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Une autre Vie

Chapitre 3

Dinette surprise

Divers
Trois jours se sont écoulés depuis que je me suis donnée à cet inconnu. Plus tout à fait un étranger donc, ceci pour au moins deux raisons. Celle bien évidente, due au rapprochement vertigineux de nos corps. La deuxième étant que pour notre rencontre ce gars m’a donné son adresse. De moi, il ne connait en tout et pour tout que ce foutu prénom qu’il semble vénérer. De Mélanie je me retrouve baptisée en Viviane. Par contre, il a gardé mon numéro de téléphone. C’est de bonne guerre, mais n’ouvre en moi aucune obligation. Ce retour à des plaisirs charnels me permet de comprendre tant de choses.
Il m’a été plus simple de « coucher » que je ne l’aurais cru. Pas besoin de tous les tralalas et les grands sentiments autour de cet acte. Et pour moi, c’est une réelle découverte. On peut donc tout à fait baiser sans rien éprouver pour son partenaire ? Il y a encore quelques jours, j’aurais juré les grands Dieux que je n’en serais pas capable et cependant… je me suis bel et bien donnée à ce mec sans sourciller. J’ai même apprécié et parfois bien plus que dans nos ébats avec toi. Autre simple détail de cette histoire, je ne me sens nullement coupable de ce que ce type et moi avons fait. Mieux, je crois que… oui, je crois que j’ai joui avec une force décuplée.
Mes deux collègues de bureau, Jennifer et Amanda discutent dans le hall d’entrée. Nous nous saluons comme tous les matins. La bise est un rituel qui parait-il entretient les bonnes relations entre amis ou collègues. Alors je lis sur leur visage des expressions, une stupeur devant sans doute le revirement à quatre-vingt-dix degrés qui s’opère dans ma physionomie en quelques jours. Bien sûr, nous n’avons que des amabilités, des phrases passe-partout, nous ne sommes liées que par la force du travail et la cohabitation qu’elle impose dans les locaux. Celle qui a le plus senti qu’un bouleversement était en cours, c’est encore Adèle.
Elle est venue lundi soir, en coup de vent comme souvent. Histoire de se rassurer ou de savoir que je ne déprimais pas plus. Mais là son constat sans appel de mon retour à la vie lui a sauté aux yeux. Elle n’a pas vraiment posé de questions, mais j’ai bien saisi que ça lui brulait les lèvres. Du reste à un certain moment de notre conversation, elle a laissé échapper quelques mots.
— Tu es radieuse… toi tu l’as revu. Ne me dis pas que tu as recouché avec ton ex ! Il ne te mérite pas.— Mais non ! Qu’est-ce que tu vas chercher ? Je n’ai tout bêtement plus envie de me prendre la tête avec ça. Qu’il aille se faire pendre ailleurs.— Oh ! Alors là… tu m’épates. Il y a un autre mec là-dessous ? Raconte !— Non !
Débat clos de suite. Ce non peut s’adresser à toutes ses questions réunies sans que ça paraisse anormal. Elle n’insiste pas sur un sujet qu’elle juge « sensible ». Mais…
— C’est bien alors ! On va enfin pouvoir ressortir ! J’ai des tas d’amis hommes qui sont dans les starting-blocks.— Quoi ? Tu ne vas pas te mettre à jouer l’entremetteuse Adèle ! Je suis assez grande pour me débrouiller toute seule. Il n’est plus question qu’un type me garde pour lui tout seul.— Eh ben ! J’aimerais bien connaitre celui qui t’a remis dans le droit chemin. Celui-là mérite toutes mes félicitations ma belle.— Bon ça suffit ! Je bosse moi demain et j’ai besoin de dormir. Je ne veux pas aller trainer je ne sais où, et si ton intention c’est de m’embarquer dans une aventure dont tu as le secret, je t’arrête tout de suite.— Je saurai attendre samedi, Mél.… Oui tu es bien d’accord pour une virée samedi soir ?— On verra. Nous ne sommes encore qu’au milieu de la semaine et c’est loin le week-end. — Oui ! Mais j’ai besoin de ton aval pour nous organiser une soirée aux petits oignons… tu comprends ? L’intendance… c’est important.— Fait comme si j’étais d’accord. De toute manière tu vas revenir à la charge, j’en suis certaine.— Quelle réputation tu me fais ! Ne soit pas mesquine ou acerbe Mélanie. Je ne t’ai jamais laissé tomber, lorsque tu avais des coups de mous… — Oh, tu as raison mon Adèle. Viens là. Tu as droit à un gros poutou…

Et nous nous étreignons amicalement. Elle a bougrement raison. Sans elle je n’en serais pas là. Les premiers moments de ma rupture, je crois que sans cette amie fidèle, j’en serais arrivée à commettre l’irréparable. Alors c’est avec un élan du cœur sans borne que je la serre contre moi. Ne se fourvoie-t-elle pas sur le sens de mon geste ? Elle qui me parle tant de ses conquêtes sans que je ne la voie jamais avec un homme ! Et puis dans ses attitudes de ces derniers temps, de ces jours passés, ne m’a-t-elle pas laissé entrevoir que ses amours pouvaient aussi se conjuguer au féminin ? Et sur ce plan-là, j’avoue que j’ai plus de mal à me l’imaginer.
