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Une seconde (de) vie

Chapitre unique

Erotique
Mon sommeil se rompt instantanément quand retentit le son insupportable du réveil. Le cœur battant trop vite, j’interromps le plus vite possible cette détestable alarme.
L’âme froide et seule je m’éveille à nouveau. Je me suis endormi les volets ouverts, et le verre de la fenêtre laisse la grisaille de la météo et de la ville éclairer tristement ma chambre. Je ne referme les yeux qu’un instant, avant de me rappeler pourquoi j’évite de le faire en ce moment.Je me mets à pleurer quelques minutes, et ne peux m’empêcher de me demander : “D’où viennent ces larmes ? Mon cœur est déjà vide.
Je ne me décide à me lever que parce que rester immobile et inactif m’atterre encore plus. J’ai un besoin vital de m’occuper l’esprit en ce moment, pour m’éviter de penser.Moi qui apprécie d’ordinaire les petits déjeuners copieux et savoureux, je me contente de vider un simple verre d’eau, le regard perdu dans le vide de mon salon. Tout me semble si gris, où est passé le beau ?
Le tas de papiers administratifs sur la table basse me rappelle pourquoi mes yeux piquent si fort, pourquoi mes pensées sont aussi embrumées par la fatigue.C’est vrai. Plus par moi désormais ma vie ne se décide. Désormais, mon temps libre n’appartient qu’à celle que j’ai autrefois aimée et dont aujourd’hui la simple pensée est une douleur.
Une heure plus tard, je suis devant sa porte, qui fut également la mienne. Elle n’est pas contente de me voir, et me le fait sentir, comme toujours. Le temps forcé que je passe chez elle est pénible, mais nécessaire. J’en ai l’habitude, maintenant, mais ça reste pesant.
Et sur la route pour ramener une nouvelle partie de mes affaires chez moi, les mauvais souvenirs affluent à nouveau. La violence des mots, l’horreur des cris stridents retentissent encore dans ma chair et mon corps. Je ne parviens pas à me sortir de l’esprit ces images, ces mots, ces hurlements, et ils me blessent encore comme si je les recevais en ce moment-même.
Je retrouve rapidement la solitude de mon modeste nouvel appartement. Le silence, que j’appréciais tant, y est pesant aujourd’hui, et mon isolement, jadis allié pourtant, est aujourd’hui fardeau, porté sans mon accord. Je me contente de laisser passer la journée, la télé me regarde plus que je ne la regarde, et ma journée se termine comme elle a commencé…

Les jours passent et la vie suit son cours. Je reprends le travail, et même si je n’ai aucune envie d’y être, je sens qu’être aux côtés de mes collègues me soulage au moins le temps de la journée.Pourtant, le soir, la douleur revient, systématiquement. Temps ! Vas-tu faire ton office ? J’en viens vraiment à me demander si je parviendrai un jour à me délivrer enfin de ces foutus remords.
Heureusement, un ami tente de me sortir de cette mauvaise passe. Il ne me dit que ce que je sais déjà, mais il était nécessaire de l’énoncer malgré tout. Je me dois d’avancer, de comprendre nos torts, à elle comme à moi, et ne pas m’attribuer inutilement les siens. Il a raison bien sûr, mais ça a beau être simple, évident à énoncer, c’est toujours bien plus difficile à appliquer…
— Ça va revenir, mec, me dit-il. Je sais que tu n’en as pas l’impression pour le moment, mais bientôt, tu te sentiras mieux. Tu laisseras ça derrière toi. Tu retrouveras quelqu’un, quelqu’un de mieux pour toi, c’est sûr. Pas tout de suite, mais ça viendra. L’important c’est de ne pas laisser tomber. La vie ne vaut rien, si c’est pour qu’on la subisse.
Il a raison, bien sûr.

