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Une idylle en enfer

Chapitre 1

Hétéro
Les épis de blé caressent mes cuisses nues pendant que je cours à travers champs rejoindre la ferme de Bélios. Ses bêtes souffrent d’un mal méconnu et il m’a demandé de venir les observer. Les animaux ne sont pas ma spécialité, mais je suis la seule guérisseuse à des lieux à la ronde.
Mes journées sont très prises, je ne sais plus où donner la tête. Tous ont besoin de moi ou de mes soins. Mes patients, leurs bêtes, ma famille et Helcar. Il est mon promis, nous nous connaissons depuis déjà longtemps et nous allons enfin nous unir. Plus que quelques semaines à attendre avant notre mariage.
Je me retrouve donc à courir sans précaution comme si ma vie en dépendait pour pouvoir tout concilier. J’aimerais pouvoir investir dans un cheval, mais ils sont si chers. La dernière fois au marché, le maquignon m’a proposé une vieille carne branlante sur ses sabots pour 20 ducats. Une telle somme ? Pour un animal qu’il faudra nourrir, soigné et qui n’a que quelques mois à vivre? Plutôt continuer à pied.
J’accélère, je veux terminer ma journée au plus tôt. Soudain, une douleur fulgurante frappe mon mollet, je m’écroule. Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé. Déjà, la fièvre s’empare de moi. Mes membres se paralysent. Dans les herbes hautes, je vois un serpent s’enfuir alors que moi, je meurs.
**********
Je suis dans une grotte. Je me sens oppressée par l’écho silencieux des pierres grises qui étrangement se rapprochent de moi pour me coincer. Je cours sans réfléchir, je dois trouver une issue, m’enfuir de cet endroit inconnu. Mes pieds sont sûrs, ma démarche souple. Je vais éviter cet étau mortel. Une galerie est ouverte sur le côté. je suis sauvée. J’accélère, prends un dernier appui et tourne. Une impasse. Enfin, pas tout à fait, il y a un trou qui semble déboucher sur une rivière. La galerie principale s’est refermée, je n’ai pas le choix, je vais sauter. Je m’élance. L’eau est glacée, le tissu de ma robe se colle à ma peau. Je me laisse happer par le courant qui me pousse, j’essaye juste de rester à la surface.
Après un moment, le cours d’eau ralentit, j’aperçois une plate-forme sur laquelle je peux me hisser et peut-être me réchauffer. Tout ceci est étrange, je ne comprends vraiment pas où je suis, mon corps ne ressent plus la chaleur ni la froideur, pourtant à l’intérieur je me sens faite de glace.
Je reprends ma marche, il y a surement une issue quelque part. Au bout de quelques minutes, je croise une bifurcation, je tends ma main et sent un courant d’air sur le chemin de gauche.Il doit déboucher sur quelque chose, je l’emprunte. Le sol irrégulier devient un chemin, le chemin une route et la route une rue qui s’arrête devant une grande bâtisse où de nombreux feux brûlent. Sans autre solution, je me dirige vers cette maison à grande enjambée, tout en recoiffant mes longs cheveux blonds et en réajustant le tissu de ma robe.
Je frappe à la porte. Aucune réponse. Je décide d’entrer. Je suis déçue en bien. Depuis que je me suis réveillée, le monde n’était que tristesse et désolation, ici enfin je revois des couleurs, des fleurs, sens la chaleur d’un feu et entends une douce mélopée venant de l’étage. Il doit y avoir quelqu’un. Je gravis les escaliers de marbre puis me dirige vers une porte close. Je frappe à nouveau. À ma grande surprise, j’entends une voix d’homme, vibrante et grave, me signifiant que je peux entrer. Malgré ma crainte, je tire la poignée et pénètre dans la pièce.