C’est à regret qu’elle se détache de moi, son bisou s’est trop approché de mes lèvres pour être tout à fait innocent. Et elle s’éclipse en détournant son regard, évitant par là de me montrer sa déception ? Est-ce que j’extrapole de nouveau sur une hypothétique évolution de son amitié pour moi ? Je ne veux pas lui donner de faux espoirs. Dès qu’elle tourne les talons, je file me pieuter. Je dors mieux depuis que « l’amateur de Viviane » m’a baisé. Une relation de cause à effet ? Peut-être après tout ! Dans mon lit, ce sont des images si différentes désormais qui me hantent. Incroyable comme je me fiche que ta petite pute te taille des pipes ou te monte sur le ventre.
Dans ma tête les images qui s’y sont fichées ont un relief plus présent. Je ressasse la lente montée d’un désir, puis l’ouragan qui s’en est suivi. Cette forme de rudesse tendre dans les mouvements du bassin de mon inconnu. Comment il m’a cueillie à chaud pour me faire grimper aux rideaux de son salon ? Et combien j’ai adoré sentir dans ma bouche son sexe bandé ! Cette texture dont j’ai découvert chaque millimètre dans une sucette interminable. Ses soupirs, les miens, mes cris aussi, chaque bruit qui me rapprochait de l’extase m’éloignait un peu plus de mes pensées pour toi. Et j’ai fini par trouver des excuses à cette salope avec qui tu tringles sans doute partout.
Fatalement, dès que je ferme les paupières, les gestes simples d’une partie de cul sans vrais sentiments refont surface. Et je revis sans cesse ce moment assez intense où, après ma fellation, celui que je peux appeler « mon amant » est enfin entré en moi. Une brulure d’envie, mais tout s’est déroulée dans une atmosphère électrique et d’une humidité déconcertante. Sa bouche, sa langue qui avaient préparé le terrain n’ont eu aucune difficulté puisque je me suis largement entrouverte à ses caresses. Le reste, la possession ? Une simple formalité, un aboutissement obligatoire à ces préliminaires si rondement menés. Quel pied !
— xxXXxx —

La bise d’au revoir en fin de semaine entre les deux autres filles de l’agence et moi est annonciatrice de départ en week-end. Mon téléphone est resté obstinément muet. Pourquoi aurait-il dû sonner du reste ? Nous ne nous sommes rien promis mon baiseur et moi. Nous n’avons pas seulement avancé cette hypothèse d’un second round différé. Non ! Rien de cet ordre ne m’est venu à l’idée. C’était parfait, un coup d’un soir, un coup bien ficelé, et un départ sans retour. Ce qui me file là, en montant dans ma voiture un coup de blues. Merde, je ne vais pas être nostalgique, ou pire, en manque de la queue de ce type. D’accord, il m’a bien fait reluire, mais de là à… avoir dans l’idée de réitérer mon plan cul… il y a de la marge.
Alors la première sonnerie de mon « Android » me fait sursauter, alors que nue je m’apprête à me glisser sous le jet tiède de ma douche. Adèle ! Je l’avais oublié cette encombrante amie ! Bon… je réponds avec une bonne dose d’énervement.
