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Voisines (1)

Chapitre 1

Hétéro
Dimanche 6 septembre.
Ça y est ! J’ai emménagé. Et passé tout mon dimanche à déballer mes cartons. C’est un charmant petit deux-pièces au sixième étage d’un immeuble cossu au cœur de la vieille ville. Il ne m’en faut pas plus. Je suis à dix minutes de la fac et j’ai tous les magasins à portée de main. Le rêve ! Je sens que je vais être ici comme un coq en pâte.

Jeudi 10 septembre.
Je suis gâté. Parce qu’à la tête de mon lit, de l’autre côté de la cloison, il y a manifestement une autre tête de lit. Et que, dans ce lit, un couple s’ébat souvent. Et joyeusement. Furieusement même. Comment elle en est, la madame ! C’est rien de le dire. Elle en veut. Elle en demande et en redemande. À longueur de journée. À longueur de nuit. Et je lui sais infiniment gré d’en faire profiter aussi généreusement les voisins.
J’ai vraiment beaucoup de chance. Parce que ce n’est pas tout. Tous les matins, à sept heures moins dix précises, un vrai petit canon d’une vingtaine d’années, sort de l’immeuble d’en face. Une de ces filles dont tu te dis que, si tu ne tentes pas ta chance, tu vas amèrement le regretter. Elle va où comme ça tous les matins ? Travailler ? Oui, sûrement, mais où ? Il faut que je sache. Que j’en aie le cœur net.

Vendredi 11 septembre.
Je suis passé à l’action. Dissimulé derrière la porte du local à poubelles, je l’ai patiemment attendue, le cœur battant. Elle était à l’heure. Elle a pris à droite vers l’arrêt d’autocars. Je lui ai discrètement, de loin, emboîté le pas. J’allais le prendre avec elle, le car. Et je verrais bien. J’aviserais. Selon l’endroit où il allait la déposer. Sauf qu’elle a dépassé la station. Elle a tourné à gauche, s’est engouffrée dans la boulangerie-pâtisserie qui fait l’angle juste en face de la Banque Populaire et du café des Arts. Tiens, tiens ! Et gourmande avec ça. On allait se chercher sa petite chocolatine ? J’ai attendu. À bonne distance. Encore attendu. On entrait. On sortait. Mais pas elle. Jamais elle. Elle faisait quoi là-dedans ? Elle achetait le fond ? Je me suis décidé. J’ai longé la vitrine, jeté un coup d’œil à l’intérieur. Elle était derrière la caisse. Mais évidemment ! Évidemment ! Quel idiot je faisais ! Je suis entré. Elle m’a souri. Elle est beaucoup plus jolie encore que ce qu’il m’avait semblé de loin. Avec des yeux d’un pervenche subtil et profond. Je suis revenu en dégustant mes croissants. À petites bouchées gourmandes. Et en me répétant voluptueusement son prénom. Charline. C’est Charline. C’est brodé, sur sa blouse, en grandes cursives rouges.
Quand je suis rentré, ma petite madame de derrière la cloison était encore en train de pousser la chansonnette. Ils ont vraiment la santé à côté. Un tout jeune couple, je suppose. Ou, à tout le moins, un couple tout récent. Il va falloir que je m’intéresse d’un peu plus près à eux. Et je me demande si, finalement, j’ai réalisé une si bonne opération que ça en venant m’installer ici : on risque de ne pas me voir très souvent sur les bancs de la fac.

Samedi 12 septembre.
Sur le coup de midi, on a sonné.
– Bonjour. Je suis votre voisin de palier.– Mon voisin ? Là ? À côté ?
– C’est cela même, oui.
Je suis resté stupéfait. Petit, rougeaud, bedonnant, chauve, la cinquantaine bien entamée, il n’avait vraiment pas le profil du séducteur qui met une femme dans tous ses états. Mais après tout…
– Entrez ! Entrez ! Je vous offre quelque chose ? Un café ? Un apéritif ?– Volontiers, oui. Oui, j’ai pensé que c’était pas mal de faire connaissance.– Certainement.– Surtout que… je suis commercial. Je ne rentre que le week-end.
Ah, je comprenais mieux du coup. Beaucoup mieux.
– Et que savoir ma femme toute seule dans cet appartement isolé, ce n’est pas fait pour me rassurer.
Si c’était ça qui l’inquiétait j’aurais pu aisément le tranquilliser : elle était rarement toute seule, sa femme. Je me suis néanmoins bien gardé de dire quoi que ce soit.
– Ah non, je suis pas rassuré, non. Avec tout ce qui se passe aujourd’hui. C’est pour ça : vous savoir là à côté, je vais me sentir nettement plus serein maintenant. Parce que vous êtes jeune. Vous êtes costaud. Alors s’il se passe quoi que ce soit… Si vous entendez crier… appeler… Ou si vous constatez quoi que ce soit d’anormal surtout vous n’hésitez pas, hein ? Vous intervenez. Vous me promettez ? Je peux compter sur vous ?
J’ai promis. Et j’ai hâte de faire la connaissance de sa femme.

