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Le Village en folie

Chapitre 10

Le conte de fée de Sophie

Lesbienne
Trois jours passèrent. L’état de santé de Catherine évoluait favorablement, ses blessures se cicatrisant rapidement alors qu’aucune nouvelle crise de masochisme ne se fut manifestée chez elle depuis le début de sa période d’hébergement chez les tourterelles. Sophie, qui passait le plus clair de son temps à soigner, dorloter et minoucher sa patiente et qui avait jusque-là été la seule à partager le lit de Catherine, avait toutefois exprimé à sa conjointe son malaise concernant l’application du plan de traitement proposé par sa mère. Jasmine, faut-il le rappeler, avait, dans son expertise de sexologue, exprimé son avis à savoir que favoriser des expériences intimes entre Sophie et/ou Alicia et leur protégée Catherine aiderait cette dernière à vaincre son penchant malsain pour le masochisme. Le désir de Sophie était évidemment de faire le maximum pour cette patiente et amie envers laquelle elle se sentait toujours redevable pour ce qu’elle avait fait à sa conjointe au Resort. Cependant, quitter momentanément le lit conjugal pour se gouiner avec une autre la laissait perplexe sur la question de sa fidélité envers son amoureuse de toujours. De plus, Catherine devenait avec le temps une amie de plus en plus intime. Quels sentiments les deux filles risquaient-elles de développer l’une envers l’autre ?
Alicia, de son côté, se réjouissait de voir sa patiente reprendre des forces, bien que des questions demeuraient encore sans réponse, certains résultats de labo se faisant toujours attendre. Elle était aussi consciente du fait que prendre en charge une personne proche sur le plan affectif comportait un certain risque concernant la question de l’éthique. Elle considérait donc cette expérience comme un défi personnel et professionnel, sachant que l’hospitalisation en institution aurait également comporté son lot de risques. Aussi, après une brève réflexion, avait-elle accordé carte blanche à sa biche chérie concernant cette délicate question de l’application du plan de soins proposé par sa belle-mère, renouvelant ainsi sa pleine confiance envers sa petite rouquine bien-aimée. Catherine avait maintenu Alicia en vie durant l’histoire du Resort. Une dette morale était donc gravée à jamais dans la conscience de cette dernière comme dans celle de Sophie. Alicia savait aussi que sa petite biche lui resterait fidèle comme elle l’avait été pendant leur douloureuse séparation sur l’île de StoryX.
Pour Catherine, cependant, la question était non seulement différente, mais également extrêmement complexe et préoccupante : elle était amoureuse de deux filles à la fois ! Ayant partagé la couchette de l’une comme de l’autre, elle connaissait déjà l’intimité de chacune. Mais au-delà de ces considérations purement charnelles, elle se sentait heureuse en présence des deux, non seulement en tant qu’individus mais également en tant que couple. Le rôle qu’elle avait, bien malgré elle, joué auprès de la femme médecin du Service de Santé du Resort l’avait valorisée à leurs yeux. Il était évident que sa compagnie leur était également agréable et que le service qu’elles lui offraient présentement témoignait de leur gratitude et de leur affection envers elle. En conséquence, autant ses interventions au Resort de StoryX Island avaient risqué de faire tomber en ruines le couple au milieu duquel elle s’était involontairement interposée, autant elle désirait maintenant garder ce même couple le plus uni possible.
Mais voilà : n’osant avouer ni à l’une ni à l’autre ses sentiments sincères à leur égard, elle gardait toutes ces pensées pour elle-même. Déclarer ouvertement sa flamme pour l’une comme pour l’autre des deux conjointes risquerait peut-être de recevoir une réponse positive qui conduirait éventuellement à l’éclatement définitif du couple. En résumé, Catherine était secrètement amoureuse, et de Sophie, et d’Alicia. Parce qu’elle les aimait toutes deux, elle ne voulait pas causer leur malheur en les séparant, mais se serait sentie disposée à offrir immédiatement son cœur à l’une si le hasard de la vie causerait par malheur la disparition de l’autre.