— Oui Adèle, j’allais prendre ma douche !— Ah ! Parfait ! Fais-toi belle parce que j’ai bien l’intention de te sortir ce soir. Ça va nous changer les idées… — Pour aller où ?— C’est un secret… tu n’as pas besoin d’avoir peur. Nous allons diner dans un endroit chic…— J’espère que ce n’est pas encore un de tes fameux plans qui tournent mal…— Mais non… et si je t’en dis plus ce ne sera plus une surprise… alors, prends ta douche, mets-toi sur ton trente-et-un et laisse-moi te guider… — Pff ! Tu passes me prendre ou c’est moi qui vais à toi.— Comme tu veux… c’est mieux que je conduise… tu pourras boire un verre ou deux sans risque. Oui… je serai « Sam » ce soir ! Ça te convient si j’arrive vers vingt heures ?— Ai-je le choix ? Alors raccroche que je file me décrasser… j’en ai besoin après ma semaine de boulot.— Mais vos désirs sont des ordres Princesse… à tout à l’heure donc et… sois belle, hein !
Qu’est-ce qu’elle a encore bien pu inventer ? Un diner oui ! Mais dans quel restaurant ? Je veux lui accorder toute ma confiance, en matière de bouffe, nous avons plus ou moins des gouts similaires, alors pas trop de risques. Mais pour le reste ? Que peut-elle bien mijoter ? Je passe un long moment à me prélasser entre une douche bienfaisante et ma coiffeuse pour me pomponner. L’heure avance et cette fois, je me sens moins moche. Revirement de situation engendré par un retour à une sexualité active ? Je veux croire qu’il s’agit bien d’un vrai renouveau. Adèle va bientôt être là. Un dernier trait de rouge sur mes lippes et c’est à la porte d’entrée que tambourine déjà ma bonne amie.
Ses grands quinquets d’un vert émeraude s’arrondissent dès notre face à face.
— Waouh ! Je ne sais pas qui a accompli ce miracle, mais… Mélanie, c’est… tu es encore plus femme qu’avant. J’en suis presque jalouse.— Tu n’as pas l’air mal non plus… c’est nouveau tout ça ?
Mon doigt pointe ses vêtements. Un corsage noir en soie sur lequel elle a passé un gilet de laine du plus bel effet. Et sa jupe sans être obscène laisse entrevoir des formes… épanouies. Elle est chaussée d’escarpins plats qui font merveille à ses pieds. En un mot comme en mille, elle est… attirante et sensuelle.
— Nouveau ? Tu parles de mes fringues ? Oui… je continue à vivre et tu sais combien j’aime être à mon avantage.— Pour ?— Te draguer évidemment ! Tu ne t’en es pas encore aperçue ? J’ai envie de te dévorer toute crue. Et ce que je vois me met en appétit.— Tu ne veux pas me dire où nous allons ? — Au restaurant ma vieille… la suite, je ne la connais pas, ou pas encore !— Te voilà bien mystérieuse. Bon tant pis… je vais donc découvrir au fur et à mesure.— Parfait ! On y va ? Prête pour l’aventure ?—…
Et nous filons, destination seulement connue d’une Adèle bien cachotière. Elle se faufile dans la circulation assez éparse d’un vendredi soir. Le trajet n’est pas d’une longueur excessive et nous rions des blagues qu’elle raconte. Elle cherche à noyer le poisson, ou à détendre l’atmosphère ? Si c’est le cas, c’est réussi. Rien à lui reprocher. Et nous nous garons sur le parc d’un établissement aux lettres de lumière, un de ces restaurants huppés, où je me souviens être déjà venue en compagnie de celui qui est désormais mon « ex ». Un petit pincement au cœur de marcher sur ses traces, une fois de plus. La jeune femme qui nous accueille nous dirige vers une table. À ma grande surprise, un couple s’y trouve déjà installé.
J’ai un léger mouvement de recul. L’employée commet surement une erreur. Je ne sais pas qui sont ces personnes. Mais Adèle a de suite un large sourire et se précipite vers les deux qui nous regardent avancer dans leur direction.
— Ah ! Adèle… nous étions impatients de vous voir arriver…— Je vous présente ma meilleure amie. Mélanie… elle est seule depuis quelques mois. — Enchantée donc, Mélanie. Je suis Sophie et mon mari Allan… heureux de faire votre connaissance. Ainsi donc vous êtes une amie proche de notre Adèle ?— Oui… c’est la première fois aussi que je reviens dans ce lieu depuis…— Ça vous rappelle de mauvais souvenirs ? Parce que nous pouvons aller ailleurs, si c’est le cas.— Non ! Non et puis Adèle est une cachotière, elle ne m’a pas avertie… ni du lieu ni de votre présence.—…
L’homme, entre cinquante et soixante ans, sans doute un zeste plus âgé que sa compagne me fixe avec une insistance perceptible. Son épouse, ou maitresse, je ne sais pas trop, de magnifiques cheveux platine, des yeux d’un bleu profond, bien nippé dans un tailleur gris a le sourire facile. Et une fois tous assis, un serveur s’approche, carnet en main pour prendre commande. L’homme ne parait pas le moins du monde troublé par ma présence à leur table. Quant à Sophie, elle bouffe avant l’heure des mirettes une Adèle pimpante. Qu’est-ce qui peut bien réunir ces trois-là ? Au fil de la conversation qui s’ensuit, j’apprends que finalement c’est encore un coup d’une Adèle décidément très… portée sur les dames.
