’alourdissent. Tellement de passion que Jean-Frédéric comprend qu’il est hors-jeu. Il n’existe plus. Tout ce qui est réel, ce sont ces deux bouches enchâssées l’une dans l’autre, ses lèvres qui sucent des langues, ses salives qui font des va-et-vient d’une fille à l’autre. Et puis ses mains qui serrent les corps, tout près, très fort, par peur de se lâcher et de plus se retrouver.
Elles se connaissent depuis des années, presque depuis l’enfance, mais pour la première fois de leur vie, elles se regardent dans les yeux et elles savent que désormais elles sont en couple. Leurs pouls s’envolent comme des battements d’ailes. Elles embrassent leurs cheveux, leurs paupières, leurs nez, la peau de leur cou. Elles sont très très amoureuses.
— Je t’aime Patricia. Je suis à toi. Je suis ta chienne. Je suis ta femme.
Quelque part dans le fond, le garçon avec lequel la jolie rousse vient de passer une soirée plutôt désagréable proteste, les traite de gouines et les pousse en dehors de son appartement. C’est à peine si elles s’en rendent compte. Sur le palier, les deux amoureuses continuent à s’embrasser, très longtemps, sans pudeur ni limites. Ni l’une, ni l’autre, jamais elles n’ont connu un tel baiser. Elles prennent conscience qu’entre elles, tout est bouleversé: elles étaient des amies, désormais elles sont des amantes et des amoureuses, et au passage, leur identité, tout ce qu’elles croyaient savoir d’elles-mêmes et de leur désir, a été effacé et réécrit en mieux, en plus beau, en plus érotique.
Elles descendent de quelques marches, mais elles ont beaucoup trop de mal à dessouder leurs lèvres, aussi elles recollent immédiatement leurs bouches, puis font encore quelques pas, mais à ce rythme-là, il faudra des heures pour parvenir jusqu’au rez-de-chaussée. Ce manège les fait rire. Elles sont heureuses.Lorsqu’elles arrivent au palier d’en dessous, elles prennent le temps de se regarder dans les yeux, très très près. A cette distance, la fièvre émise par la peau peut se sentir dans l’air.
— Tu es magnifique.

Patricia la plaque contre le mur, lui arrachant un petit cri de surprise. C’est elle qui commande, et ça convient parfaitement à Noëlla, qui se découvre bien plus soumise qu’elle le suspectait. Elle ne désire rien de plus que d’appartenir totalement à cette fille et de lui faire cadeau inconditionnellement de son corps et de chacun de ses jours. Pour le moment, elle sent les mains de la brune prendre d’assaut sa peau, se plaquer, autoritaire, sur son cul, qu’elle empoigne à travers le tissu soyeux, puis sur ses seins, dont les tétons se dessinent à travers le satin. Elle sursaute à nouveau quand Pat soulève sa robe et dévoile d’un coup hanches, pubis et bas du ventre, ponctuant son geste d’une claque sur une fesse. Elle se mord la lèvre d’aise.
— Qu’est-ce que je vois ? dit Patricia en découvrant les dessous de cette tenue. "Tu ne portes pas de petite culotte, mon amour ?"
Elles rient toutes les deux: "Avec ce genre de robe, mieux vaut se passer de sous-vêtements" rappelle la rouquine, d’un air coquin. Émoustillées, elles plongent à nouveau dans l’abysse des leurs baisers profonds.
— Il faut qu’on rentre de toute urgence.
Leurs yeux noirs et trempés se capturent. Elles sont excitées, presque incontrôlables.
— Je n’arriverai jamais à attendre qu’on soit à la maison. Baise-moi ici.
Il n’y a rien d’autre à dire. Elles savent toutes les deux qu’elles sont allées trop loin, désormais, pour opposer la moindre résistance à leurs désirs. Alors elles obéissent aux injonctions de leurs corps. Pas le choix.
Patricia se met à genoux et entreprend de lécher la chatte de Noëlla. Ça lui inspire immédiatement des petits "ah" très coquins, qu’elle tente à grand mal d’étouffer pour ne pas alerter les voisins.
