Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Fantasme
  • Publié le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 133 J'aime
  • 9 Commentaires

Whisky’s glasses- La tentation d’une vierge

Chapitre 2

Erotique
chapitre deux

Après un court vol dans un jet, me voici débarquant dans un hôtel écossais luxueux dans la région du Speyside, avec une boule au ventre. Comme il l’a promis, Lucas n’a pas fait la moindre tentative de rapprochement. Au contraire, il est resté muré dans un silence inquiétant durant tout le voyage, absorbé par ses dossiers et aussi par les jambes de l’hôtesse.
Quant à moi, je me sens si transparente que cela en devient gênant. Je navigue à vue, dans le flou total de l’avenir qui se profile devant moi. Cette incertitude n’est pas dans mes habitudes, j’ai besoin de mes repères et de la stabilité qu’on m’a toujours apportée. Je suis perdue et il le sent, ça l’amuse même ! Il aime me voir troublée, me pousser dans mes retranchements. Quoi de mieux qu’un déracinement total pour pouvoir m’avoir sous sa coupe, sans la présence de mon fiancé et de mon père ?

Je dois bien l’avouer, j’ai peur. Peur de lui et ce qu’il rêve de me faire subir, mais aussi de moi et de mes désirs enfouis. Pourtant, malgré tout ce qu’il m’a fait endurer jusqu’à présent, j’ai tenu le coup et ma détermination n’a pas flanché. Et je compte bien garder le peu de contrôle qu’il me laisse.

Arrivés dans le grand hall, un homme en costume de majordome nous accueille, tandis qu’un autre s’occupe de nos valises.
— Suivez-moi jusqu’à votre chambre, Mademoiselle Ross, me prie le vieil homme d’un geste de la main.

Je lance un regard étonné à mon ravisseur, qui d’un air amusé, s’empresse de me titiller:
— Vous croyiez que nous allions dormir dans la même chambre ? — Bien sûr que non ! m’offusquai-je. J’espère juste que votre chambre est à l’opposé de la mienne.— Et bien, ne soyez pas trop déçue alors, car j’ai expressément demandé la chambre qui jouxte la vôtre. Je pourrai ainsi vous avoir près de moi toute la nuit, dit-il d’un ton enjôleur.

Mince. Pourquoi j’en étais sûre ? Sa présence si proche risque de compliquer les choses. Je me hâte derrière le majordome, impatiente de pouvoir enfin m’isoler dans mes quartiers, loin de son regard envoûtant. Une fois à l’abri, je peux enfin respirer et tenter d’analyser la situation.

La chambre est splendide, j’en reste bouche bée. Le plancher de chêne sombre tranche avec le blanc cassé des murs et s’accorde à merveille avec le mobilier fait du même matériau. De lourds rideaux de velours habillent les deux fenêtres donnant sur le parc. Au centre de la pièce trône un immense lit à baldaquin, comme on en voit que dans les films, avec une multitude de coussins disposés en décoration. Les rideaux sont du même ton, un bordeaux intense qui donne une atmosphère luxueuse et romantique. Dans la salle de bain, une somptueuse baignoire à sabot me donne une envie irrésistible de m’y glisser pour savourer la chaleur et le réconfort d’un bon bain.

Je passe bien une heure dans cette eau divinement chaude et mon corps en est tout reposé. Je m’apprête à aller me coucher quand un coup retentit à la porte. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, je sais que c’est lui.
Je ne peux pas lui ouvrir en peignoir, ce serait trop prendre de risques. J’enfile les premiers vêtements que je trouve, les moins sexy possible : un grand pull en laine et un pantalon de pyjama en coton. Je prends une grande inspiration avant d’ouvrir la porte et me retrouve face à Lucas Page, toujours vêtu de son blazer noir ébène, mais la chemise un peu plus entrouverte. La vision de sa peau me donne des frissons.

Son regard glisse sur moi, des pieds à la tête et un sourire amusé nait sur ses lèvres.
— Qu’est-ce que vous voulez ? grondai-je.— Rangez vos griffes Mademoiselle Ross, je viens seulement partager un peu de ce qui nous lie, dit-il en entrant dans la pièce.

Il se dirige droit vers le sofa et s’installe sans aucune gêne avant de disposer sur la table basse, deux verres carrés et une bouteille de notre single malt. Je reste abasourdie par son audace. Lui, continue son manège et sert le doux breuvage ambré sans s’incommoder de mon désintérêt. Une fois les verres servis, il me commande d’un regard de venir le rejoindre.