Ce qui ne m’explique en rien ce que je viens faire dans son petit jeu. Ou plutôt si, je ne le devine que trop. Je suis là pour faire diversion avec le mari ? Si je saisis tout ce qui se dit là, autour d’un vrai festin, ces gens-là ont invité ma copine pour une soirée « galante » chez eux. À charge cependant pour elle d’amener avec elle une invitée plaisante pour que le mari ne se sente pas frustré. Et c’est moi que cette peste a choisi pour être son faire valoir ? Le type n’est pas déplaisant à regarder, un poil trop insistant peut-être dans ses regards, mais… du côté des deux nanas, je sens que le courant est plus que parfait.
Ce qui me démontre par « A plus B » que les penchants d’Adèle sont plutôt axés vers les gens de son propre genre. D’où ses tentatives désespérées et infructueuses à mon égard. Là, elle a trouvé de quoi assouvir son appétit dévorant sur tous les plans. Je dois dire que le repas est une pure merveille. Et que pour l’ambiance, malgré l’atmosphère si particulière de notre dinette, je ne me sens nullement en danger. Le mec est complaisant. Sa femme et Adèle se draguent mutuellement et ouvertement à notre vue, sans qu’il ne bronche. Dans la conversation le mot libertin vient d’être lâché. Qui des trois-là l’a prononcé ? Je suis mal placée pour le dire. Mais… je sais à quoi m’attendre maintenant.
Les mains féminines se croisent, les doigts s’emmêlent aussi de plus en plus souvent. Allan lui n’a d’yeux que pour ma pomme. Il n’est pas mal foutu, et puis… voir Adèle faire des avances à cette Sophie m’amuse.
— Vous n’aimez pas les jeux saphiques, Mélanie ?—… Je n’ai rien contre, si les partenaires ne tentent pas de me convaincre d’y participer. Il y a longtemps que vous et Adèle… vous vous connaissez ?— Nous avons tchatché quelques soirs sur un site dédié à des rencontres entre dames. Mais Sophie se méfie toujours un peu des gens qui peuplent ces sites… ce sont souvent des hommes déguisés en femme. Sous couvert de l’anonymat d’internet et c’est pourquoi, nous rencontrons toujours ensemble. Pour la rassurer et puis le diner permet aussi de faire les présentations, de voir si des affinités se dessinent. Si tel est le cas, je m’efface pour laisser Sophie gérer sa soirée. — Et pourquoi suis-je assise ici ? Je suppose que vous étiez au courant de ma venue ce soir ?— Disons que nous savons juste que vous sortez d’une rupture délicate et que vous avez besoin de… revivre des moments moins tristes.— C’est Adèle qui vous a si bien renseigné ?— Qui d’autre sinon elle ? Et apparemment, je vais me retrouver célibataire pour la soirée… une parité que nous pourrions partager, qu’en pensez-vous ?— Parce que vous n’assistez pas aux ébats de votre… « Dulcinée » ?— Il vous plairait d’y être conviée ? Parce que c’est une option que nous envisageons souvent. Il suffit de leur demander… Tu as entendu ma chérie ?— Hein ? Tu me parles Allan ?— Oui ! Mais ça intéresse aussi Adèle… vous seriez d’accord pour que la réunion se fasse à quatre en lieu et place du duo initialement prévu ?— Tu… Mélanie, tu tiens vraiment à nous suivre sur ce chemin ? Je n’avais pas prévu ce genre de plan… mais je suis partante, si Sophie…— Eh ! Je n’ai pas dit que je voulais participer ma grande… voir pourquoi pas et puis… après tout votre mari est aussi solitaire que moi pour tout le temps de votre prestation… donc disponible.— Bien sûr ! Le sentiment de jalousie n’est plus de mise depuis longtemps entre nous. Et puis il me donne la liberté de vivre ma passion, de quel droit lui refuserais-je d’en faire autant ? Que vous soyez dans la même pièce n’implique pas forcément que vous vous joigniez à nous.— Parfait alors ! Puisque ces dames sont toutes d’accord, nous devrions peut-être rentrer à la maison, ma chérie. Comment procède-t-on ? Vous nous suivez ou vous profitez de notre véhicule ?— Allan, mon chéri, j’ai une idée qui pourrait satisfaire tout le monde. Je peux faire le voyage dans la voiture d’Adèle et toi… tu nous précèdes avec Mélanie.— Ma femme propose et vous disposez Mélanie. Ça vous va ?— Ma foi… oui ! Pourquoi pas ?
