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Willow, soumise atypique

Chapitre 17

Épreuves...

Hétéro
Le lendemain matin, je retrouve Arthur sur le parking de la base. Nous avons décidé hier que ce serait plus facile qu’il me remette la clé usb à ce moment-là et que je la range directement dans ma voiture ; ce serait dommage que je l’égare dans la base et que quelqu’un tombe dessus. Arthur doit être arrivé, lui qui aime toujours être (très) en avance. Il vient jusqu’à moi, me fait la bise et me tend la clé usb. Tout en m’en saisissant, je lui demande : 

— Alors, sympa cette nouvelle série ? C’est un peu "Game of Trop bonne", non ? — Ah pas mal ! Tu l’avais préparée celle-là… Je n’ai pas vraiment regardé en détail pour être honnête. Je voulais quand même continuer à essayer de comprendre donc j’ai visionné un peu mais plus en survolant qu’autre chose.— Après ce à quoi tu as assisté en direct, ça devait aller les vidéos de la clé quand même, non ? — Pas tant que ça. Déjà parce que ce que j’ai vu l’autre soir, sur le moment, j’ignorais que c’était toi. Ensuite parce que c’est quand même étrange de regarder sa meilleure amie faire ces choses en vidéo. Et pour finir, ça reste des pratiques particulières et extrêmes pour le coup. Après je suis content de savoir ce que tu fais, je préfère savoir. Et je pense qu’avec ce mec, tu as une relation de confiance qui te permet de te lâcher. Si tu trouves ton bonheur là dedans alors je suis content pour toi. Mais fais attention à toi et n’hésite pas à me parler s’il y a le moindre problème ou même juste une envie de discuter. — Je comprends oui. Et oui, tu peux être certain maintenant que tu es au courant que je n’hésiterai pas à venir en parler avec toi. En tout cas, je suis ravie que tout aille bien entre nous à nouveau ! — Oui, ça, moi aussi. Ça aurait été dommage qu’une équipe aussi solide, aussi efficace, se sépare ! Bon par contre, faut aller bosser là ! L’heure tourne ! — Oh la ! Oui allons-y, tu pourrais n’avoir que dix minutes d’avance sinon ah ah. — Bon en fait je change d’avis ! Tout ne va pas bien entre nous ! 
Il me gratifie d’une de ces habituelles bousculades qui m’envoie valser et me fait m’étaler lamentablement sur le capot de ma voiture puis il se barre en rigolant. 
*****************************************
Le lendemain soir, je rejoins Alex devant le restaurant qu’il a choisi. J’ai décidé de bien me fringuer pour l’occasion, après tout, ce n’est pas si souvent que je peux me le permettre. Je porte une robe noire, cintrée, près du corps jusqu’à la taille puis qui est ultra évasée de la taille jusqu’à mi-cuisse. Franchement, je suis vraiment charmante dans cette robe. Je suis chaussée d’une jolie paire d’escarpins noirs pour compléter la tenue de cette soirée. Alex me dévore du regard. Il n’a même pas besoin de me dire qu’il me trouve canon, ça se lit dans ses yeux. Je lui adresse un clin d’œil et lui tape la bise. Il prend quand même soin de me dire que je suis très belle, je le remercie et lui réponds qu’il est pas mal non plus. Bien évidemment, il a sélectionné un super bon restaurant, L’inattendu (si vous passez à Bayonne, je vous le conseille vivement) Je lui lance qu’il ne m’achètera pas avec de la bonne bouffe et il me répond qu’il ne pensait pas du tout à ça. D’abord, il aime ce restaurant et voulait me le faire découvrir et ensuite, tant qu’à parler en dînant, autant que ce soit dans un établissement où l’on mange bien. Il ajoute que si je préfère, on peut encore aller au MacDo. Je fais genre de réfléchir quelques secondes puis je lui rétorque : 
— Bon, le MacDo est un peu loin et puis je sens bien que tu as envie de manger ici alors allons-y. Je suis sympa avec toi, t’as vu ? 
Bien évidemment, je déconne, un bon restaurant, ça ne se refuse pas. Mais je voulais le faire chier un peu et lui précisais, au cas où qu’en effet le choix du restaurant ne participerait nullement à ma décision. Nous entrons dans le restaurant et le serveur nous conduit à notre table avant de nous laisser la carte. Alex prend une bière pour l’apéritif et moi un panaché monaco. Il entame la discussion : 
— Bon, allons droit au but. Déjà, je suis très content de te voir. Ça s’est arrangé avec Arthur ? — Ça se voit que tu es content. Et oui, ça y est ! Tout va bien entre Arthur et moi. Je lui ai même prêté la clé usb pour qu’il voit ce à quoi je m’adonne. Il n’a pas tout regardé mais il accepte et il me soutient. C’est vraiment un mec bien ! — Je te l’ai dit au téléphone mais il faut qu’on se retrouve. On fait une équipe de feu de Dieu et, si on oublie mon dérapage, on se respecte et on s’apprécie vraiment. Je ne vais pas te supplier mais je vais être sincère avec toi : je n’ai jamais eu une telle relation et je n’ai pas envie de la perdre. Tu es vraiment à part Willow, ma soumise atypique ! 
— Et bien, tu parles bien ce soir. Et tu as de la chance en plus parce qu’il se trouve que le fait qu’Arthur sache la vérité, même de cette façon, s’avère plutôt positif, pour lui comme pour moi. Je… Je n’ai pas ta belle façon de parler et je ne suis pas douée pour faire des compliments mais je vais essayer d’être vraiment honnête aussi. Cette relation a pris une place importante dans ma vie et dans ma tête. Tu es malin, joueur, créatif, connaisseur et tu m’as bien cernée. Regarde-moi dans les yeux et jure moi que personne n’a vu les vidéos. — Je te le jure. Je voulais vraiment qu’on en fasse quelque chose ensemble. Et pour le reste, j’ai l’impression que nous sommes sur la même longueur d’onde, non ? 
Au moment où je vais répondre, le serveur revient pour prendre les commandes. Je regarde Alex avec un sourire plein de malice. Nous annonçons nos choix au jeune homme, un peu guindé, qui repart pour faire passer le mot en cuisine. Je reporte mon attention sur Alex. 
— Il a un peu un balai dans le cul, lui, non ? Ah ah. Peu importe, on en était où ? Demandé-je, d’un air faussement innocent.— Attention de ne pas trop jouer la provocation, je pourrais bien te punir. — À condition que j’accepte de te voir à nouveau mon cher Maître. En plus, je me souviens que j’ai droit à quelques provocations gratuites.— C’est toi qui a dit ça mais je n’ai pas confirmé. Mais si on reprend nos sessions, disons que je t’en accorderai une vraiment gratuite. Mais bon, déjà, il faudrait savoir si tu acceptes ou pas de continuer à jouer avec moi. 
Je bois une gorgée de monaco, il en fait autant avec sa bière. Je lui lance un nouveau regard amusé et charmeur puis, prenant la voix plus sensuelle possible : 
— Donne-moi un ordre et tu verras bien si je t’obéis ou pas. 
