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Trahisons, ou le Retour de la Grande

Chapitre 20

L'anneau de délivrance

SM / Fétichisme
Une routine malsaine, presque morbide, s’était installée dans le harem. Une routine si prononcée que la lecture du présent chapitre en aurait été d’un extrême ennui, n’eût été de l’importante évolution des sentiments qu’éprouvait maintenant la Grande Maîtresse des lieux. D’un côté, le harem et les filles qui le composaient : à cause de ses compétences cliniques et à la suggestion de Sophie, Alicia s’était fait assigner la tâche de procéder au bilan de santé des femmes qu’Evnika s’était assujetties au fil du temps. Bien que cette affectation lui rappelait la position qu’elle avait précédemment occupée sur l’île de StoryX, il n’en demeurait pas moins que la doc y prenait presque plaisir, l’ampleur du travail étant nettement moins lourde. De plus, l’exercice lui permettait de mieux connaître les soumises de la Grande non seulement sur le plan physique mais également sur le plan social, Sophie accompagnant ‘ses filles’ lors de chaque examen médical. Le bilan final s’avéra relativement positif, la femme médecin n’ayant diagnostiqué qu’un  ou deux cas de dysménorrhée primaire ainsi qu’un cas d’infection urinaire sans gravité. Le manque flagrant d’activités physiques (il faut entendre ‘sportives’ au sens propre du terme) et d’exposition au soleil n’étaient toutefois pas sans préoccuper celle qui demeurait l’esclave personnelle de Lady D et la prisonnière de la Grande aux cheveux cobalt.
 - Les filles ont besoin de s’éclater à l’extérieur, chérie, si elles veulent conserver leur masse musculaire, avait affirmé Alicia à son amoureuse aux cheveux maintenant violets.
 Catherine remplissait toujours son rôle de soubrette dans les installations du repaire, elle aussi se gagnant petit à petit l’amitié et la sympathie des filles, entre autres grâce à son sens de l’humour et à sa capacité d’autodérision. Ainsi, lorsque l’occasion se présentait, elle n’hésitait jamais à répondre aux salaces compliments qu’elle recevait concernant sa jolie croupe exposée par son aguichant costume, en se dandinant candidement les fesses à la vue de toutes, provoquant ainsi à chaque occasion rires et détente. Avec ses cheveux blonds séparés en deux nattes, son nez retroussé et son petit air espiègle, elle avait tout de la jeune cégépienne venue occuper un emploi d’été. Le fait de savoir qu’elle et Alicia complétaient avec Sophie un sympathique trio saphique contribuait également à gagner les cœurs de ces filles qui voyaient dans la blonde un rayon de soleil s’installer dans leur vie quotidienne. De fait, par son charme et son entregent, Cathy Crisp, dite la Soubrette, devint rapidement la coqueluche des filles dont elle faisait l’entretien ménager des appartements. N’étaient plus rares les occasions où la coquine esclave se faisait solliciter par des  consœurs gourmandes avides de goûter à cette mouille dont le suintement n’échappait à l’attention de personne lorsqu’elle s’inclinait pour accomplir ses tâches, exposant chaque fois un adorable et irrésistible derrière dont la nudité faisait battre les cœurs et baver les chattes de ces gouines en chaleur. Faisant donc fi de l’interdiction d’Evnika concernant les contacts physiques entre l’aguichante servante et les soumises, c’était donc d’un œil amusé qu’au passage Sophie et Alicia voyaient leur copine se faire ainsi bouffer le derrière et le conin par les membres du harem, accoudée sur la commode et le dos cambré, la principale intéressée répondant silencieusement aux tourterelles qui observaient la scène par un clin d’œil complice et coquin. Toutes trois s’étaient donc mises à pied d’œuvre afin de répondre aux besoins du groupe d’esclaves momentanément délaissées par leur principale maîtresse. Tout n’était pas aussi rose pour Evnika. Son sentiment d’abandon de la part de ses filles n’avait d’égal que son besoin grandissant d’être en constante présence de Sophie, cette éternelle et ingénue gamine qu’elle s’était prise pour femme. Se sentant de plus en plus délaissée par cette dernière, d’accablants sentiments commençaient aussi à l’assaillir. La mort de sa sœur jumelle Olga générait maintenant tellement de questions dans son esprit qu’un vague mais persistant sentiment de culpabilité commença à peser lourd sur sa conscience tourmentée. Pourquoi un tel sacrifice ? Evnika avait-elle été trop cruelle envers sa tendre sœur ? Rapidement la question ‘Pourquoi a-t-elle fait ça ?’ céda sa place à ‘Pourquoi l’ai-je laissé faire ce geste ?’  La seule pensée de cette petite rouquine aux cheveux maintenant violets suffisait pourtant à lui redonner une impression de réconfort au milieu de ces batailles qui faisaient rage dans son esprit. À tel point que les nuages vaporeux qui lui apparaissaient en vision dès que ses pensées se tournaient vers Sophie généraient presque en elle la tentation d’aller s’y engouffrer et de s’y perdre à tout jamais, dans l’espoir d’atteindre une paix éternelle.
