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Willow, soumise atypique

Chapitre 19

Mission... Mignon...

Divers
Et voilà, je vais bientôt repartir en Opex. Dans une petite semaine, je bouge dans un pays étranger, loin de chez moi. Dans une petite semaine, une fois sur place, nous devrons exécuter notre nouvelle mission, échec impossible. Je suis prête physiquement et mentalement ; mes valises pas tout à fait par contre. Encore que je reconnais que cette fois, j’aurais bien apprécié de rester en France. Ma vie ici me plaît bien depuis mon retour malgré quelques mésaventures. Mon petit cercle d’amis est en train de se former et de se renforcer, ma relation avec Alex est enthousiasmante, tant côté cul que côté amical, et je n’ai jamais été aussi complice avec Arthur… Quoi ?!? Non, mais oh ! Je vous vois sourire là ! Je disais ça par rapport à notre amitié ! Bon, passons à autre chose.
Cinq jours avant notre départ, nous décidons de nous refaire une grande soirée : restaurant + sortie dans un bar dansant. Ça devrait être un grand moment de détente et de bonne humeur. Le réconfort avant l’effort, enfin quand je dis "réconfort", je pense plutôt "on s’éclate fort". Nous comptons bien ne pas penser à la mission qu’on nous a confiée ni au départ et simplement nous amuser et kiffer. Mais je n’ai aucun doute sur le fait que la soirée sera excellente… ________________________________
Comme prévu, la soirée a été géniale. Il y avait le même groupe que la dernière fois au restaurant et d’autres amis (les colocs d’Arthur notamment) nous on rejoint aussi une fois au bar. Certains ont plutôt bien picolé, pas moi vu que je ne bois pas d’alcool, mais personne n’a été malade. Il n’y a eu aucun accroc, tout n’a été que franches rigolades, danses (plus ou moins élaborées) et discussions. D’ailleurs j’ai capté qu’à un moment Alex et Arthur étaient un peu isolés du reste du groupe et avaient une conversation. Je me demande bien de quoi ils ont pu parler. Il faudra que j’enquête sur ça. Vous me trouvez curieuse ? Bah c’est normal parce que je le suis ! Et vu qu’ils ont probablement parlé de moi, j’estime que j’ai le droit de savoir. Je ferai parler un des deux, c’est sûr.
Le lendemain soir, très tard, je suis avec Alex, dans son lit. Nous venons de faire notre dernière session avant le départ et comme toujours c’était à la fois intense, dur et délicieux. Nous avons pris une douche ensemble et nous sommes partis nous installer dans sa chambre après avoir profité d’un petit casse-dalle. La douche et la bouffe m’ont redonné des forces et repoussé la fatigue. Alex est assis sur le lit, jambes allongées et dos à la tête de lit ; moi, je suis assise en tailleur, à sa droite, à la perpendiculaire. Alors qu’il me raconte une anecdote arrivée dans son travail, mon cerveau vrille, oui ça peut m’arriver de temps en temps. Je m’empare d’un gros coussin à côté de moi et je le fais tournoyer en l’air avant de le faire s’écraser en plein dans la tronche d’Alex. Évidemment, ça lui coupe la chique, et il me regarde d’un air interdit tandis que je me marre comme une baleine. Tant et si bien que je ne sens pas venir le retour et à mon tour je me prends un coussin en pleine gueule. Bon, la guerre est déclarée. Les coups de coussins pleuvent et l’affrontement est sauvage et rythmé par nos rires. Ce qui est cool chez Alex c’est qu’il a plein de coussins sur son lit, de différentes tailles et plus ou moins mous. J’ai rarement vu Alex faire l’enfant, s’amuser et c’est agréable de le voir ainsi. Ça dure comme ça un petit moment mais je suis une vraie furie et Alex est un peu plus âgé que moi, du coup, il baisse en intensité et se déplace peu alors que je suis super mobile. En un éclair, je vois la faille : je lance le coussin sur sa tête, je le contourne puis je le fais basculer en avant. Sous l’effet de la surprise, il ne réagit pas. Je lui prends le bras, le tire en arrière, je m’assois sur son dos et je lui tiens fermement le bras, comme pour le tordre. Il se débat mais ne peut se libérer.
