Lorsque Anne-Lise a fini de leur expliquer sa vision de la vie les trois jeunes retournent se baigner, Enzo semblant s’être tout à coup réveillé, même si personne n’est dupe sur le fait qu’il a écouté toute la conversation. Ils attendent de s’être éloignés en nageant, avant de commencer à discuter à l’abri des oreilles indiscrètes, et c’est Jade qui demande à Clara : ― Alors, toujours pas traumatisée par notre Man, Sœurette ? Cette dernière rougit à peine, lorsqu’elle répond : ― Franchement elle m’a bluffée. Par sur le fait qu’elle a une sexualité épanouie, mais sur celui qu’elle en parle si facilement à ses enfants.― Non mais franchement, tu appelles ça avoir une sexualité épanouie ? C’est Enzo qui vient de poser la question, et il semble le plus dérangé des trois par les révélations qui ont été faites par leur mère, avouant du coup qu’il a tout entendu sans en avoir l’air. Mais sa copine se moque de lui, en s’adressant directement à sa belle-sœur : ― C’est moi la petite catho coincée du cul, et c’est lui qui est choqué en apprenant que sa maman chérie aime faire l’amour avec plusieurs hommes en même temps, et parfois aussi à la suite. C’est le monde à l’envers.― Y faut quand même avouer qu’elle nous avait pas habitués à ça, et que la surprise était de taille. Jade vient de prendre la défense de son frère, et ce dernier ajoute : ― Si t’en apprenais autant sur tes parents, tu ferais moins la maligne.― Mais tu crois quoi ? Que mes vieux baisent ensemble que quand ils ont envie de faire un petit, comme c’est écrit dans la bible ? Figure-toi que ma mère à des orgasmes et je peux même te dire que c’est pratiquement tous les soirs, car contrairement à la tienne tout à l’heure, elle fait pas dans la discrétion quand elle jouit. J’ai même dû expliquer à mes petits frères et sœurs, que c’était parce qu’elle éprouvait beaucoup de plaisir, vu qu’ils croyaient que notre père lui faisait du mal. Ce qui soit dit en passant, aurait pas dû être mon taf mais celui de mes vieux.
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Enzo qui vient de se faire moucher continue à nager en silence, tandis que Jade dit à Clara : ― Dans leur genre y sont eux aussi bluffants tes parents. Parce que j’aurais jamais imaginé que ta reum puisse crier son plaisir, car le reste du temps c’est plutôt elle qui est discrète.― Oui, c’est un peu le feu sous la glace. Mais c’est pas non plus le genre de trucs qu’on va crier sur les toits, et si la vôtre avait pas été si directe je vous en aurais probablement jamais parlé. La sexualité est un sujet plutôt tabou dans notre religion. Mais mes vieux en ont une comme tous les autres couples et ils l’assument à leur manière, sinon ma reum gémirait pas si fort quand elle jouit. Mais de toute évidence elle se fiche d’être entendue par les voisins, parce que les cris aigus ça porte loin, et encore plus en été quand les fenêtres restent ouvertes pour capter la fraîcheur de la nuit.
Alors que le frère et la sœur sont devenus songeurs en entendant ces révélations, Clara continue : ― En même temps au contraire de certains y sont pas hypocrites, mes vieux, parce que je me suis laissée dire qu’y a un mec qui rêve de voir sa meuf se faire bouffer l’abricot par une autre nana, ou l’inverse, mais il ose pas lui en parler de peur de passer pour un pervers. La dernière phrase toujours adressée à Jade mais prononcée sur un ton nettement ironique, visait bien entendu Enzo qui essaie de se défendre : ― Bé quoi, je savais pas trop comment t’allais réagir. En plus c’est Jade qui a lancé le truc avec son esthéticienne, parce que moi avant j’y pensais même pas.― Eh Man, t’y pensais pas non plus avant de la voir à poil ?― Tain Sœurette ! Y a quand même des trucs dont y faut pas parler !― Bé quoi ? Clara fait partie de notre famille maintenant, alors je vois pas pourquoi on lui ferait des secrets.― Y s’est passé quoi au juste ? C’est bien évidemment l’intéressée qui vient de poser la question, et c’est Enzo qui y répond en devenant écarlate, à la fois de honte et parce qu’il ne sait pas comment va réagir sa copine : ― La première fois qu’elle s’est foutue à poil devant nous, j’ai eu la barre.― Y faut préciser qu’elle a fait exprès de le teaser, pour le punir de s’être régalé en me voyant recevoir la fessée cul-nu devant lui.
