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Uchronie soit qui mal y pense ou l'effondrement de l'humanité [SF]

Chapitre 4

Divers
La semaine touchait à sa fin. Sophie avait quitté le lycée une heure plus tôt ; cette année, son emploi du temps l’enchantait. Elle donnait son dernier cours le vendredi à 14 h 30, pour ne reprendre qu’à 15 h le lundi. Certains collègues la charriaient, la poussant à avouer qu’elle avait couché avec le proviseur pour être aussi bien traitée.    Si ses amis se contentaient d’une petite pique amicale, d’autres en profitaient pour exprimer leur jalousie. Sophie jouait le jeu avec les premiers et se contentait d’ignorer les seconds ; quoi qu’elle fasse, elle ne parviendrait jamais à les persuader qu’elle n’y était pour rien. Elle aurait pu leur avouer être bisexuelle à fort ascendant lesbienne, qu’elle n’avait donc aucune envie d’écarter les cuisses pour s’attirer les faveurs du proviseur, mais depuis que les ultraconservateurs alliés à des groupuscules liberticides avaient été portés aux commandes du pays, l’homophobie battait son plein et il ne faisait pas bon chanter sur les toits avoir un fort penchant pour les personnes du même sexe.   Nombreuses étaient celles à avoir été violées par des groupes d’hommes qui voulaient ainsi les remettre dans le droit chemin. Le machisme ambiant s’accommodait pourtant à merveille du fantasme de l’homme ayant deux partenaires féminines, véhiculé par une industrie pornographique florissante. Paradoxalement, le broutage de minou entre femmes devenait une référence en matière de scènes torrides.   Bien sûr, des hommes aussi subirent les mêmes maux. La  motivation de tels actes laissait Sophie perplexe : imaginer qu’un homme en viole un autre pour le forcer à devenir hétéro lui semblait pour le moins incongru, et le résultat ne lui paraissait guère probant.    Sophie arriva en milieu d’après midi chez elle. Irkoutsk, son malamute qui lui avait coûté plusieurs mois de salaire, lui fit la fête dès qu’elle eut franchi la porte. Quoique encore jeune, il avait déjà un beau gabarit et la dépassait lorsqu’il se levait sur ses pattes arrière pour l’accueillir à chaque retour. Elle passa une main dans l’épaisse fourrure et le gratta à l’encolure. Comme à son habitude, après quelques minutes de ce traitement, il posa sa tête sur l’épaule de la jeune femme alors elle le serrait dans ses bras et lui caressait le dos.      ─ On va se promener, mon gros bébé ?   Dès qu’il entendait le mot magique, il devenait comme fou, et s’amuser à prononcer le mot sans faire de promenade était une chose risquée : avec sa queue touffue qui se balançait de joie, il pouvait déblayer une table basse ou une étagère en un quart de seconde.   Elle avait largement le temps de le laisser se dépenser durant quelques heures : Emma, sa chérie, n’arriverait pas avant 19 h. Elle se changea, choisissant des vêtements plus adaptés à une balade en pleine nature. Irkoutsk montrait déjà son impatience ; à peine sa maîtresse sortie de sa chambre, il reconnut la tenue et se cala devant la porte.   Sophie et Emma habitaient une maison aux murs quelque peu défraîchis mais qui avait l’énorme avantage d’être en lisière de forêt et à l’écart des premières maisons. Une enceinte de vieilles pierres entourait la propriété, protégeant les légumes du jardin des animaux sauvages – il y en avait bien toujours un plus malin que les autres pour franchir l’obstacle  d’un bond, mais le mur en tenait une majorité à l’écart – et protégeait les fenêtres des regards indiscrets d’éventuels promeneurs. Outre le portail massif donnant sur la voie d’accès, une autre ouverture à l’arrière permettait une sortie directe vers la forêt, chemin qu’empruntait  Sophie pour ses balades post-méridiennes.   