 Ce soir-là, Evnika et Miss Slash, alias Lady D, s’étaient retrouvées sous les mêmes draps. Docilement, la petite femme laissa sa maîtresse et épouse explorer une fois de plus ses charmes féminins, soumettant ces derniers aux saphiques baisers et caresses qui leur étaient adressés. Mais l’attitude d’Evnika avait changé. Elle n’était plus la même, habituellement empreinte d’assurance et de fermeté. La Grande transpirait maintenant le désespoir, ce que n’avait pas manqué de remarquer la jeune psychologue au travers des gestes hésitants de sa partenaire.
 - Ça ne va pas, Evnika ? Je t’ai causé du souci ? Allez, parle-moi, l’invita doucement son épouse soumise. - Sophie ! Si tu savais comme tes absences me pèsent ! avoua une femme retenant difficilement ses sanglots tout en enlaçant l’autre. Vous toutes me délaissez, je le sens, je le sais. Je reste seule avec tous ces sentiments bizarres qui hantent mon existence.
 La jeune garda le silence, ne sachant que répondre. Se tenait devant elle une Evnika dans la phase dépressive de sa bipolarité. C’est donc avec désespoir qu’elle cherchait à tirer profit de la situation avant que le côté sadique et exubérant de l’excentrique femme ne remonte à la surface de ses humeurs changeantes.
 - Je ne me sens bien qu’avec toi, chérie, confessa la malheureuse avant qu’elle fasse pleinement éclater son désarroi aux yeux de sa femme.
 À présent debout, Evnika posa des mains tremblantes sur les épaules de Sophie et plongea un regard supplicateur dans le sien :
 - Aide-moi, Sophie, je t’en conjure ! Tu as quelque chose en toi dont j’ai désespérément besoin. Ma vie en dépend. Ne m’abandonne pas !
 - Je sais, Evnika, je sais, répondit une jeune maîtresse en larmes en serrant très fort la femme contre elle. Mais je cerne mal ton besoin, je veux dire, je ne sais pas comment le combler. - Tu dois le savoir. Tu dois le découvrir. Tyranny me l’a dit. - Elle t’a parlé ? demanda Sophie, surprise de cette révélation. Que t’a-t-elle dit ? - Tyranny m’a avoué que tu aurais quelque chose pour moi. C’est tout ce qu’elle m’a dit un soir où, me voyant en crise, elle fit tout pour tenter de me consoler.
 Evnika s’éloigna, puis revint tenant un écrin dans la main.
 - Ouvre. C’est pour toi, invita-t-elle Sophie en lui tendant la petite boîte. - C’est… c’est un anneau ? Pour un piercing ?
 Sidérée, la jeune femme examinait la pièce annulaire en or de trois cm de diamètre.
 - J’aimerais te le voir porter au mamelon gauche. Ce serait pour toi un symbole d’appartenance à mon égard. Accepte-le, je te prie.
 Sophie demeurait silencieuse, hochant la tête.
 - J’ai l’impression que tu fuis graduellement ma présence. Cela me rassurerait, compléta l’autre. - Je… je ne puis accepter, Evnika. Je suis désolée, vraiment désolée. Le papillon tatoué sur ma fesse droite, c’était pour Alicia. Subir un piercing pour toi, je ne me sens pas prête, du moins pas pour le moment.
 La Grande soupira et referma le boîtier.
 - Je comprends, ma belle. Je comprends que tu ne m’aimes pas de cet amour que tu dis posséder et partager avec ton Alicia. Sache que je ne te forcerai jamais à souffrir pour moi. Tu es la seule fille à qui je me refuserai toujours d’imposer ces choses.
 
***
- Quoi ?! Miss Slash a refusé le piercing ainsi que le bijou que tu lui offrais ? s’étonna, déçue, Tyranny alors qu’Evnika venait, le lendemain matin, de lui en faire la nouvelle. Mais il ne fallait pas !