En dépit de la lumière trop forte pour mes yeux habitués à la pénombre, je vois l’homme qui vient de me parler. Il est grand, immense même, ses cheveux ont la couleur du feu et lèchent les cieux comme un incendie sauvage, ses yeux sont des rubis ardents, sa peau est d’or. Je me sens gênée en sentant son regard de braise se poser sur moi. Je suis comme nue. Je n’ose bouger et reste muette.
Finalement, il m’adresse la parole.
— « Il est très rare pour moi d’avoir des visiteurs, en fait cela fait plusieurs siècles que je vis seul, mon royaume est toujours bien silencieux. Savez-vous où vous êtes ? » — « Je me suis réveillée dans une grotte et suis arrivée ici un peu par hasard. Je voudrais retourner chez moi maintenant »
— « Tu t’es réveillé, dis-tu ? Te souviens-tu de ton dernier sommeil? »— « Oui, c’était étrange. Je courais à travers champs quand je me suis fait mordre par un serpent. J’ai cru mourir puis je me suis réveillée »— « Tu n’as pas cru mourir, belle jeune fille, tu es bien morte et j’ai bien peur que tu sois coincé ici »
Je reste muette abasourdie par les mots que j’ai pu entendre. Morte ? Pourtant je vis? Mais comment expliquer la morsure ? Mon réveil ? Cet endroit ? Ce froid qui ne me quitte plus ?
Sans avertissement, je vois mon hôte bondir sur moi et me transpercer le corps d’un coup sec d’estoc. Son visage est impassible, un sentiment d’horreur m’envahit, on vient de me tuer… Je ne ressens rien, je le vois retirer la lame de mon coeur. Je suis toujours debout, déjà la plaie se referme, comme si rien ne s’était passé, ma robe reste immaculée, je n’ai pas versé une goûte de sang.
— « Pardonnez-moi la démonstration, mais je percevais vos doutes. J’ai préféré vous confirmer l’amère vérité au plus vite », me dit-il.— « Je suis morte ? Et ma famille ? Mes amis ? Helcar ? » — « J’ai bien peur que vous ne puissiez les revoir un jour ou pas avant longtemps »
La vérité me tue, je me sens m’effondrer. L’avenir me semblait si radieux ce matin et me voilà plongée dans l’obscurité infinie de l’éternité. Toutefois, ma situation n’est pas si mauvaise, d’une certaine manière je suis toujours en vie, tout est juste différent.
— « Est-ce que je vais devoir rester ici longtemps » ? dis-je. — « Je ne sais pas, moi même je vis ici depuis un nombre de siècles que je ne puis compter, je pense qu’il en sera de même pour vous » me répondit-il.— « Qui êtes-vous ? » — « N’avez vous toujours pas deviné ? Je suis celui que certains appellent Hadès, Enma, Faucheuse, Yama, Pluton et je porte encore bien d’autres noms. Je suis la mort et dorénavant tu me tiendras compagnie en mon royaume. Et toi quel est ton nom ? »— « Je suis Pénélope, et vous, comment dois-je vous appeler ? » — « Vous pouvez m’appeler Antonin. »— « Sans vouloir vous vexer Antonin, n’y a-t-il vraiment aucun moyen de partir d’ici et retourner parmi les vivants ? » — « Je comprends votre inquiétude, il y a bien un moyen, mais je ne souhaite pas vous en parler aujourd’hui.Je préfèrerais que vous le découvriez par vous-même. Pour le moment, je vais vous montrer vos appartements où vous pourrez vous reposer, la journée a été difficile pour vous ».
Il existe donc un moyen, je le découvrirai. Je ne vais pas insister. J’ai bien senti dans sa voix et dans son regard que cela ne servirait à rien. Je le suis pendant qu’il se dirige vers une autre porte de l’étage qu’il ouvre. La salle est immense, accueillante, le sol est un tapis de fleurs multicolores, le plafond est un ciel étoilé qui inonde la pièce de lumière. Il y a aussi des meubles en bois, un lit immense et une baignoire en bronze.