— Alors ? Dis-je fièrement. C’est qui le maître ? Allez, appelle-moi Maîtresse sinon je te pète le bras. Allez ! — Mai… commence-t-il. Mai… t… tu n’es qu’une petite soumise ! — Ah tu veux faire de la provocation, tu vas vite changer de ton !
Je maltraite un peu plus son bras (il tient le coup quand même le bougre) jusqu’à ce qu’enfin il lâche l’affaire, dans un soupir amusé et douloureux en même temps :
— Ok ok. Pardonnez-moi, Maîtresse Willow. — Mouais, ça passe pour cette fois.
Je le libère alors et chacun de nous s’installe à nouveau comme tout à l’heure. On rigole tout en reprenant notre souffle ou inversement. Je suis vraiment contente de ce petit moment fort amical et plein d’humour. Peu à peu, le silence s’installe, rien de pesant, juste que chacun de nous se remet de la bagarre et je crois que lui comme moi voulons discuter de choses plus sérieuses à présent. C’est finalement lui qui se lance le premier.
— Bon, tu te sens comment avant ce départ et même avant un départ en général ? — Ça va, je n’en suis pas à ma première mission. La toute première fois, je n’étais pas super à l’aise mais comme dans chaque métier où on sait que ça va être le moment de faire ses preuves. Pour le coup, cette fois, je me sens bien dans ma vie, je commence à mettre des choses en place, donc, d’un côté je pars en étant apaisée et bien mais d’un autre côté, comme tout roule justement, je suis un peu triste de partir. Mais enfin ça va quoi. — Je vais te manquer hein ?! — Ah ah, petit malin. Mais oui sûrement un peu, toi et les séances. Mais je me consolerai en me disant que je te manque encore plus, Monsieur ! — Ça va me faire bizarre en tout cas, ça oui. Mais ce sera d’autant plus fort à ton retour. En tout cas, tu as un sacré bon groupe de potes, nous avons encore passé une super soirée avant-hier. Je ne connais pas encore bien tout le monde mais ce sont vraiment de bons vivants et des gens agréables.
— Oui et Alice, Anaïs et toi, vous vous êtes super bien intégrés au groupe. C’est cool. Par contre, puisque tu parles de l’autre soir, je voulais te parler de quelque chose.
Alex me lance un regard amusé, j’ai l’impression qu’il se doute de quelque chose. Il a sûrement dû s’apercevoir que je les observais de loin quand ils se sont isolés pendant la soirée. Je pense, et ça se voit d’ailleurs, qu’à ce moment-là, il passe un bon moment, l’enfoiré.
— Qu’est ce tu veux savoir ? Demande-t-il, hilare. — Je crois que tu le sais déjà… tes yeux brillent de malice !— Tu veux savoir de quoi on a parlé avec Arthur, au bar. C’est ça ? — Gna Gna Gna, oui c’est bien ça ! Et je compte sur toi pour me raconter ! — Je vais te dire, enfin peut-être, mais pourquoi tu veux savoir ? — Parce que c’est mon pote, parce que j’espère que ça s’est bien passé, parce que je suis curieuse, parce que je me demande ce qu’il a pu te dire… tout ça quoi. — Et ben, ça en fait. Alors, en fait… il voulait savoir si je voulais le prendre comme soumis et… — Bon ! Arrête tes conneries ! Et arrête de te marrer comme ça, crétin !
Ce con pleure de rire, autant à cause de ma réaction vénère que de sa blague peu crédible. Devant mon regard noir, il se calme enfin.
