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Willow, soumise atypique

Chapitre 16

Réconciliations et rédemptions

Hétéro
Samedi, 15h45 :
Enfin rentrée chez moi, j’avoue que ça me fait un peu bizarre de me retrouver seule. Arthur n’a toujours pas donné signe de vie depuis le bar, putain il va m’entendre celui-là ! Alex, bah c’est Alex quoi, il attend probablement que ce soit moi qui fasse le premier pas. Cela dit, il peut toujours rêver, je ne suis pas une carpette qui court après les mecs ! Surtout quand ce sont eux qui ont fait de la merde. Loïc ? Ce petit plaisantin m’a bien changé les idées de mille et une façons et c’était une parenthèse plus qu’agréable en cette période. Bon c’est pas tout, ça ne sert à rien de ruminer, je vais me bouger et faire un peu de rangement. Il y en a bien besoin ; laissez Loïc plusieurs jours chez vous et il s’installe déjà comme si c’était chez lui ! Je vais en profiter pour faire un tri dans toutes les affaires que j’ai. Trier, classer, ça me détend énormément.
Vous procédez comment pour trier, vous ? Perso, à chaque objet, fringue ou autre, je me demande si je m’en sers encore. Si oui je garde, sinon, je balance. Simple et efficace. Je prends donc plusieurs sacs et je file dans ma chambre et commence donc par mon armoire. Je suis sûre qu’il y a des choses que je ne mets plus du tout. Je sors des affaires, ouvre et fouille les tiroirs et les boîtes et soudain, je tombe sur ma boîte à joujoux. Mon coffre au trésor coquin. Vous le savez bien, j’ai une vie sexuelle mouvementée depuis quelques mois donc il est vrai que j’avais un peu laissé tomber mes sextoys. Je décide de la mettre de côté pour en vérifier le contenu tout à l’heure. Je dois finir de trier tant que je suis motivée.
Une heure plus tard, j’ai fini pour la chambre : armoire + table de nuit + commode. J’ai pas jeté tant que ça au final, j’avais dû faire un tri y a pas si longtemps. Bon, allez, la boîte à jouets maintenant. Je m’installe sur le lit et à peine ai-je ouvert le couvercle qu’on sonne à la porte… Mais qui vient me faire chier un samedi à 17h bordel ?! Je fonce vers la porte avec un air pas franchement aimable, je l’ouvre, prête à gueuler et… Oooh, des fleurs. Le type qui me les tend me sourit tandis que je reste interdite, surprise par cette attention. On ne m’envoie jamais de fleurs à moi mais ça fait plaisir, je dois dire. Je rends enfin son sourire au livreur qui me précise qu’il y a une enveloppe avec le bouquet et il me la donne aussi. Je remercie et salue le fleuriste avant de refermer la porte. Ce sont quinze longues superbes roses de couleur rose passé, comme délavé. Magnifique. Je jette un œil à l’enveloppe qui porte mon prénom, je la retourne et j’aperçois, un peu au-dessus de l’ouverture, le prénom de l’expéditeur : Alex. Tiens, je ne m’y attendais pas. Avant de lire la lettre, il me faut trouver un vase pour les fleurs. Alors que j’en trouve un dans la cuisine et que je m’apprête à les déposer dedans avant de mettre de l’eau, je m’aperçois qu’il y a quelque chose au milieu du bouquet. Je saisis l’objet en question. J’hallucine, c’est…
Une cravache !! Oh putain ! Le salaud, il a osé. À cet instant, je suis partagée entre amusement et colère même si, sur le coup, j’ai quand même souri sincèrement. En fait, ça dépendra surtout de ce que contient la lettre qui doit se trouver dans l’enveloppe mais déjà, c’est du Alex tout craché : une belle surprise avec les fleurs suivie du deuxième effet : le côté dominant qui ressort. J’attends donc de voir ce que contient le courrier qui accompagne le bouquet. Je mets de l’eau dans le vase, le pose au centre de ma table puis je m’assois pour ouvrir l’enveloppe d’Alex. Première surprise, une clé usb se trouve scotchée à la lettre avec ces quelques mots à côté "Ne pas regarder le contenu de la clé avant d’avoir lu la lettre". Je suis évidemment très curieuse d’en savoir plus mais je respecte la consigne. Je commence donc la lettre, et je vous la partage, ce sera plus simple ainsi.
