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Le Théâtre de l'Enclume

Chapitre 3

Adolphe Veukunu

SM / Fétichisme
Gérard Manvussat sauvagement agressé par Serge Bouviol ! À l’issue d’une altercation particulièrement vive au domicile de ce dernier, Gérard Manvussat s’est vu infliger un supplice des plus originaux : un lavement à la vodka, et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de l’Oukraïnskaïa, qui est, on le sait, la boisson – ô combien favorite – de Serge Bouviol. Ce dernier n’avait pas apprécié, mais alors vraiment pas, que l’animateur vedette de Radio Story, entre deux commentaires sur le spectacle donné par Stéphanie Lapechatt, ose qualifier sa chère Oukraïnskaïa « d’affreuse bibine pimentée ».
Bon prince (même s’il est comte), Serge a ensuite appelé les urgences de l’hôpital ; c’est que ce pauvre Gérard était dans un quasi coma éthylique : un litre de vodka, même ingurgité par cet inhabituel orifice, ça laisse des traces.
Ensuite, grand seigneur (et comte), il s’est présenté de lui-même devant un commissaire pour avouer son forfait. Après un bref interrogatoire, il a été laissé en liberté, en attendant que la justice suive son cours.
En repliant son journal, Olivier Mégaleau, ne peut s’empêcher de sourire. « C’est bien le style Bouviol, ce genre de truc ! » pense-t-il. Puis il consulte une dernière fois son agenda. C’est que, ce soir, le Théâtre de l’Enclume reçoit Adolphe Veukunu, un célèbre dominateur SM. Après Ernestine Brouteminoux, après Stéphanie Lapechatt, voilà donc la première vedette masculine. Et justement, on frappe à la porte. Bien calé dans son fauteuil, Olivier répond :
— Entrez donc !
Un personnage assez grand et à la carrure athlétique, apparaît. Il porte une petite moustache bien soignée. Adolphe Veukunu salue d’une manière fort peu conventionnelle, ce qui lui vaut cette réplique d’Olivier :
— Adolphe ! Quand perdrez-vous cette satanée manie de saluer avec votre bras droit à l’horizontale ? C’est agaçant, à la fin ! Bon, asseyez-vous.
Olivier le laisse s’asseoir, puis enchaîne :
— Dans un moment, vous allez vous retrouver face au public du Théâtre de l’Enclume. Un public certes acquis à votre cause. Cependant, vous allez devoir faire face à une certaine opposition…
Adolphe a le sourire mauvais :
— Une opposition ? À moi, Adolphe Veukunu, Dominateur en chef ? Vous plaisantez, Olivier.— Pourtant, elles sont bien là. Je les ai vues au premier rang, toutes les sept.
Adolphe manque de s’étrangler :

— Des femmes ? Et puis quoi encore ? Elles sont juste bonnes pour être des soumises, je vous le garantis, Olivier ! Elles vont savoir qui est Adolphe Veukunu ! Je vais les pul-vé-ri-ser !
Olivier fait un geste de la main :
— Calmez-vous donc, Adolphe. Ces femmes, comme vous dites, sont membres du M.D.P.C. Ça ne vous dit rien ?— Le M.D.P.C. ? Pff ! Qu’est-ce que c’est ce truc, encore ? Elles font de la Pâtisserie, de la Cuisine… C’est ça ?— Adolphe, si j’étais à votre place, je me méfierais d’elles…— Me méfier d’elles ? Voyez-vous ça… Et pourquoi donc ?
Olivier lui répond à voix basse, sur le ton de la confidence :
— Un beau matin, on pourrait retrouver votre cadavre dans le caniveau… émasculé… avec une petite culotte enfoncée sur la tête. Oui, c’est ainsi qu’elles signent ce qu’elles appellent une exécution médiatique.
Devant la mine surprise d’Adolphe, il ne peut s’empêcher de rire :
— Vous avez failli y croire, n’est-ce pas ? Non, elles n’utilisent pas de méthodes aussi radicales que celle-ci, rassurez-vous, mais elles ont un grand retentissement, je vous l’assure. Vous avez dû entendre parler du fameux entarteur belge, n’est-ce pas ? Eh bien, ces dames encyprinent !