— «  Reposez-vous. Nous parlerons plus tard » dit-il en refermant la porte.

************
Cela fait maintenant une année que j’habite dans les limbes en compagnie d’Antonin, qui n’est autre que le dieu de la mort. Je me demande toujours parfois comment vivent mes amis, ma famille et mon fiancé, cependant j’accepte de mieux en mieux ma situation.
Lors de mon arrivée, Antonin m’a dit qu’il existait un moyen pour moi de partir d’ici, mais qu’il me fallait le découvrir. J’ai beau chercher dans ses livres, dans sa maison, dans ses affaires, je n’apprends rien. J’ai aussi essayé de le questionner, mais lui qui est habituellement chaleureux et agréable se mut à chaque fois en un mur de glace lorsque j’aborde le sujet. Depuis un certain temps je ne lui demande donc plus et me cantonne à mener mes propres recherches en espérant qu’elle soit un jour fructueuse.
Mes débuts ici ont été difficiles, je dois bien l’avouer. La solitude, savoir que tout mon entourage me pleure, tout en m’oubliant petit à petit, ces pensées me dépriment. Antonin aussi parfois m’effraye, non pas par son attitude, mais à cause de ce qu’il est. Toutefois, mes craintes s’amenuisent avec le temps. Comme j’avais pu le voir le jour de mon arrivée, il est séduisant, et sa voix puissante éveille mes sens. Il s’avère être aussi très agréable à vivre et il cherche sans cesse à améliorer mon humeur. En soi, à part le fait que je suis morte, je n’ai pas de grande raison de me plaindre, il y a juste cette presque solitude qui me pèse.
Bien que d’une certaine manière je sois toujours vivante, je sens aussi que je ne suis plus la même. Mon corps n’a pas changé; les cheveux blonds, la peau douce, de grands yeux bleus, un physique athlétique. Je peux sentir, entendre, toucher, mais j’ai froid, toujours. J’ai la sensation parfois de me promener nue par une tempête de neige. J’aimerais tellement avoir chaud à nouveau.
Je sors de mon lit et décide de partir m’installer dans le salon, c’est une pièce douce à vivre du rez-de-chaussée. En arrivant aux escaliers, je vois qu’Augustin est lui déjà en train de les descendre. Je marche un peu plus rapidement pour le rattraper et le saluer sachant que lui ne s’arrêtera pas. Un pas. Un autre. J’accélère. Je trébuche. Je dégringole les escaliers quand Augustin me rattrape. Je reste muette saisie par la surprise. Pour la première fois depuis mon arrivée ici, je n’ai plus froid même si ce n’est qu’au bout des doigts, là où il me touche. Immédiatement, il me lâche et part, me laissant replonger dans le froid.
Je rejoins le salon et médite, j’ai bien ressenti cette chaleur quand il m’a touchée et elle m’a abandonné aussitôt que ses mains m’ont libérée. Il ne peut pas s’agir d’une coïncidence. À son retour, je tenterai de le toucher à nouveau, voir si je pourrais ressentir une fois encore cette chaleur.
Antonin est rentré, il s’est directement dirigé vers les cuisines. Impatiente de tester ma théorie, je m’y rends aussi pour le « saluer ». Je le vois, il me fait dos, je m’approche et pose ma main sur son épaule. Il ne réagit pas. Je sens à nouveau cette chaleur m’inonder et se propager à travers mon corps, j’ai l’impression que la vie reviens partiellement en moi. Il se retourne et me sourit d’un air interrogateur.
— « Vous être brûlant, tellement que vous chassez la froideur qui m’habite. Pourquoi ressens-je cela en vous touchant ? »— « Parce que…suivez-moi, je vais vous montrer »
Il part en direction de la bibliothèque, je marche dans ses pas, il se dirige vers le fond de la salle, extirpe un livre des rayonnages et me le tends.
— Lisez ceci et vous comprendrez sans doute certaines choses.