Exaspérée, je viens quand même m’installer près de lui, mais bien assez loin pour éviter toute tentation. Je prends bien soin de ne pas lâcher son regard tandis que je savoure le délicieux nectar qui me brûle de l’intérieur. C’est un duel intense qui se déroule dans cette chambre. Silencieux, mais pourtant terrible. Celui de deux êtres qui réfrènent leurs pulsions animales pour une vive question d’ego.
Il ne rompt pas le silence, continue son examen jusqu’à finir son verre, où il me lâche des yeux seulement pour se resservir un autre Whisky. Je n’en peux plus de sa présence et ce silence incessant.
— Je ne comprends toujours pas en quoi ma présence était si indispensable, vous auriez très bien pu visiter la distillerie avec mon fiancé.

L’allusion à Nicolas le fait tiquer et sa mâchoire se contracte furtivement. Bien, j’ai réussi à l’atteindre.
— J’y trouve une certaine compensation, tranche-t-il avec arrogance.— Qu’est-ce que vous entendez par là ? — A choisir entre passer quelque temps avec vous et avec votre fiancé, il n’y a pas photo ! D’autant que vous avez un potentiel de séduction dont vous n’avez absolument pas conscience et je comptais bien profiter de ce voyage pour y remédier.— Vous pensez sérieusement que vous allez me prendre ma virginité ? — Je n’ai jamais dit ça. Et je vous ai donné ma parole, ne l’oubliez pas.— Alors quoi ? Vous êtes fou si vous croyez que je vais me donner à vous de mon propre chef !— Vous sous-estimez vos désirs Marie. Mais soit, je conçois que vous n’en ayez pas encore pleinement conscience. C’est mon rôle de vous guider. — Vous êtes d’une arrogance inouïe, n’existe-t-il personne qui vous résiste un tant soit peu ? Est-ce pour cette raison que vous me convoitez avec tant d’ardeur ? Je représente la cible idéale pour vous : la vierge bigote et naïve, mais juste assez bonne pour se faire sauter ! m’emportai-je.— Ne soyez pas vulgaire, du moins pas pour l’instant. Cela ne vous va pas.— Bien, alors je vais vous demander poliment de sortir et de me laisser me reposer maintenant, dis-je en me levant et lui indiquant la sortie d’un geste.

Au lieu de se diriger vers la sortie, il préfère admirer le contenu de ma valise et ne se gêne pas pour y plonger ses doigts. Il en ressort une culotte en dentelle fine et me la tend, tel un trophée.
— Voyez-vous ça ! s’amuse-t-il, je me doutais que sous ces affreuses frusques se trouvaient des choses bien plus appétissantes...— Donnez-moi ça ! Vous n’avez pas honte de fouiller ainsi dans mes affaires ? — Et vous, êtes-vous vraiment aussi naïve pour croire que vous habiller de la sorte suffirait à éteindre mon désir pour vous ? dit-il en se rapprochant de plus en plus, vous croyez qu’un pull difforme suffira à faire taire mes pensées lubriques ? Vous vous méprenez Marie, car dans cette tenue, je laisse libre cours à mon imagination pour ce qui est de ce qui se trouve en dessous.

Je suis tétanisée, incapable de bouger suite à cet aveu. Comme dans son bureau, il m’a à nouveau sous son emprise et je ne peux qu’essayer de résister de toutes mes forces. Il est à quelques centimètres, si proche que je sens son souffle sur mon visage. Il prend bien soin de ne me toucher sous aucun prétexte. Il attend patiemment que je craque, or je ne veux pas lui donner cette satisfaction malgré la chaleur grandissante qui s’insinue entre mes cuisses. Mon regard descend pourtant jusqu’à son entrejambe et constate l’ampleur de son désir. Il me prend sur le fait et la honte s’empare de moi tandis que mes joues rougissent.
— Vous voulez voir à quel point je vous désire ? dit-il en se reculant, vos yeux en disent long sur votre état d’esprit actuel...

Avant même que je ne puisse protester, il ouvre sa braguette et sort son membre érigé qu’il empoigne avec force afin de décalotter le gland. Je suis hypnotisée par cet imposant morceau de chair qu’il masturbe devant moi avec ferveur.
— Ca vous plaît ce que vous voyez Marie ? Vous avez envie de plus ?— Je ne poserai pas les mains sur vous Lucas, vous pouvez continuer votre manège autant qu’il vous plaira. — J’y compte bien. Contentez-vous de regarder alors puisque le spectacle vous plaît.

