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Vulnérabilité

Chapitre unique

Ceci est un instant de vulnérabilité.

Divers
 C’est l’histoire d’une fille. C’est l’histoire d’une brune. C’est l’histoire d’une innocente. C’est l’histoire d’une idiote qui s’abîme le cœur à coup de latte. C’est l’histoire que vous ne voulez pas pour ceux que vous aimez. C’est si triste de n’avoir que soi à blâmer pour tant de malheur...

Être née. Vivre. Grandir.
 Croire que ses parents sont infaillibles, qu’ils peuvent occire tous les dragons, que jamais ils ne nous décevront. Ouvrir les yeux peu à peu. À mesure qu’ils se remplissent de larmes, que les mots de nos idoles écrasent notre cœur de pâte à modeler.
J’ai mal et je ne sais plus quoi faire. Je me tourne vers quelque chose que je ne connais pas. Lis des choses que je ne comprends pas. Je cours avant de savoir marcher et les épines qui bordent le chemin me griffent les joues, les seins, les hanches. Mes genoux saignent, et plus d’une fois par mois.
J’ai dix huit ans, mon père m’apprend que nous sommes seuls. Que la vie est une expérience en solo. Belle leçon de vie mais, pour reprendre un best-seller mondial, bénis soient les ignorants. 
Je vis en mode pause. Je marche et je souris mais mon rire ne pétille plus dans mon cœur écorché. L’été passe, l’automne vient. Je suis seule et je n’aime plus ça. Je me débats et bois la tasse. Dans l’eau comme dans l’espace personne ne vous entend crier. Et le sel brûle autant que le froid. 
Pour la fête de tous les saints je rentre à la maison portant en moi une graine. La graine d’un moment d’horreur. J’oublie tout, bois un peu, parle avec un apprenti croquemort et me trouve des excuses pour avoir l’air noble. 
“J’ai passé mon tour au manège de l’amour, je prétends. ““Tu ne sais pas de quoi tu parles, ma conscience chante.”
Ta gueule Jiminy Criquet !
“Tu étais là avant, me dit K avec un air entendu.”

Comme si je ne le savais pas… Et dire qu’à un moment je redoutais de fermer les yeux, de me rappeler ses baisers rapeux, joueurs et passionnés. Que je crevais sous la honte de n’avoir pas su passer outre l’inédit.
Si tu savais K, j’ai peur de moi même et je cauchemarde de mon ombre. Je demande quelque chose qui ne me satisfait pas parce que j’ai peur de vouloir ce que je désire. Je me cache derrière un écran de fumée. Je suis la plus grande menteuse de l’Ouest.
Retour au pays des nuits blanches. Je fixe le plafond et écoute le boulevard. Je ne me touche même plus, n’ai plus l’envie d’être une braise. La lave de mes veines se transforme peu à peu en pierre ponce. En moi, l’alien grandit. Je ne sors plus de mon lit. Je vis par procuration et ne vais dehors que pour me chercher du poison.
Je suis bête et je me hais, je ne suis plus l’innocente et ignorante créature du jour d’avant mes dix-huit ans. Je pleure dans l’eau de mes coquillettes, l’alien en moi déchire mes entrailles. Je ne sais même plus qui je suis. Qu’est ce que je fais là ? Il m’étrangle et moi je m’écroule, mon dos griffé par le crépis de mon studio en bordel. Je ne suis plus que douleur. Mais qu’est ce que je fais là ? Je ne sais plus qui je suis.
Un petit zombie compose, et parfois rend des copies vierges. Quelle ironie. Le petit zombie ne ris plus, il ne ressent plus grand chose non plus. Le petit zombie est cassé et son cœur en pâte à modeler s’est solidifié. Il a trop pleuré.
Il ne jouit plus, ne rit plus, sourit avec la grâce d’un modèle à la Da vinci. Tout est faux, Lisa G. trompait son monde. Les griffures sur ses côtés s’infectent, il n’a pas d’autre choix que de ne plus rien ressentir. Pour survivre. Attendre des jours meilleurs. Ils viendront !
 Enfin, viens Noël, oublié le bordel, oublié le malheur, ne reste que l’anxiété de ne pas vouloir se retourner. Il n’y a plus rien là-bas que les vestiges des rêves d’une naïve fille de dix-huit ans.
Et alors j’hiberne en été. Mon cœur trempé de larmes se ramollit mais je le barricade. Un long sommeil jusqu’en septembre, heure de ma libération. J’ai peur mais je revis. 
Renaître, revivre, se relever...
Pourtant j’ai tant appris. Et mon désintérêt s’est transformé. Je crois que je vous hais.
Vous qui m’avez désiré à mes quinze ans. Vous qui auprès de vos femmes et vos filles bien au chaud professez. La longueur de mes tee-shirts vous concerne mais vous vous branliez devant mes fesses blanches que personne n’avait touché. Sans dire merci. Sans dire pardon. Sans comprendre que mes apparitions étaient le synonyme d’une nuit sans sommeil.
Maintenant je suis grande et, quand le soir je me promène, j’ai peur qu’un jour l’un de vous m’emmène. Que vous excusiez vos outrages par la longueur de mon haut et que de concert le public acquiesce. Qu’un jour la salope dont parle mon père soit moi. Parce que je lui aurai déplu autant que lui me déçoit.
Alors Thomas, quand tes mains se posent sur mes hanches à peine cicatrisées des erreurs de mon passé, sais tu pourquoi je les cachent sous des amples jupons ? Quand tes mains pétrissent ma poitrine qui si longtemps a été vide d’un cœur, sais tu à quel point je me réjouis de le sentir battre à nouveau ? Quand tes lèvres furieuses d’envie maltraitent ma bouche qui ne sourit plus, alors que je rêve que ce soit mes joues encore infectées que tu apaises d’un baiser des plus frais, sais tu que la fille que tu veux a été vue par d’autres ? Que ton père a jouit en pensant à elle. Trompant ta mère dans ses rêves maudits ? Que ton grand père a éjaculé en voyant mon cul, en en mettant partout sur le clavier. Avant d’aller apporter des chrysanthèmes à mamie. “Joyeuse fête ma chérie !”

  Sais tu que malgré son visage rond et son air innocent, cette fausse gentille a, au fond de son cœur, le malheur d’une génération. Et toute son indignation. Que le cul que tu agrippes n’est pas une pêche mais un cactus ? Hérissé de la détestation dans laquelle je m’empêtre.
Et même si je t’aime de tout mon coeur, quelque part je te hais.Je vous hais de me condamner à la peur et à la haine. Je suis nostalgique de mon innocence. Je suis nostalgique de mon ignorance. Moi la chimère de vos désirs je ne supporte plus votre concupiscence. J’aime pourtant la solitude. Les gens m’agacent et les regards me donnent la nausée. Je veux m’envoler, libérée. 
S’il vous plait messieurs, voyez en L. plus qu’un objet.

Alors je te laisse m’embrasser et par un miracle de minuit tu me réchauffes et fais fondre la glace qui me liait les jambes. J’ai mal mais je ne le sens plus. Douleur est mon nouveau nom et tes baisers m’apaisent.
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