Adolphe Veukunu est dubitatif. Il ne saisit pas du tout le propos d’Olivier :
Encypriner… qu’est-ce que c’est, ce truc ? Ce n’est pas une blague, au moins ?— Oh, que non, Adolphe. Je vais vous expliquer ça en deux mots. Une fois que le M.D.P.C. – c’est-à-dire le Mouvement de Défense des Petites Culottes – a choisi une cible, il mobilise celles de ses adhérentes qui ont la particularité d’être des femmes fontaines, puis il les charge de réunir quelques litres de cyprine. Après quoi vient le choix du moment opportun pour frapper la cible désignée. Le moment le plus médiatique, bien sûr, l’essentiel étant qu’on en parle le plus possible. Vous vous souvenez de ce cinéaste auteur de films pornos qui avait osé dire qu’on devrait interdire aux femmes de porter des culottes ? Elles ne l’ont pas loupé : il sortait de la mairie main dans la main avec sa nouvelle épouse quand une de ces furies s’est brusquement trouvée face à lui et lui a balancé le contenu d’un seau de cyprine en pleine figure. Fallait voir la tête de la mariée !
Comme il voit qu’Adolphe est visiblement estomaqué par son récit, Olivier en rajoute :
— Et ce présentateur du Journal Télévisé, le vingt heures, quoi ; là, elles ont certainement bénéficié de complicités internes : il en fallait pour balancer la cyprine sur la tronche du présentateur à l’instant même où il prenait l’antenne. Si bien que des millions de téléspectateurs ont eu la vision de cet homme, le visage dégoulinant de cyprine, avant que l’émission ne soit brutalement interrompue. Mais le mal était fait.
Adolphe, déstabilisé un bref instant, retrouve son aplomb :
— Mouais… en tout cas, avec moi, elles trouveront à qui parler !
Olivier semble consulter un document placé sur son bureau :
— Au fait, vous avez amené vos soumises ? Ne serait-ce que pour vos partisans ; je suppose qu’ils apprécieront de les voir.— Amener mes soumises ? Vous n’y pensez pas, Olivier : sachez qu’elles me sont précieuses. Vos sept furies pourraient me les abîmer. Non, j’ai trouvé une solution intermédiaire : j’en ai loué une !— Louer une soumise ? C’est possible, ça ? — Bien sûr. J’en ai trouvé sur Le Bon Coin. Une soumise d’occasion, quoi. Mais en bon état de marche : elle dit « oui » à tout ce que je lui demande. J’ai pu l’essayer sur place avant de signer le bail de location.— Adolphe, vous en parlez comme d’une vulgaire marchandise. Vous n’exagérez pas un peu ?— Si j’exagère ? Vous plaisantez, Olivier ; ces chiennes mangent dans ma main et elles font ce que je veux, sinon je les punis sévèrement. Quant à ces dégénérées du M.D.P.C., je leur botterai les fesses avec mes grosses chaussures à clous. Elles vont apprendre ce qu’est un dominateur S.M. !
Comme à son habitude, Olivier jette un coup d’œil à l’horloge.
— Bien… Il est 20 h 25. Le moment d’entrer en scène arrive, Adolphe. Vous y allez avec votre soumise ?— Non, elle viendra quand je lui dirai de venir. Comme une bonne soumise, quoi.
Puis s’adressant à cette dernière :
— Attends-moi ici, chienne ! Quand je t’ordonnerai de venir, tu viendras. Qu’est-ce qu’on dit, chienne ?— Ô, mon maître vénéré, je suis votre humble soumise…
Olivier a l’air étonné :
— Pour une soumise, elle a un langage… châtié.— Mouais, j’ai vu, mais c’était la seule disponible. Il paraît que son dernier maître était d’une certaine noblesse. J’ai parfois du mal à comprendre ce qu’elle dit.
Olivier se retient de sourire, puis il se lève et accompagne Adolphe jusqu’à la petite porte donnant sur la scène. La main sur la poignée, il fait à Adolphe la recommandation traditionnelle :
— Et n’oubliez pas la devise du Théâtre de l’Enclume : « Frappez fort ! »
Puis, ayant ouvert la porte, il saisit le micro et annonce :
— Et voici celui que vous attendez avec impatience : Adolphe Veukunu, dominateur SM !