Il retourne s’asseoir sur le sofa et s’active sur son membre dressé tout en me dévorant des yeux. Et moi je reste figée, incapable de détacher mes yeux de la vision de son sexe, qui devrait me révulser, mais qui a l’effet inverse. J’ai tellement honte à cet instant d’avoir envie de plus.
— Enlevez votre pull Marie, montrez-moi ce que vous dissimulez sous votre costume de jeune fille sage... Aidez-moi à atteindre la jouissance.

Je suis tellement stupéfaite par ces mots et l’effet fulgurant qu’ils me font, que je me surprends à hésiter. Après tout, il ne me touchera pas... et si je refuse, va-t-il arrêter ? J’ai du mal à l’admettre, mais je ne veux pas qu’il cesse. Sa façon de me regarder avec avidité, ses gestes virulents et tellement excitants... J’ai très chaud, j’étouffe presque, et c’est seulement pour cette raison que je me décide à enlever ce pull informe, révélant ma poitrine irritée par le tissu rêche. Je prends bien soin de camoufler mes aréoles avec mon bras, mais un sourire triomphant se dessine sur son visage.
— Allez-y Marie, dévoilez-moi cette sublime poitrine... souffle-t-il, vous le sentez ce puissant désir qui monte en vous ? Lâchez-vous, ne résistez pas.

La main qui soutient mon sein se crispe, déclenchant un puissant frisson. L’envie est si forte... J’ai beaucoup de mal à réfléchir. Le voir s’adonner à cette intense exhibition me remue totalement. Je ne me reconnais plus. Mon bras libère ma poitrine qui réagit de suite au contact du froid de la pièce. Mes tétons érigés se dressent fièrement vers cet homme qui les savoure du regard, les dévore presque. Cette sensation est si forte que je m’y laisse lentement couler et commence à laisser ma main essayer de combler le désir qui m’habite.
Je ne peux m’empêcher de me toucher, la chaleur entre mes cuisses est bien trop intense. Lucas est au bord de l’explosion quand il voit le plaisir se dessiner sur mon visage. Un gémissement s’échappe de ma bouche.
— Oui Marie c’est bien, continuez... Je veux vous voir jouir.

Ces mots me rendent folle et il ne faut pas plus qu’un doigt inséré dans ma grotte humide pour que j’atteigne l’orgasme qui m’oblige à me raccrocher au premier meuble venu pour ne pas m’écrouler tant le plaisir est intense. La vision de Lucas en train de jouir en même temps que moi n’a fait que décupler ces sensations exquises. Sa semence s’est répandue sur son torse et alors que le souvenir de son goût me revient en mémoire, je me surprends à avoir envie de le nettoyer avec ma langue.
Cette pensée impure me fait rougir et immédiatement redescendre de mon petit nuage. La honte m’envahit alors et je détourne le regard pour ne plus retomber sous son emprise.
— Et bien Marie, vous voyez, vous êtes bien moins sage que vous ne le songiez finalement, dit-il en se rhabillant.— Sortez d’ici s’il vous plaît, suppliai-je d’un ton las.

Il m’observe, je le sens. Il semble hésitant.
— Bonne nuit, Marie, faites de doux rêves...

*******************

La nuit fut longue, je ne cessai de me retourner dans l’immense lit, perdue au milieu des draps et des remords. J’étais allée beaucoup trop loin. Je dois absolument me contrôler aujourd’hui, je ne dois plus aller à l’encontre de mes principes. Je ressens un besoin profond de purifier mon âme après cette abjecte trahison.
Coupable. Infidèle. Ces mots résonnent en moi comme un écho. Il faut que je trouve un prêtre à qui me confesser au plus vite. Je recherche une église catholique sur mon smartphone et en trouve une proche de la distillerie, dans la ville d’Aviemore.

Quand enfin vient l’heure de sortir de la chambre, je m’empresse de me diriger dans le hall, où je suis censée retrouver notre chauffeur. Inutile de déjeuner, je prendrai seulement un thé un peu plus tard. Je suis surprise d’y trouver Lucas Page, déjà en galante compagnie.
Une femme, vêtue d’un tailleur pourpre, au teint clair et aux cheveux bruns coupés en un carré plongeant, badine avec l’homme d’affaires qui joue de son charme pour la faire craquer.

