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Une chute de vélo

Chapitre 37

Cauchemar hôtelier

Hétéro
Manutea se leva, signifiant ainsi que la discussion était close. Hervé retourna à ses vérifications tandis qu’elle resta quelques instants supplémentaires dans la salle de réunion avant de repartir en faisant une nouvelle fois claquer ses talons et briller quelques globes oculaires supplémentaires sur son passage. Le soir arriva vite, Michel et Hervé passèrent à leur hôtel se rafraichir avant de reprendre la route pour se rendre chez leurs hôtes. Michel indiqua le chemin à prendre avec une certaine fébrilité. Il était vêtu très décontracté : une simple chemisette et un pantalon ample. Pour sa part, Hervé avait passé un pantalon gris, une chemise blanche impeccable et une cravate.Ils arrivèrent assez vite devant une grande maison à l’écart d’un village. De hautes haies de thuyas bordaient la propriété ce qui empêchait d’en voir autre chose que le toit depuis l’extérieur. Mais une fois la grille franchie, les visiteurs purent admirer le parc immense et soigneusement entretenu. La voiture fut rangée sur le côté, devant un bâtiment annexe qui devait probablement servir de garage d’après la largeur des ouvertures. Sur le large perron, à l’ombre du chaud soleil de la fin d’après midi et qui occupait pratiquement une moitié de l’imposante bâtisse, Manutea s’affairait à dresser une table ronde, tandis que Maurice, pieds nus en short court et torse nu installait des chaises en rotin autour. Dans un registre bien différent de celui de la journée, sa femme avait troquée ses talons aiguilles pour des tongs. Le strict tailleur noir avait été remplacé par un paréo rouge noué à sa taille. Sa longue chevelure rangée en un chignon serré plus tôt, s’étalait à présent sur son dos et ses épaules. Sa poitrine, invisible à l’usine, était à présent parée d’un simple maillot de bain d’un bleu lagon. Cette pièce de tissu semblait vrillée entre les deux protubérances qu’elle était sensée dissimuler et l’aspect légèrement chiffonné de étoffe associée aux fines bretelles, produisait l’effet inverse. Elle était très différente de son attitude de la journée et Hervé se surprit à penser que sa tenue irait parfaitement sur Julie pour leurs prochaines vacances qu’il était en train de préparer dans la plus grande discrétion avec l’aide de Gordon.— Bonsoir mes amis. Manutea, tu es toujours superbe le soir, complimenta Michel. J’ai déjà l’impression d’être en retraite.— J’espère que tu iras en vacances dans mes îles.— Si toutes tes compatriotes sont aussi belles que toi, je pourrais même être tenté d’y rester, plaisanta-t-il.— Ne dis pas de bêtises Michel, tu ne saurais plus où donner de la tête en moins de dix minutes, plaisanta Maurice. Elles sont toutes plus belles les unes que les autres.— J’imagine que ton choix à été difficile Maurice, questionna Michel.— Oh non, ce n’est pas moi qui l’ai choisie, mais bien l’inverse, et j’en suis ravi. Ne trouvez-vous pas ma femme magnifique Hervé ?— Je mentirais en affirmant le contraire, répondit-il sobrement.— Merci Hervé, vous êtes gentil. Mais pourquoi vous êtes-vous habillé ainsi ? Nous ne sommes plus au travail, lui dit Manutea en s’approchant de lui. Je vous l’avais précisé tout à l’heure. Laissez-moi vous dégager de ce nœud avant qu’il ne vous étouffe.Sans lui laisser le temps de réagir, Manutea se colla à lui et retira d’un geste habile la cravate qu’elle enroula à son poignet, posa ses mains sur les épaules d’Hervé, les glissa vers la chemise dont elle défit les trois premiers boutons sans se préoccuper de ses protestations. Elle en profita pour lui caresser les épaules et le torse par-dessus sa chemise.— Voilà Hervé, vous serez plus à l’aise ainsi. Mais j’apprécie l’effort vestimentaire que vous avez fait. Que pensez-vous de ma tenue ?