L’automne était leur saison préférée à toutes les deux. C’était déjà le cas bien avant leur rencontre, deux ans auparavant. Leur première entrevue s’était déroulée dans le cabinet médical d’Emma. Sophie, ne supportant plus l’atmosphère des villes, cherchait une location dans un village lui permettant un contact quotidien avec la nature. Elle était venue à bicyclette musarder dans ce coin un peu perdu où elle aimait venir se balader et, levant le nez à la recherche d’éventuelles pancartes annonçant une location ou même une vente, elle avait roulé dans une ornière qui l’envoya au sol où son genou gauche rencontra la bordure d’un trottoir. Un témoin de la scène la dirigea vers l’unique cabinet médical du village où Emma la reçut. Narrant sa mésaventure à la praticienne qui l’auscultait, elle en vint à sa quête d’un logement dans les environs.       ─ Laissez-moi votre numéro de téléphone ; si j’apprends quelque chose, je vous tiendrai au courant, proposa Emma dont la main s’éternisa sur la cuisse de sa patiente.   Sophie avait bien perçu le sous-entendu que cette offre comportait ; elle fit en sorte que sa réponse fût tout aussi claire. Elle le fut tant que, quelques semaines plus tard, elle partageait son temps entre son appartement et la maison d’Emma.   Sophie était tout sourire à la pensée de cette première rencontre. Deux ans qu’elles filaient le parfait amour, deux années qui avaient filé à toute vitesse au rythme d’un bonheur que rien n’entravait, pas même la contrainte de ne pouvoir s’embrasser en public. Les gens du village n’étaient pas dupes, mais ils tenaient à garder leur médecin ; et tant que les apparences étaient sauves, tout le monde y trouvait son compte.
   Irkoutsk partit comme une fusée dans les bosquets. Après s’être soulagé, il ralentit la cadence et apporta un bout de branche dans l’espoir que Sophie soit d’humeur à jouer avec lui le plus longtemps possible. Il était rare qu’elle refuse de jeter un morceau de bois qu’il lui rapportait sans cesse. Lorsqu’elle jugea avoir assez joué, la balade à proprement parler put commencer. Ils partirent le long de la plantation de conifères aux branches d’un vert sombre que quelques châtaigniers poussant sur le talus venaient éclairer de leur feuilles jaune-orangé. Sophie chercha parmi les herbes hautes qui recouvraient le talus les premières châtaignes tombées de leur bogue. Jaugeant leur taille, elle estima que la collecte serait bonne ; elles allaient se régaler devant la cheminée dans laquelle le feu ferait péter la peau brune des fruits.   Le chemin se faufilait ensuite sous les ramures automnales des chênes. Sophie jetait un coup d’œil de temps à autre, espérant trouver un cèpe, mais aucun champignon n’avait daigné sortir de terre après la sécheresse de ces dernières semaines, et ce n’était pas l’orage de la semaine précédente qui allait les rendre abondants. Cependant, un champignon opiniâtre aurait bien pu avoir bravé la météo. Elle fit toutefois chou-blanc, mais le plus important était de promener Irkoutsk.    