Décidément, il passe vite à autre chose ! Moi qui croyais devoir encore repousser ses assauts dès le petit-déjeuner... Je sens comme un arrière-goût amer dans la bouche. La vision de ces deux belles personnes qui flirtent sans vergogne devant tout le monde me dégoûte plus qu’elle ne m’énerve. Eh bien, cela sera d’autant plus facile de résister dorénavant.
J’attends encore quelques secondes avant de dévoiler ma présence.
— Bonjour Monsieur Page. Mademoiselle ? — Marie vous êtes déjà levée ? s’étonne Lucas, je vous présente Clara Collins, la directrice du club d’Edimbourg. Clara, voici Marie Ross.— Enchantée Mademoiselle Ross, se présente Clara en me tendant une main amicale, je suis ravie de vous rencontrer. — Moi de même, arrivai-je à articuler, vous êtes venue pour la visite ?— Lucas voulait que je vienne voir la distillerie avec vous. J’aime savoir d’où proviennent les produits que je propose à mes clients. L’image de mon club ne peut pas être entachée par un mauvais choix logistique, dit-elle d’un ton hautain.— Dois-je en conclure que vous doutez de la qualité de nos produits ? m’irritai-je.— Clara n’a jamais sous-entendu cela, la défend Lucas, elle ne désire que le meilleur pour son établissement. Sa méfiance ne doit pas vous offenser. — Je ne suis pas offensée, je comprends tout à fait l’intérêt de votre présence. Je tenais seulement à faire taire les craintes de Mademoiselle Collins. Je pense juste que rien qui ne concerne notre entreprise ne peut entacher quelques réputations. Nos produits sont remarquables, tant en qualité qu’en production. Nos procédés sont irréprochables, nous y accordons une grande importance. — Le club d’Edimbourg est celui qui me rapporte le plus après celui de Paris, je me dois de prendre conseil auprès de ses directeurs, explique Lucas. Clara a toute ma confiance depuis des années pour ce qui est du choix de nos fournisseurs. — Bien, et bien allons faire cette visite. Je crois que le chauffeur nous attend, dis-je, nous avons un programme chargé à tenir.

La limousine qui nous amène sur les lieux a beau être grande et luxueuse, je me sens oppressée par la présence de Lucas et Clara. Il est clair qu’entre eux, il y a un jeu de séduction et cela me met mal à l’aise. Ils semblent se connaître depuis longtemps, je me demande s’ils ont déjà sauté le pas...

Cette femme est très belle. Sûre d’elle, sophistiquée, elle est l’image même de la femme moderne, celle que mes parents m’ont appris à détester. On m’a toujours dit que ce genre de femmes, qui voulaient se faire passer pour des hommes étaient habitées par un démon lubrique et finissaient par payer leurs vices en enfer. Ma religion n’est certes plus trop avec son temps, mais elle est quand même le pilier de ma vie, alors je ne peux m’empêcher de voir cette femme d’un mauvais œil. Je vois bien leurs sourires en coins, leurs regards pleins de sous-entendus... Ils ne se gênent aucunement devant moi, qui fais semblant de regarder le paysage défiler par la fenêtre.
La visite commence en premier lieu par nos cuves de brassage, la première étape de la distillation une fois le maltage effectué.
— Le malt nous est livré par une petite entreprise de maltage de la région qui travaille avec un unique agriculteur. L’orge est vérifiée par nos experts, c’est la première étape qui garantit un goût unique à notre Whisky, expliquai-je.

Clara nous suit, prenant un malin plaisir à se rapprocher de Lucas le plus possible. Ce dernier contemple en détail tout ce qui l’entoure et pose des tas de questions.
— Vous utilisez un maltage industriel ? — Non, nous préférons les vieilles méthodes.— Mais n’avez-vous pas peur de ne pas avoir la même qualité ? — Nous faisons confiance aux traditions de notre entreprise, même si beaucoup sont maintenant industrialisés, notre maltage traditionnel est une étape clé pour obtenir ce goût si spécial. De plus, le séchage est effectué avec de la tourbe.— Vous êtes attentifs aux moindres détails, c’est très bien, commente Lucas.— Continuons, nous allons ensuite voir l’étape de fermentation.