Adolphe entre en scène en marchant au pas cadencé et, à peine parvenu devant le micro, il lance un tonitruant :
— Salut à tous ! Rien qu’à vous voir, je sais que vos chiennes sont des soumises !
Des sifflements d’admiration ainsi que des applaudissements frénétiques lui répondent.
— Et, à vos chiennes, vous leur interdisez de porter une… ?— Culoooooooootte !
Trois cents gosiers (au moins) ont lâché cette vocifération qui résonne comme un cri de guerre. Derrière son pupitre, Gérard Manvussat fait un premier commentaire :
— Eh bien, chers auditeurs, il semble que cette fois-ci, ça va barder dans ce Théâtre de l’Enclume. C’est sûr qu’Adolphe a dû répéter son entrée : ces dames du M.D.P.C. sont prévenues.
Adolphe Veukunu est en verve. Il commence par chauffer son public :
— Je peux le dire tout de suite, les gars : je vous ai amené un de mes soumises. Vous vous y attendiez, n’est-ce pas ?
Ménageant son effet, il s’interrompt un instant, provoquant un tonnerre d’applaudissements, suivi de cris frénétiques :
— On veut la soumise ! On veut la soumise !— Vous la verrez, les gars ! Une soumise comme vous les aimez : celles qui ouvrent leur chatte et leur cul à la demande et qui ferment leur gueule, du moins tant qu’on n’y a pas glissé sa bite. Des chiennes, quoi ! Et qui n’ont pas intérêt à mettre une culotte, oh que non ! N’est-ce pas, Mesdames ?
Adolphe balaie du regard les militantes du M.D.P.C. Il les nargue, fort du soutien de son public, puis, il ajoute :
— Même si je n’en ai amené qu’une, sachez que j’ai huit soumises : une pour chaque jour de la semaine et une, spéciale, pour les jours fériés. Je les ai entreposées dans un donjon et offert une belle cage à chacune d’elles. Et le donjon est merveilleusement équipé : des croix, des chaînes, des anneaux aux murs et toutes sortes d’appareils destinés à satisfaire mes désirs sadiques. J’en ai même inventé pour mon propre compte. Pour la nourriture, elles ne me coûtent pas cher : des boîtes de Canigou et de Ronron… bien sûr, à manger dans une écuelle posée sur le sol. De vraies chiennes… sauf qu’elles n’ont pas le droit d’aboyer. Sans mon autorisation, du moins.
Le public ricane de satisfaction, puis Adolphe reprend son discours :
— Certains d’entre vous pourraient se demander « Pourquoi un donjon ? Tu pourrais aussi bien les installer dans une luxueuse demeure, même si elles doivent patauger dans la luxure. » D’abord, un donjon, c’est sinistre. On imagine des murs épais qui suintent d’humidité, avec des petites ouvertures qui entretiennent une demi obscurité ; bref, une ambiance propre à susciter un sentiment de terreur chez mes soumises.
Adolphe aperçoit un spectateur qui lève la main.
— Qu’as-tu à me demander ? Parle donc : nous sommes entre nous, n’est-ce pas ? — Est-ce qu’elles sont toutes heureuses d’être tes soumises ?— Bien sûr ! Ces chiennes signent un contrat en bonne et due forme dans lequel elles déclarent frétiller de plaisir à l’idée de se soumettre à mes sévices sadiques qui les rendront folles. En plus, elles acceptent d’être sévèrement punies à chaque manquement à la règle. Me croirez-vous si je vous affirme que certaines de mes soumises font exprès de se tromper pour le seul plaisir de recevoir un châtiment corporel ?
Il s’interrompt un bref instant, puis continue :
— Et pour les châtiments, je peux vous dire que je ne me prive pas. Mes préférés sont les pinces sur les tétons et les coups de cravache sur le corps, surtout sur les endroits sensibles que sont leurs chattes. Je me régale à les entendre hurler. Hmmm, ça me fait bander grave rien que d’y penser. J’utilise aussi des godes de toutes les tailles. Bref, ce sont mes joujoux extras qui font crac boum hue ! Et mes soumises sont à mes genoux. De temps en temps je leur fais prendre l’air sur le chemin de ronde du donjon ; je promène mes chiennes, quoi. Naturellement, je les tiens en laisse, et pour faire plus vrai je les incite – que dis-je, je les oblige – à aboyer.
