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"Sur l'écran noir de mes nuits blanches"

Chapitre 3

Bonjour ! C'est moi : Monica

Erotique
Mon Dieu : MERCI... nous voilà sur le plancher des vaches.
L’avion ! J’ai toujours eu une sacro-sainte trouille de ce genre d’engin. Je ne sais pas comment un truc métallique d’un poids phénoménal peut rester en l’air sans tomber. Andréa est accrochée à moi sans trop se rendre compte du départ que nous allons prendre tous les trois. Pietro lui est à quelques pas derrière moi. À cinq ans, il sait bien lui, que quelque chose va changer dans nos vies. Oui, cet oiseau de ferraille, dans lequel nous allons prendre place, c’est un trait d’union, une passerelle entre ici ou rien ne peut évoluer et l’espoir d’une existence moins... solitaire.
— Bonjour ! Comment tu t’appelles mon petit bonhomme ?— Eh bien, Pietro, dis bonjour à cette dame. C’est une hôtesse de l’air. Elle est chargée de nous indiquer notre place dans cet avion !— Bonjour Madame...
Enfin la petite voix de mon petit ange semble lui être revenue. Il se colle à moi comme une sangsue. Mais la femme en uniforme avec son sourire parvient à l’apprivoiser. C’est à moi qu’elle s’adresse.
— Vous avez de bien beaux enfants, madame... — Monica... je m’appelle Monica.— Vous êtes les bienvenus donc sur le vol de la compagnie « EasyJet » !
Nous avançons tous en direction de nos sièges. Andréa gazouille et son frère lui regarde par le hublot.
— Maman... on voit l’aile...— Oui mon chéri. Il faut être très sage ! D’accord ?— Tu me donneras un bonbon ?— Tout à l’heure... quand nous serons dans le ciel.— Pourquoi on va aller là-haut maman ? Y a rien que des nuages.— Oh si mon chéri... au-delà des cieux, il y a une autre ville. Et un gentil monsieur qui nous attend... Il s’appelle Joseph ! — Mais je le connais pas moi, Joseph. Pourquoi nous allons le voir ? Tu le connais toi ?— Chut ! Tu vas être grand et me serrer fort les doigts, mon cœur. Maman n’aime pas trop l’avion, alors avant de retrouver notre ami Joseph, tu restes l’homme fort de la famille. Tu vas me donner tout ton courage, n’est-ce pas ?— Oui ! Oui maman... donne-moi ta main que je la garde dans la mienne... tu as moins peur maintenant, hein !