— xxXXxx —

Ce qui est éclairé par les phares de la bagnole de luxe où je suis assise est plus proche du château que de la masure. C’est immense et une piscine troue la nuit de ses lampadaires qui se reflètent dans ses eaux bleues limpides. Ces gens-là ne sont pas des ouvriers à coup sûr. Allan me fait avancer dans un patio ou des bancs disposés en carré sous le ciel étoilé sont entourés de plantes vertes entretenues visiblement avec grand soin. Adèle et sa conquête nous rejoignent dans cet endroit très select. Une musique d’ambiance, douce et apaisante semble sortir de partout. C’est… un ilot de verdure planté dans le centre d’une baraque cossue.
Les choses ont évolué entre les deux femmes. Elles se tiennent par la taille et esquissent un pas de danse sur le bout de pelouse qui recouvre l’endroit. L’homme et moi sommes assis côte à côte sur un des bancs. Un coussin épais recouvre l’assise et un second protège le dossier. Nous sommes à l’aise, à quinze ou vingt centimètres l’un de l’autre. Une distance raisonnable pour qu’aucun attouchement ne puisse être fortuit. Nous admirons le décor, seulement troublé par ce flirt évident qui a lieu sous notre nez. Je n’ai guère de doute sur l’issue des élans de mon amie. Il n’y a aucun suspens et la suite logique est inéluctable.
Le baiser qui réunit deux bouches femelles ne me trouble pas plus que cela. J’avoue cependant que mes quinquets restent scotchés sur le spectacle de ces femmes qui s’enlacent à deux pas de nous, voulant faire abstraction de notre présence. Je suis subjuguée par la facilité avec laquelle les pattes d’Adèle s’attaquent au corps de celle qu’elle embrasse goulument. À tel point que la paume qui frôle le dessus de ma main n’interrompt pas le visionnage de ce qui n’est pas un film. Encouragée par ma passivité, c’est le bras tout entier qui encercle ma taille. Devant nous, les vêtements tombent, pareils à des feuilles mortes à la saison d’automne. Dans le coin de verdure où nous suivons les évènements, les deux déesses se mettent à nu.
La bouche qui vient se coller à la mienne fait tomber le rideau sur la scène plus que torride qui se déroule à moins de deux mètres de moi. Pas vraiment surprise par ce qui arrive, je laisse passer une pointe de langue vibrante qui s’empare de mon palais sans combat. Et je lui rends son baiser de feu, à ce type qui veut aussi me défringuer. Je n’ai pas envie de lutter et alors que deux corps roulent dans l’herbe rase, Allan lui explore déjà mes dessous. Il a les doigts qui s’infiltrent partout… là ou quelques jours plus tôt, un autre inconnu a si bien su me désinhiber. Alors que les deux filles sont tête-bêche dans un bouquet qui geint délicatement, c’est à genoux que j’officie.
Mes lèvres entourent un objet des plus raides. Je pompe ardemment ce sexe juste extrait d’une braguette pas totalement ouverte. Je trouve un gout délicieux à la sucette et les pattes sur le sommet de mon crâne accompagnent mes va-et-vient buccaux. Le reste s’enchaîne dans de délicieux instants où je ne maitrise plus rien du tout. Les nénettes elles, gémissent de plus en plus fort et ces cris alimentent ma libido d’images croustillantes. Leurs plaintes de plaisir encouragent mon partenaire à aller plus loin, plus profond aussi. À maintes reprises, j’ai des haut-le-cœur alors qu’il me garde le front contre son ventre non dénudé. J’ai envie d’être baisée, de le sentir en moi. Me le demande-t-il ou me suis-je mise seule à quatre pattes ?