Willow,

Je ne t’ai pas habituée à parler aussi vulgairement mais il faut appeler un chat un chat et il faut appeler un con un con… Et clairement, je me suis comporté comme un con, j’ai été un vrai con même. Je tiens donc à te présenter ici de très sincères excuses. Je n’insisterai pas plus que cela et ne reviendrai pas sur toute cette histoire, elle est derrière nous à présent et que tu crois à ma sincérité ou pas, en faire des tonnes serait inutile et gênant. Je te demande simplement de me croire, au nom de notre amitié. Au passage, j’espère également qu’avec Arthur, tu as pu arranger les choses ou que ce sera bientôt le cas. Je peux même lui parler si tu penses que cela peut être positif.
Ceci étant dit, j’aimerais qu’on se revoit et qu’on reprenne nos relations : amicales et sexuelles. Je crois que nos rapports sont importants pour toi comme pour moi. Nous nous sommes bien trouvés alors pourquoi ne pas nous retrouvés ? Ne nous voilons la face, nos séances me manquent et je ne pense pas trop me tromper en avançant qu’elles te manquent aussi. La dernière soirée a été exceptionnelle notamment parce que tu as été parfaite dans ton rôle. Quant aux autres moments, qu’ils soient simplement entre nous deux ou à plusieurs, ils ont tous été délicieusement pervers. Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas nous arrêter là, nous avons encore beaucoup beaucoup de lubriques activités à pratiquer ensemble, si tu le veux toujours bien évidemment. Même si d’ordinaire j’endosse le rôle de dominant, cette fois, je vais me soumettre… à ton jugement. Je vais donc te demander de choisir ce que tu veux pour la suite et te laisser 24h pour te décider. Demain à 17h, je te téléphonerai, si tu réponds alors nous pourrons discuter ensemble de la suite à donner à nos rapports. Si tu ne réponds pas, je comprendrai que c’est terminé et tu n’entendras plus parler de moi. Désolé, ce n’est pas un ultimatum mais il vaut mieux ne pas laisser pourrir la situation, il faudra bien prendre une décision à un moment.
Il me faut à présent te parler un peu de cette clé usb. À la base, je devais te la remettre à l’issue de la soirée, quand nous nous serions retrouvés seuls. Je voyais cela comme un cadeau en récompense à la grande soirée. Cela n’a pas été possible, ne revenons pas là-dessus mais je tiens à ce que tu aies cette clé et son contenu, quoique tu décides pour la suite. Ce que tu y trouveras est en exemplaire unique, je n’ai gardé aucune copie et tu peux en faire ce que tu veux. J’ajoute que je suis également le seul à avoir eu accès à ces fichiers. Si tu me réponds demain nous pourrons discuter de quoi en faire et si tu ne réponds pas, ce sera mon cadeau d’adieu. Voilà, tu sais l’essentiel, tu peux donc lire cette clé à présent et en faire ce que tu voudras.
J’espère que tu prendras le temps de peser le pour et le contre et que ta décision n’est pas déjà prise. Dans tous les cas, que tu veuilles qu’on se revoit ou pas, sache que tu comptes beaucoup pour moi et là, je parle clairement de ta personne et de notre amitié. Tu es une jeune femme à part, intéressante, passionnée, décidée, courageuse etc. J’en passe mais je n’en pense pas moins.
Alex (ou Maître Alexandre)

Bon, ben… Que dire ? Je reste bouche bée devant cette lettre qui, quoiqu’il en dise, est une lettre d’excuses. Venant de sa part, je dois dire que je ne m’y attendais pas forcément. Je ne sais pas encore ce que je vais faire mais il a raison sur un point au moins, il est temps de prendre une décision. Je dois dire que je suis touchée par cette attention, je reconnais aussi aisément qu’il me manque, que nos échanges me manquent, que nos ébats me manquent. Mais tout de même, il est allé très loin. Je sais que j’avais été horrible à notre session précédente et que j’étais moi-même sortie du jeu par mon attitude mais je n’ai pas mis en danger ses relations avec ses amis ni sa position professionnelle… Cet empiètement sur ma vie est un vrai débordement, je ne peux pas le prendre à la légère. Je vais y réfléchir d’ici demain. En attendant, j’ai encore un truc à faire : la clé usb. Je me demande bien ce qu’elle peut contenir mais je vais vite le savoir.