— Ok ok, calme-toi, ne me refais pas une de tes prises. En fait, il voulait me questionner sur les relations D/S. — Et tu lui as dit quoi ? — Je lui ai dit la vérité, que l’image de ce type de relations et de rapports a souvent été déformée par les différentes fictions, livres, séries etc ; que beaucoup de gens en parlent sans savoir de quoi ils parlent. Et en gros que ce n’est pas un monde de timbrés, méchants, violents et tout. Mais que ce n’est pas non plus l’image niaise qu’en a fait 50 nuances de je ne sais plus quoi. Il y a des règles, du respect, du consentement et surtout beaucoup de plaisir partagé. Mais tu sais déjà tout ça. — Ok et c’est tout ? — Bah du coup il m’a aussi demandé comment je te voyais. Au départ, il pensait que je te manipulais et que je te forçais à faire des trucs. J’ai juste répondu que tu étais ma soumise volontaire et qu’on avait défini ensemble tes limites et jusqu’où on pouvait aller. Puis j’ai quand même précisé que notre relation était particulière parce que tu es clairement une soumise atypique. Puis, je lui ai dit qu’au fur et à mesure notre relation est devenue très amicale à côté des séances et qu’on passait de bons moments ensemble. Il était rassuré à ce qu’il m’a dit. Voilà en gros, après on a parlé un peu de boulot et des autres personnes de la soirée. — Donc tout s’est bien déroulé entre vous ? — Oh oui ! Il a été parfaitement calme. On s’est même serré la main et il m’a remercié d’être là pour toi et de te respecter comme tu le mérites. Ce à quoi j’ai répondu que ma relation avec toi était bien moins importante et forte que la vôtre mais que oui, je te respecte. Bon ça, ce n’est pas vrai par contre ah ah ! — Toi, tu veux encore que je te pète la gueule je crois !! Bon en tout cas je suis contente de savoir tout ça. C’est cool. Willow, soumise atypique. J’aime bien, ça sonne bien je trouve. Ça ferait un bon titre d’histoire. — Oui ça te va bien et c’est vrai surtout. Bon, j’ai pas droit à une petite récompense pour avoir tout avoué ? — Non mais dis donc ! Je ne t’en ai pas donné assez ce soir ? — Mais si bien sûr. Mais on ne va pas se revoir pendant un moment donc bon… — Mouais… t’as de la chance que tout ça m’ait mise de bonne humeur et que je ne sois pas trop crevée. Mais ce sera juste avec ma bouche et mes mains par contre.— Oh mais c’est parfait pour moi.
Et voilà donc que je change de position : je m’agenouille et je me penche sur son entrejambe. Je vais lui laisser un bon souvenir de moi avant le départ… ________________________________
Bon, je pars demain… déjà. J’ai l’impression que je suis rentrée hier et en même temps il s’est passé tant de choses depuis mon dernier retour. Vous ne vous souvenez sûrement pas mais je vous ai raconté qu’en rentrant d’Opex, je passais toujours chez mon pâtissier préféré pour m’offrir une petite douceur gourmande. Et bien je fais pareil avant chaque départ, histoire de me laisser un bon goût du pays dans la bouche. Ça peut vous paraître bête ou étrange mais c’est mon rituel et il me fait du bien. Bref, je suis assise sur mon canapé (et non, cette fois, je ne me toucherai pas), je déguste ma pâtisserie et en même temps, je pense à ces derniers mois : que de plaisirs, de folies, d’intensité, un peu de drame aussi, de sexualité débridé (et pas qu’un peu), de libération, de réflexions, etc. Je suis plus apaisée que jamais, j’ai rarement été aussi bien dans ma peau et dans ma vie. J’avance et je sais ce que je veux pour la suite. Ça se passe bien avec mes parents, je suis en train de me constituer un bon groupe de potes, je m’épanouis au taf, je m’éclate avec Alex et nos séances me font du bien, notre amitié aussi et puis il y a Arthur. Bon ok, là c’est plus compliqué, enfin oui et non (déjà quand on dit ça, c’est mal barré) : il est toujours mon ami, mon meilleur ami même, mais depuis quelques semaines, par moments, je me prends à imaginer plus que ça avec