Puis Adolphe dit quelques mots sur chacune de ses soumises. Cette partie du spectacle semble un peu moins intéressante à Gérard Manvussat, qui en profite pour interviewer la délégation du M.D.P.C.
— Chers auditeurs, voici le moment de nous rapprocher du front pour atteindre ce véritable réduit défensif qu’est devenue la rangée de fauteuils où sont installées les sept femmes du commando du M.D.P.C. Et voici celle qui est à leur tête : j’ai nommé Alice Saglyss.
Gérard lui tend le micro :
— Alice, je salue votre courage et celui de vos amies ! Pour venir dans cet antre, il faut en avoir dans le… Oh, pardon, Alice ça m’a échappé…— Ne vous excusez pas, Gérard : je comprends parfaitement que vous soyez pris par cette ambiance délétère. Mais nous ne sommes pas là pour combattre les désirs de soumission de nos semblables. Non, ce que nous récusons, c’est cette idée, parfaitement absurde, qu’une femme ne doit pas porter de culotte ; être cul nu, autrement dit. Nous revendiquons le droit de porter la culotte, que diable !— Justement, Alice, pouvez-vous nous rappeler – rapidement – l’origine de votre mouvement ?— Très simplement : j’ai fini par en avoir assez de lire, sur Xstory en particulier, tous ces récits où des femmes sont priées de se passer de culotte ; et quand je dis priées, je suis gentille : la plupart du temps, ce sont des injonctions, des ordres ! Et comme vous pouvez le constater, j’ai fait des émules. Maintenant, les déculotteurs de tout poil nous trouvent sur leur chemin !
Gérard enveloppe Alice du regard :
— Mais dites-moi, Alice, vous êtes mignonne avec cette petite jupette et ce débardeur kaki. Il ne doit pas y avoir grand-chose à faire pour qu’on aperçoive…— Ma culotte ? C’est ça ? Mais dites-le donc ! Et vous constatez que nous portons toutes le même uniforme ; et la jupette, c’est ce qui nous permet de montrer, à tout moment, que nous portons une culotte !— Dites-moi, Alice, vous ne craignez pas que ce genre de provocation débouche sur un affrontement physique ? Adolphe pourrait l’avoir mauvaise et faire donner ses C.R.S. (1)
Alice hausse les épaules :
— On les attend, Gérard, on les attend !
Soudain, répondant sans doute à une provocation d’Adolphe, voilà les six autres qui se lèvent tout en hurlant quelque chose, poings tendus.
— Alice, j’ai bien compris ? Elles traitent Adolphe de fasciste, c’est ça ? Vous y allez un peu fort, non ?— Vous avez mal entendu, Gérard, avec cette ambiance de folie : non, elles le traitent de fessiste. C’est ainsi que nous appelons ceux qui exigent des femmes qu’elles soient sans culotte.
Et voilà que le commando du M.D.P.C. déploie une banderole, soigneusement dissimulée jusque-là. Gérard se précipite pour voir ce qui y est écrit :
— Chers auditeurs, quelle audace ! Elles ne l’ont pas envoyé dire à Adolphe… je lis : « Le fessisme ne passera pas ! Vive les petites culottes ! »
Puis, jetant un coup d’œil sur la scène pour voir la réaction d’Adolphe :
— Eh bien, chers auditeurs, l’attitude d’Adolphe est franchement méprisante, et on sent qu’il se retient de faire un esclandre !
Gérard revient auprès d’Alice :
— Je vais rejoindre mon pupitre. J’espère que vous tiendrez le coup, Alice.
Et cette dernière, avec un brin de malice :
— En parlant de tenir le coup… vous semblez vous être bien remis de ce clystère, n’est-ce pas ?— Oh non, Alice… vous n’allez pas vous y mettre aussi. J’aimerais qu’on cesse de parler de ça.
Ayant repris sa place, Gérard s’intéresse à nouveau aux propos d’Adolphe :
— Ah ! Chers auditeurs, il semble que nous arrivons au clou du spectacle : Adolphe s’apprête à nous présenter une de ses soumises. Nous savons qu’il en a huit, mais il est évident qu’il n’a pu les amener toutes. Laissons-lui la parole.
