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Voisines (1)

Chapitre 2

Hétéro
Mercredi 16 septembre.
On a fait quelques pas côte à côte sur le trottoir, Charline et moi.
‒ C’est vrai ? Ça vous dérange pas ?‒ Quoi donc ?‒ Que je vous accompagne comme ça, le matin.
Elle n’a pas répondu. Elle s’est contentée de hausser les épaules. J’ai repris.
‒ J’ai failli ne pas venir. J’ai hésité. Parce que je me suis dit que vous aviez sûrement un petit ami et que, s’il l’apprenait, il risquait d’aller se mettre des idées en tête.
Elle a semblé réfléchir.
‒ Il traîne jamais par ici.‒ Ça pourrait quand même lui revenir aux oreilles.‒ On fait rien de mal.‒ Non. Bien sûr que non. Mais je ne voudrais pas qu’à cause de moi…
Elle s’est animée.
‒ Oh, ben ça ! C’est pas parce qu’on est avec quelqu’un qu’on doit pour autant s’arrêter de vivre et ne plus voir personne.
Ah, ça, j’étais bien d’accord avec elle. Complètement.Et j’ai ma réponse. Elle a un petit ami. C’est sérieux ? Pas sérieux ? À moi de le découvrir. Et d’en tirer les conclusions qui s’imposent.

* * *
En tout début d’après-midi, je me suis pointé à la fac. C’est généralement quelque chose qui se fait, ça, quand on est inscrit. J’étais en train de consulter les horaires des différents cours quand on s’est penché à mon oreille, qu’on y a murmuré…
‒ Tu m’en mets un petit coup ?
Je me suis retourné. Candice. Candice qui me souriait.
‒ Hein ? Tu viens m’en mettre un petit coup ?
Avec elle, tout est toujours très simple. Elle a envie, elle demande. Et ça va pas plus loin. Pas question de grands sentiments ni de déclarations enflammées. « C’est pas mon truc. » Son truc à elle, c’est de s’envoyer en l’air. Point barre. Dans les endroits les plus improbables de préférence. Elle trouve que ça rajoute du piment.Et on est allés au café. Un petit café qui ne paie pas de mine dans une rue derrière. Dans les toilettes du café. Elle m’y a déboutonné mon pantalon, me l’a fait tomber sur les chevilles. Le boxer aussi. Elle a refermé sa main sur ma queue.

‒ Comment elle m’a manqué, celle-là ! Putain de vacances. C’est bien trop long.
Elle m’a fait asseoir sur la cuvette. Où elle est venue me chevaucher.
‒ Laisse-toi faire !
Oh, si elle voulait ! Je n’étais pas contrariant.Très vite elle m’a enfoui en elle.
‒ Oh, comment c’est bon !
Et s’est précipitée vers son plaisir.
‒ Oh, la vache ! Oh, la vache ! Oh, la vache !
A fait surgir le mien.
‒ Oui. Remplis-moi bien. J’adore.
À côté, il y a eu des rires. Des rires de filles.
‒ Eh, ben dis donc ! Ça y va là-dedans.
* * *
Sept heures. À nouveau des grands coups dans la cloison.
‒ Tu viens ?
Mais elle a tenu à mettre tout de suite les choses au point.
– Va pas t’imaginer que ce sera tous les soirs comme ça, hein ! Ou bien alors ce sera chacun son tour de cuisiner. Tu sais au moins ?– Je me défends.– On verra ça. En attendant, en douce que tu dois te faire une drôle d’idée de moi maintenant, non ?‒ Mais non ! Pas du tout !‒ Un peu quand même, si ! La voisine qui t’avoue tranquillement qu’elle adore qu’on l’entende se faire tirer. C’est quand même pas si fréquent que ça, je suppose. Mais je suis comme ça, moi. J’y vais pas par quatre chemins. Je dis ce que je pense. Et je fais ce que j’ai envie. J’ai toujours été comme ça. Et tant pis si ça plaît pas. J’m’en fiche ! Complètement.
Elle s’est perdue un long moment dans ses pensées, le sourire aux lèvres. A fini par revenir à moi.
‒ Oui, enfin, non. Je m’en fiche pas. J’adore ça au contraire susciter des réactions.
Elle a eu une sorte de petit sourire intérieur.
‒ Tiens, que je te raconte un truc ! À vingt ans, dix-neuf pour être précise, je fréquentais un type qui avait le double de mon âge. J’allais le retrouver chez lui. C’était un amant d’exception. Jamais j’ai retrouvé ça depuis. Jamais. Avec personne. Alors autant te dire qu’elles étaient chaudes nos après-midis et que la petite Émilie, son plaisir elle le clamait à pleins poumons. Et qu’elle avait de la voix. Il habitait une sorte de résidence dont toutes les maisons se touchaient et formaient une espèce de cercle presque complet autour d’une cour centrale plantée de lauriers-roses. Quand je m’en allais enfin, repue, j’étais obligée de la traverser. Il n’y avait pas d’autre solution. Et tu t’imagines quoi ?‒ Moi ? Rien du tout.‒ Que je m’éclipsais à toute allure en rasant les murs, confuse et rougissante ? T’as qu’à y croire. Je prenais tout mon temps. Sans exagérer non plus, mais je prenais tout mon temps. Je ne levais pas la tête, non, bien sûr, mais je savais qu’il y avait du monde là-haut, aux fenêtres. Et pas qu’un peu. Des hommes dont les regards s’attardaient sur moi, épousaient mon corps, pleins d’un désir qu’un autre venait d’assouvir. Des femmes, hautement réprobatrices, vindicatives, qui lançaient parfois sur mon passage, d’une voix forte, une insulte qu’elles voulaient blessante, mais qui me passait très largement au-dessus de la tête. Et puis, tout au bout, là-bas, juste avant la sortie, il y avait les bancs. Trois bancs sur lesquels « ils » m’attendaient. Ils étaient quatre ou cinq. Toujours les mêmes. Ils cherchaient mes yeux. Je fixais quelque chose juste au-dessus de leurs têtes. Pas trop haut. Pas trop loin. Ils se faisaient gentiment moqueurs « Qu’est-ce qu’elle a bien chanté, la petite chérie aujourd’hui ! Encore mieux que d’habitude » « Et ces cernes que t’as sous les yeux ! T’es sûre que ta maman va pas te gronder ? » Leurs rires m’escortaient. Longtemps. Je te prenais un de ces pieds.  