— Le contraste avec la journée est saisissant. On pourrait presque penser que vous n’êtes plus la même.— Mais je ne suis plus la même ! A l’usine, je me dois d’être la DRH qui est en plus la femme du patron. Ici, on oublie tout ça, on se lâche, on profite du moment, de la douceur du soir. Donc à partir de maintenant, on oublie le boulot, on y passe déjà la journée, c’est amplement suffisant. Alors, je ne veux plus en entendre parler ce soir. Tu as compris trésor ? ajouta-t-elle en regardant son mari. Si j’entends le patron parler, je demande le divorce, je kidnappe Michel… et sûrement aussi Hervé, et je repars dans mes îles où tu ne me retrouveras jamais !— Oui, c’est entendu, répondit Maurice en riant de la plaisanterie de sa femme.— Et vous deux, reprit-elle, vous n’êtes plus nos prestataires et nous ne sommes plus vos clients. Hervé, on va commencer par se tutoyer, aussi bien Maurice que moi. Le premier qui ne respecte pas ces règles, aura un gage décidé par les autres, et cela vaut aussi pour moi. Tout le monde est d’accord ?— Pour le tutoiement, je risque de déraper si ça ne vient pas naturellement.— Alors Hervé, nous allons te faciliter les choses, susurra Manutea. Tenue de plage pour tous !Son paréo fût à terre à peine sa phrase terminée, son absence révéla un bas de maillot assortit à la pièce du haut. Cet ensemble sur son corps cuivré était ravissant. Pour parfaire son effet, elle tourna sur elle-même pour qu’Hervé puisse bien l’observer. Maurice eut tôt fait de retirer son short sous lequel il était déjà en slip de bain noir. Michel ôta fébrilement sa chemisette, son pantalon, et exhiba un calcif rouge, lui aussi en modèle de bain.— Si j’en crois ce que je vois, vous aviez déjà tous prévu cette tenue, fit remarquer Hervé. Je n’en ai pas été averti et donc, je n’ai rien prévu en ce sens.— Et alors ? souffla Michel.— J’ai été invité à un dîner, pas à faire bronzette.— Oh Hervé… Je suis navrée, j’ai oublié de t’en parler cet après-midi. Je te proposerais bien un modèle de mon homme, mais il est évident que tu ne rentras pas dedans sans le lui abîmer. Je suis persuadée que tu seras parfait en sous-vêtements, et comme je suis la responsable de cette situation, tu vas me donner un gage.— Il n’est pas dans mes intentions de me dévêtir plus et encore moins de vous donner un gage.— Tu devais la tutoyer ! Un gage pour Hervé, rugit Michel.
— Non Michel ! Ça ne fait rien, Il peut très bien rester ainsi après tout. Je regrette d’avoir omis ce détail lors de notre discussion Hervé. Viens, nous allons boire un verre, tu te sentiras bien mieux après.Maurice servit un cocktail maison, réalisé à base de rhum qu’il avait préparé lui-même en suivant une recette originaire du village dans lequel Manutea avait vu le jour et grandit. Hervé précisa qu’il ne buvait habituellement pas d’alcool, mais qu’il ferait une exception. Il goûta le breuvage qu’il trouva doux et très fruité. Il fut questionné par Maurice et sa femme sur des généralités : ses prochaines vacances, ses préférences sur des sujets divers, mais assez peu sur sa vie privée et sentimentale, car dès que le sujet s’en approchait, il devenait bien plus vague dans ses réponses ou bottait en touche. A l’inverse, Maurice et Manutea livrèrent pas mal de choses sur elle et son époux : leur rencontre au cours d’un voyage d’agrément de Maurice qui était revenu trois fois de suite en vacances au même endroit la même année, juste pour la revoir, leur idylle qui en était née, son déménagement sur le continent pour suivre son amour, leur mariage puis enfin la naissance de leurs deux garçons qui poursuivaient maintenant leur scolarité loin du foyer familial ; le premier à l’étranger en commerce international, le second dans la capitale, en droit juridique des entreprises. Sans détour, elle évoqua leurs fréquentes vacances dans ses îles natales, notamment l’une d’elles qui était très peu connue des touristes et surtout naturiste. Maurice expliqua le bonheur qu’il avait eu d’y séjourner et d’avoir pu rester plusieurs jours sans aucun vêtement. Sa femme précisa qu’il avait eu du mal la première fois, mais qu’une fois ses complexes évaporés, il avait adoré.