lui… C’est impossible, je le sais et je ne comprends même pas pourquoi ces pensées sont présentes en moi, mais ça me perturbe un peu, je dois bien le dire. C’est peut-être comme un choc parce que j’ai cru perdre son amitié, je ne sais pas. Je suis tiré de ma réflexion par une notification sur mon téléphone, un texto. C’est Loïc (mon pote du Nord, qui est venu quelques jours, il y a peu). Que veut-il ? Il me souhaite bon courage pour mon opération extérieure et, oh génial, il m’annonce sa mutation à la base de Bayonne !! Super, il va pouvoir intégrer ma bande de potes et de collègues, il est tellement cool que ça va le faire, forcément ! Voilà une bonne nouvelle avant mon départ. Je lui réponds dans la minute, avant de finir de manger mon gâteau, le sourire aux lèvres. Je mets de côté mes questions sans réponses par rapport à Arthur et je profite tranquillement de mes derniers moments de calme. ________________________________
Voilà six semaines que nous sommes sur place (comme toujours je n’en dirai pas plus sur l’endroit précis où nous nous trouvons). Nous avons investi le camp, et comme vous vous en doutez, ce n’est pas un resort cinq étoiles et les chefs ne sont pas vraiment des G.O. Les premiers temps sont toujours un peu chiants, il faut s’installer, faire connaissance avec les autres, apprendre les cartes, retenir les lieux tendus, identifier les ennemis, aller rencontrer nos alliés dans la région etc. Mais une fois tout ça derrière nous, nous sommes passés aux choses sérieuses. La mission principale a commencé. Nous avons dû partir Arthur et moi, en éclaireurs… ah mais je ne vous ai pas dit exactement quelle est notre mission. En fait, 4 membres d’une ONG (deux femmes et deux hommes) ont été enlevés il y a quelques semaines. Nos contacts dans la région ont reçu des informations comme quoi les otages seraient retenus dans un camp à 60 kilomètres de notre base. Notre mission (à Arthur et moi) comprenait deux parties et à l’heure où je vous parle, nous avons accompli la première.
Cette première partie de mission consistait à agir en éclaireurs, à approcher le camp, à récupérer des infos dans les villages alentours, à être sûrs et certains que les membres de l’ONG étaient bien présents sur les lieux puis si c’était le cas, nous devions prévenir la base pour qu’elle envoie une équipe de récupération d’otages. Alors notre deuxième mission pourra commencer, nous serons postés à un kilomètre de là et nous devrons couvrir et protéger l’opération de sauvetage et la fuite de nos gars avec les otages. J’aime particulièrement les missions d’éclairage, il faut agir en toute discrétion tout en étant efficace. Pour le coup, nous sommes presque dans de l’espionnage. Nous avons fait du très bon travail, comme toujours, avec Arthur : nous avons rapidement découvert que les membres de l’ONG étaient bien dans ce camp puis nous avons joint la base pour leur indiquer. Maintenant, nous attendons patiemment les collègues afin de leur donner les infos sur le campement, où sont retenus les otages à l’intérieur, le nombre d’hommes en arme etc. Nous avons envoyé les coordonnées GPS à la base pour que nos hommes sachent où nous trouver. Il leur faudra environ 24h pour nous rejoindre, entre les préparatifs et la route à faire. Nous les attendons dans une vieille baraque abandonnée où nous campons. Ce n’est pas le grand luxe évidemment mais on s’en tape, nous ne sommes pas en vacances. Nous avons cependant nos petites habitudes : chacun a des tâches bien précises à effectuer et nous sommes parfaitement synchronisés et complémentaires. C’est important l’air de rien, il faut savoir choisir un bon emplacement, gérer nos repas, notre hygiène et nos repos, savoir s’occuper également et s’épauler l’un l’autre à chaque instant. Entre les moments de surveillance du camp, pour être sûr que rien ne bouge, nous profitons de cette attente pour discuter de tout et de rien.