Je me rends dans ma chambre, où j’ai laissé mon ordi portable hier soir. Je me pose sur le lit, assise en tailleur, j’ouvre le PC et insère la clé dans le compartiment prévu à cet effet. Le fichier s’ouvre et je vois que ce sont des vidéos. Non ? Ça ne peut pas être ça ? Les titres des fichiers sont des dates accompagnées d’une précision, genre "première fois", "punition tag", "punition tongs" etc. Il n’a pas fait ce que je crois… C’est pas possible ! J’ouvre le fichier intitulé "La Rhune", je dois en avoir le cœur net. La vidéo se lance… C’est moi, attachée et suspendue à une branche d’arbre tandis qu’Alex et les étudiants qui ont participé à "la fête" ce jour-là, s’occupent de moi. C’est pour ça que celui qui ne participait pas nous tournait autour sans arrêt, il avait un téléphone dans sa poche. Je pourrais être choquée mais en fait pas vraiment. Je suis surprise évidemment mais déjà je crois Alex quand il dit qu’il n’a montré ça à personne et en plus, comme il comptait me filer les vidéos de toute façon, je le prends plutôt bien, ou, en tout cas je ne le prends pas si mal. C’est un peu abusé de m’avoir filmée sans me demander mais je dois reconnaître que c’est une excellente idée, que la surprise est plutôt sympa et surtout que j’adore revoir ces moments de plaisir intense, de soumission. Ça me fait quand même tout drôle de me regarder en train de me faire malmener et tringler de la sorte. En vrai, je dois bien dire que ça m’excite un peu, je sens même que je commence à mouiller. Je vais en regarder un peu plus tiens…

Mais attendez, j’ai retrouvé ma boîte de jouets ! Je vais me faire une petite séance solo, ça fait longtemps et me voir en vidéo me fait un tel effet qu’il vaut mieux que je me soulage sinon je vais être d’une humeur terrible. Allez hop, la boîte sur le pieu, avec moi ! Je me déshabille puis lance la vidéo de la punition tag, pour me chauffer un peu. Je me sens déjà toute humide et bouillante, c’est fou parce que je ne suis pas en manque, Loïc vient de partir et encore cette nuit nous nous sommes bien amusés. Mais revoir ces images fait monter en moi une irrépressible envie en même temps que de délicieux souvenirs. Nue, sur mon lit, je savoure les images de la vidéo me mettant en scène. Que c’est bon de revoir ces queues tendues pour moi, ces queues qui me remplissent mais il y a aussi les mains, les caresses, les coups etc. En fermant les yeux, j’ai presque l’impression de les sentir en moi à nouveau. Vite, mes jouets ! Alors… Qu’est ce qu’on a ici ? Oh mais oui, je ne vous ai pas raconté : j’ai commandé et reçu un colis mystère d’un sex-shop un peu avant le séjour de Loïc. Il y a donc des jouets que je n’ai jamais essayés. Comme je suis en train de me faire double pénétrer sur la vidéo, je me dis que je vais en faire autant ici et maintenant. Je sors donc un plug anal tout neuf et plutôt orignal, ainsi qu’un tube de lubrifiant (à la fleur de coton). Je prends un peu de gel sur mon majeur afin de travailler mon petit trou. Ma foi, c’est plutôt un bon produit, parce que je fais rapidement coulisser mon doigt à l’intérieur sans la moindre douleur et même de façon très agréable. Je crois que mon excitation n’y est pas pour rien non plus. Je présente donc le jouet devant, puis je le pousse ; tout de suite, la particularité de ce plug me surprend. Une fois qu’il est bien en place, je remue mon joli petit cul pour sentir les billes se balader dans le sextoy, en réalité elles ne se baladent pas mais elles rebondissent sur les parois de leurs cages de silicone… je vous laisse imaginer la sensation de dingue ! Maintenant que mon anus est rempli et gentiment dilaté, il me faut retenir un second jouet. Mon choix se porte rapidement sur un dildo en verre avec des rainures qui m’intrigue beaucoup. Pour vous décrire cette merveille, il est d’une longueur tout à fait respectable et assez fin, il possède un petit bonus, lequel ? Je vais vous le dire : du fait de sa matière, on peut soit le chauffer dans de l’eau chaude, soit le refroidir au frigo, sensations garanties ! Pour cet essai ce sera à température ambiante, je me vois mal mettre mon toy au milieu de mes sushis, dans le frigo ! Étant déjà bien mouillée comme il faut - super pour mes draps - ça glisse tout seul, et c’est un pur bonheur. En même temps que je me sers de ma main gauche pour me pénétrer, je me sers de la main droite pour agacer mon clito déjà bien gonflé. Je le titille, lui donne des petites tapes, des pichenettes, et je recommence à l’agacer en faisant des petits ronds vifs et prononcés. Assez rapidement, tellement je suis survoltée, une agréable chaleur se répand dans ma chatte. C’est addictif quand même le sexe ! Cette triple stimulation me rend dingue, même si ça ne vaut pas de vrais partenaires, ce sera toujours moins bien, c’est déjà excitant au point où ma mouille dégouline sérieusement sur mes cuisses puis sur les draps, encore plus qu’avant. C’est limite une petite flaque qui se forme gentiment sous mes fesses. J’accélère mes va-et-vient ainsi que l’agacement de mon clito le tout combiné à ce plug qui me dilate le cul, il m’en faut pas plus pour exploser dans un déluge de sensations, un peu comme si mon entrejambe était en feu et que quelqu’un me donnait des décharges directement dans le clito. Après un orgasme puissant et plusieurs spasmes musculaires, je me dis qu’il serait peut être temps de me bouger pour changer les draps. N’empêche que je me demande bien quand même comment il a réussi à me et à nous filmer sans que je m’en aperçoive.
