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La vengeance du fantôme

Chapitre 7

Les galons de la gloire

Divers
Un retour plutôt silencieux que seul le ronronnement du moteur de la voiture perturbait. Plongées dans leurs pensées, les passagères digéraient ce qui s’était dit. Au bout d’un kilomètre, Maryse fut la première à reprendre la parole.
— Tu en penses quoi toi Anita de cette affaire ?—... ben... ça me scie un peu les pattes, je te l’avoue. D’un côté quatre bonshommes qui ont passé l’arme à gauche et de l’autre vraisemblablement une femme victime des mêmes salopards.— On ne peut pas nier ce que nous avons vu... elle a dû souffrir salement.— C’est une raison pour se faire justice ? Tu vois ce que je veux dire ?— Oui... mais il reste qu’elle a sans doute raison lorsqu’elle raconte que personne n’a voulu lui venir en aide, que personne n’a seulement écouté ou cru ses explications... pas l’ombre d’une ouverture d’une information.— Oui ! Le portrait-robot est des plus explicite également. Il va bien falloir que nous en parlions avec l’intéressé...— Chaud les doigts là ! On risque d’y laisser des plumes, non ?— Tu as peur Maryse ? — Ben... il est puissant et dans les bonnes grâces du parquet, apparemment !— Nous allons devoir ruser et agir avec circonspection... assurer nos arrières quoi !— Ouais... à la moindre connerie, nos fesses vont chauffer...— J’ai une petite idée... ta copine la journaliste... on pourrait peut-être, si les choses tournaient mal, la mettre dans la confidence.— C’est assez glauque comme procédé...— Oui, mais en dernier ressort, pour sauver nos miches, parce qu’à mon sens ça va faire trembler le commissariat cette histoire...— Ou pas ! La loi du silence a bien fonctionné pour les quatre michetons... pourquoi pour cette Hélène Normann, ça ne jouerait pas en sa faveur ? Après tout... pour tout le monde, ce sont des suicides... et qui peut prouver l’inverse ? Jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons rien pour incriminer cette femme... si ce n’est qu’elle a été victime d’une agression alors qu’elle était étudiante.— Je suis assez d’accord avec ta vision des faits, mais nos pontes veulent des résultats... et comment ne pas la mettre en cause, au vu de ce qu’elle nous a relaté ?— C’est là qu’il nous faut coller celui-là dans la panade et à lui de nous tirer de là s’il ne veut pas sombrer !— Un peu tiré par les cheveux, mais c’est notre seule chance. Bon... on s’occupera de lui demain.
Maryse pointait du doigt son carnet de notes et plus précisément le crayonnage de l’individu que mettait en cause le dessin. Le véhicule s’engageait alors sur le chemin qui menait à son appartement. Instinctivement, Anita s’était dirigée sans un mot vers le gite le plus sûr. Elle saisissait déjà la pression qui leur pesait sur les épaules, cherchant le moyen de l’évacuer. En existait-il un meilleur que la tendresse pour terrasser la mise à rude épreuve de leurs nerfs ? Le reste de cette journée pouvait les délivrer et permettrait sans doute aux esprits embrouillés de se replacer dans une configuration apaisée, une bonne marche à suivre.
Le sofa revoyait donc les anatomies se dévoiler, puis le salon gardait le secret des gémissements déclinés sur tous les tons par deux amantes qui n’en finissaient plus de se trouver. Plus un centimètre carré des peaux qui n’eut à subir les caresses de lèvres juteuses, de bouches affamées. Les doigts aussi fêtaient les retrouvailles charnelles avec une facilité enivrante. Plus les relations entre elles avançaient, plus elles s’enhardissaient bien naturellement. Les plaintes n’étaient que de plaisir et les spasmes des corps qui se lovaient l’un contre l’autre dureraient jusqu’à la fin de la soirée. Un endormissement bienvenu aurait raison des massages et des papouilles si savamment distillés. C’était un jour tout neuf qui réveillait les deux maîtresses enlacées.
Les ablutions matinales effaçaient les stigmates amoureux passés. Et fraiches, pimpantes, les deux policières faisaient une entrée calme au commissariat. Le planton dès leur arrivée hélait Anita !
— Capitaine, Capitaine Solivers...— Oui ?— Le patron vous a fait demander ! Il désire vous voir de toute urgence dans son bureau...— Ah ! Il est de mauvaise humeur ?— Je ne saurais trop dire... il ne souriait pas, ça, c’est certain.— Il va attendre ! Nous allons prendre un café Maryse et moi.— Moi... je vous ai fait la commission. Le reste vous regarde.— Oui ! Merci.