Ainsi, Arthur me parle lui aussi de l’échange qu’il a eu avec Alex le soir de notre dernière soirée. Il fait preuve de curiosité mais sans le moindre jugement, il tient simplement à me comprendre. C’est intéressant je dois dire même si certaines de ses questions me surprennent. Il me demande par exemple si je suis vraiment certaine de ne pas avoir de sentiments pour Alex. C’est peut-être normal qu’il se pose la question mais pour moi, c’est tellement évident que ça me fait même rire. J’ai pourtant l’impression qu’il est soulagé quand je lui réponds. Il veut savoir si je compte mettre fin à cette relation à un moment. Je ne sais pas pour le coup. Je compte freiner le nombre de mes conquêtes mais pour le moment, je compte bien continuer les séances avec Alex, elles me font plus de bien qu’un simple plan cul. Et une autre chose est certaine, même si ça devait s’arrêter, Alex restera un proche, un ami. Mais fort heureusement nous ne parlons pas que de la relation avec Alex, Arthur évoque aussi sa nuit avec Anaïs, le fait qu’il ait envie de s’ouvrir plus, d’assumer plus ce qu’il désire. Voilà deux exemples de nos longues conversations. S’il restait le moindre doute sur notre relation, sur sa force, il est totalement dissipé. Nous sommes plus soudés que jamais, plus complices qu’avant même. Mais malgré ces discussions agréables et instructives, nous devons rester focaliser sur notre mission, sur notre binôme.
Ah ! Voilà enfin les collègues ! Parmi eux, se trouve Patxi, ce qui nous fait particulièrement plaisir. En plus d’être un super pote, il est doué dans son job. Ils ne sont que cinq pour assurer le sauvetage des otages. Ça peut paraître peu mais il faut que nous agissions en toute discrétion, nous n’allons pas arriver en sonnant la charge et à 30 ou 40 hommes, ça serait la mort assuré pour les otages. Non, il faut s’infiltrer discrètement et rapidement. Notre rôle dans cette mission va être déterminant bien que nous ne soyons pas au cœur du camp. Il nous faudra créer une diversion puis protéger la fuite du groupe. Nous exposons donc le plan à l’équipe de sauvetage : nous interviendrons en tout début de matinée, dès que le jour sera levé, nous voulons les surprendre à un moment où ils ne seront pas bien réveillés et nous préférons agir de jour pour bien voir tout ce qui se passe. Je vous raconterai bien la suite du plan en détails mais je vais vous laisser le vivre en direct avec nous, ce sera plus "sympa" pour vous.
Nous sommes en place avec Arthur, à environ 1,3 kilomètre du camp des ravisseurs. Nous avons bien étudié le terrain et l’environnement, il n’y a qu’une seule entrée/sortie, ce qui nous arrange bien. Les collègues se font passer pour des marchands d’armes venus d’un pays d’Europe de l’est. Enfin, trois d’entre eux. Nino, lui, reste devant le camp et piège l’entrée tandis que Patxi est chargé de poser la charge qui servira à faire diversion. Après quoi, Nino le rejoint pour libérer les otages. Je regarde tout ça dans le viseur de mon fusil sniper et Arthur avec ses jumelles. Je suis prête à tirer dès que ce sera nécessaire ; je dois juste attendre que les gars me donnent le signal pour faire exploser la charge de diversion. Nous avions déjà repéré que les otages sont gardés un peu à l’écart et qu’un seul homme se tient devant leur tente. Voilà, nos hommes arrivent sur place. Les trois dans le camion sont en train de parler avec le gars à l’entrée du camp. Il nous a fallu trouver une excuse crédible pour expliquer pourquoi nos faux vendeurs d’armes arrivaient à l’aube. Nous avons décidé qu’ils diraient qu’ils préfèrent rouler de nuit suite à des rumeurs comme quoi il y aurait des troupes de soldats ricains dans la région. Comme c’est souvent le cas, c’est crédible. D’ailleurs ça se passe comme prévu, le type à l’entrée leur demande de le suivre avec le camion. Nino débarque alors à l’entrée, laissée vacante et il pose l’explosif sur le portique d’entrée du camp (une simple croix faite au chatterton me servira de cible). De son côté, Patxi est entré en escaladant discrètement un mur du camp, il plante un crochet une fois en haut et laisse pendre une corde pour le moment où Nino le rejoindra. Jusqu’ici, tout se déroule bien, nous avons un bon visuel sur la situation et nous sommes en liaison radio constante.
