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La voyeuse

Chapitre 26

Divers
Résumer de l’épisode 25-Je n’en sais rien. C’était un risque à courir. Mais je n’ai pas insisté parce que cette froideur est née… elle me semblait insurmontable… et maintenant encore d’avantage…C’est fichu…et je ne connais plus de chemins avec mes ardeurs…et tout le temps je pense à ce qui aurait pu être… entre vous et moi… mais jamais je n’ai pu vous donner un baiser ni vous aider à votre habillage… J’ai raison, je ne suis qu’une servante dans cette maison…    Épisode 26Évelyne quitta brusquement sa chaise, alla se pencher sur Louise, la prit aux épaules et l’embrassa. Aussitôt Louise tourna son visage vers sa maîtresse. Leurs bouches se touchèrent. Avec surprise Évelyne constata que sa chair s’émouvait, que sa lascivité renaissait, sans que cette fois elle eut une pensée vers son fils. Elle remarqua aussi qu’une de ses mains était posée sur un sein de Louise qui maintenant se lovait dans ses bras.Elles se séparèrent, les joues pareillement rouges. Évelyne reprit sa place. Louise lui versa une autre tasse de chocolat. Quand elle se pencha elle frôla sa maîtresse de sa poitrine.-Je ne comprends rien à cette amitié entre femmes, dit Évelyne. Oui, une amitié toute simple. Deux amies qui vont dans un salon de thé, qui bavardent de choses anodines… mais je ne vois pas ce que cela peut avoir de passionné…-Vous voyez les choses d’une manière tout à fait superficielle, dit Louise. Pourtant, ce baiser que nous venons d’échanger… il me semble qu’il vous a fait quelque effet…Chez moi, il m’a fait trembler…C’était comme un feu brusque qui passait à travers mon corps…Comme autrefois…les premiers jours, quand je vous regardais subrepticement…vos bras, vos jambes, votre visage… je supputais vos autres charmes… j’aurais voulu vous enlacer… Certains soirs j’étais à en devenir folle…Dans ma chambre, quand j’étais couchée, je ne cessais de penser à vous… Je vous voyais…nue…et offerte à mes baisers…Oh Louise ! C’est mal…ce que vous dites là…et vous ne devriez pas avoir de telles pensées…c’est très mal…je me sens…comme une femme perdue parce que je sais maintenant quelle sorte de pensées vous agitent. Je n’oserai plus vous regarder dans les yeux ni vous dire la moindre chose…parce que vous pourriez l’interpréter à votre façon…et ça me donnerait des pensées déshonnêtes…-Vous n’en avez jamais ?-Louise…vous…vous voulez me faire dire…Louise était toujours penchée sur sa maîtresse. Son sein se faisait plus pesant. Leurs bouches étaient très proches. Elles se regardaient fixement, sans un battement de paupières. Le cœur d’Évelyne battait avec violence, par contre. Elle mesurait l’étrangeté de la situation, s’en offusquait quelque peu mais en même temps y trouvait une certaine émotion, presque semblable aux émotions qu’elle éprouvait lors de ses relations intimes avec Alain. Elle qui ne connaissait rien à l’érotisme se trouvait tout à coup aux prises avec lui. Elle flambait…-J’aimerais vous faire dire beaucoup de chose, fit Louise.-Mais encore…lesquelles ?— Vous êtes une femme seule…Mais une femme seule peut avoir des désirs comme n’importe quelle autre femme…Ce n’est pas parce qu’elle est sans homme qu’elle n’ait plus jamais de pensées…chaudes, qu’elle se sent parfois excitée…Personnellement il m’arrive très souvent de l’être. Je déplore alors d’être seule, de ne pouvoir partager cette sensation avec quelqu’un d’autre…Dites-moi, ça ne vous arrive jamais ?-Oui…-Vous voyez ! s’exclame Louise. Je m’en doutais. Une telle froideur n’était pas possible. Mais vous cachez bien votre jeu. Vous voulez me faire croire que vous n’y touchez jamais…-Toucher à quoi ? dit Évelyne.-Vous me rendez folle avec votre innocence…une femme de votre âge qui jamais ne se…Non, ce n’est pas possible…Mais si cela était je veux tout vous apprendre…si vous consentez…-Je m’en veux, Louise, après les reproches que vous venez de me faire. C’est vrai, j’aurais pu me montrer plus amicale envers vous, être plus proche de vous…Il n’y a pas de raison…que nous soyons des étrangères l’une envers l’autre…-En fait Évelyne, en ce moment déjà, était décidée à succomber. Elle désirait maintenant connaître cette chose…qui ne pouvait lui faire du tort. Au contraire…Depuis ses relations avec Alain bien des pensées malhonnêtes lui étaient venues. Son imagination s’était éveillée. Mais elle ne pouvait se débrider avec violence vis-à-vis de Louise. Il fallait que celle-ci put croire en sa parfaite innocence…-Ah combien j’aime vous entendre, dit Louise. Maintenant tout devient possible entre nous. Quel bonheur sera le nôtre si nous voulons…Elle embrassa Évelyne sur la bouche, lui mordit doucement la lèvre. Évelyne accepta le baiser, s’y attarda, tandis qu’elle se laissait enlacer. Elle ne fit aucun mouvement lorsque Louise frôla ses seins avec insistance, mine de rien. Les yeux fermés, elle subit l’intromission d’une langue chaude et grasse au fond de sa bouche. Cette caresse l’émut profondément. Elle en fut autant excitée que lorsque Alain lui faisait ça ou quand elle le faisait elle-même à Alain… Une ardeur rouge naissait du fond de sa chair.-Comme vous m’embrassez, Louise, dit-elle quand finalement elle se dégagea. Quelle ardeur ?-Oui quelle ardeur… maintenant que je puis … c’est merveilleux… de pouvoir…je vous aime…je vous ai aimée dès le premier jour…et aussi désirée…Je me disais que je vous verrais nue, que je vous aiderais à prendre votre bain, que je pourrais vous habiller et aussi vous déshabiller…-La suite a dû être une désillusion pour vous, Louise, dit Évelyne à voix basse. Mais à présent… vous me donnez une terrible envie de connaître certaines choses que vous connaissez… mais jusqu’où cela peut-il aller ? J’en ai peur… et pourtant…l’attirance …du mal…le péché…-L’une et l’autre se sentaient très bien dans cette cuisine qui n’était cependant pas disposée pour l’amour. Assises l’une près de l’autre, à cette simple table blanche, elles savouraient la sensation de leur brusque intimité. Elles étaient presque assises sur les genoux l’une de l’autre…-Quand on est seule on peut parfois faire certaines choses, dit Louise en regardant sa patronne dans les yeux.-Je n’ai jamais fait certaines choses en étant seule. Je ne sais même pas ce que cela peut-être…-Et quand vous étiez couchée ? Vous ne sentiez jamais la présence de votre corps ?-Non… jamais…
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