Un agent ou deux qui allaient se rendre en ville, pour régler la circulation et faire acte de présence, s’écartèrent de la machine qui distribuait un café plutôt infâme. Ils ne s’appesantiraient pas dans les parages. Un gradé restait un gradé et un fossé entre la « pitaine et la piétaille » existait bel et bien.
— Bon ! On va monter voir notre pacha... Enfin je vais y aller et si j’ai besoin de toi Maryse, je te fais signe.— Ça me va... tu essuies les plâtres et je viendrai faire le ménage, s’il le faut.— Parfait... tu me files tout de même le dessin de la gueule d’ange que tu as crayonné... — Ouais ! Tiens, prends tout le dossier. Je suis dans notre bureau...— D’accord. Tiens-toi prête pour le cas ou... les choses deviendraient irrespirables.— ...
Anita grimpait les marches qui menaient au premier. Les services administratifs et donc le bureau du boss étaient tous à l’étage. Elle appuya sur la sonnerie et attendit sagement que le voyant vert s’alluma. Lorsque ce fut le cas, elle s’engagea résolument dans l’espace patronal.
— Ah ! Solivers... votre deuxième prénom c’est « Désirée » aujourd’hui ?— Bonjour ! Et pardon ? C’est une remontrance ou juste un signe de fébrilité ?— Prenez cela comme vous le sentez... j’ai le procureur qui me colle au cul depuis l’histoire Dominique Staneley-Kaly... je dois aussi rendre des comptes. Où en êtes-vous maintenant, dans ce ou ces dossiers ?— Une bonne nouvelle... nous avons fait un pas de géant... vous saviez que c’était le grand pote du fils d’un ancien procureur de la République ? Oui ? Bien sûr ! Mais pourquoi personne ne nous a donné cette info ?— C’est votre boulot non de découvrir tout cela ?— Oui... c’est aussi le nôtre de prendre les plaintes des personnes sexuellement agressées qui viennent dans nos locaux !— Il me semble oui...— Vous êtes certain que ça a toujours été le cas ?— Quoi ? Soyez plus claire Solivers...— Eh bien... figurez-vous que Maryse et moi avons rencontré une gentille dame, qui un jour est venue ici pour se plaindre des agissements du meilleur ami de notre fils de proc... et de ses trois autres acolytes... Castaing, Clameur et Chassard... un joyeux quatuor, une belle brochette d’ordures en fait...— Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Vous voulez me faire passer un message ?— Il me semble... et cette dame donc nous a montré de preuves indélébiles de ses allégations. — Comment ça indélébiles ? Je ne comprends rien...— Attendez Monsieur, vous allez rire... elle nous a aussi fait une description très... détaillée du policier qu’elle a rencontré dans ces locaux... oui, ici même, lors des faits !— Je ne vois toujours pas !— Non ? Tenez ! Peut-être que cette tronche va vous rappeler quelques souvenirs... vous en pensez quoi ?— Des assertions sans réel fondement, des paroles en l’air et si on devait toujours écouter tous les ragots... nos tribunaux seraient vite encombrés.— Ah oui ? Et les trois lettres marquées au fer rouge dans la chair de cette malheureuse ? Vous pensez aussi que ce sont des racontars de folles en mal de reconnaissance ?— Quelles trois lettres ? Qu’est-ce que vous me racontez là ?— Mais la vérité... et puis vous savez, notre amie, celle qui vous déteste plus que la moyenne, la journaliste... vous imaginez, commissaire Dupré... si elle mettait la main sur les photos de ces blessures et sur ce portrait-robot très bien fait ?— Vous me menacez ? — À votre avis...— Qu’est-ce que vous voulez ? Je vous écoute.— Quel âge avez-vous ?— Ça ne vous regarde pas... vous allez vous en souvenir, je vous prie de le croire !— Pas de problème... il me suffit d’appeler Maryse et nous allons voir qui de vous ou de nous va rire le plus longtemps.— Qu’est-ce que vous voulez avec votre chantage lamentable ?— Deux choses... la première... les quatre types que vous avez couverts il y a bientôt vingt piges sont officiellement morts par suicide et donc les enquêtes sont closes.— Bon ! Et ensuite ?— À votre avis ? Vous n’avez pas une petite idée ?— Non ! Mais je sens que je ne vais pas tarder à le savoir !— Tout à fait... une jolie lettre de demande de retraite anticipée. Des salopards qui couvrent des exactions telles que viols et tortures sur des femmes ne sont pas dignes de garder un poste, quel que soit leur grade dans notre corps...— Vous êtes folle ? Vous croyez vraiment que je vais plier et céder ? — C’est ça ou je déballe tout. Alors oui, vous aurez une jolie coupable, mais vous aussi aurez quelques années au frais pour réfléchir aux conséquences de vos actes. Et vous savez comme moi ce qui arrive aux flics qui passent par la case « taule » ! Vous auriez peut-être à goûter de ce que cette malheureuse a connu...— Vous croyez vraiment que je vais céder, à votre mascarade ? Que vous me faites peur ?— Je reviens dans une heure et d’ici là, vous aurez rédigé votre courrier pour le ministère de l’Intérieur et parlé au proc ainsi qu’au préfet... sinon notre journaliste... oui, oui, celle qui vous déteste, on se demande bien pourquoi, aura le double de ce dossier... anonymement, vous voyez ce que je veux dire ?— Mais...— Il n’y a pas de mais, Dupré... une heure, pas une minute de plus. Ensuite, je vous envoie la cavalerie... À tout à l’heure, cher Adrien.