Cette fois, c’est lui qui me jette un regard plein de lubricité. Il semble réfléchir à ce qu’il va demander. C’est le moment que choisit notre ami l’employé du restaurant pour nous amener les entrées. Wouah ! Quelle présentation ! C’est super beau. Le serveur nous pose les assiettes et nous débarrasse de nos verres d’apéritif. Il s’éloigne à nouveau en nous souhaitant un bon appétit. Alex arbore un air satisfait mais je doute que ce soit à cause du plat. 
— Tu vas retirer ta culotte, ici-même, sans aller aux toilettes. Tu vas la retirer et me la donner et par-dessus la table ! — Oui Monsieur. Bon appétit Monsieur. — Bon appétit. 
Je ne vais pas lui offrir ma culotte comme ça, tout de suite… Je reste Willow quand même. Nous commençons nos entrées et nous nous régalons. De temps en temps, discrètement, je passe une main sous ma robe pour commencer à faire descendre légèrement ma culotte. Ce n’est pas si simple en vrai. Il y a quand même quelques clients, les serveurs qui marchent dans la salle et je me méfie même de ce gredin d’Alex, qui est bien capable d’en appeler un au moment où je suis en train de retirer mon sous-vêtement. Ma culotte en dentelle glisse petit à petit et en même temps je peux déjà sentir les courants d’air contre mon entrejambe qui pour l’occasion est totalement épilé. J’ai réussi à la descendre jusqu’à mi-cuisses super discrètement, je suis plutôt contente de moi mais bon… Tôt ou tard, il faudra que je me penche pour pouvoir la baisser et la retirer complètement. Le pire là-dedans ? Ça m’excite. Nous avons presque terminé l’entrée, je dois donc finir ma petite opération avant que le serveur ne revienne. Le hasard faisant bien les choses, enfin parfois, le portable d’Alex se met à vibrer. Il s’excuse de devoir lire ce qu’il a reçu mais c’est important dit-il. Pour le coup, ça ne me pose pas de problème, ça m’arrange même. Alors qu’il est ultra concentré sur le mail qu’il a reçu, d’un mouvement ultra rapide, je me penche, attrape la culotte, la fais descendre et soulève un pied puis l’autre pour lui faire passer le dernier obstacle. Je me relève rapidement, jetant des regards à droite et à gauche. Je remarque une mamie qui me regarde faire mon manège avec des yeux aussi ronds que des soucoupes volantes, tant pis, ça aura rendu sa soirée plus fun à la petite dame ! En tout cas, Alex n’a rien vu, quand il a relevé la tête, j’étais à nouveau en train de finir mon entrée. Fourchette dans une main, culotte dans l’autre ; la situation est franchement amusante. 
Finalement, le serveur revient puis débarrasse nos assiettes après nous avoir demandé si on avait apprécié. Avant qu’il ne reparte, je décide de jouer un coup de maître et d’inverser temporairement les rôles. Je tends le bras et pose ma culotte en dentelle juste devant Alex de façon à ce que quiconque la regarde n’ai aucun doute sur ce dont il s’agit. Cette fois, c’est au tour d’Alex de faire des yeux tout ronds, le bougre ne s’y attendait pas à celle-là. Visiblement le serveur, qui n’a pas raté une seule miette de la scène, non plus. Un peu plus loin, je peux entendre la mamie rigoler doucement. Alex se dépêche donc de récupérer l’objet du crime, il a l’air assez gêné. Je pense qu’intérieurement il espère que personne n’ait pu apercevoir ma petite mise en scène. C’est râté, mon petit show a fait naître quelques réactions. Mais laissons repartir ce jeune serveur qui n’avait rien demandé, il doit aller chercher la suite de notre dîner. 
Et la suite du dîner est à la hauteur de l’entrée : un pur régal. Alex s’est remis de sa petite gêne de tout à l’heure et nous passons une très bonne soirée. Au moment où la vieille dame quitte le restaurant, elle me fait un clin d’œil en passant près de notre table. Alex est vraiment quelqu’un d’intéressant et je passe un excellent moment en sa compagnie. Je crois qu’on peut dire qu’après la Mission Arthur, je viens d’achever la Mission Alex. Tiens c’est marrant, ça fait noms d’ouragan aussi un peu dit comme ça alors que c’est pourtant bien moi la tempête déchaînée, la tornade enflammée. Nous engloutissons le dessert avec autant de plaisir que le reste puis, sous le regard toujours intrigué du serveur, nous partons après que celui qui est de nouveau mon amant, paie l’addition. Une fois à l’extérieur, je le félicite pour le choix du restaurant puis je lui glisse à l’oreille : 
— J’ai un peu froid à l’entrejambe moi maintenant qu’on est dehors ! — Surtout qu’il est sûrement humide… Il ne faudrait pas que tu t’enrhumes. Je vais devoir te réchauffer du coup. J’ai tout ce qu’il faut à la maison. — Ah oui ? Pas besoin d’aller jusque chez toi, tu as tout ce qu’il faut ici pour me réchauffer. Surtout, que chez moi c’est plus près, je ne peux pas me permettre une séance complète ce soir parce que demain on a une marche d’entraînement, il faut que je sois en forme. Mais j’ai bien envie de fêter notre réconciliation alors tu es le bienvenu à la maison. — Difficile de refuser une telle proposition. Je te suis et te remercie pour cette chaleureuse invitation. 
Quand nous entrons finalement chez moi, Alex remarque immédiatement son bouquet, bien disposé dans un vase, et s’auto félicite d’avoir choisi ses roses. C’est vrai qu’elles sont jolies mais pas la peine de faire le malin, vu la raison pour laquelle il me les a offertes. C’est d’ailleurs ce que je lui rétorque sans attendre. Il sourit malicieusement puis se précipite sur moi, me coinçant contre le mur. Il passe sa main sous ma robe et dit : 
— Alors, tu as toujours froid ici ? — Ça va déjà mieux mais je t’en prie, continue à me chauffer. 
Il passe sa main sur ma chatte, caresse mes lèvres puis laisse un doigt se glisser entre elles. Tout en jouant déjà avec mon clitoris, il approche son visage du mien et nous nous embrassons fougueusement. Après quoi il me donne quelques baisers dans le cou. 
— Tu m’as manqué. J’ai envie de te goûter de partout. — Fais-toi plaisir, lâché-je dans un murmure coquin. 