Pour terminer le tableau, la dépression qu’avait semblé vivre la jeune infirmière à son retour au Québec n’était ni plus ni moins qu’une immense peine d’amour, gardée secrète à cause de ses sentiments inavouables à l’égard des deux gouines qu’elle avait connues à StoryX Island. Le sentiment d’abandon ressenti à la même époque ne fit qu’ajouter au désespoir de la fille qui s’était alors isolée dans son univers de désarroi et de contradictions.
La journée fut pour Catherine, compte tenu des circonstances, routinière : repos, bains de sièges apaisants accompagnée de Sophie, et applications coquines de pommade sur tout le corps, toujours assistée de son aide soignante qui avait multiplié encouragements et marques d’affection saphique envers sa protégée.
Arrivée l’heure du coucher, les deux filles étaient de nouveau réunies autour du lit. C’est alors qu’elle préparait l’applicateur topique de la crème destinée à traiter les muqueuses internes du petit trou de Catherine que Sophie crut entendre une requête qu’elle avait toujours redoutée et qu’elle espérait ne jamais recevoir :
« Sophie, demanda Catherine alors qu’elle tournait le dos à l’autre tout en fouillant dans son tiroir de commode, fais-moi souffrir, ce soir. C’est si agréable d’être avec toi ! »
Sophie arrêta son geste et avala difficilement. Cette requête inattendue contrastait avec les progrès qu’avait pourtant semblé manifester sa patiente.
« Non, Catherine, tu le sais, c’est impossible.— Quoi ? Je ne te demande pas grand’chose. C’est pourtant pas compliqué ! répliqua la blonde qui s’était brusquement retournée pour faire face à l’autre. Allez, juste un petit peu !— Je ne peux faire ça, ni ce soir, ni aucun autre soir, tu le sais, Cathy ! Il ne faut pas !— J’te comprends pas, Sophie ! C’est pourtant simple et ça me ferait tellement de bien ! affirma l’autre, semblant ébranlée par l’attitude de la rouquine.— Je suis désolée, chère, tout ce que tu veux, je le ferai mais pas ça, je regrette. Veux-tu un calmant ? Ça t’aiderait à traverser cette passe. »
Sophie se sentait de plus en plus mal à l’aise en voyant la réaction de Catherine qui semblait maintenant en perte de contrôle. Se sentant prise au dépourvu, elle commença même à songer à demander l’intervention d’Alicia qui séjournait au salon.

« Tu es méchante, Sophie ! Qu’est-ce qui t’arrive, tout d’un coup ? Ce n’est pas la fin du monde que je te demande ! lança la fille en sanglotant presque.— Désolée, Catherine, répondit l’autre en adoptant le ton le plus ferme possible. Pas question de te faire souffrir ! Un point c’est tout et on va se coucher ! »
Sur ces mots, l’expression de Catherine changea radicalement. Elle s’approcha lentement et silencieusement de sa soignante, la fixant directement dans les yeux, s’immobilisa presque nez à nez avec l’autre, puis pouffa de rire au visage de Sophie qui semblait ne plus rien y comprendre.
« J’ai pas dit ‘souffrir’, cocotte, j’ai dit ‘sourire’ !— Oh my God ! pouffa à son tour l’autre. J’avais vraiment mal compris ! I’m so sorry, dear !— C’est juste drôle, Sophie ! Et tu m’as fait plus que sourire, cette fois ! Ta nature de gamine te rend si mignonne ! Mais attends ! J’ai une petite idée pour ce soir. »
Devant des yeux ébahis, Catherine, qui comme Sophie s’était déjà complètement dévêtue, ne gardant que son slip, brandit hors du tiroir de la commode un gode-ceinture. Ayant rapidement déculotté l’autre à sa grande surprise, elle entreprit immédiatement de le fixer sur sa partenaire de nuit.
