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Une vie d'étudiant gay en province

Chapitre 4

For the Lucas love

Gay
Mon ventre me rappela tout l’après-midi les évènements précédents et de retour à la maison après la classe de musique, je me suis endormi jusqu’à l’appel traditionnel de fin de journée du reste de la tribu depuis les rives de l’océan. On n’est pas très moderne et on s’appelle généralement tous les soirs par téléphone. Maman m’a confirmé qu’elle reviendrait en fin de semaine pour assister au concert de clôture et au concours d’improvisation, puis qu’on repartirait ensuite rejoindre le reste de la petite troupe pour les deux dernières semaines de vacances. Sitôt raccroché, je me suis aperçu que j’avais reçu un SMS de Lucas me demandant comment s’était passée l’après-midi. J’ai aussitôt rappelé Lucas en lui proposant de passer boire un verre ou manger quelques restes. Il ne voulait pas souhaiter pénétrer mon intimité familiale en surgissant dans la maison de mes parents.
Il me rassura sur mes maux de ventre en me disant que ça pouvait arriver, en particulier les premières fois où l’on tente de découvrir le plaisir anal.
Soudain, j’ai trouvé un argument de choc pour le convaincre de passer en lui proposant de venir écouter quelques exercices d’improvisation au piano. En se limitant à un verre et au rôle d’auditeur, il était d’accord.
Il arriva une dizaine de minutes plus tard en regardant avec admiration le domicile familial dans cette maison bourgeoise d’un des quartiers chics de la ville. Nos lèvres s’étaient à peine effleurées et je me suis mis au piano, la porte du salon étant restée ouverte sur la terrasse prolongée par la pelouse. Il était admiratif et se rapprocha pour écouter un deuxième morceau en observant le toucher que j’ai travaillé des heures durant sous la houlette de Colette, professeur de piano qui venait à la maison, et des cours bi-hebdomadaires à l’école de musique. Contrairement à d’autres, je n’ai jamais été rebuté par ces exercices répétitifs qui au bout de plusieurs années avaient porté des fruits sans toutefois que je sois devenu un virtuose. Je proposai de servir un verre à Lucas qui se contenta d’un jus de fruit ; pour ma part, j’espérais que la boisson dégazée de la célèbre boîte rouge au marquage blanc permettrait de limiter mes gargouillements incessants.
J’ai joué encore deux ou trois improvisations, un morceau de George Gershwin et un autre d’Erik Satie puis j’ai dû m’absenter pour faire un « stage » aux toilettes.
Mon ventre me tiraillait avec une certaine honte. De retour dans le salon, j’avais une sensation de jambes molles et je me suis avachi sur un canapé en continuant à discuter avec Lucas, confortablement installé dans un fauteuil. Je me rappelle l’avoir interrogé sur son parcours qui le conduisait à venir enseigner à la prochaine rentrée à l’Université. Mes questions étaient de plus en plus mêlées à des silences et Lucas me fit remarquer que j’étais en train de m’endormir et qu’il allait partir. Il devait être près de 22 heures et la nuit avait maintenant envahi la ville et les jardins. Je me suis réveillé vers 3 heures du matin dans le canapé depuis lequel j’avais posé plein de questions à Lucas qui discrètement avait refermé les portes-fenêtres de la terrasse et allumé une petite lampe de salon qui avait dû lui servir de liseuse.
Il avait posé sur mon corps fragilisé délicatement sans que je m’en aperçoive un plaid qui traînait dans le salon et la lecture d’un livre d’Ormesson qu’il avait trouvé sur une table basse l’avait également conduit dans les bras de morphée.
J’avais l’impression d’aller beaucoup mieux, avec une petite faim à l’estomac tout de même. Je contemplais Lucas assoupi dans le fauteuil. Je me suis levé pour aller dans la cuisine, mais si les maisons bourgeoises ont du charme, elles ont aussi des planchers qui craquent. Lucas se leva pour me rejoindre inquiet dans la cuisine et tout penaud, je léchais une cuillère d’une célèbre pâte aux noisettes. Il sourit, je lui tendis une cuillère qu’il plongea aussitôt dans le pot, me demandant ce qu’on faisait là et si c’était bien raisonnable. J’en profitai pour me rapprocher de ses lèvres. Le premier baiser fut hésitant puis nos langues reprirent leur cheminement habituel. Machinalement, j’ai éteint la lumière de la cuisine puis celle du salon et entraîné Lucas par la main vers ma chambre tout en haut de la maison. Un simple drap recouvrait le lit et comme je dors fréquemment les volets ouverts, un halo de lumière extérieure suffisait pour nous guider.
Nus et protégés par le drap, on s’est endormi tout de suite dans les bras l’un de l’autre.
Je me suis réveillé le premier et je ne pus résister à la tentation de mordiller le cou de Lucas. On s’est enlacés comme la première fois pour glisser tranquillement chacun vers le sexe de l’autre comme des félins qui s’éveillent. Le soleil éclairait la chambre dont la fenêtre était restée entrouverte pour la nuit. Petit à petit, le désir est devenu plus intense, les gestes plus fougueux, chacun concentré sur le sexe de l’autre en ne pensant qu’à donner du plaisir. Je sentais que j’allais partir du plus profond de moi-même et que Lucas se raidissait à son tour. Je ne sais pas qui a joui en premier, la compétition n’avait aucun sens ici, mais chacun gardait le sexe de l’autre dans sa bouche jusqu’au moment où nos bouches eurent besoin de se retrouver pour échanger un long baiser.