— As-tu déjà tenté cette expérience Hervé ? demanda Maurice.Le regard d’Hervé passa sur chaque personne et s’arrêta plus longuement sur son collègue qu’il soupçonnait de plus en plus de l’avoir amené dans un traquenard pour lui soutirer des informations qu’il considérait comme privées.— Allez Hervé ! Ne fais pas ton timide, l’encouragea Michel. Moi aussi je l’ai fait, c’est plus facile qu’on ne le pense.— Ce que Michel ne dit pas, précisa Manutea, c’est qu’il était lui aussi très réticent au départ. Il nous en a fallu des palabres pour le décider.— C’est vrai, admis-t-il. Mais je suis très heureux que tu ais insisté.— Alors Hervé ? Y as-tu déjà pensé ? Ou peut-être que tu l’as déjà fait ?— Oui, répondit finalement ce dernier, et je le fais même tous les jours.— Ah ? s’étonna Michel, je ne m’en serais jamais douté.— Cela vous semblera sûrement étrange, expliqua Hervé en buvant une gorgée de son verre pour marquer volontairement une pause, mais à chaque fois que je prends une douche, je suis entièrement nu…Maurice éclata de rire lorsqu’il vit le visage de Michel se décomposer en comprenant la plaisanterie.— Je renonce, soupira Michel. Il est plus têtu qu’une vieille mule acariâtre à qui on annoncerait qu’elle a ses règles pour la dernière fois.— Ah ? Mais à quoi renonces-tu donc ?— A toi. Tu ne sais pas ce que tu es en train de louper.— Et si tu avais pris la peine de m’expliquer avant de me demander de t’accompagner pour cette intervention ? Car, Michel, ne me prends pas pour un lapin de quinze jours, d’autant plus que c’est toi qui m’a formé. Tu aurais très bien pu faire ces contrôles sans moi…— J’avais dit que l’on ne parlait plus de boulot !— Désolé Manutea, du reste vous avez raison… Très bon ce breuvage Maurice. Serait-ce trop demander que d’en avoir un autre ?— Avec plaisir !— Pourtant tu avais dit que tu ne buvais pas d’alcool.Hervé ne releva pas la remarque de son collègue et attendit que Maurice lui remplisse à nouveau son verre, tandis que Michel vidait le sien d’un trait pour en redemander un autre aussi.— Hervé, je voulais te présenter des gens charmants, ouverts et très accueillants, et toi tu es plus fermé qu’une huître perlière, reprocha Michel. Je suis déçu.Hervé examina le contenu de son verre comme s’il n’avait pas entendu la remarque de son collègue. Il cherchait une réponse qui fermerait la porte à ces insinuations sans mettre une mauvaise ambiance dans cette soirée, mais il ne trouvait rien à dire qui lui convienne et surtout qui n’envenime pas la discussion.— Viens Hervé, lui dit Maurice, allons marcher un peu tous les deux, je vais te faire visiter les dépendances.Ils firent le tour de la maison en marchant dans l’herbe courte, Maurice pied nus et Hervé en chaussures. A part une pelouse parfaitement entretenue parsemée de sculptures dont certaines faisaient office de fontaines et quelques buissons de fleurs, il n’y avait rien de très extraordinaire. Cette visite n’était d’ailleurs qu’une excuse car Maurice le conduisit rapidement du côté qui était encore en plein soleil, lui montra la piscine de taille respectable et aux contours ouvragés. A quelques mètres d’elle un autre bassin plus petit aux bords très épais était présent. Il était équipé d’une échelle pour y entrer car il n’était pas enterré.— Voici quelque chose que tu ne connais certainement pas Hervé : un bain à bulles. C’est hyper relaxant. De l’eau bien chaude et des bulles qui remontent du fond et viennent te masser partout.