D’ailleurs, je ne sais toujours pas comment prendre cette histoire de vidéos… Même si physiquement, je viens de m’éclater, ça me pose quand même question. Tout comme le reste d’ailleurs. Je ne sais toujours pas si je peux, si je dois lui pardonner. Vous feriez quoi vous ? J’hésite sincèrement. Le fait est que les soirées me manquent (et même nos discussions) c’est évident mais il est tout aussi sûr qu’il est allé bien trop loin. En même temps, il fallait bien qu’Arthur l’apprenne même si je ne pensais pas le faire de cette façon. Et puis ça va bien s’arranger entre nous, forcément, il va pas faire sa tête de cochon toute sa vie ! Raaah putain je sais pas !! Il ne pouvait pas juste continuer à se conduire comme un gros con ! Ça aurait été plus simple ! Je suis presque tentée de tirer à pile ou face mais ça n’aurait pas de sens. Je crois que je vais laisser la nuit me porter conseil et je verrai bien demain matin.
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Dimanche, 17h01
— Willow ? — Non non, tu as fait mon numéro, ça a décroché, mais c’est pas moi qui te parle, c’est Blanche-Neige là !! — OK, c’est bien toi ah ah. Vu que tu as répondu, est-ce que je dois comprendre que c’est plutôt bon signe ? — Ça… C’est encore à définir. J’ai répondu parce que ton envoi m’a touchée, je suis obligée de le reconnaître. Mais de là à dire que tout est clean entre toi et moi, je ne sais pas. Les vidéos, déjà !! C’est quoi cette histoire ? — Normalement, je devais t’offrir ça en direct et t’expliquer dans la foulée. Tu as dû capter pour la Rhune que c’est un des étudiants qui a filmé avec mon tel. Mais ils n’ont jamais vu la vidéo. Pour chez moi, c’est différent bien sûr. La salle secrète et ma chambre sont équipées de différentes caméras pour filmer les ébats et pour la soirée "punition tag" j’ai fait un montage des différentes images des caméra de surveillance, bien positionnées et cadrées pour l’occasion. — Oui mais c’est abusé de faire ça ! Tu comptais faire quoi avec ça ? — Mon idée : te les offrir et voir avec toi, moi je pense que ce serait sympa de les mettre sur un site ou un blog par exemple, tout en floutant les visages bien sûr. Je pensais qu’à minima avoir ces vidéos te ferait plaisir, que ça t’exciterait même et peut-être même au point de les partager. Et je te jure que tu as les exemplaires uniques et que personne ne les a jamais vues. — Mouais… Difficile de te faire pleinement confiance mais j’admets l’idée et ça m’a fait quelque chose de me voir oui (s’il savait comment je me suis touchée…). — On va se revoir Willow ? — Tu sais quoi ? Puisque tu m’as dit que je décidais, que tu te pliais à mon jugement, voilà ce que je te propose : tu m’invites à dîner au restau, genre mercredi soir, comme ça j’ai encore un peu de temps devant moi pour penser à tout ça et voir Arthur, car c’est encore tendu entre lui et moi. Je ne te cache pas que ça dépend aussi de comment ça tournera avec lui. Après, si de ce côté-là, ça roule et que le dîner se passe bien, on se reverra comme avant, mais attention, rien n’est joué. C’est un premier pas, mais il y en aura peut-être pas un deuxième… — Je te remercie déjà pour m’accorder cette première étape. J’espère que ça va s’arranger entre Arthur et toi. Je peux même lui parler si besoin, comme je te disais dans la lettre. — De rien. Et non, je vais me débrouiller avec Arthur. Je pense que si tu l’appelles ça va surtout le bloquer encore plus. Mais je note ta volonté de bien faire. Envoie juste un texto pour me dire quel restau tu as choisi et à quelle heure tu as réservé.— D’accord. Je fais ça. Je te tiens au courant. — Par contre, mon cher, sache que si jamais on doit refaire des sessions, ta connerie m’a offert un crédit de provocations ! J’aurais donc droit de te chercher des noises à plusieurs reprises sans la moindre punition. En Princesse Willow quoi. — Ah ben ! Tu perds pas le nord, toi ! On en reparlera mercredi si tu veux bien. — Un peu que je veux ! Bon allez, je te laisse maintenant. À mercredi alors. Bonne soirée Alex. — Bonne soirée Willow, à mercredi.