 - Qu’est-ce que ça change ? C’était son choix, de toute façon, je n’étais quand même pas pour lui tordre un bras. - Mais c’est… c’est grave ! soutint la co-dominatrice alors que le dernier entretien qu’Olga et elle avaient tenu la veille de son exécution remontait à sa mémoire, entretien dont Evnika elle-même ignorait l’existence. Elle DEVAIT l’accepter ! - Oh, et à quoi bon ? Oublions ça, laissa tomber, dans un soupir de dépit, la femme dont le corps était lui-même orné de multiples bijoux. Qu’est-ce cela aurait changé, de toute façon ?
 
***
Insatisfaite et, surtout, manifestement bouleversée par la tournure des événements, Tyranny avait secrètement convoqué Alicia et Catherine afin de leur faire part de ses préoccupations.

 - Sophie doit accepter cet anneau ? demanda, interloquée, Alicia à celle qui venait d’exprimer ses inquiétudes concernant les conséquences du refus exprimé par la principale intéressée. - Il le faut, Alicia, c’est… c’est primordial pour la délivrance d’Evnika. Olga me l’a dit la veille de son exécution. - Cela semble vraiment mystérieux, toute cette histoire, intervint Catherine à son tour. Un anneau, une délivrance… comment ces deux éléments peuvent-ils être reliés ? Mais explique-nous, à la fin ! - Je comprends votre réaction, les filles, mais écoutez-moi maintenant. Écoutez-moi attentivement…
 Tyranny fit une pause et inspira profondément, consciente des incroyables révélations qu’elle allait livrer aux deux compagnes de celle qui avait renoncé à accepter le présent de la Grande Dominatrice.
 - Le mauvais sort qui pèse présentement sur Evnika ne pourra être rompu que si deux conditions se réalisent. C’est ce que m’avait dit sa sœur Olga avant de mourir. La première condition a déjà été remplie. C’était la mort de celle qui a pris la place d’Evnika sur la chaise d’exécution. Mais ce sacrifice n’aura aucune valeur tant que le second élément demeurera inaccompli. Et une prophétie accompagne ce dernier élément… - Une prophétie, tu dis ? s’étonna Alicia.
 Tyranny sentait la nervosité la gagner. Elle savait qu’elle ne devait révéler que le strict nécessaire à ses nouvelles complices, de crainte de compromettre les chances d’arriver à ses fins.
 - Oui, une prophétie que m’a transmise Olga. Je n’en ai retenu qu’une partie, celle de la fin. Je ne parviens pas à me souvenir du début, mais ça se terminait par …près du cœur souffrance accompagnera délivrance’.
 La femme s’alloua une nouvelle pause, puis :
 - Je suis persuadée qu’en acceptant le piercing sur son mamelon gauche, la prophétie s’accomplira et l’âme d’Evnika sera enfin libérée. La souffrance occasionnée par la mutilation dans cette région située près du cœur, chez une fille à l’esprit pur, devrait rompre le charme maudit. Se trouve donc là la dernière condition à remplir.
 Catherine et Alicia se tournèrent l’une vers l’autre, complètement perplexes et songeuses.
 - Je suis persuadée que Sophie est celle qui fera s’accomplir la condition requise, les filles, insista la co-dominatrice. Plusieurs fois, la Grande m’a affirmé connaître des visions en sa présence, des apparitions sous forme de nuées. Je me souviens très bien qu’Olga m’avait mentionné que ces choses se produiraient en compagnie de la personne destinée à accomplir la prédiction. - Bon, ben alors, on n’a qu’à expliquer tout ça à Sophie, remarqua Alicia. Après tout, c’est bien d’elle qu’il s’agit ? - Elle ne doit pas savoir toutes ces choses ! s’opposa Tyranny. Le geste doit demeurer spontané et sans aucune arrière-pensée afin de conserver toute sa valeur. Notre rôle consistera à la convaincre d’accepter l’offre d’Evnika, sans plus, sinon le caractère délibéré de l’acte risque de tout faire échouer !
 
***
- Accepter ce cadeau, comme ça, sans dire un mot ? Me laisser percer un téton pour le seul motif de vous faire plaisir ?
 C’est une Sophie estomaquée qui venait de recevoir cette très singulière requête provenant de ses deux copines et de son ancienne collègue d’université.
