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Une semaine pas comme les autres

Chapitre 1

I - Provocations

Trash
Je déteste être en retard, et pourtant ce soir là, nous étions loin d’être à dans les temps! Il nous restait encore 10 minutes de route avant d’arriver à chez Emilie et Gaëtan. Ce dernier ne se prive jamais de me taquiner quand on n’est pas à l’heure et cette perspective accroissait encore mon agacement. Manon était au volant de notre nouvelle Mercedes GLA, murée dans son silence, et conduisait avec des a-coups à donner mal au cœur comme à chaque fois qu’elle est en colère contre moi… La soirée n’était pas commencée qu’elle s’annonçait déjà longue.
Manon avait failli ne pas venir. Elle n’apprécie guère que lorsque la fin de soirée arrive, je ne reste qu’avec mon ami dans le salon à refaire le monde bien aidé par nos whisky-coca successifs. Cette fois, elle avait posé son ultimatum: ce soir elle ne se couchera pas seule! Même si je lui ai maintes fois expliqué que j’avais besoin de ces moments là entre potes, elle n’a ce jour là rien lâché. Et moi non plus.
Lorsque nous arrivâmes, je cédai et lui fis la promesse que cette fois, elle ne se couchera pas toute seule. Après l’avoir serré fort dans mes bras, je sonnai et la porte s’ouvrit sur leur belle maison:
     - Hey, alors? C’est à cette heure-ci qu’on arrive?     - Ne commence pas à casser les couilles Gaëtan, c’est pas le moment! Ça va vous?     - Et bien, les vacances, enfin! Et vous?     - Bah idem, là on a pris deux semaines...
Et la soirée commença, nous nous détendions petit à petit. Les crispations ont fini par laisser place aux vannes, taquineries et autres boutades. Emilie était plutôt enjouée, comme à chaque fois que je lui adresse un compliment sur sa tenue vestimentaire ou son style de coiffure.
Emilie est une belle femme de 30 ans, très fine. Elle adore se vanter de toujours réussir à enfiler du 36. Ses cheveux blond foncé contrastent parfaitement avec ses grands yeux verts en amandes surplombés par de fins sourcils. Sa bouche, très légèrement charnue, renferme un sourire qui n’illumine que trop rarement son visage à mon goût. Emilie est souvent renfrognée et ne semble pas s’épanouir.
Notre relation, sans être mauvaise, n’a rien d’étincelant. Elle est une excellente maîtresse de maison, sait parfaitement accueillir, mais ne se met que rarement en avant, sauf parfois pour critiquer son mari. Nous avons au final peu de points communs en dehors de mon ami.
Ce soir là, c’était sa jupe qui avait titillé ma rétine: plutôt courte, noire, et valorisant ses jambes, longues et fines, recouvertes de collants noirs, aboutissant à de belles bottes en cuir, également noires. Elle avait un haut vert foncé, assorti à ses yeux. Lorsque je l’ai complimenté, elle n’a pas manqué de tacler son mari qui, disait-elle, ne la regardait plus. Gaëtan ne sait pas faire de compliment. Malgré tous mes conseils, il a un blocage avec cela. “L’enfance certainement” me répondait-il à chaque fois.
A table, alors que la soirée battait son plein, j’en ai profité pour en rajouter et enfoncer encore plus mon ami sous l’œil moqueur de Manon:
     - Mais comment peux-tu te lasser ne serait-ce qu’une seconde d’une aussi belle femme qu’Emy hein?     - Non mais laisse, il n’en a que pour son boulot et son assistante… Comment qu’elle s’appelle déjà? poursuivit Emilie     - Arrête avec ça Emy putain répondit Gaëtan.
     - Ah moi je sais qu’aucune assistante ne saurait détourner mon regard de toi si on était ensemble, répondis-je avec malice.     - Pas même moi? me rétorqua Manon
Emilie, goguenarde, attendait ma réponse… Ne voulant froisser personne, je choisis courageusement l’esquive et fini par dire “mais dans quelle situation me suis-je mis?” provoquant l’hilarité de la tablée. Et nous avons poursuivi le repas dans la bonne humeur, et les taquineries laissaient peu à peu place à des blagues de plus en plus coquines entre nous.
Gaëtan sentait que ce soir là, quelque chose se passait entre sa femme et moi. Je l’avais souvent mis en garde qu’elle risquait de partir, ou simplement le tromper avec le premier tocard s’intéressant un temps soit peu à elle. Elle se plaignait tout le temps de ne pas être regardée, qu’ils ne passaient plus de temps ensemble, et que la routine etait en train de tuer leur mariage. Elle manquait cruellement de confiance en elle et avait besoin d’être rassurée en permanence. Lui, prenait un peu à la légère ses remarques, la trouvant souvent excessive.