Alex ne se fait pas prier, il s’agenouille devant moi, me fait écarter un peu les jambes et soulève ma robe. Il me tripote encore un peu avant de s’enhardir ; il prend alors ma jambe droite et la soulève pour la déposer sur son épaule afin d’avoir un meilleur accès à mon trésor intime qu’il convoite. Ses mains s’emparent de mes fesses et enfin il vient coller sa bouche contre ma chatte. Il me lèche avec application, jouant de sa langue experte sur mon petit bouton. C’est bon putain ! Une de ses mains se désolidarise de mon cul et vient se poser près de mon antre. Sans attendre plus longtemps, il fait entrer deux doigts à l’intérieur et commence les va-et-vient tandis qu’il continue à me prodiguer un cunni du tonnerre. Au bout d’un moment, je suis obligée de lui dire d’arrêter parce que je sens que je vais jouir. Mais il me répond qu’il s’en fout, qu’il veut me faire jouir, et que ce ne sera que le début. Devant cette perspective alléchante (c’est le cas de le dire) je le laisse continuer son œuvre. Il s’y prend bien je dois dire, je sens qu’il aime ce qu’il est en train de faire. Et c’est ainsi, debout contre le mur, une jambe par-dessus l’épaule de mon régulier qui a la tête sous ma robe, que deux minutes plus tard je suis prise de mon premier orgasme de la nuit. J’ai agrippé les cheveux d’Alex au moment de jouir et je n’y suis pas allée de main morte, c’est que j’adore les cunnis quand ils sont bien faits. Et là, c’était tout simplement exquis, au top. Il se relève pour m’embrasser à nouveau avant de me demander d’ouvrir la bouche pour sucer ses doigts, il tient à ce que je me goûte. Ça va, je dois avouer que je suis plutôt délicieuse ! Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin, j’en veux plus. 
— Allez viens ! On va dans ma chambre, on sera quand même mieux sur mon lit. — Tu n’avais pas l’air si mal à l’instant pourt…
Je ne le laisse même pas finir sa réponse, je l’embrasse violemment et le tire par le bras vers la chambre à coucher. À peine sommes-nous arrivés que je me déshabille complètement et prestement avant de le pousser sur le lit. Je me jette littéralement sur lui, lui déboutonne sa chemise, que je me retiens d’arracher puis je descends afin de lui retirer dans un même mouvement, le pantalon et le boxer. Je lui jette le regard le plus lubrique dont je suis capable, et croyez-moi, je sais y faire, puis je prends sa queue, déjà au garde à vous (elle sait à qui elle a à faire !). Je le branle délicatement puis, tout doucement, je viens goûter son sexe avant de l’emboucher. Après la léchouille à laquelle j’ai eu droit, je lui dois bien une super pipe. Toutefois, je vais le frustrer un peu parce que je ne le conduirais pas à l’orgasme. Je veux qu’il soit bien dure et bien en forme pour me prendre. En échange, juste avant qu’on commence à baiser, je vais lui chercher la cravache qu’il m’a offerte et l’autorise à jouer un peu avec mais en prenant garde de ne pas me faire trop mal, par rapport à la journée de marche intense qui m’attend demain. Nous passons donc un grand moment de sexualité débridée, une baise longue, intense et sauvage dans laquelle chacun de nous laisse exprimer par le langage du corps, la joie que nous avons à nous réconcilier. Épuisé à la fin de nos ébats, il me demande s’il peut dormir avec moi. J’accepte volontiers tout en le prévenant que je me lève tôt demain matin et qu’il devra donc se bouger parce que je ne peux pas me permettre d’arriver en retard. Nous nous couchons donc l’un à côté de l’autre et même l’un contre l’autre, rapidement gagnés par le sommeil… 
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Le lendemain matin 8h00 :
Alex est parti après une nuit aussi délicieuse que mouvementée. Je suis tentée de tout raconter à Arthur juste pour pouvoir apprécier la tête qu’il va faire. Mais bon, en y réfléchissant, je vais éviter, toute cette histoire est encore un peu trop fraîche et je ne veux pas le perturber pendant la préparation de nos affaires. Je marche tranquillement quand, soudain, je reçois une grande claque dans le dos. Je me retourne prête à enguirlander le plaisantin, mais je découvre Patxi et son éternelle bonne humeur. C’est sa manière de me dire bonjour quand on se croise le matin. Une fois nos sacs terminés, nous rejoignons le lieu d’où nous partons. Le capitaine nous annonce que la marche durera toute la journée pour notre groupe de quinze : dix jeunots, deux expérimentés mais qui viennent d’ailleurs, Patxi, Arthur et moi. Nous passerons ensuite la nuit en bivouac. Super, je vais me taper Patxi qui ronfle comme pas possible ! Ah tiens, voilà deux des jeunots ! Après dix minutes passées avec eux, je suis déjà hyper agacée par celui qui s’appelle Fabien. Une armoire à glace clairement mais surtout un prétentieux doublé d’une grande gueule. Je pense même qu’il est un peu mytho sur les bords ! Bref, il me tape sur les nerfs. Mais bon, je ne suis pas ici pour me faire des potes et s’il l’ouvre un peu trop pendant la marche, je n’hésiterai pas à lui rentrer dans la gueule. Mais le temps que je m’agace intérieurement sur lui, le reste du groupe est arrivé. Allez, c’est parti ! Le sac sur le dos, j’emboite le pas à Arthur qui ouvre la marche. 
Quelques heures plus tard, nous avons bien tracé, nous sommes même plutôt en avance sur les objectifs donnés par les chefs, ce qui me paraît un peu étrange parce que la plupart du temps ces marches sont vraiment éprouvantes. Arthur est de mon avis d’ailleurs et Patxi s’en fout, comme du reste. Peut-être qu’ils ont simplement fait une erreur en effectuant le tracé. Le soir commence à tomber, il fait de moins en moins clair, chacun des hommes est détendu : certains se reposent, d’autres préparent le repas, d’autres discutent tranquillement. Nous, les expérimentés, sommes en train de décider qui prendra le premier tour de garde quand une douzaine d’hommes nous tombent dessus, des pros, équipés et cagoulés. Ils nous ont surpris au meilleur des moments, nos armes ne sont pas à côté de nous (et de toute façon, elles sont chargées à blanc). Les types nous hurlent dessus et nous pointent avec leurs armes. Tous les hommes de notre groupe se rassemblent dans un petit périmètre. Alors que nous sommes en train d’essayer de comprendre ce qu’il se passe, tout en levant les bras en l’air, on s’aperçoit que Fabien, lui, est couché par terre, les mains sur la tête et qu’il pousse de petits gémissements. Non mais c’est une blague ?! Je me pose sérieusement la question à un moment, je me dis que c’est une vanne, un coup monté par les collègues… Mais non, les mecs en cagoule se marrent et nous ordonnent de faire exactement comme notre petit copain. Comme je vois bien que ce n’est donc pas une mauvaise plaisanterie, je me couche au sol en même temps que mes camarades. Roooh, ça me saoule ! Je sais ce qui se passe. 