 - Je sais que ça semble très bizarre comme demande, reconnut Tyranny, mais sache que ce geste devrait changer le cours des choses. Les… les relations entre toi et Evnika pourraient connaître un tout nouveau tournant, pour le bénéfice de nous toutes. - J’ignore vraiment sur quoi tu te bases pour avancer de telles affirmations. Il me semble que l’on me cache des choses ici, affirma une Sophie soudainement méfiante. Et puis, est-ce que je vous dois quelque chose pour que vous m’adressiez cette requête ? - Écoute, ma biche, si nous sommes toutes ici présentement, reconnais que c’est en grande partie à cause de toi. Et je fais entièrement confiance à Geneviève, alias Tyranny. Alors si tu veux qu’on sorte toutes d’ici, tu devras faire un effort supplémentaire. S’il te plaît, fais-moi confiance à ton tour ! l’implora Alicia sur un ton ferme. - Tyranny m’a déjà trahie une fois ! C’est à cause de cette fille si je me suis retrouvée dans ce merdier avec vous toutes ! Moi, je m’étais simplement levée pour aller me chercher une glace. Une glace, pour ensuite aller retrouver mon amour sur cette plage de Rio ! se rappela Sophie alors qu’elle éclatait en sanglots. - Et pourquoi crois-tu que je porte moi-même un piercing à cet endroit, demanda Tyranny d’une voix forte mais tremblante ? Cela fait des mois que je désespère de voir le jour où ce cauchemar arrivera enfin à son terme !
 Sophie prit une pause, se ressaisissant, puis, s’adressant à Alicia : 
 - Toi, par contre, jamais tu ne m’as trahie dans cette histoire. Si j’accepte, sache que c’est pour toi que je le ferai. - Je me porte garante de ta femme, conclut Catherine. Va de l’avant, nous serons avec toi.
 
***
Installée dans le lit servant à accueillir les soumises du harem, Evnika achevait d’examiner pour la première fois les charmes et l’intimité de sa jeune et nouvelle esclave Amélia, la sœur cadette d’Anna.

 - N’aie pas peur, chérie. Je te sens nerveuse. Garde tes genoux bien levés et laisse-moi écarter tes cuisses.
 La maîtresse releva la tête et dévisagea sa jeune femelle :
 - Mais… tu es encore vierge ! Lady D ne s’est-elle pas occupée de ton cas ? - Si, Maîtresse, mais elle a renoncé à me déflorer, à cause d’une question de fidélité envers… sa première femme. - Évidemment, approuva l’autre en se mettant à lécher le clito turgescent qui s’offrait à elle au-dessus de la membrane virginale. Ces deux tourterelles portent bien leur surnom. Inséparables !  - Mais Lady D, votre nouvelle épouse, m’a bien initiée aux plaisirs lesbiens. Et elle m’a donné ma première sodo. - Sophie a déjà exploré ton petit shitter ? T’as aimé ça ? - Elle était tellement douce, Maîtresse ! - Trop douce avec vous toutes ! désapprouva la femme aux cheveux cobalt en doigtant maintenant l’anus de la jeune avec un, puis deux doigts. Elle va finir par toutes vous donner l’impression d’être ici au Club Med. Avec moi, tu dois t’attendre à souffrir. En contrepartie, je peux t’amener à une jouissance qu’aucun de tes fantasmes ne pourrait te faire imaginer.
 La femme allongea le bras hors du lit et ramena un objet dans le giron d’Amélia.
 - Comment voudrais-tu être déflorée, petite salope ? Sache que c’est une grâce que je t’accorde en te laissant ce choix.
 La jeune tressaillit d’inconfort alors qu’un objet la pénétrait d’un mouvement doux mais ferme et autoritaire.
 - Aïe, ça fait un peu mal, Madame ! Qu’est-ce que… - C’est un plug anal, chérie. Malgré la visite récente de mon épouse, ton petit trou de cul est encore un peu trop serré, à mon avis. Tu vas porter ça quelque temps, afin de bien l’assouplir. Je t’entreprendrai avec des godes de dimensions progressives dès demain.
 La tortionnaire posa sa bouche sur des lèvres encore juvéniles et frencha de nouveau sa jeune acquisition.
 - Tu es très mignonne, tu sais. Si tu es docile, je t’offrirai des petites gâteries et j’inviterai ta sœur Anna à venir baiser avec nous. - Ahem ! fit entendre une voix connue alors que les deux femmes dont la plus jeune était nue étaient encore à s’échanger de saphiques caresses sous les draps.