Bon sang, il n’y a vraiment pas grand chose que je déteste plus qu’un déjeuner professionnel. Comme si le travail n’était pas assez chiant comme ça, on doit en plus se le coltiner pendant la pause repas ? J’ai toujours eu envie de balancer mes couverts à la tronche des collègues qui parlent boulot dans la salle de pause, mais là je ne peux pas : c’est le chef d’équipe, il paraît que ça ferait mauvais genre.
Au moins la bouffe est gratuite : à défaut de nous payer correctement, le boss, grand seigneur, se fend de la générosité de nous offrir le repas qu’il nous impose. Ne crachons pas dans la soupe…Ça traîne déjà, et je sens que ça va être long… On attend un collègue, qui a trouvé le moyen d’être en retard, précisément aujourd’hui. Je n’ai même pas pris la peine de demander pourquoi, je ne suis pas d’humeur. Heureusement tout le monde, connaissant ma situation, me fout la paix. Je suis maussade sans être toxique, alors on ne me le reproche pas.
La porte du restaurant s’ouvre et je retiens un instant mon souffle, sans le vouloir.Elle m’apparaît dans le contre-jour qu’encadre la porte, une magnifique femme à la longue chevelure rousse et au regard d’une douceur comme je n’en ai jamais senti, et je me sens fondre l’espace d’une seconde qui me semble en durer mille.
Le collègue assis à côté de moi semble la reconnaître, il la hèle. Une invitée inespérée ? Mais pourquoi ? Qui est-elle ? Peu importe, je réalise qu’elle va déjeuner avec nous, et mon cœur si longtemps éteint semble s’être ranimé à cette idée.Ce sentiment de plénitude ne dure hélas qu’un instant, car je vois une main se poser sur son épaule, et je réalise qu’à mon grand désarroi, elle est accompagnée… Car c’est bien la main du retardataire qui se pose sur elle pour attirer leurs bouches l’une contre l’autre et faire tomber d’un seul mouvement mon cœur au fond de ma poitrine. Je me demande brièvement comment tout le restaurant n’entend pas mes dents grincer et craquer en se serrant les unes contre les autres.
Et pourtant… Elle s’assied avec nous, et se présente, et sourit, et discute, et mes dents se desserrent, mon souffle se fait plus fluide, ma poitrine se réchauffe à nouveau, et je peux sentir un sourire se dessiner sur mon visage, le premier depuis une éternité, me semble-t-il.
Attire-t-elle toutes les attentions, ou est-ce juste la mienne qui ne peut pas se détacher d’elle? Elle-même semble bien accorder son attention à tout le monde… Pourtant ses yeux me cherchent… ou bien ai-je rêvé ?
Non, arrête, ce n’est que toi qui te fais des idées… Car tes yeux la cherchent, ça oui, tu le sais, hein ? Est-ce que ça se voit? Ça doit forcément se voir. Elle ne peut pas ne pas s’en rendre compte, et tu passes pour un pervers, arrête…
Pourtant ses mots m’appellent… ou suis-je halluciné ?Peut-être… Peut-être.

Car les jours et les semaines qui suivent, j’ai la chance de la revoir. Elle vient régulièrement visiter son compagnon sur notre lieu de travail, et en profite de plus en plus pour passer un peu de temps avec moi… Elle semble m’apprécier, ce qui me fait à chaque fois flotter agréablement sur un nuage pour le reste de la journée. Sa présence est un baume, son sourire un remède, et je sens que je vais un peu mieux chaque jour où j’ai la chance de la voir, d’entendre sa voix.
Un jour, puis plusieurs, elle me croise alors que je déjeune dans un parc près du boulot. Elle s’installe alors et se joint à moi, et met un terme à la solitude qui toujours me rongeait dans ces moments-là. Une solitude que je recherchais activement auparavant, et que je la laisse chasser avec plaisir désormais.
Ces rencontres fortuites deviennent des rendez-vous occasionnels, puis habituels. Je ne sais pas ce qui me vaut cette chance, mais je l’accueille à bras ouverts.À chaque fois, j’ai peur, peur que cette noirceur qui demeure encore en moi ne finisse par l’effrayer. Et pourtant je la laisse la voir, et elle la voit, mieux, elle l’accepte, cette ténèbre qui si longtemps m’a usé, et qui sous son regard désormais disparaît.
Nous nous voyons chaque jour, désormais. Je n’ose envisager un jour sans la voir, mais heureusement cela n’arrive pas. Chaque jour elle trouve le temps d’être là, et si elle ne trouve pas le temps, elle le crée exprès. Chaque jour, je me sens revivre, et c’est grâce à son aide.