Nous avons droit à un coxage ! Un exercice de simulation de capture par l’ennemi. C’est un exercice qui peut prendre différentes formes et qui est destiné à nous faire comprendre ce qu’on peut vivre en étant pris par l’ennemi. L’idée est aussi de tester notre résistance, de nous apprendre à ne pas parler, en tout cas pas trop rapidement. Parce que comme me disait un des chefs lorsque j’étais encore à Lille, rien ne nous prépare à ce qu’est vraiment la torture et au final beaucoup beaucoup d’entre nous finiraient évidemment par parler. Mais justement, il faut savoir que cet exercice, déjà super éprouvant, est là surtout pour nous faire comprendre qu’il ne faut absolument pas se faire prendre si on ne veut pas vivre encore bien pire. Ça éprouve notre résistance, notre force mentale et physique mais ça éveille surtout notre vigilance à ne pas nous faire capturer. Et en tout cas, une chose est certaine, on va en chier ! Je vous le garantis ! Enfin, ceux qui seront choisis, ils ne prendront pas tout le monde. A côté de moi je vois Arthur couché face contre terre en train de pester. Lui aussi doit avoir compris ce qu’il se passe. Alors que je veux me tourner pour voir les autres, la voix puissante du chef de ceux qui nous tiennent en joue hurle : les deux là (Arthur et Patxi) puis ces deux bleus (Fabien et Nathan) puis celle-là aussi ! Je me retrouve donc avec un sac sur la tête puis on me retourne et on m’attache les mains. On nous relève ensuite et on nous fait mettre les uns derrière les autres. Chaque prisonnier doit tenir celui de devant par son t-shirt. Et c’est reparti pour une marche mais à l’aveugle cette fois-ci. Et bien sûr nous n’avons pas le droit de parler. 
Je pensais bien que ça pourrait nous retomber dessus mais bon, c’est jamais agréable… Au moins je suis avec deux potes, c’est déjà bien. On évolue difficilement dans la forêt, on se prend les pieds dans les racines, on tombe, on est relevé, on se fait crier dessus, on nous met la pression. Une vraie promenade de santé quoi !! Au bout d’un certain temps, peut-être une heure, difficile à dire, on nous arrête puis j’entends le son d’une clé dans une serrure et le bruit d’une porte en fer qui s’ouvre. On nous pousse à l’intérieur d’une pièce qui sent le renfermé et dans laquelle il ne fait pas chaud. Le chef du groupe qui nous tient prisonniers prend la parole pour donner des ordres : 
— Bon alors, vous m’attachez ces deux-là à droite, et les deux autres au mur opposé. Ah et non ! Elle, vous allez plutôt l’attacher aux plafond, qu’elle soit les bras levés et sur la pointe des pieds. 
Quoi ??!? Me dis-je intérieurement ? C’est quoi ces conneries ? Pourquoi je ne suis pas attachée comme les autres, moi ? J’ai envie de protester mais je sais que c’est inutile et que ça ne ferait qu’empirer les choses. Je suis donc suspendue au plafond et bien emmerdée, les bruits de pas résonnent dans la pièce, s’éloignent de nous puis dans un grand fracas métallique, la porte se referme. À peine la porte est-elle fermée que ça bouge autour de moi et que moi-même, je me secoue. Patxi parle en premier : 
— Bon ben c’est reparti !! Ça faisait longtemps, tiens !! Moi je peux bouger un peu dans mes liens, et vous. Qui est à côté de moi ? — C’est moi, répond Arthur, pareil, je peux bouger aussi. Et attends, je vais essayer de suivre le tuyau, voir si ça mène quelque part. — Ça va les bleus ? Bougez-vous aussi !! Et toi Willow ? — Alors nous, commence Nathan… — C’est la merde pour moi, coupé-je, je peux rien faire du tout !! Les enfoirés !! C’est pas normal !! — Calme-toi Willow, on va venir te libérer. Vraiment les femmes sans les mecs vous êtes bonnes à rien ah ah !! — Oh putain ! T’as de la chance que je sois attachée ! — Bon les bleus, alors ?? 
Nathan répond ou plutôt, je le laisse répondre. 
— Ben je peux bouger un peu moi mais Fabien veut rien faire. Il est prostré, à genoux et me dit qu’il faut pas qu’on fasse quoi que ce soit. — Non, mais justement, il faut essayer de se sortir, c’est ce qu’on attend de nous là les gars !! Allez !! Arthur ? T’es où ? — Je suis en train de me libérer, au lieu de parler !! J’ai avancé le long du tuyau, et ici il est plus fin. Je dois pouvoir le déboîter pour sortir. Attends… et aaargh. Ça y est. Suis le même chemin que moi Patxi ! — Putain mais tu assures toi !! 
Une fois que les deux sont libérés du tuyau, ils retirent les sacs de leurs têtes. Arthur dit à Patxi de venir me libérer et lui va aller s’occuper des jeunes. Patxi approche et retire mon sac. Ouf, je respire enfin ! Je m’attends à ce qu’il me libère direct mais au lieu de ça, il s’approche de mon oreille, me mordille le lobe puis me murmure : 
— Je sais pas si je vais pas te laisser attachée comme ça. Tu es bien sexy… Ça pourrait être sympa de jouer un peu, non. 
Il passe sa main sur mon ventre en même temps qu’il finit sa phrase. Je tente de lui mettre un coup mais c’est peine perdue et je lui dis le plus discrètement possible pour ne pas que les autres entendent : 
— Arrête de penser avec ta bite ! C’est pas le moment ! Libère-moi bordel ! Si y a un chrono, j’ai pas envie qu’on soit nuls ! — Allez calme toi, je plaisante. 
A côté de nous, j’entends Arthur avec sa patience infinie, rassurer les bleus. Patxi est tout contre moi, je me demande s’il ne fait pas un peu exprès. Mais il s’acharne vraiment sur mes liens et me voilà rapidement libérée aussi. Arthur est plus dur avec Fabien à présent parce que celui-ci flippe complètement. Je sais bien que ça peut surprendre la première fois mais quand même, il a des militaires expérimentés avec lui déjà donc il a plutôt de la chance et en plus s’il prend le temps de réfléchir deux minutes, il va bien se rendre compte que c’est forcément un exercice, de vrais ennemis n’auraient pas pris seulement cinq d’entre nous et nous serions mieux attachés. C’était bien la peine de faire le malin tout à l’heure, tiens ! Enfin, espérons qu’il sera un peu plus solide pour la suite parce que ce n’est clairement que le début. Moi par contre je suis furax ! Pourquoi j’étais attachée de telle sorte que je ne pouvais pas me défaire de mes liens ? Je suis rouge de colère mais pour le coup et étonnamment, je vois que ça fait plutôt sourire Arthur ! Il s’approche pour m’expliquer : 
— Alors ça, ma petite Willow, ce sont les conséquences de ta grande gueule ! Je pense que les chefs ont voulu te faire une crasse pour te faire chier. Pour te punir d’une certaine façon, rapport au fait que tu fasses souvent la forte tête et la rebelle. Je pense qu’ils ont dû bien se marrer entre eux. Tu le sais pourtant que ton côté provoc’ peut conduire à des punitions. 
