12 juin 2023 - 21 h 25 Hôtel Porphyra, Lesquin, Banlieue de Lille Le soleil déclinait et sa lumière rasante éclairait la chambre d’hôtel. Sur la table de chevet, une vieille radio crépitait en passant un célèbre morceau du groupe Eagles. Le solo de guitare final d’Hotel California couvrait à peine le son des râles sensuels et des baisers intenses. Sur la moquette rouge gisaient des vêtements jetés pêle-mêle. Un jean masculin vint s’écraser sur la pile, laissant échapper de la poche une carte de police au nom d’« Yves Moreau ». Le jean fut bientôt rejoint par une chemise blanche de femme. Les deux amants se tenaient debout devant le lit, presque nus, s’embrassant avec fougue. Ils semblaient tous deux quarantenaires. Lui était de taille moyenne, plutôt athlétique, avait les cheveux poivre et sel et une barbe bien entretenue. Elle avait des formes voluptueuses, la peau mate, ainsi qu’une longue chevelure bouclée. Une bouée généreuse enserrait son abdomen, couronnée d’une poitrine plantureuse. Yves s’apprêtait à pousser la femme sur le lit, mais elle l’arrêta. Sarah ? Un problème ? C’est ton anniversaire, non ? C’était hier. Alors, laisse-moi te souhaiter un joyeux anniversaire avec un peu de retard. Elle ôta avec sensualité son soutien-gorge en dentelle noire et le jeta au sol. Moreau lança ses deux mains en avant, mais elle les écarta d’une petite tape agile. Il émit un grognement, auquel elle répondit par un rire espiègle. Elle tira sur le caleçon, qui tomba aux pieds du policier, puis le guida pour qu’il s’assoie sur le lit. Elle s’agenouilla devant lui en contemplant son pénis érigé. Tout en douceur, elle s’approcha et l’enveloppa dans sa poitrine. Joyeux anniversaire ! Sarah laissa couler un filet de salive sur son buste, puis commença à faire bondir ses seins. Le policier soupirait de délectation. Son sexe disparaissait puis reparaissait dans cette prison sensuelle. Ses yeux étaient rivés sur les deux gros tétons qui couronnaient la poitrine de Sarah. Elle mettait beaucoup d’énergie à donner du plaisir à son amant et poussait de petits gloussements en voyant que cela fonctionnait. Après plusieurs minutes d’extase, les soupirs de Moreau devinrent des râles de plus en plus sonores. Ses jambes tressaillirent alors qu’il éjaculait. Sarah se pinça les lèvres et arbora un grand sourire alors que la semence du policier se répandait par à-coups sur sa poitrine. Moreau, après un ultime souffle de plaisir, s’affala sur le lit et resta figé un instant. Merci... Sarah lui fit un clin d’il et déposa un doux baiser sur son pénis en relâchant son étreinte, puis, elle se leva. Yves se tourna pour contempler le roulement de ses fesses rebondies alors qu’elle marchait vers la salle de bain. Il ferma les yeux en écoutant le puissant refrain de Dream on d’Aerosmith qui passait à la radio. Alors qu’il profitait de l’instant en marquant le tempo avec la tête, la voix de Sarah vint couvrir celle de Steven Tyler : T’as retrouvé ton chat depuis la dernière fois ? Toujours pas. Ah ? Ça fait presque deux semaines, non ? C’est inquiétant. Ouais... J’arpente tout le quartier tous les soirs depuis des jours... Personne ne l’a vu.
Tous les soirs ? Je ne savais pas que tu tenais tant à ce chat. Yves marqua une pause. C’était le chat d’Antoine. Sarah fut prise d’un frisson et l’expression de son visage se figea. Elle termina à la hâte de nettoyer le sperme sur sa peau mate, puis sortit de la petite salle de bain. Elle trouva Moreau devant la fenêtre, regardant un avion décoller depuis l’aéroport voisin. Le policier entendit les pas vifs de Sarah derrière lui puis sentit ses seins opulents se lover dans son dos. Il pencha la tête en arrière et ferma les yeux avant de passer une main tendre dans la chevelure ondulée de son amante. Après quelques instants de douceur, il brisa le silence : Ça fera deux ans jeudi. Je sais, bébé. J’ai vu que Caroline avait posté un truc à ce propos sur NetLink. Ah ? Ça disait quoi ? Elle a mis une photo de lui avec un texte du style « deux ans déjà, tu me manques mon amour ». Quelle sale hypocrite ! C’est clair. Et le pire c’est que De Almeda a mis un « like » sur le post. Indécent. Lui, un de ces quatre, je vais aller lui en coller une. Et perdre ton job pour avoir frappé un collègue ? Rien à foutre. Chut, calme-toi, bébé. Tu ne le penses pas vraiment... Elle avait susurré ces derniers mots à son oreille avant de venir déposer un tendre baiser sur sa joue. L’odeur de son parfum de cannelle et la caresse de ses tétons dans son dos prirent d’assaut les sens du policier qui frémit et tourna la tête pour lui rendre son baiser. Il trouva ses lèvres et les embrassa délicatement. Son pénis se gorgea d’une vigueur