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Clara ne semble pas choquée en apprenant que son copain a eu une érection en voyant sa mère nue, en tout cas elle ne relève pas cette information, par contre elle s’exclame : ― Pour de bon, elle te met encore des fessées ?! Jade rougit à son tour, en réalisant qu’elle vient de parler d’une chose qui aurait dû elle aussi rester secrète, pourtant elle ne se démonte pas et elle explique à sa belle-sœur : ― C’était pas arrivé depuis bien des années, et j’avais fait une grosse connerie dont je te parlerai plus tard. C’est aussi la raison pour laquelle Man veut que j’aille dans les Cévennes chez notre grand-oncle, car d’après elle ça devrait m’aider à devenir moins trouillarde et plus responsable. Mais je peux pas t’en dire plus car je sais pas trop comment ça va se passer, et j’ai promis de pas lui poser de questions.― Tout ça c’est bien mystérieux, on se croirait dans un roman. Mais tu pourras nous en parler quand tu reviendras ?― Si Man est d’accord parce qu’il lui est arrivé la même chose, je vous raconterai tout.― À moins qu’on te fasse signer un pacte, comme dans les sectes. C’est Enzo qui vient d’intervenir, et Jade lui répond sur le ton de la plaisanterie : ― Oui, je pourrais risquer mon âme, ou qu’y viennent me chercher de nuit pour m’enlever et me torturer, pour me punir d’avoir trahi leur secret. Franchement tu devrais arrêter de regarder des films américains, et plus sérieusement Man m’a présenté le truc comme étant un secret de famille bien gardé, alors je pourrai pas vous en parler sans avoir sa permission. Ils ont discuté tout en nageant tranquillement la brasse, de manière à ne pas s’essouffler, et ils sont à présent sortis de la calanque. En face d’eux se trouve la haute-mer et à droite comme à gauche, il y le rivage abritant d’autres criques. C’est pourquoi ils décident de faire demi-tour, et ils reviennent à leur point de départ sur un rythme toujours aussi modéré.
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Pendant qu’ils mangent leur repas de midi, composé principalement de sandwichs, Jade demande à sa mère en rougissant : ― Je peux te poser une question ?― Tu viens de le faire, mon Amour.― Non, sérieux. Quand j’ai vu ce type s’approcher de toi tout à l’heure, j’étais certaine que t’allais le rembarrer, parce que d’habitude t’es pas tendre avec les hommes qui essaient de t’aborder. Un simple regard de toi suffit même à faire reculer la plupart d’entre eux. Alors comment celui-là il a su qu’y pouvait venir ?― Tu sais, avant je les rembarrais comme tu dis surtout pour préserver les apparences vis à vis de vous, mais en vérité je ne suis plus farouche depuis bien longtemps. Il a su qu’il pouvait venir parce que je lui ai souri quand il m’a regardée, et si je l’ai fait c’est parce qu’il me plaisait. Le seul risque qu’il a réellement pris, c’est quand il m’a parlé de son ami qui voulait se joindre à nous. Mais il m’a dit que c’était un grand timide, ce qui n’a pas été démenti puisque l’autre a rougi quand je l’ai regardé à son tour, et pour tout t’avouer ça m’a attendrie. Car être timorée pour une femme ce n’est déjà pas simple, mais pour un mec qui est sensé faire les approches, c’est carrément la galère.― Donc t’as eu pitié de lui ?― Pas vraiment, car c’est aussi un beau mec et il m’a plutôt inspiré de l’envie.― Mais dis-moi, comment t’as fait pendant toutes ces années pour qu’on se rende compte de rien ? C’est Enzo qui vient de poser la question, et sa mère lui répond sur un ton toujours aussi posé : ― Quand vous étiez encore petits après mon divorce, je vous faisais garder par votre Tatie Stéphanie avant d’aller me faire prendre. Elle était parfaitement au courant mais a bien gardé mon secret. Ensuite quand vous avez été assez grands pour rester seuls à la maison, j’ai inventé des prétextes comme le bridge et le club de sport. Même si en ce qui concerne ce dernier ce n’était pas vraiment un mensonge, parce que dans les vestiaires de celui dans lequel je vais, on transpire autant que dans la salle où il y a les machines de torture, comme on les appelle entre nous. Et puis je ne vous ai jamais raconté les détails de mes soirées du samedi-soir, mais certains vous feraient rougir jusqu’aux oreilles et te mettraient la barre, comme vous les jeunes le dites si bien. Jade jette un regard moqueur à son frère, pour bien lui montrer qu’elle a été beaucoup plus fine que lui au sujet des activités extra-familiales de leur mère, puis ils se mettent à discuter de choses beaucoup plus banales, comme le font la plupart des autres naturistes.