Pendant que nos hommes commencent la négociation des armes qu’ils sont censés vendre, Patxi vient de piéger un bidon d’essence à l’opposé de la tente des otages, de l’autre côté du camp, histoire d’éloigner les ennemis le plus possible. Je l’observe se diriger prudemment vers les membres de l’ONG séquestrés. Il retrouve alors Nino à côté de la tente. Ce dernier lui fait un signe de tête et Patxi fonce assommer lourdement le garde. Les deux camarades rentrent alors dans la tente puis en ressortent quelques secondes après accompagnés des otages. Ils s’approchent au plus près du camion des collègues sans être vus. Patxi me donne le signal ; je pivote, vise le bidon, attends les informations d’Arthur, règle ma visée, je respire une fois, deux fois, mon doigt presse un peu la gâchette. Troisième respiration et… feu ! Patxi n’y est pas allé de main morte, l’explosion est énorme. De suite, c’est la panique dans le camp ; ça court dans tous les sens. Des ennemis encore couchés se lèvent et sortent des tentes, c’est le bordel. Les trois faux vendeurs d’armes aident les otages, que Patxi et Nino ont ramenés, à monter dans le camion. Soudain, un homme sort de sa tente et aperçoit la scène, il cherche une arme. Heureusement avant qu’il puisse s’en saisir et/ou appeler à l’aide, Arthur prévient Patxi par radio. Notre ami commun fonce alors sur le type et le bastonne rapidement avant de rejoindre à toute vitesse le camion qu’il doit conduire. Le type au sol est dans les vapes mais il a le temps de tirer un coup de feu en l’air pour alerter les autres. Putain, ça va être serré !
J’ai déjà l’œil sur ma nouvelle cible, je ne fixe qu’elle et je suis concentrée sur ma respiration. Arthur me dira quand faire feu exactement. Je ne dois pas regarder ailleurs que sur la croix en chatterton et pourtant je meurs d’envie de regarder où en est le camion. Arthur me donne les infos habituelles puis s’exclame "feu" et boum deuxième balle de la journée qui atteint sa cible. Le portique d’entrée s’effondre et un énorme nuage de poussière s’élève du sol. Je souffle puis écarte mon œil du viseur mais Arthur me dit :
— Attends, ça bouge ! Regarde !
Avant que je n’ai le temps de me recaler, il ajoute :
— Putain ! C’est un véhicule. Il a eu le temps de sortir.
Alors ça, ce n’était vraiment pas prévu. Il nous faut prendre une décision rapide maintenant. D’autant qu’ils sont plusieurs dans la voiture. Je jette un œil rapide, (toujours par la lunette du fusil), à mes collègues dans le camion. Patxi a le visage plus fermé et plus concentré que jamais. Heureusement, il est un excellent pilote, c’est d’autant plus capital que les poursuivants essayent de leur tirer dessus avec des fusils d’assaut ou des armes de poing. Je demande à Arthur si on doit flinguer le chauffeur mais il me rappelle que la mission ne doit faire aucun mort, dans l’idéal. Bref, il faut que je flingue un pneu ou que je fasse péter le moteur ! Alors que j’essaye d’entrevoir la meilleure solution, Arthur prend de nouveau la parole :
— Willow, ils ont un lance-roquettes, un mec est en train de le charger !