Nous avançons jusqu’aux grandes cuves en pin d’Oregon. Lucas s’amuse à me questionner encore et encore, comme s’il pensait pouvoir me coincer sur un sujet. Clara, un peu vexée qu’il ne s’intéresse pas à elle, joue de ses charmes à coup d’œillades et d’effleurements.
— Pourquoi ne pas utiliser de cuves en inox ? demande-t-il.— A nouveau pour donner une saveur spéciale à notre Whisky. C’est un tout qui mène à sa particularité et son excellence.— Excellence ! Comme vous y allez ! se moque Clara.— L’élaboration d’un Whisky est une somme de détails à ne surtout pas négliger et dans notre distillerie, nous ne laissons rien au hasard, m’irritai-je, c’est un travail de longue haleine pour toute notre équipe, des agriculteurs aux propriétaires. Notre single malt 15 ans d’âge est médaillé et notre single cask est l’un des plus prisés, alors oui, je pense pouvoir parler d’excellence.

Clara en a le souffle coupé. Elle pensait peut-être que je me laisserais traiter de la sorte, mais elle se fourre le doigt dans l’œil ! Après quelques détails supplémentaires concernant la levure utilisée, nous passons ensuite aux fameux wash-stilles, les grands alambics de stockage de la bière de malt.
Lucas reste un moment devant les hublots des grosses cuves, lui et Clara discutent à voix basse pendant que je pianote sur mon téléphone. Je ne peux m’empêcher de remarquer qu’elle ne cesse de le toucher, lui parler à l’oreille. Cette femme est accro, ça se sent. Et elle me voit comme une rivale.
Si elle savait à quel point elle se trompe !
Pourtant, alors que nous arrivons enfin aux fameuses pot-stilles, les cuves géantes de distillation, je manque de trébucher. Fichus talons ! Lucas me rattrape de justesse, m’entourant la taille de ses bras. Je me retrouve serrée contre son torse ferme et ne peux m’empêcher de humer son parfum musqué.
— Merci, dis-je en me libérant de son étreinte. — J’apprécie grandement vos instants de faiblesse, sourit-il, ils me permettent des rapprochements bien agréables...— Ne vous enflammez pas Lucas, ne vous prenez pas pour le chevalier servant que vous n’êtes pas. Occupez-vous plutôt de votre amie, si j’en juge aux regards qu’elle nous lance, elle n’a pas l’air ravie de vous voir jouer sur les deux tableaux. — Clara est une partenaire occasionnelle de jeux en tout genre, elle sait que ce n’est que du sexe entre nous. Seriez-vous jalouse, Marie ?— Ce serait vous donner bien trop d’importance ! ris-je, bien, si vous avez terminé votre petit numéro de séduction, nous allons pouvoir parler de distillation. Voyez la forme bien particulière de nos pot stilles, c’est à ce niveau que se déroule la condensation que nous obtenons le low-wines, contrôlé par notre stillman. — Sont-ils chauffés par charbon ? questionne-t-il.— Nous avons préféré utiliser la vapeur afin d’apporter une température uniforme, stable et surtout pas trop élevée afin de ne pas le dénaturer. Suivez-moi, je vais vous montrer le reste des installations.

La matinée passe à une lenteur infinie... Je sais pertinemment que Lucas n’a pas vraiment besoin de voir nos installations aussi en détail qu’il ne le fait maintenant, mais il s’obstine à faire traîner les choses. J’ai hâte de rentrer chez moi. J’espérais retourner en France dès ce soir, mais au rythme où vont les choses, cela ne semble pas être dans ses projets.
Le midi, nous n’avons toujours pas visité la moitié de la distillerie. Clara nous suit sans jamais protester. Elle porte des talons plus hauts que les miens et pourtant, elle semble les supporter à merveille alors que mes pieds eux, souffrent le martyre.
Lucas tient à nous emmener déjeuner dans un restaurant fameux, mais j’ai une autre idée en tête. J’ai pensé à réserver une table pour trois au meilleur des restaurants des environs d’Aviemore. Il est étonné quand je lui impose notre lieu de déjeuner, mais cède malgré tout, surpris par mon initiative.

Une fois au restaurant, ils sont tellement absorbés par leur conversation, qu’ils ne comprennent pas mes intentions. Je prétexte une envie pressante pour m’éclipser et me faufile discrètement jusqu’à l’extérieur où m’attend le chauffeur que j’ai commandé. J’ai tout prévu ce matin durant la visite : un chauffeur pour venir me chercher, des excuses auprès du restaurateur qui était dans la confidence. Ma fuite bien organisée me donne un répit bien mérité et je m’empresse d’aller à l’église catholique d’Aviemore afin d’y trouver de l’aide.