Sans même me laisser le temps de répondre, il m’abandonne. Je regarde le livre, sur sa couverture est inscrit le titre « Le livre des morts ». Je parcours le sommaire et vois qu’un chapitre est dédié au dieu des morts. Antonin. Je me précipite dessus, comme le ferait un homme perdu dans le désert si enfin on lui offrait une gourde à laquelle il pourrait se rafraichir. Je ne suis pas sûre de bien comprendre ce que je lis, mais je sais ce que je ferai cette nuit. Je vais peut-être pouvoir récupérer mon humanité.
    ***********
Il est minuit, le soleil s’est couché, la nuit est noire, Antonin a déjà rejoint ses appartements. Je me lève et décide de rejoindre sa chambre en douce. Je veux des réponses et ce soir je les aurai. Je parcours l’étage en quelques secondes et me trouve face à sa porte. Je saisis la poignée en douceur et la tire lentement vers le bas tout en poussant délicatement la porte afin qu’elle ne fasse pas de bruit. Toutes les lumières sont éteintes, je ne perçois que des formes. L’une d’elles m’intéresse tout particulièrement, elle se trouve sous les draps, il est bien là, il dort.
Je parcours l’espace me séparant de son lit en toute discrétion, attrape les bretelles de ma robe, la laisse tomber à mes pieds puis me glisse nue sous ses draps. Pendant quelques minutes, je reste plantée là sans bouger, sans respirer, j’ai peur de le réveiller, enfin plutôt de sa réaction. Peut-être sera-t-il furieux, peut-être ne voudra-t-il pas de moi ? Mais si je ne tente rien, je ne connaîtrais pas la réponse.
Je m’avance vers lui et touche de mes mains froides les siennes si brûlante. C’est comme si j’abandonnais instantanément l’hiver pour me retrouver en été, comme si je laissais moi une nuit perpétuelle pour soudain me retrouver sous un soleil éblouissant. Émerveillée par cette sensation, je m’enhardis et mon toucher s’affirme. Je le sens se réveiller, sous mes caresses ses yeux s’ouvrent, ils luisent dans la nuit et guide mon envie. Je m’approche pour l’embrasser, il se laisse faire puis quand j’appuie plus fortement mes lèvres sur les siennes, je le sens enfin me répondre. Ses mains se referment sur mon corps, je vis une renaissance, un nouveau souffle de vie remplit mes poumons. Mes sens en extase, je réponds à cette étreinte, palpe son corps et promène mes mains sur son torse glabre avant de descendre plus bas où je vois l’une de ses extrémités dépasser. Le toucher là, est comme attraper un tison que l’on aurait oublié dans une cheminée. Je brûle de désir.
J’embrasse son corps et descends petit à petit avant de l’emboucher, j’aime son goût , je l’enveloppe de ma langue et guidé par mon envie accélère le rythme. Je le sens durcir en moi, son corps se tend contracté par le plaisir. Je ne veux pas qu’il jouisse si tôt, j’ai besoin de le sentir en moi. Je m’éloigne et me remet dans le lit, sur le ventre, la croupe bien tendue vers les zéniths, je suis complètement exposée. Je l’entends sourire tandis qu’il se rapproche de moi, déjà nos sexes se frôlent, il est à la porte de mon être. Mes chaires s’écartent, il entre tout en entier, tout en m’agrippant par les hanches comme pour me retenir tout contre lui pendant que je le sens coulisser de plus en plus vite, de plus en plus fort. La chaleur m’inonde, mon âme s’enflamme, je ne tiens plus et jouis. Mes contractions l’obligent sous peu à me rejoindre dans mon extase. La sève qu’il a déposée me rend fiévreuse. Je m’abandonne et m’endort, l’âme et le corps rassasiés.
Le soleil est déjà haut dans le ciel quand je m’éveille. Je ne suis plus là, je referme les yeux n’arrivant pas à y croire. Je suis dans mon ancienne chambre.
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