Dimanche 13 septembre.
Au moment de payer mes croissants, je me suis ravisé.
‒ Je prendrais bien ce truc aussi…
Un gigantesque framboisier. Qu’elle m’a mis dans un carton. Je suis resté planté, indécis, devant l’étalage de tartes et de gâteaux.
‒ Il vous faut autre chose ?‒ Oui. Ça, là.‒ La forêt noire ?‒ La forêt noire.
J’ai froncé les sourcils.
‒ J’espère que ça fera assez.‒ Vous êtes combien ?‒ Je suis tout seul.
Elle a étouffé un fou rire.
‒ Ah, ben dites donc ! Vous avez de l’appétit, vous, on peut pas dire…
J’ai de l’appétit, oui ! J’ai faim. Très faim. De plus en plus. J’ai faim d’elle.
* * *
J’étais sur le point de me coucher quand on a sonné. À cette heure-ci ? Qui ça pouvait bien être ? Une femme que, sans l’avoir jamais vue, j’ai néanmoins tout de suite reconnue. C’était elle Ma voisine. Trente-cinq ans environ. Châtain clair. Les yeux verts. Pas vraiment jolie, non, mais énormément de charme.
– Je peux entrer ?
Elle n’a pas attendu la réponse.
– Il vient de partir. Mon mari. Il est venu vous voir, hein ? Qu’est-ce qu’il voulait ?– Il s’inquiétait. Vous savoir toute seule ici à longueur de semaine.– Oui, oh, tu parles ! Un prétexte pour vous tirer les vers du nez. Je le connais. Vous lui avez rien dit au moins ?– À propos de quoi ?
Elle a haussé les épaules, esquissé un sourire.
– Me dites pas que vous vous êtes rendu compte de rien. Que vous n’avez rien entendu. Je suis très expansive, je sais. Surtout avec Olivier. Les autres moins… Beaucoup moins. Ben, me regardez pas comme ça ! Oui, il y en a plusieurs. Que, de toute façon, vous allez être amené à croiser. Une fois l’un, une fois l’autre. Forcément. Alors autant jouer cartes sur table. Donc, pour le moment il y en a trois. Il peut y en avoir moins. Comme il peut y en avoir plus. Ça dépend. Ben oui, qu’est-ce que vous voulez ? C’est comme ça : j’ai de gros besoins. J’ai toujours eu de très gros besoins. Qu’un seul partenaire a rarement suffi à combler. Vous avez vu mon mari. C’est sans commentaires. Il y a belle lurette qu’il ne me fait plus ni chaud ni froid. Si tant est qu’il m’ait jamais fait quelque effet que ce soit, d’ailleurs. Mais bon, c’est pas une raison non plus pour lui faire inutilement de la peine. Pour l’humilier gratuitement. Alors je compte sur vous. Pour me garder le secret. Même si je me fais pas trop d’illusions : un jour ou l’autre il y aura forcément quelqu’un qui vendra la mèche. Sans forcément le faire exprès. Moi, si ça tombe. Je suis la reine de la gaffe. En attendant c’est toujours ça de pris. À quoi vous pensez ?– Hein ? Moi ? Mais à rien.– Oh si, si ! Je suis sûre que vous êtes en train de vous dire que, bien pris, vous aussi vous allez pouvoir me sauter.– Mais jamais de la vie !– Ben, voyons ! À qui vous voulez faire croire une chose pareille ? Vous êtes comme tous les mecs. Dès qu’ils savent qu’on mène une vie un peu libre, ils se font tout de suite un film. Ce n’est pas parce que je couche avec trois mecs que je couche pour autant avec la terre entière, vous savez…– Je n’ai jamais prétendu le contraire.– Cela étant, ça ne signifie pas non plus que j’aurai pas envie, un jour ou l’autre, avec vous. Peut-être. Et puis peut-être pas. J’en sais rien. Mais pas pour le moment en tout cas. Vous avez quel âge ?– Vingt-deux…– Vingt-deux ans ! Ça fait rêver. Moi, à vingt-deux ans…
Elle n’a pas terminé sa phrase.
‒ Bon, mais allez, je vous laisse. J’ai à faire. À bientôt, sûrement !
Et elle est partie comme elle était venue.Ah, ben en voilà une qui n’a pas froid aux yeux, c’est le moins qu’on puisse dire. Et, si je sais lire entre les lignes… Bon, mais On verra. Chaque chose en son temps. Et, pour le moment, ma priorité à moi, c’est Charline.