« Hey, qu’est-ce que tu fais, la fille ? C’est pas un peu trop tôt pour sortir ces choses-là ?— Laisse-moi faire, chérie, c’est pour mon traitement anal, ce soir, annonça-t-elle. »
Catherine enduisit généreusement par la suite le gode avec la crème qui était destinée à soigner ses muqueuses internes et fit cette coquine requête à Sophie :
« Tu voudrais me traiter doucement avec ça, ce soir ? Le médicament irait plus profondément de cette façon.— Pas sûre, fit l’autre. T’es certaine que tu es prête pour ça ?— Tu es tellement douce et délicate, Sophie. Si ça fait mal, je te dirai d’arrêter, promis ! »
Sophie hésitait. Voyant cependant la bonne évolution de la santé de sa protégée et se rappelant les recommandations de sa mère, elle obtempéra finalement :
« Bon, voici ce qu’on va faire, proposa Sophie en désignant un coin de la chambre : je m’installe dans la chaise berceuse et tu t’empaleras doucement sur moi. Et si tu es sage, tu pourras me demander de te conter une histoire. Aimes-tu les contes de fée ? »
Toujours nue mais s’étant recouvert le dos d’une couette, Sophie prit place dans le fauteuil berçant, harnachée du gode rendu visqueux par le produit médicamenteux, et attendit. Catherine, qui mouillait déjà d’excitation, un sourire coquin sur le visage, s’approcha de la chaise, tourna le dos à sa partenaire et se déculotta à son tour, présentant de séduisantes petites foufounes à la vue de la rouquine. Abaissant lentement son derrière, elle s’écarta les fesses et sentit le faux pénis, guidé par la main de Sophie, commencer à pénétrer son orifice anal. Après une ou deux hésitations, elle permit à son sphincter de se relâcher graduellement alors qu’elle sentait l’instrument cheminer lentement jusqu’au fond de ses entrailles.
« Ooooh ! Comme c’est bon ! laissa tomber la jeune complètement possédée par l’instrument que contrôlait maintenant son ange gardien. C’est doux, c’est frais, c’est tellement bon, Sophie ! Ah ! Quelle détente ! chuchota-t-elle finalement.»
La fille se releva légèrement et se rassit à fond pour conforter sa position sur la rouquine qui avait maintenant les mains posées sur ses hanches et guidait ses mouvements. Sophie sentait les fesses chaudes de Catherine sur son bas-ventre, signe que le gode était au plus profond de ses entrailles. Laissant les hanches, les mains de la rouquine saisirent les pans de la couverture, enveloppant dans un chaud cocon les deux corps nus qui ne faisaient plus qu’un, Catherine étant confortablement assise sur Sophie, sodomisée par cette dernière. Le temps s’étant arrêté pour les deux filles, la berceuse se mit doucement en mouvement.
« Raconte-moi une belle histoire, Sophie, lui demanda Catherine.— Quelle histoire désires-tu entendre, ma chérie d’amour ?— Raconte-moi votre histoire d’amour, à Alicia et toi. »
Le visage de la rouquine s’illumina. On venait de lui demander de parler de la plus belle histoire de sa vie, de son conte de fée à elle.
« C’est une histoire qu’on voudrait souhaiter à toutes, commença-t-elle. »
Un paisible sourire aux lèvres, elle enchaîna :
« On peut d’abord dire que nous avons toujours vécu ensemble, mais que nos rapports ont évolué au fil des ans. Cela a débuté il y a près de vingt ans. Nos deux mères étaient alors de jeunes voisines qui se côtoyaient régulièrement. Rapidement liées d’amitié, elles tombèrent enceintes à la même époque et accouchèrent à moins de six mois d’intervalle.
« Maman était mariée avec Papa et tout allait bien, mais le conjoint de Sonia la quitta après la naissance d’Ali, la laissant seule avec son bébé. C’est à ce moment que les rapports entre nos deux mères commencèrent vraiment à s’intensifier. La sachant seule, Maman m’amenait souvent chez les LeBel pour lui permettre de donner un coup de main à Sonia dans ses tâches quotidiennes. C’était alors un grand réconfort pour la mère d’Alicia qui avait mal vécu sa séparation.
