Voyage en club libertin Betty et Greg aimaient voyager. La rencontre d’une autre culture, les paysages différents, la langue, la nourriture étaient autant de raisons qui les poussaient à quitter l’espace rassurant de leur quotidien. Ce que Betty aimait par-dessus tout, c’était côtoyer les autochtones, comprendre leurs rites et leurs coutumes, s’immerger dans une autre façon de vivre.La chose du sexe répondait aux mêmes règles. Son amant et elle partaient en voyage, utilisant le corps de l’un et de l’autre comme véhicule du plaisir. Certaines étapes étaient même devenues des figures imposées de leurs nuits torrides. Par exemple, il n’était pas concevable pour Greg de ne pas, à chaque fois, goûter le sexe de Betty. Elle ne s’en plaignait pas et en jouissant souvent, le gratifiait de sa cyprine en abondance, voire de quelques jets dorés. Ou bien, une fois le sexe de Betty convenablement lubrifié, Greg s’amusait-il à y frotter son gland, par une alternance de pénétration lente, retrait rapide, frottement sur sa vulve et retour au chaud. Ou encore, Betty aimait-elle saisir la verge de son amant sans ménagement, avaler sa pointe, gober ses couilles et mordiller le tout jusqu’à faire gémir son vaillant partenaire.Ces habitudes ravissaient le couple et agissaient comme autant de points de repère dans leurs voyages érotiques.Autour de ces figures imposées, Greg ou Betty inséraient les éléments d’un catalogue de situations, choisis en fonction de l’instant et de l’inspiration.Quelquefois, il s’amusait à chuchoter à l’oreille de Betty des histoires salaces, où elle jouait le rôle central. Avec l’expérience, il jouait de sa voix suave et de ses soupirs, du rythme si particulier qui emmène sa compagne en voyage de la pensée, porté par ses mots. Il se mettait contre elle, de manière à partager leur frisson et posait sa main sur son con, comme pour en prendre la température ou le pouls. Ainsi, la pertinence de ses choix de conteur lui serait immédiatement révélée. Cette fois-là, il avait choisi le thème de l’amour à plusieurs, le libertinage faisant partie des activités que Betty et Greg ambitionnaient de pratiquer à deux. L’histoire donc, commençait ainsi : — Ce soir, toi et moi, nous sortons dans un club. Celui que j’ai choisi pour toi est reconnu pour sa propreté et la qualité de ses habitués. Nous ne devrions pas être déçus. Tu prendras le temps de choisir avec soin ce que tu porteras : dessus comme dessous. Après discussion et caresses entre nous, tu sélectionneras cet ensemble guêpière à lacets et bas couleur vieux rose que nous affectionnons tant. Pour le « dessus », tu arrêteras ton choix sur cette robe proche du corps qui saura particulièrement mettre en valeur la rondeur et la douceur de tes formes et permettra d’entrevoir la dentelle de tes dessous." Une pause est nécessaire pour expliquer l’émerveillement de Greg devant Betty. Adepte de la photographie de nu, il avait trouvé en elle la muse parfaite. Tout son être était porté par l’amour qu’il lui vouait, tout autant conséquence du physique avantageux de sa belle que de son esprit coquin et joueur. Plantureuse sans excès, elle l’était suffisamment pour accueillir l’appétit insatiable de son amant et entretenir sa gourmandise. Elle savait partager sa joie et riait de ses assauts en saluant sa grande endurance. Celui-ci s’en défendait, arguant qu’elle n’était le fruit que de la plastique de Betty. Aimant les belles tenues, il participait à ses séances d’essayage dans les petites boutiques de leur quartier, donnant son avis éclairé sur les atours propres à la mettre en valeur. Mais reprenons :“De mon côté, je porterai ce costume noir et cette chemise chic que tu aimes caresser. J’y ajouterai un peu du parfum que tu m’as offert, celui qui te permet de me reconnaître les yeux fermés. Une fois prêts, nous gagnerons le club que j’ai choisi et son thème : “Eyes Wide Shut”. Nous aurons les yeux bandés