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Lundi, 5h
Putain, il faut que je rattrape cette enflure ! Il est en train de se barrer avec la Panigale ! Je tourne encore plus la poignée de gaz, ce qui a pour effet de faire rugir le moteur de la Daytona. Je jette un œil au compteur, on frise les 200 km/h.Puis, sans explications, j’entends alors une espèce de son de violoncelle agonisant… Je me réveille en sursaut, j’éteins la sonnerie de mon portable et je sors de mon lit, bordel encore un de ces rêves de course poursuite, j’ai même pas de moto ni le permis qui va avec en plus. Je n’y connais rien du tout… Remarque, au moins, ça me change des cauchemars que j’avais l’habitude de faire avant. Bon, fini de rêver justement : petit déjeuner, douche, et je pars pour le boulot. Encore une journée d’entraînements, qui deviennent plus exigeants à mesure que notre prochain départ approche. Et autant vous dire qu’on doit se préparer au maximum pour cette nouvelle OPEX. Avouez que vous vous demandez en quoi consiste notre mission ? Mais je ne peux rien vous dire pour le moment. J’allume la JBL, tant pis pour les voisins, je mets “moonlight” de XXX Tentacion, oui je sais c’est cliché, mais je ne tiens pas à provoquer d’arrêt cardiaque dans le voisinage en mettant du hardstyle ou du new métal. Sur ce, il est temps de prendre une douche en vitesse, froide de préférence ! Dès que c’est fait, en sous-vêtements de sport, je file prendre mon petit déjeuner : jus d’orange pressée, café et tartines ! Mon enceinte continue à jouer de la musique, mais ma playlist a pris le relais depuis quelques minutes. J’avale tout ça rapidement et range direct, dans la foulée. Ah ah, oui j’ai une grosse énergie dès le réveil, moi ! Bon il me reste quoi à faire ? Je repasse ma liste mentale : faire mon sac, m’habiller, prévoir un schlass pour faire la peau à Arthur s’il fait toujours la tronche… ah non, peut-être pas quand même.
Arrivée au taf, je me mêle à un groupe de collègues pour papoter de tout et de rien, surtout de rien d’ailleurs. Arthur se ramène, comment va-t-il se comporter ? Il me regarde à peine et me bat froid, encore et toujours. Si les autres n’étaient pas là, je le pourrirais comme il se doit. Quelques minutes plus tard, alors que je marche pensivement dans un des couloirs de la base qui mène à la salle de muscu, je sens qu’on m’accroche par le bras. Je tourne les yeux vers cet importun, l’air pas aimable et là, je m’aperçois que c’est Arthur que j’ai en face de moi.
— Viens, me dit-il, ici, on pourra parler un peu sans être dérangés.
Il ouvre une porte, la referme prestement et reprend la parole.
— Écoute, tu as raison, on ne peut pas rester comme ça, en froid. Ce n’est pas bon pour nous ni pour notre binôme. Faut qu’on parle. — Bah oui, j’attends que ça, moi, tu sais. — Oui mais c’était pas évident pour moi, après t’avoir vu… tu sais quoi. — Me faire baiser, humilier, soumettre et en prendre du plaisir. Et en jouir de plaisir même. Disons les mots tels qu’ils sont. Parce que c’est ce qui se passe, je ne me sens pas mal de faire toutes ces choses, je me sens bien, libérée, apaisée même ensuite. — Au moins tu ne perds pas de temps et tu vas direct au cœur du sujet. J’ai bien compris que tu étais là par choix, enfin pas au tout début, j’avoue. Mais ce que je ne comprends pas c’est pourquoi tu n’as pas voulu me parler de tout ça. Et même, cette nouvelle façon de vivre ta sexualité - elle est nouvelle hein ? - m’interroge, honnêtement et sans jugement. — Oui c’est nouveau, c’est depuis notre retour de mission, j’ai rencontré Alex dans le train qui me conduisait chez mes parents. Je ne voulais pas t’en parler parce que c’était un peu mon jardin secret, le lieu où je me ressource, ma chapelle sexuelle perso… Et