Je l’avais même prévenu que ce fameux tocard pourrait être moi, compte tenu de la “dette” qu’il me devait. Gaëtan savait en effet que les seuls plans à trois qu’il avait fait dans sa vie se sont réalisés grâce à moi, quand il partageait ma compagne du moment. Il me disait souvent qu’il aimerait bien partager Emilie avec moi mais que “ce n’était pas son truc” à elle. Ce à quoi je lui répondais systématiquement qu’il se trompait et que je finirai par le lui prouver.
J’en avais longuement parlé avec Manon, car j’avais envie d’avoir un point de vue féminin sur leur couple. Elle me conforta dans mes analyses et me confirma qu’elle les partageait aussi. J’avais confié à Manon que ça me plairait de décoincer Emilie. Elle me dit qu’elle me comprenait et qu’elle était certaine que je pourrais y arriver si je me lançais.
Manon et moi n’avions jamais fait d’échangisme ensemble. Elle et moi étions tenté par le sujet mais une expérience qui n’a heureusement pas abouti, via un site de rencontres spécialisé, nous avait quelque peu refroidit. Elle et moi avions déjà eu des plans à plusieurs avant de nous rencontrer. Elle est plutôt à l’aise avec cela et m’a toujours affirmé savoir faire la différence entre sexe et amour, même s’il elle m’a confié qu’avec moi, ça serait sûrement plus difficile qu’avec ses ex.
Cela faisait maintenant trois ans que nous étions ensemble. Nous avions tout exploré ou presque en matière sexuelle. Après avoir vécu un début de relation sous le signe de la domination et soumission, avec des rapports sexuels parfois brutaux, hard et assez violents, Manon aspirait à plus de douceur et de romantisme. Le sexe avec elle restait fantastique. Elle est plutôt ronde, mais sa peau est douce et ferme. Ses fesses sont parfaitement rebondies, ses seins bien proportionnés et un visage d’une beauté comme je n’en avais jamais croisé. C’était ma première blonde platine aux yeux vert, étant jusque là, abonnés aux brunes aux yeux marrons. Très expressive, elle est capable de passer d’une air angélique à celui d’une putain sans vergogne en une fraction de seconde.
Mais pour moi le romantisme avait fait son temps et j’avais des envies plus animales. Aujourd’hui, j’avais une proie dans le viseur et je ne comptais pas la laisser s’échapper. Plus la soirée avançait, moins mes provocations se faisaient discrètes. Gaëtan me regardait d’un air incrédule, voire moqueur, persuadé que je finirais par me casser les dents avant la fin du repas. Manon était elle plus inquiète car elle sentait qu’Emilie était réceptive aux perches que je lui tendais. Etait-elle prêt à me partager, là, comme ça, ce soir, sans concertation?
Gaëtan, avait entrepris lui, de narguer sa femme en lui expliquant qu’il se consolerait de toutes façons dans les bras de ma compagne. Manon approuvait sur le ton de la plaisanterie sous entendant qu’elle lui ferait certainement des choses que sa femme ne lui avait jamais montré. La soirée semblait en avoir fini avec le ton bon enfant du début, et chacun commençait à placer ses pions un peu comme dans une partie d’échec. Personne à ce moment là ne savait si tout cela était du concret ou de simples blagues potaches. L’ambiance devenait électrisante, excitante mais aussi oppressante.
Bien que peu réceptive à ce manège au début, Manon se laissa prendre au jeu et fut bien décidée à me faire payer mes désirs d’ailleurs. Elle se montrait de moins en moins farouche avec Gaëtan et excitait ce dernier en s’adressant à moi: elle me faisait comprendre que le septième ciel se trouvait de son côté et que ça serait Gaëtan qui en profiterait si tout cela se précisait. Emilie prit pour elle cette remarque et rétorqua un peu agacée: “et bien merci!” en riant jaune.
Manon n’eut pas le temps de se justifier sur sa maladresse que je répondis du tac au tac que j’étais certain qu’elle avait raison.
     - Comment ça? me répondit Emilie interloquée     - Je pense humblement que Manon a une sexualité plus débridée que la tienne, c’est tout
Manon et Gaëtan s’étaient tus et assistaient en silence à nos échanges:
     - C’est toi qui le dit, me rétorqua-t-elle sous les yeux perplexes de son mari     - Emy, je sais de source sûre que tu ne pratiques pas certaines choses et que tu es plutôt classique dans ton approche...