« Alicia et moi avons donc grandi ensemble. J’ai l’impression qu’on s’est connues depuis la nuit des temps ! On nous installait toutes deux sur une grande couverture jetée sur le sol de la cuisine et nous jouions avec nos poupées Barbie pendant que nos mères s’affairaient. Nous avions peut-être quatre ans à l’époque. Au fil du temps, Sonia multiplia les marques d’affection à l’égard de Maman. La mère d’Ali était bien sûr en mal d’amour mais ne semblait pas être en quête d’homme. C’est donc sur ma mère qu’elle jetait son dévolu. Maman m’a plus tard confié que les petits baisers sur la bouche et les caresses plus intimes qu’elle recevait de Sonia la mettaient très mal à l’aise au début, mais qu’elle préférait se laisser faire sans protester afin de ne pas augmenter la tristesse de son amie abandonnée par son ex.
« Je me souviens, poursuivit Sophie en riant, qu’à force d’observer nos mères, nous faisions adopter le même comportement à nos poupées : Alicia et moi prenions nos Barbie et on les faisaient s’embrasser sur la bouche ! Nous trouvions le jeu tout à fait inoffensif, cela faisant pour nous partie de la nature des choses.
« À l’âge de cinq ans, mon amie d’enfance et moi avons connu un premier contact particulier. C’était un jeu d’enfant, bien sûr, comme tous les enfants le font à un moment ou un autre. Alicia me poussa doucement, un jour, contre un mur de sa chambre à coucher. Nous étions toutes les deux debout, face à face, nos nez presqu’en contact l’un avec l’autre. Ayant chacune ouvert la bouche et tiré la langue. Ali s’avança un peu plus et les bouts de nos langues se touchèrent. Tu aurais dû voir les grimaces que l’on fit immédiatement après ! On trouvait ça tellement dégueu, deux langues qui se touchent ! C’était d’un goût exécrable ! Ce fut l’époque de la fin des embrassades pour nos Barbie qui se tinrent dès lors très tranquilles, chacune dans son petit coin, à partir de ce moment.
« Au fil du temps, le gouinage entre nos mères s’intensifia. Maman m’avouera plus tard qu’elle prenait de plus en plus goût aux ‘échanges’ qu’elle avait avec Sonia. Par un après-midi où nous devions faire la sieste, Alicia et moi, - nous n’avions pas encore six ans - étendues sur la couverture au sol, je vis Maman et Sonia s’embrasser longuement devant mes yeux mi-clos, après quoi elles quittèrent toutes deux la cuisine où nous nous trouvions pour gagner une autre pièce de la maison. Je ne m’en formalisais pas trop jusqu’à ce que des cris et des gémissements que je crus reconnaître venant de Maman se fassent entendre au loin. Je sus beaucoup plus tard que ma mère venait de se faire officiellement initier aux joies du lesbianisme par la mère d’Alicia qui brûlait depuis un long moment de vivre une relation complète avec sa meilleure amie. Cette révélation fit partie des réponses aux nombreuses questions que je posai à Maman pendant ma période de puberté.
« Un jour particulier sera toujours un douloureux souvenir pour moi. Nous étions cette fois toutes les quatre chez nous. Revenant plus tôt de son travail, Papa surprit alors nos deux mères en train de s’embrasser longuement en notre présence, dans la cuisine. Éclatant de colère, il chassa immédiatement Sonia de la maison en réprimandant vertement Maman qui s’était alors mise à pleurer à chaudes larmes. Impuissante, j’assistais à la scène de jalousie de mon père. Je fus personnellement très affectée par cette journée, d’autant plus que ses conséquences me privèrent de la compagnie d’Alicia pendant plusieurs jours. Dans mon esprit de petite fille, j’avais trouvé Papa très méchant de gronder ainsi Maman qui ne faisait pourtant rien de mal, et de me priver de la présence de mon amie avec laquelle j’adorais jouer. Ma mère m’expliquera alors que Papa ‘trouvait que Sonia et elle passaient trop de temps ensemble’, mais cette explication ne me satisfaisait nullement. C’est beaucoup plus tard que je compris ce qui s’était réellement passé entre nos parents.
« Je me souviens, poursuivit Sophie en riant, que lorsqu’on était encore des gamines et que nous jouions ensemble, par terre, Alicia détestait m’entendre péter. Elle me disait toujours qu’à force de me lâcher ainsi, je finirais par faire dans ma culotte ! En fait, elle ne faisait que répéter ce que lui disait sa mère à mon sujet. Aujourd’hui, mon gros minet tient un tout autre langage quand elle m’entend. Elle dit maintenant que c’est de la musique pour elle !