Oh mais bordel, c’est pas possible, on n’est pas dans battlefield merde ! Je décide de tirer une première balle, facile, juste pour les effrayer et gagner un peu de temps. Je fais donc feu en plein sur le toit, de sorte que la balle ricoche ou traverse sans faire de mort(s) et ça fonctionne : les types baissent la tête et regardent d’où ça peut venir, mais je suis bien trop loin et bien cachée. Dans ma tête, tout va très vite à ce moment-là, je reprends le même rituel que tout à l’heure mais en accéléré. Arthur m’informe de ce que font les mecs dans la bagnole mais sans me stresser, juste pour que je sache ce qu’il se passe exactement. La tension est au maximum, le type qui porte le lance-roquettes va bientôt tirer. Je n’ai qu’une seule chance pour réussir. Dernier souffle, j’appuie. La balle fuse dans l’air et vient heurter le pneu de plein fouet. La voiture part en sucette puis fait même quelques tonneaux. Arthur se relève puis il m’aide à me mettre debout, je lui demande de bien vérifier que la voiture soit HS et que les mecs n’en sortent pas avec une mauvaise surprise de plus. Il regarde dans les jumelles, encore un peu de suspense : la fumée se dissipe, le camion s’éloigne, personne ne sort de la voiture retournée. Après quelques secondes, nous sommes sûrs de nous, les copains et les otages sont sauvés. Nous rions et crions de joie avant de se prendre dans les bras. Au moment où je m’écarte un peu, je remarque qu’Arthur me regarde avec une intensité que je ne lui connais pas. Pour le coup, je ne sens rien venir : il s’avance vers moi, me saisit par la nuque et il m’embrasse sur la bouche… et c’est un vrai foutu baiser ! Je ne réfléchis plus, mon cerveau est comme la voiture des vilains, en train de faire des tonneaux. Le baiser est doux et chaud ; je lui rends la pareille. Nous restons collés ainsi pendant de longues secondes, bouches soudées, langues mêlées. Le temps s’est arrêté…
Malheureusement, il ne peut rester en pause trop longtemps. La mission n’est pas tout à fait terminée. Nous nous décollons en douceur et Arthur me dit qu’il faut qu’on se dépêche pour ne pas arriver en retard au point de rendez-vous. Il commence donc à rassembler les affaires tandis que je me remets doucement des coups de feu à répétition, et de ce foutu (mais magique) baiser imprévu. Mes oreilles sifflent à cause du bruit des détonations ; mon épaule me fait mal à cause du recul violent de l’arme ; et mon esprit continue à faire des tonneaux à cause du reste. Je me reprends parce qu’il faut bien que je fasse ma part de rangement aussi. Nous finissons de remballer et nous filons directement. Il nous faut redescendre la colline sur laquelle nous étions situés sur près de quatre kilomètres, et là le camion des copains, nous récupère. Selon nos calculs, ça leur laisse pile le temps de contourner la colline par la piste. Il nous restera juste à monter dans le tacot et à rentrer à la base tous ensemble. Ça y est, nous sommes partis, la marche est soutenue, sportive même et comme vous le savez déjà nous sommes très chargés en plus, (si si je vous assure, un sac entièrement chargé et un fusil de sniper ça pèse son poids). Tout ça pour vous dire que nous ne pouvons pas nous permettre de bavasser tranquillement de ce qui vient de se passer. Ça me trotte dans la tête et je suis presque certaine que c’est pareil pour Arthur. Cela dit, je ne saurais même pas trop quoi lui dire donc l’un dans l’autre, c’est peut-être aussi bien comme ça. Ce sera plus simple d’en parler à froid je pense. Je vous laisse, on se retrouve à la base… ________________________________
Quand nous débarquons à la base, nous sommes fêtés et félicités comme jamais. Un de nos camarades a eu la base par liaison radio sur le trajet et lui a raconté notre mission et son succès. Les otages, encore un peu perdus et faibles suite à leur séquestration, sont conduits à l’infirmerie puis en salle de repos. Mais pour nous, c’est le début d’une longue nuit de détente et de festivités. Rapidement, autour de nous, se forme un cercle de curieux qui veulent avoir tous les détails de la mission. Patxi, tout à son aise, fait le spectacle : il met le ton, gesticule, joue sur le suspense etc. Tout le monde sait qu’il en rajoute un peu mais c’est toujours marrant de l’écouter. Arthur s’approche de moi et me glisse à l’oreille :
— Attends, on va bien rigoler. Suis-moi dans mon truc quand je prendrai la parole, je reviens dans deux secondes.
