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Une chute de vélo

Chapitre 36

Déplacement professionnel

Hétéro
Sous les yeux d’Hervé, l’asphalte défilait, régulier, monotone, et hormis la signalisation routière visible dans la lueur des phares de sa voiture de fonction et les feux de position des rares véhicules qui roulaient à cette heure matinale, rien ne venait rompre la régularité de ce trajet. Avec Michel, son collègue dont il devrait prendre la succession dans quelques mois, ils étaient partis pour une grosse intervention chez un client historique. Hervé aurait pu faire cette série de contrôles seul, mais Michel avait tenu à l’accompagner pour le présenter au client, mais aussi, Hervé s’en doutait, pour lui faire ses adieux car la fonction de Michel n’était pas d’aller faire les interventions mais de gérer les tournées au mieux, or, Hervé avait toujours vu Michel faire le déplacement pour ce client là. En ce lundi matin, Hervé s’était levé très tôt et était fatigué. Depuis qu’il avait révélé son passé à Julie, une foule de questions, de doutes se bousculaient avec désordre dans son esprit et de ce fait, avait très mal dormi durant toute la semaine écoulée. Pourtant, bien qu’il se soit résolu à garder Julie auprès de lui, il redoutait toujours quelque coup du sort car il ne se sentait pas pour autant débarrassé de cette satanée malédiction. Un virage mal indiqué ou dont il n’avait pas remarqué la signalisation, l’obligea à freiner brutalement. A côté de lui, Michel fut réveillé par la secousse. — Ça va ? Tu veux que je te relaye au volant ? lui demanda-t-il.— Oui, je crois que c’est préférable. Je m’arrêterai dans le prochain village. Ils firent une halte dans le bourg suivant, sur le parking d’un resto-routier ouvert en permanence. Michel y but un café, et ils repartirent. Hervé voulut dormir un peu, cependant malgré la fatigue accumulée ajoutée à la conduite qu’il venait d’assurer, il ne trouva pas le sommeil alors que déjà, le jour pointait ses premières lueurs devant eux. Michel conduisait bien, mais roulait vite, ce qui n’aidait pas Hervé à dormir. Depuis l’accident de voiture de ses grands-parents, il gardait une certaine appréhension vis-à-vis de la vitesse sur la route. — Tu ne dors pas ? demanda Michel.— J’ai essayé, mais impossible…— Tu es jeune, c’est normal, tu es encore infatigable. Profite-en tant que tu peux. A ton âge, deux heures de repos par nuit me suffisaient.— J’ai pourtant du sommeil en retard.— Ah, je vois, c’est sûrement ta nana qui te saute dessus toute la nuit ! plaisanta Michel.— Non, ce n’est pas ça.— Ne me racontes pas de salades ! Je vois bien que tu n’es plus le même depuis que tu l’as rencontrée. Les petits yeux du matin, je ne les avais jamais vus chez toi avant. — Je ne te savais pas aussi observateur.— Elle t’a tapé dans l’œil hein ? — C’est compliqu酗 Alors simplifie : saute-là tant que tu peux, et si elle te plaque ou qu’elle ne veut plus, jette-là et prends la suivante !— Et c’est toi qui me dis ça ? Toi ? Avec ta femme et tes cinq enfants ? — Et comment crois-tu que j’en ai fait cinq ?— Il n’y a pas trente six possibilités…— Si justement ! — Que veux-tu dire ?