Elle est partout: une main qui palpe une fesse, l’autre enfoncée dans son trou, les dents dans sa chair, entre ses lèvres, autour de son bouton, à la torturer. La bouche. Le sexe. L’odeur du désir. Des tissus froissés. Des ongles qui s’enfoncent dans la peau aimée. Noëlla est dépossédée d’elle-même par le plaisir, se découvre jouet de cette langue qui la baise. C’est immense. C’est inouï. C’est trop. Elle se sent chanceler, les genoux cassés par ce trop-plein de sensations, jusqu’à chuter comme une poupée de chiffon sur le parquet glacé.
Oh, mais Patricia n’a absolument aucune intention de la laisser tranquille. Par terre, elle écarte les cuisses de son amante comme un docteur, et reprend là où elle en était. Tend sa langue en elle pour la transpercer, la frôler, la faire ruisseler. Elle tremble. C’est chaud. Il n’y a ni doutes ni limites. Ses doigts poisseux de mouille, Pat les envoie dans le sillon des fesses de son amante, les pose au bord de l’anus, puis entre tout au fond de son tout petit trou, alors qu’à aucun moment, sa bouche ne songe à cesser de s’occuper de sa chatte.
Il y a un cri que Noëlla ne peut pas retenir, et qui fait écho longtemps dans la cage d’escalier, lui amenant le rouge aux joues. N’importe quel habitant de l’immeuble qui songerait à sortir sur le palier ou à remonter la cage d’escalier jusqu’à elle serait le témoin privilégié de cette étreinte: deux jeunes femmes tellement amoureuses qu’elles n’ont pas réussi à s’empêcher de baiser à même le sol.
— Moi aussi... je te veux.
Recevoir une telle extase pourrait rendre égoïste, mais ce n’est pas ce genre de relation qu’elles sont en train de construire. Il y a tellement de choses extraordinaires qu’elle rêve de faire à sa copine, tellement de cabrioles, tellement de trucs chauds, sales, interdits, qui lui collent le fard aux joues rien que d’y penser, et ça commence maintenant. Désormais, c’est elle qui guide les mouvements de la brune, signe qu’elle ne lui a pas cédé toute autorité, et la manipule afin qu’elle positionne sa vulve à la verticale de son visage. A son tour, elle retrousse la robe-pull, puis tire sur la petite culotte de dentelle de son amie jusqu’à la déchirer et la jeter au loin.
— Tu es magnifique.
Ce sexe somptueux est juste face à sa bouche. Une goutte glisse le long des lèvres mouillées et chute dans sa bouche. Sans attendre, elle mord dans le fruit qui se présente à elle.

Les deux filles sont imbriquées l’une dans l’autre. Bouche contre sexe, sexe contre bouche. Chacune s’occupe de l’autre comme elle souhaiterait qu’on s’occupe d’elle. C’est une fête. Une célébration joyeuse de leur homosexualité. De sueur, elles sont collantes. Glissent. Froissent les vêtements moites. S’explorent. S’encanaillent infiniment. Savourent le goût de leur jus, de leur salive, de leur rouge, de leur transpiration. De l’alcool de fille, du genre qui monte à la tête et fait perdre la raison à tout jamais.Les bruits de succion et de léchage envahissent la cage d’escalier. Les halètements aussi. Et quelques râles. Désormais elles ont laissé derrière elles le royaume des mots. Il y a énormément de faim. Elles se bouffent la chatte, s’empoissent la bouche et le menton, dégustent la fente offerte, dure et tendre, succulente, ne comptent plus les orgasmes qui s’enchaînent. Leurs mains sont enfoncées très profondément dans leurs cons.
— Je sens tes battements de cœur.

Pourtant elles sentent toutes les deux qu’elles ne vont pas pouvoir prolonger l’étreinte infiniment, surtout pas dans un lieu qui manque aussi cruellement d’intimité et de confort. Jusqu’ici, elles ne se sont pas fait prendre, elles sont chanceuses, pour ça comme pour tout le reste...
Sans avoir à échanger un mot, elles lancent l’assaut final, convaincues qu’elles peuvent se faire monter encore plus haut sur l’échelle du plaisir. De passionnées, leurs attentions se font frénétiques, leurs caresses fiévreuses et désordonnées. Les doigts et les bouches écartent les chairs et avalent les sexes. Le goût de fille envahit les langues. Elles lèchent, en bas, en haut, au fond. Elles se sentent femelles. Elles pataugent dans leur mouille.