En disant cela, il me fait un clin d’œil entebdu. Je ne rêve pas là ! Il est en train de faire allusion à mes frasques avec Alex ! Non mais le gars, il me fait un caca nerveux pendant deux semaines et maintenant il en déconne dans un moment pas super propice au rire. Cela dit, il a pas tort pour les chefs déjà et ensuite je préfère quand même qu’il rigole de tout le reste mais bon je suis sur le cul quand même. Mais ce n’est pas le moment de penser à tout ça. Il faut impérativement qu’on sorte d’ici et vite. Déjà on est libre de nos mouvements et on n’a plus ces foutus sacs sur la tête. On ne voit quand même pas grand chose mais on finit par s’habituer un peu à l’obscurité, reste juste à finir de nous défaire de nos liens. On y parvient assez rapidement au final parce qu’on trouve dans cette espèce de vieux cabanon de quoi trancher les cordes. Mais quand on arrive à la porte, elle est bien évidemment bloquée. Alors qu’on cherche comment on pourrait déclencher le mécanisme de la porte, devinez qui se met à pleurnicher ? Et oui encore Fabien, le voilà qui nous explique que si la porte est fermée c’est que ça veut dire qu’on ne doit pas sortir, et qu’on va être sanctionnés et ouin-ouin… Alors que je m’apprête à lui rentrer dedans, Patxi me devance, il ramasse un sac, de la corde et lui dit : 
— Bon tiens ! Remets ça sur ta tête, puis je t’attache les mains et au tuyau et pour de bon cette fois ! Ah et je te bâillonne au passage pour qu’on ne t’entende plus pleurer ! 
Ça fait pouffer de rire Nathan mais il se retient vite quand même, c’était plus un réflexe. Par contre, ça coupe le sifflet de Fabien ! Enfin !! Il ne participe pas à trouver une solution mais au moins il se tait et ne nous gêne plus. Nathan cherche à se rendre utile et propose d’enfoncer la porte à coups d’épaule mais vu comment elle est balaise, c’est mort. Je décide d’organiser un peu les choses. Je demande à Patxi et Nathan de chercher à tâtons une trappe ou une ouverture, au sol ou sur un des murs. Arthur, le plus grand, devra vérifier le plafond et chercher un outil ou quelque chose pour faire levier par dessous la porte. Et moi, je me propose d’essayer de crocheter la porte, vu qu’il y a des bouts de ferraille qui traînent, ça se tente. Et là, les mecs se marrent, sauf Fabien qui ne se donne même pas la peine d’écouter. Patxi me demande si je me crois dans un film et les autres se marrent encore. Je leur dis merde et je leur gueule de se bouger à faire ce que j’ai préconisé. Mais, voyez-vous, quand dix minutes après, le cliquetis de la serrure résonne dans la pièce, tout le monde se tait subitement. Je ne me gêne pas pour les chambrer : 
— Alors, bande de nases ! C’est qui la boss ? Heureusement que vous avez une femme dans l’équipe ! 
Ils me félicitent tous sincèrement puis on se rassemble pour ouvrir la porte et sortir. Une fois tous à l’extérieur, des spots s’allument et nous aveuglent, et les hommes en armes et cagoulés nous tiennent en joue à nouveau. On se doutait bien que ça finirait comme ça mais bon au moins on a assuré. Et je suis certaine qu’on est sorti plus rapidement que ce qu’ils pensaient. Qu’est ce qui nous attend pour la suite ? Le chef des "cagoulés" se met à gueuler :
— Bon alors, on va vous menotter, mais dans le dos cette fois, et vous mettre dans la forêt, dans un périmètre que vous ne pourrez pas franchir, vous serez surveillés évidemment donc je vous conseille vivement de ne rien tenter cette fois. Sérieusement, les liens ne seront pas de cordes ! Vous allez dormir dehors, et en sous-vêtements. Vous n’aurez le droit qu’à garder un seul vêtement. T-shirt, pantalon ou bottes. On vous emmène là-bas puis on vous laisse vous déshabiller et nous donner vos vêtements et après, bonne nuit. Allez, en avant ! 
Nous voilà repartis mais fort heureusement, cette fois la "balade" est de courte durée. On nous retire les sacs et les menottes le temps qu’on puisse retirer nos vêtements. J’apprécie qu’ils aient mis une femme pour me surveiller le temps que je me change, on est dans le noir et l’ambiance n’est pas vraiment au matage mais c’est une attention que je trouve plutôt bienvenue quand même. Oui je peux être exhib mais quand je veux et où je veux, là c’est autre chose. J’ai décidé de garder mes chaussures en plus de mes sous-vêtements tout comme Patxi et Arthur, par contre les bleus sont en T-shirt et ils se moquent un peu de nous en disant que c’est pas logique de faire ça vu qu’on peut pas s’enfuir les godasses ne servent à rien. Arthur leur lance un laconique et froid "On en reparlera demain matin les gars". Le regards interrogatifs des deux jeunes disparaissent sous le sac qu’on leur remet sur la tête, puis c’est à notre tour d’être à nouveau plongés dans une obscurité totale. Les menottes sont remises aux poignets puis on nous fait asseoir à quelques mètres les uns des autres, en cercle. On nous confirme ensuite que le périmètre dans lequel nous pouvons évoluer est très limité et que tout débordement sera sanctionné. Un instant plus tard, nous sommes seuls, dans la nuit, au cœur de la forêt, à moitié à poil, le cul par terre, les mains attachées dans le dos et à l’aveugle. Nous sommes tous plus ou moins adossés à quelque chose. On est loin d’une nuit en palace… 
Je vous avoue que le froid pique, je n’ai aucune idée de l’heure, mais ça risque d’être long et compliqué de trouver le sommeil. Et puis le tissu du sac collé au visage gêne vraiment la respiration. Il souffle un petit vent frais qui me fait grelotter. Arthur me demande comment je vais et je lui réponds que j’ai vraiment froid, que j’ai du mal à respirer et que je ne vais jamais pouvoir dormir ainsi. Il me dit alors qu’il va venir vers moi et, à peine cinq minutes après, je sens une chaussure taper ma jambe. Mais comment a-t-il fait ? 
— Ok, commente-t-il, je sens où tu es, penche ta tête en avant et vers moi. Et dès que c’est fait, tu ne bouges pas le temps que je fasse ce que j’ai à faire. — Voilà, c’est bon.— Je peux toucher le sac avec ma bouche, parfait ! Je vais le mordre et ensuite je te mets un petit coup sur la jambe avec le pied et à ce moment-là, en même temps, on recule nos têtes, ok ? — Oui. Quand tu veux, j’attends ton signal. 
Je reçois la tape sur la jambe et je tire ma tête en arrière. Je sens alors le sac coulisser sur ma tête ; ma bouche se trouve à l’air libre, puis mon nez, mes yeux, mon front et hop ! Plus de sac ! À la lumière de la lune, je regarde Arthur et je me rends compte qu’il n’a plus son sac lui non plus. 
— Merci !! Ah ! C’est pour ça que tu as pu mordre mon sac, je ne comprenais pas aussi. Comment tu as fait ? Hé mais tu saignes là ?! — Oui justement je me suis collé la tête contre le tronc là-bas et en frottant pour que le sac accroche l’écorce, je me suis écorché. Mais ça va, ça ne fait pas mal. Bon, voilà ce qu’on va faire. Y a un rocher juste là, tu vois, je vais aller m’appuyer contre et toi tu te mettras entre mes jambes pour te réchauffer. — Oh putain, oui je pense que ça me ferait du bien parce là, j’ai vraiment froid. Et… 
Mais je suis coupée dans ma phrase. Fabien semble énervé mais n’ose pas crier, ça lui donne une voix un peu étrange du coup : 
— Oh mais chuuuuuut ! C’est pas fini ce bruit, faut pas bouger, faut pas parler ! On va tous être punis à cause de vous. 