— Quelle est la femme parfaite pour contenter un homme ?— Celle qui est faite pour toi Michel. Je suppose que c’est la tienne puisque tu l’as épousée.— Mauvaise réponse. Il faut une femme belle, intelligente, riche, bonne cuisinière, qui soit une bombe au lit, et surtout, surtout … il faut que ces cinq femmes là ne se connaissent jamais !— Ha, ha ! Toujours le mot pour rire Michel ! — Je suis sérieux, mais il faut bien s’amuser non ? Hervé ne répondit pas immédiatement, il connaissait bien Michel, mais leurs discussions étaient toujours restées dans le cadre de leur métier et Hervé n’avait que très rarement évoqué sa vie privée avec lui, jusqu’à ces derniers jours durant lesquels  Michel n’avait pas ménagé allusions et sous-entendus parfois salaces. C’était la première intervention qu’il faisait avec lui chez un client depuis la fin de sa formation. Pour rester dans un domaine professionnel, Hervé demanda à Michel des précisions sur le client, ses équipements, car il n’était jamais intervenu chez lui et bien qu’il eu consulté sa fiche en préparant son matériel, il préférait diriger la conversation sur la prestation qui était prévue sur quatre jours. Son collègue ne lui n’apprit rien de plus, mais précisa qu’ils devraient dîner chez le patron de la société tous les soirs, ce qu’il savait déjà, car il le lui avait maintes fois rappelé.  Ils arrivèrent bientôt en vue de leur destination, avec une bonne avance sur l’horaire prévu. Ils passèrent les contrôles habituels à l’entrée de cet immense site industriel et Michel expliqua où se trouvaient les différents bâtiments dans lesquels ils allaient devoir intervenir, puis ils se dirigèrent à pied vers celui qui abritait les services administratifs, et signalèrent leur présence à la charmante jeune femme qui était à l’accueil. Elle les conduisit dans une salle toute proche, équipée d’une cafetière et de tout le nécessaire pour patienter. Elle leur proposa une tasse, mais Michel refusa pour les deux. En attendant l’arrivée du responsable du site, ils s’installèrent dans les fauteuils moelleux disposés autour de la table basse jonchée de magazines techniques. Ils n’eurent pas très longtemps à patienter. — Bonjour messieurs ! s’annonça une voix féminine derrière eux.— Bonjour Manutea ! répondit Michel en bondissant sur ses jambes pour lui faire la bise, je te présente Hervé, mon collègue qui me remplacera dès que je serai en retraite.— Ravie de faire votre connaissance Hervé, Michel m’a tant parlé de vous, j’avais hâte de vous rencontrer.— Bonjour madame, le plaisir est partagé, répondit poliment Hervé.— Oh, s’il vous plaît, pas de chichi entre nous, appelez-moi Manutea. Je vieillis d’un an à chaque fois que l’on m’appelle madame.— C’est entendu, Manutea.— Bien ! Vous êtes tel que Michel vous à décrit. Je suis enchantée de voir qu’il n’a pas exagéré. Vous êtes un bel homme, bien bâti. — Merci Manutea, répondit sobrement Hervé en lançant un regard interrogateur en direction de Michel qui lui répondit avec un regard entendu.— Tu as fais bon voyage Michel ? demanda Manutea. Mais pourquoi diable n’es-tu pas venu hier soir comme d’habitude ?— Je n’ai pas réussi à le convaincre d’arriver la veille, dit-il avec un signe de tête en direction d’Hervé. Tu sais, la jeunesse est vigoureuse. Elle peut se lever de bonne heure, rester fraîche et dispo toute la journée et même se coucher très tard sans subir les affres que le temps impose aux plus âgés comme moi. Que veux-tu, je fais presque partie des vieux maintenant, je n’ai pas le choix, je dois m’y faire.— Oh mon pauvre ! Hervé, vous devriez penser un peu plus aux autres. Regardez dans quel état est ce pauvre Michel après ce long trajet.— Je n’avais pas pensé qu’il pourrait être aussi fatigué par deux heures de route, ironisa Hervé, surtout que j’ai conduit presque tout le temps.— Je vous pardonne si vous promettez de ne pas trop me le surmener aujourd’hui.