Ce soir, nous nous retrouvons dans ce parc habituel. Notre parc, aurais-je envie de le nommer…Plus que jamais, je la trouve extraordinairement belle.Plus que jamais, je me sens entier, heureux, à ses côtés.Plus que jamais, j’ai envie de l’embrasser…
Dans le secret d’un parc, les sentiments nous cueillent, et je l’embrasse, ou peut-être est-ce elle qui m’embrasse… je ne sais plus, peu importe. Nos bouches se mélangent, nos langues se mêlent, nos doigts s’emmêlent.Dans la fraîcheur du soir, les herbes nous accueillent. Nos corps se serrent, nos bras nous enserrent, nos vêtements se desserrent, derrière un arbuste qui semble se dresser exprès pour nous cacher parfaitement… ou presque.
Un autre couple est là, à quelques mètres de nous. Les deux femmes partagent une cigarette en se parlant doucement, allongées sur une serviette, et je me demande comment elles n’ont pas encore senti notre présence. Ne sentez-vous donc pas l’amour s’épanouir, là, si près de vous ? Ne sentez-vous pas le désir brûlant qui naît de la proximité de nos corps et de la fusion de nos âmes? Il irradie d’entre nos bras, vous ne pouvez l’ignorer…
Elles ne l’ignorent pas, elles nous ont repéré. Elles nous regardent avec un sourire doux et complice… Mon aimée a vu comme j’ai vu, et elle m’invite à continuer malgré tout.
Alors, sous des yeux malicieux qui regardent avec tendresse l’amour fleurir devant eux, je disparais en elle, mon regard dans son regard, ma bouche dans sa bouche, mes mains dans ses mains, mon sexe dans son sexe. Et elle aussi, elle disparaît en moi, me semble-t-il… Nos deux êtres, deux entités qui toute une vie semblent s’être cherchées, se retrouvent enfin, et nous ne faisons qu’une, pour quelques instants…
Fais-moi l’amour, ma divine ange tombée du ciel ! Fais s’épanouir nos sentiments au cœur de notre plaisir. Regarde-moi comme je te regarde, comme l’être le plus précieux et le plus beau que cette Terre abrite. Laisse-moi me déverser en toi, laisse-moi ne faire qu’un avec toi… Laisse “Nous” exister au jour de cette Lune…
Elle prend le relais, c’est elle qui m’allonge pour me chevaucher, pour onduler sur moi à la lumière de l’astre sélène, et plus que jamais, elle me paraît divine, et pourtant si simplement humaine; irréelle, et pourtant plus vraie que le monde… Elle tient mes mains quand l’orgasme l’envahit, et je l’y accompagne de tout mon corps…
Quand elle se relève, elle me retire d’elle mais me garde soigneusement en elle, et c’est moi qui ressens un vide… Tout mon être semble crier : “Ne pars pas, pas encore !”, et pourtant, je sais, en voyant son regard triste, qu’elle va le faire.
Garde-moi avec toi, au moins…
Mais à peine le temps d’un battement de cils, me semble-t-il, et la voilà disparue…

Comme chaque jour, je déjeune assis sur notre banc. Comme depuis des semaines désormais, je le fais seul.Où es-tu ? J’ai l’impression de vivre dans le silence le plus lourd depuis que tu es partie. Le monde redevient gris quand je ne le vois plus à travers tes yeux. Rien n’a de saveur quand je ne le partage pas avec toi.Je disparais sans toi, ne le ressens-tu pas ?
Tout est enfin fini avec mon ex-compagne. Ma vie m’appartient à nouveau. Je vais pouvoir commencer à essayer d’être heureux… mais pour le moment, je n’arrive pas à l’envisager autrement qu’avec toi. Nous pourrions être heureux, si heureux, toi et moi ! Laisse-nous nous aimer, dans cette vie qui nous a laissés nous trouver. Laisse-nous nous construire une vie, loin d’ici, pas à pas… Laisse-nous être !

C’est sur cette estrade où je ne pensais pas monter ce soir que l’univers décide de m’accorder un nouveau sourire. Un nouveau hasard, à moins qu’il n’agisse avec intention.
Car c’est sous ton regard que je déplie ma feuille froissée, et que devant l’assistance, je déclame, tremblant :
L’âme froide et seule je m’éveille à nouveau,D’où viennent ces larmes ? Mon cœur est déjà vide.Tout me semble si gris, où est passé le beau ?Plus par moi désormais ma vie ne se décide.
La violence des mots, l’horreur des cris stridentsRetentissent encor dans ma chair et mon corps,Et mon isolement, jadis allié pourtant,Est aujourd’hui fardeau, porté sans mon accord.
La vie suit son cours. Temps ! Vas-tu faire ton office ?Me délivrer enfin de ces foutus remords ?Je me dois d’avancer, de comprendre nos tortsLa vie ne vaut rien, si c’est pour qu’on la subisse
Elle m’apparaît, une invitée inespérée,A mon grand désarroi, elle est accompagnée…Pourtant ses yeux me cherchent… ou bien ai-je rêvé ?Pourtant ses mots m’appellent… ou suis-je halluciné ?
Sa présence est un baume, son sourire un remèdeA la solitude qui toujours me rongeaitEt qui sous son regard désormais disparaît.Je me sens revivre, et c’est grâce à son aide.
Dans le secret d’un parc, les sentiments nous cueillent,Dans la fraîcheur du soir, les herbes nous accueillent…Ne sentez-vous donc pas l’amour s’épanouir, là,Si près de vous ? Il irradie d’entre nos bras…
Sous des yeux malicieux, je disparais en elle,Elle disparaît en moi, et nous ne faisons qu’une…Fais-moi l’amour, ma divine ange tombée du ciel !Laisse “Nous” exister au jour de cette Lune…
Ne pars pas, pas encore ! Garde-moi avec toi !Je disparais sans toi, ne le ressens-tu pas ?Nous pourrions être heureux, si heureux, toi et moi,Nous construire une vie, loin d’ici, pas à pas…
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