Patxi pouffe de rire, et je réponds moi-même cette fois. 
— Mais ferme-la toi !! On a juste pas le droit de sortir du périmètre, c’est ça la consigne. Crétin ! Tu vas pas nous apprendre notre boulot maintenant, si ?! — Mais enfin… — Attendez ! Reprend Nathan, cette fois. Nous n’avons pas l’habitude nous, non plus, c’est normal qu’on se pose des questions. 
Arthur, plus diplomate, prend la parole à son tour : 
— Oui et on comprend tout à fait mais là il ne pose pas de questions, il nous agresse. Toi, tu as été carré tout à l’heure, tu as participé à l’évasion et tout. Si vous avez des questions, n’hésitez pas, nous sommes là pour aider mais que Fabien ne se permette pas de parler comme ça à des aînés et à des supérieurs par contre. Qu’il s’amuse à ça sur le terrain avec un chef et il va voir ce qu’il va prendre. On ne vous met pas en danger, je vous le garantis, on a une vraie expérience de terrain, on sait ce qu’on fait. Willow a besoin de moi, je l’aide, point final. Maintenant, libre à toi de ne pas bouger Fabien, je respecte ton choix mais respecte le nôtre. Tout le monde est ok ? — Ok, réponds Nathan, merci pour les explications. Mais euh… Vous êtes en couple, Willow et toi ? — En couple ? Non, c’est mon binôme. Et on ne lâche jamais son binôme. 
Un silence s’installe à nouveau et je peux enfin terminer ma phrase mais je préfère murmurer cette fois pour ne pas relancer les débats. 
— Et donc, merci Arthur. Tu es vraiment au top ! — Tsss, c’est normal. On ne lâche jamais son binôme ! Allez, je me place contre le rocher et tu me rejoins. 
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Arthur : 
Ça faisait longtemps que l’on avait pas eu droit à un coxage. Pour le moment, à part ce Fabien, qui surréagit, ça se passe plutôt bien. Avec Willow et Patxi, nous avons les bons réflexes et nous faisons tout ce qu’il faut, comme d’habitude. La nuit dans les bois va être longue et difficile ; il ne fait vraiment pas chaud. Je me suis libéré de mon sac, me suis rapproché de Willow, lui ai retiré le sien puis après une mise au point avec les bleus, nous nous mettons en position pour que je puisse lui servir de "radiateur" humain. La chaleur de mon corps pourra lui éviter d’avoir trop froid cette nuit. Et réciproquement, même si je suis moins frileux qu’elle. Je me cale contre le rocher et la voilà qui recule petit à petit pour se blottir contre moi. C’était bien pensé mais nous avions négligé un détail : Willow a les mains attachées dans le dos et, assise elle vient vers moi à reculons qui l’attend jambes écartées. Forcément à un moment, le contact de ses mains et de mon boxer est donc inévitable. "Oups, pardon" rit-elle en comprenant où elle vient de poser les mains. Ne sachant que répondre, je reste silencieux. Elle arrive finalement à trouver une position à peu près confortable et qui lui évite de poser ses mains au mauvais endroit. Elle me remercie à nouveau puis essaye de se poser un peu. 
Une heure plus tard, Willow s’est endormie, moi pas encore. J’ai failli mais en penchant ma tête en avant, je me suis retrouvé avec mon visage dans ses cheveux. Elle sent bon. Ça paraît fou parce qu’on a transpiré et tout mais l’odeur de sa peau et de ses cheveux me rend tout chose. Le contact avec son corps ne me laisse pas indifférent non plus. Involontairement, mon cerveau se met à m’envoyer des images de Willow nue. Elle dort et heureusement parce qu’elle ne peut pas sentir ce qu’il se passe dans mon boxer. Je suis pris d’une érection qui ne pourrait passer inaperçue si elle était éveillée. Pour le coup, je n’ai pas froid du tout mais c’est une chaleur plutôt érotique qui m’envahit. Voilà pourquoi je n’arrive pas à dormir. C’est difficile à accepter pour moi, mais mon corps, lui, l’assume parfaitement : j’ai envie de Willow. Je suis tiré de mes pensées érotiques par un bruit tout proche. Je me retourne pour essayer de deviner d’où ça vient. Et là, je vois Patxi rouler au sol en gémissant. Mais qu’est ce qu’il fait ? 
Il fonce vers nous et s’il gémit c’est à cause de la douleur qu’il ressent en se roulant sur les racines, branches mortes ou cailloux qui jonchent le sol. Mais… Mais il arrive trop vite ce con. Il nous percute violemment, le choc réveillant Willow. Tandis qu’elle émerge péniblement, j’engueule Patxi qui est en train de se rasseoir : 
— Mais, qu’est ce que tu fais bon sang ? Tu as réveillé Willow, crétin. — Oui mais bon, j’ai froid moi aussi, alors je viens me coller aussi. Ah et si vous pouviez aussi me retirer ce con de sac, ce serait parfait. J’ai eu peur de vous passer à côté, mais heureusement le petit ronflement de Willow m’a guidé. — Allez, penche-toi vers moi pour que je chope le sac. — T’es un boulet Patxi, répond Willow, la voix pleine de fatigue… 
Une fois le sac enlevé, Patxi répond : 
— Ah putain, je respire ! Mais non j’suis pas un boulet, oh ! J’ai juste froid. Et après, à trois, on aura encore plus chaud. — Bon allez, interviens-je, colle toi là sur le côté ou comme tu veux mais essayons de vite nous rendormir. — Oui oui tu as raison, demain ça va être chaud. Et Willow, je sais qu’on est ultra beaux gosses Arthur et moi, mais ne mouille pas trop à notre contact s’il te plaît, sinon ça va faire de l’humidité en plus du froid. — Bonne nuit boulet répond-elle amusée mais fatiguée. 
Ce crétin se laisse tomber lourdement, sur nos cuisses, nous faisant râler à nouveau mais il a l’air bien installé ainsi. La présence de Patxi allongé sur nos cuisses, même s’il est arrivé un peu n’importe comment et comme un bourrin, va sûrement m’empêcher de penser au sexe à nouveau et nous servir de couverture humaine. Je me recale comme il faut et je m’appuie contre Willow, espérant trouver le sommeil cette fois…
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Willow :
Roooh je l’aime bien mais qu’il est chiant parfois Patxi. Si je n’arrive pas à me rendormir, je lui fais la misère demain. Je dormais bien en plus. Bon après, je comprends qu’il veuille profiter aussi de la chaleur humaine. Un truc m’interroge par contre, une fois réveillée, j’ai senti quelque chose dans le bas de mon dos. Aucun doute, Arthur était en train de bander contre moi. Ça ne me choque pas vraiment mais disons plutôt que ça me surprend un peu. Éprouverait-il du désir pour moi ? Non, c’est sûrement juste un réflexe mécanique dû au contact avec ma peau et au frottement. Je… je verrai plus tard.. Je suis… fatiguée… je…. vais me… rendorm…..