Jeudi 17 septembre.
Charline s’est précipitée à ma rencontre.
‒ Vous lui direz pas à ma sœur, hein, que j’ai un petit ami.– Ah, Parce que vous avez une sœur ?– Oui. On habite ensemble, elle, ma mère et moi. Vous lui direz pas ?– Comment je pourrais ? Je la connais pas.– On sait jamais. En habitant comme ça juste en face. On sait jamais.– Motus et bouche cousue. Juré.
Elle a soupiré.
– Non. Parce qu’elle me les pique. Systématiquement. À chaque fois.– Ah, ça, c’est vraiment pas cool. Surtout entre sœurs.– Je vous le fais pas dire. Si encore elle les gardait ! Mais même pas. Ça dure huit jours, quinze au grand maximum, et puis elle les jette. Alors si je veux pas que ça recommence. Surtout que Cédric…– Lui, c’est du sérieux.– Oui.
Elle a marqué un long temps d’arrêt.
‒ Enfin, je sais pas en fait. On peut jamais savoir avec les types. Ils racontent tellement de salades.
On s’est arrêtés au bord du trottoir pour laisser passer un car.
– Mais vous, par contre, vous l’aimez.– Je sais pas non plus. Si j’étais sûre qu’il se fiche pas de moi, oui, sûrement que je me laisserais aller à y croire. J’en ai trop envie. Mais je me méfie, parce qu’à force de se faire avoir on finit par se retenir au bord de ce qu’on ressent. Vous savez, vous ?– Je sais quoi ?– À quoi ça se reconnaît quand un type il est sincère ?– Alors ça ! C’est d’autant plus difficile que souvent le type, il le sait pas lui-même.
Elle a froncé les sourcils.
– Ah, oui. Oui. Évidemment, vu comme ça…
Ce n’est peut-être qu’une impression, mais j’ai eu le sentiment que plus on approchait de la boulangerie et plus elle ralentissait le pas. Insensiblement. Un peu comme si elle voulait faire durer. Rester le plus longtemps possible avec moi.
* * *
Encore une petite incursion à la fac. Où je n’ai pas croisé Candice. Et où, pour me donner bonne conscience, j’ai poussé le zèle jusqu’à assister à une heure de cours. C’est toujours aussi déprimant. Toujours les mêmes certitudes éphémères assénées d’un ton péremptoire comme si elles étaient définitives. Je me demande vraiment ce que je suis venu faire là-dedans. Il vaut mieux, de toute façon, que je ne me pose pas trop la question.
***
Émilie a posé sa fourchette.
– Tu te débrouilles pas mal du tout, dis donc ! Il était très bon, ton ragoût à la mentonnaise. Faudra que tu me donnes la recette.
Elle a repoussé son assiette.
‒ En tout cas c’est le dernier soir qu’on mange ensemble. Au moins jusqu’à lundi. Parce que demain retour du mari. Soirées télévision jusqu’à plus soif.– Et le reste du temps ?– Je me réfugie dans les tâches ménagères.– Et lui ?– Il met ses fichiers clients et ses bons de commande à jour.– Charmant week-end !– Je te le fais pas dire.– C’est peut-être indiscret, mais pourquoi tu restes avec ?– Si seulement je le savais ! Parce que la situation n’est pas suffisamment insupportable. Parce que j’ai peur de le détruire. Parce qu’il est pas pire qu’un autre. Parce que je suis pas assez courageuse. Parce que j’irais faire quoi ? Où ? Avec qui ? Il y en a des milliers des raisons. Je passe de sales week-ends ? Pas tant que ça finalement. C’est pas la guerre non plus. Loin de là. Et puis je me console en pensant que, le lundi, je verrai Olivier. Il faudra vraiment que je te le fasse connaître, lui. Bon, mais… et toi ?– Comment ça, moi ?– Tu me laisses parler. Tu me fais parler. Et je sais rien de toi. Ou quasiment. Alors allez, raconte !‒ Mais quoi ?‒ N’importe quoi ! Tes copines, par exemple. T’en as bien une en magasin, non ?
J’avais, oui.
‒ Eh ben, voilà !
Et je lui ai parlé de Candice.
‒ C’est une nana qui se prend pas la tête. Et qui te la prend pas. Du moment que t’assures… Que tu la fais jouir. Le reste…‒ Le rêve pour toi, j’imagine. Et pour elle aussi, je suppose. Elle est bien fichue ?‒ Encore pas mal, oui.‒ Ça veut rien dire, ça, encore pas mal. Elle est comment ? Ses seins, par exemple… Parce que les garçons, en général les seins…
Je n’ai pas eu le temps de répondre. Son téléphone a sonné.
‒ Allô ! Oui, Olivier, oui. J’arrive.
Et elle s’est précipitée chez elle.