puis, je ne voulais pas que tu t’inquiètes, que tu te prennes la tête et encore moins que tu essayes de me dissuader. Tu as une vision tellement plus classique de la sexualité, que je me suis dit que ça te dépasserait totalement tout ça, et ce n’est pas un reproche. — Je crois que je peux comprendre. Et oui, ma première réaction, ça a été de croire que tu étais manipulée, forcée peut-être même d’une façon ou d’une autre. Mais ce n’est pas vraiment dans ton caractère. Du coup, ça m’intrigue et, honnêtement, je crois que j’aimerais que tu m’en parles un peu plus. Et que tu me fasses confiance, en tant qu’ami, pour t’écouter sans te juger. — Bon, là nous n’avons pas beaucoup de temps devant nous et ce n’est pas le meilleur endroit pour en parler mais on peut se faire une bouffe si tu veux ce soir et on parlera de tout. — Je veux bien, oui. Mais attends, pourquoi Alex m’a fait venir ? Je ne comprends pas… — Ah ça, c’est parce qu’il voulait me punir. En fait, dans nos rapports sexuels, on a une sorte de jeu : je me livre à des provocations, sortant de mon rôle de soumise et du coup, lui, il me punit en conséquence. Cette fois, j’avais dépassé les bornes et il a voulu me rendre la monnaie de ma pièce mais ce con est allé trop loin. Il a pris la baffe de sa vie et je peux t’assurer qu’il est sincèrement désolé pour tout ce qu’il a engendré. Mais sur ça aussi je t’en dirais plus. Est-ce que … — Tu vas le revoir ? Continuer ? — Ce n’est pas encore pleinement décidé mais probablement, oui. Tu comprendras sûrement mieux ce soir, après notre dîner. — Je ne suis pas convaincu mais peut-être oui. En tout cas je serai mieux informé pour me forger un avis. Mais tu allais me poser une question. — Est-ce que je peux considérer que nous sommes réconciliés ? Que tu ne vas plus faire la tronche comme tu le fais depuis la soirée ? Est-ce que je vais retrouver mon meilleur ami, mon frangin, mon binôme ?
Il m’observe intensément puis son regard s’adoucit et, sans crier gare, il me prend et me serre dans ses bras. Après quoi, il se recule et en souriant, me sort :
— Ce n’est pas encore pleinement décidé mais probablement, oui. — Pfff, t’es con ! Lui réponds-je en riant. Mais ça fait du bien de te voir sourire et de déconner avec toi. — Tu m’as manqué Snipepette ! — Toi aussi, crétin !
Je lui mets un coup de poing dans l’épaule ; il me bouscule, me projetant contre la porte. Nous voilà de nouveau complices. Le dîner de ce soir finira d’enterrer la hache de guerre. Enfin, j’espère.
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Lundi, 19h
Nous avons finalement choisi de ne pas aller dans un restaurant même si y en a plein qu’on connaît bien et qu’on apprécie. Et croyez-moi, à Bayonne, il y a vraiment du choix en termes de bons restaurants. Il nous fallait un endroit tranquille, familier pour pouvoir avoir cette discussion apaisée, pour qu’enfin l’équipe de choc soit de retour : Arthur et Willow, spotter et sniper, Tic et Tac etc… Vous avez compris quoi. Arthur a voulu repasser chez lui avant de venir, ça m’arrange parce que comme ça, je peux préparer un peu la soirée. Pas besoin de faire le ménage, c’est clean chez moi ! Mais je prépare l’apéritif et l’ambiance. En fond musical, je décide de mettre une playlist de morceaux tranquilles, rien de violent. Tout est fait pour que l’atmosphère soit la plus détendue possible. Alors que je dépose les derniers préparatifs pour l’apéro sur la table, Arthur sonne à la porte. Je me pare de mon plus beau sourire pour aller lui ouvrir.
— Re, lui dis-je en l’invitant à rentrer. — Re. Tu as déjà tout préparé ou quoi ? — Non non, juste l’apéro, on va faire le repas à deux, ce sera plus sympa. — Oui ou tu as eu la flemme plutôt ! — Quoi ?!? Je suis outrée ! Comment oses tu ?