L’endroit est pittoresque, sans prétention. L’église blanche se dresse au bout du chemin, dissimulée par quelques arbres au feuillage luxuriant. L’atmosphère y est calme, paisible et je retrouve l’état de sérénité que me procure la religion. Je reste un moment à flâner, le nez dans mes pensées quand j’entends quelqu’un s’adresser à moi avec un accent étranger. Étant descendante d’une famille écossaise, la maîtrise de la langue est instinctive et je parviens à communiquer avec aisance avec le prêtre qui se présente à moi. Il comprend mon besoin de me confesser et m’entraîne dans le confessionnal.
— Je vous écoute mon enfant, dit le père Campbell.— Je viens me confesser mon père, car j’ai pêché. J’ai eu un comportement malsain et des pensées impures. —’Eh bien, racontez-moi tout mon enfant, le seigneur vous écoute.— Je suis fiancée à un homme mon père, je me marie dans moins de deux semaines. Je me suis réservée pour lui toute ma vie. Mais mon chemin a croisé celui d’un homme il y a peu et il a fait naître en moi des pensées affreuses...

Ma voix déraille sous l’émotion. Verbaliser les choses les rend si réelles !
— Continuez mon enfant, confessez ces vilaines pensées.— Il me désire et me fait subir toute sorte de tentations afin de me pousser hors du droit chemin... Il m’a touchée comme personne avant lui et ça m’a mise dans un état... Il a même obligé une de ses assistantes à lui prodiguer une fellation sous mes yeux ! Après cela, il s’est rendu dans ma chambre très tard et s’est masturbé devant moi.— Lui avez-vous cédé ? — Non... j’ai essayé de résister du mieux que j’ai pu mon père, je vous le promets. — Dites-moi exactement ce que vous avez fait... Après seulement, vous pourrez vous repentir.— J’ai embrassé une femme qui avait la bouche pleine de sa semence et après, je lui ai dévoilé ma poitrine et me suis touchée pendant qu’il se masturbait, arrivai-je à articuler en sanglotant, je suis une dépravée, le démon m’habite, mon père avait raison...— Là mon enfant, calmez-vous, je vois que vous n’êtes pas si mauvaise que vous le prétendez. Vos remords et votre présence ici attestent d’un grand courage de votre part. Vous avez été éprouvée par la tentation et avez failli y perdre votre âme, mais l’important reste que vous avez su retrouver le chemin de la raison. Continuez votre combat, résistez aux vices de ce monde, vous obtiendrez l’heureuse issue que vous convoitez tant.

Ses mots me touchent en plein cœur. Il comprend et ne juge pas mes écarts de conduite. C’est un soulagement. Soudain, un rire résonne dans la grande église. Il est là.
Mais comment il m’a retrouvée ? Je suis donc si prévisible ?
Le prêtre sort du confessionnal en même temps que moi. Lucas s’approche de lui et lui glisse à l’oreille quelques mots que je n’arrive pas à entendre. Le visage du prêtre blêmit. Il me jette un regard désolé et s’enfuit sans se retourner.
La peur me noue l’estomac tandis que Lucas s’approche de moi avec un regard victorieux.
— Mademoiselle Ross ! Marie... j’étais certain de vous trouver ici. — J’avais besoin d’air. — Et d’un certain soutien moral apparemment. Auriez-vous des difficultés à suivre vos principes ?— Aucunement, rassurez-vous. Justement, le père Campbell était fier de me voir rester sur le droit chemin.— Ah oui ? Lui avez-vous confessé les vilaines choses que vous avez faites hier ? — Absolument ! Et il m’a comprise et m’a redonné du courage. Vous ne m’aurez pas, Monsieur Page, vous pourrez faire tout ce que vous voulez, tenter le diable même ! Je ne me donnerai jamais à vous.— Ca Marie, c’est ce que vous croyez... dit-il d’un air sombre, Clara !

Sa voix se répercute dans la grande voute, donnant à la situation un air dramatique. On entend alors le bruit des talons sur le sol en pierre et la silhouette élancée de Clara Collins apparaît soudain. Elle se dirige vers nous d’un pas assuré. Je reste pétrifiée par cette scène étrange qui se produit devant moi.

Lucas saisit mon bras et me fait asseoir sur un des premiers bancs d’églises en bois sombre.
— Restez ici Marie, je vais vous montrer ce que vous manquez en restant si fidèle à vos principes, dit-il d’un ton si autoritaire que j’en reste paralysée.