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Leur repas terminé ils retournent se baigner, et cette fois Anne-Lise les accompagne. Jade ne manque pas de remarquer qu’elle avait encore raison sur un point, car en observant discrètement les hommes présents, elle se rend compte que c’est leur Man la star qui attire tous les regards, alors que Clara et elle font office de figurantes. Cependant elle ne fait pas de commentaire à ce sujet, et ils vont nager tous les quatre tranquillement. Ils décident d’un commun accord de repartir après s’être séchés au soleil, car la calanque s’est peu à peu peuplée depuis leur arrivée, et à présent qu’environ 150 personnes y sont installées, elle est devenue bien plus bruyante et ils s’y sentent beaucoup moins dans l’intimité. Ce qui n’était pas vraiment le cas avant, puisque n’importe qui pouvait observer leurs nudités à condition de rester discret, mais cet afflux de population démontre tout de même qu’Anne-Lise ne se trompait pas, en voulant venir de bonne heure. La remontée jusqu’au parking s’avère aussi difficile que prévue, même si elle est certainement moins dangereuse que la descente, et c’est effectivement en sueur qu’ils arrivent devant la Coutryman. Sa propriétaire dit alors aux trois jeunes : ― Je suis fière de vous mes Amours, vous vous êtes comportés comme de parfaits nudistes.― En même temps, on était rodés. C’est Enzo qui vient de répliquer, et alors que sa fille la regarde Anne-Lise lui dit : ― J’ai glissé la clef dans la poche gauche ton sac à dos avant de descendre, mon Amour.― Oui mais... on va dégueulasser les sièges...― Et alors ? On va poser dessus nos serviettes de bain pour les protéger, et si ça ne suffit pas j’irai les faire nettoyer la semaine prochaine. Ce sera toujours moins grave qu’une jambe cassée. En faisant ensuite face à son frère, la jeune femme se rend compte qu’il est aussi surpris qu’elle, leur mère étant d’habitude très à cheval pour ce qui est de la propreté. Mais il est vrai que depuis quelques jours elle n’arrête pas de les étonner, c’est pourquoi ils montent tous en voiture sans faire de commentaires et en reprenant les mêmes places, afin de rentrer chez eux. Le trajet du retour comme celui de l’allée se passe sans incidents et ils arrivent à la Villa Pasquier vers 15 heures, pour constater qu’une deuxième voiture est garée juste à côté de celle d’Enzo, sur leur parking qui est normalement privé. Il s’agit également d’une DS3 pratiquement identique à la première, sauf pour un détail car si le bolide de son frère comme l’appelle Jade est de couleur anthracite, l’autre est d’un bleu métallisé qu’elle trouve très beau.
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Jade après s’être garée avec prudence, dit à Enzo tout en sortant de la Countryman : ― On dirait qu’un de tes potes est venu te voir, Frérot.― J’en connais aucun qui a une caisse comme la mienne.― Bé alors elle est à qui ? C’est Anne-Lise qui a suivi cet échange, tout en descendant elle aussi de la voiture avec un petit sourire aux lèvres, qui lui répond : ― Elle est à toi, mon Amour. Car j’étais certaine bien avant de partir pour la calanque, que tu réussirais ton test d’aptitudes. Puis elle ajoute sur un ton plus réservé : ― J’espère que la couleur te plaît, car comme pour celle de ton frère je l’ai achetée d’occasion, si bien que le choix était limité. La jeune femme enlace aussitôt sa mère avec fougue tout en s’écriant, sous les regards mi-attendris mi-amusés de Clara et d’Enzo : ― Oh, merci beaucoup Man chérie, elle est magnifique ! Même si cette dernière s’attendait à une démonstration de joie de la part de sa fille, elle est tout de même surprise et elle tente de calmer l’enthousiasme de cette dernière : ― Doucement, tu m’étouffes...― Jade desserre aussitôt son étreinte et tente de reculer mais sa mère la retient par les épaules, puis quand elle est sûre que sa fille ne va pas s’en aller, elle lui dit tout en caressant ses fesses d’une manière qui n’est pas vraiment maternelle :― Maintenant tu sais comment tu vas aller dans les Cévennes, mon Amour, et il ne te reste plus qu’à programmer le GPS.
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La suite, si vous en manifestez le désir...
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