Quelques heures plus tard… le jour pointe légèrement derrière les hauts arbres de la forêt. Je suis, comment dire, semi-réveillée, j’essaye de me replacer correctement pour continuer à me reposer mais c’est bien inutile. Revoilà les hommes qui nous ont capturés. Et vous imaginez bien qu’ils ne font rien pour être discrets. Le chef s’approche de nous et se met à hurler : 
— Ah ah ! C’est pas mignon ça ! Ça se câline pour se réchauffer ! Heureusement qu’on les a attachés et qu’on leur a dit de garder des sous-vêtements sinon on les aurait retrouvés emboîtés carrément !! Désolé les amoureux, on va vous séparer !Et vous les bleus, vous n’avez pas bougé ? Rien du tout ! Même pas au moins pour essayer de virer vos sacs ! Vous êtes si vilains que ça pour même pas oser vous montrer de nuit !! Les autres là, même s’ils ont fait ça pour se tripoter l’air de rien, ils ont au moins retiré les sacs et se sont rapprochés. Bon allez, on va tous aller prendre un bon petit déjeuner, chocolat chaud ou café, jus d’orange, biscottes, croissants etc. Enfin, nous, pas vous !! Ah ah !! Donnez leur un peu de flotte et laissez leurs mains libres quelques minutes. Après quoi, ils pourront passer des fringues avant qu’on les mette au cachot, séparés ! Allez ! 
Voilà un réveil dont on se serait bien passé ! Les jeunes doivent être déprimés de se faire enguirlandés alors qu’ils ont essayé de faire ce qu’ils pensaient le plus justifié. C’est le métier qui rentre comme on dit. Et si je ne me trompe pas, notre départ au cachot signifie que nous allons passer aux interrogatoires. Ça va pas être de tout repos pour eux ; pour nous non plus mais on ne le vivra pas pareil, c’est certain. L’eau est une bénédiction ! Dans ces moments-là, on s’en rend vraiment compte. Sentir le liquide couler dans nos gorges fait un bien presque orgasmique. Nous avons beaucoup de mal à retrouver pleinement l’usage de nos doigts, on se frotte les mains et on les secoue. Nous essayons de gagner un peu de temps pendant qu’on se rhabille en y allant le plus lentement possible. C’est bien normal d’essayer de gruger un peu quand on en chie comme on en a chié depuis hier. En m’habillant je jette un œil sur Arthur et Patxi, ils ont l’air d’avoir également bien dormi mis à part les éraflures qu’ils ont après avoir fait des roulades. On s’en sort plutôt bien jusqu’ici. Par contre les jeunes, vu leurs têtes, je pense qu’ils n’ont vraiment pas beaucoup dormi, la suite va être très difficile pour eux. 
Après avoir été attachés (par devant à nouveau) et masqués encore, nous avons subi une nouvelle marche dans la forêt pour finalement débarquer dans un nouveau bâtiment. Comme le chef l’avait dit, nous sommes séparés et enfermés dans des cellules vraiment petites, il y fait noir, froid et ça pue. N’imaginez pas qu’on puisse se reposer par contre. Parce qu’on y voit rien, on ne peut pas bouger, vraiment, ça sent mauvais et pour arranger le tout, on peut entendre des sons horribles. Des bruits de ferrailles qui tapent, de machines qui tournent, de bourdonnements insupportables et plus affreux encore, ces sons sont entrecoupés de hurlements et bruits de chairs qui se déchirent ou de coups de feu. Le bruit change régulièrement, de sorte qu’on ne puisse pas s’habituer, c’est une sorte de torture par l’imagination en fait. Au mieux vous n’êtes pas du tout reposés, au pire ça vous ronge l’esprit et vous vous mettez à perdre pied et à imaginer les pires horreurs. Avec l’espoir qu’on vous sorte de là et qu’on ne vous y remette pas, vous êtes ainsi plus enclin à parler. 
Je ne sais pas combien de temps j’ai attendu dans mon cachot ni à quelle position on me fait passer mais mon interrogatoire, malgré qu’il soit musclé, se passe plutôt bien, je ne les laisse pas m’atteindre. Que ce soit physiquement, j’ai connu pire en mission (et merci Alex aussi pour les séances SM) ou mentalement ; je ne suis pas sensible aux intimidations, ni aux menaces. Dans ce type d’interrogatoire là, il s’avère que je suis même plutôt douée, je réponds du tac au tac, je provoque, je me moque, je fais semblant de ne pas comprendre… Je suis infernale, je me demande même si ce ne sont pas eux qui vont craquer ah ah. Mon esprit rebelle m’est d’une grande aide pour traverser cette épreuve. Quand on me ramène à mon cachot, je n’ai rien lâché : pas une larme, pas un mot qui aurait pu servir l’ennemi, pas un cri de panique ni de douleur, RIEN !! J’attends encore un très très long moment, difficile à chiffrer (mais plusieurs heures c’est certain) avant qu’enfin les bruits stoppent. Quelques minutes après, on vient enfin me libérer. On me fait sortir de la cellule, on me retire le sac puis les liens et on me conduit dans une autre pièce. De ce que je peux voir par les fenêtres, nous sommes déjà tard dans la journée, les autres capturés sont là aussi et on nous met les uns à côté des autres. Cette fois les hommes en face de nous ne sont plus cagoulés. L’un d’eux s’avance et nous explique : 
— Les chefs vont venir pour vous débriefer. En attendant on va vous donner à boire et quelques rations de survie, vous pourrez aussi aller aux toilettes si besoin. Vous avez vingt minutes. 
Les bleus se précipitent sur leur rations, à tort, il vaut mieux y aller doucement, mais bon, ils ne sont pas habitués. On se restaure, on boit, on pisse un coup, on se passe un peu d’eau sur le visage. Après quoi les gradés arrivent et le chef s’adresse à nous, qui sommes à nouveau alignés : 
— Bon, cet exercice est terminé. Car oui, c’était bien un exercice. Je précise surtout pour les deux recrues. C’est un exercice de capture par l’ennemi. Ça vous montre que la première chose à ne jamais oublier, c’est qu’il ne faut pas être capturé par l’ennemi, et croyez-moi, ce qu’on vous a fait n’est rien à côté de ce qu’il se passerait en vrai. Ça nous sert aussi à tester vos capacités de résistance. Vous recevrez en détails et par mail votre évaluation personnalisée. Mais je vais quand même vous dire deux ou trois choses maintenant. Willow et Arthur : du très bon travail, rien à redire. De bout en bout vous avez fait preuve de solidité et d’esprit d’initiative. Ne relâchez pas vos efforts, votre prochain départ est pour bientôt. Patxi : c’est plutôt bien dans l’ensemble. Attention tout de même à la résistance mentale pendant les interrogatoires, il faut être plus solide, plus retors. Et l’humour est une bonne chose, ça permet de rester dans sa bulle mais attention toutefois parce que ça peut aussi fortement énerver l’ennemi et vous mettre en situation plus dangereuse encore. Fabien : là, il va y avoir du travail. Entre panique, insubordination, craquage, signes évidents de faiblesse mentale et manque de réaction et de réflexion. Attention ! Vraiment. Pas sûr que tu sois fait pour ça. Tu devrais y réfléchir et suivre les conseils de tes supérieurs. Nathan : trop peu d’initiatives mais des choses encourageantes. Tu as écouté, suivi quand il fallait, tu as été plutôt résistant aux interrogatoires. Il y a des améliorations à faire mais ce n’était pas du tout catastrophique. Le reste sera notifié dans vos évaluations. Nous savons que c’est un exercice difficile et éprouvant mais il est utile et formateur. Demain, vous pourrez rester chez vous pour vous remettre. Et n’oubliez surtout pas le principal enseignement : ne vous faites pas capturer. Rompez. 