« Les années passèrent. Ali et moi fréquentions la même école, faisant matin et soir le même chemin aller-retour, quelquefois main dans la main, sinon complètement silencieuses lorsque de petites disputes éclataient entre nous. J’ai toujours eu une grande admiration pour ma future femme. Elle était toujours fonceuse, la première à se proposer pour présenter ses exposés devant la classe, promue capitaine de ses équipes de sport... J’étais donc particulièrement fière de faire équipe avec elle pour tous nos travaux scolaires. En alternance, on se retrouvait toujours chez l’une ou chez l’autre afin de compléter nos devoirs à la maison.
« Alicia était aussi ma protectrice. Une fois, elle avait sévèrement battu des garçons qui ne cessaient de se moquer de moi. On me surnommait Carotte à cause de la couleur de mes cheveux, comme dans Anne aux pignons verts. Les gars avaient reçu une solide correction de la part d’Ali. Ils cessèrent aussi de se moquer de mes taches de rousseur. On me laissa donc tranquille, mais cela avait coûté à Alicia une semaine de retenues après les heures de classe !
« Puis arriva notre puberté. On observait chacune les changements que connaissaient nos corps respectifs. Presque chaque jour, Alicia et moi nous nous placions côte à côte devant la glace dans sa chambre et, chacune les mains posées sur sa propre poitrine à travers ses vêtements, nous comparions la progression de nos courbes respectives. J’étais presque jalouse d’Ali parce que sa poitrine progressait plus rapidement que la mienne. J’en avais fait une telle obsession que j’avais même confié à Maman ma crainte de ne jamais pouvoir séduire les garçons à cause de mes seins trop petits. Quelle idiotie quand on y pense aujourd’hui, mais dans mon esprit de jeune ado, c’était une question très importante pour moi.
« Alicia était très douce avec moi. Âgée de treize ans à peine, je voyais déjà en elle plus qu’une simple copine ou camarade de classe. Je me souviens qu’une fois où j’étais aux prises avec de violentes douleurs menstruelles, elle m’avait tout simplement prise et enlacée dans ses bras pour me réconforter. Cette amicale étreinte fut si agréable à ce moment, si obnubilante, que je commençai à réaliser... que j’éprouvais peut-être des sentiments profonds pour ma copine, et que ces sentiments étaient de moins en moins innocents, bien que de plus en plus sincères.
« Bien sûr, je gardais tout ça à l’intérieur. Moi, une future femme, faite pour aimer les hommes, être éprise d’une autre future femme, c’était tout simplement inadmissible ! Je me sentais donc coupable de penser constamment à elle, le jour comme la nuit. À seize ans, nous jouions dans la même équipe de volley. Je l’observais discrètement se changer avant et après les matches, dans le vestiaire du stade. Je mouillais déjà à la voir devenir une femme si bien proportionnée. Une véritable athlète, musclée mais féminine malgré tout. Elle portait déjà à l’époque ses bikinis ornés de papillons multicolores !
« Puis, un jour, dans les douches pour filles du vestiaire sportif, je l’aperçus nue, sans sa serviette. Oh, mon cœur ! Qu’elle me paraissait belle ! Ses seins étaient parfaitement développés. Ses courbes étaient agressivement bien proportionnées. Elle me vit alors la regarder : mes yeux devaient parler tout seuls ! Elle se cacha alors la poitrine et le bas du ventre avec les mains devant moi et me lança avec de gros yeux un ‘Sophie, t’as pas honte ?’ qui me bouleversa. Je m’étais fait prendre en pleine séance de voyeurisme à l’égard de ma meilleure amie !
« J’étais si mal ce soir-là que, pour une rare fois, elle et moi n’avons pas passé la soirée ensemble. Je me morfondais dans ces pensées de culpabilité : j’avais trouvé mon amie de toujours désirable ! J’ai passé la nuit suivante à me masturber tout en repassant dans ma mémoire ces images envoûtantes qui s’étaient offertes à ma vue la journée précédente, tout en sanglotant à la pensée que mon penchant homosexuel se confirmait de plus en plus.