Adolphe plastronne :
— Chers amis, je vais vous présenter une de mes soumises. Et les soumises d’Adolphe Veukunu sont de vraies chiennes qui adorent subir mes supplices les plus vicieux. Et vous êtes là pour en voir quelques-uns, n’est-ce pas ? Alors, je vais lui intimer l’ordre de venir ici.
Il se dirige vers la porte de sortie de la scène et hurle :
— Ici, Chiennasse !
Une femme, sans âge, mais plutôt distinguée, fait son entrée. Enfin, disons plutôt qu’Adolphe la tire sur scène au moyen d’une laisse reliée à un collier qu’elle porte autour du cou. Une vraie soumise, vêtue d’une micro-jupe et d’un soutien-gorge en vinyle. Petit détail : le soutien-gorge est ouvert au niveau des tétons ; ainsi Adolphe a-t-il pu poser des pinces à linge sur ces endroits, sensibles s’il en est. Dominateur et sadique, ça va ensemble. Aux pieds, elle porte des bottines dotées de talons d’une hauteur vertigineuse.
— Je vous présente Chiennasse, ma dernière soumise !
Des beuglements de satisfaction béate montent du public, essentiellement masculin. Dans le camp retranché du M.D.P.C., ces dames sont aux aguets.
— Je vais vous faire un aveu, mes chers amis : je ne la connais pas encore très bien. Aussi, avec votre approbation, je vais la soumettre à un interrogatoire.
Le public – qui n’a retenu que « soumettre » – exulte :
— Oh oui ! Oh oui ! La soumettre ! La soumettre !
Adolphe lisse sa petite moustache, puis :
— Alors, Chiennasse ? Contente d’être devenue ma soumise ?— Oh oui, vénérable Maître !— Putain, Chiennasse, je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler « vénérable » !— Excusez-moi, vén… oh, pardon, Maître. Mais c’était l’usage chez mon précédent maître.
Adolphe semble perplexe :
— Pourquoi ? Il avait une maladie vénérienne, ton précédent maître ? C’est bien ce que tu essaies de me dire, n’est-ce pas ?— Oh non, Maître ! C’était un homme distingué, issu de la vieille noblesse russe. Il adorait la langue française.
Adolphe s’esclaffe :
— Tu veux parler du Père Igor ? Wouaf !!
Dans la salle, le public ricane au bon mot de son idole.
— Non, Maître : il s’agissait du comte de Boulieff.— Le comte de Boulieff ? Ça ne me dit rien… Donc, il adorait la langue française ?— Oui, Maître, au point de me torturer à ce sujet…
En disant cela, la soumise a baissé les yeux. Mais le mot « torture » a excité la curiosité d’Adolphe :
— Hmm ! Voilà qui devient intéressant… quel genre de torture, Chiennasse ?— Je n’ose pas vous le dire, Maître. C’était si…
Adolphe salive d’avance :
— Cruel ? À ce point ?— Non, Maître… compliqué : il exigeait que j’utilise le subjonctif le plus souvent possible lorsque je m’adressais à lui.
Adolphe fait les yeux ronds :
— Le subjonctif ? Je ne connais pas ce genre de sévice. Tu vas m’en dire plus, Chiennasse !— Maître, c’était juste de la conjugaison… de la grammaire, quoi. Et il avait toujours son Bescherelle à portée de main.— Un bécherel ? Je n’ai jamais entendu parler d’un tel instrument de torture.— Ô Maître, il est pourtant bien connu des Xstoriens. Connu et redouté. Combien d’entre eux se sont enfuis, épouvantés, à la seule évocation de son nom !