Désormais, il n’y a plus grand-chose qui retient les gémissements. Elles tentent. Leurs doigts téméraires s’insèrent dans la petite porte secrète. C’est tout chaud. Ça s’écarte. Violation de territoire. Les mains disparaissent dans les culs, les langues dans les sexes. Elles se tuent. Elles se font du bien. C’est l’orgie. Elles sursautent. Elles grimacent. Elles grognent comme des petites chiennes apeurées. Ça ressort, ça rentre, ça recommence, le délire grimpe, grimpe, grimpe...
Elles gémissent du fond de la gorge. Exactement en même temps, leurs tripes sont secouées d’un écho. Comme un signal. Une sensation géniale. C’est la manière qu’a leur corps de leur dire: "Préparez-vous les filles, cette fois, il n’est plus possible de retarder votre orgasme."

Ça bascule. La même sensation pour l’une comme pour l’autre. Comme si leurs corps ne faisaient qu’un. Le plaisir qui commence en Noëlla se termine en Patricia. Ça y est. Leurs ventres se contractent. Leurs sourcils se froncent. C’est parti. Leurs cuisses se tendent. Leurs peaux brûlent. Leurs bouches s’ouvrent. Leurs mains se crispent. C’est étourdissant. Leurs sexes pulsent, plus fort, plus fort, plus fort. C’est trop...
Une détonation dévastatrice, voluptueuse, éclate dans leur bas-ventre, se propulse à l’intérieur d’elles, tel un serpent de flammes qui enflamme leurs cœurs et réduit leurs corps en charpies. Comme l’agonie, mais tout l’inverse. Elles ont l’impression qu’à l’intérieur, chacun de leurs organes explose: le clitoris, le vagin, l’utérus. Leurs tripes hurlent. Les longues contractions d’un orgasme dévastateur s’emparent d’elles et ne lâchent pas. Ça ne veut pas s’arrêter. Jusqu’au sang, elles mordent leurs lèvres pour calmer leurs cris. Ça continue. Elles se cabrent, elles se tendent. En tous sens, elles s’agitent. Le plaisir ne redescend pas. Elles frappent le sol et les murs comme des poupées désarticulées. Le voile noir. Encore. Elles n’en peuvent plus. Encore. Elles se figent. Encore. Elles s’effondrent.
Leurs peaux ravies dégoulinent. Les sensations laissées par l’orgasme sont comme un autre orgasme. Des millions d’aiguilles viennent piquer la peau ultrasensible de tout leur corps. Perdues, elles ont du mal à retrouver leur respiration, ou même simplement à comprendre ce qui vient de leur arriver. De temps en temps, l’une d’elles est agitée d’une nouvelle secousse venue de l’intérieur, que l’autre célèbre d’un baiser amoureux.
— Eh bien, on dirait que vous êtes réconciliées.
C’est celle de Faustine, qui vient de les rejoindre dans la cage d’escalier. Elle vient percer la bulle que les deux amantes ont partagée. Elles rient de bon cœur, toutes les deux, faisant mine vaguement de se rhabiller, mais se rendant compte que leur amie n’a rien manqué des derniers instants de leur baise.
— Alors ? Amoureuses ? demande-t-elle.
Comme seule réponse, Noëlla sourit à Patricia, et Patricia prend la bouche de Noëlla.
— OK, fais la brune. "Tu avais raison Faustine. J’avoue. Je suis folle de cette femme. J’ai envie de passer chaque instant de ma vie avec elle, jusqu’à la fin de mes jours. Satisfaite ?"— Oui, par contre, on est bien d’accord, il est absolument exclu qu’on se marie. Ce n’est pas du tout notre genre, pas vrai ? fait Noëlla.
Pat acquiesce: "C’est sûr ! Oui, maintenant, nous sommes amantes, nous sommes en couple, mais me marier avec une fille, c’est absolument hors de question. Ça, c’est absolument certain."Elles se regardent. Ont l’impression d’avoir déjà prononcé des mots similaires dans d’autres circonstances. Le déni, une fois de plus, s’exprime à travers leurs bouches. Elles en prennent conscience en même temps et partent dans un gros fou rire. Il est temps d’en finir avec les vieux réflexes:
— Est-ce que tu veux m’épouser, mon amour ? demande Noëlla.— Y a intérêt ! répond Patricia en embrassant la fille qu’elle aime.
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