 Les quatre filles venaient de s’introduire dans la pièce, chacune ne portant qu’un bikini très serré dont la culotte était particulièrement échancrée et à travers laquelle on devinait clairement la fente vulvaire.
 - Depuis quand on entre sans s’annoncer ? sembla s’indigner la Grande. - Permettez-moi de vous adresser mes excuses, Maîtresse, demanda Tyranny qui, accompagnée de Sophie, Catherine et Alicia, venait de pénétrer dans la pièce. - Pars maintenant, ordonna Evnika à Amélia. Je te revois demain. - Mais… mais Madame, je n’ai plus de vêtement ! On va me voir toute nue ! - Ta pudeur, tu peux l’oublier, chérie. D’ailleurs, tu vas vite t’habituer. J’aime exposer ouvertement mes plus belles prises. Allez ! Montre à ces dames quel beau corps tu possèdes. - Bonsoir, mesdames, fit la jeune visiblement mal à l’aise en passant furtivement devant le quatuor qui se tenait sur son passage. - Tu es très belle ! lui chuchota Sophie au passage en signe d’encouragement, alors que la fille s’éloignait timidement en adoptant une démarche qui trahissait clairement la présence de l’imposant corps étranger fiché dans l’anus.
 Evnika quitta le lit à son tour, vêtue uniquement d’un J-string de cuir brun révélant du corps la musculature et l’autorité de sa stature.
 - Que me vaut l’honneur d’une si tardive visite, mesdemoiselles ? - Eh bien, annonça Sophie d’une voix aussi convaincue et enthousiaste que celle d’un commentateur sportif prédisant la défaite de l’équipe nationale, j’ai changé d’idée, Maîtresse, et j’accepte maintenant de ta part le présent qui va m’honorer. - Ce sont tes petites copines qui t’ont convaincue, chérie ? réagit une Evnika sceptique. - Euh, en fait, elles m’ont fait comprendre à quel point cela te ferait du bien, fit l’autre en se faisant vague. - Soit. Tyranny, va chercher la trousse de chirurgie mineure. Nous allons profiter du moment présent pour faire notre petite intervention.
 Sophie déglutit avec peine. Davantage habilitée à traiter les problèmes de santé mentale, elle abhorrait ces termes évoquant les méthodes invasives et, plus que tout, la vue des instruments de torture utilisés à leurs fins. Tyranny s’avança, poussant devant elle le chariot contenant les instruments destinés à effectuer la technique. Pinces, bistouri avec lame numéro 10 et aiguilles de tout calibre s’offraient à sa vue, la faisant presque défaillir. Alors qu’elle prenait place assise sur une simple chaise de bois, entourée des trois autres filles qui l’accompagnaient, on lui retira son soutif, exposant des mamelles rosées encore juvéniles qui se mirent à pointer au contact de l’air libre. Evnika s’avança et commença doucement à badigeonner d’alcool le téton durci de la fille.
 - C’est bien à gauche qu’on avait dit, n’est-ce pas ? voulut confirmer la tortionnaire. - Ou… oui, Maîtresse, fit l’autre, de moins en moins rassurée face à ce qui était anticipé.
 Pince à œillets à la  main, la femme plongea son regard dans celui, implorant, de sa jeune épouse. Soudainement les flashbacks se mirent à bombarder son esprit. Devant ses yeux, les images d’une scène atroce et pathétique reprirent vie, ravivant de douloureux souvenirs, Evnika reconnaissant dans le regard de Sophie celui de sa sœur Olga alors que cette dernière subissait à son repaire du Resort le supplice de son multi-piercing, telle une malheureuse promeneuse assaillie par un essaim de guêpes dont le nid viendrait d’être foulé.
 - Non, je ne pourrai pas ! lança-t-elle en laissant bruyamment retomber l’instrument sur le plateau de service. Tyranny, fais-le, toi. Appelez-moi quand ce sera terminé.
 La main portée au visage, c’est en étouffant un sanglot que la femme à l’esprit perturbé s’éclipsa vers la pièce voisine. Tyranny se tenait à présent devant Sophie, brandissant la pince sous ses yeux et triturant le mamelon avec les doigts de l’autre main.
 - Ne crains rien, j’ai l’habitude, voulut la rassurer la brunette. Ça ne durera qu’une petite seconde.