Adolphe la fusille du regard :
— Oserais-tu insinuer que j’ignore cela ? Prends garde à toi, Chiennasse !— Ô Maître vén… oh pardon. Le Bescherelle est un précis de conjugaison, un petit livre de couleur rouge. Sans prévenir, il l’ouvrait et me demandait un truc du genre « Fais-moi la conversation au plus-que-parfait du subjonctif ! » Il adorait ça. Je l’ai même vu se masturber en m’entendant décliner ces fameux verbes. Mais, si je me trompais, je recevais des coups de Bescherelle sur la tête.— Un petit livre de couleur rouge ? Tu es sûre de ne pas confondre avec autre chose ? Ce maître-là, tout comte qu’il était, avait peut-être des tendances maoïstes…— Non, Maître : je parle bien du Bescherelle.— Soit ! Et… ça faisait mal, ce… bécherel ?— Pas trop… jusqu’au jour où, sans m’en rendre compte, je lui ai plus ou moins avoué que ça ne faisait pas si mal que ça, le Bescherelle. Il m’a lancé un regard amusé, et le lendemain il avait une encyclopédie sous le bras : qu’est-ce que j’ai pris ! À moitié assommée dès la première séance.— Bref, un dominateur un peu spécial, mais un dominateur quand même. Les soumises sont là pour obéir, et il est normal qu’on les secoue si elles ne font pas exactement ce qu’on leur demande. Pas vrai, les gars ?
Le public, tout gagné qu’il est à la cause d’Adolphe, éructe :
— Oh oui ! Oh oui ! Il faut cogner la soumise Chiennasse !
Une fois le calme revenu, Adolphe change de registre. Regardant la soumise droit dans les yeux, il l’interpelle :
— Dis-moi, Chiennasse, que penses-tu de moi ? Comment me trouves-tu ? Attention à ta réponse !— Maître, vous êtes le plus grand des dominateurs ; vous n’avez rien de commun avec les autres. Ô Maître, vous êtes bien plus qu’un dominateur, avec vos chaussures à clous et votre petite moustache… Maître, pour tout dire, vous êtes un redoutable dictateur !
Ce seul mot a le don de mettre le public en ébullition. Des applaudissements frénétiques retentissent. Les voilà qui se lèvent tous. Des rictus sadiques apparaissent sur leurs visages.Adolphe lève les bras et réclame le silence :
— Je commence à t’apprécier, Chiennasse. Un tel compliment à moi, le plus cruel des dominateurs !
Puis il regarde la soumise droit dans les yeux :
— Et puisque toi et moi sommes maintenant entrés dans l’ère de la collaboration, tu vas me dire ce que tu penses de ces pinces à linge que j’ai posées sur tes tétons.— Mmmm ! Cela fait délicieusement mal, Maître. Ça m’excite au point de mouiller ma cul… Oh pardon, Maître : j’avais oublié que je n’en porte pas.— Chiennasse, ce manquement à la règle dot être puni ! Penche-toi en avant et montre tes fesses nues à ces dames, afin qu’elles sachent bien que tu as l’interdiction de porter une culotte !
La soumise se place dans la position exigée. Adolphe vient se placer derrière elle et assène sur son postérieur nu plusieurs coups de sa fine cravache. Dans le même temps, le public, en transe, compte les coups :
— Un ! Deux ! Trois ! Quatre !
Gérard Manvussat en profite pour placer un commentaire :
— Eh bien, les admirateurs sont comblés ! Ils voient, de leurs yeux, comment un dominateur se comporte avec sa soumise.
Et voilà que, soudain, Gérard se dresse :
— Il semble bien qu’il va se passer quelque chose… Ces dames fouillent dans un sac et en retirent une… culotte ! Et… c’est incroyable, voilà que l’une d’elle vient de la lancer sur la scène, juste aux pieds de la soumise. Un lancer de culotte à l’envers, en quelque sorte. Gageons qu’Adolphe va prendre cela comme une provocation. Et voici que la soumise, la correction terminée, se redresse et aperçoit la culotte à ses pieds : une ravissante petite culotte rose avec une bordure en dentelle. Ces dames du M.D.P.C. ont eu cette idée diabolique : attiser l’envie de Chiennasse pour cette adorable petite culotte…
Maintenant, Gérard adopte un ton dramatique :
— Mais… mais c’est qu’elle se penche pour la ramasser, la bougresse ! Comment Adolphe va-t-il réagir ?
On entend un rugissement, celui d’Adolphe, qui administre une monumentale gifle à Chiennasse, la faisant vaciller sur ses hauts talons.
— Chienne ! Voilà tout ce que mérite ton geste stupide ! Sache une fois pour toutes ce qu’est un dominateur !
Chiennasse paraît sonnée. Le bruit de la gifle a, en outre, alerté Olivier qui apparaît dans l’encadrement de la porte.
— Oh, Adolphe, n’en faites pas trop quand même ; vous avez failli lui dévisser la tête !