Nous sortons de la pièce puis un des hommes nous guide jusqu’au camion qui va nous ramener à la base. Tous les cinq installés à l’arrière, nous discutons un peu de tout ce que nous avons vécu. 
— Franchement, commence Nathan, vous trois, et vous deux surtout, vous avez géré. C’était impressionnant. Et ça m’a aidé de vous voir si solides, c’était rassurant même si j’étais quand même pas super bien. C’est chaud ce genre d’exercice ! — Tu as entendu le chef, répond Arthur, tu t’en es plutôt bien tiré pour une première fois. Franchement c’était vraiment pas mal, j’en ai vu craquer beaucoup, et même certains expérimentés. Tu es attentif et tu as envie de bien faire, ce sont des qualités importantes. — Ouais enfin bon, ça va quoi, intervient Fabien, ils ont l’habitude. Nous on sera pareils dans deux ou trois ans. C’est normal. Je suis autant capable qu’eux. 
Le Fabien est coincé entre vexation et prétention. Il a vite retrouvé sa grande gueule, ce con ! Trop vite même. Je n’ai pas envie de débattre avec ce trou de balle mais je le fusille du regard et si je m’écoutais, je lui en collerais une. Mais Patxi s’éclaircit la gorge et avec un sérieux qu’on observe très rarement chez lui, il prend la parole : 
— Toi, il va déjà falloir que tu apprennes à fermer ta grande gueule. Tu as intérêt à être plus respectueux aussi. Arthur et Willow sont au-dessus du lot, militairement parlant. Je suis un bon élément, mais eux, de par leurs postes, ils sont bien plus solides que n’importe lequel d’entre nous. Ils ne sont que 200 dans l’armée française et ceux-ci sont probablement les meilleurs dans le domaine. Ce qu’ils ont vu et traversé, je ne suis pas sûr que je pourrais le supporter. Donc non, tu ne sauras jamais comme eux ! Et comme c’est parti, tu ne seras même pas comme moi. Suis l’exemple de Nathan qui au passage a été bien plus dur que toi, et cherche plus à apprendre des autres qu’à vouloir te mettre bêtement en avant. Tu es un merdeux, et si tu veux faire long feu ici, tu vas avoir beaucoup, mais beaucoup à apprendre encore. Maintenant, je te conseille de la fermer parce que connaissant Willow comme je la connais, elle doit avoir envie de t’éclater là, et crois-moi, elle ne fera qu’une bouchée de toi. Baisse les yeux et épargne-nous jusqu’à ce qu’on arrive à la base. 
— Et pour le coup, ajouté-je, je peux vous garantir que ce métier laisse des traces, qu’il nous marque jusque dans notre esprit, dans notre vie. Nos nuits sont hantées de cauchemars à cause de ce qu’on a pu voir et vivre. 
Un silence pesant s’installe, Fabien reste interdit, hébété, comme s’il avait reçu un choc violent, puis, il baisse le regard et reste silencieux. Arthur et moi on fait un signe de tête respectueux à Patxi, qui nous répond d’un sourire sincère et amical. Nathan brise le silence pour poser la question : 
— Mais vous occupez quel poste du coup tous les deux ? — Willow est sniper et je suis son spotter, son binôme donc. Nous sommes tireurs d’élite. 
Nathan accueille la nouvelle avec une déférence non feinte. Il nous jette même un regard brillant d’admiration mais il n’ajoute rien de plus. Nous finissons le trajet jusqu’à la base dans un silence reposant, chacun de nous étant pressé de rentrer chez lui. Nous arrivons à la base, prenons nos affaires aux vestiaires et nous nous séparons sur le parking. Quand je rentre dans ma voiture, je n’allume pas mon téléphone de suite, je ferai ça en rentrant, posée. La route ne m’a jamais paru aussi longue qu’en ce moment précis. 
Ça y est, je suis rentrée. Je me fais couler un bain et pendant ce temps je me fous à poil et je grignote un peu. J’allume mon téléphone et là, surprise ! J’ai des appels en absence et pas mal de messages d’Alex. J’ai la flemme d’écouter ma messagerie mais les textos suffisent : "Ça va ?" "Que se passe-t-il ?" "J’ai fait quelque chose de mal ?" "Il y a un souci avec Arthur" etc… Que des messages dans ce genre. Mais oui, il n’a pas dû comprendre pourquoi je ne répondais pas pendant tout ce temps après notre réconciliation. Je vais lui téléphoner le temps que la baignoire finisse de se remplir. Il décroche très rapidement : 
— Willow, ça va ? — Salut Alex. Oui oui ça va, on a eu un exercice surprise et hyper éprouvant, donc j’avais pas mon téléphone du coup mais tout va bien. Je t’en dirai plus plus tard parce que là, je suis juste crevée. Je ne bosse pas demain, je te téléphonerai. — Ouf, je suis rassuré mais désolé du coup et bon courage. Je peux te dire un truc vite fait ? — Vas-y, mais vite, le bain est presque prêt. — Je me disais qu’on pourrait se faire un dîner : Arthur, Alice, Anaïs, toi et moi. Ça pourrait être sympa et nous pourrions laisser toute cette histoire de soirée exhibition derrière nous. Puis, par la même occasion, je pourrais apprendre à connaître Arthur et m’excuser auprès de lui. — On en reparle demain si tu veux bien mais dans l’idée, je suis plutôt pour, perso. Après je ne peux pas te garantir qu’Arthur sera partant. — Ah ! Cool ! Bon, on en reparle demain, je te laisse te reposer et prendre ton bain. Merci d’avoir appelé malgré la fatigue. Bonne nuit. — Pas de problème. C’est normal. Merci. Bonne nuit à toi aussi et à demain. 
Je raccroche, pose le portable et je rentre doucement dans mon mon bain très chaud. Je m’installe, allongée, et je ferme les yeux. Je repense à la nuit dernière, à Arthur. Il est venu m’aider tout de suite quand j’avais froid. Sa chaleur m’a permis de pouvoir dormir un peu. J’étais bien contre lui. Je me sentais sereine en plus d’être au chaud mais pas seulement... Le sentir contre moi, comme ça, après coup, je trouve ça perturbant. Je ressens un truc en moi, une forme d’attirance pour lui, c’est bien la première fois. Je pense à sa peau si chaude, à son corps contre le mien… Je me demande ce que ça veut dire mais son image continue de s’imposer dans ma tête. Peut-être est-ce un effet de la capture et des situations extrêmes que nous avons subies. Pas la force d’y réfléchir maintenant, allez, repose-toi Willow, profite de ton bain…. 
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