retrouvée. Sarah dut le deviner, car elle laissa sa main courir sur la cuisse de son amant, lui caressa lentement les testicules avant de saisir son sexe, qu’elle commença à masser délicatement. Moreau volta pour faire face à son amante. Elle lui lança son plus magnifique sourire alors qu’il saisissait ses seins et commençait à les pétrir, taquinant, du bout des doigts, ses tétons érigés par le désir. À la radio, Mr. Mister entonnait Broken Wings. Voilà, tu vois bébé, pas besoin de t’énerver, je suis là... Tu es l’unique étoile dans mon ciel obscur. Sarah pouffa de rire. Arrête la poésie Moreau, s’il te plaît ! Heureusement que tu es meilleur à... À quoi ? Elle ne répondit pas, se contenta de le regarder avec un sourire malicieux tout en accélérant le va-et-vient de sa main. Moreau sourit à son tour et l’embrassa, plus fougueusement cette fois. Leurs langues dansaient l’une contre l’autre, de plus en plus vite à mesure que leur respiration accélérait. Yves agrippa les fesses de Sarah et la souleva pour venir l’allonger sur le lit derrière elle. Il vint presser son corps contre le sien. Le soleil couchant emplissait la pièce d’une lueur flamboyante et projetait leurs ombres sur le mur de la chambre : leurs bassins ondulant à l’unisson, leurs mains verrouillées les unes dans les autres, leurs baisers langoureux. Alors, l’ombre d’Yves glissa sur celle de Sarah. L’ombre des jambes de Sarah se dressa sur le mur alors que sa culotte en dentelle noire les frôlait en remontant. Yves posa la culotte sur le lit et contempla le spectacle qui s’offrait à présent à lui. Sarah, les jambes écartées, le regardait et souriait lascivement, tout en jouant avec ses seins. Il caressa quelques instants les poils pubiens de son amante, frissonna en sentant le picotement au bout de ses doigts. Il s’approcha, et déposa quelques doux baisers sur ses lèvres humides et gonflées avant que sa langue ne commence à aller et venir de haut en bas. Sarah regardait la scène en poussant de petits soupirs. Elle passa sa main droite dans les cheveux de Moreau tout en continuant à jouer avec son mamelon de l’autre main. Yves introduisit deux doigts dans le sexe de son amante et concentra ses coups de langue sur le clitoris gorgé de désir. Sous les assauts des doigts et de la langue, le plaisir envahit peu à peu l’esprit de Sarah dont les soupirs se muèrent en petits gémissements. Sa main agrippa la chevelure de l’homme et son bassin commença à onduler de haut en bas, de plus en plus vite. Pendant plusieurs minutes, Moreau continua ainsi, ne laissant aucun répit à Sarah qui frissonnait, haletait, et gémissait. Alors, elle passa ses deux mains sous le menton de Moreau pour l’inviter à arrêter. Je te veux en moi. Yves saisit les cuisses de Sarah et l’attira vers le bord du lit. Il vint poser son pénis sur la vulve humide et le fit aller et venir de haut en bas. Puis, posant une main sur les draps, il se pencha délicatement, son front toucha celui de son amante. Il savoura l’instant, aspirant les soupirs excités de la belle. Le gland humecté de cyprine envahit l’intimité de Sarah. Elle se figea, poussa un long gémissement, puis enlaça le cou de son amant. Ils restèrent ainsi, front contre front, alors que le pénis de Moreau s’enfonçait toujours plus profondément en Sarah au fur et à mesure des va-et-vient. Brûlante d’extase, elle lui agrippa les fesses pour lui imposer une cadence plus rapide. Oui, vas-y, comme ça... C’est bon... Il s’exécuta et garda ce rythme, se délectant du corps de sa partenaire, caressant ses seins, mordillant son cou, léchant ses mamelons, l’embrassant tendrement, passant ses doigts dans sa grande crinière bouclée... Alors que les testicules du policier venaient frapper en cadence sur son périnée, Sarah le laissait faire, vaincue par le plaisir. Ses gémissements résonnaient si fort dans la pièce qu’elle se couvrit la bouche pour tenter de les étouffer, sans succès. Oui... Oui, ça vient, je vais jouir ! L’expression de son visage se figea sous le coup de l’orgasme alors que Moreau se retirait sous la pression d’un petit jaillissement qui éclaboussa ses cuisses. Le policier resta debout un instant et contempla son amante qui se tordait de plaisir en criant sous l’effet des contractions involontaires de ses parties intimes. Quelques instants plus tard, Sarah ayant repris son souffle et retrouvé ses esprits, elle se redressa sur le lit. Elle leva vers Yves des yeux hagards. Tu vois, c’est ce que je voulais dire. Arrête la poésie, Moreau. Il éclata d’un rire franc. Alors que résonnaient à la radio les premières notes de Purple Rain, Sarah prit son sexe dans sa bouche et commença à aller et venir en le regardant droit dans les