Le dominateur a un sourire de contentement :
— De quoi vous plaignez-vous, Olivier ? Ne m’avez-vous pas recommandé de « frapper fort » ?— Bien sûr, bien sûr, mais c’était juste une façon de parler !
Adolphe a un sourire vicieux :
— Et moi, c’est une façon de cogner !
Une fois qu’Olivier s’est retiré, Adolphe reprend le cours de son spectacle.
— Savez-vous que j’expérimente de nouveaux objets sur mes soumises ? Des objets de haute technologie.
Un petit instant de silence, puis, sur le ton de la confidence :
— C’est que j’ai décidé de me mettre à la page : avec cette mode des objets connectés, je me suis dit qu’il serait de bon ton d’avoir aussi des soumises connectées. Je leur installe des appareils dont vous avez tous entendu parler, et qui me donnent de précieux renseignements sur chacune d’elles. Le numéro un, c’est le plug : ce bijou de technologie enfoncé dans leur petit trou me permet de ne rien ignorer de leur état en temps réel : toutes les données arrivent sur mon smartphone. Elles sont aussi pourvues d’un GPS ; un truc épatant car il me permet de les localiser au mètre près. En plus, ça me permet d’envoyer mes soumises dans des lieux différents tout en restant moi-même sur place. Je les dirige à distance, quoi. Et comme ce sont de vraies soumises, elles se soumettent sans discuter à mes fantasmes délirants. Et pour couronner le tout, chacune d’elles est filmée au moyen d’un drone. Pour vous donner une idée de ce que j’obtiens, voici un exemple.
Adolphe fait installer un écran sur scène, relié à un lecteur de DVD, puis il lance la séquence. On voit une jeune femme, les yeux bandés, descendre de voiture. Elle est vêtue d’une micro-jupe et d’un débardeur, et juchée sur des talons très hauts. Puis la voix d’Adolphe retentit :
— Ah, Supersoumise, te voilà arrivée.
Puis il lance un ordre :
— Qu’on lui enlève son bandeau !
Le chauffeur s’empresse de le lui retirer puis, remontant en voiture, il démarre aussitôt. La voix d’Adolphe se fait doucereuse :
— Supersoumise, te voici dans le quartier dit des Grosses Bites. Les mecs se trimbalent des bites d’âne, de cheval, de poney… bref, toute la ménagerie y passe. Ta mission : te faire ramoner tes orifices sans jouir. Interdiction de jouir !— Maître, c’est mission impossible ce que vous me demandez…— Supersoumise, nous ne sommes pas à la télé ! Ton humour est malvenu. Voici ton châtiment !
Il appuie sur un bouton de sa télécommande, et quelques secondes plus tard on la voit sauter comme un cabri en poussant de petits cris.
— Oh, je vous en supplie, Maître, arrêtez ! Je ne vous offenserai plus ! C’est affreux, ces décharges électriques dans mon petit trou…— Bien, te voilà plus raisonnable. Ah, voilà ta première mission. Regarde ce qui arrive.
Un malabar en short et débardeur vient d’apparaître dans le champ de la caméra. On voit les yeux de la soumise s’agrandir d’horreur.
— Maître, vous voyez ce que je vois ? Sa bite dépasse de son short ! Et… et le bout arrive presque aux genoux !— Une bite de cheval, quoi… Alors excite-le, dandine-toi : faut qu’il te saute dessus !
On voit Supersoumise rouler des hanches tout en se massant les seins à travers le débardeur. L’homme semble ébloui par cette vision et bande presque instantanément.
— Maître, sa queue est à l’horizontale… et il approche à grands pas !
On entend la voix d’Adolphe. Il est tout excité :
— Viiite, à poil, Supersoumise ! À poil ! Donne tes trous à ce cochon à la bite de cheval !
On la voit retirer ses rares vêtements et se retrouver nue devant ce géant à la bite gigantesque. Ce dernier fait glisser son short, dévoilant son impressionnant engin. Il n’a pas de slip. Soudain, on voit le géant retourner la soumise et insérer son gland (de la taille d’un artichaut) entre ses fesses. Il hurle :
— Je vais t’enculer, salope !
La voix d’Adolphe se fait entendre. Il est paniqué.
— Oh non ! Pas par là ! Pas par ce trou ! Il y a le… le…
Tout à son désir de sodomie, l’autre n’entend rien.