— Ah ? Effectivement, je ne savais pas que cela existait.— Nous pourrons y passer un moment après le repas, ça fait un bien fou après une dure journée de travail.— Je n’ai pas l’impression d’avoir passé une journée rude à ce point.— Il n’est pas nécessaire d’être épuisé pour en profiter. Cela ne fait que quelques mois que j’ai fait installer ce dispositif tout nouveau. Pour tout te dire, il n’est pas encore commercialisé, c’est un des prototypes de présérie que son concepteur m’a cédé car ma société à fabriqué certaines pièces pour sa mise au point. Tu verras, c’est vraiment relaxant.— Maurice, je n’ai pas plus de maillot de bain maintenant qu’il y a dix minutes…— Je sais Hervé. Ma femme est parfois tête en l’air… Mais il n’est pas absolument nécessaire d’avoir un maillot pour y prendre place. C’est même bien mieux sans, les bulles peuvent ainsi passer vraiment partout. Qu’en penses-tu ?— J’en pense, que si hier, on m’avait annoncé que ce soir, un homme me proposerait de prendre avec lui et totalement nu, un bain avec des bulles, j’aurais rit aux éclats.— Il y a de la place pour nous tous en même temps comme tu peux le constater.— Je vois.— C’est le plus gros modèle en cours de développement. Il est prévu pour six personnes de corpulence normale.— Il y a effectivement pas mal de place !— Tu pourras l’essayer tout à l’heure. Et si tu ne veux pas te dévêtir devant nous, tu pourras y prendre place tout seul.— Pourquoi pas, nous verrons plus tard.— Allez viens, passons à table, tu dois avoir une faim de loup bâti comme tu es. Tu pourras y penser tranquillement et nous en reparlerons après le café.Lorsqu’ils revinrent sur la terrasse, Manutea était sur les genoux de Michel, pendue à son cou. Maurice n’eut pas la moindre réaction en découvrant la scène et continua sa conversation avec Hervé comme si de rien n’était. Les très forts soupçons d’Hervé quant à la finalité de la soirée se transformèrent en certitudes absolues.— Vous en avez mis du temps ! s’exclama Manutea, nous étions prêts à vous envoyer des secours… Heureusement que Michel m’a tenu compagnie pour me faire patienter.— Certaines choses sont plus efficaces quand on prend son temps, répliqua Maurice. C’est pourquoi je ne me suis pas précipité.—Michel, décida Manutea, avec Maurice, tu vas t’occuper des grillades, tandis qu’Hervé m’accompagnera pour chercher les salades dans la maison.— Je vais plutôt m’affairer devant le barbecue, répondit Hervé, si une braise venait à jaillir du feu, vous seriez brulés. Etant le seul encore habillé ici, l’unique risque que je prends est d’abimer un vêtement, c’est plus prudent ainsi.Hervé se dirigea sans hésitation vers le barbecue en pierre et prit ainsi de court les trois compères. Il n’avait aucune envie de se ridiculiser en entrant dans leur jeu qui allait immanquablement les conduire vers une soirée des plus légères au cours de laquelle il ne pourrait cacher son souci d’érection. Il savait bien que Julie ne serait pas jalouse de Manutea, mais il ne voulait pas avoir de relations sexuelles avec d’autres sans sa présence. De plus, par principe, il ne souhaitait pas mélanger le travail et le plaisir. Il vérifia les braises avec le tisonnier et positionna la grille sans se préoccuper des autres. Ce fut Manutea qui lui apporta un plat rempli de saucisses, d’escalopes et de côtelettes.— Hervé ? Je peux te poser une question indiscrète ?— Ça dépend... Que prendrez-vous Maurice ? répondit-il en se saisissant de la pince à saucisses et en pivotant pour tourner le dos à Manutea.— Une côtelette pour commencer, et une grosse saucisse ensuite, peut-être même deux.— Pareil pour moi Hervé, précisa Michel.— Et vous Manutea ?— Toi, Hervé…— Une escalope m’ira très bien, indiqua-t-il alors qu’il avait parfaitement saisit l’allusion, et vous ?