— C’est d’accord, je ferai le plus gros des contrôles. — Bien. Mais j’y pense, vous n’avez sûrement pas déjeuné ? Suivez-moi, nous allons y remédier. Manutea précéda ses prestataires deux étages plus haut par l’escalier. Le regard de Michel ne quitta pas un instant les cuisses gainées de bas noirs qui ondulaient dans leur jupe serrée. Il fit du coude à Hervé dès les premières marches afin d’être certain que son collègue ne rate rien durant l’ascension. Manutea s’effaça devant l’entrée d’un grand bureau luxueux dans lequel régnait une bonne odeur de café. Outre la moquette épaisse et la décoration très chic, il y avait une table ovale immense, qui devait probablement servir lors de réunions. Les fauteuils qui l’entouraient étaient à l’image du reste : élégants et probablement très confortables. Une magnifique servante tout en chêne était accolée au mur. Sur la droite de ce meuble, trônait une cafetière d’où émanait la bonne odeur qui leur chatouillait les narines, et qui éveilla du même coup leur appétit. Engoncée dans sa jupe droite, Manutea s’agenouilla difficilement devant et ouvrit une porte qui dissimulait des plateaux, des tasses, des verres et des couverts. — Tu veux bien m’aider Michel ? demanda Manutea. A cette heure, je ne dispose pas encore de tout mon personnel. Mais c’est très bien, ainsi je pourrai avoir le plaisir de te servir ton petit déjeuner. Michel se saisit d’un plateau sur lequel Manutea disposa tout le nécessaire pour une collation digne des meilleurs hôtels qu’il déposa sur la grande table. Ensemble, ils répétèrent l’opération trois fois. Hervé devina facilement que le responsable était attendu et qu’ils allaient se restaurer avant d’attaquer les contrôles. Manutea déposa une bouteille de jus d’orange, des biscottes, des viennoiseries et des sachets de thé, le tout extrait de l’ouverture voisine.  — Mais asseyons-nous, mon mari ne va plus tarder. Il était à la réception, à l’autre bout du site, alors je l’ai fait mander par mon assistant, car il court plus vite que moi, surtout avec mes talons.— Merci pour cette délicate attention, mais nous aurions pu nous en passer, déclara Hervé.— Pour aller travailler tout de suite ? s’étonna Manutea.— Hervé ? Oh oui ! renchérit Michel, il ne pense qu’au travail et ne sait pas prendre du bon temps, enfin jusqu’à ces dernières semaines… C’est une vraie machine, une fois lancé c’est difficile de l’arrêter.— Mais quel rabat-joie vous faites Hervé ! Laissez-moi profiter un peu de Michel. Je ne peux le voir que deux fois par an, ce n’est déjà pas beaucoup, alors si vous le monopolisez pour les contrôles… Hervé regarda d’un air perplexe cette femme qui préparait le café de son collègue avec une attention si particulière qu’il s’en dégageait une ambiance étrange, polissonne, tant les regards échangés avec Michel se faisaient doux et langoureux. Sa silhouette aux courbes élégantes se mariait parfaitement avec sa peau cuivrée et son visage souriant. Proche de la soixantaine, et bien qu’elle ait quelques rides, elle était toujours séduisante dans ses vêtements noirs moulants. Elle flirtait avec la limite de la séduction et avec un soupçon de sensualité de plus, elle eut tôt fait de se transformer en aguicheuse experte. Elle lui faisait penser à une chatte, douce et calme quand tout allait bien, mais il pressentait qu’elle puisse devenir tigresse si on la contrariait. Jamais encore il n’avait vu Michel avec ce sourire béat d’adolescent impatient de découvrir quelque chose d’interdit. Ses yeux qui suivaient le moindre geste de Manutea, étaient comme un missile : verrouillés sur leur cible. Cette attitude valait tous les aveux : il y avait entre eux une attirance mutuelle, peut-être même plus.  — Hé bien Hervé ? Vous n’avez pas faim ? Vous n’aimez pas ? Il vous manque quelque chose ?— Non, rassurez-vous, tout est parfait, seulement vous avez préparé quatre plateaux et nous ne sommes que trois.— Vous attendez Maurice ? Comme c’est charmant. Vous pouvez attaquer les croissants, mon mari a déjà déjeuné. Il va probablement arriver en coup de vent et repartir travailler toujours aussi vite. Que voulez-vous, j’ai épousé un courant d’air… Quelques pâtisseries plus tard, Maurice arriva enfin.  — Chéri ? Michel et son collègue sont arrivés, annonça Manutea.— Bonjour Maurice, salua Michel. Comment vas-tu ?— Très bien Michel. Bonjour, je suis très content de te revoir… Vous êtes Hervé, c’est bien ça ?— Exact, répondit-il en se levant pour lui serrer la main, bonjour monsieur. — Ravi de faire votre connaissance, dit Maurice en l’observant attentivement. Vous êtes encore mieux que l’image que je m’étais construite de vous.— Ah ? s’étonna Hervé. A ce point ? Vous avez donc reçu une description physique de ma personne ?— Oui. Je pense que vous ferez parfaitement l’affaire.— Ah ? Que dois-je en déduire ?— Hum ! fit Michel. Et si nous discutions de notre intervention. Quel est le premier atelier prévu ?— Hé bien, sembla réfléchir Maurice à voix haute, j’avoue que je suis très tenté de commencer par la fin. Qu’en dis-tu ma chérie ?— Non trésor, tu sais bien que je dois voir plusieurs candidats pour le poste de comptable adjoint ce matin. Et toi, tu as réussi à régler ce problème de livraison de ce matin ?— C’est en cours… De ton côté, pour le comptable, prends ton temps, je n’ai pas envie d’en changer dans deux mois. Il faut qu’il reste cette fois.— Manutea est la DRH de l’entreprise de son mari, expliqua Michel à son collègue. Hervé compara la silhouette de Manutea avec celle de Maurice à peine plus grande. Il se surprit à penser qu’aucun des deux ne devait dépasser Rémy ou même Julien qui n’étaient déjà pas bien grands. Cependant, tous deux s’accordaient plutôt bien ensemble. Ils donnaient une impression de décideurs, sûrs d’eux et distingués aussi bien dans leur tenue vestimentaire que dans leur attitude. Si Manutea semblait calme et posée, Maurice était en permanence en train de bouger, ce qui le classa immédiatement dans la catégorie des « petits secs nerveux » tant il semblait pressé de tout faire très vite pour passer à la suite. Malgré le large choix de gourmandises à sa disposition, il ne prit qu’un café sans sucre, qu’il avala d’un trait. — Bien, dit Hervé, et si nous commencions ?— Excellent, renchérit Maurice, plus vite nous débuterons, plus vite nous finirons ! Suivez-moi, je vous guide jusqu’au premier atelier.— Michel, tu veux bien que nous nous occupions des formalités administratives tout de suite ? Je crains de ne pas avoir la disponibilité plus tard.— Avec plaisir Manutea ! Je te rejoins dès que possible Hervé. Hervé passa à sa voiture, se chargea de deux lourdes mallettes contenant une partie de ses outils et emboita le pas de son guide qui le précéda dans le dédale de couloirs qui les conduisirent jusqu’à l’atelier où les premiers contrôles étaient prévus. Hervé déposa son matériel devant l’armoire qu’il devait vérifier. Maurice s’excusa de laisser Hervé seul, mais il devait s’assurer que le problème en cours soit résolu. Une bonne demi-heure plus tard, Michel, vint le rejoindre. — Alors, ces formalités administratives ? demanda Hervé.— Elles sont expédiées… répondit Michel un grand sourire aux lèvres, ce sont des choses qu’il ne faut pas laisser traîner…— Pourquoi as-tu donné ma description physique à nos clients ? C’était important ?— Pour eux, oui… Tu verras ce soir, tu sais que nous dînons chez eux ?— Oui Michel, tu n’as pas arrêté de m’en parler. Tu les connais depuis longtemps ?— Assez pour que l’on soit devenus des amis... proches.— Je préfère ne pas mélanger le travail et les amis pour ma part.— C’est un tort ! Je n’ai jamais eu le moindre problème avec eux. J’espère que tu poursuivras sur la même voie. Maurice est un type épatant et Manutea une femme formidable, pleine de ressources et de charme. Tu as vu ses jambes !— Ah, nous y voilà… Oui, et j’ai aussi vu comment tu la regardais. Tu ne l’as quasiment pas quittée des yeux. Son mari pourrait mal le prendre.— Aucun risque de ce côté. Fais-moi confiance.