— Tu as le cul serré, hein ? C’est la première fois que tu te fais défoncer ton petit trou ? Tiens, comme ça !
Il pousse brutalement. Son énorme pieu s’enfonce dans l’anus de Supersoumise. Elle hurle comme une possédée. Elle a senti le plug rejeté au plus profond de son intestin, mais le géant, maintenant bien installé dans son trou, la ramone avec frénésie. Sa jouissance est éléphantesque. Il hurle son plaisir tout en déversant son litre de sperme dans l’intestin de la soumise, puis on la voit s’effondrer sur le trottoir, pantelante, gémissante. Le géant se penche sur elle, sans comprendre. Puis la voiture qui l’avait déposée à cet endroit réapparaît dans un crissement de pneus. On voit le chauffeur se pencher sur Supersoumise et passer un coup de fil sur son portable. Dix minutes plus tard, la sirène d’une ambulance retentit. À quelques kilomètres de là, un hôpital normal, aux urgences normalement débordées, s’apprête à recevoir une patiente normale qui s’est retrouvée, tout à fait normalement, avec un plug dans l’intestin.
L’écran s’éteint. Le film est terminé. Adolphe a un sourire contrit :
— Les gars, je crois que je n’ai pas pris le bon DVD : ce n’était pas le meilleur exemple. Et comme je ne travaille pas seul dans ce genre de « soumission technique », c’est sûr qu’on a fait en sorte que le film aille jusqu’au bout. Mais ainsi vous avez un exemple de la façon comme cela fonctionne.
Le public applaudit, pardonnant ainsi ce petit raté. Quelques voix s’élèvent, mais c’est pour réclamer une chose qui fait plaisir à Adolphe :
— La prochaine fois, amène-nous Supersoumise. Elle est canon !— C’est promis, les gars !
On vient pour débarrasser la scène. On sent que le spectacle est sur le point de s’achever. Pour le final, Adolphe fait placer Chiennasse penchée en avant et dos au public ; ainsi, on aperçoit ses fesses nues. Et le public entonne un chant à la gloire de son idole :    Vraiment, il est formidable,    Adolphe ; c’est le plus capable :    Ses soumises lui obéissent,    Elles acceptent tous ses sévices.    Entre plaisir et douleur,    Elles en voient de toutes les couleurs.
Puis les applaudissements fusent. Gérard place un dernier commentaire :
— Eh bien, chers auditeurs, que ce spectacle fut fertile en rebondissements, et… (il s’interrompt un instant) mais ce n’est pas fini ! Voici que ces dames du M.D.P.C. se sont levées et, tournant le dos à la scène, ont relevé leur jupette. Ainsi elles montrent à Adolphe la fierté qu’elles ont de porter la culotte ! Le public réagit par des « Hou ! Hou » désapprobateurs.
Puis Adolphe Veukunu salue de la main droite et quitte la scène, tirant sa soumise par la laisse. Peu à peu, le public quitte la salle. Cependant, voyant que les sept jeunes femmes sont restées à leur place, Gérard, intrigué, vient au-devant d’elles :
— Dites-moi, Mesdames, vous ne semblez pas pressées de sortir…
C’est Alice qui lui répond :
— Nous étions en train d’envisager l’exécution médiatique d’Adolphe. Mais je ne dirai rien de plus à ce sujet.
Puis elles sortent à leur tour. De son côté, Olivier accueille Adolphe Veukunu et sa soumise, Chiennasse, à leur sortie de scène :
— Enfin, tout s’est plutôt bien passé. Mais, par moments, c’était chaud !
Adolphe, tout sourire :
— Vous n’imaginiez quand même pas que j’allais m’abaisser devant ces furies culottées !
Olivier, tout en regardant Chiennasse, qui s’avère être une brunette un peu enrobée :
— Et… vous allez la rendre tout de suite, là ?— Je ne pense pas. Je l’ai louée pour vingt-quatre heures, donc jusqu’à demain dix heures. Durant ce temps, je compte bien m’entraîner en lui faisant subir quelques supplices de mon invention. Pas vrai, Chiennasse ?— Oh oui, mon vénérable Maître !
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(1) C.R.S. : Chiennes Radicalement Soumises.
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