Je savais que je la piquerais au vif avec mes provocations et qu’elle ne se laisserait pas faire aussi facilement.
     - Ça, c’est pas faux en même temps se risqua d’ajouter Gaëtan.     - Pt’être que c’est toi qui ne sait pas t’y prendre répondit-elle à Gaëtan avec une pointe d’ironie. Ou peut-être que c’est vous qui êtes tordus rajouta-t-elle en riant     - Je ne sais pas... Ce que je sais, c’est que tu ne tiendrais pas une semaine avec moi, rajoutai-je d’un ton narquois.     - Ah, tu crois? me répondit-elle en me regardant fixement, sourire aux lèvres.
Je sentais que j’arrivais au bout de ma manipulation. Manon aussi. Cette dernière ne put s’empêcher de me jeter un de ses regards noirs si caractéristiques. Gaëtan sentait quant à lui qu’il allait passer une soirée atypique, loin de celle qu’il avait prévu initialement.
     - Ok! Sept nuits, sept jours! Pas plus pas moins! annonçai-je, et ça commence ce soir!     - De quoi? Me demandèrent-ils tous.     - Je vous propose un échange de 7 jours et 7 nuits. Vous êtes en vacances, nous aussi. Emilie rentre avec moi ce soir et vous venez à la maison la semaine prochaine… Alors? demandai-je.
Manon était partagée entre sa colère envers moi de me couper d’elle si longtemps, pour être en plus avec une autre femme; elle avait peur également que cela mette en péril notre couple, mais était aussi excitée par le fait d’être la pute d’un autre homme que moi. Sept jours lui semblaient quand même exagérés. Elle ne s’attendait pas à une période aussi longue. Cependant, les quelques papillons qu’elle ressentait dans le ventre ont finalement pris le pas sur son espèce de rancœur.
Manon donna finalement son aval. Elle savait aussi que si je ne percevais aucune inquiétudes sur son visage, c’est moi qui commencerait à baliser. Il ne manquait plus que les réponses de nos amis. Le sourire de Gaëtan en disait long sur ce qu’il pensait. Ce qui provoqua un fou rire entre nous trois. La liste de ses envies était déjà prête, et certainement depuis plus de dix ans!
Emilie restait silencieuse. Ne risquait-t-elle pas d’aller trop loin? Quelles conséquences cela pourrait avoir sur son couple qu’elle jugeait de plus en plus fragile? L’excitation montait pourtant. Elle sentait qu’elle mouillait comme un adolescente découvrant les plaisirs charnels. Mais elle était aussi freinée par la peur de ne pas aimer ce qui l’attendait. De ne pas être non plus à la hauteur du défi que je lui lançais, alors qu’elle s’était targuée d’être plus chaude qu’on ne le pensait quelques instants auparavant. Valait-il mieux dire non et avoir des regrets sur une occasion qui lui faisait envie et qui ne se présentera pas tous les jours, ou dire oui, et prendre le risque de passer pour une fille réellement coincée en cas d’échec?
“C’est d’accord” finit-elle par répondre d’un ton hautain. Après tout, on n’est plus des enfants se dit-elle. Au pire, on arrête tout et je rentre à la maison…
     - Ok enchaînai-je. A une condition...     - Laquelle? me répondit Emilie     - Dès cet instant, tu deviens mon esclave sexuelle, là maintenant...
Gaëtan, qui pensait que mon entreprise était voué à l’échec et que j’en demandais trop, se mit à rire, ajoutant même “bon courage!”. Emilie le prenant pour elle me répondit “Ok!”, avec toujours cette boule au ventre, mais également avec la fierté de montrer à son mari qu’elle n’était pas celle qu’il croyait.Emilie ne s’attendait quand même pas à une proposition aussi intense. Allait-elle devoir faire ce qu’elle a toujours refusé à son mari? Gaëtan commençait à bisquer et Manon se gaussait de ce qui attendait Emilie et se disait, rassurée, qu’elle ne tiendra même pas pas vingt-quatre heure.
     - Parfait répondis-je. Quels sont tes parfums de glace préférés?     - Pistache et chocolat répondit Emilie interloquée     - Tu connais le principe? Je sais que tu as lu et vu 50 nuances: un “non” ne signifie en aucun cas d’arrêter. “Pistache”, c’est l’alerte orange et si tu dis “chocolat”, on arrête tout. Tu rentres chez toi. Et c’est irréversible...      - Ok me répondit-elle, satisfaite de cette possible issue de secours
Je demandai alors à Gaëtan de me préparer un papier et un stylo que je tendis à Emilie. Et commençai à dicter: “je soussigné Emilie Sanchez, épouse de Gaëtan Sanchez, accepte de devenir l’esclave sexuelle d’Alex Servans du 3 au 10 juillet 2017, de réaliser sans contestation possible, tous ses moindres désirs. Seul la prononciation du mot “chocolat” mettra un terme définitif à ce pacte”.