Ils délaissèrent le chemin pour s’enfoncer dans des bosquets plus épais : cela leur évitait de passer trop près de la ferme où le chien était souvent tenté de courir après les moutons. Les pauvres bêtes détalaient, apeurées par ce qu’elles prenaient pour un loup, alors qu’il n’avait qu’envie de jouer avec ces petites boules de laine sur pattes. Il était arrivé aussi que le malamute s’en prenne aux chiens des paysans, et vu la différence de gabarit, ils auraient bien pu s’y mettre à plusieurs que cela n’y aurait rien changé car Irkoutsk pouvait attraper leur tête entière dans sa gueule. Sophie préférait ne pas se mettre les agriculteurs à dos. Ce détour n’avait rien d’une contrainte : le trajet les faisait ainsi pénétrer dans un sous-bois qu’elle et Emma qualifiaient de magique.    Dans l’écrin doré des feuilles automnales surgissaient d’énormes rochers recouverts d’une épaisse mousse d’un vert sombre, idéale pour allonger leur corps et s’offrir une pause sensuelle en pleine nature. Elles avaient pu observer, alors qu’elles se prélassaient après une étreinte endiablée, un cerf qui déambulait. L’animal raclait parfois ses bois contre le sol, soulevant les feuilles pour dégager la nourriture qui se cachait dessous. Comme elles n’avaient fait aucun bruit, il était resté longtemps, jusqu’à ce que ses pérégrinations les placent dans le vent. Sentant leur odeur, il avait levé la tête et s’était éloigné au petit trot.   L’évocation de ce moment la troubla : elle s’adossa à un rocher et glissa une main dans son pantalon. Sa libido s’envolait à la moindre sollicitation, et elle n’avait de cesse de l’entretenir. Sophie déboutonna son pantalon pour faciliter ses manœuvres. Le majeur s’aventura, puis disparut entre les lèvres. Elle se sentait électrique, tellement électrique que sa chérie allait devoir décharger ses batteries dès son retour. En attendant, elle faisait tout son possible pour calmer ses envies. Un deuxième doigt rejoignit le majeur. Du pouce, elle titillait son clitoris, alternant les deux stimulations. Ce petit jeu lui fit tourner la tête. À présent, c’était trois doigts qu’elle s’introduisait pour son plus grand bonheur ; ne se contentant plus de les faire glisser, c’est un ramonage en bonne et due forme qu’elle entreprit. Chaque inspiration  soulevait sa poitrine, se faisant plus sonore.   De son autre main elle récolta les excès de cyprine qu’elle porta à sa bouche. Elle avait un très bon goût ; d’ailleurs, Emma adorait lui « téter l’entrejambe », comme elle disait. Cette évocation ajouta à son excitation. Sophie n’allait pas tarder pas à jouir, mais ce ne serait pas fini pour autant. Elle regretta de ne pas avoir pris quelques jouets intimes dans son sac ; elle aurait volontiers accueilli ses boules de geisha pour le reste de la balade, quitte à devoir s’offrir une nouvelle pause pour souffler.   Sentant son orgasme arriver, elle se laissa glisser sur le sol pour le savourer. Allongée sur les feuilles mortes, elle prit son pied et expulsa « un jet de foutre féminin », comme elle aimait appeler ce phénomène. Elle resta ainsi le temps que sa respiration retrouve un rythme normal et que ses idées redeviennent plus claires, puis elle tira de sa poche un mouchoir en papier et nettoya sa vulve. Elle détestait se promener et sentir sa mouille se répandre sur ses cuisses ou avoir le berlingot qui collait dans le fond. Elle jeta le papier par terre, et d’un geste du pied le recouvrit de feuilles mortes.   Elle chercha Irkoutsk du regard. Le chien n’était plus dans les parages. Elle l’appela mais n’obtint aucune réponse. Prise par son plaisir, elle ne l’avait pas entendu s’éloigner et était incapable de savoir dans quelle direction il était parti. Elle attendit une dizaine de minutes, l’appelant à intervalles réguliers. Toujours rien. Avait-il suivi la trace d’une bête ou avait-il fait demi-tour ?      
