Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Fantasme
  • Publié le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 128 J'aime
  • 3 Commentaires

Uchronie soit qui mal y pense ou l'effondrement de l'humanité [SF]

Chapitre 7

Divers
Certains problèmes ne pouvaient se résoudre qu’avec difficulté. Hinda avait rejoint Joris. En soi, ce n’était pas un problème. Lui trouver un lieu pour dormir en fut un : si leurs ébats s’accommodaient de la taille du matelas, le sommeil d’Hinda était perturbé. Joris bricola une solution de fortune permettant à l’extraterrestre de profiter de nuits réparatrices. Quelques heures suffisaient à la requinquer. Souvent elle se réveillait la première, profitait de l’aube pour courir dans la forêt alentour, prenant soin d’éviter les endroits où la terre meuble garderait trop évidente l’empreinte de ses sabots.    Puisque la journée qui les attendait lui fournirait son lot d’heures de course, elle patientait dans le lit, guettant le réveil de Joris qui, toute la semaine, avait beaucoup traîné au village, où il avait une réputation sulfureuse d’ermite déraisonnable. Il lui était arrivé de quitter le bar dans un état avancé, mais en général il préférait prendre sa cuite à domicile pour ne pas être à la merci des ragots des oisifs n’ayant que le mépris pour occupation.   À le voir cette fois passer autant d’heures au bar, beaucoup parièrent sur le moment fatidique où il succomberait à la tentation. Des rires fusèrent lorsqu’il décida lui aussi de parier. Joris n’était là que pour scruter l’écran de télé qui trônait au-dessus de la porte des toilettes, suivre avec discrétion les informations et y déceler un indice de la présence éventuelle des trois créatures qu’il recherchait.   Quand un cueilleur de champignons raconta à un journaliste avoir découvert, dans un coin retiré de la forêt, d’étranges traces d’un crash, Joris redoubla d’attention. L’homme avait hésité à dévoiler l’affaire : il était connu comme un fin limier en matière de champignons. Si l’on reconnaissait les lieux, c’en était fini de son coin secret. Aucun appareil n’avait été retrouvé ; malgré leur scepticisme, des scientifiques cherchaient une éventuelle météorite, mais aucun cratère n’indiquait l’impact qu’un corps céleste aurait creusé en s’enfonçant dans le sol.   Joris nota le nom du village. Évitant toute précipitation qui puisse paraître suspecte, il commanda un dernier café. À cause des problèmes d’importation des matières premières, la boisson était soit très chère, soit infecte, souvent les deux. Dans ce bar, il eut la chance de pouvoir savourer le contenu de sa tasse. L’argent qu’il remporta en prenant congé de l’assemblée le remboursa bien au-delà de ce qu’il avait dû régler pour ses nombreux cafés.    Ayant couvert au pas de charge le trajet jusqu’à son domicile, c’est en sueur qu’il arriva. Repoussant à plus tard la douche salvatrice pour ses narines, il préféra déployer une carte de la région. Le village dont il avait relevé le nom se trouvait au centre d’une vallée étroite et presque fermée. Si l’un des appareils s’y était écrasé et que l’extraterrestre à son bord avait survécu, il pouvait encore en arpenter les forêts ; elle acquiesça. Joris mènerait les opérations, Hinda, elle, n’interviendrait qu’une fois sur place. Ils programmèrent leur expédition pour le lendemain.   
─── ∞∞∞∞∞∞∞∞ ───
   Joris ouvrit un œil qu’il referma aussitôt. Sentant le corps puissant d’Hinda contre le sien, il se rendit compte qu’il avait une puissante gaule matinale. Il inspira profondément ; ses narines frémirent au délicat parfum de sa compagne.    — J’ai envie de toi, annonça-t-il en posant la paume de sa main droite sur la courbe d’un sein.  — Y a-t-il un matin où tu n’aies pas eu envie ? — Que veux-tu, j’adore l’odeur boisée qu’exhale ton sexe… cette odeur de terre mouillée après une pluie légère.   Les capacités psychiques d’Hinda lui permettaient de soigner ses blessures, comme avait pu le constater Joris lorsqu’il l’avait secourue ; grâce à ces mêmes capacités, elle pouvait contrôler l’odeur que son corps émettait. Comme celle du pétrichor mettait Joris en émoi à chaque fois, elle ne se privait pas de s’en servir à cet effet.   — Je te rappelle que nous avons une mission aujourd’hui, lança-t-elle alors que les lèvres de Joris se refermaient sur un téton.   Il ne prit pas la peine de répondre ; il savait qu’elle obtiendrait la réponse par télépathie. Ils s’étaient mis d’accord pour qu’elle ne plonge pas à temps plein dans ses pensées, lui accordant un zeste d’intimité ; mais lorsqu’il se trouvait dans l’impossibilité de répondre sans interrompre son activité, elle se savait autorisée à se connecter à son cerveau.