yeux. Yves soutint son regard alors qu’elle accélérait la cadence. Soudain, elle se mit à exécuter de redoutables manuvres de la langue. Avec expertise, elle tournait, suçait, léchait, stimulait toutes les terminaisons nerveuses du gland de son amant. Comme il succombait sous ces assauts aussi déloyaux, son visage se déforma de plaisir, prenant une expression improbable. Sarah gloussait en le regardant. Il suffit d’une petite minute pour qu’il capitule. Sarah, c’est trop bon, je vais... Elle laissa échapper un soupir suave et ferma les yeux en accélérant encore. Moreau sentit la vague arriver et poussa un râle guttural alors que son sperme affluait dans la bouche de son amante. Lorsque les soubresauts de son pénis eurent cessé et qu’elle ne sentit plus aucune goutte de nectar couler sur sa langue, Sarah le libéra avant d’avaler en deux temps sa semence.Soudain, une clé tourna dans le barillet de la porte et ils se figèrent sous l’effet de la surprise. Une femme, soixantenaire, apparut dans l’embrasure, vêtue d’un tablier et tirant un chariot de produits ménagers. Elle leva les yeux et vit Sarah, la bouche humectée de sperme, qui lui lançait un regard noir. Jacqueline ! Qu’est-ce que vous foutez là ? Pardon madame, je ne savais pas que vous étiez là, excusez-moi, je m’en vais ! La porte se referma aussi promptement. Moreau se retenait tant bien que mal de rire tandis que Sarah se levait pour se rhabiller immédiatement. Ne ris pas, Moreau ! C’est une commère... Tu peux être certain que demain, tous mes employés sauront... Et ? Et je vais passer pour quoi ? Je te rappelle que je suis mariée, et qu’ici tout le monde le sait. Tu te soucies trop des rumeurs. Ce ne sont pas des rumeurs si c’est vrai. Allez, hop, je vous chasse lieutenant. Elle avait prononcé cette phrase avec un grain de malice dans la voix, en jetant la chemise du policier au visage de ce dernier. Yves ôta le vêtement de sa tête et riposta en lui giflant les fesses. Elle partit vers la salle de bain en riant. Quinze minutes plus tard, dans l’obscurité naissante, Moreau montait dans sa voiture sous le regard de Sarah. Le splendide coucher de soleil qui avait éclairé leurs ébats avait fait place à un ciel menaçant. Un vent d’orage s’était levé et quelques gouttes de pluie éparses tombaient déjà sur le parking de l’hôtel. Sarah avait revêtu sa tenue de travail : un élégant blazer bleu-céruléen s’ouvrant sur une chemise blanche qui honorait ses belles formes. Le policier claqua la portière et baissa la vitre. La chevelure bouclée de son amante s’avança dans l’ouverture ainsi laissée. Moreau agrippa son sein gauche avant de l’embrasser une dernière fois. Après un long et langoureux baiser, il relâcha son emprise et réajusta le badge sur la poitrine de Sarah. Bonne nuit, madame la directrice. Écoute bébé, ça va devenir compliqué qu’on se voie ces temps-ci. Sarah, on s’en fout de ce que raconte Jacqueline, non ? Et si Joël l’apprend ? Il va te reprocher de faire ce qu’il fait de son côté ? Je ne veux pas lui donner de moyen de pression sur moi. Et surtout, je ne veux pas qu’il s’en prenne à toi. Ne me fais pas rire. Mais non, pas comme ça, bébé. Politiquement. Il a le bras long et tu le sais bien. Rien à foutre. Cette fois-ci, Sarah ne dit rien, car elle savait qu’il le pensait vraiment. Le moteur de la Toyota Origin vrombit. Moreau enclencha la première en faisant un clin d’il à son amante. Elle resta immobile alors que la voiture s’éloignait. Elle n’avait toujours pas bougé quand Yves eut un dernier regard dans son rétroviseur avant de tourner rue d’Iéna. Il prit la route du centre de Lille, songeur, en écoutant Phil Collins chanter In the air tonight. Cinq minutes plus tard, sur le siège passager, son téléphone vibra en affichant le nom de « Gilles Peeters ». Moreau faillit ne pas entendre à cause du vacarme que causait la pluie. Il décrocha in extremis. Salut Gilles. Salut, Yves, t’es de service ce soir ? Non, et vu le ramdam que j’entends derrière toi, tu dois être au repos aussi. Exact, je suis à l’Afterlife. Je te reconnais bien là mon cochon ! Mais tu n’as pas l’air en forme pour un gars qui prend du bon temps. Tu te souviens du type qu’on avait recherché après... après ce qui est arrivé à ton partenaire ? Lorenzo Vidal. Oui, je me souviens très bien de ce salaud. Pourquoi ? Il est assis à dix mètres de moi, dans le carré VIP. Moreau marqua un silence. Sa main serra si fort le volant qu’il en fit craquer le cuir. Ses pupilles se dilatèrent et sa bouche trembla. J’arrive. Il raccrocha et passa la quatrième. La voiture fila dans les rues pluvieuses, sous la lumière des lampadaires et des néons.
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