J’en fais des caisses, comme une mauvaise actrice d’un mauvais téléfilm et ça fait marrer Arthur. La soirée démarre sur un ton bon enfant, j’ai déjà l’impression que tout est revenu à la normale. En vrai, on sent qu’il y a un petit malaise et les sourires sont un peu forcés mais les intentions sont pacifiques, de chaque côté, donc ça devrait le faire. Vous me connaissez, je ne suis pas du genre à laisser traîner les choses et maintenant qu’il sait, je suis prête à tout assumer sans la moindre gêne. Du coup, en lui tendant sa bière, je lui annonce :
— Bon, tu veux savoir pourquoi et comment j’en suis venue à me retrouver dans cette fameuse soirée ? — Dis moi seulement ce que tu juges important pour toi. Mais si ces pratiques ou je ne sais pas comment vous appelez ça, prennent une vraie importance dans ta vie, oui, j’ai envie d’en savoir plus, c’est bien normal pour un meilleur ami. Et puis je suis curieux un peu aussi, je le reconnais. Ce genre de trucs, on voit ça dans les films ou dans les bouquins mais en vrai, c’est rare. — En fait, j’ai donc rencontré Alex dans le train, comme je te disais. On a fait connaissance et rapidement, j’ai senti qu’il avait une sorte d’ascendant naturel, un vrai charisme et une forte personnalité. Il était très sûr de lui, directif même et ça m’a plu. Tu sais comment sont les gens avec moi en général, toujours à flipper de ma grande gueule. Ben lui, il n’était pas comme ça, je crois même que mon caractère revêche lui a plu. Bref, je te passe les détails mais je me suis retrouvée chez lui, prête à coucher avec lui. Là, il m’a prévenue qu’il était un amant dur, qu’il aimait les rapports de force et la domination. J’ai eu le choix et j’ai voulu rester, j’ai voulu jouer le jeu, entrer dans la partie de mon plein gré. Je voulais sortir de moi-même. J’ai eu envie de me laisser guider, de me lâcher. Cette première fois a été sauvage, dure avec un peu d’humiliation mais ce n’était qu’un avant goût de ce qui allait suivre. Mais déjà, j’étais ravie, je m’étais totalement oubliée et ça m’avait fait un bien fou. Crois-le ou non mais psychologiquement, ça a été mon retour de mission le plus tranquille depuis très longtemps.
Arthur m’écoute avec attention et concentration. Il n’a pas l’air énervé mais parfois, il lève les yeux de surprise. Il ne me coupe pas la parole non plus, préférant me laisser expliquer tranquillement. Je bois un peu et je lui demande s’il a des questions mais, pas pour le moment.
— Ensuite, il m’a carrément proposé de devenir sa soumise, tandis que lui serait donc mon Maître. De là, les séances ont été plus violentes, plus intenses, plus humiliantes et en même temps, plus délicieuses, plus jouissives. On a multiplié les pratiques SM et les partenaires. Tu en as eu un bon aperçu lors de la soirée, je fais des trucs plutôt extrêmes. C’est difficile à expliquer mais ça m’aide à me déconnecter, à me sentir mieux, à me sentir plus vivante. J’aime bien dire que la soumission c’est un peu mon yoga.
Arthur était en train de boire quand j’ai sorti cette dernière phrase, elle a pour effet de le faire avaler de travers et de cracher un peu de sa bière.
— Et bien ! Je ne pensais pas que ce serait le mot yoga qui te ferait t’étouffer ce soir ! Ah ah ! — La comparaison a de quoi surprendre, tu admettras. Mais donc ça te fait vraiment du bien ? Tu n’as jamais peur, ni honte, ni mal ? — Tu n’imagines pas à quel point ça me fait du bien. Je ne me sens pas contrainte, je me sens libre, totalement libre et bien. Pour te répondre simplement : peur ? Un peu, parfois mais c’est plus de l’appréhension. Honte, jamais. Mal, beaucoup, oui mais ça fait partie du plaisir, sans ça, ce serait moins fort et donc moins bon. — Je suis impressionné, je dois bien le reconnaître. Même pendant la soirée, alors que je ne savais pas que c’était toi, j’étais déjà impressionné. Mais tu m’as parlé de votre petit jeu aussi, celui qui a conduit à mon invitation. C’est quoi exactement ? — Tu me connais, je suis et reste une rebelle, une emmerdeuse de première. Et bien, même dans ces situations, je ne peux m’empêcher de provoquer. Au départ c’était pas grand chose mais j’avais droit à une punition à chaque fois quand même. Et puis, on s’est pris au jeu, c’est devenu une habitude dans nos sessions. J’ai été particulièrement chiante et même méchante un soir, cassant les règles, dépassant les bornes. Du coup, Alex m’a punie en te faisant assister à cette soirée. C’était plus pour me foutre mal à l’aise que pour te faire du tort mais il a vraiment déconné et ça aussi je te l’ai dit, il l’a bien compris. Il a même proposé de