et nous devrons, par tous les moyens qui s’offrent à nous, nous retrouver, mais sans dire un mot. Dès l’entrée, nous serons mis dans l’ambiance par les rires et les gloussements des participants déjà en jeu. Nous porterons un bandeau qui nous plongera dans le noir total. Tu seras accompagnée dans le fond du club, avec les dames et moi je serai placé avec les hommes près de l’entrée. Entre femmes et entre hommes, déjà, les mains se baladeront, pour éviter de se perdre, mais aussi pour profiter du moment. Des mains se poseront sur tes hanches pour t’attirer vers quelques corps gourmands et des bouches avides de tes lèvres. D’abord perturbée, tu entreras dans le jeu, t’accrochant ces vestales pour en faire de même, caressant au passage toute partie proéminente ou offerte. Ton excitation sera vite perceptible et de petits cris s’échapperont de ta bouche sans que tu puisses les réfréner. De mon côté, la fête ne sera pas moins folle. Des mains toucheront mon cul ou mon sexe à travers mes vêtements, pour mon plus grand ravissement. Je sentirai certains me serrer contre leur bas-ventre, comme pour affirmer leur force et leur virilité. J’irais vers d’autres et poserai ma bouche sur leur corps consentant. Ensemble, nous progresserons vers les cris de nos partenaires, en perdant sur le chemin nos vêtements, soit sous l’action de quelques participants gourmands ou simplement pour diminuer l’effet de la moiteur de l’endroit. Les premiers toucheront au but : retrouver le corps des femmes, mais pas toujours de la leur. Des gloussements de satisfaction se feront entendre à chaque contact, pas forcément sage. Les mains se baladeront, de part et d’autre, afin de reconnaître, tout du moins officiellement, le corps de sa moitié. Dans l’excitation ambiante, ce ne sera pas chose aisée. Tu seras accaparée par plusieurs partenaires en même temps, les uns pensant reconnaître un sein ou la courbe d’une hanche, voire la rondeur d’une fesse, les autres profitant avantageusement de la situation pour se délecter de toi. Tu mouilleras abondamment, ta peau vivra une excitation à la hauteur des stimuli reçus et des douceurs rendues. Une dame, du moins le penserai-je, happera mon vit, croyant utiliser un moyen sûr de reconnaître son habituel amant. La forme ne lui rappelant rien, elle ou il continuera pourtant sa pipe, pour ne pas laisser un mauvais souvenir. Mon cul sera travaillé, pour mon plus grand plaisir, longuement et malgré la connivence évidente de l’instant, mes visiteurs finiront toujours par la sentence sans appel “ce n’est pas toi...” A proximité, nous pourrons user des canapés et des lits placés là pour permettre un repos bien mérité... à plusieurs. En fait de repos, ce sera plutôt le moment d’échanges coquins, de rires et de positions acrobatiques pour parfaire notre extase. Au hasard d’une rencontre avec quatre ou cinq partenaires nouveaux ou connus, nous nous retrouverons, avec la certitude de notre parfum choisi pour la circonstance. Cet effluve si particulier, mélange de notre propre odeur et de la fragrance dont nous nous serons recouverts. Ta bouche me sera aussi familière que rassurante. L’excitation cumulée nous fera jouir rapidement, aidés par les attouchements de nos partenaires de jeux, par la découverte ou re-découverte de leurs sexes offerts et conquis, totalement soumis à la cause de notre jouissance. Nous enlèverons alors nos masques, contemplerons cette orgie merveilleuse, cherchant à retrouver nos esprits à défaut de comprendre la totalité de ce qui viendra de nous arriver.” Betty, tout au long de cette histoire portée par l’imagination fertile de Greg, jouit plusieurs fois, caressée par les doigts experts de son amant, fondant à chaque fois de toutes les parties de son corps.Sa tête, remplie de la musique des mots choisis et susurrés, céda à l’appel de son sommeil et de l’envie de prolonger par ses rêves une histoire terminée trop vite.