Je n’en sais plus rien. Sa bouche se loge entre mes fesses et elle sait si bien faire que j’en tremble de partout. Je ne regarde plus le couple un peu plus loin qui s’abandonne aussi à des caresses qui n’ont rien à envier à celles que je reçois. Enfin je sens la bête toute proche de ma chatte. Il va me prendre, j’en suis heureuse. Mais… la tête appuie sur toute autre chose que mes grandes lèvres. J’ai un mouvement de recul qu’il prend pour un acquiescement. Et il investit mon anus d’un coup sec. Souffle coupé, et une vraie brulure, le temps que la queue s’enfonce au plus profond de l’étroit canal. Je pousse un ululement de chouette. Mais lui ne bouge plus.
La douleur s’estompe aussi rapidement qu’elle est apparue. Ses deux paumes se collent à mes hanches et c’est bel et bien moi qui remue la croupe. Il a compris le signal. Cette fois de larges amplitudes dans tous ses mouvements et je couine déjà, telle une vraie salope. Sodomisée devant deux gouines qui se font des minettes, je me pâme de nouveau dans un bien-être magistral. Je ris, je pleure, je suis une femme comblée qui se prend un bon coup de bite. Les deux nanas elles jouent à des jeux qui me sont totalement inconnus, des manigances dont je ne veux rien savoir. Et c’est soudain un feu d’artifice. Allan explose en moi et je sais qu’il vient de jouir. Mais il insiste et me lime de plus en plus vite. Comment fait-il ? Je ne cherche plus à comprendre.
Je suis affalée sur la pelouse intérieure. J’ai le sentiment que mes seins sont l’objet des attentions soutenues de mon amant. Ma bouche également est embrassée alors que le sexe me pistonne encore et encore. Comment fait-il pour m’embrasser les seins et la bouche tout en insistant dans son labour ? Je ne veux plus ouvrir les paupières tant je déguste ce bonheur tout neuf. Mais… le doute est là qui s’insinue en moi, serpent qui me file des frissons bizarres. Il n’est pas possible qu’il puisse s’occuper d’autant d’endroits en même temps… et j’ouvre donc en grand mes yeux… Mince ! Ce baiser si suave, cette embrassade de mes nibards si délicieuse… ne sont pas l’œuvre d’Allan. C’est la peste d’Adèle qui me suçote les nichons et celle qui vient de faire l’amour avec elle… à la bouche sur la mienne.
Si je m’attendais à ce genre de plan ! Mais je ne fuis pas. Ne tente pas seulement un mouvement pour stopper les bouches gourmandes. Allan quant à lui, change sans vergogne de place. Il prend cependant soin de mettre un manteau à son sexe pour revenir me baiser d’une façon plus traditionnelle. Et me voici repartie dans les nues. Cette fois ce sont de véritables hurlements qui font trembler les murs du patio où je suis une femme à repasser, une salope en devenir. Vingt ans de mariage, pour découvrir que finalement le cul, ça peut aussi se déguster sans amour. Et je laisse faire la nature, en m’enfonçant dans cette folie d’une nouvelle jouissance. Combien d’orgasmes me portent vers un univers parallèle ? Je ne veux plus savoir, je veux uniquement me sentir encore et encore aimée de cette façon si douce… et tellement si bonne.
— xxXXxx —

Retour des plus silencieux vers mon domicile. Perdue dans ses pensées Adèle ne moufte pas. Et moi ? Où suis-je ? Elle vient de pénétrer dans ma cour. On ne va tout de même pas se quitter sans un mot, sur un malentendu, un froid qui n’a pas lieu d’exister. Je me force un peu.