— Hervé, s’il te plaît, réponds-moi franchement, et pas avec tes formules d’esquives dignes d’un politicien en difficulté lors d’un débat électoral.— Dites toujours…— Michel m’a dit que tu as rencontré une personne il y a peu.— C’est exact.— Tu tiens beaucoup à cette personne ?Hervé ne répondit pas et déposa la viande sur le grill sans regarder cette femme qui l’interrogeait ainsi sur sa vie privée sans la moindre gêne et avec une indiscrétion sans nom alors qu’elle lui avait promis l’inverse plus tôt dans l’après midi.— S’il te plaît… Réponds-moi.— … Hé bien oui, je tiens à elle… J’y tiens même énormément, bien plus que je ne saurais l’exprimer.— Etes-vous…mariés ?— Non.— Est-ce que vous vivez ensemble ou séparément ?— Ensemble, soupira Hervé.— Cela n’a pas l’air de t’enchanter…— Si, bien au contraire, c’est cet interrogatoire qui ne m’enchante guère.— Hervé, nous avions prévu de t’inviter à dormir ici ce soir… avec nous, après la piscine à bulles.— Sans m’avoir demandé mon avis au préalable.— Nous souhaitions faire ta connaissance avant. Michel t’a fort bien décrit, enfin surtout d’un point de vue physique. Car pour le reste, il a probablement mal jugé ton état d’esprit.— Il est aussi possible que cet état ait évolué ces derniers temps, tempéra Hervé qui désirait que la tension retombe et que la soirée reste amicale, mais sans plus.— Ton amie est peut-être jalouse ? se risqua Manutea. En tous cas, sache que jamais nous n’avons évoqué nos soirées passées avec Michel avec qui que ce soit. Nous en ferons de même pour toi, tu as notre parole à tous les trois.— Je n’en doute pas, cependant cela ne me fera pas changer d’avis.— Tu ne me trouves pas attirante peut-être ? Je suis trop vieille sûrement.— Non Manutea, rien de tout cela. Vous êtes parfaite, c’est moi qui ne suis pas disponible. Comprenez-vous ?— Oui Hervé, je le comprends, et le déplore fortement en même temps. Je te remercie de ta franchise et je t’assure que cela n’aura pas d’incidence sur notre relation professionnelle.Elle retourna lentement à la table annoncer à son mari qu’Hervé ne participerai pas aux réjouissances prévues ce soir. Michel lui effleura le fessier d’une main pour la cajoler, mais cela ne suffit pas à dissiper sa déception.— Hervé ! Pourquoi se contenter d’une femme quand on peut en avoir plusieurs ? vociféra son collègue. Tu as là une beauté incomparable qui s’offre à toi et tu la refuses ? Mais tu n’as pas de cœur !— Je pourrais aussi en avoir un et l’avoir déjà donné Michel… Tiens, je te laisse surveiller la cuisson. Je crois qu’il serait préférable que je rentre à l’hôtel sans tarder. Je n’ai pas à m’en faire pour toi, tu avais déjà prévu de passer la nuit ici. Bonne soirée à tous. On se voit demain.Sans s’occuper des protestations qui accueillirent sa décision, Hervé regagna sa voiture et regagna son hôtel. Il ne prit même pas la peine de manger et se déshabilla rapidement. Il n’avait pas de colère envers ses clients et Michel, plutôt une déception de comprendre que le sexe avait une grande place dans la vie de certaines personnes et surtout que Julie lui manquait. Il se rendit alors compte qu’il avait besoin de l’avoir contre lui, juste pouvoir la serrer dans ses bras lui suffirait. Il esquissa un geste en direction du téléphone pour l’appeler puis se ravisa. Entendre sa voix n’aurait rien arrangé, bien au contraire.