Je n’ai même pas le temps de lui répondre qu’il file déjà vers le bâtiment le plus proche. Il en revient en un rien de temps et me donne un rouleau de papier toilette tandis qu’il en garde un autre. Je le regarde avec étonnement, je m’apprête à poser une question mais il me fait un clin d’œil et m’indique de faire comme lui en cachant le rouleau derrière son dos. Il guette un moment de silence pour intervenir ; dès que c’est bon, il s’avance dans le cercle et s’exclame suffisamment fort pour se faire entendre de tous :
— Mais, tu oublies de leur parler de ce qui a été le plus utile sur cette mission, ce que tu avais bien fait de prendre dans ton sac.
Je commence à comprendre où Arthur veut en venir et je me marre intérieurement. Patxi ne sait pas trop si c’est de la rigolade ou pas. Dans le doute, il demande :
— Mais… euh… à quoi tu penses exactement ? — Willow, on lui montre ça ? — Oui mon cher binôme, quand tu veux. — 1, 2 eeeeet 3 !
On lui dégaine les rouleaux en même temps. Patxi affiche un regard étonné accompagné d’un sourire un peu niais, attendant la suite pour savoir où on veut en venir. Arthur reprend alors :
— Je vous jure les gars, vous auriez vu sa tête quand ils étaient poursuivis par la voiture… il se faisait dessus le mec ah ah ! Pas vrai Willow. — Mais oui ! Même qu’avec le vent, l’odeur s’est transportée jusqu’aux poursuivants. Je les voyais par la lunette du fusil, ils avaient les yeux qui pleuraient, c’est pour ça qu’ils visaient aussi mal. — Les otages ont même failli sauter du camion ! En vrai, c’est pour ça qu’ils sont à l’infirmerie. Bref, soit tu avais un rouleau soigneusement caché dans la cabine, soit tu as taché ton boxer, et comme tu ne t’es pas changé depuis qu’on est rentrés…
Patxi a les sourcils froncés mais son visage semble changer au fur et à mesure, après quelques secondes, il explose de rire. Il s’empare alors des rouleaux de papier toilette et il nous les balance dessus ! Tout le monde est mort de rire.
— Bande de salauds ! Crie-t-il. J’aurais aimé vous y voir. C’est sur vous tous que je vais chier si vous continuez !!
La fête reprend de plus belle. Même les chefs participent un peu, ça boit, ça danse, ça rigole. Ce n’est pas si souvent quand nous sommes en Opex que nous avons l’occasion de prendre du bon temps. L’opération est un succès, pas de morts et aucune preuve réelle que nous sommes intervenus.
Près de deux heures plus tard, la soirée se déroule toujours aussi bien. Je suis assise, je regarde les autres danser ou faire les idiots, les deux en même temps parfois, et je me frotte l’épaule, les impacts des coups de fusil à répétition ont laissé des traces. Ça passera mais là, je ramasse un peu quand même. Arthur s’approche de moi, il s’agenouille à mes pieds, pose ses mains sur mes genoux et me demande :
— Je vois que tu as mal, je m’en doutais un peu. J’ai de la crème anti-douleur, tu veux que je t’en passe un peu et… — Et quoi ? — Et qu’on discute un peu de ce qui s’est passé tout à l’heure… tu sais, après ton dernier tir… quand nous… — Oui oui, le coupé-je précipitamment, viens, on y va.
Je ne tiens pas à ce qu’on parle de ça ici, devant tout le monde. Ne vous foutez pas de moi mais je flippe un peu à cet instant précis. Je n’ai aucune idée de ce qu’il va pouvoir me dire et je ne sais même pas ce que je pourrais lui dire ou lui répondre moi-même. Bon allez Willow : tu fais un métier de dingue, ton yoga c’est du bdsm, tu as une grande gueule et peur de rien, alors, tu ne vas pas flipper pour un (magnifique) baiser avec ton meilleur ami et la discussion qui suit ! Ah ben, si, un peu quand même….
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