Gaëtan visiblement impressionné par la scène se consola en reluquant Manon et ses formes si généreuses qui l’attendaient. Manon, elle, mimait discrètement des choses salaces avec ses doigts, histoire de chauffer mon ami, mais aussi me montrer que je ne serais pas seul à profiter de la semaine. Emilie, enfin, fut d’abord perplexe par rapport au ridicule de l’acte écrit que nous venions de signer, mais comprit que cela la conditionnait et l’enfermait dans ce rôle d’esclave devant nous trois. Elle ne pouvait plus reculer.
     - On commence? lançai-je à Emilie     - Allez! me répondit-elle d’un ton faussement assuré.
Je me rapprochais d’elle, qui était encore assise sur sa chaise, me dégrafa la ceinture et le pantalon, baissa celui-ci et lui ordonna, ma bite bien bandée à la main:
     - Alors suce-moi!     - Euh comme ça là, me dit elle morte de rire, comme le reste de la tablée     - Oui comme ça là, répondis-je sérieusement
Après un moment d’hésitation, elle se mit alors, amusée, à me sucer maladroitement. Manon applaudissait et criait en même temps pour me féliciter. Quant à Gaëtan, il ne pu s’empêcher de tacler sa femme, sous couvert d’humour, en lui demandant pourquoi lui n’avait pas le droit à ce genre de faveur. Au bout d’une vingtaine de secondes, je l’interrompis en la félicitant d’avoir bien commencé notre contrat. Elle ne répondit pas. Je sentais de l’excitation en elle, mais aussi de l’inquiétude et une certaine forme de détresse.
     - On rentre? interrogeai-je     - D’accord, répondit Emilie de plus en plus pensive.     - Tu vois Manon, je t’avais dis que tu ne te coucherais pas toute seule ce soir!     - Ha ha très drôle me rétorqua-t-elle.
Nous enfilâmes alors nos manteaux. Manon se dirigea vers moi et me regarda d’un air taquin, m’embrassa et me demanda d’être sage, accompagnant sa parole d’un clin d’oeil. Elle me rappela qu’elle m’aimait. Je lui répondis que moi aussi, et que même si je savais que j’allais m’éclater, j’avais déjà hâte de la retrouver et de lui raconter ma semaine. Emilie, elle, était plus silencieuse. Elle ne répondait plus aux provocations de son mari. Ils finirent quand même par s’embrasser avant de se dire au revoir.
La porte d’entrée s’ouvrit et nous allâmes vers la voiture. Emilie se plaça côté passager, et avant même d’ouvrir la porte je lui lançai:
     - La place d’une chienne n’est pas ici!     - Pardon? Me répondit-elle en riant jaune     - Comment ça pardon? dis-je en ouvrant le coffre. Monte, et baisse les yeux! insistai-je d’un ton ferme
Je pris la peine de retirer la plage arrière du coffre. Elle me regarda, choquée par ce que je venais de lui demander. Manon et Gaëtan observaient la scène avec étonnement et amusement. Elle lui glissa dans l’oreille: 
     - Il ne me l’avait jamais faite celle là…     - Si elle monte, alors je ne comprends plus rien aux femmes lui répondit-il     - T’inquiète je t’expliquerai lui rétorque-t-elle, moqueuse
J’insistai: “Monte!”. Sentant la situation gênante et prise au dépourvue, elle s’exécuta. Il ne fallait quand même pas craquer maintenant, après toutes ces provocations, surtout celles venant de son mari. En montant ainsi, elle faisait dans le même temps un pied de nez à Gaëtan. Ce dernier me fit un geste d’approbation de la tête et mit la main aux fesses de ma compagne qui se tenait contre lui pour me montrer que lui aussi prenait les choses en main.
Je m’installai à bord de la voiture dans un silence assourdissant, la démarrai et nous mis en route vers la maison. A cet instant, l’assurance que j’avais eu durant la soirée commençait à s’effriter. Et si j’avais fait une bêtise? Et si cela changeait à jamais ma relation avec celle que je considère comme la femme de ma vie? Et si elle se rendait compte que je n’était pas un aussi bon coup que cela? Ces questions commençait à m’envahir d’autant plus que c’était une première pour notre couple…
Je dirigeais la voiture vers l’autoroute, Emilie restait elle aussi silencieuse...
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