Il resta bien plus longtemps que nécessaire sous la douche pour se détendre puis se glissa sous les draps. Le sommeil décida de ne pas honorer le rendez-vous qu’il espérait et se fit désirer longtemps. Après un énième demi-tour dans ce lit où la présence de Julie aurait tout arrangé, il crut entendre des plaintes de plaisir étouffées. Son imagination devait travailler de concert avec l’absence de son amour. Mais très rapidement, il comprit que ce n’était pas une illusion. Dans la chambre voisine, un couple s’aimait. Il pensa alors à ce qu’avaient dû ressentir Alain et Katia lorsqu’ils s’étaient retrouvés dans sa situation, les écoutants, Julie et lui se donner l’un à l’autre sans retenue. Il tenta bien de ne plus écouter ces cris de plaisir qui se faisaient de plus en plus forts et nets, mais plus il essayait de les ignorer, plus ils résonnaient dans sa tête et l’empêchaient de se reposer et même de réfléchir. Il maudit une fois de plus cette malédiction qui était toujours là, à s’acharner sur lui comme les vagues de l’océan frappent inlassablement la même falaise rocheuse jusqu’à ce qu’elle s’écroule. Il se devait de calmer la tempête qui saturait son esprit s’il voulait être en forme le lendemain et se demandait s’il devait aller ou non calmer ses voisins lorsque l’on frappa à sa porte des coups puissants.— C’est pas bientôt fini ?Il se leva, enfila rapidement un caleçon et ouvrit la porte. Devant lui, un gringalet en peignoir jeta un œil soupçonneux dans sa chambre et sur lui.— Comme vous pouvez le constater monsieur, vos désagréments sont également les miens.— Excusez-moi, je pensais que c’était chez vous. Désolé de vous avoir dérangé.— J’allais leur demander de faire moins de bruit, répondit Hervé, mais vous m’avez devancé.Hervé regarda en souriant ce type tambouriner sur la porte de la chambre voisine et referma la sienne, lui laissant le soin de calmer les ardeurs de ses occupants. Le calme revenu, il tenta une nouvelle fois de s’endormir et y parvint après avoir pensé longuement à la soirée chez ses clients, ce qui aurait pu s’y passer s’il y était resté. Il essaya de deviner la réaction de Julie lorsqu’il le lui apprendrai, puis se ravisa et décida de ne pas en parler pour que la réputation de Michel n’en souffre pas, après tout il avait bien eu des relations avec les amies de Julie, Michel pouvait bien avoir lui aussi la vie qu’il voulait, ce n’était pas son affaire.Malheureusement pour Hervé, le calme ne fut que de courte durée. Les bruyants amants reprirent leurs ébats. Visiblement, le freluquet n’avait pas dû se montrer assez persuasif. Hervé hésita longuement et décida de ne pas intervenir. Il supposa que cela ne durerait pas très longtemps car la voix féminine hurlait son plaisir de plus en plus fort. Son partenaire, lui, se contentait de grogner des onomatopées dignes de roman-photo érotiques de bas étage. Parfois, il pensait qu’ils en avaient terminé, mais ce n’était que pour reprendre de plus belle quelques instants plus tard. Il tenta bien d’utiliser le second oreiller pour atténuer le bruit, mais sa tête ainsi blottie entre deux polochons, il lui semblait entendre encore mieux ces bruits qu’il voulait étouffer. Pourtant, si les bonnes choses ont toujours une fin, les mauvaises aussi et le silence revint au bout d’un moment qui lui parut une éternité.Durant la nuit, il fut encore tiré de son sommeil par les mêmes bruits provenant toujours de la chambre voisine. Décidément son séjour ne débutait pas vraiment comme il l’avait imaginé. Il patienta quelques minutes durant lesquelles les cris de cette femme qui en réclamait encore et encore furent bientôt couverts par ceux d’un homme qui rugissait des « Ho bon dieu mais qu’elle est bonne ! ». Il l’imagina proche de l’éjaculation, et le meilleur moyen pour qu’il s’endorme était que ce type jouisse au plus vite et qu’il ne soit plus en état de prolonger son rodéo sexuel, alors il patienta sagement dans son lit. Malheureusement pour lui, la chambre n’était pas occupée par un étalon infatigable, mais visiblement par plusieurs car il entendit distinctement une autre voix masculine prononcer un « A mon tour » qui augurait une nuit difficile.Intérieurement, il se demanda s’il n’aurait pas dû rester auprès de ses clients car la nuit risquait fort d’être longue avec ses bouillants voisins.