Finalement, il n’était pas très tard, à peine 9 heures. On descendit prendre un petit-déjeuner. Lucas me fit remarquer que notre relation devenait addictive, qu’il l’appréciait beaucoup sans doute autant que moi, mais qu’il fallait penser à son devenir. Fallait-il que ça reste un amour d’été ? Je devenais étudiant et je vivais chez mes parents. Il était jeune enseignant certes dans une autre composante de l’Université. Il avait un amant avec qui, d’un commun accord, chacun avait des relations ouvertes et il m’en avait déjà parlé. Lucas avait un peu peur que je tombe amoureux de lui et qu’on soit lui et moi dans une situation inextricable. Il ne voulait pas que je néglige le concours d’improvisation au profit de délires amoureux. Il était un peu gêné d’avoir passé la nuit ici, dans cette maison au sein de laquelle il n’aurait jamais dû pénétrer. Je comprenais naturellement et j’acceptais de consacrer le reste de la semaine à la musique.
Il me demanda si ça me dérangeait qu’il assiste au concert et au concours.
J’étais trop fier qu’il me fasse cette proposition et dans un baiser plein de confiture, je lui donnai mon accord.Le reste de la semaine se passa normalement et studieusement. J’appelais Lucas chaque jour pour papoter un peu, mais je respectais le besoin circonstancié de distance. Maman réapparut toujours aussi resplendissante le samedi en fin de journée pour assister comme prévu au concert et au concours du lendemain. Elle me posa, comme tous les soirs d’ailleurs, pleins de questions et me trouva un peu fatigué, mais l’air heureux. Comme toutes les mamans, de quoi pouvait-elle se douter ? Elle écouta religieusement le morceau que je devais jouer le lendemain avec des parties improvisées, puis après une salade gourmande, on partit se coucher pour une nuit de sommeil bienfaitrice.
La matinée du dimanche fut consacrée à un dernier rangement et à préparer mon sac pour les vacances à la mer, maman souhaitant partir dès la fin de l’école de musique. La météo était clémente et nombre de présentations musicales ont pu avoir lieu dans les jardins notamment le concert de cuivre animé par des tubistes de renommée mondiale, suivi par les exercices des classes de percussionnistes. Une pause permit aux spectateurs de se rafraîchir dans les jardins. Pendant que Maman discutait avec des amies ou des connaissances, j’avais rejoint Lucas qui trouvait ma mère très séduisante dans sa robe d’été. Il était hors de question qu’on échange un baiser au milieu du public, mais il me demanda si j’avais un peu de place dans mon cartable de musique. Il était à l’intérieur de la grande salle du musée qui allait accueillir le concours d’improvisation au piano. Lucas me tendit un petit paquet en me précisant qu’il n’y avait rien de compromettant.
Il me demandait simplement d’attendre pour l’ouvrir et qu’il serait ravi de m’offrir la suite au retour des vacances.
J’étais très touché, car je ne m’y attendais pas. J’ai juste eu le temps de lui tendre un baiser de remerciement, et les familles et le public commençaient déjà à prendre place.Le concours d’improvisation allait durer environ deux heures avec des pauses comme chaque fois pour donner des détails techniques ou des anecdotes vécues au cours de la semaine. Nous avions été notés tout au long du stage et je faisais partie du trio finaliste. Lorsque vint mon tour, le responsable de la master classe me présenta rapidement et annonça que j’allais interpréter un morceau intitulé « For the Lucas love ». Je retournais ainsi un clin d’œil à mon amant d’été. J’ai terminé sur la deuxième place du podium et, coïncidence extraordinaire, le lauréat qui s’appelle Hadrien, n’est autre que le garçon avec qui je partage bien des choses au-delà de la musique depuis plus d’un an aujourd’hui. Étrange été que cet été qui avait commencé par la lecture et relecture de l’étranger, des noces, du destin et d’autres œuvres de Camus.
La remise des prix terminée, Maman très fière ne me lâchait plus d’une semelle pour qu’on reparte assez vite rejoindre le reste de la tribu au bord de l’Océan. Il y avait presque trois heures de route. Chacun passa rapidement aux toilettes avant de repartir. J’aperçus Lucas dans un couloir plein de monde ; il me félicita en me disant qu’il était très ému et touché par le titre du morceau et qu’il ne s’y attendait pas. Je lui claquais une bise sur la joue en lui susurrant à l’oreille mon sentiment d’amour. La voiture était garée à l’ombre ; maman me proposa de conduire sa Mini Cooper toute craquante qu’elle n’acceptait de me confier que très rarement. On prit la direction de l’Ouest en commençant à suivre longtemps une 4 voies quasi déserte. On échangea beaucoup sur l’école de musique, le concert et le concours et sur la suite à donner aux vacances. J’aimais beaucoup discuter avec Maman.
Elle me félicita mille fois, puis en me rappelant de respecter les limitations de vitesse, elle me demanda l’origine du titre du morceau d’improvisation : « For the Lucas love ».
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