Je ferme les yeux et souris... jaune. Les bruits me sont étrangers. Les passagers sont tous à bord et une drôle de voix sort de haut-parleurs invisibles.
*Mesdames et messieurs, bienvenue sur le vol « EasyJet » en partance de Nancy pour Limoges. La température au sol au départ est de dix-huit degrés à Limoges, elle sera de vingt degrés. Le temps et clair et notre voyage se fera dans des conditions parfaites. Veuillez attacher vos ceintures pour le décollage. Nos hôtesses vont vous donner quelques petits conseils ! Je vous souhaite à tous un excellent vol !
Le moteur rugit... la boule au creux de mon estomac est là qui s’incruste, et avec elle cette peur irraisonnée. J’ai beau me dire que tout va aller, c’est plus fort que moi. Et c’est vrai que les petits doigts qui dorment dans les miens sont une sorte de réconfort. Je ne vois rien des deux femmes en habits bleus qui font des mouvements, debout dans l’allée face aux passagers. Et c’est Pietro qui continue à regarder « son aile » qui me raconte... ce qui se passe.
— Oh, maman, on roule, on avance. — ...
Au fond de moi, je sens cette crispation créée par ce boucan étrange des roues sans doute qui broute le sol de plus en plus vite. Puis la sensation que mon cœur s’arrache de ma poitrine. Je pince mes lèvres pour retenir un cri d’effroi. Ce que j’appréhende le plus est là. Du reste mon loupiot ravi, me renseigne de suite.
— On va dans le ciel... maman, c’est drôle... mon zizi s’envole...— ...
Si sa réflexion peut prêter à sourire, je n’ai pas le cœur à cela. Et ma petite Andrea a un soupir qui me ramène à une réalité plus terre à terre. Dans mon désarroi, je la colle trop violemment contre moi et elle le fait savoir... mais ouf ! Cette fois je viens de sentir la bête métallique qui se remet à l’horizontale. Nous sommes déjà hauts dans l’azur de ce ciel qui nous emporte vers celui pour qui j’ose affronter mes angoisses. Joseph... Et mon esprit d’un coup vagabonde vers cet homme qui doit déjà m’attendre. Enfin... nous attendre, je n’ai rien caché de ma situation.
Et je revois nos premiers échanges. J’avoue que j’ai eu du mal d’admettre que quelque chose de sérieux pouvait déboucher de ces mails que nous nous écrivions. Comment expliquer que moi, veuve depuis trois ans, je sois tombée amoureuse d’une image, d’une sorte de film sur mon ordinateur ? Et puis mes enfants... comment allaient-ils prendre le fait qu’un presque inconnu puisse entrer dans leur vie ? Pour ma fillette, Andrea, pas trop de soucis, encore trop jeune pour comprendre tout. Mais Pietro lui... le portrait craché de son père, difficile de vivre avec des doutes.
Je revis enfin ces mots que j’ai fini par lâcher à ce Joseph jovial qui s’impliquait de plus en plus dans ma vie. D’où ce vol... qui nous mène tout droit auprès de cet homme dont finalement je sais si peu. J’ai beau me dire, me répéter que lui non plus n’a guère d’éléments ou juste ce que j’ai bien voulu lui raconter, lui écrire. Et puis, j’ai si peur. Il y a parfois tellement de chemin entre un rêve et une réalité beaucoup moins brillante. Les hôtesses qui distribuent des rafraîchissements sont dans l’allée.
— Ça va madame ? Vous désirez une boisson ? Et vous jeune homme ? Un bonbon pour vous ?— Merci madame... un caramel... je veux un caramel.— Pietro ! On dit s’il vous plaît et pas « je veux »— Ben... s’il vous plaît madame, je veux un caramel...— Voilà ! Le petit monsieur est servi...— Merci !— Et vous madame ? — Un café, s’il vous plaît.
J’ai la main qui tremble un peu alors que le gobelet s’approche de mes lèvres. Ma bouche ! Aurais-je le courage d’embrasser Joseph ? Comment savoir par avance ? C’est fou, c’est dingue... pourquoi ai-je accepté de tout abandonner derrière moi pour le rejoindre ? Et si ça ne marche pas ? Si ça ne colle pas entre nous ? Que vont devenir mes deux petits bouts ? Il y a dans ma caboche de blonde, un vrai remue-ménage. Et la peur du vol prend une forme nouvelle. Celle d’une trouille monumentale pour un avenir si incertain.
Finalement le breuvage noir et chaud a bien du mal de couler dans ma gorge serrée par l’angoisse. C’est encore mon gamin qui me tire de mes songes ombrageux.
— Maman, maman regarde... on voit des maisons tout en bas ! Elles sont toutes petites...— Oui... oui mon chéri ! Mais sois gentil ne crie pas, ta sœur vient de s’endormir...— Maman... monsieur Joseph ? Il a aussi une maison ?— ... — Peut-être que chez lui il y a aussi un chien ?
Que répondre à cela ? Lui du haut de ses cinq ans vit dans ses rêves. Un chien... il a toujours espéré qu’un jour... mais dans les cinquante mètres carrés dans une tour de dix étages, difficile de concrétiser les envies, et les espoirs de mes gosses. Et puis Joseph ? Comment va-t-il réagir en les voyant en vrai ? Il y a un sacré fossé entre une visio où il voyait des enfants qui jouaient dans leur coin, et les avoir dans les pattes. C’est bien un peu pour eux aussi, que j’ai au prix de longues tractations, accepté l’offre de cet homme généreux... de venir vivre avec lui !
La voix nasillarde qui sort des haut-parleurs tombe de nouveau dans nos oreilles...
*Mesdames, Messieurs, nous nous préparons à atterrir à Limoges... veuillez attacher vos ceintures et replier les tablettes de vos sièges.
Mon ventre se tord encore. Peut-être plus que pour le décollage. Pourquoi ai-je cette crainte ancrée en moi ? Je ne peux de toute manière que suivre la route de cet avion. Mais je me jure comme toujours que c’est la dernière fois, que plus jamais... non plus jamais je ne monterai dans ce genre de bidule qui me rend malade. Et je ressens toutes les vibrations de la machine infernale qui plonge vers la terre. Mes yeux se ferment sans que je puisse empêcher cela. Oh ! Joseph... si tu savais ce que je fais pour venir au-devant de toi... Je suis certaine là à cet instant que je t’aime vraiment pour ainsi risquer ma vie.
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