_-***-_

Lorsque son réveil sonna, Hervé était très loin d’être reposé, aussi il posa une main lourde sur le bouton d’arrêt. Il prit rapidement une douche fraîche, s’habilla et quitta sa chambre. Dans le couloir, alors qu’il retirait sa clé de la serrure, la porte de la chambre voisine s’ouvrit doucement sur le gringalet qui, la veille, souhaitait faire cesser les cris de ces occupants. Il était toujours vêtu du même peignoir et semblait passablement fatigué. Il marqua un temps d’arrêt face à Hervé très étonné de le voir sortir à cette heure matinale.— Et bien ? demanda Hervé. C’est ainsi que vous faites régner le silence ?— Hé bien … c’est-à-dire que … bégaya le type.— Avance Pierre ! prononça à voix basse une autre voix masculine derrière lui.Le gringalet se glissa dans le couloir et un autre gaillard sortit de la chambre sans bruit. Il referma la porte avec moult précautions tout en plaçant son index sur ses lèvres.— Chut, il faut la laisser se reposer après tout ce qu’on lui a mis.— C’est donc à vous deux que je dois cette nuit agitée ? demanda Hervé.— Ah ? Vous nous avez entendus ?— Je crois qu’il n’y a pas un seul client de cet établissement qui ne vous ait entendu cette nuit.— Je ne pensais pas cet hôtel aussi mal insonorisé. Vous étiez seul ? A ce soir Pierre, ajouta-t-il à l’attention du peignoir qui s’éclipsait discrètement.— A l’oreille, j’avais plutôt l’impression d’être accompagné. Mais côté tactile, j’avais plutôt le sentiment inverse.— C’est trop bête, vous auriez dû venir nous rejoindre, Claudine aurait certainement apprécié. Si vous êtes encore là ce soir, passez donc nous rendre visite.— Ah non ! Vous n’allez pas remettre ça encore ce soir ?— Vous n’aimez pas prendre et donner du plaisir ?— Si, mais pas pour empêcher mes voisins de dormir.— Venez nous voir ce soir, vous dormirez bien mieux après. Je m’appelle Jacques et vous ?— Pour vous ce sera le voisin qui veut se reposer la nuit et qui peut être de mauvaise humeur quand il est fatigué.Hervé planta là son interlocuteur et regagna sa voiture. Il se rendit sur son lieu de travail. Michel n’était pas encore présent dans l’atelier. Cela accentua sa contrariété car il n’avait même pas pris le temps de prendre son petit déjeuner ni même de boire un café à l’hôtel. Sans tarder, il débuta ses vérifications. Presque trois quarts d’heure plus tard, une voix fluette se fit entendre derrière lui.— Hum ! Monsieur Hervé ?— Oui, répondit-il les yeux rivés sur ses instruments de mesure.— Je suis Jonas. Je viens de la part de madame Manutea.— De quoi vous a-t-elle chargé ? demanda Hervé sans se retourner.— De vous conduire à la collation qu’elle à fait préparer pour vous et votre collègue.— Je suis occupé, je n’ai pas le temps, s’agaça-t-il.— Je m’excuse monsieur, mais j’ai ordre de revenir avec vous. Cependant, ajouta Jonas d’une voix calme et posée, cela peut être différé de quelques minutes, le temps nécessaire pour vous, de terminer votre tâche en cours sans la perturber.— Merci, mais mon travail ici se termine dans trois jours et je crains fort de ne pas être disponible ni pour Manutea ni pour quiconque d’autre.— Dans ce cas, je vais attendre que vous ayez terminé.Hervé soupira, remplaça la pièce qu’il venait de déclarer défectueuse et se retourna. Jonas était un jeune garçon d’environ vingt-cinq ans avec une silhouette toute aussi fine que sa voix. Il faisait très distingué avec ses chaussures noires impeccables sur lesquelles tombait parfaitement son pantalon bordeaux. Sa chemise blanche recouverte d’un gilet assortit au pantalon lui cintrait la taille et sa chevelure blonde soigneusement rangée, ajoutait encore à la candeur de son visage illuminé par un regard clair et un sourire naturel. Il patientait sagement les mains dans le dos qu’Hervé achève son travail.— Ecoutez Jonas, j’ai pas mal de boulot, et je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps. Inutile de m’attendre, je vais rester ici.— Monsieur, je m’excuse d’insister, mais si je reviens sans vous, madame Manutea va me sermonner. Madame Manutea n’aime pas quand on lui désobéit, et j’aime faire plaisir à madame Manutea.— Sachez, jeune homme, que je ne crains pas cette personne.— Vous peut-être, mais d’autres oui… Ceux qui ont mis madame Manutea en colère ne sont plus ici pour en parler… et… j’aimerais beaucoup rester ici, monsieur Hervé, même si je suis impatient de voir enfin, quelqu’un oser lui tenir tête.