Vendredi 18 septembre.
‒ C’est quand même un peu idiot, non, vous trouvez pas ?
Charline a levé sur moi un regard interrogateur.
– Quoi donc ?– Ben, de nous vouvoyer à notre âge. On dirait des vieux de quatre-vingts ans.– C’est qu’on a pris l’habitude, à la boulangerie, quand vous étiez client.– Je le suis toujours.– Oui, mais c’est plus vraiment pareil.– Raison de plus pour se tutoyer alors !
Elle a ri.
‒ Vu comme ça…‒ On se tutoie alors ?‒ On se tutoie, oui.‒ Bon, mais je peux te demander un truc ?‒ Oui. Quoi ?– Elle a quel âge, ta mère ?
Elle s’est arrêtée net.
– Ma mère ? Pourquoi, ma mère. Qu’est-ce qu’il y a, ma mère ? Quarante-quatre. Mais pourquoi ?– J’ai besoin de volontaires pour répondre à un questionnaire.– Un questionnaire ? Tu vends des trucs ?– Pas du tout, non. Non. C’est pour un mémoire de psycho.– C’est tes études, ça, psycho ? C’est ce que tu fais ? Hou la la ! Ben, dis donc ! Mais moi, je peux bien y répondre à tes questions si tu veux. C’est pas la peine de déranger ma mère pour ça.– Sauf que t’as pas l’âge ! Les femmes que j’interroge doivent impérativement avoir entre quarante et soixante ans.– Ah ! Oh, ben, je lui demanderai alors. Je crois pas qu’elle dise non. Ça m’étonnerait.
Et moi, du coup, je serai dans la place. Je prendrai possession de son environnement. Bien joué. Très bien joué. J’avance. Je suis fier de moi.
En attendant, je ne me trompe pas. Elle marche lentement. De plus en plus lentement de jour en jour. Et elle ralentit encore à l’approche de la boulangerie.
* * *
Au resto U, mes deux vieux potes, Boris et Alexandre, me sont tombés dessus. Eux aussi assistent à leurs cours en diagonale. Chimie pour l’un et Anglais pour l’autre. Ils ont absolument tenu à venir voir comment j’étais installé. Il n’y avait pas cinq minutes qu’ils étaient là, tout juste le temps de décapsuler une bière, et voilà qu’Émilie, à côté, se lance dans un grand oratorio en plaisir majeur. Un dernier baroud sans doute avant le retour, tout à l’heure, du vilain mari. Inutile de préciser que mes deux petits camarades ont été enchantés de sa prestation qu’ils ont accompagnée de borborygmes, de feulements et de commentaires à leur façon. Ce qui, bien loin de l’inciter à la discrétion, l’a encouragée, mais ça, je m’y attendais, à se montrer beaucoup plus expansive encore.
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