— Tu entres quelques minutes ? Nous sommes samedi, et nous sommes en repos.—… je suis désolée pour ce qui s’est passé.—… ? Pourquoi ? Il me suffisait de dire non ! Allez, viens. Ne sois pas désolée.— Tu… tu n’es pas fâchée après moi ? Je t’ai un peu attirée dans un guet-apens.— Ça va ! Je savais à quoi m’en tenir au restaurant, dès que je t’ai vu faire du « rentre-dedans » à cette Sophie. Ne me prends pas pour plus nunuche que je ne le suis. Ça m’a fait surement plus de bien que de mal. Et puis au point où nous en étions Allan et moi… une bouche ou une main de plus à rassasier… quelle différence ?— Tu es gentille…— Qu’est-ce que vous avez tous avec ce qualificatif, bon sang ? Gentille, ça ne veut rien dire. Tu ne veux pas coucher là et tout à l’heure nous discuterons de ce qui s’est passé.— Tu m’invites malgré tout à coucher chez toi ?— Malgré tout quoi ? Je suis grande et vaccinée. Je sais ce que je fais et dire « non » lorsque c’est nécessaire. Arrête donc de te faire du mouron pour pas grand-chose. J’avais surement besoin de me remettre les idées en ordre de marche. C’est bien que tu aies tout prévu.— Ouais… c’est allé peut-être au-delà de mes espérances… Tu savais aussi que j’avais envie de toi ! — Tu ne m’en veux pas de ce que j’ai fait ? De mes caresses ?— Mais non ! Et puis si je t’invite… ce n’est peut-être pas sans une arrière-pensée polissonne, tu ne vas pas me faire croire que tu ne l’as pas déjà compris.
Un nouveau blanc marque notre retour chez moi. Elle me suit avec une mine plutôt réjouie. Inutile de préparer la chambre d’ami. Ma couche est suffisamment spacieuse pour que nous y dormions à deux sans nous gêner. Est-ce bien le but du reste ? Il me remonte de nos instants chauds un relent d’envie. Et comme elle me l’a si judicieusement fait remarquer il y a quelque temps, l’essayer c’est l’adopter. J’ai envie d’approfondir ce genre de sexualité. Je ne suis pas plus amoureuse d’elle que je ne l’ai été des deux types qui m’ont fait l’amour avant ce soir. Mais j’ai un petit creux au fond des reins et… je sens qu’elle ne demande pas mieux.
Nous passons ensemble à la douche. Je lui frotte le dos, elle ne s’en offusque pas, me rendant la pareille. Bien entendu que ces tripotages de collégiennes agacent nos sens et lentement, mais surement, la braise reprend et les flammes qui couvent se rallument.
Les draps nous reçoivent, aussi nues que le jour de notre naissance. De toute façon il n’y a plus grand-chose à cacher depuis… notre passage chez Allan et Sophie. Qui de nous deux ouvre le bal ? Elle ? Moi ? Toujours est-il que nous nous étreignons, nous embrassons langoureusement et que je découvre que c’est moins… académique qu’avec un homme. Pas de poils plus ou moins bien taillés pour m’irriter la peau autour de la bouche. Quant à l’agilité de sa langue, elle n’a rien à envier à celle d’un mec. Et ce que je refuse depuis le début se met en place lentement dans ce lit qui a connu tellement de mes ébats avec… toi.
Je plonge avec délectation dans un corps à corps où je ne maitrise que bien peu de paramètres. Personne avant ce soir ne m’a jamais montré un chemin que j’aurais en d’autres circonstances refusé d’emprunter. Mais là, les doigts, les lèvres, la bouche d’Adèle m’emportent vers les cimes d’un vertigineux plaisir… qu’hier encore je jugeais… interdit ou contre nature. Lors de ces ébats « houleux », c’est elle qui suggère que nous introduisions ce que j’ai à portée de main. Mon réfrigérateur est donc mis à contribution.
Onze heures du matin… les onze coups sonnés par les cloches de l’église « Sainte-Libaire » me sortent de la torpeur d’un endormissement tardif. À mes côtés, les courbes, les pleins et les déliés, les formes de la belle Adèle sont là pour me rappeler que je n’ai nullement rêvé ce qui s’est passé. Entre nos deux oreillers aux taies froissées, l’orange de l’objet long qui traine là me fait me souvenir qu’il est préconisé de manger cinq fruits et légumes par jour. Il n’est pas dit comment les consommer ni par quel bout les prendre. Une réflexion qui me fait de suite sourire. Où vont se nicher les mauvaises blagues ? Et Adèle ouvre les paupières.
Sa patte minuscule entre en contact avec la mienne. Puis dans ce silence qui nous étreint, elle laisse aussi tomber quelques mots !
— Alors Mélanie… comment tu as trouvé cela ?— Hein…— Toujours aussi convaincue que nous n’avions pas le droit de…— Chut… tu sais bien que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. J’ai tout aimé… et tu peux revenir quand tu veux…
Tout est dit… génial et l’avenir nous dira si… tout est toujours aussi rose… mais je n’ai plus de qualificatifs pour décrire ce que je ressens en cet instant… Trop… trop… et bien plus encore…

Fin !
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