Non... il ne va quand même pas faire ça dans une église ? Je suis sidérée par son audace et cet outrage qu’il compte commettre !
Il attend que Clara vienne se placer juste devant moi pour lui ordonner de se mettre à genoux. Elle se place de sorte que je puisse voir ses lèvres s’emparer de son membre dressé qu’il vient de sortir de son pantalon. Elle le dévore des yeux, joue de sa langue autour de son sexe tout en le branlant. Mais Lucas n’a pas envie de jouer et au vu de son imposante érection, il compte bien s’empresser d’assouvir son envie impérieuse.
Il prend sa tête à deux mains et s’enfonce dans sa gorge sans que Clara ne puisse réchapper à cette vigoureuse intrusion. La belle brune s’applique, y met tout son cœur, pourtant son patron n’en a pas assez. Il lui ordonne de se relever, la retourne pour qu’elle s’appuie sur le banc, me faisant face et, tandis qu’il me transperce du regard, il investit son antre ruisselant d’un coup de bassin puissant. Le visage congestionné d’une Clara aux portes du plaisir est à quelques centimètres du mien et ses gémissements résonnent dans ma tête. Je ne peux échapper à ses yeux d’un gris intense qui m’emprisonnent ni briser ce lien qui nous unit à cet instant.

Tandis qu’il s’agite en elle en de virulents accoups, je vois dans ses yeux que c’est moi qu’il imagine en ce moment même sous ses mains. Cette sensation est si forte que je ne peux que m’y laisser dériver, le plaisir inhibant tout ce qui nous entoure.
— Alors, Marie, vous sentez comme j’ai envie de vous ? souffla-t-il, je suis sûr que vous pouvez presque sentir mes coups de reins...

Il en donne un plus puissant pour ponctuer sa phrase, qui propulse Clara contre le montant de bois où elle prenait appui, si bien qu’elle est obligée de se retenir à mes épaules pour ne pas tomber. Leurs mouvements s’impriment en moi et alors que leur cadence s’accélère, je me surprends à laisser échapper un soupir de plaisir.
— Marie... j’ai envie de jouir sur votre beau visage... arrive-t-il à articuler.

Il est si beau comme cela... J’en viens à douter de tout, y compris mes principes. Heureusement que je suis trop chamboulée pour bouger ! Ses mots déclenchent des vagues de chaleur qui irradient depuis mon entrejambe, envahissant chaque parcelle de mon corps.
Lucas se retire de Clara qui s’écroule sur le sol, masturbant frénétiquement son membre à bout et attend un signe de ma part. Pour toute réponse, je ferme les yeux, évitant ainsi d’avouer mon terrible accord.

Les jets de sperme chaud s’abattent sur mon front, mes joues et mon nez tandis qu’il grogne sa jouissance. Par réflexe, j’ouvre la bouche pour recevoir la dernière giclée sur ma langue et retrouve son goût amer si exquis que j’avais apprécié. Le liquide visqueux coule sur mon visage et je me sens à la fois sensuelle et terriblement sale. J’ose ouvrir les yeux pour y rencontrer ceux d’un Lucas à bout de souffle, fier du spectacle qu’il a devant les yeux. Plus que de la fierté, j’y lis aussi un étrange sentiment, qui m’est encore inconnu. Il contemple mon visage couvert de sa semence, un immense sourire aux lèvres tout en se rhabillant.

Quand je me souviens soudain où nous nous trouvons, je redescends vite sur Terre. Mon Dieu ! Je me suis encore fait submerger par mes pulsions, allant jusqu’à recevoir une faciale en plein milieu d’une église ! La panique me prend alors et ma poitrine se serre. Je ne peux retenir les larmes qui coulent sur mes joues ni les sanglots qui agitent mon corps.
— Je... je suis une dépravée, il avait raison...— Marie, tout va bien... Regardez-moi.

Lucas prend mon visage en coupe entre ses mains et plonge ses yeux gris dans les miens.
— Vous êtes magnifique.

Sa voix est si paisible et si pleine de douceur que je retrouve doucement mon calme. Pense-t-il vraiment ce qu’il dit ? Suis-je si belle à ses yeux, même avec toute cette dépravation affichée sur mon visage ?
Je peux sentir son souffle sur ma peau souillée tant il est proche de moi. Ses lèvres s’approchent doucement des miennes quand un bruit de raclement de gorge nous interrompt soudain.
— Il faudrait sans doute y aller, intervient Clara, je doute que le prêtre accepte de nous laisser seuls aussi longtemps dans son église... Essuyez-vous le visage Marie, prenez cette lingette.