Mardi 15 septembre.
Je l’ai attendue sous le porche, dans l’ombre. Je n’en suis sorti qu’au moment où, en face, elle a franchi la porte de son immeuble. J’ai feint la surprise.
– C’est pas vrai que vous habitez là ! On est quasiment voisins alors…
Elle a froncé les sourcils, se demandant à l’évidence qui je pouvais bien être.
‒ Vous me reconnaissez pas ?‒ Non.
On s’est mis en marche. Côte à côte.
‒ Oui. Forcément. Je suis idiot. On voit tellement de monde dans le commerce. C’est moi qui viens chercher mes croissants le matin.
Elle m’a jeté un petit regard vaguement ironique.
‒ Oui, oh, mais ça, vous n’êtes pas le seul, vous savez !‒ J’me doute…
Son visage s’est brusquement éclairé.
‒ Ah, mais oui ! Si, ça y est ! Vous êtes le type au framboisier et à la forêt noire. Vous avez vraiment mangé tout ça ?‒ Pas tout d’un coup quand même !‒ Oui, ça, j’imagine…
On a marché quelques instants en silence.C’est moi qui l’ai rompu.
‒ Ça vous ennuie pas que je vous accompagne ? Vu qu’on va au même endroit.– Oh, non ! Non. Elle est à tout le monde, la rue.
J’ai aussitôt enchaîné. Pour ne pas laisser le silence s’installer.
‒ Ça vous plaît comme travail, la boulangerie ?‒ Ça va…‒ La seule chose, c’est que ça vous fait lever de bonne heure.‒ Oh, on s’habitue.‒ Il va faire nuit de plus en plus tôt maintenant le matin. Vous n’avez pas peur ?‒ Non. Peur de quoi ?‒ D’être importunée. Il peut y avoir de ces gros lourds des fois…‒ Ah, pour ça, oui ! Et même des vieux, hein. Oh, mais je gère. Quoiqu’une fois… Non, deux…Ça a bien failli mal tourner.‒ Je pourrai vous accompagner, si vous voulez. Ça les tiendra à distance.‒ Oh, non ! Non ! C’est pas la peine. Faut pas vous déranger.– Mais ça me dérange pas ! J’habite juste en face. Et il me faut mes deux petits croissants le matin. Je peux pas m’en passer.
On était arrivés. Elle n’a pas répondu. On est entrés. Elle a salué sa patronne, enfilé une blouse, est passée derrière la caisse.
‒ Deux alors ?‒ Deux !
Elle me les a tendus, m’a rendu ma monnaie.
– Bonne journée…– Merci. À vous aussi.
C’est en bonne voie. En très bonne voie. Et elle est adorable, cette fille ! Absolument adorable.
* * *
À sept heures du soir de grands coups tapés dedans ont ébranlé la cloison.
– C’est moi, Émilie ! Ta voisine. Tu m’entends ?
Ah, ça, pour l’entendre, je l’entendais, oui.
– Tu aimes le poulet basquaise ?‒ Le poulet basquaise ? Oui. Pourquoi ?‒ Ben, amène-toi alors ! J’en ai fait pour tout un régiment.
Elle m’attendait sur le pas de la porte.
– Eh, ben dis donc ! Bonjour l’insonorisation. On aurait dit que t’étais là, dans la pièce. Bon, mais entre ! Assieds-toi !
Elle a mis la table. Deux assiettes. Deux verres. Des couverts.
– Oui. Alors si je comprends bien, ici, quand je baise, tout l’immeuble en profite, quoi ! À côté. Au-dessus. En dessous. Derrière. Tu les connais tous ces gens, toi ?‒ Pas vraiment, non ! De vue, pour certains. Mais sans plus !‒ Oui, oh, n’importe comment, je m’en fiche. Complètement. Ce qu’ils peuvent penser de moi… Encore que, quand je m’envoie en l’air, ils doivent avoir autre chose à faire que penser. Non, t’es pas de mon avis ?‒ Je sais pas.‒ Tu parles que tu sais pas ! T’es aux premières loges. Et je suis bien tranquille qu’en m’entendant tu t’amuses comme un petit fou avec ce que t’as entre les jambes. C’est pas vrai peut-être ? Oh, mais fais pas cette tête-là !C’est normal. Complètement normal. Surtout à ton âge. C’est le contraire qui le serait pas. D’ailleurs…
Elle a esquissé un petit sourire.
‒ D’ailleurs, confidence pour confidence, ça me déplaît pas. Bien au contraire. Parce que me dire, pendant qu’un type me chevauche, qu’il y en a plein d’autres, tout autour, que ça met dans tous leurs états, qui sont en train de se faire du bien, comment ça contribue à l’excitation. Surtout si, en plus, tu sais qui c’est. Quelle tête ils ont. C’est pour ça que les gens de l’immeuble, il va falloir que je voie de quoi il retourne. À quoi ils ressemblent. Je te choque pas au moins ?‒ Oh, non ! Non ! Bien sûr que non !‒ Parfait ! À table alors ! Qu’on voit un peu ce qu’il raconte, ce poulet !
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