 La respiration de la jeune aux cheveux violets s’était faite haletante, le regard hypnotisé par l’instrument en inox sur le point de mordre son téton sensible. La panique s’empara d’elle :
 - Non, je ne veux plus ! Arrêtez !
 Sur le point de se lever, Sophie fut rapidement maîtrisée par Alicia et Catherine qui la retinrent en position. L’ayant saisie par les bras derrière le dossier, Alicia la maintenait assise alors que Catherine limitait les mouvements de ses jambes. Tyranny s’avança devant une fille qui agitait frénétiquement la tête et dont les cris montaient en crescendo, s’apprêtant maintenant à poser son geste chirurgical.
 - Non, non ! Arrrrgh !
 Le temps d’une manœuvre rapidement effectuée et d’un court mais fulgurant pincement, l’anneau doré avait pris place au centre d’une aréole maintenant en feu, au milieu de cris qui traduisaient non seulement l’immense douleur physique mais également la sanglante sensation de trahison dont Sophie venait de faire les frais. Avec une horreur à peine voilée, la jeune femme regardait, tétanisée, la pièce de métal circulaire de trois centimètres qui continuait de mordre son mamelon gauche comme s’il voulait en arracher l’extrémité. Les filles qui jusque-là l’avaient maintenue en place mirent fin à leur emprisonnante étreinte, laissant la pauvre se tortiller librement de douleur en exprimant de façon pathétique et assourdissante son malheur.
 - Vous m’avez fait mal, les filles ! Pourquoi vous avez fait ça ? Vous êtes méchantes ! Je vous avais dit que je ne voulais plus ! cria la fille entre deux violents sanglots. - Que se passe-t-il ? lança Evnika qui, alarmée par les cris de sa jeune épouse, avait réintégré la pièce.
 En un rapide coup d’œil, elle reçut sa réponse. D’un côté, trois filles qui, ayant effectué quelques pas de recul, réalisaient à peine leur erreur. De l’autre, une jeune en pleurs, les larmes salées irritant davantage au passage la blessure fraîche qui culminait son sein gauche, abattue dans des sanglots qui tendaient difficilement à s’estomper.
 - Bande de connasses idiotes et cruelles ! leur cracha Evnika à la vue de la fille qui avait baissé la tête en signe d’abandon. Hors de notre vue ! Sortez immédiatement !
 La pièce se vida en silence, laissant seules la maîtresse et sa petite femme mutilée. Evnika s’agenouilla devant Sophie demeurée assise sur sa chaise de torture.
 - Elles m’ont fait mal, Evnika ! se plaignit de nouveau la fille au téton percé. Et elles m’ont aussi blessée comme jamais je n’aurais pensé…
 Evnika demeura silencieuse, les yeux attristés. Elle se releva et baisa le front de la petite. Dans l’autre pièce, Catherine, Alicia et Tyranny se perdaient en conjectures.
 - Il ne s’est rien passé, fit la co-dominatrice, la voix hésitante. Evnika est toujours la même. Qu’est-ce qu’on a fait de pas correct ? La prophétie, pourtant… - C’est la pire gaffe de ma vie, avoua Alicia en serrant le poing. Sophie va nous haïr, pour sûr. Surtout moi, sa conjointe. Jamais je ne me suis sentie si mal.
 Elle agrippa Catherine qu’elle secoua vivement par les épaules :
 - Te rends-tu compte, Cathy : on a trahi notre meilleure amie ?! - Que devait-il se passer, au final ? interrogea la blonde aussi perplexe que ses deux complices.
 Tyranny cita de nouveau la prophétie :
 - …près du cœur souffrance accompagnera délivrance’. Evnika aurait dû connaître la fin de son cauchemar, par les douleurs subies par Sophie. Mais il ne s’est rien passé. Je crains maintenant que tout soit foutu et que le sort soit scellé à tout jamais. - On n’aurait jamais dû la forcer, conclut Alicia. Qu’allons-nous devenir, maintenant ? On est toutes pognées icitte avec une maîtresse sans merci et son épouse qui va nous détester à mort.
 Un silence écrasant remplit la pièce. Émergeant soudain de ses réflexions, Tyranny porta la main à la bouche dans un geste d’horreur.
 - Oh mon Dieu ! Mon Dieu ! s’exclama-t-elle. Je sais maintenant pourquoi rien n’a fonctionné !
 Elle se tourna vers les deux autres qui étaient pendues à ses lèvres.
 - Je viens de me rappeler la première partie de la prophétie !
 (À venir : La malédiction d’Evnika)
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