« Je me suis alors confiée à Maman. Je lui ai tout conté ce que je ressentais. Elle me prit alors dans ses bras si tendres, en me disant qu’elle me comprenait. C’est à ce moment qu’elle me confia à son tour sa liaison avec la mère d’Alicia. C’est à ça que ça sert, une maman, Catherine. Savoir ce fait me consola quelque peu : ce que je ressentais n’était donc pas anormal, ni condamnable. Mais comment le faire savoir à Alicia sans être sûre de ses propres sentiments à mon égard ? Ne risquais-je pas de perdre tout ce qui s’était bâti entre elle et moi pendant toutes ces années si je lui avouais que mon sentiment envers elle allait au-delà du simple copinage ? Et si, dans le secret, elle fréquentait déjà un garçon ?
« Pendant plusieurs jours, ces questions hantaient mon esprit. Je me sentais si déchirée ! Je savais pourtant que l’heure des décisions approchait. Ali et moi ne pouvions en rester là, d’autant plus qu’elle avait remarqué chez moi un changement de comportement à son égard : elle me voyait plus distante, comme si je voulais éviter sa présence. Tu comprendras, Catherine, que quand on se trouve assises l’une à côté de l’autre en classe, il s’agit d’une situation pénible à vivre au quotidien.
« Mais j’ai des raisons de croire que nos mères se sont peut-être parlées, comme elles l’ont toujours fait d’ailleurs, et que finalement Alicia eut vent de la situation que je traversais. Un soir donc, j’ai pris, pour reprendre l’expression consacrée, mon courage à deux mains, bien qu’il m’en eût fallu quatre, je crois, pour le faire. L’effort était pénible pour moi, et l’enjeu si grand ! Ce fut le soir où tout devait basculer dans nos vies. Ma mère m’avait accompagnée jusqu’à la chambre à coucher d’Alicia.
‘Alicia, lui dit alors Maman, je crois que Sophie veut te dire quelque chose. Je veux te demander de l’écouter, comme une amie, sans la juger ni la condamner.’
« Je crois que j’avais mille boules dans la gorge. Ali s’était assise devant moi, sur son lit et attendait que je prenne la parole. Maman nous avait quittées pour retrouver sa Sonia chérie au salon.
‘Ali, je lui dis, on se connaît depuis longtemps, trop longtemps peut-être et...’
« Je ne savais vraiment pas par où commencer. Alicia demeurait silencieuse. Je voyais toutefois un changement s’installer dans son regard. Ses yeux semblaient de plus en plus humides.
‘Ali, c’est très dur pour moi, ce que je vais te dire...’
« Alicia retira alors ses lunettes, se pinça le coin des yeux et sembla cacher une larme.
‘Ali, je tentai de poursuivre, je crois que... je crois que...’
« Je ne terminai jamais ma phrase. J’étais sur le bord des sanglots. C’est Ali qui compléta pour moi :
‘Moi aussi, je t’aime ! fit-elle en essuyant une autre larme. Dis-moi que c’est vrai, Sophie. Dis-moi que tu éprouves toi aussi quelque chose pour moi !- Oui, Ali, répondis-je en larmes. Je t’aime ! Je t’ai toujours aimée !’- J’avais si peur que tu m’annonces une autre nouvelle, Sophie, répondit alors celle qui allait un jour m’épouser, j’avais si peur que mes sentiments envers toi ne soient qu’à sens unique !’
« Sans plus attendre, nous nous sommes alors levées. Nous étions toutes les deux en larmes. Nous nous sommes enlacées dans un tourbillon de sentiments et d’émotions. Nous venions de nous déclarer mutuellement notre attirance et notre amour ! Notre premier baiser sera à jamais inoubliable : les yeux dans les yeux, Alicia me susurra ces mots également inoubliables :
‘Tout en toi m’a toujours attirée, Sophie : ta personnalité, ta démarche, ton esprit vif et espiègle, ta gaminerie. Lorsque je te vois sauter de joie, je te vois comme une gazelle. Tu seras toujours ma biche adorée.- Et toi, prête en tout temps à sortir tes griffes pour me défendre, tu seras toujours mon gros minet d’amour !’