venir te parler pour nous aider à nous réconcilier. — Et il a bien fait de ne pas le faire. Ça m’aurait saoulé je crois. — Oui, c’est ce que je lui ai dit. Mais tu as réagi super violemment toi par contre. — En fait, quand j’ai compris que c’était toi, je me suis senti con de ne pas savoir. Et j’étais déjà gêné par le spectacle avant de savoir que c’était toi. Donc déjà ça, plus Anaïs que je pensais dans le coup, plus la peur que tu sois manipulée, j’ai juste vrillé. Après, pour les jours qui ont suivi, je ne savais pas comment t’aborder. J’étais vexé, mais pas seulement, il y avait aussi de la gêne, tu vois. D’ailleurs j’ai eu Anaïs au téléphone, on s’est également expliqués. On reste potes du coup. Elle m’a aussi dit que vous aviez passé le reste de la nuit ensemble. — Oui. Elle est adorable cette fille. Super cool. Voilà, tu sais à peu près l’essentiel. — Oui c’est vrai. Tu sais, j’ai pas mal réfléchi pendant cette pause entre nous. J’ai repensé à la soirée, aux intervenants, aux spectateurs, à toi, à Anaïs. Et puis à moi, à ma façon de voir et de vivre ma sexualité. Je me rends compte que je suis un peu vieux jeu. Alors, c’est pas grave je sais bien et je n’irai jamais jusqu’à faire ce que j’ai vu ce soir-là, ça j’en suis certain. Mais par contre, je pense pouvoir me lâcher un peu plus, assumer un peu plus mes fantasmes. — Je ne vais pas te dire le contraire, fais ce que tu ressens, du moment que tout le monde y prend du plaisir, ce n’est pas un problème. Mais tu n’es pas vieux jeu, tu as juste tes façons de faire et tes habitudes. Tu peux aller vers d’autres trucs si tu en as envie mais ne te sens pas obligé. D’ailleurs, je vais t’avouer quelque chose, Anaïs trouve que tu es un amant génial ! Ne sois pas embarrassé, elle l’a vraiment dit. Donc, ne te mets pas de pression non plus. — Ah oui, elle a dit ça… Ok. Je comprends ce que tu dis mais justement, je me suis bridé sur plein de choses jusqu’ici et de voir qu’autant de gens assument bien leurs envies et fantasmes, ça me fait penser que je le peux aussi. — Bien sûr que tu peux. Y a pas de raisons. J’ai peut-être un petit quelque chose pour t’aider du coup. Ça sera doublement utile : tu pourras voir et comprendre un peu plus ce que je vis et en même temps, tu verras que se lacher fait du bien. Attends-moi là deux minutes.
Je file dans la chambre pour aller chercher… D’après vous ? Oui, vous avez deviné, je vais lui passer la clé usb qui contient les vidéos de mes exploits. Je reviens vers lui, lui tends la clé usb et explique :
— Sur cette clé, il y a les vidéos de mes sessions avec Alex. Je te la confie, c’est la seule copie. Tu peux choisir de la regarder ou pas. Mais ça te montrera exactement ce que je fais et en même temps, tu verras que c’est bon d’assumer ses désirs même sans aller aussi loin que moi, bien entendu. — Merci pour la confiance que tu m’accordes. Mais ça ne te gêne pas que je puisse te voir en train de faire toutes ces choses ? — Tu le sais, je ne suis pas vraiment pudique, je me suis toujours dévêtue devant toi sans problème. Alors oui, là c’est pire évidemment mais tu as assisté à la dernière soirée en direct donc bon… Et puis ce n’est qu’un prêt. Je te les laisse ce soir et tu me les ramènes demain. — Et donc tu vas probablement continuer, comme tu me disais ? — On doit encore se voir et discuter un peu ensemble mais oui, probablement, pour toutes les raisons que je t’ai données tout à l’heure déjà, parce que dans le sexe, je lui fais entièrement confiance. Mais aussi parce qu’Alex est devenu un ami, on s’entend bien et il n’est pas si méchant que cette histoire peut le faire croire. Je suis même sûr que vous pourriez vous entendre sur pas mal de sujets. Faudra que vous vous rencontriez un de ces jours, enfin dans d’autres circonstances que la dernière fois où vous vous êtes vus. — On verra, on verra… Mais ok.
Le repas et tout le reste de la soirée se sont déroulés dans une ambiance très chaleureuse. Nous revenons peu sur le sujet de nos vies sexuelles respectives au final. Nous discutons du taf, de notre prochain départ et de plein d’autres trucs. Je lui parle aussi de la venue de Loïc, de ses bêtises et de sa demande de mutation pour notre base. Quand Arthur s’en va, que je referme la porte derrière lui, j’ai un grand sourire. J’ai retrouvé mon frangin et j’en éprouve un vrai soulagement. C’est un mec bien, un mec droit, respectueux, altruiste etc. Je suis ravie de le savoir de nouveau à mes côtés.
Mission Arthur accomplie ! Reste la Mission Alex à terminer. Ce sera pour mercredi soir.
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