— Ah ? C’est à ce point là ?— J’aimerais voir madame Manutea se faire dompter par un homme, car elle adore les faire filer droit.— Et vous ? Vous filez droit aussi ?— Bien sûr monsieur Hervé, à la différence que moi, j’aime ça. Ce n’est pas comme ceux qui font semblant, juste pour être dans ses petits papiers.— Vous semblez bien la connaître.— Madame Manutea, me connait bien mieux. Que diriez-vous de poursuivre cette conversation en chemin monsieur Hervé. Nous sommes en train de faire attendre madame.Hervé nota la pièce qu’il venait de remplacer sur son compte-rendu et céda sous la pression de son estomac qui n’avait rien reçut de consistant depuis le déjeuner de la veille.— Très bien Jonas, je vous suis.— Merci monsieur Hervé. Puis-je me permettre de vous suggérer un passage par les lavabos sur le chemin ?— Oui, vous avez raison Jonas.Après ce détour, son guide le conduisit jusqu’au grand bureau de la DRH, dans lequel un petit déjeuner copieux était préparé. Maurice et Michel étaient déjà attablés et n’avaient pas attendu leur dernier invité qui fut prié de prendre place à côté de Manutea.— Que prendras-tu Hervé ? Tu n’as qu’à commander, Jonas s’occupera de te servir.— Un grand café noir, s’il vous plaît Jonas.— Tout de suite monsieur Hervé.— Alors Hervé, as-tu bien dormi ? lui demanda Manutea.— Ça peut aller, répondit-il.— Je suis heureuse de te l’entendre dire, cependant, je n’en crois rien. Tu as les yeux rougis, les paupières gonflées et les traits tirés.— J’ai juste besoin de vacances…— Ah ! Me voici rassurée, j’ai cru un instant qu’il y avait eu un problème à l’hôtel ou un souci avec les vérifications. Tout se passe bien de ce côté ?— Pour l’instant oui, nous aurons terminé dans les délais prévus, peut-être même plus tôt.— Voila une bonne nouvelle, n’est-ce-pas trésor ?— Oui, confirma Maurice.— Mais, dis-moi Hervé, tu sembles affamé, constata Michel.— Jonas mon brave, apportez-nous d’autres croissants pour notre ami.— Tout de suite madame.Moins de trois minutes plus tard, un plat garni de viennoiseries était déposé devant Hervé et Jonas fut prié de les laisser seuls.— Ce jeune homme est une perle. Il me suffit de lever le petit doigt et il fait tout ce que je lui demande avec beaucoup de zèle. Si tout le monde pouvait en faire autant je serais comblée. D’ailleurs en parlant de ça, Hervé, je souhaiterais que tu restes dîner avec nous ce soir. Puis-je compter sur toi ?— Cela dépend…— Mais de quoi ?— Des surprises que vous me réservez encore. Après la bronzette à l’ombre et le bain bouillonnant sans maillot, qu’allez-vous encore proposer ?— Je suis navrée pour hier Hervé, je ne t’ai pas prévenu dans l’après-midi car nous t’avions déjà mis mal à l’aise au cours du repas, je ne voulais pas reproduire la même sottise, et, une fois de plus j’ai eu tort. Je souhaite me faire pardonner.— N’en parlons plus, ce n’est pas très grave, et puis, je n’aurais pas dû partir comme ça, ce n’était pas très poli.— Oui c’est vrai, cela ne se fait pas de planter ainsi ceux qui t’ont invité. C’est dommage, nous aurions pu passer une très bonne soirée tous les quatre, bien meilleure que celle que tu as connue à l’hôtel.— Ah ? Et que savez-vous de ma soirée ?— Beaucoup de choses Hervé… beaucoup : je sais que tu as été dérangé plusieurs fois par les cris de tes voisins de chambre, et qu’un client est venu frapper à ta porte par exemple. Alors cette fois-ci je vais être plus précise : pour ce soir, le repas est en tenue de bain ou d’Adam. A toi de voir ce que tu préfères. Je te promets que tu ne seras pas déçu...
Je tiens à remercier les lecteurs qui suivent cette histoire, oui, vous, qui avez lu jusqu’ici, ceux qui votent pour, ceux qui m’ont laissé un ou plusieurs commentaires. Vous m’avez donné envie de poursuivre l’écriture des suites. Je voulais aussi exprimer ma gratitude envers les participants au forum, qui ont distillé ici et là des conseils et tutoriels sur l’écriture, cela m’a permis de progresser en orthographe, conjugaison, rédaction et fluidité de lecture, et particulièrement Duchesse, qui a relu et corrigé une bonne dizaine de chapitres. Elle à ainsi contribuée à améliorer mon écriture par ses explications, ses conseils, son œil averti pointant les fautes, les répétitions de mots que je ne voyais plus à force de relectures et de corrections.
A tous, MERCI
MANDRAKKE
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