« Tu devines la suite : après ces aveux torrides, ce fut le baiser. Un délice ! Nettement différent du timide et dégueulasse contact de langues que nous nous étions fait à l’âge de cinq ans ! C’était un instant magique ! C’était un moment de délivrance pour chacune d’entre nous : plus de questions, de doutes ni d’incertitude. Nous étions follement amoureuses l’une de l’autre et l’avenir nous appartenait ! L’étreinte durant cinq minutes, je crois. Nous étions tellement heureuses ! Par la suite, nous nous sommes mutuellement essuyé le visage, nous avions versé tellement de larmes !
« La période d’émotions passée, il fallait planifier nos futurs rapports. Une fois de plus, nous sommes tombées d’accord : par respect pour nos longues années d’amitié, nous n’allions rien brusquer : pas d’attouchement intime, pas de nudité ni de rapport sexuel avant le grand jour de notre union et ma majorité. Nous nous étions réservées et promises l’une à l’autre et cela réglait la question. Il ne nous restait plus qu’à annoncer l’heureuse nouvelle à nos parents.
« Sans surprise, nos mères accueillirent la nouvelle avec joie. ‘Telles mères, telles filles !’ avaient-elles fait remarquer en blaguant. Quant à mon père, l’acceptation des faits se fit après une courte réflexion. Ayant finalement accepté la bisexualité de sa femme et ne désirant que le bonheur de sa fille, il savait qu’il avait affaire à des gens de bonne famille. Il me prit dans ses bras et :
‘Sois heureuse, ma petite fille chérie. Alicia sera pour toi une conjointe parfaite et Sonia une belle-maman affectueuse !’
« C’est ainsi que notre relation chemina jusqu’au jour de nos noces.— Quelle histoire merveilleuse, conclut Catherine qui s’était laissée bercer par ce merveilleux récit de deux lesbiennes éprises d’amour l’une pour l’autre. »
« J’aurais tant voulu connaître un tel amour dans ma vie, soupira la blonde, les larmes coulant sur ses joues, mais mon orphelinat m’a privée de mon enfance et de mon adolescence. J’ai déjà dit à Alicia que j’avais eu un père, mais je ne l’ai connu qu’à travers des lettres qu’il m’a laissées avant sa mort et que je n’ai lues que des années plus tard. J’ai n’ai reçu de manifestations d’amour que ce que vous m’avez donné, Alicia et toi.— Une relation d’amour n’a pas besoin de dater d’autant d’années pour être authentique, Cathy, reprit la psychologue. Tout peut commencer par une courte aventure hors de l’ordinaire ou une période d’épreuves commune qui permet à chacune de connaître profondément les sentiments et l’intimité de l’autre. »
Catherine écoutait attentivement Sophie dire ces dernières paroles. Elle avait également peur de comprendre le sens de ce qu’elle venait d’entendre. Une courte aventure ? Une période d’épreuves ? Le Resort ?? Se pourrait-il alors que ses deux amies aient envers elle des sentiments qui se trouvaient déjà dans son cœur ? Elle tourna la tête vers celle qui la gardait thérapeutiquement engodée depuis une demi-heure :
« Oui, Catherine, Alicia et moi t’aimons, avec un grand A ! Tu t’es donnée à ma copine pour me la rendre intacte. Cela mérite plus que des ‘merci’, chérie. Ça mérite un amour sincère, aussi rempli d’abnégation que celui que tu as manifesté pour nous. Sinon comment expliquerais-tu que tu te trouves présentement dans cette position, assise sur moi, unie à moi et bercée par celle qui te parle ?— Oh Sophie, fit Catherine en larmes, je ne sais pas quoi dire. Tu me rends tellement heureuse ! J’étais loin de penser, mais j’espérais tellement !— D’ailleurs, bientôt tu verras, Alicia et moi t’exprimerons d’une façon spéciale nos sentiments à ton égard. Maintenant, fermons les yeux et laissons-nous emporter par ce moment de bonheur... »
(À venir : D’amies à amoureuses à amantes)
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