— Bon en t’attendant, j’ai terminé ici. On passe à la suite ? Michel lui montra leur prochain point de contrôle et ils se mirent au travail. Peu après midi, Manutea vint les chercher pour le déjeuner. Ils la suivirent jusqu’à la cantine où ils prirent leur repas avec Maurice dans un salon particulier. Durant cette pause, Hervé fût pressé de questions qui s’orientèrent assez vite sur sa vie personnelle, ses loisirs, ses habitudes, ses goûts, sa vie sentimentale. Il resta toujours poli mais systématiquement très vague dans ses réponses car il souhaitait conserver une certaine distance par rapport à ce couple dont il faisait tout juste la connaissance. Puis Maurice qui dirigeait la conversation depuis le début questionna Michel. — Et toi Michel, que feras-tu une fois retraité ?— Je pense que je prendrai quelques mois de vacances, histoire de visiter le vaste monde. — Avec ta femme et tes enfants ?— Ah non ! Sans les enfants ! Les deux premiers ont leur studio en ville pour leurs études, les autres seront confiés à ma sœur.— Tu vas prendre du bon temps et surement remettre le couvert avec ta femme, s’amusa Manutea.— Un sixième ? Tu rigoles, nous sommes trop âgés.— Foutaises ! s’exclama Maurice, si je compte bien ça lui fera quarante trois, et cela reste fort possible, surtout chaud comme tu es.— Hé oui, confirma Manutea, c’est ça quand on va chercher une jeunette de vingt ans de moins que soi.— Dix-neuf, corrigea Michel, pas vingt.— Oh, c’est presque pareil, là tu chipotes, tu tentes de te rajeunir, c’est bien inutile du reste. Ta femme t’adore, et tu es toujours très séduisant. Qu’en pensez-vous Hervé ? N’est-il pas attirant Michel ?— Je n’en sais rien.— Et ce n’est pas d’être en retraite qui l’empêchera de tirer un coup. Hein Michel ?— Hélas, je ne vais plus pouvoir tirer tout ce qui bouge, sauf dans l’intimité et avec discernement... Ce n’est pas comme Herv酗 Mais enfin Michel ?— Savez-vous qu’il a rencontré il y a environ deux mois, une fille dont il n’a rien voulu me dire, mais qui lui pompe son énergie comme un vampire le ferait de son sang. Depuis qu’il l’a rencontrée, il a fréquemment des petits yeux et les paupières lourdes, surtout le lundi matin. Je suis impatient de la connaître.— Michel… C’est ma vie privée.— Taratata ! Il y a une femme derrière ta récente fatigue chronique du lundi matin, asséna Michel.— Ou peut-être même plusieurs, suggéra Manutea en dardant un regard de braise en direction d’Hervé.— Alors ? questionna Michel, comment s’appelle-t-elle ? Aurais-tu une photo pour nous faire saliver ? — Je n’en ai pas Michel.— Oh que c’est petit ça ! Je suis persuadé que tu en as une sur toi, probablement même plusieurs.— Non Michel.  — Je suis certain que si elle l’apprenait, elle n’en serait pas très heureuse. Alors, dis-nous au moins son prénom. Décris-la-nous. Hervé ne répondit pas, il ne comprenait pas l’attitude de ses clients, et encore moins celle de son collègue, mais se refusait à faire un esclandre dans un contexte professionnel, pourtant il lâcha quand même un soupir à l’attention de Michel. — Michel, dit alors Maurice d’une voix curieusement calme, ne force pas Hervé à te parler de cette personne qui occupe ses jours de repos. Tu lui demandes la photo d’une femme alors qu’il y en a peut-être plusieurs ou qu’il s’agit peut-être même d’un homme…— Quoi… s’étrangla Michel. Hervé serait … ?— Ce n’est là qu’une simple supposition Michel. Mais cela pourrait expliquer le fait qu’il ne t’en parle pas. Il souhaite probablement éviter de te choquer ou de te mettre mal à l’aise.— Est-ce là la vérité ? demanda doucement Manutea. Rassurez-vous, nous sommes très ouverts, et il n’est pas dans nos habitudes de juger les autres. Vous pouvez nous en parler, cela restera entre nous.— Excusez-moi, dit Hervé en se levant, je n’ai pas l’habitude d’étaler ma vie privée et j’ai du travail, je retourne à mes vérifications. Hervé quitta le salon rapidement sans que personne ne tente de le retenir. — Alors Michel ? demanda Manutea lorsqu’Hervé fut sorti, que se passe-t-il avec ton remplaçant ?