Elle me toise du regard, l’air si hautain que je sens grandir en moi un sentiment de haine profond. Je n’ai pas l’habitude de détester d’emblée une personne comme ça, mais cette femme avec son air arrogant et sa manière de me parler comme si j’étais une enfant m’exaspère au plus haut point. C’est elle qui a profité des faveurs de Lucas, c’est en elle qu’il s’est enfoui encore et encore sous mes yeux, alors pourquoi je devine une intense jalousie dans son regard ?
Lucas ne fait même pas attention à elle, il se contente de nettoyer mon visage avec le plus grand soin, si bien qu’au bout de quelques instants, je suis de nouveau propre et beaucoup plus calme. Clara trépigne, impatiente, mais il prend tout son temps avant de se décider à sortir de l’édifice.

La limousine nous raccompagne à l’hôtel, j’ai un besoin intense de me reposer après ces torrents d’émotions. Lucas me laisse seule et j’en suis soulagée. Cet homme met mes certitudes à rudes épreuves et je me sens si coupable de lui céder un peu plus de terrain chaque fois... J’ai beau essayer de me raisonner, je retombe indubitablement sous son emprise, oubliant mes résolutions. Pourquoi je ne contrôle rien ? C’est vrai que j’ai toujours été habituée à être guidée dans chaque instant de ma vie... Je ne me souviens pas avoir pris d’importantes décisions par moi-même depuis bien longtemps. Mon père s’en est chargé toute ma vie, alors pourquoi aurais-je eu à le faire ?

Mon père, s’il savait ! Quelle honte serait-ce pour lui et notre famille... Et le Seigneur qui m’a vue me pervertir au sein même de sa demeure... Je me dégoûte. Je déteste cette partie de moi qui désire cet homme si fort. Le démon qui sommeille en moi depuis toutes ces années s’éveille lentement.
Je mets bien quelques heures à me remettre, lorsque la sonnerie de mon téléphone se fait entendre.
— Nicolas ?— Marie, tout se passe bien ? Page est disposé à signer ? demande mon fiancé.

C’est donc sa première inquiétude ? Mon cœur se serre dans ma poitrine, je bégaie doucement :
— Nous n’avons pas encore terminé la visite.— Comment ça ? S’emporte-t-il. Qu’est-ce qui peut bien prendre autant de temps ?— Nicolas, je crois que je n’y arriverai pas...— Qu’est-ce qui te prend ? Je croyais qu’on était d’accord sur le fait de le laisser faire ce qu’il veut...— Je ne veux pas lui donner ma virginité ! m’exclamai-je, choquée par sa réaction.— Mais bien sûr que non voyons ma chérie, ton pucelage est à moi et dans moins de deux semaines, j’aurais enfin le droit de te le prendre. Je ne parlais pas de cela, mais plutôt de te laisser courtiser. Fais-lui croire qu’il a une chance de te mettre dans son lit.— Tu es sérieux ? fais-je, estomaquée.— Marie, je crois que tu ne comprends pas bien l’enjeu de ce contrat. Tu vas te resaisir et te conduire en gentille petite fille modèle. J’espère que tu m’as compris.— Oui...— Bien. Alors que t’a-t-il déjà fait pour te mettre dans un tel état ? Il t’a obligée à le sucer ?

Ses mots qui sortent de sa bouche sont si crus que je ne reconnais plus mon fiancé, l’homme qui a grandi à mes côtés. Il me déçoit tellement à cet instant. Je pensais qu’il tenait à moi plus que cela, que ça le rendrait jaloux de me savoir courtisée par un autre homme... J’étais bien dans l’erreur, je m’en aperçois aujourd’hui. Ma voix est bloquée dans ma gorge, je ne parviens pas à lui répondre.
— Marie ? Tu l’as pompé, c’est ça petite catin ?

Outrée par sa question et la violence de ses propos, je peine à retenir ma colère et à l’envoyer au diable. Mais mon éducation m’en empêche, le respect de mes pairs et surtout des hommes qui m’entourent est une valeur bien trop fondamentale pour que je puisse l’ignorer.
— Marie, réponds-moi !— Il ne m’a pas touchée. Je dois raccrocher. Bonne soirée Nicolas.

C’est le cœur lourd que je raccroche enfin, pour m’effondrer sur le grand lit à baldaquin. Je sombre dans un profond sommeil, troublé et agité par des scénarii cauchemardesques.
Diffuse en direct !
Regarder son live