   Continuant de s’affairer de sa langue sur les tétons érigés, Joris glissa une main entre les cuisses musclées de l’extraterrestre. Leur différence de taille lui permettait d’introduire tous ses doigts entre ses nymphes sans qu’elle ait besoin de longs préparatifs. Elle adora sentir cette main la fouiller. Selon les critères de sa planète natale, le poing avait le diamètre d’un sexe masculin de belle taille ; lorsque Joris remua les doigts, elle se sentit chavirer. Le voir ensuite sucer ses phalanges, se délecter de ses sucs intimes lui fit perdre toute dignité, alors elle l’invita à visiter le sillon partageant sa croupe. Joris ne se faisait jamais prier ; maintenant qu’il y avait goûté, il vendrait père et mère pour assurer la continuité de ce plaisir.   Hinda se connecta à son cerveau, apaisant ses pulsions lorsque cela devenait nécessaire, conférant ainsi à son amant une endurance à rendre jaloux le plus chevronné des acteurs porno. Joris était aux anges. Il mettait un point d’honneur à toujours rendre la courtoisie à sa partenaire ; pourtant, cette fois-ci il ne pouvait se permettre de passer des heures à la satisfaire. C’est pourquoi, après un intense plaisir, il s’accorda quelques minutes pour souffler avant de filer sous la douche.   
─── ∞∞∞∞∞∞∞∞ ───
   Il enfourcha son VTT et s’élança sur le chemin caillouteux. Hinda allongea sa foulée. Elle était faite pour ça : courir sans relâche. Elle pouvait aller ainsi de longues heures sans ressentir la moindre fatigue. Par jeu, ils se prenaient parfois à faire la course ; il n’y avait guère que dans les descentes qu’il parvenait à prendre le dessus. À plusieurs reprises, ils durent faire une pause afin de permettre à Joris de reprendre son souffle et s’abreuver.    — Que se passera-t-il si les trois Chaands disparaissent sans pouvoir mener leur mission à bien ? — D’autres viendront. Mais s’ils ont survécu à la collision, une partie de la population est déjà contaminée, et ce sera suffisant pour envoyer la deuxième vague. — La deuxième vague ? — Les trois créatures envoyées sont des modèles « bâtards » qui peuvent se faufiler partout, se fondre dans la nature pour propager la contamination. Les suivants seront plus proches de la forme traditionnelle. Il y aura encore quelques différences puisque ce seront des « Inséminateurs ». Ils s’accoupleront le plus possible avec vous, les humains, pour mélanger leurs gènes aux vôtres.  — À quoi ressemblent-ils, ces Chaands-là ? — Ce sont des créatures insectoïdes, mais de grande taille, plus ou moins de taille humaine. Ils ont d’ailleurs une façon de fonctionner proche des insectes que vous connaissez. Ils essaiment dans l’univers. Selon la distance qui sépare les planètes à la frontière de leur « empire » de celles à conquérir, cela leur prend plus ou moins de temps. Longtemps si cela nécessite de construire des bases sur des mondes inhabitables, parfois il s’agit pour eux d’un simple saut de puce. Quand ils sont bien implantés, une nouvelle reine s’installe, puis ils consolident leurs positions avant de continuer leur progression. — Faut vraiment qu’on se dépêche de les trouver si on veut retarder le processus ! lança Joris en refermant son thermos.  — Retrouver un corps aussi, pour qu’on puisse nous croire et organiser la suite.   Ils reprirent leur chemin, plus motivés que jamais, mais tous deux étaient sceptiques quant à la deuxième partie de cette proposition. Joris avait encore une multitude de questions, mais il attendrait un prochain moment de repos pour les poser.    Une cloche sonna onze fois lorsqu’ils pénétrèrent dans la vallée. Le village, exposé plein Sud, leur faisait face, agrippé au bas de la montagne.    L’émetteur d’ondes cérébrales récupéré dans les décombres de son vaisseau permit à Hinda de capter celles des créatures arrivées avec elle. Ce n’était pas la fonction première de l’appareil, mais en apportant quelques modifications sommaires, elle l’avait transformé en un récepteur rudimentaire. Une nouvelle inversion du processus était loin d’être certaine, par conséquent, les chances – déjà minimes – d’être rapatriée par un vaisseau ami recevant ses ondes venaient de subir un rabotage drastique. Elle capta deux échos, dont un trop faible pour être fiable.    — Ce sont peut-être des ondes post-mortem ; les derniers influx se dissolvent dans l’air jusqu’à leur totale disparition. Il aura fait une mauvaise rencontre !   Hinda tendit le nez, humant les parfums disséminés dans l’air. Même Joris parvenait à déceler quelques fragrances, bien que son odorat fût nettement moins performant que celui de sa compagne d’aventure. Il l’observa, la contempla. Elle avait fermé ses grands yeux bleu nuit pour mieux se concentrer sur un seul sens ; fronçant le nez, les ailes délicates de ses narines frémissaient comme pour trier les informations qu’elle captait. Joris continua l’examen de cette créature dont il s’était épris. Lui qui aimait vivre au plus près de la nature, au point que nombre de ces concitoyens le prenaient pour un illuminé, il ne pouvait mieux rêver que de rencontrer cette créature faite pour s’y fondre.   Lorsqu’elle tourna la tête, les yeux de son admirateur descendirent le long de son cou, examinant les muscles saillants nécessaires pour assurer le port de ses lourdes cornes. Il avait pu la voir à l’œuvre, attaquant tête baissée. Il en eut mal pour les personnes qu’elle avait ainsi percutées. Son regard glissa sur les épaules de l’extraterrestre. Il était sous le charme de ce corps à la musculature sèche. Pourtant, l’impression première quand il le regardait n’était pas la force, mais la sveltesse qu’il dégageait. Peut-être était-ce dû à cette peau bleue qu’il ne pouvait s’empêcher de caresser dès que l’occasion se présentait.    — Obsédé ! Tes pensées me perturbent, je n’arrive à rien. Nous sommes encore trop loin pour utiliser mon flair. — Ce n’est pas moi qui t’oblige à les lire ! — Disons que tu y as songé si fort qu’elles se sont imposées à moi. Continuons d’avancer…   Ils trouvèrent l’endroit que Joris avait vu aux informations. Ils ne s’en approchèrent toutefois pas. Suite au reportage, les badauds se pressaient sur le lieu ; il était donc hors de question de prendre le risque qu’Hinda soit aperçue. De toute façon, un périmètre de sécurité empêchait d’accéder au site même. Ils étaient cependant assez proches pour que le capteur rende son verdict : la créature n’était plus dans les parages. Ils s’éloignèrent pour que le flair d’Hinda ne soit pas perturbé par la présence des trop nombreux promeneurs. Il leur fallait traverser le couloir emprunté par ces gêneurs. Midi arriva, l’appétit des curieux leur simplifierait la tâche.    Au moment de couper le chemin qui montait vers la zone circonscrite, Joris redoubla de prudence. Il traversa en premier. Le secteur n’était pas le meilleur : la voie disparaissait dans une contrecourbe vers le haut. Mais de toute façon, d’un bond, Hinda se retrouverait de l’autre côté. À l’instant où elle s’élança, un crépitement alerta Joris. Un cycliste descendait le chemin à toute vitesse. Trop tard pour stopper l’extraterrestre ! Alertée par la subite poussée émotionnelle que lui communiqua Joris, elle continua sa course dans les fourrés tandis que lui s’était tourné de manière à pouvoir prétendre n’avoir rien vu. Le cycliste freina tant qu’il en bloqua les roues ; le vélo dérapa. Par chance ou grâce à une grande maîtrise, il ne chuta pas. Le temps qu’il mit pour contrôler sa trajectoire laissa toute liberté à Joris pour effacer du pied l’empreinte que le sabot avait laissée à la réception dans le talus de terre. La trace suivante avait mordu dans la mousse ; elle était de ce fait moins facile à identifier. Joris abandonna son VTT au sol, se dépêchant d’arroser de son urine le premier arbuste qui se présenta. Il feignit l’étonnement à merveille lorsque le cycliste le questionna sur l’animal qui venait de traverser.   — On aurait dit un cerf ou une biche. Vraiment, vous ne l’avez pas vu ? — Merde, si près… j’aurais aimé voir ça ; quel dommage ! — Oui, j’ai même cru un instant que l’animal vous sautait dessus. Vous ne l’avez pas entendu quand il a touché le sol ? — Non rien ; c’est le bruit de votre vélo qui m’a intrigué. Je me disais que si des promeneurs arrivaient en face vous risquiez une grave collision.   Puisque son interlocuteur opposait une évidente indifférence à sa curiosité, le cycliste préféra prendre congé, se demandant s’il avait rêvé ou eu une hallucination. Joris souffla. Un instant il avait cru que le sportif en goguette allait pénétrer dans les fourrés pour y rechercher une empreinte qui validerait sa fugace vision. Joris le regarda s’éloigner. L’homme, incrédule, se retourna plusieurs fois comme s’il espérait encore une preuve de ce qu’il avait aperçu, jusqu’à ce qu’il disparaisse au détour d’un virage. Joris leva le nez, observa les nuages se formant sur les crêtes.   Cachée dans les sous-bois, Hinda avait attendu que son partenaire se remette en selle, profitant de cet arrêt inopiné pour flairer les alentours. Un des envahisseurs était passé par là, peut-être même les deux. Sonné par l’impact, il était resté proche du lieu d’atterrissage le temps de se remettre puis, suivant la pente, il était descendu dans la vallée.   Ils reprirent leur progression en suivant une sente animale. Hinda ne courait plus, levant en permanence le nez pour suivre au plus près la trace olfactive ; le signal cérébral le plus proche avait encore décliné. Elle avait maintenant la certitude que l’une des deux sources de ces ondes ne pouvait qu’être morte à l’heure qu’il était. Peut-être cela ne datait que de la veille.   Au détour d’une clairière ils aperçurent dans le lointain le toit d’une ferme isolée. Si les deux créatures s’en étaient approchées, il ne faisait aucun doute que la contamination avait commencé. Joris enrageait d’arriver trop tard. À peine trop tard, mais trop tard quand même. Hinda le suivit lorsqu’il accéléra. Elle évita de lire ses pensées, mais à l’évidence il était découragé. Il enrageait aussi. Elle ne l’avait encore jamais senti ainsi. Certes, elle ne le connaissait pas depuis assez longtemps pour en juger, mais elle découvrait une nouvelle facette de son hôte.   La piste tracée en toute vraisemblance par une horde de sangliers débouchait sur un sous-bois qui s’était paré de ses plus belles couleurs. Le sol recouvert d’un épais tapis de feuilles mortes amortissait le bruit des sabots, mais les roues du vélo chuintaient en soulevant dans leur sillage le vestige végétal de plusieurs automnes. Hinda redoubla de prudence : les buissons clairsemés n’offraient plus d’abris efficaces où elle pouvait, en toute hâte, se cacher en cas de rencontre fortuite. Elle se fiait cependant à son odorat pour l’avertir de présence humaine dans les parages, le cas échéant.   — Il n’est pas loin ; mais s’il est allongé parmi les feuilles, on va y passer un temps fou.   Des rochers leur permettaient d’avancer par étapes. Elle huma. L’odeur de l’un des extraterrestres imprégnait le rocher qu’elle longeait. Joris cala son vélo contre le tronc d’un arbre et grimpa sur le bloc de pierre.   — Il a peut-être dormi ici. Fais attention à ne rien toucher de tes doigts ; il a pu imprégner l’endroit de ses fluides, lança-t-elle par la pensée. — J’ai mes gants, ne crains rien, répondit-il de la même manière.   Parvenu au sommet du monticule de granit, il constata que si l’être qu’ils recherchaient n’y était plus, il n’y avait pas non plus de traces de sang.    — Attention, je sens d’autres humains dans les parages.   Joris profita de sa position élevée qui lui offrait une vue globale sur le sous-bois. D’un mouvement soudain il s’accroupit puis s’allongea à plat-ventre.   — Que se passe-t-il ? — Il y a deux femmes. Elles regardent quelque chose au sol. Elles ont dû trouver le cadavre avant nous.  — Merde ! — Elles ont un chien avec elles, j’espère qu’il ne nous repèrera pas.   Ils restaient tous deux dans l’expectative. Fallait-il les prévenir ? Il valait mieux s’assurer d’abord qu’il s’agissait bien du cadavre de l’extraterrestre.
Diffuse en direct !
Regarder son live