— Bah, il doit être encore trop coincé du cul… Mais je suis certain qu’il a rencontré une femme et pas un mec, c’est lui qui me l’a dit.— Il a très bien pu te mentir… pour se protéger.— Possible, enfin dommage pour nous. S’il était resté célibataire je pense qu’il aurait été plus réceptif à votre proposition.— A notre proposition à tous les trois, lui rappela Maurice. Tu crois que c’est mort ?— J’en ai bien peur.— Rien n’est jamais perdu. Laissez-moi faire, décida Manutea. Vous deux, ne lui parlez plus de sa rencontre. Plus aucun sous-entendu jusqu’à ce soir. Vous viendrez quand même dîner chez nous ?— Oui, il est trop poli et trop bien éduqué pour refuser un repas à un client, il viendra, confirma Michel.— Parfait, on garde le même objectif et les mêmes rôles ? demanda Manutea.— Oui, je ne vois aucune raison de modifier ce que nous avions prévu. Cela corse juste un peu la partie, mais ce n’en sera que plus intéressant.— Bon, dans ce cas, c’est toujours ok pour moi, confirma laconiquement Michel.— Puisque la partie devient plus difficile, je crois qu’il faut prévoir une gratification supplémentaire pour qui décidera Hervé à participer. Messieurs, êtes vous prêts à laisser la main pour toute une soirée dans ce cas ?— Pas de problème pour moi ma chérie.— D’accord aussi, confirma Michel.— Très bien messieurs. Au travail. Dans le courant de l’après-midi, Hervé et Michel, s’occupèrent de leurs vérifications, et pour les rares paroles qu’ils échangèrent, ils s’en tinrent au domaine professionnel. Lorsque le bruit caractéristique de talons aiguilles percutant le sol de béton se fit entendre dans l’atelier, de nombreux regards se tournèrent dans leur direction, les ouvriers se rincèrent l’œil sur les jambes qui commandaient ces chaussures tout en poursuivant leur tâche de l’autre. Manutea approchait et ne faisait pas dans la discrétion, elle traversa tout l’atelier et se planta devant Hervé. — Pouvons-nous nous entretenir quelques instants sans perturber vos contrôles ?— Bien sûr.— Laisse-moi ta fiche, je la terminerai si cela dure un peu, précisa Michel. Prenez tout votre temps.— Cet escalier, indiqua Manutea, il y a une salle de réunion vide tout en haut. Hervé gravit les marches, dans son sillage, le rythme régulier des talons qui martelaient les plaques métalliques attira encore une fois sur leur propriétaire un bon nombre de paires de prunelles. Sur le couloir aérien qui desservait la rangée de bureaux utilisés par les contremaîtres, Manutea le dépassa, tira une clé de la poche de sa veste, ouvrit la porte et s’effaça pour laisser entrer Hervé dans la dernière salle aux vitres opaques. Elle profita de son passage devant elle pour lui glisser la main dans le dos depuis les omoplates jusqu’aux reins. — Prenez un siège, je vous en prie. — Merci.— Souhaitez-vous un café, une boisson fraîche ? Nous avons tout ce qu’il faut ici. Je me ferai un plaisir de vous servir.— Merci, ne vous donnez pas cette peine.— Comme vous voudrez, moi je vais prendre un café. Elle prépara son café en prenant tout son temps et même plus que nécessaire, cependant Hervé ne fit aucun commentaire attendant patiemment qu’elle ait terminé. — Vraiment rien de rien ? insista-t-elle.— Certain.— Tant pis… Je suis toutefois sûre qu’un petit jus de fruit vous aurait fait le plus grand bien. Il fait si chaud dans ces ateliers… J’ai ici d’excellents jus d’ananas, d’abricots, de pêches. J’aurais tant aimé vous offrir un petit mélange de ma composition. Pas de regrets ?— Si cela vous fait plaisir à ce point, je veux bien.— Ah ! Merci Hervé. Vous m’en direz des nouvelles. Manutea, ouvrit plusieurs bouteilles qu’elle sortit du frigo et confectionna un mélange qu’elle remit à Hervé en laissant bien ses mains au contact des siennes lorsqu’elle lui remit le verre. Elle le contourna ensuite en glissant sa main tout le long de l’avant bras d’Hervé, laissant sa main sur son épaule assez longtemps. — Vos mains cachent une douceur insoupçonnable mon cher…— Merci, ce breuvage est excellent. Mais vous vouliez m’entretenir d’un point particulier je crois ?