La porte se refermait doucement sur le visage tendu de la capitaine de police Anita Solivers. Les marches de bois grinçaient sous les pas de cette fliquette qui regagnait son bureau. Les agents qui la croisèrent pensèrent tous que la remontée de bretelles avait dû être sévère pour qu’elle tire une pareille bouille. Dans son bureau, Maryse la vit arriver, blanche comme un linge.
— Ça s’est mal passé ? Anita avec le patron...— Lequel ? Celui qui va partir ou le nouveau qui va être nommé ?— Nous allons changer de commissaire ? Je ne savais pas...— Lui non plus. Mais depuis quelques instants, sans doute écrit-il à notre ministre son besoin urgent de repos. On va garder tous ces dossiers sous le coude. Tu en fais une copie, il en va de notre sécurité.— Et pour Hélène Normann ? Qu’est-ce qu’elle devient ? On va aller l’appréhender ?— Oh ! Je crois que ce salaud de Dupré va lui renvoyer l’ascenseur... Allons prendre un café au bistrot du coin, celui de la machine est infect. On l’a bien mérité non ?— Tu m’expliqueras, un jour ?— Il n’y a rien à dire. Adrien Dupré a commis des erreurs, mais bon il va prendre sa retraite, puis nous, nous continuerons à faire notre job, sans état d’âme...
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Une canne à pêche, dans un bel emballage, un cadeau superbe pour un commissaire sur le départ. Et puis la capitaine Solivers, promue au grade de patronne du commissariat, voilà ce que fêtaient tous les fonctionnaires ce samedi soir. Le préfet avait fait un beau discours pour encenser Dupré. Pour Anita le procureur de la République en personne avait tenu à lire un billet écrit de sa propre patte. Tout ce petit monde allait bien et quelque part, dans la ville une jolie serveuse pouvait enfin rêver que ses malheurs étaient à tout jamais derrière elle.
Comme tous les soirs depuis six mois Maryse et la nouvelle commissaire partageaient une petite maison qu’elles payaient à parts égales. Officiellement, celle-ci comportait deux logements distincts. Fort heureusement, une porte de communication offrait l’avantage de s’ouvrir discrètement sur un monde fait de tendresse et de félicité. Alors, les mauvaises langues continueraient longtemps à parler dans leur dos. Elles seraient les gouines de service pour la majorité des agents du poste de police.
Rien n’avait plus d’importance. Seul comptait que les personnels chargés de prendre les plaintes s’acquittassent de leur tâche sans faire de différence. Qu’elles émanent de femmes ou d’hommes, toutes seraient traitées avec le même pied d’égalité et plus personne ne passerait à travers les mailles du filet... Il y avait encore du chemin à faire pour une parité normalisée... mais la voie était enfin ouverte et toute tracée. Après la cérémonie d’investiture de la boss en titre, une table pour trois voyait Anita, Maryse et Hélène goûter au plaisir de la chair dans le restaurant de la gare... le cuistot avait un vrai talent et sa mangeaille restait la meilleure de la ville...
Bien sûr, Hélène ne saurait jamais la fin de l’histoire. Mais était-il nécessaire qu’elle ait connaissance des arcanes qui avaient mené à la blanchir totalement ? Elle rendait très souvent visite à une femme qui avait perdu la boule à la suite du suicide de son mari. Les infirmières qui s’occupaient de cette malheureuse trouvaient dans l’abnégation de cette visiteuse généreuse un rayon de soleil, dans les yeux de leur patiente. Et puis de temps à autre, une fête réunissait ces trois protagonistes féminines, qui un court instant de l’existence avaient vu de quoi l’homme en tant qu’individu était capable...
Le meilleur comme le pire... et parfois ces deux extrêmes savaient se chevaucher pour ne former qu’un tout... que tout un chacun se plaisait à appeler : être humain !

Fin !
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