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     Tapi sous un tas de feuilles mortes, il somnolait. Subitement, il sortit de sa torpeur car une odeur venait exciter son museau qu’il pointa en l’air. La source était proche. Certes, son flair infaillible et puissant lui permettait de sentir ce genre d’effluve à des kilomètres, mais dans le cas présent, l’origine de cette odeur caractéristique était à proximité.   Il s’étira, huma encore l’air, puis s’ébroua pour se débarrasser des poussières et des particules de feuilles restées accrochées à son corps. Il avançait à pas feutrés, se relevant de temps à autre pour observer plus loin, mais des rochers lui obstruaient la vue. Il escalada sans difficulté un amoncellement de grosses pierres. Se déplacer en hauteur lui offrait un meilleur point de vue sur les environs et rendait ses pas silencieux. Il s’immobilisa, renifla. Une autre odeur vint perturber son flair, mais elle fut vite occultée : sa priorité était le premier message olfactif, et la source était toute proche.   Il se déplaçait d’un pas furtif, tel un renard en maraude, bondissant d’un rocher à un autre pour éviter d’être trahi par le bruissement des feuilles que ses pas auraient pu soulever. Il stoppa net sa progression : l’odeur, elle était juste en dessous de lui. Il se tassa contre la roche et la mousse, pour ne faire qu’un avec l’aplomb, et observa. Rien ne bougeait. Il descendit le long du rocher, vérifiant que rien n’avait changé, que la source ne l’avait pas repéré. Immobile. Rien. Pourtant son flair lui disait que la source odoriférante était bel et bien là, mais il ne voyait rien. La pénombre commençait tout doucement à envahir le sous-bois mais n’était en rien la cause : s’il n’était pas nyctalope, ses yeux lui permettaient de voir dans une obscurité avancée.   Il renifla. Une longue traînée répandue sur les feuilles semblait briller. Du moins, c’était ainsi que ses yeux la percevait. Il fouissait dans le tapis végétal. Ses doigts griffus labouraient le sol à la recherche de la source. La trace sur les feuilles n’était qu’une conséquence, pas la source. Il dégagea la boule de papier des feuilles et la porta à ses narines. Un concentré d’odeurs, mais il s’était fait gruger, ça n’était pas l’origine des effluves. Il grogna de frustration.       ─ Irkoutsk ? Irkoutsk !   Il releva la tête, huma une nouvelle fois et s’élança. Il grimpa sur un rocher tout en hauteur, et c’est là qu’il la vit près du fourré, à quelques centaines de mètres. Elle lui tournait le dos. Il bondit sur le rocher suivant et continua ainsi, tant que les blocs de pierre lui permettaient une avancée discrète. Parvenu au dernier surplomb, il s’aplatit et observa. Mais sa cible ne semblait pas vouloir passer près de son affût. Il évalua la distance. En se faufilant derrière les troncs d’arbres et restant collé au sol, il pouvait s’approcher encore et fondre ensuite sur sa proie sans lui laisser de possibilité de réaction.      ─ Iiiiirkoutsk !   Rampant presque dans les feuilles, la créature n’avait plus que quelques mètres à parcourir. Elle s’élança, fit trois enjambées. Une branche craqua. Sophie se retourna et eut juste le temps de voir arriver une masse ressemblant à un animal glabre. Dans un réflexe elle roula sur le dos, envoya un coup de genou pour se défaire de la créature, mais elle était trop rapide et se jetait à nouveau sur elle. Les doigts griffus tentaient de déchirer ses vêtements. Sophie réussit à glisser un bras sous sa gorge. La créature, furieuse qu’on lui résistât, émit un cri que la jeune femme aurait aimé pouvoir atténuer en collant ses mains sur ses oreilles, mais elle n’avait pas ce luxe-là. Les pattes battaient dans l’air, cherchant à s’agripper aux vêtements. Un coup fendit la veste et l’une des griffes raya sa peau. Elle hurla, mais dans la forêt personne ne vous entend crier.   Les pattes arrière n’étaient pas en reste. Les griffes déchiraient son jeans et elle pouvait sentir la cuisante douleur dans ses cuisses. Un instant elle entrevit le sexe tendu de la créature. Déstabilisée par cette découverte, Sophie baissa sa garde et fut poussée sur le sol. Elle tomba sur le dos et vit l’immonde bestiole se pourlécher les babines. La gueule était si proche de son visage qu’elle sentait la puanteur de son haleine. Lorsqu’elle sentit le sexe battre contre sa vulve, elle comprit que son pantalon, en lambeaux, n’offrait plus aucun rempart contre l’agression.    Elle ne vit qu’une gueule qui se refermait sur la tête de la créature. Elle ferma les yeux pour les protéger des éclaboussures de sang. Elle sauta au cou de son chien qui n’avait fait qu’une bouchée du minuscule crâne. Sophie serra Irkoutsk très fort contre elle. Elle tremblait encore de peur et, pour l’instant, ne sentait plus les griffures. Elle se laissa pleurer jusqu’à ce que lui vienne l’idée que d’autres créatures semblables pouvaient rôder dans les parages. Sophie et son sauveur prirent le chemin du retour aussi vite que les blessures, maintenant douloureuses, lui en laissaient la possibilité.
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