— Voilà Hervé, expliqua Manutea en prenant place face à lui, je vais aller droit au but : je tiens à vous présenter nos excuses à Maurice et moi-même pour ce qui s’est passé lors du repas ce midi. Nous avons étés indiscrets envers vous, et jamais nous n’aurions dû vous questionner de la sorte. Comme vous l’avez sûrement constaté, Michel est bien plus qu’un prestataire, au fil des ans c’est devenu un ami… proche, je dirais même intime. Nous nous sommes laissés emportés par cette proximité. Vous avez rencontré quelqu’un, femme ou homme, et c’est très bien car les êtres humains ne sont pas faits pour vivre seuls. Alors quelle que soit votre situation, nous n’avons pas à y mettre notre grain de sel, mais j’insiste sur ce point : sachez que nous sommes très tolérants et nous ne portons pas de jugement. Aussi, si vous désirez nous faire part de votre situation, ce sera avec grand plaisir que nous vous écouterons et personne d’autre n’en sera informé, je vous en donne ma parole.— Je suis désolé Manutea, je n’ai pas l’habitude d’étaler ma vie privée, qui plus est dans un cadre professionnel et de surcroît à des personnes que je ne connais que depuis peu.— Je comprends Hervé, c’est pour cette raison que j’ai tenu à vous présenter nos excuses. Voyez-vous, avec tout le travail que nous avons, nous décrochons souvent du boulot durant la pause de midi. Sinon il y aurait de quoi devenir fou, comprenez-vous ? Ce midi, nous n’étions plus des clients, mais des amis.— Pour ma part, j’étais resté dans un cadre purement professionnel.— Je m’en suis rendue compte trop tard. Pour nous faire pardonner, vous pourrez nous poser toutes les questions indiscrètes que vous souhaiterez sur nous au cours du dîner de ce soir, chez nous, auquel vous étiez déjà cordialement invités avec Michel. J’espère qu’il vous en a informé ?— Oui, il m’en a averti, et même plusieurs fois.— Très bien, nous pouvons compter sur votre présence ce soir ?— Oui, je viendrai.— Parfait, nous pourrons alors bavarder, parler de tout sauf du boulot et faire plus ample connaissance. Je vous garantis que nous répondrons avec plaisir, sans détour ni mensonge à toutes vos questions que j’espère curieuses, coquines, voire osées. De notre côté, nous serons à votre écoute si vous en éprouvez le besoin, mais nous ne vous interrogerons pas, même si je brûle d’envie de connaître certains détails vous concernant.— Je ne suis pas indiscret, ni curieux à ce point.— Mais si, vous l’êtes, cependant, vous ne vous l’avouez pas, ou vous ne voulez pas le laisser paraître. C’est normal, vous vous placez dans la position de prestataire de votre client. Mais ce soir, il ne sera pas question de ça, nous serons juste des personnes qui désirent faire connaissance, la vôtre particulièrement, dans un cadre qui sera tout, sauf professionnel. En serez-vous capable ?— Je ferai de mon mieux.— Je n’en doute pas une seule seconde. Et même si la femme que je suis n’aime pas vieillir, je suis terriblement impatiente d’être à ce soir, d’en apprendre plus sur vous et de vous voir dans une tenue moins respectueuse du protocole des relations entre les entreprises et leurs clients. A présent, je vous laisse à vos occupations. Je vous remercie de m’avoir écoutée et j’espère que vous m’avez bien comprise.
Je tiens à remercier les lecteurs qui suivent cette histoire, oui, vous, qui avez lu jusqu’ici, ceux qui votent pour, ceux qui m’ont laissé un ou plusieurs commentaires. Vous m’avez donné envie de poursuivre l’écriture des suites. Je voulais aussi exprimer ma gratitude envers les participants au forum, qui ont distillé ici et là des conseils et tutoriels sur l’écriture, cela m’a permis de progresser en orthographe, conjugaison, rédaction et fluidité de lecture. 
Pour les lecteurs joueurs, il y a une réplique tirée d’un film, disséminée dans ce chapitre. Saurez-vous les identifier ?Rendez-vous sur The Mandrakke’s stories game... dans la catégorie Fun pour participer
A tous, MERCIMANDRAKKE
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